Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 25 Juli. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 19 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/h98z895q6x/
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Dimanche 2"i cl lundi juillet 1 VfI £5 centimes le numéro f>9me année — N° '206-207 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : .H fr. par an ; i Fr. pour six mois ; ri fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3, .RTT.fi 1 E FLA "JST _L RE, 3, G /K N I TÉLÉPHONE C65 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Avis officiels allemands AVIS I) Toutes les peaux provenant d'abattoirs rivés doivent, comme il a été fait jusqu'ici, Lj remises à la « Kriegsleder-Aktiengesell-.■hafl Gent » rue aux Bœufs, 17. le paiement se fait au comptât et d'après le prix fi*é- Ljs peaux doivent etre livrées en franchise . „ort à la Sammellager Gent », Station Gand-Esl (Et. T. Bef. 392/8). mpar dérogation aux arrêtés du 1.4. 15 et , ju>;,(). 15, les prix suivants sont fixés : pmr les œufs. fr. 0,15 la pièce I pour le foin de prairie fr. 6,00 les 100 kilos ' four le foin de trèfle et I; foin de luzerne fr. 9,00 les 100 kilos (Et. S. Bef. 394/2). Le Commandant de l'Etape, ûand, le 11 juillet 1915. RÈGLEMENT Les provisions de racines de chicorée séchées doivent être déclarées à la Commandanture dans les trois jours qui suivent la publication du pré-sentavis, par écrit ou verbalement, soit qu'elles se trouvent chez le propriétaire soit qu'elles soient mises en dépôt. Jusqu'à nouvel ordre, la vente et le transport des racines de chicorées sécliées sont interdits sans une autorisation de l'Inspection d'Etape, j Les provisions qui, à la suite du présent avis, auront été déclarées inexactement on qui n'auront [pas été déclarées, seront confisquées sans indemnité. En outre, toute tentative pour se soustraire à lia déclaration ou toute fausse déclaration sera panie d'une amende, proportionnée à la valeur dissimulée mais qui ne sera jamais inférieure à 500 mark, ou d'un emprisonnement. Le nom, la firme et le domicile du déclarant, iinsique l'endroit où les provisions sont dépo- Iies, doivent être indiquées avec précision. Les quantités inférieures à 100 kilos n'entrent psen considération. Le Commandant de l'Etape, fand, le 19 juillet 1915. RÈGLEMENT Commandantur de l'Etape, Gand. La conduite d'une partie de la population fendant la journée du 21 juillet, et surtout le port exagéré et provocateur en général des couleurs belges, m'oblige à donner les ordres suivants : «Jedéfends à dater d'aujourd'hui de porter, «d'étaler, de colporter et de vendre les couleurs «belges, les bustes et portraits de la famille j«royale belge, les feuilles vertes avec ou sans («inscriptions et tout autre insigne ou groupement de couleurs affichant une tendance politique. J'interdis aussi aux Belges le port "d'ordres ou insignes. » « Les contraventions seront punies d'une ■ amende de 5000 marks etd'un emprisonnement pouvant aller jusqu'à 5 ans ou d'une de ces peines, si une peine plus forte ne doit pas être appliquée. » Cet ordre sera affiché sur les murs de la Ville I entrera immédiatement en vigueur. Oand, le 23 juillet 1915. (Sig.) Graaf von WESTARP. Genera'alleutenant und Etappen-lnspekteur. L A G UEK LU] Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 23 juillet, (midi). — Des attaques de nuit de l'ennemi avec des grenades à main, au nord-ouest de Souchez, ont été repoussées..En Champagne, nous avons provoqué dans la région de Perthes des explosions étendues et avons occupé les bords des entonnoirs. Dans le bo:s Le Prêire une poussée en avant française pendant la nuit a échoué. Dans les Vosges, les combats continuent. Une attaque ennemie contre la ligne Lingenkopf-Barrenkopf (au nord <Je Munster) a é.é repoussée après de violenis corps a corps devant et dans les positions des Bavarois et des chasseurs mecklembergeois; 2 officiers 64 chasseurs alpins y ont été faits prisonniers. Les Français ont également, attaqué sans succès au Reichsackerkopf. Près de Met-zeral, nous les chassâmes d'une position avancée que nous évacuâmes méthodiquement pour éviter des pertes. En compensation du bombar-d: nient, renouvelé à plusieurs reprises, de Thieaucourt et d'autres localités entre la Meuse e. la Moselle, notre artillerie prit hier Pont-à-Mousson sous son feu. Nos aviateurs ont, attaqué le triangle du chemin de fer Saint-Hilaire en Champagne et forcèrent des aviateurs ennemis à la retraite. Des bombes ont été jetées sur *:i case,rne de ... Lors d'une combat aérien au dessus de Conflans, un aéroplane de combat ennemi a été déiruit. Communiqués officiels français Paris, 22 juillet (après-midi). — La nuit a été relativement calme sur l'ensemble du front; quelques actions d'artillerie seulement en Artois, en Argonne et entre Meuse et Moselle (Eparges) et forêt d'Apremont. Dans la nuit du 20 au 21 et dans la journée du 21, de très violenis combats se sont livrés sur les hauteurs du Petit Reichsackerkopf, à l'ouest de Munster. Une attaque de notre part a été suivie de neuf contre-attaques ennemies. Malgré l'acharnement de nos adversaires,les deux bataillons de chasseurs que nous | avions engagés ont contenu l'effort ennemi. Nous avons pris et conservé une tranchée d'un front d'environ cent cinquante mètres et maintenu toutes nos positions antérieures. Nos avions ont lancé des obus sur Anlry, au nord-ouest de Binarville. Paris, 22 juillet (soir). — En Artois rien à signaler, excepté quelques actions d'artillerie. Un faubourg d'Arras a été bombardé. En Champagne, dans la région du camp de Châlons, des-aviateurs ennemis ont essayé de bombarder les villages et gares de ravitaillement ; ils ont été violemment canonnés. Entre Meuse et Moselle violent bombardement avec des obus de gros calibres en Woevre septentrionale et au bois La Prêtre. En Lorraine, à l'est de Pioncourt sur la Scille, nous avons repoussé une forte reconnaissance ennemie. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 23 juillet. — En Courlande nous*suivons les Russes se retirant vers l'est dans des combats incessants, au cours desquels nous avons fait hier 6,550 prisonniers et pris 3 canons, une grande quantité de munitions et des cuisines de campagne. Près du Narew et la position de la tête de pont de Varsovie nos armées se sont encore rapprochées. Devant Rozan, le village Miluny et l'ouvrage de Szygi ont été pris d'as-, saut à la baïonnette ; dans ce dernier combat nous avons fait 290 prisonniers. Des sorties de nuit de Nowo Georgiewsk ont échoué. La rive orientale de la Vistule, depuis Jano-wice, à l'ouest de Kazimierz, jusqu'à Granica, est débarrassée de l'ennemi. Dans le territoire boisé au sud-est de Goziniec, le combat continue avec l'arrière-garde russe. Entre la Vistule et le Bug, les Iroupes coalisées parvinrent à briser la résistance opiniâtre de l'adversaire sur plusieurs points et à l'y forcer à la retraite. Les pertes sanglantes des Russes sont extraordinairemenl élevées. Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 22 juillet. — La région à i'ouest de la Vistule a été hier encore le théâtre de grands succès pour les alliés. La position principale ennemie, établie, et organisée défeo sivement par retranchements à l'ouest er au sud d'ivangorod, sur la ligne Kozienice-Jamo-wiec, a été percée par les troupes allemandes, des deux côtés de la route Radom-Nowa-Alek-sandria. Les- Russes se retirèrent sur Iwango-rod et sur la rive droite de la Vistule. Le retraite par-dessus le pou. de Nowa-Aleksan-dria, se trouve déjà sous le feu de l'artillerie allemande. Les troupes austro hongroises s'ap prochsnr. en combattant, des forts d'Iwangorod du côté oues:. les Allemands du côté sud. De nombreuses localités à l'ouest de la Vis.ule fjrent incendiées par les Russes en retraite. A l'est de !a Vistule, les batailles se sont poursuives sans diminuer de violence. L'ennemi op-p.-;-e la résistance la plus opiniâtre. Près de Chcdel et Borzechow, des parties de l'armée dt l'archiduc Joseph-Ferdinand ont, après des mêlées acharnées, délogé les Russes de plusieurs positions. Les per'.es ennemies sont grandes.Le nnmbre de prisonniers amenés par l'armée de l'Archiduc s'élève à 8.000; on a capturé en mé me temps 15 mitrailleuses et quatre voitures dt munitions. Plus à l'est également,contre le Bug c'es troupes allemandes et austro-hongroises on pénétré, i plusieurs endroits, dans les ligne? ennemies. Au Bug supérieur, des régiments hongrois ont pris d'assaut la tète de pont Do-brotwor, au nord de Kamionka-Strumilowa. A la Slo:a-Lipa et au Dnjestr la situation est res tée inchangée. Sur le front itaio-autrichien Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 22 juillet. — Hier encort ia' bataille a fait rage dans la région de Gorz. sans diminuer de violence/. Pendant tout le joui et jusqu'à la côte, le plateau de Doberdo ses trouvé sous un feu ex.raordinairement violent de l'artillerie. Les vaillants défenseurs ont iem bon et repoussé brillamment tous les assauts de l'ennemi. Dans le secteur de Monte Cosich è Poiazzo les Italiens s'approchèrent jusqu'ai: soir de plus en plus de nos positions. La nuit ils attaquèrent d'abord près de Selz, ensuite sui tout le front entre Selz e. Vermigliano. Ce ma-.in, à l'aube, tous les assau.s avaient été repoussés de façon sangiante. Le vaillant landsturir hongrois s'était encore conduit avec héroïsme. Plusieurs attaques de l'adversaire près de Poiazzo avaient été repoussées déjà, pendant le jour. A l'est de Sdraussina nos iroupes ont marché ce matin à la con re-attaque et ont repris toutes leurs positions antérieures. Ici l'en nemi est en retrai:e. A la lisière n.-o. du plateau la bataille se poursuit acharnée. Contre la tête de pont de Gorz, les Italiens amenaient toujours de nouvelles forces au feu, notamment dans la direction de Podgora'. En vain, dix régiments d'infanterie attaquèrent successivement cet endroit. Toujours la bataille aboutissait à des corps-à-corps. Trois assauts échouèrent hier devant nos obstacles; l'ennemi réussit à s'introduire dans quelques parties de tranchées, dont il fut délogé, à nouveau, .la nuit. De même échouèrent des attaques avec bombes à gaz, en-.reprises par des troupes plus faibles près de Pevna. Puis deux attaques d'un régiment sur le Monte Sabotino furent repoussées de façon sanglante par l'intervention de flanc de notre artillerie. Ainsi après une bataille de quatre j:urs. nos troupes, combattant avec un enthou siasme et une ténacité uniques, ont conserve leurs positions aussi bien au plateau de Dober do qu'à la tête de pont de Gorz. La bataille n'es toutefois pas terminée. Près de Plava, Tolmein et plus au nord, l'ennemi a entretenu hiy ur feu violent d'artillerie. Les combats continuen dans la région du Krn. Dans celle des frontières de Carinthie et d. Tyrol, la situation ne s'est guère modifiée. Communiqué officiel italien W. T. B. — Rotne, 21 juillet. Notre offensive en Cadore, entreprise dans les vallées supérieures du Cordevalle, de la Boita ei du Ansici, se poursuit en se développant; notre artillerie de calibre moyen e notre artillerie lourde continue activement ses opérations contre ' les ouvrages ennemis de l'isonzo : la bataille devient de plus en plus violente. Près de Plawa nous avons fait quelques progrès. Près de Gorz, nous avons pris une partie de la ligne de hauteurs, qui couvre, à la rive droite, la ville et les ponts sur l'isonzo. Au Karst nous avons pris quelques tranchées la nuit la bataille a été très acharnée. En Angleterre Chez les mineurs Londres,»21 juillet. (Télégramme du Dussel-clorfer General Anzeiger) : On télégraphie de Cardiff : La grève des mineurs de Galles es terminée. 11 a été donné satisfaction à tous le; d'ésiderala des travailleurs, à l'exception d'ur seul. On ajoute, de source officieuse, que le nouvel accord doit rester en vigueur jusque 6 mois après la guerre. En Espagne La récolte En Espagne, la récolte du blé a été très bonne, bien plus riche que l'année passée. I paraît que des agents étrangers achètent le bit par grandes quantités. On craint que les prix de la farine ne montent et on réclame des mesures contre l'exportation trop intense des céréales. En Norvège te service militaire Le Storling norwégien a adopté la propositior de la Commission militaire, d'abaisser à 20 ans l'âge du service militaire et de prolonger er même temps le service de la landwehr de 8 ; 12 ans. Les social-démocrates ont voté contre la proposition. r — ECHOS L'emploi du platine en Russie On mande de Pétrograd que le ministre des finances a défendu l'exportation du platine vers les pays neutres. Le gouvernement russe compte reprendre tous les stocks existants et les employer dans la construction des moteurs d'aéroplanes du système Sikorsky. Un legs du coLnel Bennett Le colonel Bennett a légué à l'université de Pensylvanie une propriété estimée à deux millions de francs. Cette propriété doit être vendue et l'intérêt du capital ainsi obtenu sera employé tout spécialement à l'instruction supérieure des femmes. Pendant l'année dernière, le Columbia Collège a reçu 1,735,045 francs de dotation permanente et, de plus, 220,000 francs pour certaines dépenses courantes. Ces exemples de munificence ne sont pas rares en Amérique, la plupart des universités, collèges, bibliothèques, musées, observatoires, qui, depuis un demi-siècle ont été fondés sur le vaste territoire des Etats-Unis, doivent leur création ou leur développement ultérieur aux legs d'opulents Mécènes, de fils de leur œuvres qui font bon usage d'une fortune acquise par ■ de durs labeurs ou de hardies spéculations en la consacrant à l'enseignement public. Répartie Un ouvrier est appelé pour faire quelques réparations urgentes dans un appartement. La maitresse de la maison, qui a de la méfiance, sonne sa femme de chambre et lui dit tout haut : — Françoise, emportez d'ici mon coffre à bijoux et serrez-le dans la chambre à côté. L'ouvrier retire aussitôt de son gilet sa montre et sa cliaine et, les remettant à son apprenti : — Pierre, lui dit-il, va porter ça chez le patron ; il parait de la maison n'es! pas sûre ! Nécrologie On annonce la mort, à Courtrai, de M. Rey-naert, bourgmestre de la ville, ancien député, décédé, à l'âge de 82 ans. Chronique Gantoise COMITÉ National de Secours et d'Alimentation. — Sections : Aide et Protection aux œuvres île l'Enfance. Orphelins de la Guerre. Composition du Comité: Président: M. Emile Steyaerl, ptésident du Tribunal de prem'ère instance , Membres : MM. De Ruyck, juge des enfants ; Molitor, secrétaire du Bureau de Bienfaisance ; Peelman, membre du Conseil des Hospices civils ; Van der Heyden, juge au Tribunal de Commerce ; Van der Straeten, procu-ieur du Roi ; Secrétaires : MM. de Kemmeter, Alfred, avocat près la Cour d'Appel ; comte d'Alcanlara, Juan, propriétaire à Baechte-Maria-Leerne ; van Loo, Gaston, avocat près la Cour d'Appel, (trésorier). But de la Section : 1° protéger et aider, au besoin pécuniairement, les œuvres s'occupaiit de 1 enhetien, ele 1 éducation ou de l'instruction des enfants et dont les ressources sont insuffisantes ou dont les besoins ont augmenté par suite de l'état de guerre; d'autre part, stibsidier les œuvres nées par suite de cet état et qui ne pourraient subsister uniquement au moyen de dons ou de la charité privée ; 2 aidei à I entretien des enfants considérés comme « orphelins de la guerre » soit en les p'açant dans des établissements subsidiés, soit en subsidiant ieurs parents ou nourriciers. Il importe ele remarquer que par « Orphelins de la guerre » il faut entendre les enfants dont la famille a disparu, est désorganisée ou est dans l'impossibilité de pourvoir à leur entretien ou à leur éducation par suite de la guerre. Activité de la Section : Le comité tient des séances hebdomadaires, tous les mardis, au local du Bureau de Bienfaisance ; d'autre part, les secrétaires se réunissent une seconde fois tous les vendredis matin.- Au cours des séances, le comité examine les demandes de secours qui lui sont adressées, voit si elles tombent dans le cadre de l'œuvre donne un avis pour le Comité Central, nomme, en cas de doute, un rapporteur et transmet finalement les requetes au Comité Central avec une proposition motivée. Le comité local transmet aux requérants la décision du Comité Central ; cherche éventuellement un placement pour les enfants abandonnes ou dont les nourriciers ne présentent pas les garanties de moralité suffisantes ; enfin effectue mensuellement les payements et reçoit les rapports des œuvres au sujet de l'emploi des subsides. Pendant le premier Irimestre d'activité, 95 demandes furent ainsi introduites et examinées ; ■■■■III II» i—i—— «uilleton du Journal de Gand 49 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAR ALEXANDHE DUMAS Celui qui s était donné le nom du numéro de 1 chambre, et dont Dantès ignorait encore le -fitable nom, monta alors plus lestement que eut pu le faire présager son âge, avec une ha-'e|é de chat ou de lézard, sur la table d'abord, ais de la table sur les mains de Dantès, puis ;ses mains sur ses épaules; ainsi courbé en :ux- car la voûte du cachot l'empêchait de se dresser, il glissa sa tête entre le premier rang barreaux, et put plonger alors de haut en s. Un instant après il retira vivement la tête. ' Oh ! oh! dit-il, je m'en étais douté. '1 se laissa glisser le long du corps de lntès sur la table, et de la table sauta à terre. De quoi vous étiez-vous douté? demanda, leune homme anxieux, en sautant à son tour Pfès de lui. Le vieux prisonnier méditait. — Oui. dit-il, c'est cela ; la quatrième face de votre cachot donne sur une galerie extérieure, espèce de chemin de ronde où passent les patrouilles et où veiilent des sentinelles. — Vous en êtes sûr? -— J'ai vu le schako du soldat et le bout de son fusil, et je ne me suis retiré si vivement que de peur qu'il m'aperçut moi-même. — Eh bien? dit Dantès. — Vous voyez bien qu'il est impossible de fuir par votre cachot. — Alors? continua le jeune homme avec son accent interrogateur. — Alors, dit le vieur prisonnier, que la volonté de Dieu soit faite? Et une teinte de profonde résignation s'étendit sur les traits du vieillard. Dantès regarda cet homme qui renonçait ainsi et avec tant de philosophie à une espérance nourrie depuis si longtemps, avec un étonnement mêlé d'admiration. — Maintenant, voulez-vous me dire qui vous êtes? demanda Dantès. — Oh ! mon Dieu, oui, si cela peut encore vous intéresser, maintenant que je ne puis plus vous être bon à rien. — Vous pouvez être bon à me consoler et à me soutenir, car vous me semblez fort parmi 1 j forts. L'abbé souri; tristement. — Je suis l'abbé Faria. dit-il, prisonnier d puis 1811, comme vous ie savez, au châte; d'If; mais j'étais depuis trois ans renfermé da la forteresse de Fenestrelle. En 1811, on m transféré du Piémont en France. C'est alo que j'ai appris que la destinée qui, à cette ép que, lui semblait soumise, avait donné un fils Napoléon et que ce fils au berceau avait é nommé roi de Rome. J'étais loin de me dout alors de ce que vous m'avez dit tout à l'heure c'est que, quatre ans plus tard, le colosse sen renversé; qui règne donc en France? est-i Napoléon 11? — Non, c'est Louis XVIII. — Louis XVIII, le frère de Louis XVI? 1< décrets du ciel sont étranges et mysîérieu Quelle a donc é.é l'intention de la Provident en abaissant l'homme qu'elle avait-élevé et c élevant celui qu'elle avait abaissé? Dantès suivait des yeux cet homme qui o bliaiî un instant sa propre destinée pour se pr occuper ainsi des destinées du monde. — Oui, oui, continua-t-il, c'est comme e Angleterre : après Charles P'V Crômwell;;' apri Cromwell, Charles II, et peut-être après Ja ques II. quelque gendre, quelque parent, que que prince d'Orange; un s athouder qui se fei ïs roi; et alors de nouvelles concessions au peu pie, alors une constitution, alors la liberté !Vou verrez cela, jeune homme, dit-il en se retour e- nant vers Dantès et en le regardant avec de m yeux profonds comme en devaient avoir les pre is phè.es. Vous êtes encore d'âge à le voir, vou 'a verrez cela. rs — Oui, si je sors d'ici. 0- —Ah! c'est jus'.e, dit l'abbé Faria. Nou à sommes prisonniers; il y a des moments où j té l'oublie, e; où, parce que mes yeux percent le -r murailles qui m'enferment, je me crois en li : berté. M — Mais pourquoi êles-vous enfermé, vous' :e — Moi? parce que j'ai rêvé en 1807 le pre jet que Napoléon a voulu réaliser en 1811 parce que, comme Machiavel, au milieu de tou ÎS ces principicules qui faisaient de l'Italie un ni< de petits royaumes tyranniques et faibles, j'a voulu un grand et seul empire, compacte e 11 fort; parce que j'ai cru trouver mon César Bor gia dans un niais couronné qui a fait semblan J- de me comprendre pour me mieux trahir.C'étai -- le projet d'Alexandre VI et de Clément VII; i échouera toujours, puisqu'ils l'ont entrepris inu n tilement et que Napoléon n'a pu l'achever; dé ;s cidément l'Italie est maudite! Et le vieillard baissa la tête. 1- Dantès ne comprenait pas comment un hom a me pouvait risquer sa vie pour de pareils inté rêts; il est vrai que s'il connaissait Napoléon s pour 1 avoir vu et lui avoir parlé, il ignorait _. complètement en revanche ce que c'étaient que s Clément VII et Alexandre VI. - N'êtes-vous pas, dit Dantès, commençant s à partager l'opinion de son geôlier, qui était i'opinion générale au château d'If, le prêtre que l'on croit... malade? 5 — Que l'on croit fou, vous voulez dire, n'est-? ce"pas ? > — Je n'osais, dit Dantès en souriant. — Oui, oui, continua Faria avec un rire amer; oui, c'est moi qui passe pour fou; c'est ; moi qui divertis depuis si longtemps les hôtes de cette prison, et qui réjouirais les petits enfants, s'il y avait des enfants dans le séjour de > la douleur sans espoir. 1 Dantès demeura un instant immobile et muet, i — Ainsi vous renoncez à fuir? lui dit-il. t — Je vois la fuite impossible; c'est se révolter contre Dieu que de tenter ce que Dieu ne t veut pas qui s'accomplisse. t — Pourquoi vous décourager? ce serait trop 1 demander aussi à la Providence que de vouloir • réussir du premier coup. Ne pouvez-v.ous pas recommencer dans un autre sens ce que vous avez fait dans celui-ci? (A suivre).

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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