Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1918, 13 Dezember. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/q814m93692/
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Vendredi !'{ décembre 1918 lO centimes le numéro (>'2me anr»( . m iue JOURNAL DE GAND ÉICHO I3j£3JfS FJU-A-ÏSriDIFlJË:» ABONNEMEN TS : DEUX FRANCS PAR MOIS RÉDACTION & ADMINISTRATION : G AND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — GAND TCLB^HONE 665 Annonces fr. 0,801a ligne. Réclames (avant les annonces) 1 fï. la ligne. Réclames en Chronique gantoise ou dans le corps du journal 2 fr. la ligne. Informations financières et Réparations judiciaires 2 fr. la ligne. — On traite à forfait pour les annonces souvent répétées. Les idées d'André Gandavus Elles tiennent pn douze pages, — douze petites pages réunies sous une humble couverture de papier vert, — qui se vendent chez les libraires et marchands de journaux pour la modique somme de vingt-cinq centimes, — le prix d'un programme de cinéma. Mais, sous leur humble aspect, elles cachent une puissance redoutable, et elles enferment, en leur exiguité, la quintessence d'une expérience séculaire et d'une argumentation définitive et collective. André Gandavus, o'est tout le peuple flamand menacé dans ses traditions les plus anciennes et ses intérêts les plus chers, tout le peuple flamand dressé contre la tyrannie flamingante. Dans « Lia question flamande jugée par un Flamand », André Gandavus se fait l'interprète de t®us ceux qui refusent de reprendre, sous un autre nom, l'odieux et barbare joug qu'on leur a imposé pendant quatre ans : joug allemand ou joug flamingant, il n'y a entre les deux qu'une nuance, — et encore serait-elle peut-être en faveur du premier. A la suite de notre grand historien national Pirenne, à la suite de Kurth — qui n'était pas suspect de francophile! —André Gandavus rappelle que depuis le haut moyen-âge le français fut parlé en Flandre concurremment et souvent préférabloment au flamand, et il énumère les raisons qu'eurent nos pères d'en agir ainsi; raisons qui subsistent encore pour nous. Puis il démontre combien est chimérique le dogme de l'égalité des langues, et dénonce la mauvaise foi de ceux qui feignent de confondre ces deux choses : liberté d'emploi et égalité de rang. Notre ami Gandavus fait ressortir les dangers qu'offrirait pour la culture générale et pour l'avenir de la race flamande, la flaman-disation de l'Université ; il prouve, en s'ap-pnyant sur des exemples pris chez nos voisins du Nord, que le flamand n'est pas, ne peut pas être une langue de diffusion. Mais surtout, il pousse le cri d'alarme qui s'échappe aussi du cœur de tous les patriotes : la politique flamingante, c'est l'anéantissement de l'unité nationale, c'est le meurtre de la Patrie ! Après avoir, en termes aussi justes que cinglants défini le caractère du flamingant et du flamingantisme, ce Flamand honnête et sensé prouve qu' « activiste et passiviste », c'est tout un. « En effet, dit-il, si l'on se place sur le terrain des principes, activistes et passivistes sont d'accord ; leur politique se ramène à la fameuse formule «In Vlaanderen Vlaamsch». Au fond les passivistes ne reprochent à leurs frères activistes qu'une chose, c'est leur alliance avec l'occupant. Ils se contentent de dire « ce n'était pas le moment », mais ils ne désavouent aucune mesure prise par leurs frères activistes, quand à la flamandisation du pays flamand. » Se faisant l'écho de milliers de voix flamandes André Gandavus réclame : le bilinguisme des fonctionnaires, le respect des droits légitimes de la langue flamande, l'extension de la culture française en Flandre, la liberté de l'intelligence et de la pensée. Il termine en conviant tous les bons citoyens à lutter pour le maintien de notre édifice national, édifice que les flamingants méditent de renverser. Ecoutons le sage et patriotique appel de Gandavus et rallions-nous à la Ligue Nationale, pour faire la Belgique une, forte et indestructible ! Echos du palais lî décembre. Les dommages de guerre Maintenant que les Chambres ont repris leurs travaux — pour las suspendre d'ailleurs pres-qu'incontinent — et que le gouvernement, par l'organe de M. le ministre Jaspar, a déposé un projet de loi concernant la réparation des dommages résultant des faits de la guerre, il faut espérer que l'on va marcher rondement dans l'examen de cette question urgente, qu'intéresse par surcroit un nombre si considérable de nos malheureux compatriotes. Déjà l'on n'a que trop tardé, et si l'on ne se hâte, bientôt nous verrions s'élever de toutes parts des protestations — de même qu'en France, où s'il faut en croire ce que nous lisons tantôt encore dans les journaux parisiens, on s'impatiente en constatant que l'on n'arrive à une solution rapide et à une formule simple !... Sans connaître à fond l'économie du projet de loi — pour l'étude approfondie duquel il faudra attendre la remise des documents parlementaires —, il est dès ores certain que le gouvernement s'est préoccupé avant tout de simplifier, dans la mesure du possible, la procédure, de supprimer tout ce qui serait de nature à amener des lenteurs et des frais. Il semble qu'on recourra aux procédures simples, expéditives, peu coûteuses qui déjà sont en vigueur devant les justices de paix et les conseils de prud'hommes, avec cette préoccupation constante — à chaque phase de l'existance — d'arriver, si faire se peut, à des arrangements, à des solutions amiables, à des transactions car, comme dit le dicton « mieux vaut un mauvais arrangement qu'un bon procès » ! Un autre principe paraît dès ores admis, c'est la création de juridictions spéciales : tribunaux et Cour de dommages de guerre. Ainsi les juridictions ordinaires pourront continuer à s'occuper de l'expédition normale des affaires courantes, et il n'y aura lieu'de craindre — espérons-le du moins — ni lenteur pour les plaideurs, ni neurasthénies pour leurs juges. Aura-t-on recours, en ce domaine aussi, au juge unique — puisqu'on nous annonce pour bientôt une réforme de l'organisation judiciaire en ce sens ?... Quoiqu'il en soit, que l'on- se hâte c'est l'essentiel, car, en beaucoup de cas, il y a réellement « péril en la demeure ». Tout le monde est dans l'attente de ce qui doit inéluctablement venir, et en attendant l'on espère. Nous ne voyons pas, pour notre part, qu'il puisse intervenir une solution avant le Nouvel-An. Pour qui connaît la procédure parlementaire — avec la prise en considération, le renvoi aux sections, l'examen dans les commissions, le rapport, la discussion, les amendements, sous-amendements, le vote, le tout par chacune des Chambres séparément, ensuite la sanction, la publication et tout le reste, c'est un mythe de croix que l'on puisse aboutir aus»i rapidement. Et cependant il le faudrait absolument. Chez les avocats Le Conseil de l'ordre a déjà tenu plusieurs séances pour connaître des cas de quelques avocats qui ont failli à leur serment en faisant de la propagande activiste, ou en pactisant avec l'ennemi, ou en entretenant avec l'occupant des rapports au moins suspects. Cités à comparaître devant le Conseil, les Van Roy, Alphonse et Robert, Eggen, Jonckx, Plan-quaert, Huybrechts, n'ont pas comparu, ni donné signe de vie jusqu'ores. D'autres ont été entendu en leurs explications, soit par eux-mêmes, soit par l'organe des avocats qui les assistent ; d'aucuns ont même présenté leur défense par écrit. Le Conseil de l'ordre statuera à l'une de ses prochaines séances, et prendra les sanctions nécessaires. X. X. * — «f Au Moniteur Par arrêté royal du 9 décembre 1918, est nommé substitut du procureur du roià Anvers, M. Gielen (M.-J.-C.-C ), juge de paix du canton de Baerle-Duc. * * * Il est institué une commission chargée de préparer un avant-projet de loi sur la régie nationale des chemins de fer de l'Etat belge et réalisant l'autonomie administrative et financière de cette régie. Sont nommés membres de cette commission: MM. Roch Boulvain, ingénieur, à Bruxelles ; Jadot, Jules, ingénieur, président du Comité de direction des chemins de fer secondaires, à Bruxelles ; Philippe, Georges, inspecteur général des chemins de fer du Nord-Belge, à Liège; Van Bogaert, R.-C.-M., ingénieur en chef, directeur d'administration à l'administration des chemins de ter de l'Etat, à Bruxelles ; Vander Kijdt, Hippolyte, ingénieur en chef, directeur de service à l'administration des chemins de fer de l'Etat, professeur à l'Université de Bruxelles, à Bruxelles.M. Jadot, Jules, est nommé président de la commission. Le mandat des membres de la commission est gratuit. Les dépenses occasionnées par le fonctionnement de la commission seront à la charge du département des chemins de fer, marine, postes et télégraphes. L'activisme et les fonctionnaires Voici un questionnaire élaboré par le Collège échevinal d'Anvers et présenté à tous les fonctionnaires des administrations anversoises; il a pour but de mettre le personnel à l'abri d'accusations malveillantes ou prématurées : 1° Êtes-vous un activiste ? 2° Avez-vous signé un manifeste en faveur : a) de l'Université de Gand, b) de la séparation administrative, c) de toute autre question ? 3° Avez-vous pris part à la manifestation du 3 février 1918 (Proclamation de l'autonomie des Flandres) ? 4" Avez-vous souscrit à un manifeste en faveur de René De Clercq ? 5° Avez-vous depuis août 1914 écrit quel-qu'article dans un journal quotidien ou hebdomadaire ? i° Avez-vous fait de la propagande activiste durant l'occupation allemande, et de quelle nature ? ••—•—••«li Echos Union des Officiers et Mécaniciens de la Marine marchande belge Nous apprenons que l'Union des Officiers et Mécaniciens de la Marine.marchande belge, constituée provisoirement à Rotterdam, 60a, Scheepmakershaven, transféra sous peu son siège à Anvers Les capitaines, officiers et mécaniciens désireux d'adhérer à la susdite Union, peuvent s'adresser dés a présent au siège provisoire à Rotterdam. KA „ ... Petites nouvelles — L'archiduc François-Charles Salvator, ! fils aîné de l'archiduc François Salvator 1 d'Autriche, est mort des suites de la grippe, âgé de 26 ans. ' — L'ex-impératrice d'Allemagne est très malade à Amerongen ; elle soufre d'ire maladie de cœur. L'ex-empereur est très inquiet, il a demandé télégrapliiquement son médecin de Berlin — Par suite de la retraite des troupes allemandes de Pleskau, des bandes bolchévistes s'approchent de la région des céréales sans lesquelles Riga est condamné à la famine ; des comgagnies de volontaires s'organisent autour de Riga. En coopération avec les troupes allemandes, elles devront refouler les in- : vasions bolchévistes ; si elles ne peuvent pas tenir. Rig# et la Courlande seront perdus et la Prusse orientale menacée directement, i — Selon le « Leipziger Tageblatt », l'ex-empereur aurait essayé de se suicider. Un membre de sa suite se serait blessé en s'in-: terposant. — Le ministère des Sciences et des Arts met à l'étude une série de dispositions rela- i tives à la situation créée aux universitaires. Des conditions spéciales seront accordées, ' sans doute, quant à la continuation des études et l'octroi des diplômes aux diverses catégories d'étudiants, selon les aptitudes, la ■ nature du préjudice subi et les nécessités du I moment. : — —» Chronique Gantoise 1 LA COMMISSION communale del'instruc-[ tion publique se réunira aujourd'hui à l'Hôtel j de ville. L'ordre du jour porte : Dispositions ■ à prendre vis-à-vis de certains membres du personnel des écoles communales. A L'ORDRE du jour de la Commission communale des Beaux-Arts, qui tient séance aujourd%ui, figure notamment le point suivant : Mesures en vue de la réouverture du ; Grand Théâtre. THÉÂTRE PATHÉ Aujourd'hui et jours suivants : LES SOUVERAINS BELGES A PARIS ■ film arrivé directement par courrier spécial. Vendredi : nouvelles actualités de guerre, transportées par auto Paris-Gand. Les deux i sergents, drame sensationnel avec Cappozzi (marque Pasquali, de Turin). A partir de lundi après-midi, concert et actualités de guerre, de 4 h. 1/2 à 6 h. 1/2, tous les lundis, mardis, vendredis, samedis. Tous les soirs, à 8 h., cinéma. — Dimanche et jeudi, matinées, de trois à 7 h. VIVRES. — Comité national de Secours et d'Alimentation. — Rationnement du 16 au 28 décembre. — Sel 200 gr. (peut être doublé sur demande) 0.06 fr. la ration ; fèves 400 gr. par personne 0.80 fr. la ration; riz 400 gr. par personne 0.80 fr. la ration ; saindoux 400 gr. par personne 2.00 fr. la ration ; céréaline maïs 200 gr. par personne 0.20 fr. la ration; biscuits 1 k. par personne 2.10 fr. la ration; savon « Lenox » 1 brique par personne 1.00 fr. la ration; lait 1 boîte pour 2 personnes, évaporé 1.30 fr. la boîte, condensé 1.10 la boîte. Pour les ménages composés d'un nombre impair de personnes le rationnement de boîtes de lait se fera à leur avantage. Exemple : un ménage d'une personne recevra 1 boîte de lait, un ménage de 3 personnes recevra 2 boîtes, un ménage de 5 personnes recevra 3 boîtes etc... A la prochaine répartition les ménages impairs seront ravitaillés en sens inverse. DISTRIBUTION gratuite. — Le 25™ distribution gratuite comprendra le savon du rationnement. CARTES MEELSPIJZEN. — La denrée à délivrer cette quinzaine est de 500 gr. de fèves par enfant. PAIN. — Le Comité National de Secours et d'Alimentation a l'honneur de porter à la connaissance du publie, qu'à partir de dimanche 15 courant, la ration du pain est augmentée et portée à trois pains de 1050 jrammes, 12 heures après la cuisson. Le prix en est fixé à 72 centimes par pain. La ration en pain blanc pour malades comprendra deux pains de 1140 grammes, 12 heures après la cuisson, au prix de 1,15 fr. par pain. LE COMITÉ National de Secours et d'Alimentation (Région de Gand-Urbain) informe qu'il a décidé d'étendre, dans la mesure des disponibilités, sur la base de 5 fr. par personne, la vente de vêtements et de chaussures aux ménages non secourus, dont i les ressources ne dépassent pas : pour 3 personnes au Moins, le total de fr. 250 et de fr. 50 par personne en plu» et par mois, soit par exemple, pour 5 personnes fr. 350. Les demandes doivent être adressées au Vestiaire, rue Charles-Quint où on peut obtenir des formules à cet effet. Elles feront l'objet d'une enquête sur l'état réel des ressources. Les assistés « du Secours Alimentaire » et du « Secours Diseret » profiteront d'office des avantages attachés à la carte de vêtements. Pour ces deux dernières catégories, il est donc inutile d'introduire une demande. L'ordre d'inscriptian pour ceux qui émargent au « Secours Alimentaire » sera commu-niqué sons peu. FAITES TEINDRE et laver vos vêtements et étoffes chez J. HALLER. Spécialité de teinture noire. COMMISSION locale de ravitaillement de Gand. — Vente de sabots. — 9* section. — Lundi 16 déc. : matin de 43901 jusque 45400, après-midi de 45401 jusque 46900; mardi 17 déc. : matin de 46901 jusque 48400, après-midi de 48401 jusque 50000. 4e section. — Mercredi 18 déc. ; matin de 15501 jusque 16750, après-midi de 16751 jusque 18050; Jeudi 19 déc. : matin de 18051 jusque 19300, après-midi de 19301 jusque 20600. Ie section. — Vendredi 20 déc. : matin de 1 jusque 1500, après-midi de 1501 jusque 3000; samedi 21 déc. : matin de 3001 jusque 3800. Les ménages ont droit : de 1 personne à 3 à une paire de grands sabots, de 4 personnes à 6 à deux paires de grands et une paire de sabots d'écolier, de 7 personnes et plus à 3 paires de grands et deux paires d'écolier. Prix ; sabots pour hommes 2.15 fr.; femmes 1.90 fr.; écoliers 1.55 fr. Magasin est ouvert : les jours ouurables de 8 à 11 h et de 2 à 5 h., rue d'Argent, 9. On apporte la carte du P. B. C. SOCIÉTÉ de Médecine de Gand. — La Société de Médecine de Gand a inauguré la reprise de ses travaux en une séance solennelle tenue à l'hôtel de ville en la salle des commissions le 10 décembre, 1918. M. le Bourgmestre honorait la réunion de sa présence. Le président M. le docteur De Bersacques dans un très éloquent diseours qui sera publié dans les annales de la société rend hommage à l'hêroisme immortel de notre Roi ; il prie «a gracieuse majesté la Reine d'agréer l'hommage de notre admiration et de notre reconnaissance et salue la vaillance remarquable de notre armée. Il félicite le corps professoral de la facalté de médecine de son attitude fière pendant l'occupation. I Feuilleton du Journal de Gand 21 La Mère Patrie ROMAN PAE MAURICE MONTÉGUT Roland, sans écouter, la face dans les mains, étouffait ses sanglots. Autour de lui, de rudes voix montèrent, se forçant à des inflexions de pitié. — Jeune maître, suppliait Césaire, ne vous désolez pas ainsi. On a besoin de vous, dans la famille, là-bas. —. M'sieu Roland ! faisait Gervais attendri, ça fend le cœur de vous voir si navré. — Allons ! grondait Barthélémy, un homme ne pleure pas, il se venge. Ils seraient trop contents, les Boches, s'ils vous voyaient ainsi! Et Nicolet mieux avisé : — M'sieu Roland, m'sieu Roland, c'est pas i sûr tue votre Christine approuve! C'est ceu- \ vre de mécréants... mais, baste ! une maison i se rebâtit. ; i — Roland, prononça Renaud, posant sa forte main sur l'épaule de son aîné, c'est assez j j i de faiblesse. Retournons. Qui nous dit qu'à cette minute l'ennemi n'est pas chez nous ? A cette insinuation, le désespéré releva la tête : — Oui, partons, rentrons vite ! Ce qui est fait est fait. Pardon, mes amis ; c'était plus fort que moi. En route ! Et, toujours courant, ils reprirent le chemin de l'habitafion. A ce moment, la maison neuve n'était plus qu'un brasier ; les toits.atteints se treuaient et sombraient ; les deux Iiapeaux, soudain happés ensemble par la mêiné''flamme, se consumèrent d'une haleine, s'envolèrent à la fois en cendres dispersées. III En effet, Hermann Griffeld resta longtemps îouvaincu que seuls les Français avaient pu létruire cette heureuse maison bâtie pour des lancés. Le soir de l'incendie, il avait épié ses trois slus jeunes fils jusqu'à la dernière minute. Juand, de sa chambre, il avait entendu leurs ias sur sa tête, dans leur dortoir commun, 1 s'était seulement décidé à souffler sa chan-lelle.Les autres attendirent qu'il fut endoimi >our s'évader, les pieds nus, leurs souliers dans les mains, des bâtiments obscurs. Aussi, le lendemain, purent-ils effrontément alléguer les premiers : — Tout le monde était couché ici, — vous le savez bien, père ; donc eux seuls sont coupables.Alors, Hermann, à son tour, considéra cet attentat comme une rupture définitive avec les temps anciens, comme un début d'hostilités. Et ses dispositions à l'oubli des injures j s'en trouvèrent amoindries. Aussitôt défense fut faite aux femmes de j s'éloigner des murs et de sortir des cours. j L'habitation allemande ne présentait pas j les mêmes moyens de résistance que l'habita- i tion française ; la place était moins forte, ' moins heureusement située. On agrandit les ; fossés, on doubla les barrières ; puis, enfin, : on coupa les avenues par des fils de fer et des i barricades de troncs d'arbres aux feuillages enchevêtrés. A l'intérieur des cours, une seule issue restait aménagée, derrière ia maison d'Herbert, qui était collée comme une aile sur la droite du corps principal. Par là, on ne débouchait qu'un à un. C'était une poterne. Mais, de ces préparatifs de guerre, la vie se trouvait compliquée ; le travail au dehors devenait difficile. La fièvre tombée, on s'ennuya dans une attente morne. Cependant la monotonie du jour suivant fut distraite par des scènes dramatiques. Clorin-de se révoltait. A l'interdiction de quitter les bâtiments, de connaître désormais sa famille, elle refusait d'obéir avec une opiniâtre énergieCette fois, elle n^ recontrait plus dans les milieux allemands que de rares sympathies. Hermann, retourné dans ses idées de conciliation par le stratagème de ses fils, se montrait moins apitoyé près d'elle. Si Thècle et Charlotte la protégeaient encore de leur mince influence, plus passives que combatives, elles n'osaient parler. Christine, directement outragée par la ruine de sa maison future, croyant à l'absolu renoncement de son fiancé de la veille, devenait irritée et plus souvent amère. Herbert, poussé par ses cadets, exigeait une soumission muette ; et, peu sûr de son cœur, déguisait ses velléités de faiblesses tendres en violences farouches ; — quant aux trois autres, ils prêchaient sans cesse la guerre et la guerre à outrance. Seule, où presque, à subir la tempête, la Française ne pliait pas. Hautaine, l'œil mau vais, ramassée sur elle même, se servant de son fils, comme d'un bouclier, elle clamait sa colère, sa rébellion, son désir de vengeance. Avec Eîtel serré contre elle, elle défiait ses beaux-frères ennemis, et rendait coup pour coup. — Criez tous à la fois, vous ne me ferez pas taire ! Vous êtes des lâches, un tas de lâches ligués contre moi ! C'est digne de vous ! Vous commencez par faire la guerre aux femmes ! Quelle honte, grand Dieu ! être épouse et mère, avoir son mari là, près do soi, son mari! et le voir ajouter sa haine à la haine des autres. Herbert! Herbert! c'était pourtant le nom dont hier j'appelais un homme que j'aimais. Va ! je te connaissais mal. Si je t'avais soupçonné aussi fourbe, aussi traître aux serments prononcés, aux tendresses, à l'amour, non, je ne serais pas ici à me débattre, folle, entre des loups maudits. Non ! je ne suis plus des vôtres, puisque le seul qui me rattachait à vous se tourne contre moi. s A suivre.j

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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