Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 25 November. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 19 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/cc0tq5vn95/
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Jeudi lïi novembre 11)I. > S» centimes le numéro i>9me année - N° 3'29 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : S fr. par an ; \ fr. pour six mois ; S fr. pour trois moi; Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : GAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le taril au bas de la dernière page du journal. LA GUERRE Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 23 novembre (midi). —- Favorisée par le temps cjair, l'activité intense de l'artillerie s'est maintenue à plusieurs endroits du front. Dans le bois Le Prêtre, l'ennemi a fait sauter en vain deux fourneaux de mines. Un biplan français est tombé près d'Aure, en Champagne, à la suite d'un combat aérien. Communiqué officiel français Paris, 23 novembre. — Rapport d'hier soir : Bu Artois et en Champagne la grande activité des deux artilleries continue. Eu Argotme le combat de mines se déroule favorablement pour nous. On annonce de l'Alsace une canonnade intense au Hartmansweilerkopf et sur le haut plateau d'Uffliolz. Rapport de l'après midi du 22 novembre. Combats de bombes en Artois et luîtes de patrouilles en Lorraine. Communiqué officiel anglais Londres, 23 novembre. — Le marécha l-i cnch annonce :Notre artillerie a bombarda activement plusieurs points de la ligne ennemie, pendant les quatre derniers jours. L'artillerie de l'adversaire est entrée en actior au nord de Loos, à l'est d'Armentières et ï Ypres. L'ennemi entreprit, le 18 et 20 novembre une attaque aérienne sur Poperinghe. A L première visite deux soldats fureni blessés A la seconde huit hommes furent atteints par une bombe. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 23 novembre.— Rien d'important Communiqués officiels auirichien* W. T. B. Vienne, 22 novembre. .— Rien de nouveau. Vienne, 23 novembre.,— Pas d'événements importants. Communiqué officiel russe -SLJbélershûocg^.23 novembre,. Rapport du 22. — Près des villages à l'ouest de Riga nous avons repoussé quelque peu l'ennem: et détruit des parties de ses installations ei tranchées. Pas de changement à l'autre front du golfe de Riga au Pripet. Des détachements ennemis qui attaquèrent Bieniuva et la pointe sud des lacs Ifzez-kow furent reçus par un feu nourri et repoussés. A l'ouest du village de Schmielow-ka, combat pour la possession de Petli-kowze. Plus loin au sud l'ennemi occupe Janowka. Sur le front des Balkans Communiqué officiel allemand Berlin, 23 nivembre. — Au nord de Mi-trovitza, au nord et au nord-est de Pristina, les arrière-gardes ennemies ont été refoulées. Plus de 1,500 prisonniers et 6 canons ont été capturés. Les forces bulgares qui combattent au sud-est de Pristina progressant avec succès. Elles ont fait 8,000 Serbes prisonniers et se sont emparées de 22 mitrailleuses et de 44 canons. Communiqués officiels autrichiens W. T. B. — Vienne, 22 novembre: Le; troupes impériales et royales comba.tant dans la région de Cajnice ont refoulé les Monténégrins de leurs positions au versant nord du Mont Goles. On se bat également à l'est de Gorazde. Un groupe austro-hongrois de "Nova Varos approche de Prijepolje. A Novibazar l'armée du général von Kôvess capturé 50 mortiers, 8 canons de campagne, 4 millions de cartouches d'infanterie un nombreux matériel. L'ennemi ait encore établi à l'est de la ville a été efoulé par des troupes allemandes qui lui ont pris 300 prisonniers. La colonne austro-hongroise s'avançant dans la vallée Ibar a pris d'assaut, hier, 20 kil. au nord de Mitro-witza, trois positions serbes établies l'une derrière l'autre. Une surprise, dans l'obscurité, lui permit d'en prendre encore une quatrième, et d'y capturer 200 prionniers, 6 canons, 4 mitrailleuses, 1 colonne de munitions et un grand nombre de chevaux. L'armée du général von Gallwitz, au cours de combats heureux, s'est emparée, au sud du massif Prepolac. de 1800 Serbes. A l'est et a i Sud-Est de Pristina l'attaque de la 1" armée bulgare continue à gagner du terrain, malgré la résistance la plus acharnée des Serbes. Vienne, 23 novembre. — Les troupes austro-hongroises qui combattent à la Drina supérieure tournent la position monténégrine sur le Kozaro-Sattel et au nord-est. U"e colonne austro-hongroise est entrée à Prisepolje. Les combats d'Amselfelde continuent favorablement. Nos forces de combats qui avancent dans la vallée de l'Ibar se trouvent à six kilomètres au nord de Mitrovica; des troupes at'emandes combat'.ent à une demi-journée de marche de Pristina. Les Bulgares continuent à avancer au delà du Zego-vac-Planina.Communiqué officiel bulgare Sofia ,22 novembre. — Communiqué officiel du 18 novembre. Les opérations se développent favorablement pour nous sur tout ' le front. Nous avons encore fait 1,200 prisonniers..Communiqué officiel du 19 novembre. — Après des combats acharnés, nos armées se sont approchées à Pristina du nord et de l'est. Nous avons encore fait 1,800 prisonniers et de plus un demi-escadron de cavalerie.Communiqué officiel français Paris, 23 novembre. — L'armée d'orient repoussa, le 19 novembre, une attaque bulgare contre Mrzen sur la rive gauche du Cerna. Le 20 novembre, le combat se développe de nouveau au Rajek, un affluent du Cerna. Occupation de Salonique par l'Entente? Francfort-s M., 23 novembre. — On mande de Salonique à la « Gazette de Francfort: Tous les indices font entrevoir que l'Entente prononcera l'occupation de Salonique. Un certain nombre d'employés de chemin de fer anglais çt franais sont arrivés à Salonique.L'Entente prendra possession des lignes de chemin de fer, exploitées jusqu'à maintenant par les Grecs, de Salonique à Doiran et de Salonique à Gewgeli, ainsi que du railway de communication Gew-o^li-Doiran. Sur le front ita?o-autrichien \ Communiqués officiels autrichiens -W. T. B. — Vienne, 22 novembre: Les Italiens ont continué leur aitaque contre touie la tête de pont de Gôrz, avec op.nia--tiété, mais sans résultat. La bataille a été sjrtout acharnée dans le secteur d'Osiavija. oû le vaillant landwehr de Dalma ie, soute-nj par le brave régimem d'infanterie de Carniole n" 17 a reconquis complètement la partie de notre position qui était encore, depuis avant-hier, aux mains de l'ennemi. I: partie sud de Podgora a été attaquée cinq fois. Les attaques désespérées des Halbric se brisèrent, partie sous le feu de*l'artilbrie. partie dans les combats à la grenade. Da is le secteur du haut-plateau de Doberdo b; ! ' i r— I efiorts de l'adversaire étaient dirigés surtou contre la région de San Martino. Aprb ut. violente préparation de l'artillerie, les lta liens réussirent ici à pénétrer dans noir: front de bataille; une contre-attaque de nui nous fit reconquérir le terrain- perdu, jus qu'à une petite tranchée avancée. Au non di la tête de pont de Gôrz de petits détache ments ennemis ont franchi l'Isonzo au sui de Zagora, mais le soir la rive gauche avai été débarrassée de ces Italiens. Au Tyrol l'ennemi a surtout visé, en ces dernier temps, le Col di Lan:» dans le but de justi fier ses nombreuses communications au su jet de succès dans cette région. Hier,, le b: de l'artillerie lourde italienne a éft ici plu violent que jamais: irois attaques sur h crête de la hauteur ont été repoussées. Vienne, 23 novembre. — Les grands com ba à la it.c de pont ce Côrz et au bord di | haut plateau de Doberdo, continuent. Plu ■ sieurs attaques de grandes forces ennem'e: sur Podgora furent repoussées avec forie: pertes. Nos troupes sfe maintinrent égale ment contre tous les assauts * Pevma et Osa via. Plusieurs fois le combat ne prit pas fii la nuit. Le bombardement de la ville d: Gôrz. du 18 au 21 novembre, a de nouveat occasionné des pertes élevées en vies humai nés et des dommages importants: 20 civil; furent tués, 30 blesséf;, 46 bâtiments com plètement détruits, 250 fortement et 60( légèrement endommagé Les Italiens lan , cèrent de nouveau, hier, quelques centaine: i de bombes de gros calibre dans la ville. Sut le haut plateau de Doberdo l'ennemi est par venu à atteindre notre front au sud-oues du mont San-Michele et à le repousser jus qu'au bord occidental de San-Martino. Uni attaque de nuit de troupes hongroises et di Karnt ramenèrent la position originale en fièrement en notre possession. Plusieurs as sauts des Italiens à l'est de Selz, se heurté rent contre le régiment d'infanterie n 47 comte Bex, qui conserva fortement sa pos: tion, deux fois par le feu, une troisième foi: : après une mêlée. Au nord de la tête de pon I de Gôrz, se renouvelèrent les poussées er j avant répétées de l'enhemi avec l'insuccè: habituel. Deux de nos aviateurs jetèrent de: bombes sur Arfiero. Dans les derniers temo: bs communiqués de presse — répandu: dans le public — de la haute direction de 1 armée italienne, tendent à faire croire à d: grands résultats obtenus. En contradictio: avec ces affirmations il est établi clairemen aujourd'hui, six mois après la déclaratior de guerre de nos anciens alliés, que nou: avons maintenus partout glorieusement, de-nuis le début de la guerre, notre front de défense à l'Isonzo, après la Quatrième ba taille. Depuis le commencement des combat: dans le sud-ouest, l'ennemi ne parv'nt pa' une seule fois à atteindre le but qu'il esoé-rait obtenir dès le début. La puerre doit ce-oendant lui avoir coûté approximativemen un demi-million d'hommes en tués et bb"-sés.Communiqué officiel italien Rome, 23 novembre. Rapport du 22, 7 h du soir. - - Activité de l'artillerie sur plusieurs points le long des fronts du Tyrol ei du I rentin, ainsi qu en Carintnie. L'artillerie ennemie essaya son feu habituel de des-ruction contre Dofolede et Bal-Camelico mais elle fut réduite au silence. A l'Isonzo, le combat d'hier perdura avec plus d'achar-lemeni. L'ennemi entreprit une vigoureuse contre-offensive pour reprendre les position-' oerdues. Ses attaques, préparées et soutenues par le feu continu d'une nombreu?: artillerie, atteignirent une grande intensité sur les hauteurs au nord-est d'Oslavia. Plusieurs fois, l'adversaire s'introduisit dans b.; lignes conquises, mais en fut repoussé après I i des corps-à-corps acharnés. : Au Karst, nous avons repris l'offensive, après avoir repoussé des attaques de nuit. : Nous avons fait de nouveaux progrès entre t les sommets du mont San-Michele. Au San-- Martino nous avons pris des retranche-1 ments. Chronique d'Art Au Théâtre Néerlandais A l'occasion de la Ste-Cecile, 1' « Associa-on uritsiiquL des Concerts Henderick » la/aii organisé lundi une soirée consacrée à 1 jq.eiques compositeurs nationaux: Gilson, IT.nel, Lebbure, Marg. De. Guchtenaere, ' lebrun, Gevaert, Blockx, Uvitenhove, Roeis, Van der Meulen, Van der Haeghen, " Mathieu et Mceremans, pour les citer dans 1 l'ordre du programme. Il y a là évidemment des noms de toute première valeur, mais on m'accordera qu'on est étonné de n'y voir figurer des gloires nationales comme Benoit, Waelput, Samuel ei d'autres. Peut-être nous réserve-t-on la surprit d'une seconde soirée, en complémeni de la première? Le succès en paraîtrait assuré, puisque la salle de lundi se trouvait si bien garnie: surtout l'élément féminin y était copieusement représenté. Quant à l'exécution, on ne peut être aussi ' exigeant maintenant qu'en temps ordinaire. Le programme, qui change complètement : toutes les semaines, demande de la part des exécutants un travail, auquel le salaire ne correspond pas toujours. Mais le public L'ent peu compte de cette considération et, de fait, une répétition en plus n'eut pas nui. ; Elle eut tout au moins évité de fausses entrées et contribué à donner les nuances indispensables aux morceaux symphoniques. Après la somptueuse « Fanfare inaugurale » de Gilson, nous eûmes la « Fête dans le temple de Jupiter », cette page remarquable d'inspiration exceptionnellement paï-; ~nne de Tinel : une « Danse flamande », ■ franchement rythmée de Mlle De Guchtenaere; le savoureux et coloré « Carnaval » ; de la « Princesse d'Auberge »; la sculpturale ouverture de 1' « Enéide » d'Uyttenhove et. comme primeur, une cantate de M. Moere-man « Zaaitijd ». I es différents" élèves de grande valeur que l'excellent professeur a formés prouveraient à eux seuls la capacité de celui-ci. La musique de cet'e dernière cantate,-sur •in poème peu transcendant d'ailleurs, a mis de nouveau en lumière les Qualités de composition et d'équiFbre instrumental ^ vocal de cet auteur. A ce propos — ceci en dehors de l'oeuvre de M. Moeremans — il m'a paru que la partie des premiers violons de l'orchestre était renforcée par des éléments de premier ordre et ne pouvait être contre-balancée par le reste des cordes; d'où une impression parfois boiteuse. Parmi les morceaux de chant citons « Un Nid » et surtout « Sur b gazon mon coeu. repose ». de M. Le.'ebure. Le dernier est extrait de « Joli Mai », le volume de vers s frais et sonores du poète wallon Valère Gille, qui, entre parenthèses, méritait bien l'honneur d'une petite citation au programme Sur ce poème exquis, M. Lefébure a bre:'' une musique exquise, une musique « rose » qui fut dite d'une façon non moins exquise par M. Léon Van der Haeghen, Notre sympathique professeur de chant nous a régalé d'une de ses plus mélod'euses compositions « Chant d'Amour » aux note-chatoyantes, aux effets ravissants. De notre concitoyen Paul Lebrun, Mlle Alexis nous a chanté les émouvants « Aveux» et, de Gevaert, l'air difficultueux du « Capi taine Henriot ». Mlle Alexis — mieux en voix que lors de la dernière exécution au Théâtre Pathé — possède un organe de mezzo chaud et bien timbré, une prononciation et une articulation parfaites qui indiquent clairement son professeur. M. Aimé Van der Haeghen, un baryton sonore, nous a clamé le mâle et populaire « Keerlentrots » de Roels et a détaillé avec goût « De dag verzwond » du même compositeur. C'est également lui qui tint la partie de baryton dans la cantate « Zaaitijd » où il n'eut pas de peine à dominer des choeurs nombreux et bien stylés. L'avant dernier numéro du programme comportait l'air du berger de la «Bernoise» de Mathieu, qui eut chaque fois un succès éclatant pour l'auteur et l'Interprète, Mme Cécile Grey. Les compositeurs L.efébure, Marg. De Guchtenaere, Uyftenhove, Roels, Mathieu et Moeremans dirigèrent leurs propres œuvres.Et pour finir un mot de félicitation à l'adresse de la cheville ouvrière de l'Association, le directeur artistique, M. Henderick. Il fait preuve d'une initiative louable et trouve pour chaque semaine une attraction artistique nouvelle. Recommandons à tous les amateurs la 2" séance de la » Musique à travers les siècles » de lundi prochain. H. B. Chronique Gantoise ■ COMITÉ provincial de Secours et d'Alimenfa-t'on. — Le Comité porte à la connaissance (les intéressés qu'il ne sera plus accepté de demandes de maïs pour l'agglomération gantoise à la I Halle aux Draps (bureau Nu 3) après mercredi 24 courant. Un avis ultérieur communiquera la date où les demandes seront à nouveau acceptées. (Communiqué). UN AVENIR POUR DEMOISELLES ET JEUNES GENS. — Les intéressés qui ont une certaine culture au point de vue des langues, sciences commerciales, mathématiques ou sciences naturelles, peuvent se préparer à l'examen d'instituteur et institutrice ou se créer une position commue professeur en suivant les cours de psychologie, de méthodologie générale ei spéciale avec exercices pratiques, tous les matins de S,15 à D,I5 heures. Ouverture du cours : l1 décembre. Inscriptions seront reçues au Commercial; and Polyglot Institut « English Club », rue Savaen, 25. (970) CORRESPONDANCES commerciales avec la Hollande. — Communiqué de la Chambre de Commerce et des Fabriques de Gand. Nomenclature des lettres venant de Hollande non retirées au 23 novembre 1915. Alimentation (C'* Gic); Agence maritime Minne; Alsberghe-Van Oost; Alloncius. Banque de Flandre; Boks; Baerlsoen-Buysse; J. Bresous; Blokzyl; Baetslé; J. Berlin; E. tiatens; L. Beirens; Briqueterie Thielrode; Bekaert-Buysse, Eecloo; Bier Ankersmit. Crappé; J. Collier; Caytan; C. Carrioy, Claes-sens, Waereghem. Delaruye-Cardon; Pin de Pauw; V. Desmet-Lippens; H. De Dryver; G. Debaerdemaecker; De Groote Bracke; L. Deny; L. Dhammers; Dieteren-Gevaert; P. Donny; P. Demeester; Usines De Keukelaere; Decock-Van Acker; C. Desmedt; A. De Wael; P. De Vos; F. De Rud-der; L. Dureyn; A De Scheemacker, Mont St-Amand; Demey-Depesseroey; L.DeBrabant; J. Demuynck; W. L. De Vreeze; V. Dillewyn; Deschiyver-Block; M. Den Dekker; Depuysse-leyr, Loochristi; De Keyser-Ongenae, Saffe-laere; Diericx-Frank, Heusden; Veuve J. De Meyer, Hamme; JVTad. Dutrie, Melle; J. De Le Comte MONTE-CRISTO PAR ALEXANDHE DUMAS Le regard ardent de Peppino n'avait perdu aucun de ces détails; le chef de la confrérie déplia le papier, le lut et leva la main. - Le Seigneur soit béni, et Sa Saintete soit louée! dit-il à haute et intelligible voix. Il y a grâce de la vie pour l'un des condamnés.— - Grâce! s'écria le peuple d'un seul cri: il y a grâce! A ce mot de grâce, Andréa "embla bondir et redressa la fête. — Grâce pour qui? cria-t-il. Peppino resta immobile, mùet et haletant, — Il y a grâce de la peine de mort pouf Peppino dit Rocca Priori, dit le chef de la confrérie. Et il passa le papier au capitaine comman dant les carabiniers, lequel, après l'avoir lu, le lui rendit. — Grâce pour Peppino! s'écria Andréa, entièrement tiré de l'état de torpeur où il semblait être plongé; pourquoi grâce pour lui et pas pour moi? nous devions mourir ensemble; on m'avait promis qu'il mourrait avant moi, on n'.a pas le droit de me faire mourir seul; je ne veux pas mourir seul, je ne le veux pas ! Et il s'arracha aux bras des deux prêtres, se tordant, hurlant, rugissant et faisant des efforts insensés pour rompre les cordes qui lui liaient les mains. Le. bourreau fit signe à ses deux aides, qui sautèrent en bas.de l'échafaud et vinrent s'emparer du condamné. — Qu'y a-t-il donc? demanda Franz au comte. Car, comme tous cela se passait en patois romain, il n'avait pas très-bien compris. — Ce qu'il y a? dit le comte,-ne compre-nèz-vous pas bien? il y a que cette créature humaine qui va mourir est furieuse de ce que son semblable ne meurt pas avec elle et que, si on la laissait faire, elle le déchirerait avec ses ongles et avec ses dents plutôt que de le I laisser jouir de la vie dont elle va être privée. iO hommes! hommes! race de crocodiles! | comme dit Karl Moor, s'écria le comte en étendant les deux poings vers toute cette foule, que je vous reconnais bien là, et qu'en '.ouf temps vous êtes bien dignes de vous-mêmes ! En effel, Andréa et les deux aides du bourreau se roulaient dans la poussière ; le condamné criant toujours « Il doit mourir, je veux qu'il meure! On n'a pas le droit de me tuer tout seul. » — Regardez, regardez, continua le comte en saisissant chacun des deux jeunes gens par la main, regardez, car, sur mon âme, c'est curieux ; voilà un homme qui était résigné à son sort, qui marchait à l'échafaud, qui allait mourir comme un lâche, c'est vrai, mais enfin il allait mourir sans résistance et sans récrimination : savez-vous ce qui lui donnait quelque force? savez-vous ce qui le consolait? savez-vous ce qui lui faisait prendre son supplice en patience? c'est qu'un autre partageait son angoisse; c'est qu'un autre allait mourir comme lui; c'est qu'un autre allait mourir avant lui ! Menez deux moutons à la boucherie,deux bœufs à l'abattoir, et faites comprendre à l'un d'eux que son compagnon ne mourra pas, le mouton bêlera de joie, le boeuf mugira de plaisir; ! mais l'homme, que Dieu a fait à son image, l'homme à qui Dieu a imposé pour première, pour unique, pour suprême loi, 1 l'amour de son prochain, l'homme à qui Dieu a donné une voix pour exprimer sa pensée, quel sera son premier cri quand ii apprendra que son camarade est sauvé? un blasphème. Honneur à l'homme, ce chef-d'œuvre de la nature, ce roi de la création! Et le comte éclata de rire, mais d'un rire terrible qui indiquait qu'il avait dû horriblement souffrir pour en arriver à rire ainsi. Cependant la lutte continuait, et c'était quelque chose d'affreux à voir. Les deux valets portaient Andréa sur l'échafaud ; tout le peuple avait pris parti contre lui, et vingt mille voix criaient d'un seul cri: « A mort! à mort ! » Franz se rejeta en arrière ; mais le comte ressaisit son bras et le retint devant la fenêtre.— Que faites-vous donc? lui dit-il; de la pitié? elle est, ma foi, bien placée! Si vous ! entendiez crier au chien enragé, vous pren-! driez votre fusil, vous vous jetteriez dans la : rue, vous tueriez sans mistricorde à bout ( portant la puavre bête, qui, au bout de [ compte, ne serait coupable que d'avoir été mordue par un autre chien, et de rendre ce cui'on lui a fait: et voilà que vous avez pitié d'un homme- qu'aucun autre homme n'a mordu, et qui cependant a tué son bienfaiteur, et qui maintenant, ne pouvant plus l tuer parce qu'il a les mains liées, veut à ioute force voir mourir son compagnon de captivité, son camarade d'infortune! Non, non, regardez, regardez. La recommandation était devenue presque inutile, Franz était comme fasciné par l'horrible spectacle. Les deux valets avaient porté le condamné sur l'échafaud, et là, malgré ses efforts, ses morsures, ses cris, ils l'avaient forcé de se mettre à genoux. Pendant ce temps, le bourreau s'était placé de côté et la masse en arrêt ; alors, sur un signe, les deux aides s'écartèrent. Le condamné voulut se relever, mais avant qu'il en eût le temps, la masse s'abattit sur sa tempe gauche ; on entendit un bruit sourd et mat, le patient tomba comme un bœuf, la face contre terre, puis, d'un contre-coup, se retourna sur le dos. Alors le bourreau lai . ï tomber sa masse, tira le couteau de sa ceinture, d'une seul coup lui ouvrit la gorge et, montant aussitôt sur son ventre, se mit à le pétrir avec ses pieds. A chaque pression, un jet de sang s'élançait du cou du condamné. Pour cette fois, Franz n'y put tenir plus longtemps; il se rejeta en arrière, et alla tomber sur un fauteuil à moitié évanoui. (A suivre.)

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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