L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 12 Dezember. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 25 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/6h4cn6zz8n/
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4inte Atlftee N». M45 &f C®MS Mercredi 12 «féceeratos'e L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. *I©iajp;raa3l caaaolâsSâeïB das malin es* flollaraoo Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées aia ibareau de rédaction: N. Z. VOOHBUBGWAL 234-240, AMSTEHOAM. Téléphones: 2797 et 1775. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaera. ^ . ( Chartes Bernard, Louis Piérard, Ctoaruté de Rédaction ■ ^ René Abonnements: Hollande II. 1.50 par mois. Etranger il. 2.00 par mois. Pour les militaires au iront et les militaires internés en Hollande il. 0.75 par moi& payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. En route vers l'falia en guerre Le lenïnfsme italien. — Charieroi ou Verdun? — Les soeurs latines. — L'Italie et les . neutres, — La quatrième Italie. ' Paris-frontière italienne, 4 novembret ' (Suite) Bien des fois, au cours de ces sombres jours, ■je 111e suis demandé si certains neutres n'allaient pas bruyamment jubiler en apprenant Iq revers essuyé par l'Italie. Je me souvenais en effet de certains articles nettement injurieux pour l'Ialie publiés'au moment de l'intervention par un très neutraal organe de Rotterdam qui, pourtant, avait poussé avant cela 3a prudence et la réserve jusqu'à refuser à ces lecteurs un jugement sur le torpillage de la .,Lusitania". Ces neutres-là, faisant écho à lia propagande allemande, disaient: ,,L'Italie trahit ses alliés; elle fait une guerre d'agression."En même temps, on' se gaussait du rôle ^oué par un d'Annunzio pendant la crise décisive d'avril—-mai 1915. Lourde erreur! Ce rôle a été considérable. Les pay3 latins, et spécialement l'Italie, sont des paya où les poètes jouent encore à certaines heures un rôle de prophète et de chef de fouies, comme le vates antiques. Cela, c'est un fait, si faut^L' admettre sous peine de se tromper grossièrement. La Hollande, après Vondel et jusqu'à ®la renaissance de 1880, n'a pas eu de grands lyriques.» Son -génie finement ironique, scrutateur, essentiellement analytique, s'est exprimé dans la malice d'un Cats. Ce n'est pas une raison pour méconnaître que d'autres peuples, et notamment le peupie italien, possèdent une vertu d'exaltation qui peut être à certaines heures étonnamment féconde. Le -lyrisme est chez eux une force sociale • créatrice. La plus, grande association patriotique de l'Italie porte le nom de Dante Aligheri. „HeUreux pays, écrit M. Jacques Bainville *), que celui où les difficiles et savants poèmes d'un Leopardi ou d'un Carducci se débitent, pour lin sou, dans la rue et garnissent le sac du soldat! Il faut savoir que le ,,Salut italique" de Carducci a été, depuis la fin du mois de mai, récité pour ainsi dire chaque soir jusque dans les Cafés-concerts, pour se rendre compte de la qualité et du mouvement par lequel l'Italie est entrée dans l'action." Le peuple italien,, comme l'espagnol, est un peuple dans lequel le sentiment de l'honneur national, une certaine fierté naturelle, vit très puissamment. Ce sentiment a été révolté par les intrigues d'un prince de Biïlow, les bas marchandages hypocrites, l'achat des consciences par l'or allemand et autrichien, une corruption pratiquée par les Allemands à un tel degré ,que nous en voyons encore les effets • aujourd'hui. La grande masse du peuple italien s'est indignée en découvrant cela. L'Italie a délibérément assumé sa part au grand sacrifice, au moment où les Russes voilaient d'être enfoncés en Pologne par les légions de Mackensen. Elle a pris part volontairement à fa guerre alors qu'on lui offrait dés compensations du côto du Trentin pour prix de sa neutralité. Une sorte d'instinct profond, plus puissant que l'amou-r de sa tranquillité et que la supputation d'aï antages immédiats, a poussé le peuple italien à prendre les armes contre ses alliés de la veille. Tout d'abord, dès le premier jour de la guerre, grâce à l'attitude nette d'un San Giuliano, il a vu en un éclair combien était monstrueuse cette alliance avec l'Allemagne et l'Autriche qui, sans consulter, sans informer Rome, fi-ren tout pour gendre cette guerre inévitable. Monstrueuse, oui, cette alliance contraire à la' fraternité latine et qui aurait pu ranger l'Italie parmi les ennemis de cette France qùi l'a tenue sur les fonts baptismaux. L'Italie est entrée dans cette guerre pour achever son unité, pour libérer de l'imjmonde joug autricien ces terre irre-dente, ces frères non rédimés du Trentin et do Trieste. Elle est entrée dans la guerre pour venger la Belgique martyre et enfin (oeuvre de salut public qui est au-dessus de tous les nationalismes) pour .mettre le monstre allemand hors d'état de nuire. Elle a senti que la victoire de l'Austro-Allemagne serait suivi© pour elle d'un châtiment et d'une nouvelle servitude. Mais on dit encore quo c'est mue par un nationalisme tout réaliste, par le fameux égoïsme sacré et pour résoudre le problème adriatique qu'elle a pris les armes. C'est possible, mais ce n'est pas a cette considération là qu'objet le plus grand nombre. L'Italio a cédé comme à une vocation irrésistible. Cette Italie moderne, succédant à celle des Romains, à celle do la Renaissance, cette troisième Italie née du mariago do la royauté libérale, de la vieille maison de Savoie avec les révolutionnaires, les républicains à chemise rouge, les Manin, les Mazzini, les Garibaldi, les Barzilaï, cette Italie-là est en train do faire place à une autre. Nous assistons à la naissance de la quatrième Italie, qui comprendra les frères de race et de langue du Trentin et de Trieste et qui sera appelée dans le monde aux plus hautes destinées. La résurrection de l'âme du Bisorgimeiito ne suffit pas à tout expliquer. Il faut encore compter sur les possibilités de l'Italie moderne, sur son formidable développement industriel trop souvent méconnu pour comprendre ce que l'Italie a pu faire pendant deux années de guerre et que la défaillance russe combinée avec lo Boloïsnie a, hélas! compromis pour quelque ternes. Notre erreur a été de considérer trop longtemps l'Italie comme un pays pour voyages de noces, pour les fabricants de romances, comme un grand musée où l'on promène son désoeuvrement. Jean Ajalbert écrit à ce sujet dans un petit livre excellent': ,,L'Heure de l'Italie" (Ed. Bossard, 1917, Paris) : ,,Car aimer l'Italie, pour nous, c'était y promener nos fantaisies, nos nostalgies, nos snobismes, notre engouement de ses monuments et de ses paysages, d'v faire des cures d'âme, comme ailleurs on va aux eaux. Quant à prêter attention à la noble ambition politique, aux aspirations nationales d'un peuple tout frémissant d'être et de grandir, c'était le moindre souci de l'amateur et du touriste. Tandis que l'Allemand, l'oeil au guet, l'oreille aux écoutes, tenait la main de l'alliée dans la sienne, — la main de l'alliée et, en serrant un peu, de la prisonnière." * * *■. H y avait, malgré les outrances et les extra-vagances, lyie âme de vérité dans le mouvement (#) Jacques Bainville : „La Guerre et l'Italie" P4. JTa&ard et Çie., ( futuriste. Les jeunes gens exaltés, groupés autour de Marinetti, proclamaient hautement, bruyamment que l'Italie n'est plus la terre des morts, le pays ,,où fleurit l'oranger". C'est aussi le "pays où poussent les cheminées d'usine et les chantiers autour de Gênes, de Milan, de Ttiriïi. Cela m'avait frappé au cours de deux voyages que je fis en Italie avant la guerre. Je m'y trouvais encore en juin 1914 au moment où les paysans de la Roinagne rouge s'insurgèrent et jn-oclamèrent pendant quelques jours la république à Ancône. Une grève générale courte et spasmodique s'étendit à tout le pays. Je vis quelques bagarres à Yicence, Venise et Milan. Jo revois, dans cette dernière ville, un grand meeting en plein air, sous un soleil terrible, dans la vaste arena qui se trouve derrière lo château des Sforza. J'entendis des discours violents, très acclamés, prononcés notamment par Musolini, alors directeur de ,,1'Avanti", contre lequel il mène aujourd'hui dans son ,,Po-polo d'Italia" une campagne impitoyable, par le pauvre Corridoni, secrétaire de la confédération générale du travail, qui, plus tard, devait tomber sur le Carso — car, c'est une chose remarquable à dire : en Italie, comme en France et en Angleterre, ce furent les syndicalistes et les antimilitaristes les plus violents, des hommes comme Musolini, Corridoni, Do Arabris qui, rejoignant des socialistes modérés comme Bissolati, furent, les premiers à prôner ia guerre contre l'Allemagne criminelle et félone. Mais en face d'eux,, il y a la masse des socialistes officiels, le parti de Treves, Morgari, Modigliani, aveuglement esclaves de Quelques formules pétrifiées sous lesquelles ils ont voulu étouffer le sens profond de la justice, l'instinct dè révolte populaire contre la Barbarie et la félonie allemandes. l'î paraît "qu'aujourd'hui, devant l'invasion, devant la duré réalité, ces messieurs en reviennent à de meilleurs sentiments et font bloc contre l'envahisseur. Acceptons-en l'augure. Tant mieux pour la cause du droit et tant pis pour les spéculateurs en défaite qui ont nom Lenine, Troelstra, Huysmans et autres Borg-berg.Louis Fiérard. ■■■Ii ni r - ;i in . L'importance à Main. Les Turco-Allemands ont perdu Jérusalem. Un article, publié par le capitaine von Saelzmann dans la ,,Vossische Zei-tung", nous démontre clairement l'importance de la victoire anglaise: ,,Nous assistons de nouveau, écrit-il, à la mise à exécution de ces plans anglais de conquête dont, chez nous, 011 a mis si longtemps à apprécier l'importance. Le projet britannique d'une communication par terre entre le Cap et l'Inde par le Caire est très ancien. Cette route coupe la zone d'influence que l'Europe centrale cherche à se réserver et qui doit s'étendre un jour jusqu'à la Mésopotamie par l'Afrique centrale et l'Arabie... De 1(, les assauts anglais contre la Mésopotamie et contre la Palestine... Il y a aussi un côté sentimental qui vise surtout l'Amérique. 'Depuis longtemps la presse anglaise s'efforce de montrer quelle belle tâche serait la conquête de Jérusalem.Les combats qui se déroulent actuellement là-bas sont pour nous d'une importance décisive. Si les Anglais réussissent à conquérir la Palestine, ils porteront un coup très sérieux à notre prestige en Orient et, en même temps, à notre politique mondiale. ' ' Oes lignes constituent le plus bel exemple d'égoïsme teuton qu'il soit possible de trouver. O11 y remarquera en effet qu'il n'y est pas du tout question de3 Turcs, mais toujours • des boches. Les bons Turos sent taillables et corvéables à merci et peuvent s'estimer déjà bien honorés de servir de chair à canoii pour le plus grand profit des Allemands. Ceux-ci, du reste, vdaus le cas présent, n'auront pas dû se mettre en frais d'éloquence pour décider les Turcs à défendre la capitale de la Judée. La raison en est que ces derniers croient à l'existence d'une prophétie disant que tout ce qu'un chrétien demanderait à Dieu dans l'intérieur de la mosquée d'Omar — bâtie sur l'emplacement du temple de Salomon — il l'obtiendrait et les sectateurs de Mahomet ne doutent pas qu'un chrétien n'y demandât à Dieu la ruine de la religion du Prophète et l'extermination des Musulmans. Cette éventualité se produirait sans aucun doute, pensent-ils, si les soldats de l'Entente pénétraient en vainqueurs à Jérusalem. C'est mal connaître les Alliés qui ont. évité, jusqu'à présent, avec le plus grand soin, de froisser le sentiment religieux des Mahométans en pénétrant d'ans leurs temples. Par exemple ce ne fut pas le cas pour les Bulgares — alliés actuels des Turcs — qui, lors de te guerre des "Balkans, s'empressèrent, dès leur entrés à Andrinople, de forcer les portes de la grande mosquée de Saleiman, sépulture des sultans de Con-stantinople, et d'y prendre tout ce qui s'y trouvait. Autres temps, autres moeurs, car le journal bulgare ,,Kambona" écrit au. sujet de la campagne de Palestine: ,,La chute de la ville sainte aurait dans le monde turc une répercussion désastreuse. A tout prix il faut que nos alliés fassent le nécessaire pour refouler les Anglais et leurs alliés. Une Turquie ayant perdu la Palestine serait une Turquie à la veille de se retirer de la lutte. Cette éventualité doit, dès à présent, nous préoccuper sérieusement."On comprend les inquiétudes des Boulgres qui, sans ces bons Turcs, verraient leurs rêves d'annexions s'évanouir en fumée. Si par hasard la "Sublime Porte refusait de jouer plus longtemps le rôle de dupe, la possession de la Moravie, de la Dobroudja et de la Macédoine ne serait plus qu'un mirage pour les Bulgares. D'ailleurs Ra-doslavof peut être bien persuadé que, même avec le concours des ottomans travaillant à rétirer les marrons du feu pour les vainqueurs de ELirkilissé, jamais les annexionnistes de Sofia ne verront leurs rêves de conquêtes se réaliser^ \ En Belgique. Le Régime de la'Terreur. Une nouvelle indemnité imposée aux provinces belges. Le ,,Vossische Zeitung" apprend de Bruxelles que les Allemands ont imposé à nouveau aux provinces belges une indemnité de guerre de 60 millions de francs par mois. Le paiement est effectué par un consortium de banques belges qui émettent des bons du trésor à 5 pour cent pour la durée de deux ans. Encoreie protestât™ patrie!* Il y a peu de temps nous avons publié la . protestation si digne et énergique du Conseil communal d'Anvers contre la séparation administrative. Les députés et: sénateurs de Bruxelles ont à leur tour protesté, dans les termes suivantes contre la lettre adressée par le gouverneur du Brabant aux autorités communales pour' leur reprocher leur ,,manque de solidarité" dans l'organisation du service des pommes de terre et du charbon.. Bruxelles, le 2 octobre 1917. Excellence, Dans une proclamation adressées au public, M. le Gouverneur du Brabant reproche aux autorités communales et à la population belge de contribuer par ,,leur manque de solidarité" à l'écheo évident et regrettable qui se révèle dans l'organisation du service des pommes do terre, assumé par l'administration allemànde. Si ce reproche était fondé, nous vous laisserions le soin d'apprécier s'il est prudent, quand on détient l'autorité'et qu'on a 1a garde de l'ordre public, d'irriter ainsi les classes pauvres contre leurs magistrats, et s'il est généreux de tenir pareil langage quand on sait que les personnes incriminées n'auront pas la faculté de vous répondre librement. Mais ces reproches ne sont pas justifiés et notre devoir, en notre qualité de représentants légaux de la nation, est de Vous adresser une protestation motivée. Lorsque le Comité National, à l'Intervention des Ministres protecteurs, eut obtenu l'immunité de la récolte indigène du éhéptel et des fourrages, • il Offrit d'étendre aux produits do notre sol, désormais réservés à notre population, l'activité bienfaisante et impartiale, l'or-' ganisation désintéressée et féconde que, par les seules ressources du pays, il a su créer, à l'admiration générale, pour les produits importés. Ce concours, qui méritait toute confiance, fut refusé par votre administration. D'après la loi belge du 4 août 1914, les Dé-putations permanentes pouvaient assumer cette tâche ; connaissant le pays, ses ressources, ses institutions et son caractère, elles eussent pu la remplir avec convenance. La loi du 4 août a été suspendue par votre prédécesseur. Spontanément, avec cet admirable esprit d'initiative' local qui caractérise notre pays et lo rend si supérieur, au point de vue de la pratique de la liberté, aux nations qui n'attendent leur salut que de l'administration centrale et de l'autorité, des associations intercommunales et des services communaux de ravitaillement se sont depuis quelques temps constitués dans toutes les régions du pays pour la, production, l'achat et la répartition des produits indigènes. Devant l'échec du ravitaillement du pays en combustible, • ces associations s'étaient entendues avec les producteurs; un système simple, direct, pratique de répartition du charbon .allait fonctionner et eût, au cours do l'hiver prochain, alimenté tous les foyers. Votre administration a cru devoir s'opposer à cette heureuse initiative. Ainsi, l'une après l'autre, tontes ces missions difficiles et complexes relatives à la réquisition et à la répartition des i>roduits de notre soi Éë sont trouvées confiées à des ,,Zentralen", organisées par votre administration. Partout les institutions belges ont été écartées ou privées de tout moyen d'intervention efficace. Et quand leurs Excellences les Ministres protecteurs du Comité National ont exprimé le désir qu un contrôle fût organisé au point do vue des,garanties donnéeSj Elles n'ont pas obtenu de satisfaction effective. En toute occasion, par conséquent, c'est votre administration qui a empêché les Beiges de veiller eux-mêmes à la répartition égalo et équitable des produits de leur sol, qui leur sont pourtant exclusivement réservés. Pourquoi ? Personne ne songe à excuser l'accaparement. On trouve en tous pays des gens sans conscience, prêts à exploiter à leur profit lo malheur commun. Dans une large mesure, ces abus sont une conséquence du trouble économique causé par la guerre, et la responsabilité pour les souffrances qu'ils causent suit la responsabilité do la guerre elle-même. Mais dans une large mesure aussi des mesures efficaces peuvent être prises pour prévenir, combattre et atténuer ces crimes contre les masses. Puisque l'administration allemande a voulu par ses ,,Zentralen" prendre et garder la direction exclusive du ravitaillement en pommes de terre, en charbon, sucre, avoine, huiles, graisses, chicorées, elle est seule responsable de l'échec de son oeuvre. L'Histoire, à laquelle M. le- Gouverneur du Biabant fait appel, enregistrera, comme une erreur regrettable, la tentative d'assumer une tâche aussi ardue quand on est étranger au pays, à ses moeurs et à ses habitudes. De plus, vos ordonnances défèrent les infractions à des règlements de police sur l'alimentation,' qui, d'après les termes des promesses faites, intéressent exclusivement la population belge, aux tribunaux militaires allemands. Il en résulte que l'accaparement et ia fraude se donnent libre carrière, que dans ce pays, riche en charbons çt en pommes de terre, les populations, l'hiver prochain, auront froid faute de charbons et souffriront de la faim ■ faute de pommes de terre ; c'est une perspective désolante sur laquelle nous avons le devoir d'appeler toute votre attention. Mais il. est profondément injuste de faire retomber la responsabilité de ces maux sur les administrations publiques belges : jamais le ^pouvoir communal n'a plus vaillamment fait son devoir que dans notre pays et en ce temps tragique.. Et pendant' que votre administration n'arrive pas à faire face aux attributions qu'elle a assumées et qu'elle pouvait laisser aux Belges, voici qu'elle porte art budget belge, à son profit, les articles suivants : 16 millions pour l'administration allemande en Belgique ; 20 millions pour l'administration allemande 1 des postes ; 10 millions pour l'administration allemande des chemins de fer; 12^ millions pour l'administration allemande des travaux publics ; 7 millions pour les frais d'une séparation administrative dont le pays ne veut pas, etc. Ces imputations ne peuvent se justifier puisque l'Allemagne prélève par MOIS, malgré.nos protestations, 60 millions de contribution de guerre, sous le prétexte de faire face aux frais que l'occupation entraîne pour elle : c'est sur ce montant énorme que doivent être imputés les articles dont il s'agit, comme ils l'ont été antérieurement par votre propre administration. Comment d'ailleurs se concevrait-il que le budget belge peut avoir à supporter, même pour une quote-part, les frais de régies productives comme les chemins do fer et lés postes, alors que les recettes sont conservées en entier par votre administration, sans justification ni décompte? Nos protestations à tous ces points de vue sont d'autant plus fondées que, pour équilibrer un budget grevé de pareilles charges, votre administration n'a pas seulement établi en 1916 pour environ 271- millions de francs de nouveaux impôts, mais vient encore do créer une taxe sur la fortune mobilière, qui est»«Empiétement étrangère au système des contributions existantes et dépasse à toute évidence les droits que la Convention de La Haye réserve au pouvoir occupant. Se conçoit-il d'ailleurs qu'en pleine guerre on veuille aussi improviser l'inventaire des fortunes privées? Pourquoi et dans quel but? Dans ces circonstances de pareilles taxes, quelle que soit l'appréciation qu'on ait de leur nature et de leur valeur intrisèque, sont illégales et elles sont complètement inutiles, puisque le budget belge doit être dégrevé des dépenses mis2s à tort à sa charge. Usant du droit consacré, par l'article 21 do la Constitution, les Députés et Sénateurs soussignés ont l'honneur de vous soumettre les considérations qui précèdent et de demander : lo. Que l'organisation du service des réquisitions et de la distribution des vivres indigènes soit remise aux autorités et institutions belges. 2o. Que les postes incriminés soient écartés du budget pour 1918 et que les nouvelles taxes soient rapportées. (Suivent les signatures.) Sk fSraasceiiles Les mêmes petites demoiselles qui, l'été dernier, nous sollicitèrent de leur acheter quelque sucrerie, ou une rose, ou un oeillet, so sont promenées ce dimanche dans nos rues, leur corbeille enrubannée au cou, et avec les manières les .^lus gentilles -du monde nous ont offert des jouets, de menus et tout fragiles jouets de deux, do trois et de cinq sous. 11 leur en a fallu, du courage, pour se décider à mettre leurs frimousses à l'air et leur nez dans le vent! Oh! lo méchant vent qui, ayant fait des siennes toute la nuit,, ne s'est pas décidé, quand lo soleil s'est levé, à s'aller enfin coucher... t J'ai la plus grande estime et le plus infini respect pour la jeunesse qui se dévoue ainsi. C'est bien, c'est tout à fait bien de n'avoir peur ni de la bise, ni de la pluie, ni do la boue peut-être, ni du froid, ni de la grêle, ni de rien, ni même pas de courir le risque d'apparaître ~aux yeux de ses contemporains avec un nez qui fait comme un petit phare au milieu du visage. C'est même de courir ce risque-là qui doit sembler, j'imagine, le plus terrible do l'aventure à nombre de ces petites demoiselles. Vous ne croiriez pas comme c'est embêtant, quand on a l'oeil clair et qu'on s'est fait un sourire de tout premier choix, de se savoir au milieu de la figure une manière de petite patate rouge! Dans mon pays, les pommes do terre rouges s'appellent des ,,coquettes", mais ce n'est pas une raison.. À • Si la vente des jouets a bien marché, je n'oserais' vous le dire. Outre que les-passants ne sont généralement pas d'une humeur folâtre quand il vente comme il ventait' ce matin, il y a à. tenir compte de ceci, qui n'est pas nouveau niais qui malheureusement est, que le zinc est extrêmement rare. Ça a dû porter le plus grand tort aux; affaires, cette pénurie de monnaie, si j'en juge par ce. qui m'a été dit, précisément par line de ces demoiselles : .— Och ! Monsieur, vous me dites ce que fresque tout le monde me dit, .que vous n'avez pas de monnaie!... C'était vrai que jo n'avais pas de monnaie, mais j'enrage qu'on 11e m'ait pas cru! J'ai vu ça au pli à la fois amer et dédaigneux qui s'est niché vers la lèvre inférieure de la pe- ' tite demoiselle, au pli qui a barté son front, à certaine lueur, aussi qui a passé dans ses yeux. C'est la faute au gouverneur de la Banque Nationale, ou aux employés de l'Alimentation, ou aux receveurs de tramways, ou aux serveuses de brasseries, ou aux paysans, ou encor@ c'est la faute à Voltaire, c'est la faute à Rousseau, ou c'est la faute aux dieux qui la firent si belle, n*ais. je vous jure que ce n'est pas la mienne!... Au surplus, ce qu'il faut surtout retenir, c'est, jo lo répète, le courage dont une fois de plus fit preuvre, en_ cette journée de charité, toute cette gentille jeunesse tôt levée, offrant un front d'airain aux éléments déchaînés et leur cceur d'or aux malheureux. C'est bien, c'est tout à fait bien!... A Des voleurs ont complètement dévalisé une maison de la rue Hanstu, à Ans, dont les habitants s'étaient absentés pour quelques jours. * Or j.' Etat civil. — Déclarations du 20 novembre 1917. Naissances: 5 garçons, 1 fille. Décès: 5 hommes, 3 femmes. Hommes : Jean Lafont, r. de la Syrène -27 ; Maxime Tschoudine, soldat russe : Théodore Pirard. à Ougré^ ; Pierre Elslander, r. Bois-G'otha, 124; Jos. Stanislaus, boul, de la Constitution 67. Femmes: Octavie Fraiteur, à Ougrée ; Hor-tense Michel, r. de Hesbaye 196 ; Adèle Materne, r. Basse-Wez, 155. ■ I I I I Il tS*! 1 "Jl ' ' 1 IMI ' H y a un m 12 décembre 1916:, Dam les Carpathes _ boisées les Russes enlèvent cbeitâ hauteurs à l'est de Belboi'. L'empereur d'Allemagne fait des propositions de Les opérations militaires L'importance de la prise de Jérusalem €e que dit la presse anglaise. — Gemment la Ville Sainte sera traitée. — L'impression dans les milieux Israélites. La situation à l'Ouest. Sur le frant belge. Un échec allemand près cf© Stuyvekenskerke. ! DU FRONT BELGE, 10 décembre (d'un témoin oculaire). — Samedi, de grand matin, les Allemands declanchèrent un tir violent d'artillerie et de minenwerfer vers, premièrement Stuyvekenskerke, deuxièmement le canal de Reigersvliet et troisièmement vers Oud-Stuyvekenskerke. Un de ces trois points fut attaqué à l'est et au nord. Le lieutenant Dechy déclanclia un barrage d'artillerie et de mitrailleuse. Le sergent mitrailleur Lemel, . sous un bombardement extrême, balaya l'est. Le sergent Govers balaya le nord et le poste ouest empêcha les patrouilles allemandes de sortir. Après une heure d'un combat infernal, les Allemands, en une retraite précipitée, abandonnèrent du matériel sans même avoir aborde 110s lignes. Bilan de la journée : 3 Belges lege-rcm eut blessés, plusieurs Allemands morts. (Office Belge.) Généraux belges déc-orés ds la Légion d'Honneur de France. Le général Pétain s'est rèndu le matin du 10 décembre au grand quartier général pour remettre la Plaque de Grand Officier de la Légion d'Honneur au général ^ De Ceunmck, ministre de la guerre, et au général Rucquoy, chef de l'état-major général. , Le général Pétain était accompagne des généraux Nolet, Antlioine, Reuquercl et de l'amiral Ronarcli. Ils ont été reçus par le Roi Albert, entouré des généraux de Ceunmck, Rucquoy, Détail, Arnould, Biliin, Bernheim et Burgnet. Le Souverain ' et le généralissime français ont passé les troupes en revue, puis a eu lieu la remise des décorations aux accords émouvants de la Marseillaise. (Office Belge.) Sur Se front occidental. Vive activité d'artillerie (Communiqué officiel) PARIS, 10 décembre. Vive activité d'artillerie' de part et d'autre entre l'Aisne et l'Oise, en Champagne, sur la rive droite de •la Meuse et en Haute Alsace. Succès local des troupes écossaises vers Boursses (Communiqué officiel) LONDRES, 10 décembre. Ce nia tin, sur le front dé Cambrai, nous exécutâmes avec succès une opération locale contre un poste allemand à l'est de Boursies. Le détachement ennemi qui défendait le poste fut refoulé par des troupes écossaises. Plusieurs Allemands furent tués ou faits prisonniers. L'artillerie se montra à nouveau active au sud et au sud-ouest de. Cambrai. Il règne également plus d'activité de combat à l'est et au nord-est d'Ypres, surtout vers le bois du Polygone et Passchendaele. Actions aériennes. (Communiqué officiel-) LONDRES, 10 décembre. (Reuter.) L'amirauté annonce: Hier des hydro-aero-planes ont fait plusieurs raids au cours desquels trois de nos appareils attaquèrent notamment cinq éclaireurs et sept grands hydro-aéroplanes qui furent repousses. Deux avions ennemis furent détruits et deux ballons captifs furent attaqués. Des tranchées^ ennemies et une batterie en action furent attaquées à coups de mitrailleuse. k>ans l'après-midi nos appareils firent un raid sur le champ d'aviation de Varssenaere, qui fut bombardé*. Deux bombes atteignirent directement leur but, d'au- , très bombes tombèrent entre les hangars du champ. Tous nos appareils rentrèrent indemnes.La république de Cuba enverra des soldats en France. PARIS, 11 décembre. On annonce de Rome: Au cours d'une interview au sujet de la participation de la république cubaine à la guerro européenne, l'ambassadeur cubain à Rome déclara que la république de Cuba enverrait des- troupes au front occidental qui se battront aux côtés des Américains contre la violalion des droits des petites nations. Notre armée n'est pas forte, dit l'ambassadeur, mais elle se compose de vétérans qui ont déjà fait deux campagnes et elle est équipée d'une façon excellente.Plus de tunnels dans les positions allemandes PARIS, 10 décembre. Le groupe d'armée du kr'onprinz impérial a, le 25 août 1917, donné l'ordre suivant à la 7e armée : ! , ,11 y a lieu de rappeler les prescriptions de l'annexe au règlement sur la guerro de position du 10 juin 1917. La construction de ' nouveaux tunne)s est interdite une fois pour toutes. On devra au plus tard dès le début de la bataille faire sauter les grands tunnels qui existent encore, de manière -à réduire leur contenance". Sur le front roumain. Nos alliés refusent "de fraterniser avec l'ennemi , (GGMimamiqué officiel.) i JASSY, 9 décembre. Le long de tout le 'front roumain l'ennemi essaya à plu- i sieurô reprises de fraterniser avec nos troupes. Les soldats roumains cependant gardèrent leur attitude digne et repoussèrent toutes les propositions de l'adversaire. ' La prise de Jérusalem ; L'opinion de la presse anglaise, i LONDRES, 11 décembre. (Reuter.) Le ,.Morning Post" écrit: La prise de Jérusalem est le couronnement d'une brillante ] campagne qui rend honneur à nos trouj>es . et à leurs chefs. Jérusalem est tombée grâce < à la bonne organisation, au bon commande-aient et à la bon^e t^ctiq^. L'aimée russe : au Caucase semble encore adhérer à la cause des alliés et occupe toujours l'Arménie. Nous pouvons même espérer qu'elle prendra pied ferlne entre la Mer Noire et la Mer Caspienne, où elle pourrait être ravitaillée alors par les lignes de communication britanniques. Le ,,Daily Chronicle" dit: Au point de vue politique la prise de Jérusalem est un événement d'une importance considérable. C'est le Lieu Saint de deux grandes religions mondiales. Pour l'Islam la ville a presque autant d'importance que pour le Christianisme et les Mahométans ne la vénèrent pas moins que La Mecque et Medma. L'arrivée des troupes britanniques à Jérusalem aura son retentissement dans tout le monde islamique. Il y a plusieurs semaines déjà la presse allemande fit prévoir l'occupation de Jérusalem, s'efforçant à amoindrir l'importance militaire de cet événement. De l'importance politique, cependant énorme la presse allemande 11e souffla mot. Mais le fait est trop évident pour être démenti. Les projets pan-slavis-tes de l'Allemagne ont été déjoués -depuis longtemps. Des le début la guerre sainte fut un échec. Actuellement nous sommes témoins non seulement de l'échec des projets ambitieux de l'Allemagne mais aussi des résultats d'une contre-offensive et des conséquenc^ de cette offensive pour Berlin et son vassal turc. Le ,,Times" écrit: Alors que les Allemands, sous prétexte de nécessité militaire, détruisent " inutilement les églises, le général britannique retarda ses opérations afin de sauver les iieux Saints de Jérusalem. C'est un fait qui sera certainement considéré comme une garantie pour les droits et le respect de boutes les croyances. Les' prêtres et les adeptes de toutes les religions peuvent compter sur l'appui des vainqueur». La prise de Jérusalem signifie que la tyrannie des Turcs a pris fin et que tous Les peuples opprimés par eux, les Grecs, les Arméniens, les Arabes, les Juifs et les Syriens. .seront libérés. Le ,,Daily Mail" s'exprime comme suit: Fidèles à leurs principes, les Anglais tiennent à Jérusalem pour traiter tout le monde avec justice. Ici, comme aux Indes, ils conserveront l'équilibre. Chrétiens, Juifs, Mahométans, tous ont des raisons pour se réjouir de notre arrivée, car tous ont été cruellement sacrifiés par les Allemands. Dorénavant les trois races, sous une autorité juste et sympathique, pourront coopérer ensemble pour so préparer un grand avenir. Lo .,Daily Graphie'' écrit: Quelle que puisse être la valeur militaire du triomphe du général Allenby, la prise de Jérusalem par l'armée britannique constitue un événement qui,, chez tous, fera travailler l'imagination. C'est le coup le plus violent qui a été porté jusqu'à présent à ce que l'on peut appeler l'autorité morale dû la Turquie. Succédant à la proclamation d'indépendance par le shérif de La Mecque, la perte de Jérusalem est le signal pour les Turcs que leur puissance comme race impériale touche à sa fin. Le rabbin en chef" écrit: Jérusalem, qui, pendant des siècles, fut le pôle magnétique de l'amour et du respect du monde, se trouve, à présent entre les mains des Anglais. Cette nouvelle, qui trouble notre âme, nous atteint juste au moment de la commémoration de la libération de Jérusalem dès mains des ^païens, .1 y a 2070 ans. La victoire d'aujourd'hui :>eut être considérée comme un événement pas moins important dans l'histoire de l'Humanité. U11 publiciste juif très connu déclara au cours d'une interview:. ,,C'est une brillante /ictoire pour la nation juive. Nous sentons qu'une nouvelle ère commence à présent." Le ,,Daily Telegraph" 11e peut se faire une idée pour le moment des conséquences de l'occupation mais il est certain, dit le journal, i}ue les Zionistes salueront avec joie la possibilité d'une reconstitution du Pays Saint sous le protectorat de l'Angleterre.Ensuite le ,,Daily Telegraph" fait ressortir que, sans doute, un coup formidable-1 été porté à la Turquie à un endroit des plus sensible et que le rêve d'expansion les Allemands risque beaucoup de ne jamais 6e réaliser. Aussi longtemps que .'autorité turque n'aura pas été rétablie en Palestine, il est impossible à l'Allemagne l'étendre sa puissance en Mésopotamie. Gemment la Ville Sainte sera traïtée Le ,,Times" est d'avis que la prise de Jérusalem soulève des questions d'une grande importance internationale. La Ville sainte sera occupée par l'armée anglaise et oar des contingents français et italiens. Le général Allenby remettra ses pouvoirs entre es mains d'un gouverneur militaire l>ritan-lique .A la suite de ce fait le drapeau bii-annique flottera au-dessus de la ville, tan-lis que les drapeaux français et italien leront bissés sur les postes occupés par les français et les Italiens, notamment sur des îouvents et des écoles. La loi martiale sera proclamée. On croit qu'aucune tentative 11e sera faite cour régler la position de Jérusalem avant •î contrat de paix général. En attendant Jérusalem sera traitée comme une ville occupée militairement par l'armée du général i\llenby. Aussitôt que possible des proclamations semnt a^rese^gs à ,1a popula^icu.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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