Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

2352 0
close

Warum möchten Sie diesen Inhalt melden?

Bemerkungen

senden
s.n. 1915, 11 Juli. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/r20rr1t19s/
Text zeigen

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Dimanche II et lundi î'2 juillet I91i> 13 centimes l<? numéro 59me année — N° 192-103 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE,: Si fr. par an ; \ !'r. pour six mois ; '£ fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus HEDACTION & ADM1N1STHAT10N : 3, RXJJfi IDE FLAN uRE, 3, G^VINTL TÉLÉPHONE 665 A NNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Avis oHiciels de l'autorité allemande AVIS 1, Toute personne qui, intentionnellement, arrache, barre ou rend illisible un avis ou une ! affiche de l'administration allemande, sera punie ' d'une amende pouvant aller jusqu'à 3D0 Marks ou bien d'une peine d'emprisonnement y correspondante pouvant aller jusqu'à six semaines, à moins que, suivant la loi, une peine plus sévère nesoit applicable. I j. Tout accès au champ d'aviation de St. I Denis-Westrem est strictement défendu pour I lis civils. I Toute contravention sera frappée d'une amende F g 150 Marks ou bien d'une peine d'emprison-f neinent y correspondante, à moins que, suivant ( |aloi, une peine plus sévère ne soit applicable, ûand, le 5 juillet 1915. Le Commandant de l'Etape. AVIS Pour l'examen des IMPRIMÉS, le Bureau de la Censure sera dorénavant ouvert seulement les jours ouvrables, le matin, de 9 heures à midi. LA GUERRE uxx u \j uiiiitJL; Sur le front occidental communique officiel allemand Berlin, 9 juillet. — (Midi). — Au nord de la fabrique de sucre de Soucnez, une auaque française a étt repoussée; ue petits detacne-men.s qui avaient pénétré dans nos positions, lurent abattus. Nous ne sommes pas parvenus à débarrasser de l'ennemi la tranchée perdue avant-hier à l'ouesi de Souchez. — Le communiqué publié par la direction de l'armée française, au sujet de la prise d'un canon allemand, est inexact. A l'est d'Ailly, il y eut des attaques françaises isolées inefficaces. Nous avons pris d'assaut sur une longueur de 350 mètres plusieurs tranchées françaises se rattachant à l'est aux posions nouvellement conquises par nous dans le kis Le Prêtre, et nous avons fait à cette occasion plus de 250 prisonniers et capturé 4 mitrailleuses. Pendant la nui;, il n'y eut que des :ombats de patrouilles peu importants sur le iront d'Ailly jusqu'à la Moselle. Après de vigoureux préparatifs d'artillerie, l'ennemi aitaqua la hauteur 631 prise d'assaut par nous le 22 juin, prés de Ban de Sapt; nous avons dû évacuer les tranchées complètement ébranlées sur la cime. Communiqués officiels français Paris, 8 juillet. — (15 heures). — Dans la région d'Arras, plusieurs actions d'infanterie assez violentes se sont développées au cours de la soirée du 7 et dans la nuit du 7 au 8, entre tagres et Souchez. Au nord de la route de Béthune à Arras, une attaque ennemie précédée l'un très fort bombardement a été repoussée. Au îord de la station de Souciiez nous avons pro-toncé une attaque qui nous a permis de nous approcher du village. Nous nous sommes împarés d'une ligne de tranchées ennemies après :n avoir exterminé les défenseurs à coups de ;renades et de pétard. Nous avons progressé au lelà. Soissons a été bombardé. En Argonne, la fusillade et la canonnade ont luré toute la nuit du 7 au 8. Au lever du jour, lansla région de Marie-Thérèse, l'ennemi a essayé de sortir de ses tranchées. Entre la Meuse et la Moselle, la nuit a été très igitée. Dans la forêt d'Aprement et au bois Le Prêtre, lombardement, fusillade, jet de bombes et de létards, mais sans actions d'infanterie, si ce l'est entre Fey-en-Haye et le bois Le Prêtre, où leux attaques ennemies-ont été enrayées. Paris, 8 juillet. — (23 heures). - Entre Angres et Souchez, l'ennemi a, le matin du 8, vers 6 heures, attaqué de nouveau nos positions, au nord de la route Béthune-Arras. Au nord de la station de Souchez, une contre-attaque ennemie, très violente, a tenté de nous reprendre les tranchées dont nous nous étions rendus maîtres dans la soirée du 7. L'ennemi n'a réussi qu'à réoccuper une centaine de mètres. Dans le secteur de Quennevières, lutte à coups de grenades et de torpilles aériennes. Sur la rive droite de l'Aisne, dans la région de Troyon, la lutte de mines s'est développée. En Champagne, nous avons endommagé, près de Beauséjour, les tranchées ennemies. Entre la Meuse et la Mosehe, la journée a été inarquée par un violent bombardement sur la Tête-de-Vache et de la Vaux-Ferry, au bois d'Apremont ainsi que près de Flirey. Sur le front oriental Communique officiel allemand Sur le théâtre de la guerre de l'est et du sud-est, la situation est inchangée. Communiqué officiel autrichien vienne, le y juillet. — En Pologne russe, a i est de 1a Visiu.e, .es combats commuent, ue nomoreuses attaques russes ont été repoussées avec des pertes sanglantes pour ceux-ci. Devant des forces ennemies numériquement supérieures'qui turent amenées pour couvrir Lubun, en vue d'une contre-attaque, nos troupes turem i amenées des deux côtés de ta chaussée sur ics nauteurs au nord de Krasnik. A l ouesi de la v'istuic, quelques positions russes avancées ont été prises d'assaut. Au Bug et dans la Galicie orientale, la situation générale est inchangée. Des poussées en avant ennemies à la Zlota-Lipa inférieure ont été repoussées. Sur ie front italo-autrichien Communiqué officiel autrichien Dans les territoires de Goerz, les Italiens ont exécuté de nouveau nier des poussées en avant isolées contre la tèie de pont de Goerz. Sur ce point ils envoyèrent égalemen, de la milice mobile au combat. Nos troupes, comme toujours, ont repoussé toutes les attaques ennemies.A l'isonzo central et dans le territoire du Krn, le calme régna. Dans le territoire de frontière de la Carinthie et du Tyrol, il n'y eut qu'un combat d'artillerie. Communiqué officiel italien Rome, 8 juillet. — Dans la vallée de Daone, l'ennemi a exécuté une attaque contre notre position de Pesso di Campo. A Cadore, notre artillerie lourde a Ouvert le feu sur l'ouvrage retranché Lacorte dans la haute vallée de Cordevolle et sur le secteur Tre Sasse jusqu'au défilé de Valparol. Dans la Carinthie, en dehors de l'attaque toujours vaine au Grand Pal, les attaques ennemies contre nos positions au défilé de Pramosio et près de Skarnitz ont été repoussées. Nous continuons lentement, mais constamment, à avancer sur te haut plateau de Carsies. Dans la nuit du 5 au 6, un de nos dirigeables à bombardé Opezina. Le matin du 6 juillet, une de nos escadrilles d'aéroplanes parvint à jeter de nombreuses bombes sur Aisovizza, à l'est de Qoerz. Un autre aéroplane jeta des bombes sur Mabresina. Quoique les aviateurs fussent exposés au feu des mitrailleuses et de l'artillerie, ils -evinrent indemnes. En mer W. T. B. Vienne, S juillet. — (Officiel ). De l'amirauté : tin sous-marin autrichien a torpillé et coulé, !e / juillet, au matin, dans l'Adriatique du nord, ie croiseur cuirassé italien « Amalfi ». C;^' « Amalfi » date de 1908; il cubait 10.600 . ;.i.'cs et avait une vitesse de 23 nœuds à 23.6. So i armement comprenait 4 canons de 25.4 cm.; 8 de 19 cm.; 16 de 7.6; et 2 de 4.7; en cuire il avait des tubes lance-torpille. L'équipage "comprenait 684 hommes.) En Hollande Un nouveau ministère Un ministère des munitions néerlandais, qui aura pour mission de pourvoir l'armée et la marine de munitions requises, vient d'être créé à La Haye. Abonnements Prix de l'abonnement par trimestre : DEUX FRANCS Prix de l'abonnement par mois : SOIXANTE QUINZE CENTIMES Payables par anticipation. ECHOS A la Banque nationale L'avis suivant vient d'être affiché : Les billets de 1 et de 2 Irancs — comptes courants, sans portrait — de la Banque Nationale de Belgique 'ayant' fait l'objet de contrefaçon, la Banque Nationale rappelle son avis du 30 mars 1915 et fait remarquer au public qu'il y a tout intérêt pour lui à échanger ces billets contre les billets du département d'émission de la Société Générale de Belgique. L'échange des billets peu; se faire à la caisse de la Banque Nationale à Bruxelles, à sa succursale d'Anvers et dans ses agences en province. Les passe-ports Un avis du gouvernement général, daté du 25 juin, el qui, bien entendu, n'est pas applicable dans le ressort de l'Etape, apporte des modifications au régime des passe-ports : Les piétons pourront à l'avenir circuler sans passe-port. L'obligation d'avoir un passe-port ne subsiste plus que pour une bande étroite de territoire le long de la frontière hollandaise et des étapes."Cette partie du territoire s'appellera désormais « zone-froniière ». Dans la zone-frontière touchant à la Hollande ainsi qu'au passage de la frontière, il est détendu de circuler en bicyclette, pour des raisons faciles à comprendre.Pour que le public puisse s'orienter, des cartes du pays indiquant la zone-frontière seront affichées au siège des gouvernements, chez les chefs d'arrondissement, aux gares et à tous les autres bâtiments publics. Pour mettre fin, sur les chemins de fer vicinaux, aux nombreuses contraventions aux dispositions concernant les passe-ports, tous les voyageurs seront contrôlés avant d'entrer dans la zone-frontière. Ceux qui ne seront pas porteurs des passe-ports exigés ne pourront continuer le trajet. Les personnes qui voyageront dans la zone-frontière sans passe-port ou qui auront un faux passe-port seront arrêtées sur-le-champ et couduites chez le commandant de troupes le plus proche, pour être punies. Les bureaux de passeports locaux pourront délivrer des passe-ports valables pour toule la province et les arrondissements limitrophes de la province voisine ; les chefs d'arrondissement pourront délivrer des passe-ports valables pour leur province et les provinces voisines. I Chez les cafe'iers bruxellois Dans une réunion des cafetiers bruxellois, l'ordre du jour suivant a été voté : — Considérant que le Consortium belge des brasseries nous adresse brusquement un avis nous avertissant que la bière sera augmentée immédiatement et cela dans des proposions considérables; «ii Etant donné que lesdi.es brasseries sont d'accord pour ne pas accepter de nouveaux elienis, nous forçant ainsi à passer sous leurs fourches caudines; " Adendu que les cafetiers ne peuvent pas augmenter le prix des consommations alors qu'ils sont déjà si durement éprouvés par les événements actuels; n Le meeting décide de charger une délégation de s'entendre avec ledit Consor.ium pour rétablir les anciens prix de la bière, et. dans le cas où ce.te délégation n'obtiendrait pas entière satisfaction, de s'adresser à une brasserie en vue d'obtenir la fourniture à la collectivité des cabarctiers de la brune à raison de 15 francs l'hectolitre, cette brune ayant une densité de 3 degrés. Pour les autres bières le prix serait augmenté de 5 francs l'hectoli.re par degré de densité supplémentaire, » L'assemblée décial^également qu'il sera demandé de réglementer la vente de la bière comme on a réglementé la vente du pain, et de supprimer l'article alcool de la feuille de contributions.Les navires de guerre et la foudre Il paraît assez étonnant que les navires de guerre, dont toute l'armature est cuirassée, n'aient en général à souffrir que très rarement de la foudre. Même dans la région des tropiques où les violents orages sont fréquents, ces vaisseaux sont rarement atteints par le fluide électrique. L'explication est pourtant assez simple; les navires de guerre étant construits entièrement en fer et en acier, la foudre tombant sur une partie de l'armature, celle-ci fait en quelque sorte office de paratonnerre et conduit le fluide dans la mer, sans que celui-ci puisse provoquer le moindre dégât sur le navire lui-même. Le capitaine Dnikap, qui a fait de récentes observations sur les effets de Ja foudre, publie une statistique d'où il résulte que les navires en bois sont, au contraire, très fréquemment frappés, alors que depuis deux ans ou n'a signalé aucun accident de ce genre sur un navire de guerre. L'eau et les Japonais La question de l'eau potable pour une armée est aussi importante que celle de la qualité des munitions. Le professeur Laveran a lu récemment à ce sujci, à l'Académie de médecine, ane note de son ancien chef de clinique, le médecin-major Matignwi,' qui 'a suivi la guerre de Mandchourie avec l armée japonaise. Les Japonais ont sur nous l'avantage de boire volontiers l'eau chaude. Comme tous les Asiatiques, ils connaissent les dangers de l'eau non bouillie. Cette prédisposition naturelle simplifie singulièrement la question des appareils stérilisateurs ref,oidisseurs d'eau. Les Japonais taisaient bouillir l'eau dans les marmites de compagnie ou dans les bidons et la consommaient chaude. Ils ont aussi utilisé des filtres dont plusieurs types ont été reconnus excellents pour les armées e:i campagne, tant au point de vue de la rapidité qu'à celui de la solidité, de la ié-gèreté et du bon marché. L'aviation et les phoques Au Canada la chasse aux phoques n'ayant fourni que des résultats pitoyables la saison passée, des pêcheurs de Terre Neuve ont imaginé un n truc », pour dénicher les phoques récale trams. Deux aviateurs expérimentés ont été chargés de faire le tour de la côte de l'Atlantique et de la baie du Saint-Laurent quelques jours avant 1' « ouverture ». On espère repérer de cette façon les abris des phoques de telle sorte que les flotilles de pêche pourront se diriger tout de suite vers les bons terrains sans perdre leur temps en vaines recherches. Nihil novi... Nos fervents de la raquette seraient sans doute fort étonnés si on leur apprenait que leur fameux jeu de lawn-tennis était déjà fort à la mode du temps de Périclès. Il est vrai que les filets, les raquettes et les complets de lawn-tennis sont d'invention moderne, mais cela n'empêche pas que le jeu, en lui-même, se jouait couramment à Athènes, à Sparte et à Corinthe, quatre cents ans avant notre ère. Le lawn-tennis primitif se nommait épiskyros et était d'origine lacédémonienne. Les joueurs formaient deux camps, séparés l'un de l'autre par une raie tracée sur le sol. Derrière chaque camp se trouvait une autre limite qu'on se pouvait dépasser en poursuivant la balle. La partie qui commençait le jeu lançait la balle dans le camp adverse, sans pouvoir franchir les limites désignées; on devait lui renvoyer la balle après que celle-ci eût touché une fois le sol. Chaque fois qu'une des parties avait dépassé la ligne de démarcation, on notait à l'actif de l'autre camp un point, qui servait à compléter le nombre voulu pour gagner la partie L'épiskyros se jouait avec six ou huit partenaires.Prédiction N 'est-il pas intéressant de rappeler que Théophile Gauthier prévoyait dès ls47 le phonographe? A cette date, en effet, l'illustre poète écrivait, dans un feuilleton relatant la mort de Kil.e Mars : « ... Un jour, peut-être, lorsque la critique, perfectionnée par le progrès universel, aura à sa disposition des moyens de notation scéno-graphique pour fixer toutes les nuances du jeu d'un ac.eur, n'aura-t-on plus à regretter tout ce génie dépensé au théâtre en pure perte pour ies absents et la postérité. De même qu'on a forcé la lumière à noircir d'images une plaque polie, l'on parviendra à faire recevoir et garder, par une matière plus subtile et plus sensible , encore que l'iode, les ondulations de la sonorité, et à conserver, ainsi, l'exécution d'un air de Mario, d'une tirade de Mlle Rachel, ou d'un .couplet, de Frederick Lemaitre : on conserverait, de la sorte, suspendues à la muraille, la Serenata de Don Pasquule, les imprécations de Camille, la déclaration de Ruy-Blas, daguerréo-typées un soir où l'artiste était en verve.» (Histoire de l'art dramatique, édition Hitzel.S" série, page 63.) Recette d'épicier Un épicier donne à sa nouvelle épouse quelques indications commerciales. — Pour faire un bon mélange de café, tu mets un quart de Martinique, un quart de Java, un quart de Moka. — Et le quatrième quart ? — Le quatrième quart'?... Oh! celui-là, on ne le met jamais ! Aux Etats-Unis L'attentat contre Morg-an - Suicide de Holt De la frontière hollandaise, 7 juillet : On annonce de New-York que l'agresseur de Morgan s'est suicidé. Il s'est précipité, d'une hauteur de 15 mètres,de la fenêtre de sa prison, se brisant !e crâne sur lès pavés. Reuter croit que" des preuves nombreuses établissent que Holt ne serait autre que le professeur Munter, de l'Université de Haward, disparu il y a quelques années à la suite de la mort assez mystérieuse de sa femme. Le « Nieuwe Rotterdàmsche Courant » remarque qu'il n'y eut pas de professeur de ce nom à ladite université.Les médecins auraient déclaré unanimement que Holt était fou. •euilleton du Journal de uand àl Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS L'inspecteur se tourna en souriant, et dit au 'ouverneur : — Je ne sais pas pourquoi on nous fait faire :es tournées inutiles. Qui voit un prisonnier en 'fit cent; qui entend un prisonnier en entend "ille; c'est toujours la même chose : mal nour-",s e. innocents. En avez-vous d'autres? — Oui, nous avons les prisonniers dange-cux ou fous, que nous gardons au cachot. — Voyons, dit l'inspecteur avec un air de 'refonde lassitude, faisons notre métier jus-1" au bout; descendons dans les cachots. — Attendez, dit le gouverneur, que l'on aille w moins chercher deux hommes; les prison-11ers commettent parfois, ne fût-ce que par dé-'oût de fa vie et pour se faire condamner à T10rt, des actes de désespoir inutiles : vous pourriez être victime de l'un de ces actes. — Prenez donc vos précautions, dit l'inspei teur. En effet, on envoya chercher deux soldats ( l'on commença de descendre par un escalier : puant, si infect, si moisi, que rien que le pas sage dans un pareil endroit affectait désagré: blement à la fois la vue, l'odorat et la respin tion. — Oh! fit l'inspecteur en s'arrêtant à moiti de la descente, qui diable peut loger là? — Un conspirateur des plus dangereux, ê qui nous est particulièrement recommand ccmme un homme capable de tout. — 11 est seul ? — Certainement. , — Depuis combien de temps est-il là? — Depuis un an à peu près. '-— Et il a été mis dans ce cachot dès so entrée. — Non, Monsieur, mais après avoir voul tuer le porte-clefs chargé de lui porter sa noui riture. — Il a voulu tuer le porte-clefs? — Oui. Monsieur, celui-là même qui nou éclaire. N'est-il pas vrai, Antoine? demanda I gouverneur. — lia voulu me tuer tout de même, répond i le porte-clefs. — Ah çà I mais, c'est donc un fou que ce I homme? :- — C'est pis que cela, di; le porte-clefs, c'est un démon. t — Voulez-vous qu'on s'en plaigne? deman->i da l'inspecteur au gouverneur. i- — Inutile. Monsieur, il est assez puni comme cela; d'ailleurs, à présent, il touche pres-i- que à la folie, et, selon l'expérience que nous donnent nos observations, avant une autre an-é née d'ici il sera complètement aliéné. — Ma foi, tant mieux pour lui. dit l'inspec-t teur; une fois fou tout à fait, il souffrira moins, é C'était, comme on le voit, un homme plein d'humanité que cet inspecteur, et bien digne des fondions philanthropiques qu'il remplissait.— Vous avez raison, Monsieur, dit le gouverneur, et votre réflexion prouve que vous ^ avez profondément étudié la matière. Ainsi, nous avons dans un cachot, qui n'est séparé de i celui-ci que par une vingtaine de pieds, et dans lequel on descend par un autre escalier, un vieil abbé, ancien chef de parti en Italie, qui est ici depuis 1811, auquel la tête a tourné vers la fin s de 1813, et qui, depuis ce moment, n'est pas ; physiquement reconnaissable : il pleurait, il rit; ii maigrissait, il engraisse. Voulez-vous le t voir plutôt que celui-ci; sa folie est divertissante et ne vous attristera point. t — Je les verrai l'un et l'autre, répondit l'inspecteur; il faut faire son état en conscience. L'inspecteur en était à sa première tournée et voulait donner bonne idée de lui à l'autorité. — Entrons donc chez célui-ci d'abord, ajou-ta-t-il.— Volon.iers. répondit le gouverneur, et il fitsigne.au porte-clefs, qui ouvrit la porte. Au grincement des massives serrures, au cri des gonds rouillés tournant sur leurs pivots, Dantès, accroupi dans un angle de son cachot, où il recevait avec un bonheur indicible le mince rayon du jour qui filtrait à travers un étroit soupirail grillé, releva la tête. A la vue d'un homme inconnu, éclairé par deux por.e- i clefs tenant des torches, et auquel le gouverneur parlait le chapeau à la main, accompagné i par deux soldats, Dantès devina ce dont il s'agissait, et, voyant enfin se présenter une occasion d'implorer une autorité supérieure, bondit en avant les mains jointes. Les soldats croisèrent aussitôt la baïonnette, car ils crurent que le prisonnier s'élançait vers i l'inspecteur avec de mauvaises intentions. | L'inspec.eur lui-même fit un pas en arrière. , Dantès vit qu'on l'avait présenté comme un i homme à craindre. , Alors il réunit dans son regard tout ce que le , coeur de l'homme peut contenir de mansuétude , et d'humilité, et, s'exprimant avec une sorte d'éloquence pieuse qui étonna les assistants, il essaya de toucher l'âme de son visiteur. L'inspecteur écouta le discours de Dantès usqu'au bout; puis se tournant vers le gouverneur : Il tournera à la dévotion, dit-il à demi roix; il est déjà disposé à des sentiments plus ioux. Voyez, la peur fait son effet sur lui; il a -eculé devant les baïonnettes; or, un fou ne ■ecule devant rien : j'ai fait sur ce sujet des observations bien curieuses à Charenton. Puis, se retournant vers le prisonnier : — En résumé, dit-il, que demandez-vous? — Je demande quel crime j'ai commis; je lemande que l'on me donne des juges; je de-nande que mon procès soit instruit; je demande ;rfin que l'on me fusille si je suis coupable, nais aussi qu'on me mette en liberté si je suis nnocent. — Etes-vous bien nourri? demanda l'inspec-eur.— Oui, je le crois, je n'en sais rien. Mais ;ela importe peu; ce qui doit importer, non-seu-ement à moi, malheureux prisonnier, mais en-:ore à tous les fonctionnaires rendant la justice, nais encore au roi qui nous gouverne, c'est ]u'un innocent ne soit pas victime d'une dénon-:iation infâme et ne meure pas sous les verrous ;n maudissant ses bourreaux. / * CA suivre ).

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Zufügen an Sammlung

Ort

Themen

Zeiträume