1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles

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s.n. 1915, 01 Januar. 1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/222r49gw25/
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L'Amour du Danger L'isolemêflt B8 saurait être trop complet pour les hommes que je ne sais quel démon • poursuit par les illusions de poésie. Le silence était profond et l'ombre épaisse stil* les tours de la vieille forteresse. La garnison dormait depuis neuf heures du soir. Tous les feux s'étaient éteints à six heures par ordre des tambours. On n'entendait que la voix des sentinelles placées sur le rempart et s'envoyant et répétant, l'une après l'autre, leur Ôri long et mélancolique : « Sentinelle, prenez garde à vous ! » Les eorbeaUx des tours répondaient plus tristement encore et, ne s'y croyant plus en sûreté, s'envolaient plus haut jusqu'au donjon. Rien ne pouvait plus me troubler, et pourtant quelque chose me troublait, qui n'était ni bruit ni lumière. Je voulais et ne pouvais pas écrire. Je sentais quelque chose dans ma pensée, dominé une tache dans line émeraude ; c'était l'idée que qtielqu'ilil auprès de moi veillait aussi, et veillait sans consolation, profondément tourmenté. Cela me gênait. J'étais sûr qu'il avait besoin de se confier, et j'avais fui brusquêttiêrtt Sa confidence par désir de me livrer à mes idées favorites. J'en étais puni maintenant par le trouble de ces idées mêmes. Elles ne volaient pas librement et lârgemërtt, et il me semblait que leurs ailes étaient appesanties, mouillées peut-être par une larme secrète d'un ami délaissé. «le file 1(3vai de mon fauteuil. J'ouvris la fenêtre et je me mis à respirer l'ait embaumé de la nuit. Une odeur de forêt venait à moi, par dessus les murs, un pêti mélangée d'une faible odeur de poudre ; cela me rappela ce volcan sur lequel vivaient et dormaient trois mille hommes dans une sécurité parfaite. J'aperçus sur la grande muraille du fort, séparée du village par un chemin de quarante pas tout au plus, une lueur projetée par la lampe de mon jeune voisin ; son ombre passait et repassait sur la muraille et je vis à ses épaulettes qu'il n'avait pas même songé à se coucher. Il était minuit. Je sortis brusquement de ma chambre et j'entrai chez lui. 11 ne fut nullement étonné de me voir et me dit tout de suite que s'il était encore debout, c'était pour finir une lecture de Xénophon qui l'intéressait fort. Mais, comme il n'y avait pas un seul livre ouvert dans sa chambre, je ne fus pas sa dupe, mais j'en eus l'air. Nous nous mîmes à la fenêtre et je lui dis, essayant d'approcher nies idées des siennes : — Je travaillais aussi de mon côté, et je cherchais à me rendre compte de cette sorte d'aimant qu'il y a pour nous dans l'acier d'une épée. C'est une attraction irrésistible qui nous retient au service malgré nous et fait que nous attendons toujours une événement ou une guerre. Je ne sais pas (et je venais vous en parler) s'il ne serait pas vrai de dire et d'écrire qu'il y a dans les armées une passion qui leur est particulière et qui leur donne la vie ; une passion qui ne tient ni de l'amour de la gloire, ni de l'ambition ; c'est une sorte de combat corps à corps contre la destinée, une lutte qui est la source de mille voluptés inconnues au reste des hommes et dont les triomphes intérieurs sont remplis de magnificence; enfin, c'est l'amour du danger! -— C'est vrai, me dit Timoléon. Je poursuivis : — Que serait-ce donc qui soutiendrait le marin sur la mer, qui le consolerait dans cet ennui d'un homme qui ne voit que des hommes? Il part et dit adieu à la vie ; adieu aux bons vieux parents ; adieu à la belle nature des campagnes, aux arbres, aux gazons, aux fleurs qui sentent bon, aux rochers .sombres, aux bois mélancoliques, pleins d'animaux silencieux et sauvages ; adieu aujf grands villes, au travail perpétuel des arts, à l'agitation sublime de toutes les pensées dans l'oisiveté de la vie, aux relations élégantes, mystérieuses et passionnées du monde ; il dit adieu à tout et part. Il va trouver trois ennemis: l'eau, l'air et l'homme, et toutes les minutes de sa vie vont en 'avoir un à combattre. Cette magnifique inquiétude le délivre de l'ennui. 11 vit dans une perpétuelle victoire ; c'en est une que de passer seulement sur l'Océan et de ne pas s'engloutir en sombrant ; c'en est une que d'aller où il veut et de s'enfoncer dans les bras du vent contraire ; c'en est une que de courir devant l'orage et de s'en faire suivre comme d'un valet ; c'en est une que d'y dormir et d'y établir son cabinet d'étude. Il se couche avec le sentiment de sa royauté, sur le dos de l'Océan, comme saint Jérôme sur son lion, et jouit de la solitude qui est aussi son épouse. — Oui, c'est grand, dit Timoléon pensivement. — Et c'est l'amour du danger .qui le nourrit, qui fait que jamais il n'est un moment désœuvré, qu'il se sent en lutte, et qu'il a un but. C'est la lutte qu'il nous faut toujours ; si nous étions en campagne, vous ne souffririez pas tant. — Qui sait? dit-il. — Vous êtes aussi heureux que vous pouvez l'être ; vous ne pouvez pas avancer dans votre bonheur. Ce bonheur-là est une impasse véritable. — Trop vrai ! trop vrai ! l'entendis-je murmurer. — Vous ne pouvez pas empêcher qu'elle n'ait un jeune mari et un enfant, et vous ne pouvez pas conquérir plus de liberté que vous n'en avez ; voilà votre supplice, à vous ! Il me serra la main : — Et toujours mentir! dit-il. Croyez-vous que nous ayons la guerre? — Je n'en crois pas un mot, répondis-je. — Si je pouvais seulement savoir si elle est au bal ce soir ! Je lui avais bien défendu d'y aller. — Je me serais bien aperçu, sans ce que vous me dites là, qu'il est minuit, lui dis-je ; vous n'avez pas besoin d'Austerlitz, mon ami, vous êtes assez occupé; vous pouvez dissimuler et mentir encore pendant plusieurs années. Bonsoir. Alfred DE VIGNY 1 -»« 1914 ILLUSTRÉ — N° 47

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel 1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Bruxelles von 1914 bis 1918.

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