Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 03 September. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/c53dz06c19/
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Vendredi \\ septembre 10la a——— E: cenlimes le numéro ——■(■■MMiinaÊmmmttKmaÊmm—mÊmmaÊÊi—BamaBmmiKaÊÊmmÊ^ÊimmiÊfma 59me année — N° 246 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : H fr. par an ; \ fr. pour six mois ; Si fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3, K.TJiG IDE FLAWL-RE, 3, GAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. la. <;f i:it he Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin lr septembre (midi). — La situation est inchangée. Communiqués officiels français Paris, 31 août (après-midi), — Notre artillerie a poursuivi, au cours de la nuit, sans incidents notables, so.i action continue contre les tranchées, les abris et les cantonnements ennemis. Paris, 31 août (soir). — Actions d'artillerie assez vives en Belgique sur le front Steen-straete-Het Sas et en Artois entre Neuville et Atras. L'ennemi a lancé sur la ville d'Arras quelques obus de gros calibre. La canonnade a élé également assez violente en Wcevre septentrionale, ainsi qu'en forêt d'Aprement et au nord île Flirey. Sur !e front oriental Communiqué officiel allemand Groupe d'armée da général feldmaréchal von Hindenburg. A l'est du Njemen les combats suivent leur cours. Au front oues. de Grodno nos troupes se trouvent devant les lignes extérieures du fort. Entre Odelsk, à l'est de Sokoika et le Riclowieska-Forst, la poursuite continue. Groupe d'armée du général feldmaréchal p.ince Léopold de Bavière. Le cours supfc rieur du Narew est franchi. Au nord de Pru-zana, l'ennemi est refoulé au-delà du territoire marécageux. Grcjpe d'armée du général feldmaréchal von Mackenssri. La poursuite suit son cours. Là où l'ennemi prit position il fut culbuté Les troupes du généra! comte Bothmer ont prio d'assaut, malgré une résistance acharnée de l'ennemi, la hauteur de la rive est de la Strypa à l'est et au nord de Zbo-row. L'arrêt momentané provoqué par les contre-attaques russes a cessé après les avoir repoussées. Le chicre des prisonniers fait au mois d'août par les troupes allemandes sur les théâtres de la guerre de l'est et du sud-est et du matériel de guerre capturés atteint plus d; 2,000'officiers et 296,889 hommes prisonniers environ 2,2C0 canons et plus de 560 mitrailleuses. De ce butin il y a à attribuer à Kowno environ 50,000 prisonniers et 827 canons ; à Nowo-Georgiersk environ 90,000 prisonniers (dint 15 généraux et plus de 1,000 autres officiers^ 1,200 canons et 150 mitrailleuses. Le dénombrement des canons et des mitrailleuses n'est toutefois pas encore terminé celui des mitrailleuses à Kowno n'a pas encore commencé. Le total des chiffres donnés augmentera donc encore • sensiblement. Les provisions en munitions, vivres et avoine, dans les deux forteresses, ne peuvent pas encore être déterminées. Le nombre de prisonniers qui ont été faits ■par les troupes allemandes et austro-hongroises den'iis le 2 mai, donc depuis le début de la campagne du printemps, a dépassé le million.Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 31 août 1915. Les troupes ennemies rencontrées au nord et au nord-est de Luck ont été repoussées hier, au cours de combats acharnés, dans la direction du sud. L'ennemi laissa en nos mains 12 officiers, plus de 1,500 hommes, cinq mitrailleuses, deux trains, cinq locomotives ît un nombreux matériel. De même près de Swiniucny, Gorochow, Razischow et Turpe, nos troupes ont contraint les Russes à continuer leur retraite. Avec leur vaillance habituelle, des régiments d'une division d'armée Je Pesth ont pris d'assaut une ligne fortement retranchée dans le secteur au sud de Razischow. A la Strypa on s'est disputé le passage du cours d'eau; à cette occasion les Russes ont arrêté, à quelques endroits, notre poursuite, par de violentes contre-atta-ques.Rien de neuf au Dnjestr ni à la frontière de Bessarabie. Nos troupes qui combattent au nord de Kobrin ont avancé jusque Prus-zany, au Muchawiec supérieur. Communiqué officiel russe Pétrograde, 30 août. — Aux positions à l'ouest de Friedrichsstadt les combats au cours des journées des 28 et 29 août ont continué avec le même acharnement. Développant leurs opérations, les Allemands attaquèrent simultanément nos troupes dans la région du secteur du chemin de fer Grossekau-Neuhut et le village de Birs-haleu. Dans la direction de Dûnaberg, pas de changements essentiels. Sur quelques points nos troupes ont passé à l'offensive le 28 août. Dans la direction de Wilna, les combats continuent sur à peu près le même front. L'ennemi qui avait passé la rive droite du Njemen, dans la région d'Otta, a essayé d'avancer le 29 août dans la direction d'Orang. Sur le restant du front, le long du cours moyen de Njemen et vers le sud jusqu'au cours du Pripjel nos1 armées, couvertes par des arrière-gardes, ont continué leur retraite. Celles-ci ont repoussé le 28 août une série d'attaques allemandes dans la région de Lipsk. Plus loin au sud des arrière-gardes on! arrêté l'offensive acl'arnée de forces considérables ennemies à l'ouest de la ligne Pruscliany-Gorodelz .Après avoir groupé à nouveau ses troupes dans la rég'on de Wladimir-Wolynskij, il continua dans la nuit au 29 août son offensive avec des forces considérables, dans la direction de Wladimir-Wolynskij vers Lusk. Au nord de cet endroit des combats se sont développés sur les deux rives de la Styra. Sur le front italo-autrichien Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 31 août 1915. Hier encore, il n'y a point eu de combats ^'importance au front sud-occidental. Deux îiïaques ennemies ont été repoussées près ie San Msrtino, puis une autre à la partie id de la tête de pont de Tolmeyn et à notre -osition dans la vallée de Flitsch. En Chine Inondations La « Russkoie Slovo » annonce que de. ;ravcs inondations ont lieu .en Chine. .)'après le commandant de l'escadre américaine en Asie Orientale, il v aurait déjà plus de 1C.C00 victimes. Le service de sauvetage 'est organisé le mieux possible. Tout l'ouest •de Canton est sous eau. Les canots flottent car dessus les toits des maisons. En outre, le choléra règne dans cette ville, faiant parfois 50 victimes par jour. Un immense incendie allumé par des pirates a réduit 1900 maisons en cendres. Les pertes, les ruines sont incalculables. Le ravitaillement de la Belg-ique On lit dans les journaux bruxellois: « Le Comité national de secours et d'alimentation, sous la présidence des ministres d'Espagne, des Etats-Unis et des Pays-Bas, a reçu l'assurance du gouvernement allemand que la récolte de cette année servira entièrement au ravitaillement de la popula-- tion belge. Dans ces conditions, le Comi:é national, d'accord avec le Comité américain, peut prendre les mesures nécessaires pour assurer les vivres à la population. « Le Comité national nous prie, d'ailleurs, d'annoncer que, à la suite des mesures qu'il a prises, le prix du pain sera abaissé, dans très peu de temps, de 48 à 45 centimes. » Un nouvel explosif dans les tranchées Le génie français utilise, parait-il, depuis quelque temps le carbure de calcium comme explosif dans les tranchées. Le carbure est préalablement granulé, puis chargé dans une cartouche préparée de la façon suivante : Sur le fond repose la charge de carbure et, au-dessus, séparée par une membrane isolante, la charge d'eau, puis.-entn, une partie évidée, où l'on place une amorce électrique: Sur le côté de la cartouche se trouve une tige de fer formant percuteur et destinée à crever la membrane. Le trou de mine achevé, on place la cartouche ,on frappe le percuteur pour crever la membrane et on bourre ; au bout de cinq minutes, le dégagement d'acétylène ayant eu le temps de se produire, on fait détonner l'amorce . L'explosion a lieu, mais au lieu d'effet éclatant, il y a simplement soufflure; la partie rocheuse n'est pas. émiettée et les soldats peuvent l'abattre ensuite en gros morceaux, au pic ou à la pointerolle .La charge moyenne est de 50 grammes de carbure. Ce système présente beaucoup moins de chances d'accidents que les systèmes d'explosifs employés jusqu'ici et de plus, il permet d'utiliser de gros blocs pour la consolidation des tranchées. Le record de la hauteur I.s « Times » dit que A4. H. G. I-îawKer vient de battre le record anglais de la hauteur pour pilote seul. Sa performance a dépassé de 3.0C0 pieds le précédent record. La constatation en fut oftciellsment faite par l'Aéro-Club Royal, qui enregistra que la hauteur atfteinte par M. Hawker, sur biplan Sopwith, à Hendon, s'élevait à 18.393 pieds (6.131 mètres). Le record précédent, accompli à East-church, le 11 mars 1914, sur un monoplan Blériot, par le lieutenant F. E. Briggs, actuellement prisonnier en Allemagne, était de 14.920 pieds. Dhponiqjye Oarstoise COMMISSIONS du Conseil communal. — La Commission de l'Instruction publique se réunira le vendredi 3 septembre à 6 heures du soir, à l'Hôtel de Ville. Ordre du Jour: Ecoles communales; places d'institutrices; nominations. Ecoles gardienres : o) Places d'institutrices ; nominations; 6) Transfert de classes gardiennes de l'école rue de la Chèvre à l'école chaussée de Tronchiennes. ŒUVRE communale de secours. — Dons. — 45' liste. — Ouvriers du Service de l'électricité, 20,50 fr. Aidez les malheureux, 340 fr. Les sapeurs pompiers (33= don), 105,75 fr. M. Melsen, 5 fr. Fonctionnaires et employés de l'Administration centrale des Hospices civils (11e don), 115 fr. Personnel du Service de nettoiement (50- don), 51,20 fr. Anonyme 15 fr. Ouvriers service de l'électrici'é (50l' don), 19 fr. Aidez les malheureux, 170 fr. M. Melsen, 5 fr M. Verlinden, Sénateur suppléant, 1000 fr. Madame Logtenburg, par entremise de M. Ver-schraegen, 5 fr. Régie Service des Ecoles, 20,30 fr. Ouvriers Service du Nettoiement (511 don), 52,57 fr. Corps des Sapeurs-pompiers (34' don), 105,75 fr. Ouvriers service de l'électricité (5L don), 20,50 fr. Aidez les malheureux, 140 fr. M. Bauwens, 5 fr. Multatulikring, représentation de « De Opgaande Zon », 25 fr. M. H. Story, 10 fr. M. Bauwens, 5 fr. Les dons sont reçus au Secrétariat de l'Œuvre, Marché aux Poulets, 7. T heêctre Rue des Champs Du vendredi 3 au jeudi 9 inclus Le Grand Succès I.K t «Kt'it lil.lvi: Drame en 4 actes de Pasquali, de Turin , (830) DANS L'INDUSTRIE LINIÈRE. — Depuis le 5 août la situation s'est modifiée. Voici, d'après le «Vooruit», le tableau du nombre d'heures de travail par semaine dans les différente-; filatures de llfre - Firmes Heures de Nombre d'ouvriers travail et ouvrières La Lys 17 3000 La Linière Gantoise 17 2800 La Liève 10 1575 St-Sauveur 12 950 Feyerick 12 700 Linière des Flandres 10 700 Petite Lys 17 675 Vanderbulcke 12 150 Tollenaere-Fiévé 16 100 Jules Grenier 16 100 Linière St-Pierre 18 100 Manila 24 100 UnioM Linière 12 400 Nouv. Lin. du Canal 24 275 Rey, Ledeberg 12 150 Total: 11.775 Le nombre total des ouvriers de cette industrie étant de 14.000, il n'y a donc guère que 2.000 chômeurs complets 11 faudrait d'ailleurs encore déduire de ce nombre les ouvriers et ouvrières des magasins, blanchisseries, ete... au nombre d'environ 700. On peut donc dire que 12.500 ouvriers sur 14.000 travaillent de 12 à 24 heures par semaine. Le Vinaigre Voici la saison des cornichons ; si nous parlions un peu du vinaigre ? Le vinaigre est le résultat de la fermentation acétique de l'alcool aqueux, de même que celui-ci provient de la fermentation du sucre. Tout liquide alcoolique, vin, bière, cidre,peut donner du vinaigre plus ou moins potable. C'est un petit organisme, le mycoderma acéti, qui effectue, avec le concours de l'oxygène de l'air, la transformation de l'alcool en vinaigre ; mais son action est purement passive et il peut être remplacé par des corps inertes, tels que la mousse de platine, par exemple. Toujours est-il que la fabrication industrielle du vinaigre ne peut se passer de cet auxiliaire organisé, et il joue dans les vinai-greries un rôle aussi important que la levure de bière dans les brasseries. On l'appelle fleur de vinaigre et M. Pasteur a déclaré l'avoir rencontré chaque fois que le vin s'ai-grisait au contact de l'air. La composition du vinaigre esf fort complexe. 11 contient d'abord beaucoup d'eau. 5 à 9 % d'acide acétique,et une collectidn de sels variés provenant du liquide alcoolique qui a servi à sa fabrication. On y rencontre souvent des matières organiques d'ordres divers, et parfois de petits êtres vivants, les anguillules du vinaigre. Son bouquet particulier provient d'abord de l'acide acétique lui-même, dont l'odeur forte, pénétrante et caractéristique le goût piquant et acide, donnent au vinaigre les propriétés d'un condiment incomparable. L'éther acétique s'y trouve aussi en quan-ué notable et contribue, par son parfum suave et légèrement aromatique, à donner au vinaigre son arôme particulier. L'acide acétique pur, connu dans le com merce sous le nom d'acide acétique cristal-lisable, est un violent caustique, brûlant comme le vitriol. Son action, fortement atténuée dans le vfnaigre par 93 % d'eau environ, est encore fort sensible, et les inconvénients de l'abus du vinaigre sont bien connus .du public. Comme son nom l'indique, le vinaigre provenait anciennement de vin aigri par la fermentation acétique ; mais la consommation croissante des vins, la disparition de certains vignobles, relèguent au second plan des industries du raisin la fabrication du vinaigre et, comme nous le verrons plus loin, ont été la cause des nombreuses falsifiça-iions qui atteignent ce produit alimentaire. Le vinaigre de vin est le seul digne du nom. Il contient, semble-t-il l'acide acétique à un état tout particulier, combiné si intimement avec les sels variés du flegme que son action acide et irritante est pour ainsi dire annihilée. On le fabrique en laissant couler,divisé en gouttelettes, le vin sur des copeaux de hêtre, puis en le laissant au contact de l'air. A défaut de vin, le vinaigre de pommes n'est pas sans valeur, et beaucoup de pauvres gens n'ont pour faire leur salade que le vinaigre de bière que certains brasseurs fabriquent avec leurs bières avariées. Je parle, bien entendu, des vinaigres purs, car sur le chapitre des falsifications, que nous effleurerons tantôt, il y a long à dire. Du reste, tout dépend des goûts, et l'on voit les gens riches payer plus cher que le bon vinaigre d'Orléans le pure malt vinaigar que l'un ou l'autre fabricant anglais exporte dans de belles bouteilles et qui n'est au fond qu'un vinaigre de bière, ou de grains, comme on voudra. Le vinaigre de grains renferme souvent des acides provenant de l'alcool amylique ou d'autres alcools supérieurs, acides qui ne sont pas sans danger pour l'estomac du consommateur.A tous ceux qui trouvent que l'argent économisé au détriment de la santé se place toujours mal, je dirai: n'employez que le vinaigre de vin pur et sans coupage d'aucune sorte. La seule difficulté est de Se le procurer, même en y mettant le prix. Quelques indications sur lés falsifications du vinaigre ne seront donc pas sans intérêt. Les adultérations que l'on fait subir à ce produit sont de deux espèces : 1" On y ajoute des aromates: poivre, py-rèthre, etc., pour en augmenter le piquant. 2" On y mêle des acides inorganiques ou autres pour remplacer l'acide acétique absent.Sans avoir recours à aucun moyen chimique, on peut assez facilement déceler la présence de ces diverses matières. Au goût, le vinaigre agrémenté de piments variés laisse sur la langue un brûlant spécial que ne possède pas le vinaigre naturel. Prenez un peu de vinaigre dans la bouche, rejetez-le, puis rincez avec une gorgée d'eau. Si le vinaigre est' exempt d'aromates étrangers, le goût a à peu près disparu. Au contraire, s'il reste dans la bouche un piquant de poivre, l'expérience est décisive : le produit a été manipulé. L'addition de l'acide sulfurique, chlorhy-drique, ou pyroligneux décèle facilement par l'action irritante produite sur les dents. Elles deviennent dures au frottement de la langue. Evaporé à sec, le vinaigre pur ne donne jusqu'à la fin que des vapeurs peu colorées et aromatiques. S'il contient de l'acide sulfurique, il devient siropeux et donne lieu à des vapeurs blanchâtres et suffocantes. Le vinaigre qui contient de l'acide chlor-hydrique ne donne pas cette réaction, mais en approchant des vapeurs dégagées un fla- reuilleton du Journal de Gand 83 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS 11 ramena alors les yeux sur les objets qui l'entouraient plus immédiatement ; il se vit sur le point le plus élevé de l'île, conique, grêle statue de cet immense piédestal ; au-fesous de lui. pas un homme ; autour de lui, pas une barque: rien que la mer azurée qui venait battre la base de l'île et que ce choc éternel brodait d'une frange d'argent. Alors il descendit d'une marche rapide mais cependant pleine de prudence : il craignait fort, en un pareil moment un accident semblable à celui qu'il avait si habilement et si heureusement simulé. Dantès, comme nous l'avons dit, avait refis le contrepied des entailles laissées sur les rochers, et il avait vu que cette ligne conduisait à une espèce de petite crique cachée tomme un bain de nymphe antique; celte crique était assez large à son ouverture el assez profonde à son centre pour qu'un petit bâtiment du genre des spéronares pût y en-irer et y demeurer caché. Alors, en suivant le fil des inductions, ce fil qu'aux mains de l'abbé Faria il avait vu guider L'esprit d'une façon si ingénieuse dans le dédale des probabilités, il songea que le cardinal Spada, dans son intérêt à ne pas être vu, avait abordé à cette crique, y avait caché son petit bâtiment, avait suivi la ligne indiquée par des entailles, et avait, à l'extrémité de cette ligne, enfoui son trésor. C'était cette supposition qui avait ramené Dantès près du rocher circulaire. Seulement cette chose inquiétait Edmond et bouleversait toutes les idées qu'il avait en dynamique : comment avait-on pu sans employer des forces considérables hisser ce rocher, qui pesait peut-êtee cinq ou six milliers, sur l'espèce de base où il reposait ? Tout à coup une idée vint à Dantès. Au lieu de le faire monter, se dit-il, on l'aura fait descendre. Et lui-même s'élança au-dessus du rocher, afin de chercher la place de sa base première. En effet, bientôt il vit qu'une pente légère avait été pratiquée; le rocher avait glissé sur sa base et était venu s'arrêter à l'endroit; un autre rocher, gros comme une pierre de taille ordinaire, lui avait servi de cale; des pierres et des cailloux avaient été soigneusement rajustés pour faire disparaître toute solution de continuité ; cette espèce de petit ouvrage en maçonnerie avait été recouven de terre végétale, l'herbe avait "poussé, la mousse s'y était étendue, quelques semences de myrtes et de ientisques s'y étaient arrêtées, et le vieux rocher semblait soudé au sol. Dantès enleva avec précaution la terre, et reconnut ou crut reconnaître tout cet ingénieux artifice. Alors il se mit à attaquer avec sa pioche cette muraille intermédiaire cimentée par le temps. Après un travail de dix minutes la muraille céda, et un trou à y fourrer le bras fut ouvert. Dantès alla couper l'olivier le plus fort qu'il put trouver, le dégarnit de ses branches, l'introduisit dans le trou et en fit- un levier. Mais le roc était à la fois trop lourd et calé trop solidement par le rocher inférieur, pour qu'une force humaine, fût-ce celle d'Hercule lui-même, pût l'ébranler. Dantès réfléchit alors que c'était cette cale elle-même qu'il fallait attaquer. i Mais par quel moyen ? Dantès jeta les yeux autour de lui comme font les hommes embarrassés, et son regard tomba sur une corne de mouflon pleine de poudre que lui avait laissée son ami Jacopo. Il sourit: l'invention infernale allait faire son œuvre. A l'aide de sa pioche Dantès creusa, entre le rocher supérieur et celui sur lequel i( était posé, un conduit de mine comme ont l'habitude de faire les pionniers, lorsqu'ils veulent épargner au bras de l'homme une trop grande fatigue, puis il le bourra ! de poudre ; puis effilant son mouchoir et le roulant dans le salpêtre, il en fit une mèche. Le feu mis à cette mèche, Dantès s'éloigna.L'explosion ne se fit pas attendre: le rocher supérieur fut en un instant soulevé par l'incalculable force, le rocher inférieur vola en éclats; par la petite ouverture qu'avait d.'abord pratiquée Dantès, s'échappa tout un monde d'insectes frémissants, et une couleuvre énorme, gardien de ce chemin mystérieux, roula sur ses volutes bleuâtres et disparut.Dantès s'approcha : le rocher supérieur, désormais sans appui, inclinait vers l'abîme : i; l'intrépide chercheur en fit le tour, choisit , l'endroit le plus vacillant, appuya son levier dans une de ses arêtes et, pareil à Sisyphe, se roidit de toute sa puissance contre le rocher. Le rocher, déjà ébranlé par la commotion, chancela; Dantès redoubla d'efforts: on eût dit un de ces Titans qui déracinaient des montagnes pour faire la guerre au maître des dieux. Enfin le rocher céda roula, bondit, se précipita et disparut s'engloutissant dans la mer. Il laissait découverte une plaoe circulaire, et mettait au jour un anneau de fer scellé au milieu d'une dalle de forme carrée. Dantès pou:sa un cri de joie et d'étonne-ment : jamais plus magnifique résultat n'avait couronné une première tentative. II voulut continuer: mais ses jambes tremblaient si fort, mais son coeur battait si violemment, mais un nuage si brûlant passait devant ses yeux, qu'il fut forcé de s'arrêter. Ce moment d'hésitation eut la durée de l'éclair. Edmond passa son levier dans l'anneau,leva vigoureusement, et la dalle descellée s'ouvrit, découvrant la pente rapide d'une sorte d'escalier qui allait s'enfonçant dans l'ombre d'une grotte de plus en plus obscure. Un autre se fût précipité, eût poussé des exclamations de joie ; Dantès s'arrêta, pâlit, douta. (A suivre).

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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