Bulletin des gens de lettres et artistes belges du front

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L'Ame du Nord par les poètes Belges ( Suite) Robert Vivier, Théo Fleischman, Léo Soin erhausen sont remarquables. Ghez Robert Vivier, la note dominante est une sorte die spleen du pays et de la vie et le vers coule avec la lenteur de certains petits ruis- . seaux des Flandres dont l'eau semble hésiter, voudrait remonter vers la source et pourtant se laisse entraîner entre deux rives vertes vers la grande mer qui oublie si vite les noms des petits ruisseaux. Souvent Robert Vivier fait songer au désenchanté tant aimé des jeunes filles... Chantant un « Rayon de Soleil », Robert Viviez4 écrit: Est-il vrai que la flamme en des îles heureuses Fleurit Le marbre frais des terrasses ombreuses De trèfles de lumière à La chaude senteur?... Je cite ces trois vers à titre d'exemple et pour justifier surtout mon avis. Ai-je eu tort? J'ignore l'âge du poète Robert Vivier, mais j'ai l'impression très nette qu'il n'a pas atteint — 61 la perfection complète de sa forme. Il semble que souvent l'idée osée et rare hésite devant l'imprévu du mot ou de l'image ou du rythme. Chez Théo Fleischman, nous nous trouvons devant une nature dè poète très différente, nature très sensible à l'ironie des coïncidences au « risible triste » des choses et des êtres. Un de ces poèmes, le « Jardin Retrouvé », chante cette tristesse si humaine et si poignante. D'un retour, du face à 'face avec le visage du passé que l'on avait connu joyeux et que l'on fixe aujourd'hui avec une curiosité maladive, inquiète, car le visage s'est assombri, est ravagé, méconnaissable. C'était bien là, dit le poète, là, le jardin heureux, c'était là hier, aujourd'hui c'est encore là, mais il y a la guerre... aujourd'hui, et les balles aujourd'hui1 ricochent sur la margelle du ipuits où, deux à deux, naguère on s'asseyait rêveur. C'est encore là, mais Entre les rameaux tordus <ies cerisiers. 9 fascicules. (2« Série), 1918. Prix : 1 franc.

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