Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

2866 0
close

Warum möchten Sie diesen Inhalt melden?

Bemerkungen

senden
s.n. 1915, 28 Juli. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/5q4rj4d09b/
Text zeigen

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Mercredi '28 juillet 101.'» S- centimes le numéro 59™ année — N° 200 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : S Ir. par an ; -î fr. pour six mois ; 2 fr. pour trois moi; Pour l'étranger, le port en sus 15ÉDACTION & ADMINISTRATION : 3, :t?.u."! il _£ FLj": ..: r. UCF, 3, G . . t' TÉLÉPHONÉ 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Avis officiels allemands LETTRE OUVERTE La convention de La Haye, relative aux usages el lois de la guerre, contient les dispositions suivantes : Article 42 Un territoire est considéré comme occupé I quand il se trouve effectivement dans la puissance de l'ennemi. Article 43 Aussitôt que le pouvoir légal est passé effecii-I ({ment aux mains de l'occupant, celui-ci doit I prendre toutes les dispositions qui dépendent de I (ni pour rétablir et maintenir autant que possible ' l'ordre public et la vie publique et ce, aussi longtemps qu'aucune difficulté n'y fait obstacle, dans l'intérêt des occupants. | En exécution de cette obligation du droit des | gens, Sa Majesté l'Empereur d'Allemagne, ! après l'occupation du royaume de Belgique par I nos troupes victorieuses, m'a confié l'administration de ce territoire et m'a chargé de l'accomplissement des devoirs indiqués ci-dessus. Comme gouverneur général, je dirige l'administration du pays non pour imposer d'une manière tyrannique des conceptions personnelles, ni exclusivement dans l'intérêt de l'Empire allemand, mais dans le sens des devoirs imposés aux Belges habitant le territoire occupé. De ce chef je devais et pouvais attendre et espérer, de tout fonctionnaire de l'Etat, et en particulier des autorités du pays, qu'ils me soutiendraient, dans la mesure de leur pouvoir, dans mes efforts pour rétablir et maintenir dans le pays la paix publique et la vie publique. Je : reconnais volontiers qu'un nombre assez important de bourgmestres, de fonctionnaires de l'Etat et des cultes, d'administrateurs urbains et ruraux,ainsi que de femmes et d'hommes bienfaisants ont apprécié le but de mes efforts et que des avantages doivent en résulter, non pour soi, mais pour la généralité. En de nombreux endroits, cependant, mes mesures se heurtent encore à une résistance ouverte ou cachée, 11 me paraît que l'erreur règne que c'est un acte patriotique ou viril s'enfreindre les règlements édictés par la puissance qui occupe le pays, ou ce peut être la crainte qu'en cas d'un rétablissement partiel de l'ancien état des choses, un danger menacerait ceux qui se seraient montrés de bonne volonté. On redoute être accusé de manque de courage patriotique ou de trahison. Ces conceptions sont déplorables. Elles reposent sur un malentendu ou sur un manque de caractère inavouable. Quel que puisse être l'avenir de la Belgique, à l'heure actuelle elle est, en vertu du droit des gens, sous l'administration allemande, sous la | mienne. Celui qui se montre soumis à l'égard de celte administration ne sert pas la puissance occupante, mais avant tout son propre pays, la Belgique. Cela seul est pratriotique et viril; jamais, ni dans les temps présents ni dans l'avenir, onnepourrareprésenterla coopération volontaire avec mon administration comme un acte de soumission à une puissance étrangère et un crime de lèse-patriotisme. Je ne demande à personne d'abandonner son. idéal ou d'abdiquer ses convictions. Ce que je dois attendre de tous, c'est la reconnaissance du fait acquis que j'ai, en vertu du droit des gens, le droit et par conséquent le devoir d'administrer le pays et d'engager ses habitants à aider leur guide dans sa mission. J'honore toutes les convictions religieuses, politiques et nationales, et je salue tout concours honorable d'où qu'il vienne. Mais mon devoir m'ordonne de ne rien tolérer qui puisse troubler l'ordre publiquement ou secrètement. Sans "l'arrêter aux questions de personnes, je m'en prendrai à cenx qui, par leurs pà'oles ou par j leurs actes, font acte d'opposition, et, si ce j sont des fonctionnaires, je les priverai de leur emploi. J'attends du bon sens de la population belge que ces explications claires feront disparaître les préjugés encore existants et répandront la conviction que mon administration a pour but de servir les intérêts du pays, et que le vrai patriotisme consiste, dans les temps présents, à travailler de concert au bien du pays. Le général gouverneur eu Belgique, Freiherr von Bissing, fieneralobersl. Bruxelles, 18 Juillet 1915. AVIS Les règlements applicables à la région des Etapes de la IV" armée seront, à dater d'aujourd'hui, insérés dans le bulletin des règlements de l'Inspection d'Etape. En outre, ils seront publiés par voie d'affiches, au siège des Com-mandatures d'Etape, par les soins des Commandants d'Etapes. Les règlements pris par le Gouverneur général pour la région du Gouvernement général en Belgique et qui sont applicables dans la région des Etapes de la IV" armée, seront publiés de la même façon. (A. 0. K. 4, n" 1776) Le Commandant en chef, Duc Alhert de Wurttemberg. A. H. 0- le 14 juillet 1915. LA <;i I:HIU: Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 26 juillet. — (Midi). — Sur tout le front, aucun événement spécial. Communiqués officiels français W. T. B. Paris, 24 juillet (après-midi). — La nuit a été calme sur tout le front, à l'exception des Vosges où nous avons repoussé plusieurs attaques de l'ennemi contre le Reichackerkopf et lgs versants à l'est de Metzeral. Paris, 24 juillet (soir). — En dehors des combats d'artillerie autour de Souchez il n'y à rien à signaler. Quelques grenades sont tombées sur Soissons et Reims. Canonnade violente en Bois-le-Prêtre.Paris, 25 juillet (après-midi). — La nuit n'a pas été troublée. Quelques actions d'artillerie en Artois, à Souchez, entre l'Aisne et l'Oise et sur le plateau de Quennevières. Au 'bois Le Prêtre, la canonnade é'ait accompagnée d'une vive fusillade, sans action d'infanterie. Dans les Vosges, nous avons remporté des succès au Ban-de-Sapt. Nous nous sommes emparés hier soir d'un ouvrage de défense, qui s'étend entre la hauteur de Fontenelle, le point 627 et le village de Launois. Nous avons occupé un groupe de maisons qui forme la partie sud du village. Paris, 25 juillet (soir). — En Artois et entre l'Oise et l'Aisne action d'artillerie habituelle. Sur la rive septentrionale de l'Aisne, dans la région de Troyon, ainsi qu'en Champagne sur le front Pertes-Beauséjour, la lutte de mines s'est poursuivie. En Wœvre méridionale, canonnade intermittente. Dans les Vosges, nos troupes ont organisé, malgré le bombardement, les positions conquises hier au Ban-de-Sapt. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 28 juillet. — Au nord du Niémen, l'armée du général von Below a atteint; la région de Poswo et Poniewi.z. Là où l'ennemi se maintenait encore, il a éïé refoulé. Nous avons fait plus de 1,000 prisonniers. Au Iront du Nrt-rew, nos troupes ont également forcé le passage en amont d'Osirolenka. En aval, elles rebellèrent l'ennemi, qui opposa une résistance acharnée, lentement vers le Bug. Nous avons lai. quelques milliers de Russes prisonniers et pris plus de 40 mitrailleuses. Les troupes d'en-ce: clement s'approchent plus près, vers le front nord-ouesi de la forteresse de Novogeor-giewsk.Au nord de la ligne Wojslawice (au nord de Cho!m)-Hrubiescow _au Bug), les troupes allemandes .ont refoulé l'ennemi, dans les com-hats de ces derniers jours, plus loin au nord. Hi'o', 11 officiers et 1.457 hommes ont été faits prisonniers et 11 mitraillleuses capturées. Pour le surplus, la situation à l'ouest de la Visitée et chez les armées coalisées du général fe'.dmaréehal von Maeltensen, est inchangée. Communiqué officiel autrichien Vienne, .27 juillet. — Sur le théâ.rc de la guerre russe la journée d'hier s'est passée relativement calme. Près d'Iwangorod"nos troupes oni repoussé quelques faibles poussées en avant russes. Au Sud de Krylow une tetiftive russe de passer le Bue. a été /déjouée. Pour le surp'us. la situation est inchangée. Communiqué officiel russe W. T. B. — St-Pétersbourg, 24 juillet. — Dans la région à l'ouest de Mitan pas de combat important. L'ennemi a pris le village Janischi et se prépare à avancer dans la direction du S.-E. A l'est de Rossiennie il s'avance vers le cours d'eau Schuwa. Au Narew. soutenus par un violent feu d'artillerie, les Allemands ont continué le 22 leurs attaques acharnées contre la tête de pont de Rozan. Entre la Vistule et le Bug le combat continue. Dans la direction de Lublin, les Autrichiens ont attaqué sur la route vers Belzice. Le centre des aimées ennemies, qui se compose de divisions allemandes, attaqua le 21 sur le front Climiel-Piasky-Suchodol-Olessiki-Woislawitzo-Grube-schow.Le matin du 22, l'ennemi attaqua, sur la rive gauche du Wieprz, dans la direction du village Rezowiec. Dans la région de Ghibeschow l'ennemi réussit le 22, à s'avancer vers le nord. Près de Sokal, violente contre-attaque. Nous avons, la nuit du 21-22, pris quelques tranchées ennemies et le matin, refou'é l'adversaire jusque sur la ville de Sokal. Près de Rolurzice l'ennemi concentra de grandes forces pour la contre-attaque et prit une partie du village. La bataille continue. Le 21 l'ennemi a pris une partie du village Dobrtow. i «/'«ta»** 9 Ht a >r"*. ■* »•' Sur Se front itaio-autrkiiien Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 25 juillet. — Dans la ré-;'on de Gt..z, l'ennemi s'est borné hier, toute a journée, à un violent feu d'artillerie. Des attaques désespérées de nuit comre nos positions i la limite du haut p'.a.eau de Doberdo ont échoué à nouveau ave; grosses pertes pour les Italiens e.t ne parvinrent pas à modifier le lait que l'assaut contre le Iront de la Cô.e e-.i vain. Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 25 juillet. — En Cadore, nous avons terminé l'occupation de Tofana (Boila supérieure) où nous avons repoussé de petites attaques ennemies. L'ennemi tenta une attaque qui fut repoussée contre nos positions du Monte Piano, au nord du bassin de la vallée Misurina. Dans la région du Monte Nero (Km) nous continuons à avancer le long de la crête Luznica. Sur le front de f'Isonzo, les attaques habituelles ennemies de nuit ont échoué. Hier malin tôt, l'ennemi a tenté une attaque en masse, conlre nos positions du Karsi. 11 fut repoussé. Aux Dardanelles Communiqué officiel turc Constatinople, 25 juiilet. — Des combats d'artillerie ont eu lieu par moments dans la nui; du 22 au 23 juillet, près d'Ari-Burnu. Le matin du 23 juillet une contre-mine que nous avions lai. exploser pour annihiler l'efficacité d'une mine*ennj3ïTnc contre notre centre, a eu un bon résulta;. Dans l'après-midi, noire artillerie toucha, pendant un bombardement inefficace de nos positions sur l'aile gauche, par deux inoni-.ors, un de ceux-ci; les deux monitors s'éloignèrent alors immédiatement. Le matin du 23 juille: nous avons repoussé.une attaque conlre quelques tranchées-de notre ai'e droite près de Sedd-ul-Bahr. No re artillerie réduisit au silence l'artillerie ennemie qui bombardait nos tranchées. Nos batteries de l'Anatolie ont dispersé des troupes ennemies qui construisaient t'es retranchements près de Sedd-ul-Bahr. La Note Américaine W. T. B. Berlin, 24 juillet (officiel). — Voici la traduction de la note remise hier après-midi, au Minisire des Affaires Étrangères par l'Ambassadeur des États-Unis : « Par délégation de mon'Gouvernement, j'ai l'honneur d'informerVotreExcellence que laNote du Gouvernement Impérial allemand du 8 juillet dernier a fait l'objet de la part du Gouvernement des Etats-Unis d'un examen attentif. Le Gouvernement des Etats-Unis regrette de devoir dire qu'il a trouvé la Note très peu satisfaisante, pour la raison qu'elle néglige de toucher aux réelles divergences d'avis existant entre les deux Gouvernements, et n'indique aucune voie par laquelle les principes reconnus du Droit et de l'Humanité puissent être réalisés, dans les circonstances où nait un conflit sérieux ; mais au contraire, propose plutôt pour la renonciation partielle à ces principes, un accord qui devrait amener ces principes, à résultat. Le Gouvernement des Etats-Unis remarque avec satisfaction, que le Gouvernement Impérial reconnaît sans réserve la validité du principe sur lequel le Gouvernement américain, dans ses différentes communications au Gouvernement Impérial allemand s'est basé, concernant la désignation du Terrain des Opérations et l'emploi des sous-marins contre des navires marchands en haute mer. Notamment le principe que la haute mer est libre, que la nature et la cargaison d'un navire marchand doivent être établies avant qu'il puisse être équitablement saisi ou détruit, que la vie de non-combattants ne peut être en aucun cas mise en danger, si ce n'est lorsque le navire fait résistance ou cherche à fuir après avoir été invité à se soumettre à la visite. Car la représaille d'un belligérant est par elle-même un acte hors de la loi, et la défense d'une mesure comme moyen de représaille implique reconnaissance que cette mesure n'est pas légale. Le Gouvernement des Etats-Unis est toutefois amèrement déçu de ce que le Gouvernement Impérial Allemand s'estime exempt, dans une large mesure, de l'obligation de tenir compte de ces principes, — même s'il s'agit de navires neutres — en raison de la politique et de la pratique que, à son avis, la Grande Bretagne poursuit à l'égard du Commerce neutre. Le Gouvernement Impérial Allemand doit comprendre sans difficulté, que le Gouvernement Américain ne peut discuter la politique du Gouvernement anglais par rapport à ses obligations à l'égard d'un Etat Neutre, qa'avec le seul Gouvernement anglais lui-même. Le Gouvernement Américain doit donc considérer comme sans pertinence l'attitude d'autres belligérants, dans la discussion avec le Gouvernement Impérial concernant votre avis par rapport à la méconnaisance grave et injustifiable des droits de citoyens américains par des Commandants de navires allemands. Des agissements illégaux et inhumains, si excusables qu'ils puissent paraître contre un ennemi, dès qu'il est établi qu'on a agi conlre le Droit et l'Humanité, ne peuvent être justifiés, lorsque l'on dépouille des neutres de leurs droits reconnus et spécialement, si leur droit à la vie, lui-même, est violé. Si un belligérant ne peut exercer de représailles contre un ennemi, sans causer préjudice à la vie et à la propriété de neutres, alors l'Humanité et la Justice, aussi bien que le respect de la dignité des Etats neutres commandent de mettre un terme à l'opération. Sinon cela signifierait en pareilles circonstance une atteinte inexcusable à la souveraineté des Etats neutres intéressés. Le Gouvernement des Etats-Unis ne perd de vue ni les conditions extraordinaires créées par ceite guerre, ni les changements fondamentaux, circonstances et moyens d'attaque, instaurés par l'emploi d'engins de guerre navale, tels que les nations du monde ne pouvaient les envisager à l'époque où les règles du droit des gens ont été établies. Le Gouvernement des Etats-Unis est prêt à laisser mettre en usage toute précaution plausible en vue de cet aspect nouveau et inattendu de la guerre sur mer. 11 ne peut toutefofs admettre qu'un droit réel et fondamental de son peuple soit négligé en raison tout simplement du changement des circonstances. Les droits des neutres en temps de guerre reposent sur des pricipes, non sur l'opportunité, et les principes ne sont pas modifiables. G'est le devoir et la mission des belligérants de trouver un moyen de s'accommoder aux circonstances nouvelles. Les événements des deux derniers mois ont .clairement montré qu'il est possible et réalisable de concilier véritablement les opérations des sous-marins, telles qu'elles caractérisent l'activité de la marine impériale allemande dans la zone dite de guerre, avec les usages reconnus d'une guerre régulière. Le monde entier a vu avec une satisfaction croissante, la démonstration de cette possibilité par les commandants allemands. Il est en outre apparemment possible de soustraire à la critique dont elles ont été l'objet, toutes les opérations faites dans la guerre sous-marine et d'écarter les causes essentielles de conflit. En ce qui concerne le fait que le Gouvernement Impérial a reconnu l'irrégularité de son action, puisqu'il la justifie par le droit de représaille, et en ce qui concerne la possibilité d'observer les règles de la guerre sur mer, le Gouvernement des Etats-Unis ne peut croire que le Gouvernement Impérial tardera davantage à blâmer la conduite de ses officiers lors du torpillage du Lusitania, et à offrir une indemnité pour les perles de vies américaines en tant qu'une indemnité puisse être accordée pour la destruction inutile de vies par un acte irrégulier. Le Gouvernement des Etats-Unis ne peut admettre la suggestion du Gouvernement Impérial d'après laquelle des navires déterminés seraient désignés et circuleraient sur des mers interdites sans droit ; encore que le Gouvernement des Etats-Unis ne méconnaisse pas l'esprit amical qui a inspiré cette offre. Pareil accord exposerait d'autres bateaux à des attaques illégitimes et signigerait reconciation aux principes pour lesquels le Gouvernement Américain intervint, et que toute nation, en des temps de réflexion calme, considérerait comme justifiés d'eux-mêmes. Feuilleton du Jour nul de Garni 51 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAR. ALEXANDRE DUMAS C'est que vous avez une telle horreur i stinctive pour un pareil crime, une telle hc feur que vous n'y avez pas même songé, repi | 'e vieillard ; car dans les choses, simples et pe ^ nises nos appétits naturels nous avertissent qt I "ous ne dévions pas de la ligne de notre dro Le tigre, qui verse le sang par nature, do .cest l'état, la destinaion, n'a besoin que d'ui chose, c'est que son odorat l'avertisse qu'il "ne proie à sa portée. Aussitôt il bondit ve ! cette proie, tombe dessus et la déchire. C'e [ so'i instinct, et il y obéit. Mais l'homme, ; contraire, répugne au sang; ce ne sont poi i 'es lois sociales qui répugnent au meurtre, i j sont les lois naturelles. Damés resta confondu : c'était en effet le plication de ce qui s'était passé à son insu dai son esprit ou plutôt dans son âme, car il y a di _ pensées qui viennen de la tète, et d'autres qui viennent du coeur. — Et puis! continua Faria, depuis tantôt douze ans que je#suis en prison, j'ai "repassé dans mon esprit toutes les évasions célèbres. Je n'ai vu réussir que rarement les évasions. Les ) évasions heureuses, les évasions couronnées d'un plein succès, sont les évasions médités avec soin et lentement préparées : c'est ainsi que le duc de Beaufort s'est échappé du château de Vincennes; l'abbé Dubuquoi du For-l'Evêque, et Latude de la Bastille. Il y a encore n- celles que le hasard peut offrir : celles-là sont r- les meilleures; attendons une occasion, croyez-it moi, et si cette occasion se présente, profitons-r- en. ie — Vous avez pu attendre, vous, dit Danlès t. en soupirant; ce long travail vous faisait une oc-it cupation de tous les instants, et quand vous le n'aviez pas votre travail pour vous distraire, a vous aviez vos espérances pour vous consoler, rs — Puis, dit l'abbé, je ne m'occupais point st qu'à cela. tu — Que faisiez-vous donc? nt ;— J'écrivais ou j'étudiais. te — On vous donne donc du papier, des plumes, de l'encre? x- — Non, dit l'abbé, mais je m'en fais, is — Vous vous faites du papier, des plumes, :s : et de l'encre? s'écria Dantès. I — Oui. Dantès regarda cet homme avec admiration; seulement il avait encore peine à croire ce qu'il disait. Faria s'aperçut de ce léger doute. — Quand vous viendrez chez moi,lui dit-il,je vous montrerai un ouvrage entier, résultat des pensées,, des recherches et des réflexions de toute ma vie, que j'avais médité à l'ombre du Colysée à Rome, au pied de la colonne Saint-Marc à Venise, sur les bords de l'Arno à Florence, e! que je ne nie doutais guère qu'un jouîmes geôliers me laisseraient le loisir d'exécuter entre les quatre murs du château d'If. C'est un Traité sur la possibilSé d'une monarchie générale en Italie. Cela fera un grand volume in-quarto,— Et vous l'avez écrit? — Sur deux chemises. J'ai inventé une préparation qui rend ie linge lisse et uni comme le parchemin. — Vous êtes donc chimiste? — Un peu. J'ai connu I.avoisier et je suis lié avec Cabanis. — Mais, pour un pareil ouvrage, il vous a fallu faire des recherches historiques. Vous aviez donc des livres? — A Rome, j'avais à peu près cinq mille volumes dans ma bibliothèque. A force de les lire et de les relire, j'ai découvert qu'avec cent cinquante ouvrages bien choisis on a, sinon le ré sumé complet des .connaissances humaines, du moins tout ce qu'il est utile à un homme de savoir. J'ai consacré trois années de ma vie à lire et à relire ces cent cinquante volumes, de sorte que je les savais à peu près par cœur lorsque j'ai été arrêté. Dans ma prison,avec un léger effort de mémoire," je nie les suis rappelés tout à fait. Ainsi pourrai-je vous réciter Thucydide, Xénophon, Plutarque, Tité-live, Tacite, S.rada, Jornandès, Dante, Montaigne, Shakspeare, Spt-nosa, Machiavel'et Bossuet. Je ne vous cite que les'plus importants, — Mais vous savez donc plusieurs langues? — Je parle cinq langues vivantes, l'allemand, le français, l'italien, l'anglais et l'espagnol; à l'aide du grec ancien, je comprends le grec moderne; seulement je le parle mal, mais je l'étudié en ce moment. — Vous l'étudiez? dit Dantès. — Oui, je me suis fait un vocabulaire des mots que je sais, je les ai arrangés, combinés, tournés et retournés, de façon à ce qu'ils puissent me suffire pour exprimer ma pensée. Je sais à peu près mille mots, c'est tout ce qu'il me faut à la rigueur, quoiqu'il y en ait cent mille, je crois, dans les dictionnaires. Seulement je ne serai pas éloquent, mais je me Ferai comprendre à merveille et cela me suffit. De plus en plus émerveillé, Edmond commençait à trouver presque surnaturelles les fa cultés de cet homme értange. Il voulut le trouver en défaut sur un point quelquonque. il continua : Mats si 1 on ne vous a pas donné de plumes, dit-il, avec quoi avez-vous pu écrire ce traité si volumineux? — Je m'en suis fait d'excellentes, et que l'on préférerait aux plumes ordinaires si la matière était connue, avec les cartilages des têtes de ces énormes merlans que l'on nous sert quelquefois pendant les jours maigres. Aussi vois-je toujours arriver les- mercredis, les vendredis et les samedis avec grand plaisir, car ils me donnent l'espérance d'augmenter ma provision de plumes, et nies travaux historiques sont, je l'avoue, ma plus douce occupation. En descendant dans le passé, j'oublie le présent; en marchant libre et indépendant dans l'histoire, je ne me souviens plus que je suis prisonnier. — Mais de l'encre? dit Dantès; avec quoi vous êtes-vous fait de l'encre? — il y avait autrefois une cheminée dans mon cachot, dit Faria; cette cheminée a été bouchée quelque temps avant mon arrivée,sans doute, mais pendant de longues années on y avait fait du feu; tout l'intérieur en est dons tapissé de suie. Je fais dissoudre cette suie dans une portion du vin qu'on me donne tous les di-manehes.cela me fournit de l'encre excellente. (A suivre).

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Zufügen an Sammlung

Ort

Themen

Zeiträume