1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles

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s.n. 1915, 01 Januar. 1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles. Konsultiert 24 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/cc0tq5s49j/
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INFIRMIÈRE DE VILLAGE Les débuts pluvieux de l'hiver avaient provoqué l'éclosion de la variole dans le petit \illage ardennais de Remagne. Durant des semaines et des semaines, il y eut interruption dans la vie normale du hameau, toute pensée, toute préoccupation cessant devant la panique formidable et tragique causée par un fléau en face duquel on se sent impuissant, comme en face d'une divinité hostile, implacable, despotique. Chaque matin,.en se levant, on se demandait à quelle porte avait heurté le mal honteux, qui marque ceux qu'il ne fait pas mourir de stigmates défigurants. La famille Mauvers eut spécialement à souffrir de la contagion. Elle habitait aux confins de Remagne une maison proprette et blanche, la dernière en allant vers Nimbennont. Elle se composait d'un grand brave lion n:e de menuisier, Ferdinand, tiès habile en son métier. Il vivait besognant, mais infiniment heureux, avec ses quatre enfants et la Julie, la fil'e d'un petit cultivateur de Rondu, un vrai modèle de ménagère et de travailleuse, qui élevait très bien ses petits, faisait reluire la maison comme un sou neuf, soignait deux belles vaches et trouvait encore le temps d'aider son mari quand il tournait des pieds de table. L'aîné des quatre fils, un garçonnet de douze ans, succomba le premier, après dix jours de maladie. Quand on revint de son enterrement, les trois autres s'alitèrent. La Julie Mauvers fut vaillante en ces tristes conjonctures; elle ne dormit plus qu'une heure ou deux par nuit, se jetant toute habillée sur le lit; sans cesse elle allait de l'un à l'autre des petits malades, se faisait violence poûr ne pas pleurer à l'aspect de ces figures boursouflées, hideuses, sans yeux, simples paquets de chair purulente. Puis, aux instants de répit, quand-les malheureux reposaient un peu, vite, il fallait lessiver-dans la cuvelle de l'arrière-cuisine les monceaux de linge souillé. L'homme, incapable d'aider beaucoup Julie i- dans toutes ces besognes, auxquelles ses mains d'ouvrier étaient inaptes, passait une grande partie de son temps à l'écurie et dans la remise, achevait de menus travaux à l'établi, entretenait le feu, auprès duquel il restait des heures silencieux, les yeux dans le vide, désespéré de ne pouvoir plus gagner sa journée, alors que les frais s'élevaient. énormes : la maladie et le chômage, c'était la misère noire à bref délai. Le lendemain du jour où on avait enterré son aîné, Ferdinand s'était présenté en vain à plusieurs places où de la besogne l'attendait, et, chez les différents fermiers, la même scène s'était reproduite. Avant qu'il ne passât le seuil, par le vantail ouvert de la porte de l'écurie, on lui avait crié « que ça ne pressait pas », « qu'on manquait de planches ». A ces prétextes et à d'autres signes, il avait compris qu'on ne voulait plus de lui, qu'on le fuyait. Ainsi, le dimanche d'avant, on l'avait laissé seul dans le banc qu'il occupait tout le temps de la grand'rcesse ; le facteur glissait sous la porte les lettres de parents qui compatissaient à ses peines et s'excusaient de ne pouvoir venir; à la boutique, la marchande déposait les « commissions » sur le bord du comptoir, et, à peine sorti, il entendait laver à grande eau le corridor. Il n'y avait dans tout le village qu'une seule personne qui ne se détournât pas de lui, Florence Laval, sa voisine. Elle lui avait même dit : — Ferdinand, s'il vous faut quelqu'un pour « faire les soins » chez vous, vous n'avez qu'un mot à dire. Cette prévenance l'avait touché. Mais vraiment, en dehors de l'extrême nécessité, il aurait éprouvé des scrupules à accepter l'offre charitable. — Merci de votre honnêteté, a-vait-il répondu. Tant que la femme est sur pied, nous nous en tirerons tout seuls, Florence. .— C'est à votre disposition, tout de bon,-là, Ferdinand.— Tenez-vous tranquille pour le moment. On sait que vous êtes une brave femme, allez ! C'était une brave femme, en effet, Florence Laval. Toute ronde, pleine de vie', la face large, rouge, elle avait, comme on dit, le cœur sur la main ; très sérieuse au fond, elle ne reculait pas devant le mot pour rire. La force de ses bras était restée légendaire au village parce que, jeune fille, elle savait lestement coller à terre les gars audacieux qui voulaient tâter de ses bonnes grosses joues en fleur. • Elle avait homme et enfants, et elle y pensait bien tout en offrant ses services à Mauvers. Mais c'était plus fort qu'elle de voir souffrir les autres et de ne pas les aider ; elle avait, comme disaient les gens de Remagne, la charité dans le sang. Dans sa famille, en effet, le dévouement était connue héréditaire ; les générations se le transmettaient ainsi qu'un legs d'honneur. Aussi lu mère de Florence, une septuagénaire, si sa fille ne se fût pas offerte spontanément, l'aurait poussée elle-même à porter secours aux Mauvers. * * * Huit jours après cette brève conversation, le menuisier passa chez Florence Laval. Par la porte entrebâillée il dit : — Maintenant, "Florence, si vous avez le cœur de venir chez nous, ça ne sera j as de refus, car la femme « est bien profonde dans le lit ». Le docteur a dit qu'elle avait une double pneumonie. Le bon Dieu vous revaudra cela. Et il s'en était allé, amaigri, vieilli, courbé, rejoindre le curé qui, revêtu du surplis, psalmodiait seul au milieu du chemin. Mauvers suivait le prêtre, portant sous le bras la petite bière nue où était renfermé son deuxième enfant, et qu'il avait dû fabriquer lui-même. Et c'était là, avec le serviteur tenant la croix et marchant à dix mètres en avant, tout le cortège funèbre. Il se dirigeait vers le cimetière à travers les rues,du village silencieux, aux maisons hermétiquement closes, dans lesquelles les gens restaient terrés d'effroi. Et Ja neige tombait lente ment, à flocons larges, incessants, ensevelissant, sous son suaire d'ouate immaculée, la désolation du hameau. Quand le menuisier fut sorti, Florence mit dans une taie à carreaux bleus et blancs des vêtements et du linge de rechange, embrassa ses trois enfants, dit au revoir à son homme, à sa vieille mère, et alla s'enfermer dans le lazaret des Mauvers, se fiant à la garde de Dieu, prête à sacrifier sa vie pour ne pas laisser mourir comme g£es chiens des créatures humaines. *3 1914 ILLUSTRÉ — N° 53

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel 1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Bruxelles von 1914 bis 1918.

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