1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles

900 0
close

Warum möchten Sie diesen Inhalt melden?

Bemerkungen

senden
s.n. 1915, 01 Januar. 1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles. Konsultiert 19 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/g73707xj6g/
Text zeigen

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

La Mère "Rouge Pourquoi les menues scènes dont nous fûmes seulement spectateurs nous pénètrent-elles parfois d'attendrissement jusqu'aux larmes, tandis que des crises intimes auxquelles'nous sommes mêlés nous trouvent presque endurcis ? Est-ce le hasard d'une prédisposition ou une sorte de dépravation sentimentale ? Ce qui va suivre n'est qu'une impression de route, une vision de matin glacé, et pourtant son seul souvenir me gêne et me trouble d'émotion presque autant que son spectacle même. Le bataillon s'allongeait en débandade dans la campagne gelée, sous le matin gris, en marche militaire. Le choc d'acier des fusils aux baïonnettes résonnait clair et sec dans le piétinement de troupeau des pieds las sur le sol sonore. Le froid blessait si cruellement que les chansons de route s'arrêtaient aux premiers mots, condensées et refroidies dès le seuil des Lèvres, comme la buée des haleines. Derrière le bataillon chevauchait péniblement le commandant. Ses sourcils, gros comme des moustaches, dessinaient un soucieux accent circonflexe au-dessus de son visage couleur de brique trop cuile. Et ses paxoles partaient comme des coups de feu, en décharges rageuses; ses bottes le gênaient affreusement. Depuis le 14 juillet, il n'avait jamais réintégré sa tenue de cheval, et cette première marche militaire le contraignait de rentrer dans cette gaine de cuir rétrécie, qui lui broyait le pied, lui chassait le sang jusque sous le crâne. 11 rageait comme un apoplectique, à propos de tout, du ciel mou, qui n'avait pas la force de quitter la terre, des hommes, que lassaient la fatigue et le froid, de cette marche, qui n'avait d'autre but que d'avancer assez longtemps pour revenir juste à l'heure de la soupe. Il tourna la tête, plissa son cou congestionné, aussi garance que le col de son dolman. Et, a cinquante pas derrière lui, il aperçut, menue, cassée, misérable, la silhouette de la mère Rouge, qui traînait sa petite voiture entre ses deux chiens maigres. La. mère Rouge ! Un surnom dont l'avait baptisée quelque soldat d'Afrique accrochant un calembour facétieux à sa chevelure cuivrée. La couleur avait passé, mais le nom était resté; de t'accorte et solide fille au teint de lait sous sa toison rousse qu'évoquait l'appellation familière, rien ne restait plus qu'une petite vieille séchée, cassée, édentée, avec deux yeux bleus qui semblaient toujours près de se fondre en eau, sous des bandeaux jaunâtres. Et sa figure était pétrie de bonté, infiniment, car les vieillards prennent, avec leurs traits alourdis d'années, une face ou tragique ou très bonne. Depuis trente ans, la mère Rouge suivait les soldats pour leur vendre à l'étape les boissons autorisées. On citait d'elle des marches fabuleuses, derrière le régiment, sa voiture aux reins, illusoirement aidée par deux chiens étiques. Et pour expliquer ces kilomètres avalés dans la poussière que soulevait ce millier d'hommes, sous le soleil ou par le gel, il fallait bien lui supposer une sorte de tendresse maternelle pour tous ces soldats, qui s'ajoutait chez elle à l'appât cle son mince salaire. Le commandant, les extrémités martyrisées, la regarda d'un mauvais œil et murmura : — Il faut avoir du chien dans le ventre pour suivre les hommes par ce f temps-là. Le capitaine adjudant-major, jeune homme blême et correct, ganté dans son dolman, et qui chevauchait à gauche du commandant, crut devoir surenchérir sur l'opinion de son supérieur hiérarchique. II regarda donc la mère Rouge de deux mauvais yeux et prononça : — C'est insensé, mon commandant. Cette vieille femme est folle. Ce propos fut malheureusement entendu par le lieutenant cle la dernière compagnie, qui marchait à_ pied, à hauteur de ses équestres supérieurs. C'était un garçon consciencieux, travailleur, à qui l'on promettait un bel avenir. Il possédait cette haute vertu de croire aux paroles de ses chefs plus qu'à l'Evangile même. Ii résolut donc de ne pas laisser perdre la phrase lapidaire échappée aux minces lèvres du capitaine. Il héla l'adjudant cle bataillon, qui rôdait en chien de berger le long cle la route et lui confia : — Vous aurez l'œil aux mercanti qui suivent le bataillon. L'adjudant répondit : — Bien, mon lieutenant, quoiqu'il n'eût pas bien saisi. Il avait la compréhension un peu lente, ce qui l'avait maintenu clans son humble grade. Il brossa cle son gant chamois ses longues moustaches et lendit le drap de sa tunique, d'un effort de sa poitrine gonflée d'une importance nouvelle. Il mûrit les paroles du lieutenant-, qui germèrent sous son crâne en floraisons imprévues Le bataillon, au coup de sifflet du commandant, s'arrêta. Puis, les rangs dédoublés dans un « à droite », la ligne des faisceaux s'établit le long du fossé. La mère Rouge, d'un coup de clos plus vigoureux, les fanons de son cou tendus comme les brides de sa charrette, trottina vers la troupe arrêtée. Une vapeur montait du récipient de café chaud; des cols de bouteille, aux turbans de cire, se pressaient sur les bords d'un panier. Alors l'adjudant s'avança vers la vieille femme : — Allez au large, la mère. La vente est interdite : ordre du commandant. Une stupeur courut sur le front des troupes. Le commandant, à qui l'immobilité rendait une aide relative, fut tout le premier étonné d'avoir donné un tel ordre. .Mais il n'osa pas désavouer son subordonné devant les hommes. Le capitaine et le lieutenant imitèrent hiérarchiquement son silence. La vieille s'était arrêtée, pétrifiée dans son attitude de labeur, les pieds arcboutés à la terre dure, son visage aux yeux liquides tourné vers la troupe. Elle prononça faiblement : — Vrai, c'est vrai ? Il ne veut pas ? Eh bien, pourquoi ? — Allons, c'est bon, pas de raison, hein ? fit l'adjudant avec une aisance de sergent de ville. Et il se retourna furieux vers la haie noire des hommes, qu'agitait un souffle de colère. Tous restaient immobiles, sans dénouer le sac, sans allumer la pipe, devant cette vieille vaillante aux yeux de larmes. Ah ! comment trouver un mot, un geste, pour effacer de ce pauvre visage ces rides subites de souffrances ? A ce moment, un soldat sortit du rang, prit en main son képi qui découvrit sa tête juvénile, ronde et blonde; puis, jetant un premier sou dans son aumô-nière improvisée, il la tendit vers les hommes d'un geste ow 1914 ILLUSTRÉ * N* 43 m

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel 1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Bruxelles von 1914 bis 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Zufügen an Sammlung

Ort

Themen

Zeiträume