Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1914, 15 Juli. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/2r3nv9bj7p/
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Mercredi î 5 juillet 1914 5 centimes le numéro 58me année - N° 196 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : 1S francs par an ; 7-50 francs pour «ix mois ; 4fiaiio»puur trois mois Pour Vétranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 8. RUE DE FLANDRE, 3, GAND TÉLÉPHONE 666 ANNONCES» Votr le tarif au bas de la dernière page du journal. La Statue Ferrer 0> Les criminels, on le sait, on-t l'habitude, fâcheuse pour eux, de se dénoncer eux mêmes, soit en revenant sur les lieux dt leur crime, soit en donnant à son sujel des détails inédits à tout venant. C'est en grande partie pour cela qn'i arrive quelquefois ù. la police de les pincer. De môme les cléricaux espagnols, avec l'affaire Ferrer. Il est visible qu'ils en sont obsédés. A propos de tout, l'ombre du fusillé s< dresse contre eux et le plus souvent invo quée par eux-mêmes. Lu Gazette de Francfort fait remarque] à bon droit que, quelque opinion que l'on ai au sujet de Ferrer (et l'opinion que l'or peut avoir sur ses mérites et ses défaut* personnels importe en réalité assez peu), i y a une chose incontestable : c'est que s£ mort fut un tournant de l'histoire de l'Es pagne, sur l'évolution de laquelle elle exer ça une influence décisive, et que Ferreï vivant, dont l'action était considérée corn me dangereuse et funeste pour les confier valeurs espagnols, n'exerça pas la centième partie de l'influence qu'exerce Ferrer mor sur la politique espagnole. Nous l'avons dit à ce moment et l'on peu s'apercevoir aujourd'hui que nous n'exagérions pas. Malgré -la différence des mi Heux. J'affaire Ferrer a été exactement, er Espagne, ce que l'affaire Dreyfus avait" ét( an Fiance. Tout y est changé depuis le crime de M. Maura. Les libéraux ont été plus de quatre ans au pouvoir, et quand ils en sont tombés, M. Maura, le Woeste espagnol, s'en est v.u définitivement écarté. Le roi est devenu libéral et M. Maura est devenu impossible. Si les réactionnaires étaient capables de réfléchir, ils. devraient'se dire, en Espagne, qu'ils n'ont jamais fait une plus mauvaise affaire que le jour où ils ont cru se débarrasser- de Ferrer en le faisant fusiller.Mais une fois qu'on a la guigne, il semble que ce soit incurable. ■ Ce sont les réactionnaires eux-mêmes qui ressuscitent à tout propos l'affaire Ferrer, que les autres partis aimeraient autant laisser de côté, d'autant plus qu'ils en ont escompté le bénéfice et que leur rôle au moment du drame n'avait, pas été des plus reluisant. '."Toujours comme en France dans l'affaire Dreyfus, comme Ferrer n'était d'aucun parti, aucun -parti n'avait vu d'inconvénient grave à ce <fu'il fût fusillé. Pour tous,* ça détournait l'orage. G'e.st ainsi qu'est née de la rancune de M. Maura contre le roi, qui n'a pas 'voulu de lui. et contre ses propres amis qui l'ont lâché pour-les profits diu pouvoir (jusques et y compris son complice La Gierva) l'agitation actuelle, lancée- par quelques journalistes cléricaux espagnols désireux de se faire de la réclame au sujet du monument Ferrer de Bruxelles. + Personne, en Espagne, n'a pris cette affaire au tragique, ni même au sérieux, et chez nous, naturellement encore moins. Les cléricaux eux-mêmes ont senti que la campagne de leurs amis espagnols pour nous imposer leur volonté au sujet des statues qui peuvent décorer nos places publiques, les cartes à M. de Broqucville et le pèlerinage maurisle à Bruxelles étaient des sottises à déconseiller et que l'effet en serait tout l'opposé de ce que s'imaginaient naïvement les réactionnaires de Madrid. Et, en effet, il n'y aura personne chez nous, non seulement parmi les libéraux les plus modérés, mais même dans les rangs des catholiques doués de bon sens — je ne parle pas des hurluberlus qui proposaient récemment d'ériger une nouvelle statue au duc d'Albe, pour remplacer celle qu'il s'était érigée à lui-même à Anvers — qui a été renversée presque aussitôt qu'érigée — pour ne pas trouver que les réactionnaires espagnols se mêlent de oe qui ne les regarde pus, émettent une prétention insolente et déplacée et sont invités... à nous ficher la paix. Mais leur agitation n'aura pas été stérile.Ils ont craché en l'air, ça leur retombera sur le nez. Le monument Ferrer resV.a intangible à Bruxelles et il y aura un monument Ferrer ix Paris. La Ligue française des Droits de l'Homme a réuni par souscription les fonds nécessaires à cet effet et elle jugera opportun, en présence 'de l'agitation mauriste contre le monument de Bruxelles, de hâter l'érection du monument de Paris. Notez qu'il ne s'agit pas d'élever des statues h. Ferrer. Rien ne serait plus contraire aux idées, aux volontés formelles et à la modestie presque maladive de l'homme qui est mort en héros dans les fossés de Monjuich. Ce n'est pas la statue de Ferrer qui s'élève à Bruxelles, mais un monument com-mémoratif au dernier martyr de la Libre-Pensée, surmonté du génie de la Liberté dressant un flambeau. C'est cette figure symbolique que les cléricaux, avec leur bonne foi habituelle, appelle le vilain bonhomme nu, pour essayer de faire croire aux imbéciles que les libres-penseurs ont dréssé à Fer: .• une statue qui représente Ferrer tout nu, montrant) son derrière', à l'église Ste-Cathorine et au Marché - a u x-Po iss on s. «C'est d'ailleurs toujours ainsi que les cléricaux écrivent l'histoire, et, en 1'occurrten-ce, le vilain bonhomme nu fait la moitié de leur polémique. m °^lomnie personnelle, on le sait, fait I autre moitié. Non contents d'avoir assassiné Ferrer, i^ont déversé la boue sur leur victime. t. est dans l'ordre : chez nous aussi ne pouvant. Plus assassiner, ils affament et ils diffamât. F„®rrer' on^ raconté les pires horreurs, l'ont représenté comme un méchant nomme, un mauvais mari, un mauvais père. J'ai répondu à ces calomnies, à la Chambre et^ ailleurs. J1 n'y av&it pas un mot de i/rai dans: tout cela. Ça n'a d'ailleurs pas empêché les diffamateurs cléricaux de continuer. Nous aurions pu leur faire des procès et les laire condamner, rien n'était plus fa-r.. • J en ai dissuadé la famille qui avait aeja assez de procédure à faire pour re-cueiUir sa succession, grûce surtout au irere de Ferrer qui est entre les mains 4e J^rc^oaifcv J'ai peut-être eu tort et une bonne con- > damnation ne ferait pas de mal à certains chacals ; rien ne serait plus facile à obtenir de n'importe quel tribunal, fût-il entièrement clérical. Voici, en effet, un journal qui traite Ferrer de « proxénète ». A quoi fait-il allusion ? On me l'a expliqué l'autre jour, car je ne comprenais pas. La femme de Ferrer, avant de le quitter, tira sur lui un coup de revolver. C'est de là que les cléricaux déduisent qu'il fut un mauvais mari ! Mais comme cela ne suffit pas comme preuve, ils ajoutent, paraît-il, qu'elle lui > reprochait de vouloir prostituer ses filles ! Or, ses fillettes étaient en Australie, chez leur oncle,il les avait envoyées précisément pour les soustraire à l'éducation de : leur mère et il n'y avait, avec celle-ci, qu'une enfant qui devait avoir deux ans. i Mais voici mieux encore : nos journaux 1 cléricaux reproduisent un extrait d'un vieil ■ article de M. Maurice Tallemeyr, écrivain réactionnaire français, d'où il semblerait résulter que celui-ci accuserait maintenant Ferrer d'un crime autrement grave que tout ce dont il a été question jusqu'ici : il aurait empoisonné, pour en hériter, Mlle Meunier, son élève, qui, sans partager toutes ses idées, avait conçu une si grande estime nour lui et nour l'œuvre d'éducation qu'il voulait entreprendre en Epagne, qu'elle lui avait légué par testament une maison qu'elle possédait à Paris. Ceci avait l'air d'une accusation précise, grave, ayant un répondant connu. Quand elle parut, il y a près d'un an, j'en fus ému, tout en la sachant absurde, et je consultai les confrères parisiens avec qui je poursuis depuis cinq ans la liquidation de la succession. Eh bien ! en examinant l'article de près, nous avons dû nous convaincre qu'il n'y avait pas de procès possibte, parce qu'il n'y avait pas d'accusation formulée et qu'il I s'agissait uniquement d'insinuations jésuitiques, de propos attribués à un tiers et ar-tistement envenimés, mais ne donnant pas de prise à la répression et destinés à donner cette impression que le monsieur italien et clérical qui hérita de Mlle Meunier, et qui vit naturellement avec déplaisir arriver une petite partie de l'héritage, aurait tenu des propos dont on peut induire qu'il insinuait que Mlle Meunier aurait bien pu être- empoisonnée. Insinuation, on le voit, aussi lâche que calomnieuse. Tout le monde se dira, d'ailleurs, que s'il y avait eu quelque chose, on n'aurait pas attendu pour le dire et formuler une' véritable accusation.- Tout cela, c'est la bave cléricale habituelle ; ça ne compte pas ; ca honore ceux qui en sont l'objet. Mais pour en revenir à la statue, voici qu'à Barcelone même un meeting de 10,000 personnes, tenu au Théâtre Soriaino, en réponse à la campagne des cléricaux espagnols, vient de charger son président de demander au Conseil municipal radical de Barcelone qu'une statue soit érigée à Ferrer, martyr de la Libre-Pensée, et qu'elle s'élève en face du Palais de Justice, dans la ville où il a été fusillé. Quel que soit le sort que les autorités espagnoles feront à cette demande, elle est symptomat.ique et elle paraît devoir donner assez d'occupation aux cléricaux espagnols pour les dissuader de faire le voyage de Bruxelles. G. L'.; ECHOS Sus aux chaussettes ! 1 C'est la dernière mode de l'été pour les enfants, garçons et fillettes. Plus de chaussettes ni de bas ! Le pied des gosses « dans le train » doit I désormais se contenter d'u.ie simple sandale, à La mode romaine, uniquement maintenue par des lanières de cuir. Et cela nous rajeunit de vingt siècles. Oui, mais... si la jeune génération, arrivée à l'ûge.- adulte, ne peut plus se faire ! aux bottines et aux chaussettes? lj Eh bien! on marcherajiu-pieds dans les !' sandales, comme Isadora Duncan et les j soldats espagnols. Voi.là une économie tou-j te trouvée pour le budget de la guerre. vw% Un cuirassé-torpilleur. Tout récemment, l'amiral anglais sir Percy Scott publiait dans le Times un article sensationnel, où il prédisait La. fin prochaine des cuirassés et leur remplacement par des sous-marins, contre lesquels les premiers ne pourront plus lutter avec avantage. Voici qu'un ingénieur naval italien, M. Lorenzo d'Ad du, veut, lui aussi, mettre un terme au règne des monstrueux et très coûteux cuirassés de ligne. Il a conçu deux lypes de cuirassés-torpilleurs qui ont pour caractéristique la suppression des canons de gros calibre et leur remplacement par des batteries sous-marin.es de torpilles. Ils ont l'un et l'autre un déplacement de 11,000 tonnes et une vitesse de 2S nœuds. Le premier est muni d'un moteur à combustion interne ; il est très bas .nu* l'eau. et présente l'aspect d'un granid submersible à la surface. Deux réduits cuirassés, avec (les plaques de 35 centimètres, émergent à l'avant et à l'arrière : ils renferment l'artillerie de 152 millimètres contre les torpilleurs ennemis. ~ Le formidable système de défense d'un tel navire et l'exiguïté de la cible qu'il présente lui permettraient d'affronter en-plein jour un cuirassé et. de l'attaquer avec une salve de seize torpilles. Le second type de cuirassé-torpilleur est plus liant sur l'eau. Sa protection complète est de 35 centimètres d'épaisseur ; il porte vingt tubes lance-torpilles et quatorze pièces de 152 millimètres. II a un moteur à vapeur de 30,000 chevaux. Il nous semble .bien que si de tels navires peuvent comba.ff.re efficacement les i cuirassés, croiseurs et torpilleurs, leur ar-j tiUerie serait absolument insuffisante pour | les opérations .contre des défenses entières t terrestres. | - ww i Propriétaire ! Le Gross-Glockner. cette cime, reine du massif des Hohe Tauern, entre le Tyrol et la Carinthie, qui dresse à 3.797 mètres son double sommel drapé de glaces, va peut-être devenir inaccessible aux touristes, non plus par les difficultés de l'ascension, mais par la volonté du_nouveau propriétaire-— Celui-ci est un particulier habitant Bo chum : il prétend interdire aux alpinistes U libre accès de son domaine de Gross-Glockner et s'en réserver la jouissance. Bochum est un égoïste ! Une montagn* a soi tout. seul. C'est, vraiment pousser un peu loin l'amour de ll'alpinisme. ww Le candidat avisé. L'amiral examinateur au candidat : — Maintenant, citez-moi trois grands amiraux. Le candidat : Drake, Nelson et — je voui demande pardon, monsieur — je ne me rappelle pas tr$s bien votre nom. L'Affaire Helbig Nous lisons dans l'Etoile belfie lin nouveau récit de cette affaire qui semble avoir été écrit d'une façon fort impartiale et objective, et nous apportons ainsi une version acceptable de cette affaire, autour de laquelle tant de fantaisies tendancieuses ont été; groupées comme à plaisir. Voici ce que dit VEtoile : LE DRAME DE GALA x A Le 9 août 1913, M. Albert Helbig, riche banquier belge h Constantinople, et président de 3a Société Saint-Vincent «de Pauil, mourait (frappé à la tête d'un coup de revolver. Le (drame eut Mon au couvent des Filles de la jCh-arité, ù Galata. Un médecin grec, le Dr Sa-'rantès. .appelé par les sœurs pour procéder aux constatât ions,délivre un certitoat concluant au suicide. U constate que la b. entrée par l'oreille droite et est sortie par l'os frontal-loocépital (sic). Plus tard, le même médecin délivre un nouveau certificat concluant à une (mort accidentelle. C'est la version qui fut publiée dans les journaux de Constantinople, a lia demande de la -famille, dit-on. Lo consul (de Belgique fit une enquête d'où il résulta que Je neveu de La victime avait été -vu à côté de J-a sœur Jean-Gabriel dans Ua pièce contiguè iau bureau où se trouvait le cadavre. Etait-ce .au moment de la détonation ou limmédiiatement après ? Ce point ne fut point éclairci. L'autopsie ne fut point ordonnée et la version du suicide fut admise par les autorités belges, bien qu'on ne fût pas parvenu a en découvrir le .mobile. Tous les -amis du défunt crurent à la jverâion d'un accident publiée par les journaux, (Car ils n'auraient pu admettre la version d'un suicide. M. Albert Helbig étant possesseur d'une fortune de plusieurs millions, aimant la vie, adorant le luxe et le bien-être. On ne lui connaissait aucun motif pour se tuer. On ne parlait plus de cette affaire qui paraissait définitivement close, lorsque te 17 septembre elle .fut reprise à l'intervention de M.. Charles Hel-(Dig, neveu au ciertmi, résidant également a Constantinople. M. Charles Helbig s'était présenté à la police turque exhibant une lettre de \menaces signée «Cornelio». Il venait réclamer U'arrestation de l'auteur de cette lettre, qui, Jajouta-t-Jl, devait venir prendre la réponse •sur l'escalier de pierre, en face do La banque |IIelb*g. Des agents accompagnèrent le plaignant ef, .arrêtèrent h l'endroit indiqué un homme qui y stationnait. CORNELIO PICCINATO, MAITRE-CHANTEUR UNE HISTOIRE EXTRAORDINAIRE C'était un Italien du nom de Cornelio Picci-nato. Interrogé par le commissaire de poli-ce, il se reconnut l'auteur de la lettre qu'il avait, disait-il, écrite sur les conseils de 'M. Charles Helbig dans d'extraordinaires circonstances. Bien avant le 9 août, M. Gharles Helbig lui avait proposé de tuer son oncle, et il l'avait pa^é pour commettre ce crime. Mais le mystérieux décès du banquier Albert Helbig se produisit sans l'intervention de Cornelio. Toutefois, après la mort du banquier, Cornelio avait continué ses relations avec le neveu qui, certain joui", lui avait avoué avoir tué lui-même son parent. En possession de ce secret. Cornelio avait exploité la situation en demandant et en obtenant des sommes considérables de l'assassin. iM. Charles Helbig, fatigué d'être exploité de la sorte, décida de se débarrasser de suii confident. Voici ce qu'il imagina pour atteindre ce but. 11 le fit venir dans l'appartement qu'il occupait à l'hôtel Péra-Palace, et lui fit transcrire la lettre de menaces, dont le brouillon était écrit a la machine, sur une feuille volante. Cela fait, M. Charles Helbig exigea la restitution de toutes ses correspondances. En récompense de tout ce la, M. Charles Helbig donna une somme de 200 livres turques que Gornelio empocha gaîment, ne se doutant pas que M. Charles Helbig aurait l'audace de se servir'un jour contre lui de la lettre de menaces. Le consul général d'Italie, sur plainte de M. Charles Helbig, réclama a la police turque le détenu Cornelio Piccinato et ouvrit à sa charge une instruction du chef de tentative d'extorsion. Interrogé par le consul, Cornelio déclara que tout ce qu'il, avait dit au .commissaire de police était rigoureusement exact. Il expliqua encore qu'un autre Italien, Carlo Pedone, avait été l'objet avant lui des mêmes démarches de la part de M. Charles Helbig. M. Charles Helbig avait cherché à entrer en relations avec Carlo Pedone en lui envoyant des lettres signées du; faux nom de baron de Preuil. Dans l'une de ces lettres, M. Charles Helbig demandait à Carlo Pedone s'il aurait le courage de se débarrasser d'une personne gênante, moyennant une forte iécompense. Une carte de visite et deux pièces de dix francs accompagnaient cette lettre. Carlo Pedone, qui avait peur d'être compromis dans l'assassinat du ministre de la guerre turc (c'était en juin 1913), remit cette lettre à la police.' Quelques jours plus tard, il reçut une carte dè M. Charles Helbig l'invitant à se présenter che» lui comme chauffeur. Pedone s'étant rendu à; cette invitation, reçut cinq livreà turques en! acompte sur ses gages et il entra au service dej M. Helbig. bien que celui-ci ne possédât point: d'automobile. M. Gharles Helbig fit avec Pedone le voyage^ de Prinkipo (l'île des Princes), où le défunt possédait une superbe maison de campagne. Tout'en traversant ]e jardin du Yachting-Club.' M. Ch. Helbig fit. connaître à Pedone qu'il lui' avait écrit sous le nom de baron de Preuil et': il lui demanda ouvertement, sans détours, s'il; voulait tuer son oncle, M. Albert Helbig, le bnn-; quier. (Avant d'engager Carlo Pedone, M. Ch.' Helbig avait obtenu sur son compte de très' mauvais renseignements, et ce serait pour cela; qu'il s'était adressé à lui pour faire commettre' Je crime.) Cornelio. qui était ami de Pedone, l'avait suivi à Prinkipo et avait entendu toutej la convensation d'un massif dans lequel il) s'était caché. Quelques instants après. Pedone présentait Cornelio à M. C. Helbig. dont il fit; ainsi ia connaissance. Cornelio s'étant retiré,. .Pedone promit à M. Ch. Helbig do tuer son: oncle et il en profita pour se faire remettre plusieurs sommes d'argent. Mais comme il j n'était nullement intentionné de commettre ce] crime il en retardait toujours l'exécution. Et. certain Joue, Sarcelé qu'il était constamment {par 'M. Ch.T/felbig, Carlo Pedone partit pour: Alexandrie sans laisser d'adresse. C'est alors que Cornelio intervint dans cette, extraordinaire hislo're. Rencontrant un jour. M. Ch. Helbig, il lui fit comprendre que re-' tdone l'avait «roulé» et lui proposa de faire le-coup, avec l'idée bien arrêtée de le faire changer a son tour. M. Charles Helbig accepta. II! lui donna de nombreux rendez-vous pour lui; faire connaître de vue son oncle et le mettre; Iiau courant de ses habitudes. Cela se nasisait en juillet et au commencement d'août 1913. Quelques jours après, le 10 août, le bruit du isuicide de M. A. Helbig se répandait à Cons-itantinople.—— j j En apprenant la nouvelle, Cornelio se dit que M. CharJes Helbig avoit fait tuer son oncle par un troisième intermédiaire ou qu'il l'avait lassnssiné lui-même. Il décide immédiatement do tirer autant que pcssib'e profit de la situa-(t-ion. Le 15 août, Cornelio télégraphie M. (Charles Helb',g pour lui demander, un rendez-vous à Prinkipo. Dés qu'il le voit Cornelio lui dit : «7V- n'as pas eu besoin de moi pour faire ie coup'. Bravo 1 mon cher Charles, tu as eu (du courage. »> (Cornelio et M. Charles Helbig (étaient devenus si intimes qu'ils se tutoyaient.) jM Charles Helbig aurait avoué le crime et ia''rait demandé à Cornelio de garder le secret. Oepuis ce moment. Corneiio et sa maîtresse iMargareta sont entretenus sur la casse privée de M. Charles Helbig. A nuelque temps de là. Cornelio aurait reçu de M. Charles Helbig la •forte somme, pour'se tendre en Amérique. Au lifeu de partir, CornoMo se rend tout simpte-irrïent à Athènes, d'où iil adresse à M. Ch. Hel-tbig de nombreui?es lettres, des télégrammes, etc., demandant constamment des fonds. 11 se irend aussi a Palerme d'où il continue ù faire «chanter» le neveu du banquier défunt. Ayant ■tout dépensé, il revient a Constantinople après avoir prévenu de son retour M. Ch. Helb'p. Et le chantage continue... Fatigué d'être mis •a'iinsi en coupe réglée. M. Ch. Helbig imagine la «cène du « Péra-Palnoe » et fait transcrire par Cornelio la lettre de chantage et cie menaces dont il se servit plius tard pour faire (arrêter l'Italien. Lesté d'un nouveau viat:que. •Cornelio' partit poilr Smyrne où il s'étab'it •loueur de voitures. Mais les affaires ne mar-•chent point et. le 10 dére/mbre. alors qu'il ne possède plus rien, il! rev'ent relanccr à Constantinople. son «cher» ami Cha-!es qui est trè-étonné de le revoir, mais qu:, /néanmoins, li^i -remet, a litre de prêt, iirw nouvelle somme de •300 livres pour acheter des chevaux et. des voilures. Avant de se séparer, M. Ch. Helbig aurait diit a Cornelio -de se trouver le lendemain •sur l'escalier de pierre «levant la Manque, où il dni aurait encore remis une nomvelde somme C'est alors que Corneiio fut arrêté. ^'INSTRUCTION DE M. FRGMES. — LES ACCUSATIONS DE DEUX ITALIENS. — AU COUVENT DES FILLES DE LA CHARITE Le consiil général d'Italie, continuant son enquête, acquit la conviction que les déclarations de ses deux nationaux concordaient en tous points. En effet. Carlo Pedone avait été arrêté sur ces entrefaites au Caire, et ses déclarations étaient conformes à celles cie Corneiio. Une dénonciation officiel.e fut alors déposée au consulat général de lie .'g que contre M. (Charles Helbig et une instruction fut ouverte par le vice-consul, le chevalier de Wouters d'O-pJlinter. De nombreux témoins furent entendus et M. Charles 'Ilabig fut même arrêté. Il fut relaxé par la suite sous caution d'une somme de 25.000 francs. A raison des complications et des difficultés que présentait l'affaue et aussi à raison de la santé précaire du consul, le gouvernement bel- fe chargea M. Fromès, vioe-président du tri- urial de lie instance à Bruxelles, de se rendre à Constantinople pour y continuer l'instruction. .Le magistral belge se mit à l'œuvre dès son arrivée. Un des piemiers devoirs qu'il accomplit fut une visite au couvent de Galata. où M. Albert Helbig avait trouvé la mort. Les dv fuK.-nt iuteno^po oui* leurs décla rations antérieures, notamment la soai"' jV<m-Gabriel, dont, dès le lendemain du dtcès de M. A. Helbig, la déposition avait été uecueillie. ainsi que celie des pauvres de St-Vincent de Paul, par lo consul de Belgique. Tous les témoins, y compris la sœur Jean Gabriel, avaient été interrogés ensuite par le consul d'Ltalie. Enfin, le 18 avril 1914, la même sœur a fourni toutes les explications demandées à M. Fromès, qui l'a fait phetographer à l'endroit où telle prétendait se trouver au moment de la 'ié-tonaition et elle s'est même couchée par terre jpour indiquer la position du cadavre. Les déclarations de la religieuse Jean-Gabriel sont donc acquises au dossier en triple. L'information judiciaire fut d'aboixl dirigée dans un esprit de conbrôle, le juge d'instruction voulant se rendre compte si les déclarations des deux Maliens étaient fondées. L'instruction fa:te par ilo consul d'Italie fut donc minutieusement contrôlée. Carlo et Cornelio furent interrogés et confrontés avec les témoins, presque journellement. Ils ne variaient pas dans leur version et -pas une contradiction ni une contre-vérité, qui aurait fait éclater l'innocence de M. Charles Helbig ne put être relevée. Malheureusement. pour ce dernier, lou6 les témoignages recueillis et les «faits» découverts apportent de nouvelles présomptions contre lui. Les mensonges de M. Charles Helbig auraént été démontrés par des preuves qui semblent irréfutables. C'est ce qui amena l'ouverture d'une nouvelle instruction du chef de provocation au crime.M. Charles Helbig a été reconnu par plusieurs témoins qui l'avaient vu conversant mystérieusement avec Cornelio. On Les avait vus un jour causant sous un escalier. On les- avait pris pour des pickpockets «t ils avaient failli être arrêtés. Des recherches faites dans les bureaux des postes de Smyrne, Palarme, Alhènc-s, etc., ont établi que des letties recommandées avaient été expédiées par Corneiio Picclnato à M. Char-iles Helbig. Ce dernier, bén que les accusés de réception de lettres recommandées expédiées de ces villes portent sa signature, prétend ne pas avoir reçu <ie correspondance de Cornelio. Il paraît donc- établi que M. Charles Helbig ûtait en relations avec Cornelio Piccinato, et l'on se demande-à que! mobile il obéit en affirmant le contraire. Ce sont ces relations entre les Italiens et M.. Charles Helbig et les dénégations formelles dé ce dernier qui ont motivé l'ouverture d'une instruction du chef de provocation au crime. On conçoit les difficultés rencontrées par le magistrat instructeur pour mener a bonne fin une enquête sur une mort mystérieuse survenue en août<1913i il y a donc environ un an. Le revolver'3n'avait pas été saisi, dès le début des constatations judiciaires, ce qui constituait un oubli dont on apprécie actuellement les consé-ifuences. Et la balle qui a servi a donner la mort à M. Albert Helbig et qui avait été retrou vée dans la pièce contigué au bureau où se trouvait le banquier a été égarée. Enfin, l'autopsie ordonnée par M. Fromès a démontré qu'il n'y avait pas eu suicide et que boute idée d'accident devait être écartée. M. CHARLES HELBIG EXPLIQUE SES RELATIONS AVEC CEUX QUI L'ACCUSENT Après quatre mois de dénégations formelles, M. Charles Hêlbig vient d'avouer ses relations avec les Italiens Piccinato et Pedone. Jusqu'à présent, M. Gharles Helbig avait traité tous témoins d'imposteurs ; il prétendait aussi que le consul d'Italie avait ourdi une conspiration contre lui et que les deux Italiens, des maîtres-chanteurs, avaient préparé cette machination longtemps avant la mort de son oncle, etc., etc. Voici les explications que donne M. Charles Helbig au sujet de ses relations avec les Italiens ; Eli ce qui concerne Carlo Pedone? le chaui-"feur qu'il avait pris & son service alors qu'il ne possédait pas d'auto, il prétend que c'est à la demande de son oncle qu'il a convoqué ce chauffeur sur lequel il avait préalablement obtenu de très mauvais renseignements. C'est môme cette circonstance qui aurait, déterminé le défunt Albert Helbig à engager cet homme, car, insinue l'inculpé, son oncle voulait se dé-barasser de quelqu'un. Or. toujours d'après la version de M. Charles Helbig. ce quelqu'un n'était autre que le mari d'une femme turque, sa maîtresse ! Albert Helbig se serait adress»? à son neveu pour trouver quelqu'un qui voulût tuer ce mari gênant qui se nommerait Ârif Et M. Albert Helbig aurait pris dans sa caisse 20,000 francs pour payer les meurtriers. Dans les livres du banquier défunt, il est fait mention, en effet, d'un prélèvement de pareille somme avant la mort de M. A. Helbig et il n'existe aucune pièce comptable qui justifie ce prélèvement. Piccinato. avec qui Albert Helbig serait aussi entré en relations pour satisfaire c,,s Projets. aurait récit la moitié de celte son me. Les ue,;\ Italiens pr-'tendant n'avoir jamais , été en rapport avec le défunt. Carlo Pedone ne l'a même jamais vu. Et Piccinato ]'a aperçu deux ou trois fois, parce que M. Charles Helbig le lui a montré pour qu'il le connaisse bien en vue de l'assassinat qu'il devait commettre. Mais aucun des Italiens n'a parlé à M. Albert Helbig. En résumé, l'inculpé déclare n'avoir connu 1 Pedone que parce que son oncle lui avait dit de l'engager dans le but de tuer quelqu'un. Et, toujours d'après le neveu, c'est l'oncle qui serait l'auteur des fameuses lettres signées «de Preuil». Ouant a Piccinato, M. Charles Helbig prétend l'avoir vu avec son oncle. Et il explique de la façon suivante les extorsions de fond« dont il fut victime de la part de cet Italien : Certain soir,-^e trouvant an jardin Taxim. a Constantinople. M. Gharles Helbig y rencontra une dame qui fit sur lui une profonde impression. Il le lui manifesta d'une façon tellement brutale que la dame, à bon droit alarmée, se mit i pousser des cris. Effrayé des conséquences de son acte, M. Ch. Helbig se rendit dans un bar où. quelques instants avant, il avait vu Gornelio et le pria d'arranger cette affaire. Cornelio' accepta la mission. Il se rendit auprès de la dame et fit si bien que celte personne consentit a ne pas porter plainte a la police. Le lendemain, Cornelio vint trouver M. Charles Helbig et lui réclama 50 livres pour son intervention de la veille. Ce fut l'origine de ses relations avec Cornelio et le dé but des extorsions de fonds dont il fut victime de la part de l'Italien. Et, certain jour. Cornelio aurait envoyé la fameuse lettre de chantage dont le texte a été publié et où il n'est fait aucune allusion aux incidents qui se déroulèrent dans les jardins du Taxim. Comme M. Fromès faisait remarquer combien cette histoire inédite de femme inconnue lui paraissait invraisemblable, M. Charles Helbig prétendit qu'elle était vraie, tandis que Cornelio. confronté avec lui, la nia formellement. C'est alors que. se basant sur les affirmations de M. Charles Helbig. M. Fromès lui annonça qu'il le mettait en prévention du chef de tentative de viol et qu'il décernait contre lui un nouveau mandat d'arrêt 1 Le dessinateur Hansi en exil HANSI EN LORRAINE Fninal. 19. — le dessinateur Hanisi est arrivé fi E-n'nnt h'er. 9 1/2 h. du soir. Il est descendu dans un hôte, où il a passé 11 nu't. Il n'a reçu aucur; visite et n'a fait aucune confidence. il est na-ti ce matin pour Gerardmer II ■avait, rédigé lu-môme sa feuille destinée ù la •noliice : Waiz. Jacques, Hansi, artiste-peintre a Col-mar. UN DEFI Paris, 13. — MM. Paul et Guv -de Cossagnnc. directeurs de L'Autorité, ayant manifesté l'intention de s'en prendre aux correspondants des journaux allemands, a titre de ren™Sofl,:ilK;i " la eondamnat on de Hansi,, i;° '-okal Anzeiger traita cette menace de r"0'\i;e. MM. Paul et (î".y'dé Cassagnac envovèrent alors leurs «'-moins h MM. Fuchs et von Daum, co»respotidants du Lokal Anzr.iqcr h Paris. Les témoins n'ont pu rejoindre le premier. fQuant -n second, il a déclairé no nlu-s être correspondant du journal allemand, ajoutant qu'au surplus il ne se battrait jamais pour un article paru en Allemagne. M. Paul de Casscrmac, av-ise du fait par ses «témoins, leur répond par une lettre que publie f.'Autorité, et ■mms laquel'e. après aveir qualifié vivement l'att'tude de M. von Daum. il déclare laisser h celui-ci un délai de 48 heures pendant leq-'f! <1 ressaisira peut-être son cou- rn.fTA nt. .crm honmPiir L'Affaire Wilmart 'Audience du 13 juillet LA PLAIDOIRIE DE M6 MORICHAR L^aud'ience est ouverte à 9 h. 15. On expédie d'abord une petite affaire d'attentat a la pudeur. Le prévenu, un tout jeune homme, a régularisé la situation en épousant la jeune fille. 11 est acquitté. M. Pholien déclare, au début de l'audience, que la lettre réclamant 450 francs à Wilmart et ajoutant : «Sinon, je suis f... » doit être attribuée a Ithier et non a Demaret. La parole est donnée à Me Morichar pour continuer sa plaidoirie. La cause, dit-il, ayant été ramenée aux proportions dont elle n'aurait jamais dû sortir, l'intervention de Wilmart apparaissait justifiée et nécessaire, nous allons examiner en droit les préventions qui pèsent sur les prévenus et spécialement sur Wilmart. Tout d'abord, la contrefaçon des titres en application de l'article 17.5 du Gode pénal. Contrefaire, c'est créer des titres faux, par l'imitation de titres vrais. Contrefaire, c'est commettre un faux. Le ministère public nous inculpe non seulement d'avoir commis des faux, mais encore d'avoir fait usage de faux. Le crime de faux exige trois éléments essen-tiels : 1) suppression ou altération de la vérité S) intention de nuire ; 3) préjudice possible. Si un des éléments vient à manquer, le crime disparaît. Or, ce sont ces élémentaires principes que le ministère public a perdus de vue. Il n'v a pas eu altération ou suppression de la vérité, Indiquez-moi celle des signatures qui n'est pas une vraie signature et comme sont vrais auss: le timbre et le sceau de l'Etat. Demaret, Ithier Gentis, Palan te ont signé eux-mêmes. La griffe du père de Nestor Wilmart, c'est aussi la vraie griffe. Beaucoup s'imaginent que l'on fabrique une fausse griffe. C'est inevact. M® Morichar se demande si les titres irréguliers sont valables II leur manque, pour être valables, d'avoir été émis par une assemblée générale d'actionnaues.En s'en étant servi, Wilmart'est tombé sous l'application de l'article 496. Dans l'écriture des titres, nous ne trouvons rien do faux. Assurément les titres irréguliers ressemblent aux titres réguliers. On ne s'es' d'ailleurs pas borné à une copie servile. Nestor Wilmart. — L'encadrement est en cou leurs. M° Morichar. — Et pour telle émission, l'en cadrement sera en brun, pour telle autre er bleu. Gand-Terneuzen se trouve dans ia conditior d'une banque d'Etat autorisée à émettre un< certaine quantité do billets de banque et qui er aurait émis davantage. Il y aurait peut-êtr< abus, mais pas faux. Le ministère public a objecté que Demaret f signé en 1910 un titre qui est daté de 1894. Mai! où est le faux? L'administrateur est resté er fonctions. La loi veut simplement qu'un admi nistrateur donne l'authenticité au litre quand i est en fonctions. Eh bien, Demaret était toujours en fonctions, il fallait faire signer les titres non vellement émis par des administrateurs. Aurait on dû recourir à d'anciens administrateurs er fonctions vingt ou trente ans auparavant? Maû non, puisqu'ils n'avaient plus qualité d'adminis trateur, et puisque plusieurs de ces anciens ad ministrateurs étaient morts. Pour les titres détériorés, il était tout nature que l'on se servît de la pierre de la Ge émission C'est ce que l'on fit. Le ministère public donne à la signature d'It thier et do Demaret une importance qu'elle n'* pas. Cette signature affirme simplement qu< Demaret et Itthier sont administrateurs de h Société. Rien de plus. La signature ne veut pa: dire que le père de Wilmart est encore en vie. Quant au défaut de concordance entre U partie lithographiée et la partie imprimée, il } il y a lfi sin^plement une erreur de l'imprimeur Cette anomalie ne peut constituer un faux. La co-exislence de deux ou de plusieurs titre, ipertant le même numéro pouvait se pnoduir< pour des titres réguliers. Nous nous trouverion: en présenco d'irrégularités, mais non de faux *Supposez--*iue, pour vétusté, on ait décidé d< remplacer- la plupart des titres en circulatior - Ou même tous les titres, un employé dérobe 2( înille titres avant l'échange des titres ancien «contre des titres .neufs. Des numéros se répété jront. Quels seront -les titres vrais et les litre? «réguliers? L'assemblée générale -pourra le dé c.;deu\ mais elle ne saurait faire passer certains .titres pour des titres faux, puisque ces titres ont toutes les qualités des titres vrais. Su-ppcse'/ qu'une assemblée générale ait décidé la,régularisation des émissions supplémentaires, vous auriez été poursuivi du chef de faux. Nous ne rencontrons donc pas dans celte affaire l'élément matériel de l'altération de la vérité. Il' faut aussi d'ailleurs l'élément intentionnel du faux. M0 'Morichar donne lecture des commentaires de jurisconsultes sur la portée de l'articile 193, expliquant l'intention frauduleuse concurremment avec le faux matériel. Si le vol spécial n'existe pas pour Ithier ni pour Demaret, il ne doit pas davantage exister pour Wilmart. C'est au ministère public à faire la preuve de l'intention frauduleuse. Quels mobiles auraient pu pousser ceux qui ont participé ù la création des titres irréguliers? Un intérêt) personnel? Vous savez qu'ils n'ont guère profité des émissions irrégulières pour faire plaisir à Wilmart. On ne risque pas de passer en cour d'assises pour obliger un ami. La vérité est que la situation de Gand-Terneuzen était très mauvaise, on a cherché un expédient, on a trouvé une manœuvre indélicate, imprudente, avec, ce-l>endant, cette atténuation dans les responsabilités que les prévenus savaient que ce gage resterait dans les banques en attendant des jours meilleurs. Non, il n'y a pas eu de vol spécial, aucune intention frauduleuse de nuire et de tirer parti des émissions irrégulières. Le préjudice causé par les émissions a atteint de grosses banques. Celles-ci ont depuis longtemps liquidé cette perte considérable, qui aura pour effet de diminuer les grosses prébendes touchées par les administrateurs de ces banques. Si vous maintenez le caractère de faux aux litres irrêguliers, vous portez un préjudice irréparable aux créanciers les plus intéressants, aux personnes qui" détiennent quelques titres des émissions irrégulières : vous leur enlevez tout recours auprès de la Société Gand-Terneuzen.M0 Morichar exam.ne ensuite ia question de la publication de'faux bilans. Ici également, la volonté du législateur a montré que l'intention frauduleuse doit être établie. Il faut que l'on démontre le besoin de nuire et de s'approprier le bien d'autrui. C'est uniquement pour faire tenir la Société debout et clans l'intérêt même des actionnaires que les faux bilans ont été dressés par Wilmart. Est-ce Wilmart qui a inventé !< faux bilans? Mais ils existent depuis 1891 (Wilmart fait des signes de tête affirmatifs). On commence, dès 1891, a introduire des postes fictifs, a majorer certains chiffres ; en 1900, quand Wilm;~rV S QC" cupe pour la première fois du bIUiIL II trouve une situation établie d^pu;0 î.0 ans. Le bilan ne répondait plus A l°- 'wahtu. Que devait-:l faire? Casser les -vnres ? Mais alors c'était la faillite. Il ic/ùt ce qu'il peut pour améliorer les cho-^ycs. Il demande une consultation à- Paul Jan-son ; il restait cependant l'esclave d'une situation qu'il n'avait pas créée. Il était loin de se douter qu'il tombait sous l'application des peines punissant le faux en écritures commerciales.Vous écarterez la prévention de faux pour l'émission des titres comme pour la publication des bilans. Vous ne retiendrez que l'application de l'article 496, au sujet duquel jo devrai m'expliquer assez longuement. L'audience est suspendue pendant quelques minutes. LA PERORAISON L'audience est reprise a 11 heures. M0 Morichar continue : Tout ce que Wilmart a fait se tient et s'enchaîne. Quelles que soient lc\s diverses préventions, elles sont inspirées toutes par une seule intention. Les faux en j écritures, les faux bilans, les litres irréguliers, unité de but, unité de réalisation, unité de lieu. Wilmart a fait partie de vingt-cinq ou trente Sociétés, et c'est seulement à Gand-Terneuzen que nous voyons cette unique conception, parce qu'elle était venue tout naturellement par suite des circonstances particulières menaçant l'existence de l'entreprise. Quelle sera la peine que vous infligerez a Wilmart? Ah! Messieurs, puissiez-vous débarrasser votre esprit de toute considération étrangère au débat ! Souvenez-vous des circonstances que Wilmart a rencontrées, de l'entourage particulièrement favorable qu'il a trouvé ; des sollicitations, voire des provocations dont il a été Tobjet. Wilmart n'a pas traité avec les banques ; il a dù refuser parfois de l'argent qui lui était offert. Si les manœuvres auxquelles Wilmart a recouru constituent des fautes ne, les a-t-il pas expiées ? déjù 1 Quinze mois de pinson ! Vous imaginez-vous ce qu'étaient ces quinze mois de prison pour un homme comme Wilmart. Lex-piation commence, a-t-on dit, quand Wilmart entrait dans la prison de St-Gilles. Elle ne faisait que continuer. Wilmart nous a dit son angoisse quand ces jours il s'éveillait avec la pen-; sée d'avoir à se procurer 5,000 francs pour ' payer des reports. i On se demande comment Wilmart a pu rôsis». ! ter à ces épreuves avec la vaillance que nous j avons admirée chez lui. A ces audiences, une | seule chose le soutenait, le désir de se justifier • d'avoir émis des titres faux dans son intérêt 1 personnel. S'il eut quelquefois dés heures de ■ découragement, c'était a la pensée qu'il n'aurait pas assez de force physique pour aller jusqu'au bout de s& tAche. Il était convaincu que les ex-, perts ne parviendraient pas h établir qu'il a volé la Société de Gand-Terneuzen. Jamais vous n'avez pu prendre Wilmart en flagrant délit de mensonge, il vous a répondu avec précision, avec netteté, aussi Wilmart a vu revenir à lui beaucoup de personnes qui lui étaient devenues défavorables et qui n'avaient .pu entendre sa justification devant l'opinion publique. Wilmart a gagné son procès. Je const;;le avec joie le chemin parcouru depuis le début de l'instruction. Au lieu du forban de la finance, vous avez en lui le financier qui a eu recours à des expédients qui, s'ils avaient réussi, l'au-: raient sacré grand homme. ; Vous savez que Wiilmart est entré pauvre en prison, qu'il en sortira pauvre. 11 a assez ex-; pié, il a assez souffert ! Pendant -la péroraison de la plaidoirie de M® i Morichar, Wilmart a enlevé son pince-nez et s'essuyo les yeux avec son 'mouchoir. LA PLAIDOIRIE DE M» CORBIAU M. De le Court. — La parole est à M0 Cor-biau.i M0 Gorbiau montre que. Le souci constant de j Wilmart fut de ne pas mettre en circulation ! des titres irréguliers. Il voulait les immobiliser dans îles grandes banques. ! Wilmart sait que quelques gobe-scc ont été ; roulés, mais .pourrait-il trop s attrister de leur mésaventure, puisque ces individus réclamaient de lui des intérêts de 16 et 17 pour œnt? 1 Jamais, contrairement à ce que le ministère public a laissé entendre, Wilmart n'a voulu tromper le gros public et .placer des titres irrêguliers dans son intérêt personnel. : M° Gorbiau maintient la thèso que les -480,000 francs du traitement que Wilmart n'a jamais i touché eb les apports personnels de Wilmart à .Gand-Terneuzen représentent uno somme équivalente aux 6 millions produits par les titres j irréguliers. ' Wilmart n'était nullement acculé ù employer des moyens malhonnêtes pour se procurer de l'argent. Par contre, la Société de Gand-Terneuzen se trouvait dans une situation très critique et devait avoir recours à des expédients pour éviter la faillite. ® M0 Corbiau critique ensuite les conclusions de l'expert Harte au sujet de la fortune de Nestor Wilmart. Les experts ont négligé de tenir compte de la foi-tune mobilière de Mme Wilmart, s'é-levant à 610.000 francs. Sur cette succession, ! 300.000 francs reviennent à Nestor Wilmart. Voila une erreur incontestable, mais à la même . époque, M. Harte ne tient pas compte d'une som-: me de 100.000 francs en argent liquide payée par i M® Pollaert à Wilmart pour l'achat d'un terrain i de l'avenue Louise. : Quand je vois que des experts négligent des • éléments semblables, je me demande si l'on no ; peut pas* les accuser d'impéritie. Le total d'actif ■ donné fiar M. Ilarte et ciui.e^t 'Je 442.0™ francs.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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