Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1917, 30 September. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/pc2t43kv64/
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Dimanche 30 septembre 4917 lO centimes h ai. éro 013339 année — N®6 269-273 JOURNAL DE GAND s® tassai msmv œemBES/gi *fiwsswï"- mmmaemmm ABONNEMENTS. U • FKAKfC VINGT OTHQ PAR T&SMESTES RÉDACTION & ADMINISTRATION : SAH9 — s, e;jg as Fi>.tëass, g — MB» TELEPHONE 665 Annonces i'r. 0,80 la ligne, «éclames (avant les annonces) 1 IV. la ligne. Réolamas en Chronique gantoise ou dans le corps du journal 2 fr. la ligne. Infarmetlons financières et Réparations Judiciaires 2 fr. la ligne. -- On traite à forfait pour les annonces souvent répétées. HEVUE 6e* JowRsax ci» ia sessahte. L£ BRUXELLOIS Du 23. — Danemark — Nouvelles de l'expédition arctique de Rasmussen. — Au printemps de l'année passée, l'explorateur danois Knud Rasmussen avait entrepris une expédition au Groenland septentrional, afin de ;e-connaître la paitie inexplorée de la côte septentrionale, comprise entre la baie de l'Indépendance etle fjord SherardOsborn.Faisaient également partie de cette expédition : le médecin Peter Frenchen et le géologue Lange Koch. Rasmussen et ses compagnons ne réussirent pas à atteindre le but de leur voyage dans la courant de 1 été; ils n'ont pu arriver qu'il la station commerciale de Tlmle au Hol-stenbolmsund, d'où ils ont exploré la c.ôte de la baie de Melville. Kn août 191 G, un naturaliste suédois, le 1> TUorild Wulff, rencontra l'expédition de R (smussen. avec laquelle il a poursuivi l'exploration de la baie de Melville. Il résulte de lettres de ce dernier, expédiées le 16 décembre 191G de Tir'?, que Rasmussen et Koch ont réussi au cours de l'été de la même année, à dresser la carte complète de la baie. D'autre part, l'expédition s'est livrée à des recherches archéologiques dans d'anciennes colonies d'Esquimaux, qui ont. mené à. des découvertes intéressantes. Les collections réHnies par les explorateurs iront au Musée de l'Etat. Le docteur Frenchen a épousé une femme esquimau, avec laquelle il s'est installé à l'européenne, tandis que le chef de l'expédition a vécu entièrement à la façon des Esquimaux. Pendant l'automne de 1916, Rasmussen a entrepris un voyage de 900 kilomètres en traîneaux, vers le sud, pour aller prendre à Tasiusak, près d'Uperndvik, le courrier d'Europe, qui a apporté aux explorateurs les nouvelles de la guerre jusqu'au lr juin 1916. En octobre, la température était déjà tombée à une moyenne de 20 à 30 deg:és au-dessous ds zéro; le 19 octobre, commença la nuit polaire. Les lettres de M. Wulff contiennent aussi le programme commun élaboré par les explorateurs pour 1917. Us avaient l'intention de partir en mars 1917, au moyen de six traîneaux, de Thtrle à Peary-land, comptant arriver le ir avril à Etah, au Sont de Smith, pour partir de là pour la côte du nord et du nord-est du tiroenland. — 178,000 marks pour une collection de timbres-poste. — Le » Berliner Tageblatt » annonce qu'une importante collection de tim-bres-poste, qui a été vendue dernièrement à Berlin, a atteint le Drix de 178,000 marks. Voici quelques prix qui furent payés pour certains timbres de cette collection : Bergedorf, 1/2 Sch. noir-lilas, 2,190 M.; Bergedorf, 1 1/2 Sch. jaune, 1,015 M.; Mecklembourg Schwe-rin, 4,4 Sch rouge, 1,215 M.; Oldenbourg, 1/8 Groxchen noir sur vert, 2,500 M.; Saxe (ls50) 3 Pfennig routre. 1,880 M.; Roumanie (-.858), 54 para, 2,125 M.; Suisse, 2 1/2 Rappen rouge et bleu, 1,010 M.; Suisse (Zurich). 4 Rappen noir, 1,100 M., et Suède 1872 (mal-venu) 1,410 marks. Du 24. — La nomination de M. Paul Hy-mans en qualité de ministre des Affaires Economiques de Belgique est imminente. M. Van Langenhove, secrétaire de l'Institut Sol-vay, deviendrait chef du cabinet du nouveau ministre, et M. Hubert, professeur à l'Université de Louvain, secrétaire général. Du 26. — Immense incendie dans les dépôt» de farine du Comité National. — Un î sinistre vient d'atteindre la population de I l'agglomération bruxelloise. La nuit de lundi à mardi, vers 2 heures du j matin, le feu a éclaté dans les dépôts que ie I Comité National de Secours et d'Alimentation a installés dans les hangars de l'avenue du Port. Pendant plusieurs hein es l'incendie a Tait rage. L'incendie a éclaté dans le magasin central du bassin Vergote, avenue du Port. Comment l'incendie s'est-il produit ? On l'ignore. L'alarme fut donnée par les veilleurs, et quelques minutes après les pompiers de tous les postes de Bruxelles accouraient sur les lieux avec leur matériel, et l'attaque du leti commença de tous les côtés. Le feu prenait bientôt une grande extension. Les tours des églises de Schaarbeek étaient éclairées comme en plein jour. Les pompiers avaient de la peine, à se maintenir, tellement la chaleur était grande. Los plaques en fer galvanisé qui formaient les parrois du hangar étaient toutes rouges. Vers 5 hsures du matin, l'incendie diminua d'intensité, mais les pompiers continuèrent toujours à arroser les décombres. Le» dégâts sont très élevés. HET VOLK Du 22. — Suisse. — Arrivée de médecins belges. — Liste des médecins et pharmaciens beiges arrivés d'Allemagne en Suisse : M. le médecin en chef Povis ; M. le pharmacien en chef Godfried. MM. les médecins et pharmaciens Schokert, Petit, Thomas, Simon; Boever, VanEspen, Delvieillemaison, Houoré; Declerfayt; Duchâ-teau, Destexhe, Renaud,Sandront, Franck,De-wijngaard, Francart, Breda, Franssen,Chère, Piette, Guffens, Muller.Desclée,Sc'noonbroodt, Van Boechel, Salmin, Auvray, Namèche, Amilla, Lebleu, Fragnart, Delcour, Lefèvre •et l'aumônier Delecluse. MM Konings et Delille. — Suède. — Les Elections. — Stockholm, 20 septembre. Les. élections ont eu pour résultat que 12 sièges des conservateurs ont passé au parti de la gauche. De ce fait, le parti conservateur est quelque peu affaibli, mais eneore assez puissant. Alfred Dupureux La mort prématurée du docteur Alfred Dupureux a profondément impressionné nos concitoyens. On le savait souffrant, mais, dans tous les milieux où il dépensait sa féconde énergie, on comptait que, durant de longues années encore, sa robuste constitution résisterait aux atteintes du mal qui le minait et auquel il vient, hélas, de succomber à cinquante-neuf ans, en pleine vigueur intellectuelle ! Déjà, au cours de ses études universitaires, entamées à Grand en 1876, se manifestèrent chez lui l'intense besoin d'activité et l'esprit de généreuse initiative qui caractérisèrent toute sa vie. On le compte parmi les fondateurs de la Société libérale des étudiants en médecine et du Cercle littéraire des Etudiants. Il fut appelé par ses condisciples à la présidence de ; la Société générale des Etudiants de Gand et à la présidence de la Fédération des Sociétés libérales d'Etudiants. En 1881-1, il conquit avec distinction le diplôme de docteur en médecine. Désirants® spécialiser dans l'étude des maladies des enfants, il travaillaensuite à la clinique du docteur Henriette, à Bruxelles. Il s'établit à Gand, où s,: carrière médica'e : a été des «deux remplies. Il fut successive-; ment médecin des pauvres, médecin du Bond { Moyson pendant quinze ans, et médecin des | écoles communales. j Iicollaboia à un grand nombre de revues j médicales, suivit, en qualité de délégué de ï Sociétés savantes, la plupart des congrès de ! médecine, de psychiatrie et de médecine pro-j l'essionnelle tenus en Belgique ou à l'ét'an-j ger, et participa d'une façon brillante à leurs j délibérations. ; C'est ainsi qu'il fut l'auteur de mémoires j pleins d'intérêt sur la pédiatrie, l'hygiène et ! les unions médicales professionnelles. Ses j travaux sur les assurances infantiles lui valurent le titre d'Officier d.; l'instruction publique eu France. Au congrès de neurologie et de psychiatrie tenu à Gaijd en 1913, il donna communication d'un remarquable rapport sur " l'éducation et, la psychologie des anormaux en Belgique. » Membre titulaire de la Société de médeeins de Gand, de la Société royale de médecine publique et de topographie médicale de Belgique, membre de la Société de pédologie et de pédiatrie, membre du Comité de la Ligue nationale contre la tuberculose et président de l'Union médicale gantoise, il occupa dans ces diverses associations un rang distingué. A dater de 1S98, le Conseil communal l'ap-pella à siéger au sein de la Commission médicale locale. Lorsque, en 1904, fut créée à Gand l'école d'enseignement spécial pour enfants arriérés, l'Administration communale lui confia la direction médicale de cet établissement. Enfin, en 1903, il fut nommé, sans compétition, chef dij. service médical des écoles officielles de Gand. Son activité ne se renferma pas dans les limites de sa profession. Epris de justice, il s'intéressa vivement aux luttes de la politique. Il collabora pendant près de trente ans au Journal de Gand, pour y défendre la cause démocratique avec la verve qui le distinguait Il fut parmi les fondateurs du Cercle libéral wallon et du Cercle libéral progressiste ia l'arrondissement de Gand-Eecloo et présida ce dernier de 1898 à 1904. Toujours prêt, quand ses amis faisaient appel à son dévouement, à porter la drapeau du parti auquel l'attachaient de très fortes convictions, il accepta à diverses reprises d'être le candidat du Cercle progressiste aux élections et fut élu conseiller communal t uppléant en 1907. Au cœur généreux, il accorda son concours désintéressé à toutes les oeuvres dé charité et d'enseignement qui sollicitèrent sou appui. Il fut pendant vingt-cinq ans visiteur des pauvres de la Société «Les S ans nom». L'At.hénée de Jeunes filles le comptait parmi ses administrateurs depuis sa fondation. Ses convictions philosophiques faisaient de lui un adepte aussi ferme qi:; tolérant de la libre pensée. Aussi fut-il parmi les fondateurs de la « Libre pensée gantoise ». Il remplit la charge de Vénérable de la Loge La Liberté et de membre du Grand Orient de Belgique. Une autre part de sa vie fut réservée aux Beaux-Arts, dont le etilte le passionnait. Pendant de longues années, il fit, dans nos colonnes, l'analyse et la critique des salons de peinture; ses chroniques dénotaient l'esprit i d'observation, l'éclectisme et la bienveillance qui lui étaient propres. Le Conseil communal le nomma membre du Conseil de surveillance du Musée des Beaux-Arts et du Comité du Musée d'Archéologie. J Ce travailleur aux multiples et vaillantes | initiatives était un modeste, qui no visait i qu'à se rendre utile aux autres dans tous les domaines où ses capacités lui permettaient d'apporter une assistance efficace. Les innombrables gerbes et couronnes sous lesquelles disparaissait lundi le char qui l'a conduit au champ du repos, envoyées par les Associations en faveur desquelles il a prodigué son temps et ses peines, témoignaient des vives sympathies dont il était entouré. Même ses adversaires politiques les plus décidés ne lui ménageaient pas une sincère estime et se plaisaient à attester sa loyauté et sa haute probité. Son obligeance, aussi discrète que spontanée, était proverbiale. Envers ceux qu'il honorait de son amitié, son dévouement était sans limite. Très spirituel et émaillant sa conversation comme ses écrits de pointes d'humour du meilleur aloi, Alfred Dupureux évitait avec grand soin de blesser, voire d'égrati^ner ceux qui ne partageaient pas ses avis. C'est une belle existence qui vient de s'éteindre. Elle a été dominée tout entière par la sereine bonté qui formait le fond du caractère de Dupureux et que n'altérèrent ni l'inébranlable fermeté de ses convictions, ni la combativité toujours éveillée qu'il mettait au service de celles-ci. En rendant ce dernier hommage à l'ami profondément regretté que nous avons perdu, nous nous sentons impuissant à donner même une pâle expression des sentiments douloureux que la nouvelle de sa mort a provoqués parmi ceux qui ont pu juger et apprécier de près cette vie si bien remplie. Le souvenir d'Alfred Dupureux ne s'effacera jamais de leur mémoire. Quelques Services iu Comité arbain de Secours et d'Aiimentatioa vu Le service des Boulangeries On sait que, dès le premier hiver d» la guerre, on introduisit le rationnement du pain au moyen de bons de 250 grammes, et plus tard de 250 gr. et d'un kg. Mais ce système, qui donn* lieu à des fraudes de toute nature, fut aboli après quelque temps et l'on se mit à classer la population par boulangeries. A cet effet, on distribua des billets sur lesquels chaque ménage devait renseigner le boulanger chez qui il désirait acheter son pain; d'après ces renseignements, furent faites les listes de la clientèle de chaque boulangerie. Ces listes subissant évidemment des modifi-catiois continuelles par suite du mouvement de 1* population, de -l'usage du pain blanc pour malades, des biscottes pour enfants, du changement dans le choix du boulanger par les familles, etc. Ces modifications sont portées à la connaissance des boulangers par des listes complémentaires portant l'indication des motifs Le boulanger est tenu de servir la ration de pain à^ toute personne mentionnée sur les listes. Les bateliers, qui constituent une clientèle très irrégulière, sont servis sur présentation des bons spéciaux dont nous avons parlé dans notre article au sujet des cartes de ménage ; il en est de même pour les personnes qui séjournent moins d'une semaine en ville ou qui arrivent au milieu de la semaine. La quantité de farine assignée aux boulangers est proportionnée au nombre de rations qu'ils ont à remettre d'après les listes en voyées. La distribution ds la farine est répartie sur toute la semaine. Journellement une série de boulangers retirent tours factures qu'ils peuvent payer le jour même à la Banque de Gand; le lendemain du jour du paiement, ils enlèvent leur farine qui ne leur est remiss au moulin que sur présentation du bon et do la facture acquittée. Les boulangers reçoivent tous autant que possible la même farine ; toutefois les farines dépendant des arrivages des blés, dont la nature est très variable, il peut, arriver à certains moments que les farines délivrées aux boulangers diffèrent ; cela se présente surtout dans la période de transition entre l'ancienne et la nouvelle récolte, période pendant laquelle le Comité n'accepte d'ailleurs pas les demandes de changement de boulanger motivées par la qualité du pain. Des pains blancs sont accordés aux malades en remplacement du pain gris à la suite d'une décision de la Commission médicale locale. Us sont envoyés directement aux différents bureaux de vente par un boulanger à qui on en a confié la cuisson à la suite d'une adjudication publique. Ce boulanger reçoit tous les samedis soirs, et pour la semaine suivante,une commande mentionnant les quantités à livrer aux différents bureaux de vente et établies d'après le nombre de cartes spéciales distribuées pendant la semaine. Comme la commande est passée pour toute uns semaine et que la liste des boulangers est clôturée le vendredi, on ne peut évidemment commencer la distribution de pain blanc qu'à partir du lundi. Un classement particulier évite tous les doubles emplois et les abus dans l'usage de ce ravitaillement spécial accordé aux malades. Il en est de même pour les biscottes remises au lieu de pain aux enfants de moins de 10 ans. La cuisson de ce» biscuits a été également confiée à des boulangers spéciaux à la suite d'une adjudication publique. Quant à la cuisson des petits pains destiné» aux écoliers de la ville et dss faubourgs, elle est faite par un certain nombre de boulangers, également désignés par une adjudicatton publique. Jusqu'au 1 septembre, le service était assuré par trois boulangers; depuis cette date, leur nombre a été porté à sept. Un règlement, devenu de jour en jour plus sévère dans l'intérêt général du public et à la suite de nombreux abus, doit être strictement observé par les intéressés : il est notamment défendu aux boulangers de détenir de la farine autre que celle qui leur est fournie par le Comité, d'être en possession de tarais ou autres appareils pouvant servir à la falsification du pain; le poids, le prix de vente, le rendement du pain, les heures de travail sont exactement fixés ; la vente ou la fabrication d'autres produits est défendue, etc. Des pénalités plus ou moins sévères, comme exclusion définitive ou amendes, sont prononcées par le Comité suivant la gravité des cas. Un service complet de contrôle a été organisé pour surveiller la stricte observation de ces prescriptions. Le Comité dresse des fiches mentionnant la quantité de la farine remise à chaque boulanger selon ses besoins; celui-ci en reçoit une copie pour son contrôle personnel. Une fiche spéciale, composée de la même façon, existe pour la clientèle extraordinaire, bateliers, voyageurs, etc. Tous les instituts qui cuisent leur pain eux-mêmes sont traités comme les boulangers et reçoivent une fiche spéciale pour le pain blanc. Un service d'inspection, composé de huit inspecteurs et complètement indépendant de JPMIM———————MB—H——CM——KW Feuilleton du Journal de Gand 293 Le Comte DE M ONT F.HRi.QTO ■ va b n g 3 ^ PAR ALEXANDRE DUMAS — Par qui ? — Par le garçon pharmacien qui est venu avec moi. — Buvez. — Impossible, docteur, il est trop tard ; j'ai la gorge qui se serre ; j'étouffe ! Oh ! mon cœur ! Oh ! ma tête... Oh ! quel enfer... Est-ce que je vais souff rir longtemps comme cela ? — Non, non, mon ami, dit le docteur, bientôt vous ne souffrirez plus. — Ah ! je vous comprends ! s'écria le malheureux ; mon Dieu ! prenez pitié de moi ! Et, jetant un cri, il tomba renversé en arrière, comme s'il eût été foudroyé. D'Avrigny posa une main sur son cœur, approcha une glace de ses lèvres. — Eh bien ? demanda Villefort. — Allez dire à la cuisine que l'on m'apporte bien vite du sirop de violettes. Villefort descendit à l'instant même. — Ne vous effrayez pas, monsieur Noirtier, dit d'Avrigny, j'emporte le malade dans une autre chambre pour le saigner ; en vérité, ces sortes d'attaques sont un affreux spectacle à voir. Et prenant Barrois par-dessous les bras, il le traîua dans une chambre voisine ; mais presque aussitôt il rentra chez Noirtier pour prendre le reste de la limonade. Noirtier fermait l'œil droit. — Valentine, n'est-ce pas ? vous voulez Valentine ? Je vais dire qu'on vous l'envoie. — Villefort remontait ; d'Avrigny le rencontra dans le corridor. — Eh bien ? demanda-t-il — Venez, dit d'Avrigny. Et il l'emmena dans la chambre. — Toujours évanoui ? demanda le procureur du roi. — Il.est mort. Villefort recula de trois pas, joignit les mains au-dessus de sa tête et avec une commisération non équivoque : — Mort si promptement! dit-il en regardant 1e cadavre. — Oui, bien promptement, n'est-ce pas ? dit d'Avrigny ; mais cela ne doit pas vous étonner: M. et madame de Saint-Méran sont morts tout aussi promptement. Oh! l'on meurt vite dans votre maison, monsieur de Villefort. — Quoi! s'écria le magistrat avec un accent d'horreur et de consternation, vous en revenez à cette terrible idée ! — Toujours, Monsieur, toujours ! dit d'Avrigny avec solennité, car elle ne m'a pas quitté un instant ; et p jur que vous soyez bien convaicu que je ne me trompe pas cette lois, écoutez bien, monsieur de Villefort. Villefort tremblait convulsivement. — Il y a un poison qui tue sans presque laisser de trace. Ce poison, je le connais bien, je l'ai, étudié dans tous les accidents qu'il amène, dans tous les phénomènes qu'il produit. Ce poison, je l'ai reconnu tout à l'heure chez le pauvre Barrois, comme je l'avais reconnu chez madame de Saint-Méran. Ce poison, il y a une manière de reconnaître sa présence: il rétablit la couleur bleue du papier de tournesol rougi par un acide, et il teint en vert le sirop de violettes. Nous n'avons pas de | papier de tournesol ; mais, tenez, voilà qu'on \ apporte le sirop de violettes que j'ai demandé. ; En effet, on entendait des pas dans le cor-j ridor; le docteur entre-bâilla la porte, prit des mains de la femme de chambre un vase au fond duquel il y avait deux ou trois cuillerées de sirop, et referma la porte. Regardez, dit—il au procureur du roi, dont le cœur battait si fort qu'on eût pu l'entendre, voici dans cette tasse du sirop de violettes, et dans cette carafe le reste de la limonade dont M. Noirtier et Barrois ont bu une partie. Si la limonade est pure et inoffensive, le sirop va garder sa couleur; si la limonade est empoisonnée, le sirop va devenir vert. Regardez ! Le docteur versa lentement quelques gouttes de limonade de la carafe dans la tasse, et l'on vit à l'instant même un nuage se former au fond de la tasse ; ce nuage prit d'abord une nuance bleue; puis du saphir il passa à l'opale, et de l'opale à l'émeraude. Arrivé à cette dernière couleur, il s'y fixa, pour ainsi dire ; l'expérience ne laissait aucun doute. — Le malheureeux Barrois a été empoisonné avec de la fausse augusture et de la noix de Saint-Ignace, dit d'Avrigny; maintenant j'en répondrais devant les hommes et I devant Dieu. Villefort ne dit rien, lui, mais il leva les ; bras au ciel, ouvrit des yeux hagards, et j tomba foudroyé sur un fauteuil. III l'accusation M. d'Avrigny eut bientôt rappelé à lui le magistrat, qui semblait un second cadavre dans cette chambre funèbre. — Oh! la mort est dans ma maison! s'écria Villefort. — Dites le crime, répondit le docteur. — Monsieur d'Avrigny! s'éeria Villefort, je ne puis vous exprimer tout ce qui se passe en moi en ce moment : c'est de l'effroi, c'est de la douleur, c'est de la folie. — Oui, dit M. d'Avrigny avec un calme imposant : mais je crois qu'il est temps que nous agissions ; je crois qu'il est temps que nous opposions une digue à ce torrent de mortalité. Quant à moi, je ne me sens point capable de porter plus longtemps de pareils : secrets, sans espoir d'en faire bientôt sortir la vengeance pour la société et les victimes. Villefort jeta autour de lui un sombre regard. — Dans ma maison! murmura-t-il ! Dans ' ma maison ! | — Voyons, magistrat, dit d'Avrigny, soyez I

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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