Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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s.n. 1914, 29 September. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Konsultiert 28 September 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/028pc2v194/
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Mardi 29 septembre 1914 Uo 227 „ .. Vinqt-sixième année 1. 1QL ABONNEMENTS : un an un seme. un trim«. francs francs francs ANVERS . . 15-00 8.00 4.S0 INTÉRIEUR ■ 18.00 9.&0 5.25 EXTÉRIEUR . 30.00 15.50 8.00 On «'abonne à Anvers au bureau du journal, et dans tous les bureaux de poste de Belgique et de l'étranger. — Les abonnements partent le 1er de chaque mois et ne peuvent dépasser le 31 décembre. BUREAUX : Marché-aux-GEufs, 9' - ANVERS Téléphone: 2388 ANVERS-BOURSE Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR Toute communication relative à l'administration ou à !a rédaction doit être adressée à M. i. BÂCGT, directeur-rédacteur en chef du journal INSERTIONS : La grande ligne: Annonces ordinaires .... 60 c™es Demandes et offres d'emplois , 40 „ Convocations d'assemblées : une insertion . . la ligne 75 „ deuxième insertion „ 25 „ Annonces financières . M 1 franc Pour une série d'annonces et pour les annonces d'émission, on traite à forfait. Les annonces sont mesurées au lignomètre. — Les titres se payent d'après l'espace qu'ils occupent. L'administration et la rédaction déclinent toute responsabilité quant à leur teneur. Le numéro : 5 centimes LA GUERRE LES HOSTILITÉS EN FRANCE La situation générale reste bonne Vainement, l'ennemi redouble de violence Deux bataillons de la garde prussienne ont été anéantis ' La Russie organise une armée de cinq millions d'hommes sous le commandement du Tsar En Belgique, les Allemands organisent leur retraite Les plus récent communiqué français lundi, onze heures du soir Paris, le 29 septembre : TEURS DE LA MEUSE. Sur notre AILE GAUCHE, les rapports Dans la WOEVRE, les opérations sont sur la situation sont favorables. suspendues à cause de l'épais brouillard. AU CENTRE, nos troupes ont repoussé Sur notre AILE DROITE (Lorraine et avec succès encore de nouvelles attaques Vosges) la situation est inchangée. Ha- très violentes. vas. Nous avançâmes un peu sur les HAU- Dépêçhe de Bordeaux au Times Londres, 29 septembre. Une dépêche vaine. Deux bataillons de la garde prus- au «Times» de Bordeaux dit que les sienne ont été anéantis, et un corps de attaques de l'ennemi vers l'est de Reims gartle a subi des pertes énormes. ont été renouvelées avec une vioîence Formidable armée russe Londres, 29 septembre. Une dépê- mandement du tsar lui-même ; elle sera che adressée à l'agence Reuter de Rome concentrée sur cinq points : Riga, Wilna, dit : Varsovie, Lublin et Kovno. On s'attend à Selon une dépêche de Petrograd pu- ce qu'elle emportera toute résistance, et bliée ici, on organise une grande armée avancera en même temps sur Berlin et de cinq millions de soldats sous le com- Vienne. — Reuter. La journée de lundi Sur le front de bataille Une certaine recrudescence d'activité s'est manifestée ces jour-ci de la part des Allemands sur toute leur ligne Aerschot-Termonde. C'est ainsi qu'ils sont revenus en force hier pour réoccuper leur position d'Alost, perdue dimanche, et que leurs avant-postes sont de nouveau sur la route aux environs de Schaer-beek-Alost, à un bon kilomètre de la ville. Nos troupes les arrêtent là. A Termonde, ils i ont tenté sans résultat de réoccuper ce qui f reste de la vieille cité flamande. Plus loin, sur ie front Buggenhout, Cappelle-au-Bois, Hom-beek, — surtout pour ce qui regarde ce dernier point, — l'activité a été plus grande. C.'est de Sempst et Hofstaede particulièrement que furent dirigées les canonnades contre les forts de Waelhem, de Wavre-Sainte-Catherine et de JD.uffel, ainsi que le bombardement de Malines. Toutefois, en ces derniers points, le tir des Allemands était très mal réglé, et nos forts oiit répondu victorieusement à l'accès de mauvaise humeur des hordes du kaiser ' rouge. Dans le courant de l'après-dinée, ils ont abattu l'un des « drachen-ballons » de l'ennemi, après quoi son artillerie a cessé le feu. En remontant vers la Campine, on constate que quelques escarmouches ont eu lieu sur la route aux environs de Boisschot et de Beggynendyck. On nous dit que Heyst-op-den-Berg a été réoccupé par l'ennemi. Voilà la situation sur la ligne entière. On voit qu'il n'y a pas grande modification, et que nous sommes loin de l'investissement que paraissent i reclouter pour nous certains confrères étrangers. Toutes les routes au nord de la ligne que nous venons d'indiquer sont libres comme elles l'ont toujours été. Il s agit dans toute cette aventure d'un ordre d'action venu de . Berlin et adressé simultanément au front français et au front belge. On sait, qu'il n'a pas obtenu plus d'effet contre nos alliés que contre nous-mêmes Un train de réfugiés En gare de Quatrecht un train de quinze wagons arrive Vide. Sur le quai, une foule invraisemblable stationne, fiévreuse, mourante, énervée. La locomotive n'a pas éteint le sifflement de ses pistons que toutes les portières sont ouvertes ;'i la volée par des mains anxieuses, crispées. Puis, c'est une ruée vers les marche-pieds, un crnmponnement furieux à toutes les rampes. Plus rien ne compte : ni âge, ni sexe, ni rang ; toutes prérogatives sont abolies. Il', s'agit de fuir; on veut sauver sa peau ! Et vous auriez beau dire et répéter "à ces gens-là qu'ils se trouvent à vingt kilomètres de toute action, rien n'y. ferait. La peur les tient, la peur les l'ouaille. Aucun n'a vu seulement un bout de lance de uhlan, mais tous ont des amis massacrés, fusillés, emmenés en Allemagne. La chose est vraie peut-être, peut-être ne l'est-elle pas. Mais comment en vouloir à de pauvres paysans qui subissent toutes les influences sans en pouvoir contrôler une. J'ai demandé son nom à l'un d'entre eux. Il m'a renvoyé à son fils, seul membre de la famille qui put donner à ce propos des précisions orthographiques. Songez à-la misère de cela. Savoir qu'il se déroule autour de vous des événements terribles et mortels et n'en pouvoir supputer ni le rayon d'action, ni la portée morale, ni l'imminence. Il ne reste qu'une voie ouverte où se précipite tête basse l'aveugle terreur : la fuite. En un olin d'œil, le train est comble. II. y a du monde partout, dans les fourgons, dans les couloirs, sur les banquettes et entre elles ; le poste de vigie même, à l'arrière du train, est encombré. L'employé referme de force les portières et il reste des gens sur le quai, tendant les bras vers ceux qui partent et dont le hasard d'une bousculade vient de les séparer. On échange des appels par les portières : « Je j t'attendrai à la gare aussi longtemps qu'il le faudra... Au revoir... Adieu ! » Et le train file. Maintenant les visages apparus derrière les glaces se détendent. On est parti. On est sauvé ! Ou côté d'Âudenaerde Une certaine activité des troupes prussiennes a été constatée aussi dans les environs d'Audenaerde depuis que l'aile droite allemande se sent menacée par lé mouvement envelop pant des alliés. On nous écrit à ce propçs : La cueillette des uhlans qui viennent de temps à autre réquisitionner ce qu'ils peuvent trouver encore dans les fermes, se poursuit fructueuse. Dimanche dernier, nos gendarmes se soht emparés' de l'un des officiers allemands qui terrorisait les habitants d'Etrihove et de Nukerke on les' menaçant de son revolver, en leur an-, nonçant l'arrivée de deux mille Allemands et en déclarant à qui voulait l'entendre que la Belgique faisait désormais partie de l'empire de Guillaume II. On a ramené ce personnage en ville dans une auto, et l'homme qui l'accompagnait ne pouvait maîtriser des exclamations de joie en le montrant à la foule. Vendredi, deux Alboches avaient été signalés à Frasnes-lez-Renaix. Aussitôt deux autos, dont l'une était montée par des soldats, et l'autre, par des gendarmes, sont parties à leur recherche. On n'a pas tardé à découvrir les deux bonhommes. L'un d'eux se voyant pris a fait feu, mais trois balles des nôtres l'on étendu aussitôt sur le carreau. Quant au second averti à temps, il a pu s'échapper. Le soir une autre auto ramenait encore un prisonnier allemand et le lendemain c'était une limousine appartenant à l'ennemi que les nôtres nous ramenaient, traitée par deux chevaux. Le moteur avait été endommagé par les balles pendant la lutte qui avait précédé sa capture. La ville de Renaix où les Allemands sont toujours installés a été contrainte de fournir journellement trois cent cinquante pains gratis. Cent cinquante uhlans ont campé il y a une huitaine de jours dans le bois de Werte-gem. Il y avait des blessés parmi eux et l'on pense que ce sont des fuyards arrivés de Va-lencienues. Ils ont naturellement bu tout le vin du château et sont partis en emportant l'argent erie selon la tradition [ Voilà quelques menus faits. La population malgré ces incidents demeure absolument calme. , A. C. La guerre sauvage des Allemands Londres, 29 septembre. — Dépêche de New-York en date du 28 septembre : Dans un article de fond intitulé « Nations neutres menacées par des moyens de guerre non-civilisés allemands » le New-York Trirune commente le lancement de bombes à Paris hier. « Ces bombes, dit le journal, ont presque tué l'ambassadeur américain ; c'est seulement le hasard qui a absous les Etats-Unis de l'obligation de récuser lés usages militaires allemands, outrageant l'humanité. Voyager loin du théâtre des opérations militaires et tuer des non-combattants :,dans quelque ville éloignée .est contre toutes nos idées d'une guerre civilisée. Ceci est l'opinion de tout le monde neutre. Comment le kaiser aurait-il jugé le fait si l'aviateur survolant Paris hier aurait jeté une bombe cinq minutes plus tôt et aurait blessé un ambassadeur américain ou un secrétaire d'ambassade? » — Reuter. Nouvelle étape dans la campagne de fausses nouvelles menée à Berlin M. Klobukowski,ministre de France en Belgique a reçu de M. Delcassé, ministre des affaires étrangères le télégramme suivant : De Bordeaux, 28 septembre, à vingt heures. — L'information ci-après, lancée par la Gazette de Cologne vient d'être officiellement communiquée aux agents de presse à l'étranger : « Les forts autrichiens des bouches de Cattaro ont détruit, le 19 courant, un grand navire de guerre français. Les Au-tï ichiens avaient intercepté un télégramme sans fil français, annonçant une atta-: que de l'escadre. Ce navire se présenta, ■ en effet, à l'heure dite avec quinze grands et Irois petits'navires de guerre. Les Autrichiens attendaient l'attaçjue, parfaitement préparée. A la première salve, un ■ navire coula ; les autres s'éloignèrent au plus vite.» Le ministre de la marine m'a fait connaître que cfette nouvelle est absolument inexacte et que rien ne peut servir de fondement à une pareille information. A la date de ce jour, aucun navire français n'a été atteint par un projectile autrichien. Je m'empresse de vous en aviser afin que vous soyez à même de démentir ce récit propagé par l'Allemagne. On est en droit de s'en montrer d'autant plus surpris qu'il se référé à un événement qui aurait eu lieu il y a une dizaine de jours et dont l'amirauté allemande aurait pu faire vérifier l'exactitude s'il ne s'agissait d'une nouvelle étape dans la campagne de fausses nouvelles menée à Berlin. (Signé) Delcassé, Ministre des affaires étrangères. La comparaison des navires anglais et allemands capturés axvers, 28 septembre. — Dix heures du soir. — Communication de la légation britannique. — L'amirauté annonce que depuis l'ouverture des hostilités jusqu'au 23 septembre le nombre des navires allemands retenus et capturés est de trois cent quatre-vingt sept, d'un tonnage total de 1,140,000 tonnes, alors que le nombre des navires anglais retenus et capturés est seulement de quatre-vingt-six, avec un tonnage total de 229,000 tonnes. Les Serbes défendent Belgrade et progressent en Bosnie De Nisch, 25 septembre : Sur le front de Zornik-Losnitza et de Mitro-vitza-Chabatz, des combats acharnés ont eu lieu le 23 septembre. Sur le reste-du front, or ne signale rien d'important. La situation des troupes serbes est toujours très bonne. Le com mandant des troupes autrichiennes de Semlin le général major de réserve Gustave Golis, c envoyé le 22 septembre à cinq heures du soir au commandant des troupes serbes à Belgra ('o, nv. parlementaire porteur d'une lettre de mandant la reddition de la ville à six heure* du soir. En réponse à cette demande, l'artille rie serbe a reçu l'ordre d'ouvrir immédiate ment le feu sur les monitors autrichiens. Lr situation des troupes serbes à Belgrade es absolument satisfaisante ; la ville ne court au ciin danger. Le général Boyovitch, chef d'état major de la première armée, qui gagna U victoire de Koumanovo sur les Turcs, et 1; bataille de Raieannki sur les Bulgares, et es actuellement commandant d'une armée, a éti I HIJUJMCIIWWHUMJMMMWQgWgl I ■■■!■ IMMMH1MMWHmgWOQaOflaMPM»Wn»W»MWWI blessé à la bataille de Kroupagné, mais il n'a pas voulu abandonner son poste, et il est soigné sous une tente. La ville de Srebreniza, en Bosni.?, ?st occupée par les troupes serbes. Jusqu'à présent, les villes bosniaques occupées pa>- les serbes et les Monténégrins sont Fol-ci; a, Chanize, Porazde, Michegrade, Rogatiza, Viav ouiza, Srebreniza et Pratcha. Les opérations en Belgique i! n'a pu être donné île communiqué officiel à midi, {'étendue et la conduite des opérations rendant, très difficile une détermination exacte de la situation. On sait simplement que les opérations se poursuivent toujours. Quelques projectiles sont tombés sur Lierre et Wavre-Sainie-Catherine. Le fort de Waelhem tonne. La eirciiîation sur mer Londres, 28 septembre. — On annonce officiellement que les navires allemands détenus ou capturés jusqu'au 23 septembre s'élèvent à trois cent quatre-vingt-sept, représentant un tonnage de 1,140,000 tonnes, contre seulement quatre-vingt-six navires anglais et 229,000 tonnes, comprenant soixante-quatorze détenus dans, des ports allemands lors de là déclaration de la guerre. Tandis que les navires anglais continuent à assurer le service, ils ne reste pas un seul navire allemand sur la haute mer. — Relier. Farine pour l'assistance au Belges Londres, 28 septembre. — Le gouvernement de la province Alberta au Canada donne cinq mille sacs de farine pour l'assistance aux Belges. — Reuter. Le premier versement des Canadiens pour les réfugiés belges Londres, 28 septembre. — Le Canada annonce un premier versement de dix mille livres sterling pour les réfugiés belges. — Reuter.Pour ie service ries troupes indiennes en Europe Londres, 28 septembre. —'Le vice-roi des Indes a accepté quatre cent mille livres sterling du Kizam de Haidarabat comme contribution de guerre aux dépenses des troupes indiennes faisant le service en Europe. — Reuter. Les pertes du corps d'aviation anglais Londres, 29 septembre. — Un aviateur, officier militaire anglais, dans une lettre publiée dans le Times, dit que le' corps d'aviation n'a perdu jusqu'ici, le 19 septembre, qu'un pilote et son passager. — Reuter. Le Cameroon aux mains des Anglais Londres, 28 septembre. — Le « Pressbureau » communique une dépêche de Duala, capitale du Cameroun allemand, et Bonaberi capitulèrent sans conditions à la force anglo-française sous le commandement d'un général anglais. — Reuter. Japonais contre ASlemanids Tokio, 28 septembre. — Les Japonais attaquèrent les Allemands dimanche à cinq milles de Tsingtao. Trois bâtiments allemands ca-nonnèreut l'aile droite japonaise jusqu'à ce que les aéroplanes opérèrent une diversion. — Reuter. Les Japonais avancent vers Tsing Tao Anvers, 29 septeinbre. — Communication de la légation britannique. — Le Foreign Office a reçu du gouvernement japonais les nouvelles que voici : Dans l'après-midi du 26 septembre nos troupes ont attaqué l'ennemi qui occupait des positions avancées sur des collines situées entre les rivières Paï-Sha et Li-Tsun. Après un bref engagement, l'ennemi a fui. Le 27 septembre, les troupes japonaises ont occupé les rives droites des rivières Li-Tsun et Ciiang-Tsun, à 7 milles au nord-est de Tsing-Tao. La lutte économique Nous devons, selon le programmé' que nous avons formulé depuis la guerre, nous préparer à « refaire Anvers sans les Allemands ». Nous ne pourrons agir seuls, pour bien des motifs. Alliés pendant la guerre, la Belgique, la France, l'Angleterre le resteront quand la paix sera conclue. L'Angleterre s'est déjà résolument mise à la tâche pour organiser de fond en comble la lutte contre l'importation des produits allemands. A nos concitoyens à suivre de très près l'organisme créé à ce sujet par le Board of Trade. L'adresse de cet organisme est : The Director of the Commecrial Intelligence Branch of the Board of Trade, 73, Basinghall Street, E. C. Ajoutons que, avec la largeur de conceptions qui les caractérise, nos amis d'outre-Manche n'ont pas l'intention de travailler « à l'Allemande » et de garder tout, le morceau pour eux. Lord Désborough crée en ce moment, à Londres, une nouvelle ligue qui a pour but de passer aux alliés de la Grande-Bretagne tout le commerce qui aura été enlevé à l'Allemagne et l'Autriche et que l'Angleterre ne pourrait que difficilement garder pour elle-même. Un comité d'hommes d'affaires très influents est à la tête de la ligue, avec laquelle nos businessmen gagneront à se mettre en relations.Qualités françaises Du Petit Parisien : Qui donc avait dit que les Français étaient impatients, par nature, incapables de s'imposer l'attente, et cette discipline volontaire si nécessaire dans les grandes crises. Depuis bientôt deux mois, notre pays offre au monde un exemple de sang-froid, de volonté réfléchie, que les neutres admirent tout comme nos alliés. Nous avons subi le premier choc de cette monstrueuse machine qu'est l'année allemande. Les hommes de guerre anglais, qui sont bons connaisseurs, ont été émerveillés — ils ne l'ont pas dissimulé — de la souplesse avec laquelle nous l'avons évitée, puis de la "Vigueur que nous avons mise à la refouler méthodiquement. Notre armée, chefs et soldats, a été supérieure à tout éloge, égale aux espoirs les plus ambitieux. Mais de cette armée, on ne saurait séparer la nation, celle des villes et celles des campagnes, dont l'unité morale a été encore cimentée, .si possible, par cette formidable épreuve. Les qualités suprêmes, que nous nous refusons parfois, par un excès de modestie, sont apparues une fois de plus comme la caractéristique du peuple français. Ni agitation, ni nervosité. En face du devoir à accomplir — et ce devoir était pour tous et de chaque instant, — nous avons manifesté une incomparable maîtrise de nous-mêmes. Depuis dix jours, avec la même discipline que les combattants marquent sur le terrain dans leurs mouvements de progression, des millions et- des millions de non-ocmbattants attendent la décision de la bataille de l'Aisne. Nul n'a entendu un propos d'impatience, encore moins un mot de découragement. L'esprit de critique, si \ ivace en France, .s'est réfréné en nous. Nous savons que des centaines de milliers d'hommes sont aux prises ; nous , savons qu'on nous dit ce qu'il nous faut dire et que l'on tait momentanément ce qu'il est stratégiquernent indispensable de taire. D'aucuns nous croyaient volontiers bavards, avides de nouvelles, et voici que la discrétion, le mutisme dans certains cas, reçoivent notre approbation collective. L'état-major général français n'est pas obligé, comme l'état-major général allemand, de signaler des victoires imaginaires et d'annoncer des opérations qui ne s'accomplissent jamais. C'est qu'au fond, nous avons confiance-absolue. Notre sang-froid, notre attente calme et presque sereine sont faits de la certitude du succès. Barbares d'autrefois et d'aujourd'hui L'officieuse Gazette de l'Allemagne du Nori: publie un communiqué d'une sagesse tardive, mais justifiée. Elle invite la population à ne pas se montrer trop impatiente. « On ne peut dit-elle, s'attendre chaque jour à apprendre de grandes victoires. La guerre sera longue el difficile. » Nous sommes loin, comme 011 voit, des impériales rodomontades qui annonçaieiii la prise de Paris pour la fin d'août, ou au plus tard pour la mi-septembre. Nous soin nies loin aussi des mirifiques informations de l'agence Wolff ou du Bulletin des armées aile mandes, dont nous retrouvons le candide échc dans ce carnet d'un sous-officier prussien « 1er septembre : On nous apprit qu'Anvers s'était rendu et que le roi des Belges était prisonnier... » Evidemment, on ne peut donnei d'aussi bonnes nouvelles tous les jours. Le gouvernement allemand se rend compte que de pareils moyens 11e peuvent indéfinimenl réussir. U lui reste, il est vrai, des succès plus réels à enregistrer: la destruction de la cathédrale de Reims,par exemple. Mais quelle épreuve pour le cœur de l'empereur, qui « 'saignait » déjà de la destruction de Louvain ? A ce propos, les érudits allemands, qui sa vent tout, devraient bien défendre la mémoire de quelques grands ancêtres à eux auxquels 011 fait tort en les rapprochant des chefs germains d'aujourd'hui. On calomnie assurément Attila quand on lui compare les méprisables incendiaires de Louvain ou de Reims. Le « Fléau de Dieu » a épargné Troyes à la prière de l'évêque saint Loup, il a épargné Rome à la demande du pape saint Léon Ni le cardinal Mercier, ni le cardinal Luçon n'auraient obtenu un pareil succès auprès di. moderne empereur des Huns. De même Attila ne se privait pas de massacrer à l'occasion les femmes et les enfants, mais l'idée de les faire marcher devant son armée comme bon clier ne lui serait jamais venue. Il y a des barbaries qui ne sont pas à l'usage des bar bares d'autrefois. Un illustre ancêtre des Aile mands, Alaric, roi des Wisigoths, désavoue rail; également sa lignée. Il prit Athènes, mais respecta le Parthénon. Et quand il pilla Rome, il respecta les églises et ceux qui s'y étaient réfugiés, tandis que les Wisigoths d'aujourd'hui tirent, en pareil cas, sur leui propres blessés que ne protègent ni la Croi.\ archiépiscopale ni la Croix rouge. Ajoutons que ni Attila ni Alaric ne propageaient de fausses nouvelles ni ne versaient de larmes hypocrites sur les horreurs de la guerre. Tout compte fait, les anciens barbares avaient donc du bon. Ils valaient, en tout cas infiniment mieux que leurs indignes descen dants ; ils aspiraient à prendre rang parm: les peuples civilisés, au lieu que nous avons le triste spectacle de pseudo-civilisés en qu: se révèle, au vingtième siècle, la mentalité de l'âge des cavernes sous le masque du maître d'école. Vers Anvers Des journaux anglais ont reproduit un télé gramme d'Amsterdam d'après lequel les Aile mands se prépareraient à attaquer Anvers L'origine de ce bruit est due certainement ;i des renseignements 'arrivés de Maastricht ei d'après lesquels de nombreux trains- aile mands seraient en ce moment dirigés, chargés de troupes, vers Anvers. Nous avons aujourd'hui l'explication de ce bruit... et de la méprise anglaise, car nous ne croyons guère à autre chose qu'à des « démon strations » allemandes au sud d'Anvers. Ur voyageur de Charleroi nous signale que les troupes allemandes reprises de l'Alsace et cli rigées sur Vnlenciennes avaient reçu comme mot d'ordre de dire partout qu'elles se diri geaient vers Anvers. Elles l'auront dit en pas sant par Liège, et voilà tout. Les soldats aile mands se montraient un peu vexés quand on leur apprenait qu'à Charleroi ils tournaient le dos à Anvers ! Comment les Américains sont renseignés La Chicago Tribune et le New-York World publient une dépêche de leur correspondant commun M. .J. Patterson d'après laepielle l'armée allemande n'a rien fait en Belgique qui 11e soit conforme aux lois de la guerre. Il a l'ait le tour de la Belgique, dit-il, visité Liège et d'autres places et a trouvé partout des preuves d'attaques régulières, mais non de barbarie. On a exercé des violences sur les civils, et même sur des prêtres et des femmes, mais en général les Belges n'ont pas l'air terrorisé. « Je crois fermement, ajoute-t-il que toutes les histoires publiées par les Anglais et les Français à propos de tortures, de mutilations, de viols, etc., 11e sont que de la blague, » « are utterly rubbist. » Le courage qui s'ignore Il y a d'autres courages encore que ceux qui se manifestent sous le feu de l'ennemi. Et chacun de nous, dès qu'il sort des murs de la ville, peut en récolter des exemples à foison. Nous avons pu causer avant-hier avec une quarantaine d'habitants de Charleroi ou des environs et qui étaient venus, comme ça, dire bonjour à leurs fieux cantonnés aux environs de Tamise. Ils avaient dû pour cela traverser les lignes ennemies, parcourir à pied d'énormes distances avant la gare la plus proche; ce n'avait pas été une mince besogne pour eux que de retrouver, dans l'état actuel des voies de communication, les cantonnements où leurs enfants, leurs maris, leurs pèrès attendaient le réconfort de cette visite et les menus cadeaux qui l'accompagnent. Et tous repartaient joyeux, contents, devisant philosophiquement sur la durée d'une guerre dont tous ont été les témoins horrifiés sinon les victimes bien souvent. Combien de kilomètres, avaient-ils à fournir encore de Grammont, d'Ath ou d'un autre terminus ? Peu importait; ils avaient vu le « fieux » et cela suffisait. Ils n'ignorent pas qu'ils risquent leur vie, mais cette perspective semble les laisser froids. Le « fieux » avant tout, n'est-ce pas ? Que veut la Turquie? Du Petit Parisien : On sait que le Goeben et le Breslau, les deux croiseurs allemands cpii s'étaient réfugiés, en août, dans les Dardanelles, sont sortis du Bosphore dans la mer Noire, accompagnés de torpilleurs ottomans. Le bruit a couru, — rien ne l'a encore confirmé, — qu'une opération serait tentée contre les côtes russes de cette mer. La Turquie, alors, se jetterait dans la guerre sans l'avoir déclarée. Par ailleurs, les autorités des Dardanelles viennent d'empêcher un paquebot postal français d'entrer dans les Détroits. Cette double démonstration est d'autant plus curieuse qu'il y a trois jours la Porte laissait nettement entendre qu'elle respecterait ,1a stricte neutralité. Peut-être ;ces attitudes contradictoires s'expliquent-elles par les fluctuations mêmes du cabinet ottoman, divisé en deux partis, l'un favorable- à l'Ail e-magne, avec Enver-bey ; l'autre plutôt défavorable avec Djemal et Djavid-bey. 11 n'en reste pas moins que si la Turquie prenait une initiative provocatrice vis-à-vis de la triple entente, sa situation deviendrait très grave. Elle aurait contre elle au moins la Grèce et la Serbie-; la .Bulgarie lui a fait savoir qu'elle n'avait pas à compter sur un appui quelconque ; la Roumanie ne lui Viendrait pas en aide. Aux prises avec la France, l'Angleterre, la Russie, la Grèce et la Serbie, la Turquie préparerait simplement sa propre liquidation, c'est-à-dire sa disposition. Envie-t-elle à ce point le sort de l'Autriche-Hongrie ? Il est à noter que le sultan déchu, Abdul Hamid, qui connais'sait son Europe à fond, a montré au comité Union et Progrès, les périls d'une guerre avec la Russie. Aux environs de Charleroi Avec une tranquille audace, un grand nombre de nos concitoyens, réfugiés dans les régions 11011 occupées, s'en vont de temps en temps « faire un petit tour dans le pays ». Les renseignements commençaient à abonder de cette façon, mais depuis peu la sévérité prus-sienner s'est accentuée et il faut être doué d'un tempérament particulier pour oser encore pénétrer dans les lignes ennemies. Un voyageur revenu avant-hier des environs de Charleroi nous rapporte les renseignements suivants : A Braine-le-Comte toute la contrée est occupée assez paisiblement par les Allemands, composés surtout :de Landsturm. A Charleroi, le flegme imperturbable et la parfaite insouciance des puvrieçs sur le passage des Allemands , agace ceux-ci de façon extrême, parait-il. Les ouvriers 11e disent rien, fument tranquillement leur pipe ; A la caserne de Charleroi^ on exerce,.des recrues de seize à dix-sept ans, amenées il y a deux semaines des bords du Rhin. « De la vraie chair à canon », nous dit notre interlocuteur.A Marchienne, 011 a vu passer des centaines (?) de trains de soldats venant d'Allemagne et se rendant sur l'Oise. Un énorme charroi accompagnait ces- envois de troupes. Notre interlocuteur a pu, à Marchienne-Mon-ceau, voir comme prisonnières, — oui, prisonnières, — entre les mains des Allemands, deux petites filles de cinq «et de -sept ans, les petites Rolin. A Marchienne-à*li-'Pdtiî,,..'rien ou à peu près rien n'a été détruit. A Monceau, par contre, il y a environ deux cent cinquante maisons en ruines ; soixante-dix civils ont été tués. On parle de cinq cents fusillés à,Tamines. • De Jumet à Charleroi. tout, est détruit. Environ trois cents maisons sont en ruines. A Montignies-sur-Sambre, il reste deux à | trois maisons sur la Grand'Place. A Couillet, les Allemands se sont surtout !- attaqués aux femmes. On cite une- cinquantaine de cas. Sur la route de Carnières vers Anderlues ' i on a eu surtout à subir les effets de la bataille. Les pertes allemandes y ont été énormes.

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