Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 11 September. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 23 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/t727944c71/
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g-jmerii II septembre 11)15 centimes le numéro r»9me année — N° '2o4 JOURNAL DE GAND (ABONNEMENTS : BELdlQUE : H fr. par an ; \ fr. pour six mois ; S fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus HÉI)ACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE D£ FLANDRE, 3 — CANO TÉLÉPHONE 665 A N N 0 N C E S : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. LA GUERRE Sur le front occidental Communiqué otliciel allemand Berlin, 9 septembre. tn Argonne, au nord de vienne-le-Cnâteau, nos regimems w'urtemDerg et de Lorraine ont passé j l iliaque. L'intanterie, vigoureusement sou-leiiue par l'artiiler.e, a pris d'assaut, sur un iront ûï 2 kilomètres et une protondeur ae ioO à ^00 métrés, les positions ennemies, notamment celles établies par les Français à Marie Thérèse.Trente officiers et 1999 nom-m;s furent faits prisonniers. 48 mitrailleuses ei 54 lance-bomDes ont été capturés. Nos dirigeables maritimes ont attaqué, jvec des résultats appréciables, dans la nuit du 8 au 9 septembre, la partie ouest de la City de Londres, ensuite les installations des grandes fabriques à Norwich et les installations maritimes et fonderies de Middlesbo-rough. On a observé de fortes explosions et d; nombreux incendies. Les dirigeables furent violemment bombardés par les batteries ennemies. Ils sont tous rentrés indemnes, communiques oiiiciels nantais Paris, 8 sepiertiDre après-midij. La nuu a cie mai quee par quelques action^ d'arutiene en Belgique, au nom u ipres, en nriois, autour q arras, ûans la région ue Koye et sur les plateaux entre i uise ei I Aisne, bur plusieurs points du front de Uampagne, entre Keims et i Argonne, lutte a coups ae DomPes et fusillade avec l'inier-veniion de l'artillerie, mais sans engagemeni d'infanterie. En Argonne violent bomDar-d:ment dans le secteur de la Harazée. Canonnade assez active en Woevre septentrionale. Des avions ennemis ont lancé oe malin des bombes sur Malzeville et Nancy. En coopération avec l'aviation navale anglaise, nos appareils ont bombardé Ostende. Une de nos escadrilles a lancé des obus sur Saint-Médard et Dieuze. Paris, 8 septembre (soir). Lutte d'ar-iillerie toujours active autour d'Arras, dans la région de Roye, entre l'Oise et l'Aisne et sur le front de Champagne. Dans la partie occidentale de l'Argonne l'ennemi a ce malin, après un bombardement intense, avec large emploi d'obus à gaz suffocant' prononcé contre nos positions une attaque menée par deux divisions ; ils ont sur quelques points pris pied dans nos tranchées avan-ites; violemment contre-attaqués, ils ont Échoué dans 'leur nouvelle tentative de rup-lure de notre front. A la suite du bombarde-ment de Nancy par les avions ennemis, une de nos escadrilles a lancé des obus sur Fras- ..i »J„i_ Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 9 septembre. Groupe d'armée du général fetdmaréchal von Hindenburg. Ue la côte jusqu'à l'est d'Ohka pas de changements importants. Entre Jesiorg et le Njemen l'ennemi se détend énergiquement. Nos troupes s'approchent de Stidel. Au sud du Njemen, l'ennemi a échappé à la défaite par une retraite derrière la Zelwianka ; sur la rive ouest il ne feste que des arrière-gardes. Nous avons lait 3550 prisonniers et pris 10 mitrailleuses Groupe d'armée du général feldmarécha prince Léopo'.d de Bavière. En la plupar: (les points la Zelwianka a été atteinte âpre-des combats avec les arrière-gardes enne mies. Au sud de Rozana Le passage de la Ro-zanka est accompli. Des troupes austro-hon groisss s'avancent "à travers la forêt au norc i!: Sieler. Groupe d'armée du général feldmarécha von Mackensen. Près de Chomsk, la rive septentrionale de la Jasiolda est conquise. Contraint par noire marche en avant vers le nord, l'ennemi a évacué ses positions de Be-reza-Karkuzka. Entre le lac Spo.omski et le canal Dnjepr-Bug nous avons conquis du terrain. Front du sud-est. L'ennemi chassé du sud d'Ostrow au-dessus du Sereth est rejeté sur son aile septentrionale. Conimuuiqué otliciel autrichien W. 1 . b. Vienne, 8 sepiemofe. Dans la région iortinee ae woinyme, la situation ne s est guere modinée, nier, quelques con-tre-atiaques russes ont été enrayees sous no.ry teu. Plus au sud, notre victoire près de i^oakamien et Kadziwilow a contraint l'ennemi à la retraite au-delà de l'ikwa, sur une ttendue de front de 90 kilomètres, inos troupes le poursuivent. Au .sereth, il y a eu des combats violents. L'adversaire s'avança avec des forces numériquement supérieures de ses retranchements organisés en têtes de pont, près de Farncpol et Struso\v. Les Russes qui s'avançaient près de Tarnopol, furent refoulés par la contre-attaque des troupes allemandes. Ûans la région à l'ouest et au sud-ouest de Trewoowla, la bataille se poursuit encore. Aux abords de l'embouchure du Sereth, les troupes Impériales et Royales sous le commandement du général Benigni et du prince Schonburg ont pris d'assaut la position ennemie au N.-O. de Szukarka: 20 officiers russes et 4,400 soldats furent faits prisonniers; 7 mitrailleuses ont été capturées. Rien de nouveau au front austro-hongrois à !a Jasiolda. Communiqué officiel russe W. T. B. Si-Péiersbourg 8 septemore. Ûans la région oe Riga, aucune modification. Au sud de i-neanchstadt, nous avons repoussé les attaques énergiques entreprises par l'ennemi au cours de la nuit du 5 au 6 septembre,près du cours d eau Daudse.Rien d'important à signaler dans la direction de Oiinabourg et bwtencany. bntre la Swenta et la Wilia, de même qu'entre la Wilia et le Njemen, pas de changement dans la situation. Nous avons repoussé les attaques entreprises par les troupes allemandes, le 6 septembre contre la localité Orany et au cours inférieur cfe la Meretschanka. Au Njemen moyen, le 5 et le 6, l'ennemi a développé plus loin ses opérations, entreprises de Grodno vers l'est et le sud-est.Plu; au sud, nos troupes d'arrière-garde ont eu 1; matin du 6 septembre à livrer des combat: violents, dans la région de Wojkowysehki et, encore pltis au sud, sur (eut le front jusqu'à la route de Rozany à Slonim. Entre !(■ Jasiolda et la Pyna, après des combats^ur h ligne Chomel-Drohiczyn, nous avons contenu l'offensive de l'ennemi dont les positions se trouvent un peu à l'est de la ligne indiquée. Dans la région du chemin de fer Kowel-Saruy, notre cavalerie a exécu'é des opéra-fions favorables contre l'ennemi, notammen des attaques téméraires qui fur.ent sùrtou fructueuses près du village Voloschky, dan: 'a région de Kowel et près de la localité Kol-ky-au-Styr.A la rive droits du Styr uoérieur, dans P région de Radsiwilow, entre les rivières Sto newka et Iwka. des combats violents son engagés depuis le 6 septembre, au matin Nos troupes qui se trouvaient devant de-forces ennemies considérablement supérie't res au point de vue du nombre, recuren l'ordre de gagner des positions plus forte fiux rivières Corgia Stubel et Iwka. Au Se reth, l'ennemi aui s'y tenait aénéralemen en repos, a fait le 6 septembre des tentative: '■épétées mais vaines oour prendre l'offen sive dans la région de Tarnopol. Sur le front itslo-autrichien Communiqué officiel autrichien | W. 1". B. Vienne, 8 septembre. Dans la région du massif du Kreuzberg, après ta defaite des Italiens d'avant-hier, il a tait calme. Leurs pertes ont été plus grandes qu'on ne. l'avait cru tout d'abord, bn quittant le çnamp de bataille, nos troupes ont compté devant les seuls pic de Ptann, Cima Frusno-m et la crête "Eisenreich. plus de 400 cadavres ennemis. Sur le Iront sud, situation générale inchangée.Dans le secieur de Doberdo nos troupes ont repoussé, ce matin tôt, une attaque ennemie contre la partie saillante du haut-plateau du Karsî. Ûe l'infanterie italienne qui tentait d'avancer, à l'est de Vermigiiano, fut re'calée à l'aide de grenades à mains. Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 8 septembre. Le o sepitmore, au so.r, notre artillerie a rouvert îe teu-dans la vatlee supérieure cte Camioni-ca contre les baraquements ennemis à Con-ca ai Presena. Dans la vailée Concet (Ledro) un de nos détachements a exécuté, la nuit du 4 au 5, un coup de mains hardi contre les sc-.eries mécaniques et la centrale électrique de Len-zumo, au nord de Bezzecca. Dans le secteur de Tolmein, la nuit du 5 au 6, après une violente canonnade et fusillade, l'ennemi attaqua nos posit.ons sur les versants du Mrzli (Monte Nero). Quoique l'attaque fut favorisée par l'obscurité et le brouillard, elle fut repoussée. A l'isonzo inférieur, l'ennemi a bombardé San Pietro d'Isonzo, Cassegliano et Monfal-cone.Sur le fleuve nous avons repêché deux mines flottantes. Cadorna. Aux Dardanelles Communiqué otliciel turc Ccnsiantincple, 8 septembre. Nos colonnes de reconnaissance envoyées vers Messta Tepe et Asmak, ont pénétré dans la nuit du 6 au 7 septembre, dans les tranchées ennemies .dans le secteur d'Anaforta et s'y emparèrent de deux mitrailleuses et de tous leurs accessoires qui sont utilisés maintenant contre l'ennemi ; elles prirent également 15 caisses de munitions et 20 fusils. Notre feu a détruit une voiture ambulancière qui contenait des munitions; celles-ci sautèrent. A Ari-Burnu, rien d'important. A Sedd-ul-Bahr, des torpilleurs ennemis ont bombardé, à l'ajde d'un ballon captif observateur, pendant quelques instants, sans leur causer des dégâts appréciables, nos positions à Paile gauche. Nos batteries du détroit ont réduit au silence, le 7 septembre des batteries ennemies qui bombardaient nos positions à l'aile gauche êt ont bombardé des ,rc ip:s ennemies concentrées à Mortoliman. Pour le surplus, rien d'important. En Russie Le Czar, en prenant le commandement supérieur, a nommé le grand-duc Nicolas Nicolaje-wilch, généralissime jusqu'à présent, vice-roi du Caucase et commandant supérieur de l'année du Caucase. En Norwège Cette annee, les élections au biomng seront, pour la première fois, faites sous le regime du suffrage général accordé aux femmes. Jusqu'à présent, seules les femmes qui ; payaient des impôts étaient électeurs. Dans sa dernière session, le Stoning a aboli cette restriction, de sorte que désormais tout iNor- végien et toute Norvégienne, âgé de 25 ans accomplis, a droit de voter. Les femmes sent également éligibles, bien que, provisoi-remeni, elles ne puissent pas être nommées ministres. La modification de la loi électorale augmente le nombre des femmes électeurs de 225.000. Toutes les femmes qui ne payent pas d'impôt appartiennent à la classe ouvrière et voteront vraisemblablement pour le? socialistes. La Norvège étant plus peuplée de femmes que d'hommes, ce sont les premières qui auront la majorité. Alors qu'en 1912, à OhrHianla, sur 86,024 personnes ayant dr'o;t de vete il y avait 40,000 femmes, le nombre des électeurs sera cette année de 112.000, dont 46,000 hommes .et 66,000 femmes. ECHOS Toutes les blessures ne sont pas mortelles Du Tijii : De la tolalilé (les blessés traités dans tous les hôpitaux d'Allemagne, du mois d'août 1914 au mois d'avril 1915, SH.5 p. c. ont été déclarés complètement rétablis et aptes à relourner au front. 1.9 p. c..seulement ont succombé aux blessures reçues, tandis que 9.6 p.c. ont dû ê're réformés. Pendant la période d'avril 1915 au mois d'aoul le pourcentage des soldats blessés en état de retourner au front s'est élevé à «1.2 p. c.; par contre, la mortalité panni les blessés est descendue à 1.4 p. c. et le pourcentage des réformés est tombé à 7.4 p. c. Les caves à Champagne à Reims Depuis plusieurs mois paraît à Paris deux fois par semaine un journal destiné aux habitants de Reims, réfugiés dans la capita'e. 11 est intitulé Reims à Paris et contient des descriptions intéressantes de l'état actuel de Reims. On apprend ainsi que la ville ne comprend plus que 18,000 habitants; 3,00U de ceux-ci travaillent dans les caves de fabricants de Champagne. Les stocks réunis dans ces caves seraient énormes. Lies millions de bouteilles n'ont pu être expédiées; les fûts pleins se comptent par milliers. Le travail, dans les caves comme dans les vignes, ne se fait qu'à la nuit tombée. Tout s'accomplit mystéi ieuseinent ; la cueillette des raisins, leur transport, l'expédition des fûts et des bouteilles, par des canaux, toujours sous le feu des ennemis. Les écoles sont également placées dans les caves à Champagne. Des planches de tonneaux séparent les classes et tes clôtuies ue celles-ci sont tonnées de barriques et de piles de bouteilles. Les bttlfles sauvages de Bieluwice La forêt de Bieloyice est une des apparition.» les pius rat ts et tes plus singulières ae la nature uans toute l Europe, tandis que le teir.toire environnant bieiowice, appartenant à la vio.ile province de Lithuanie, a i apparence d'une p.a.ne dépeuplée et dénudée, la torêt de bieiowice située dans k centre <le cette contrée, forme un joyau d'un genre particulier. C'est une véritable foré: vierge du Nord, longue de 50 kilomètres el large de 40 kilomètres, et d'une superficie de 2,000 kilomètres carrés. Elle est isolée comme une ile, entourée de champs, de petits villages et des campines désertes, ûan.-l'intérieur de la forêt, il n'v a que peu de colonies Habitées, non pas par des agriculteurs, mais par des forestiers et par des paysans chasseurs. La forêt ne se compose, en grande partie que de pins sauvages, de chênes, de tilleuls, de bouleaux et de pâturages. Les arbres, ici, ont un âge fabuleux, ils at teignent une hauteur surprenante et une vigueur inouïe. La lorêt présente encore aujourd'hui la même empreinte d'il y a des : siècles, même de milliers d'années. Et ce pays sauvage qui s'est conservé depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, héberge encore le même grand mammifère du continent européen : le buffle, l'imposant taureau bison. Le bison ne vit plus qu'ici et dans quelques forêts du Caucase il est exterminé dans les a lires pays du monde, ûans la forêt de Bieiowice, les buffles sont protégés par des lois sévères et si ces lois n'avaient pas été respectées à travers les âges, le buffle aurait cessé d'être un animal européen. Les rois et les grands du royaume de Pologne et de la Lithuanie s'intéressaient beaucoup à la conservation du bison e't encore aujourd'hui, il est protégé par des prescriptions sévères du Tsar. Le tapage de la guerre pénètre toutefois maintenant dans ces derniers repaires de la nature indomptée. Le sort des buffles de Bieiowice est'bien douteux. Seront-ils transportés prisonniers par les Russes à Minsk? Ou les rois de la forêt vierge se sont-ils trouvés à portée des canons dont le grondement sourd retentit dans les fourrés de leur patrie sauvage? De î pensionnaires du Jardin des Plantes à Paris La guerre actuelle, dit le Figaro, n'a pas pour les pensionnaires du Muséum les mêmes inconvénients que celle de 1870... Mais il ne faudrait pas croire qu'ils n'en subissent point le contrecoup.Si l'éléphant et la girafe ne paraissent point • aux menus parisiens comme en f870, les menus de ces ruminants, comme ceux de leurs frères herbivores et même carnivores, ont dû être considérablement modifiés, en qualité, sinon en quantité, depuis le début des hostilités. L'avoine a doublé de prix, le chénevis cher aux oiseaux a presque triplé, t'atpiste dont se délectaient les habitants de la grande volière a quadruplé! En sorte qu'il a bien fallu, les crédits étant restés, eux, ce qu'ils étaient avant la guerre, remplacer ces mets par leurs succédanés. Ces changements ont été acceptés d'assez bonne grâce par presque tous les pensionnaires du Muséum. Seuls boudent encore un peu le mouflon à manchette ei la mouette rieuse qui ne rit plus. Quant aux lions, tigres et loups, ils raffolent des viandes frigorifiques que l'an a dû substituera la chair fraîche.... Abonnements Les personnes qui prendront un abonnement pour le trimestre prochain recevront . le journal de C and gratuitement jusqu'au P octobre. Prix de l'abonnement, payable par anticipation : lin tniiYincirA ■ 9. fï' Un.mnis : 75 centimes Chronique Gantoise CONSEIL COMMUNAL. - Au cours de sa séance de lundi dernier, le Conseil communal a nommé institutrices aux écoles gardiennes Mlles Marthe Arickx, Suzanne Smet et Madeleine Cassée. Il a accepté la démission offerte de leurs tondions dans l'enseignement communal par. Al. Landé, professeur d'allemand aux écoles payantes, Mlle Louise Notebaert et Mme Proot-Pérès, institutrices aux écoles primaires. ECOLE INDUSTRIELLE (Quai aux i meui», 14;. lus examens d aumission t.t ae passage pour 1 annee scoiaue 1915. laio auront lieu ; a) tJour i école industrielle (cours du soir et du aimanctie), dimanche 19 septemore, à d heures du matin (H. E. C.). K'euiII;;ton du Journal de Gand 90 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Elle se tenait donc presque toujours assise et grelottante au fond de sa chambre située au premier, soif étendue dans un fauteuil, soit appuyée contre son lit, tandis que son mari montait à la porte sa taion habituelle : faction qu'il prolongeait d'autant plus volontiers que chaque fois Qu'il se retrouvait avec son aigre moitié, celle-ci le poursuivait de ses plaintes éter-Nlles contre le sort, plaintes auxquelles son mari ne répondait d'habitude que par ces paroles philosophiques : " Tais-toi, la Carconte! c'est Dieu qui le vcut comme cela. » Ce sobriquet venait de ce que Madeleine "adelle était née dans le villaîe de la Car-roite, situé entre Salon et Lambesc. Or, sui-Va:'i une habitude du pays, qui veut que l'on désigne presque toujours les gens par un surnom, son mari avait substitué cette appellation à celle de Madeleine, trop douce et trop euphonique peut-être pour son rude langage. Cependant, malgré cette prétendue résignation aux décrets de la Providence, que l'on n'aille pas croire que notre aubergiste ne sentit pas profondément l'état'de misère où l'avait réduit ce misérable canal de Beau-caire, et qu'il fût invulnérable aux plaintes incessante dont sa femme le poursuivait. C'était, comme tous les Méridionaux, un homme sobre et sans de grands besoins,mais vaniteux pour les choses extérieurs; aussi, au temps de sa prospérité il ne laissait passer ni une ferrade, ni une procession de la tarasque sans s'y montrer avec la Carconte, l'un dans ce costume pittoresque des hommes du Midi ei qui tient à la fois du catalan et de l'andalou ; l'autre avec ce charmant habit des femmes d'Arles qui semble emprunté à la Grèce et à l'Arabie; mais peu à peu, chaînes de montres, colliers, ceintures aux mille couleurs, corsages brodés, vestes de velours, bas à coins élégants, guêtres bariolées, Souliers à boucles d'argent avaient dis-! paru, et Gaspard Caderousse, ne pouvant plus se montrer à la hauteur de sa splendeur passée, avait renoncé pour lui et pour S » sa femme à toutes ces pompes mondaines, dont il entendait en se rongeant sourdement le cœur les bruits joyeux retentir jusqu'à cette pauvre auberge, qu'il continuait de garder bien plus comme un abri que comme une spéculation. Caderousse s'était donc tenu, comme c 'était son habiiude, une partie de la matinée devant la porte, promenant son regard mélancolique d'un petit gazon pelé, où picotaient quelques poules, aux deux extrémités du chemin désert qui s'enfonçait d'un côté au midi et de l'autre au nord, quand tout à coup la .voix aigre de sa femme le força de quitter son poste ; il rentra en grommelant et monta au premier, laissant néanmoins la porte toute grande ouverte, comme pour inviter les voyageurs à ne pas l'oublier en passant.Au moment où Caderousse rentrait, la grande route dint nous avons parlé, et que parcouraient ses regards, était aussi nue et aussi solitaire que le désert à midi ; elle s'étendait, blanche et infinie, entre deux rangées d'arbres .maigres, et l'on comprenait parfaitement qu'aucun voyageur, libre de choisir une autre heure du jour, ne se hasardât dans ce' effrôvable Sahara. Cerendantf malgré toules les probabilités s'il fût. resté à son poste, Caderousse aurait pu voir poindre, du côté de Bellegarde, un cavalier et un cheval venant de cette allure honnête :t amicale qui indique les meilleures relations' entre le cheval et le cavalier ; le cheval était un cheval hongre, marchant agréablement l'amble ; le cavalier était un prêtre vêtu de noir et coiffé d'un chapeau à trois corn'es, malgré la chaleur dévorante du soleil alors à son midi ; ils n'allaient tous deux qu'un trot fort raisonnable. Arrivé devant la porte, le groupe s'arrêta : il eût été difficile de décider si ce fut le cheval qui arrêta l'homme ou l'homme qui arrêta le cheval ; mais en tout cas le cavalier mit pied à terre, et, tirant l'animal par la bride, il alla l'attacher au tourniauet d'un contrevent délabré qui ne tenait plus qu'à un gond ; puis, s'ava'nçant vers la porte en essuyant d'un mouchoir de coton rouge son front ruisselant de sueur le prêtre frappa trois coups sur le seuil du bout ferré de la canne qu'il tenait à la main. Aussitôt un grand chien noir se leva et fit quelques pas en aboyant et en montrant ses dents blanches et aiguës; double démonstration hostile qui prouvait le peu d'habitude qu'il avait de la société. Aussitôt un oas lourd ébranla l'escalier de bois ramoanf le long de la muraille, et que descendait, en se courbant et à reculons, l'hôte du pauvre logis à la porte duquel se tenait le prêtre. Me voilà ! disait Caderousse tout étonné, me voilà! veux-tu le taire, Margotin! N'ayez pas peur, Monsieu il aboie, mais il ne mord pas. Vous désirez du vin, n'est-ce pas? car il fait une polissonne de chaleur... Ah! pardon, interrompit Caderousse en voyant à quelle sorte de voyageur il avait affaire, pardon, je ne savais pas qui j'avais l'honneur de recevoir; que désirez-vous,que demandez-vous, monsieur l'abbé? je suis à vos ordres. Le prêtre regarda cet homme pendant deux ou trois secondes avec une attention étrange, il parut même chercher à attirer de son côté sur lui l'attention de l'aubergistè ; puis, voyant que les traits de celui-ci n'exprimaient d'autre sentiment que la surprise de ne pas recevoir une réponse, il jugea qu'il était temps de faire cesser cette surprise. et dit avec un accent italien très-pro-noncé.N'êtes-vous pas monsou Caderousse? Oui, Monsieur, dit l'hôte peut-être encore plus étonné de la demande qu'il ne l'avait été du silence, je le suis en effet ; Gaspard Caderousse, pour vous servir. (A suivre). I

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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