L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1914, 19 November. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/ng4gm82t42/
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<ere AntlÈC N°, 27. ÎO Centimes Jeudi 19 Novembre 19î4 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Belge est notre nom lie Famille. Toutes les lettres doivent être adressées OU bureau de rédaction: N.Z. VOORBUHOWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction : < Gustave Peellaert, René Chambry, { Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240, Téléphone: 1775. Abonnement ( En Hollande II. 1.50 pap mois, payable par anticipation \ Etranger fi. 2.00 „ „ h propos du ..Manifeste". Parmi les aberrations innombrables dont les journalistes et publicistes de tout genre qui mènent en Germanie et ailleurs la bataille en faveur de la ,,Kruppomanie" inondent la presse des deux mondes, rien n'est plus extraordinaire que ce fameux manifeste adressé aux pays neutres par les I gavants et docteurs excellentissimes d'Outre Rhin. Accoutumés à respecter les travaux scientifiques ou philosophiques de nos voisins, nous avions pour leur savoir et pour leur nom la déférent© admiration qu'imposait leur génie ou leur labeur patient, il en était même dont nous avions particulièrement apprécié le caractère et la droiture en même temps que la probité scientifique et 1« jugement. Et voici que, pouassée non point par un gentiment patriotique qui ferait exalter à bon droit le pays qui souffre et qui lutte vaillamment, mais inspirée uniquement par la haine contre un peuple laborieux et probe qui défend, son honneur, son territoire et sa liberté, contre un peuple que la soldatesque brutale et déchaînée violente abominablement depuis trois mois, l'élite pensante de l'Allemagne éprouve le besoin de faire oonnaître au monde que le délire militariste a détruit chez ^lle aussi le jugement et la conscience. Comment justifier autrement en effet cette négation systématique des faits, sans contrôle préalable, sans critique, je dirais presque sans sincérité, lorsqu'elle émane de ceux auxquels la méthode scientifique et le contrôle minutieux des faits n'est pas étranger, de ceux qui prétendaient avoir conquis une place élevée dans l'élite du monde intellectuel. Car ils nient. Ils nient violemment, ,,ex cathedra". Ils nient brutalement les massacres injustifiés et injustifiables de Visç, d'Aerschot, Louvain, Termonde, Dinant, Malines, sans parler des trop nombreux villages où leurs soldats ont semé la mort, la ruine et l'épouvante; ils opposent aux rapports accablants de la commission d'enquête belge un démenti pur et simple; ils nient, refusant même de regarder les épreuves photographiques publiées par leurs journaux, ces clichés si convainquants où les soldats teutons signent par leur présence sur les ruines accumulées l'acte d'accusation dressé contre eux. Certes on eût compris qu'ils eussent manifesté leur patriotisme, l'amour de leur pays; qu'ils eussent taché de justifier l'égarement de la nation en ces heures tragiques; qu'ils eussent expliqué scientifiquement — ce qui n'était pas difficile — la folie des hordes déchaînées qu'exaspèrent la résistance opiniâtre de l'ennemi, le» privations, les souffrances, l'humiliation de l'échec, et la furie guerrière; on eut compris qu'ils se soient abstenus même en ces heures de bouleversement, de juger dès à présent les faits, remettant à plus tard dans Je calme et la sérénité de la pensée, leurs appréciations, leurs critiques ou leurs excuses, mais ce que l'on peut difficilement concevoir c'est cette méthode invraisemblable de négation systématique, c'est cette glorification indirecte du règne odieux de la brutalité, de la force, de la barbarie, c'est cette féodale et paradoxale prétention de trouver dans le militarisme triomphant la eoui»ce féconde de la science et du pur génie. ïout cela est profondément décevant, fait douter du progrès humain et permet de mettre sérieusement en question l'émancipation des esprits germains, la liberté et la santé de leur culture. Il faudra longtemps à l'élite intellectuelle allemande pour se remettre du coup porté par ce manifeste déraisonnable et intempestif; il faudra longtemps aux pen-oeurs excellentissimes qui le couvrent de l'autorité de leur nom pour pouvoir oser parler avec quelque crédit de civilisation, de progrès et de science, puisqu'ils n'ont pu résister, eux non plus, à l'ambition de quel- j ques généraux ou aux élucubrations para- ! doxales de quelques philosophes échappés de chez Krupp. î FLORENT JASPAB, avocat, ( près la Cour d'Appel. , mm ■ Le Bout du Nez. Ce n'est pas la première fois que l'Ail magne laisse percer le bout du nez — noi allions écrire le bout de l'oreille! —, ma c'est bien du nez qu'il s'agit depuis qu'el s'est adapté un masque trompeur. La Be gique a pu se laisser prendre à l'aspect souriai de ce masque. Elle avait confiance dans légalité des traités. Elle ne doutait pas de parfaite correction de sa puissante voisin Sur quoi basait-elle cette confiance? Sur < multiples entretiens et notes échangées entj les chancelleries et, notamment, en ces tem] derniers, 6ur les trois points suivants: Prim lors de la joyeuse-visite des souverains belg< à Liège, le général von Einmicli (ceuii-même qui devait attaquer la ville moius c doux ans après), félicita nos généraux c n'avoir pas douté de la loyauté do son payi Deuxièmement: le 29 avril 1913, M. vo Jagow, secrétaire d'Etat aux Affaires Etrar gères, déclarait au Reichstag: „La neutralit de la Belgique est déterminée par des convei tions internationales et l'Allemagne et décidée à respecter ces conventions." A J môme séance, désormais historique pour noui M. de Heeringcn, ministre de la guerr< s'écriait: ,,La Belgique ne joue aucun rôle dan la justification du projet de réorganisatio militaire allemande. L'Allemagne ne perdr pas de vue que la neutralité belge est garai tie par les traités internationaux." Troisièmement : Le ministre d'Allemagm M. Below Saleske, accrédité pràs le Gouverne ment belge, la veille de la violation du terr toire du Grand Duché de Luxembourg;, affii mait à l'un do nos confrères du ,,Soir" qu son pays pouvait garantir notre neutralit au môme titre <fuo l'avait fait le ministre d France. Et quelques heures plus tard, c'était 1 guerre! Ces documents ne sont pas nouveau pour tous nos lecteurs, mais.il importe qu'o: les répète. Il faut qu'on sache que le masqu de Vimplacable Germanie tombe parfois... * * * Payant d'audace, elle le relève toujours e s'en recouvre soigneusement le visage. Mai il y a toujours ce sacré bout du nez qui passe.. Prenons (l'Allemagne au mot, une fois encore. Par la voix de ses journaux,^ elle fai proclamer dans le monde entier, l'inébranlabl solidité de sa situation financière. . Nous avons fait justice, en son temps, de assertions do M. Hélfferich, directeur de h Deutsche Bank, concernant le crédit allemand Son revenu annuel serait donc de 40 milliard de mark, alors que la Franco arrive pénible ment à 25 milliards de francs, la France s riche aux yeux des Allemands qu'ils fixaient le jour même de la rupture diplomatique, lî contribution do guerre à la somme modiqu* do 30 milliards! Nous n'inventons rien et li ,,Nationale Zeitung" no nous démentira pas Mais le choc du coq gaulois et des aigles aile mandes prouve bien que les journalistes ber linois eurent tort de vendre la peau do l'ours., russe, aveo lequel il faut que leur armé< compte ! Du reste l'effort fut pénible pour ramasse-les cinq milliards du dernier emprunt. Et le neutres ne sont pas assez naïfs de ne pa apercevoir, ici encore, le bout du nez qu passe... Chacun sait que la guerre coûte' à l'Aile magne des sommes fabuleuses. Et le ministèn des Finances ne peut émettre tous les jours de: bons du trésor! Ainsi l'heure s'avance l grands pas où l'Empire, une fois encore, devrs faire appel à tous les porte-monnaies. Li note que voici, parue dans les colonnes de h „Neuo Politische Tagesdienst", journal cen suré, en" est l'avertissement formel: ,,11 est certain qu'on ne pourra pas discute] la question du budget dans la séance di Reichstag qui aura lieu à Berlin en décembre prochain. Il n'y a rien de décidé quant à 1* demande que le département des finance; pourrait introduire de nouveaux crédits poui couvrir les frais de guerre. On ne peut davan tage présager s'il en sera question dans un< séance ultérieure. Le fait que l'on discute cett< question des crédits prouve que le public « fait une fausse idée des frais auxquelî entraîne la guerre et la façon de' couvrir ceux-ci. On semble croire communément que l'argent recueilli par la voie du dernier emprunt de guerre est encore à valoir. C'esl une idée totalement fausse ! Il ne faut pas oublier qu'au moment où la guerre éclata, l'Empire n'avait à sa disposition que 200 millions, destinés à couvrir les frais de la mobilisation, durant les premiers jours. Par la suite, le département des finances dut avoir recours à l'émission do bons du trésor qui couvrirent les frais des deux premiers mois de campagne. Il s'en suit qu une partie trèa importante de l'emprunt de guerre servira à rembourser immédiatement les bons qui ont âté émis. De ce qui précède, on peut conclure de la Jurée des orédits accordés par le Reichstag." En effet! On peut même prévoir que d'ici quelques jours, des avertissements similaires paraîtront dans la plupart des quotidiens. Ainsi, l'opinion publique aura été préparée. feas le masque, une fois de plus! » * * Car l'Allemagne n'est plus seule à piquer au magot. Elle a fait présent à Enver-Bey et à ses complices du cadeau encombrant de 6on amitié... et de 200 millions, engloutis dans ce jonnenu des Danai'des qu'est la Turquie. L'argent prend des ailes sitôt qu'on débarque sur les rives du Bosphore. L'épargne Tançaise eu fait l'expérience d'avoir servi des branches de 500 et de 800 millions destinés i acheter des canons allemands qui vont servir ■ontre les Russes! Ce qu'elle ignorait du reste! 5t l'or berlinois a, cette fois, le sourire des nombres do 1'.. Un ion et Progrès". Mais la lource sera un jour tarie et alors... Alors, ils apercevront à leur tour le bout du nez. Mais k l'apercevront des rives de l'Asie-Mineure >ù le balai russe les aura envoyé promener. R. C. —+ m* En Belgique. A Bruxelles. e- is Notre correspondant nous adresse quel-*s ques renseignements complémentaires au 'e sujet de l'amende de 5 millions infligée à la ville de Bruxelles et qui fait, aujourd'hui a encore, l'objet de toutes les conversations : a L'autorité allemande avait convenu avec la ville de Bruxelles que les agents de police le ! belges feraient leur service conjointement e avec les soldats-policiers allemands. Or. un )S policier allemand en bourgeois, n ayant pas fait connaître sa qualité (l'argument a sa à valeur !), s'était mis en rebellion vis-à-vis 0 des représentants de la police bruxelloise, e ; Il fut un peu houspillé et se plaignit à ses î. | chefs, ayant bien soin de taire la raison de n ! l'algarade. Le Gouverneur de Bruxelles L" ' déclara immédiatement au collège éclievinal e que l'honneur allemand avait été outragé t eu la personne d'un de ses sujets et qu'il a considérait que cet, outrage atteignait toute l'armée allemande. En conséquence de j ■, quoi il était décidé à sévir exemplairement s contre les agents et la ville de Bruxelles. j a "Voici, à titre documentaire, le texte de ! ^ la proclamation affichée, à ce sujet, sur tous le murs de la ville : », Avis. Un tribunal de guerre légalement con-~ voqué a prononcé le 28 octobre 1914 les g condamnations suivantes : => 1. Contre l'agent de police de Ryckere, pour avoir attaqué dans l'exercice légal de 1 se3 fonctions un agent dépositaire de Fauto-K ! rite allemande, pour lésions corporelles ( - : volontaires, commises en deux cas de con- • cert avec d'autres/ pour avoir procuré l'évasion à un détenu dans un cas, et pour avoir attaqué un soldat allemand. b 5 ans de prison; > 2. Contre l'agent de police Segliers pour • avoir attaqué dans l'exercice légal de ses J ; fonctions un agent dépositaire de l'autorité J • allemande, pour lésions corporelles volon-" ; taires de cet agent allemand, et pour avoir } ' procuré l'évasion à un détenu (toutes les k infractions constituant un seul fait. . i 3 ans de prison ; î ; Les jugements ont été confirmés le 31 - ! octobre 1914 par Monsieur le Gouverneur 'l Général Baron "Vonder Goltz. î La Ville de Bruxelles, sans faubourgs, a " été punie pour l'attentat commis par son v agent de police de Rijckere contre un soldat allemand d'une contribution addition-■ nelle de Cinq millions de francs. Bruxelles le I novembre 1914. Le gouverneur de Bruxelles Baron Von Luttwite, Général. , * * # ? Le charbon continue à manquer. Des efforts répétés sont faits pour s'en procurer à . ' Bruxelles où il existe un stock assez abon- > dant. Les principaux négociants de la ville î sous la présidence de M. Huisman—Van den - Nest, se sont réunis dans l'espoir de solu-1 tienner la question. 1 II ne prévoent pas une baisse sensible ' tant qu'on n'appliquera pas au pied de la lettre, la convention des frêts, qui fixe à • 4.50 frs le prix du trajet, par voie d'allège, de Charleroi à Bruxelles. Par ces temps de ' troubles,, les bateliers exigeut 14 frs. et davantage. L'administration qui avait délégué ' plusieurs de ses représentants à cette séance, vient de décider la création d'un bureau , d'affrètement. Celui ci ne délivrera de permis qu'aux, bateliers qui respecteront les i conventions établies précédemment. | * * * ' Les Allemands s'occupant der dressor la liste de tous les habitants mâles de la capitale âgés de 18 à 40 ans. Pourquoi? ! * ! * ! Le pain a augmenté, montant de 32 cen- ■ times à quarante. ^ Les tanks à pétrole de la „Belgian Benzine Co." situés à Haren et qui avaient failli être atteints par une bombe lancée d'un avion allié, ont été complètement vidés par les Allemands. On se demande où ils pouront dorénavant se ravitailler. A Anvers» Les cinémas, l'un après l'autre, rouvrent. Pas de films militaires ou ayant trait à la patrie, à la guerre, aux nations belligérantes. Vous vous imaginer à quelles vues anodines et stupides notre curiosité est conviée. Mais il faut bien tuer le temps et les après-midi sont longues à n'en plus finir. Alors, comme chantait l'élégant Georgel: ,,Allons au cinéma Pas loin d'ici, la porte en face..." Et l'on y va ! Les tickets pris, le seuil franchi, quelle n'est pas votre surprise de trouver dans la salle deux ou trois soldats allemands, en armes, qui font la police. Rassurons-les. Nul ne cherchera à troubler l'ordre. La. population est calme, on ne peut plus calme. Et ce n'est- pas dans l'obscurité d'une salle de cinéma qu'elle pourrait conspirer.... * # * La „Kommandantur" de la rue des Ré- ! collets (salle des notaires) n'est pas seule \ à distribuer ks passe ports jiécessaires pour j franchir la frontière hollandaise ou se rendre à l'intérieur du pays. Le commandant du port, contre-amiral Louran, en distribue également. Ses bureaux sont installés dans l'hôtel du gouvernement provincial. Seulement, le contre-amiral Louran ne donne de ,,passierschein ' qu'aux voyageurs empruntant la voie fluviale. Or comme ça n'est pas toujours spécifié sur le passe-port et, qu'en somme, peu importe la voie pourvu qu'on atteigne la Hollande, les gens qui ont du flair font plutôt la file rue St. Bernard que rue des Récollets. Mais ceci ne tardera pas à être connu de tout l'Anvers qui s'en va et alors.... Oh! alors, le contre amiral sera submergé sous le flot des demandes. Car le nombre de ceux qui cherchent à partir monte, monte sans cesse. Mais ici encore: beaucoup d'appelés, peu d'élus, car ne part pas qui veut. Qui veut ? Ce serait, je le cros bien, la ville entière ! * * * Vous vous rappelez l'ambulance du Jardin Zoologique, si riante, toute parée de verdure? Elle existe toujours et beaucoup des nôtres y 6ont encore soignés par des médecins et des infirmières belges, ce qui est une consolation appréciable. Dimanche, j'assistais à la messe, célébrée pour nos héroïques blessés dans la grande salle des fêtes. La messe était chantée par des prêtres belges et, à un moment donné, le choeur trouva parmi les infirmières dévouées des voix ardentes et chaudes. Bientôt, quelques soldats mêlèrent leurs organes rudes et, les autres, subitement enhardis, chantèrent à leur tour, avec religiosité, avec ferveur. Mais, — je ne sais si je fais erreur? — il me parut que leurs chants liturgiques étaient scandés comme une marche militaire: en deux temps, messieurs ! Ce qui n'empêchait pas, bien entendu, le recueillement de ces braves communiant à l'unisson..- Puis, après la messe, quelques vues cinématographiques, dans une sétlle voisine, distrayèrent ceux des nôtres qui souffrent pour leur patrie et qui, hélas! une fois rétablis, seront prisonniers des envahisseurs. • * * Dans les villages des environs d'Anvers, on se plaint beaucoup de la qualité du pain qui est noir comme houille. * * * Samedi dernier, toutes les routes conduisant en Hollande ont été fermées. L'attaché de la légation de Hollande à Bruxelles a dû, à la frontière, remettre la valise diplomatique à un officier qui se trouvait, lui, en territoire hollandais. Le dimanche, la libre sortie était à nouveau décrétée. Il aurait fallu trop d'hommes pour maintenir cette mesure. * * # On commence à fouiller les porteurs de lettres qui passent la frontière. L'un d'eux a écopé de cinq ans de prison ! * * * Les passe-ports d'Anvers sur Bruxelles ne se délivrent plus par Malines. Tout le monde doit passer par Louvain. Le motif est qu'on remet en état tant bien que mal le fort de Waelhem. On établit des courants électriques d'une force peu commune à voir la grosseur des câbles qui sont plus épais, du double au moins, que ceux employés généralement pour l'éclairage des villes ! * * * Des Allemands qui manoeuvraient dans les environs de la ville étaient entourés d'une foule compacte de désoeuvrés. S'adressant à ceux-ci, quelques fantassins leur reprochèrent de ne pas servir leur pays ! * * * Nous avons annoncé précédemment que M. Paul Jorge, directeur du Théâtre des Variétés, résidait à Paris. Nous apprenons aujourd'hui que, dans le but de rassembler les éléments de cette artistique expansion de l'idée française, les amis des Variétés d'Anvers 6e rencontreront tous les jeudis, de 4 à 6 heures, à ,,la Chope de î^orraine", 17, faubourg Montmartre à Paris. * * * Est il vrai que, pour satisfaire aux réqui. sition6 allemandes de cigares (le chiffre se montait à plus d'un million) un conseiller communal aurait passé une grande partie de la commande à des maisons étrangères établies en pays étranger, alors qu'il a prêché lui-mêjne le retour à Anvers où les ouvriers de bonne volonté trouveraient à gagner leur pain? On sait qu'il y a en ville actuellement de nombreux cigariers désoeuvrés et que la fabrication chez nous est excellente et pouvait lutter avantageusement pour le prix avec l'étranger. A Louvain. Une fraction des milliers de bourgeois belges, emmenés en captivité en Allemangne lès les premières semaines de la guerre, se trouvent internés à Munsterlager, un camp l'instruction pour la cavalerie, établi dans a bruyère de Lttneburger, près Hanovre. La plupart ont été pris à Louvain ou dans es communes situées entre Louvai i et Ma-ines, où les Allemands se sontp iticulière-nent mal conduits Prwque tous les hommes valides de Visé- la Dévastée s'y trouvent également, ainsi que les gardes civiques de Hasselt, St.-Trond et même des habitants de petites localités, telle Grimbergen, près de Vilvorde. Dans les premières semaines, il se trouvait parmi les prisonniers beaucoup de femmes et de petits enfants, quelques-uns de ceux-ci à la mamelle. A titre de représailles, ils avaient été emmenées dans des wagons à bestiaux où ils furent encaqués. Depuis ils ont été transportés dans d'autres camps. Les femmes et enfants logeaient dans les villages où l'occasion leur était fournie de se reposer mieux que les hommes, mais elles mouraient de faim, surtout au début. Depuis la fin de septembre, les femmes furent remises en liberté et, il y a quinze jours, on relâcha également les vieillards âgés de plus de 70 ans, les garçons en dessous de 14 ans et les gardes civiques de Hasselt. Mais il reste encore à Munsterlager environ 1800 victimes du bon plaisir des militaires allemands, parmi lesquelles le professeur dr. Maldagen, professeur à l'Université de Louvain, le dr. Sinets, docteur en astronomie de l'Université de Gand, le dr. J. Kleyntjens, précepteur pour la langue flamande des princes royaux de Belgique et professeur à l'Athénée de Louvain, le notaire Roberti, fils de feu le sénateur i Roberti, le dr. Joseph Meulemans, le pharmacien De Coninck, M. Graffian, directeur du laboratoire d'Etat, et M. Eugène Nijs, industriel, tous habitants de Louvain. („Tijd".) Au Littoral. Zeebrugge est complètement délaissé par ses habitants et défense formelle est faite de se promener dans ce port que les Allemands espèrent transformer en une station importante pour leurs sous-marins. On y travaillait ferme ces jours derniers. Ce sont les soldats eux-mêmes qui aidaient les rares habitants à déménager leurs meubles qui s'en allaient, empilés sur des charrettes à bras, Dieu sait où ! A Knocke, à Heyst et dan3 tous les charmants petits coins de la côte belge, les habitants, pour la plupart, n'ont pas attendu l'invitation des Allemands. 11$ avaient déguerpi! Ceux qui sont restés, "malgré .tout, sont soumis à certaines règles rigoureuses qui font qu'il est dur d'y vivre. Ainsi, le soir, il est impossible de sortir quelque soit la raison. Donc, défense d'être malade entre 8 heures du soir et 6 heures du matin. Le phare de Knocke est toujours occupé par des vigies. Toute la côte est gardée par des marins. A Ostende, il y a une garnison complète. Les officiers ont établi leur mess à l'hôtel de la Couronne, en face de la gare. Le nombre dos canons sur la digue et dans les dunes a été augmenté de quelques unités, dont la portée est supérieure à celle des pièces mises en position il y a quinze jours. A Malines. Nous lisons dans le ,,Courant" : Les Allemands creusent des fossés aux environs de Malines. On croit qu'ils minent ainsi toute, la contrée, entre le front actuel et Bruxelles. Si cela se confirme, la tâche des alliés sera effroyable lorsqu'il s'agira de reprendre la capitale belge. Les soldats allemands ont même creusé une large tranchéé, le long du mur du cimetière de Malines. En ce faisant, ils ont exhume des centaines de cadavres d'enfants, qu'ils ont tous jeté pêle-mêle, dans une fosse commune, creusée non loin de là. Ce travail d'hyène, dit le ,,Courant" (hyenawerk) a fortement impressionné et ! scandalisé la population Malinoise. A Cfney. Les habitants sont rationnés à raison de 2 kilos de pain par tête et par semaine! ^ A Rétinne. Le premier général allemand tué en Belgique repose dans le jardin d'une maison de notre village. C'est le major^généràl Von Wuscow, tué le 6 août à la tête de ses troupes lorsqu'il attaquait notre village. Un obus belge lui arracha littéralement la te te. m» 9 fci les journaux et la censure allemande. Nous recevons de M. l'avocat E. Vlie-tinck la nouvelle lettre qu'on va lire: Mon cher ami Charles Bernard. Le même No. de ,,l'Echo Belge" qui m'apporte votre très intéressante plaidoirie en faveur, de l'abstentionnisme journalistique, m'apprend que le nombre de journaux paraissant à Anvers vient de s'accroître d'une unité: la ,,Nieuwe Gazet". Je ne m'appesantis pas davantage là-dessus et m'empresse d'aborder la question controversée de savoir s'il est pa- j triotique ou antipatriotique de publier un journal sous le régime d'occupation? Et très | radicalement (je ne vous connaissais pas cette nuance l) voua la résolvez par la négative. Pu- j. blier un journal, même sans censure avant publication, c'est servir l'ennemi. Si cela est, on doit dire que tous ceux qui contribuent à la reprise de la vie normale, au point de vue des besoins économiques comme sous le rapport des besoins intellectuels de la communauté, servent la cause do l'occupant. C?est à cela qu'aboutit votre solution radicale. \ous devez condamner à l'abstention tout le monde. Et la population — elle mérite cependant aussi un peu votre attention! —' n'a qu'à se _ débrouiller. Elle n'a pas le droit de savoir ce qui se passe dans la ville, dans le pays, à l'étranger. Les mille et une choses, que dans un grand centre on no peut savoir que grâce aux journaux, elle doit les ignorer ou chercher à les apprendre comme elle pourra. Le journal n'est, pas uniquement un organe de l'opinion. Il est aussi un instrument d'information. C'est à cela même que servent les £ de son format. Et la question est de savoir si, à un moment, dans des circonstances où toutes les libertés reçoivent des entraves il est impatriotique de servir 6es concitoyens, se$ compatriotes par la plume, sans épuiser ses droits ? — La Presse, dites-vous à ce propos, après a*-oir dit blanc: Reuter, et noir: Wolff, omet de dire : ceci est blanc, cela est noir'. Péché d'omission! Je pourrais vous répondre: le journaliste est-il lui-même capable de so débrouiller en présence des communiqués contradictoires des belligérants? L'était-il avant l'occupation ? ,,Je préfère", restant toujours sur le terrain de l'intérêt de la population civile, faire ressortir qu'en n'utilisant pas son journal à justes fins — stj'le de palais — le journaliste n'est pas plus mauvais patriote que l'instituteur ou le professeur, lesquels continuent à enseigner. Ne peuvent-ils, eux aussi, 6'exposer à des désagréments s'ils entendaient épuiser la liberté d'enseignement sous le régime de l'ocou-pation étrangère? En est-il autrement du prédicateur? Vous touchez également la question du pain des travailleurs intellectuels et vous demandez ,,s'il est absolument nécessaire qu'on noircisse et qu'on gâche un peu de papier pour leur donner à manger' ' ? Mon cher confrère, vous êtes spirituel, mais cruel aussi. A l'heure où le glas funèbre a sonné pour le négoce anversois, vous voulez; demander aux rédacteurs de journaux d'aller frapper aux portes de firmes commerciales où les employés sont de trop! Je ne prends pas les choses au tragique. Je n'accuse personne de manquer de patriotisme. Je défends; sans employer de grands mots, une opinion que comme citoyen belge, comme journaliste, comme juriste, je crois fondée sur une appréciation calme et saine de la réalité des choses. Il est inadmissible de suspecter le patriotisme de ceux qui croient pouvoir faire un usage restreint d'un droit, dans l'intérêt do centaines de mille concitoyens qui gémissent sur le sort de leur malheureuse patrio. ED. VLIETINCK, avocat. JBergen-op-Zoom, 15 nov. '14. Je n'aurai pas à répondre longuement à mon excellent confrère, partisan, lui aussi, d'une ,,vie normale'' à Anvers, étant donné que tous nos efforts, dans ce journal, tendent à démontrer qu'une vie normale est impossible aussi longtemps que l'envahisseur fçule notre sol. Cherchez le ,,cui pro-dest" dit un axiome de droit. C'est aux Allemands surtout que profite la vie normale.Maintenant, étant donné qu'il y a des Anversois à Anvers, il est clair qu'on ne peut pas les laisser mourir de faim. C'est à quoi pourvoient les boulangers. Mais s'il est relativement peu gTave que ceux-ci ne fournissent à leurs clients qu'un pain de guerre de qualité très inférieure, il en est tout autrement de ce que j'appellerai le pain de l'esprit. Là où le premier ne fait qu'alourdir un peu l'estomac, tout en nourrissant le corps, le second empoisonne l'intelligence. Car le journalisme purement objectif est impossible, encore plus impossible par exemple que l'enseignement neutre que mon confrère Vlietinck, et ici je suis de son avis, tient certainement pour une absurdité. Et le chômage, dites-vous 1 Mais tout le monde chôme ; pourquoi les journalistes devraient-ils faire exception? Quant à l'exemple des autres je m'en soucie assez peu. ,,Saute, Robin mouton, saute..." Bien merci, seigneur Panurgè! Mes confrères peuvent sauter à l'eau tant qu'il leur plaît. Moi je refuse de me noyer. D'ailleurs ce n'est point paroe que ,,La Presse", le ,,Handelsblad", la ,,G-azet van Antwerpen", la ,,Nieùwe G-azet" ont paru, que le ,,Matin", ,,la Métropole", ,,Le Nouveau Précurseur", la ,,Volksgazet" qui n'ont pas reparu et ne veulent point reparaître ont tort. D'ailleurs, comme nous l'avons déjà dit, M.M. Flor. Burton et August Monet, respectivement directeur et rédacteur en chef de la ,,Nieuwe Gazet" ont formellement protesté contre la réapparition de leur journal qui s'est faite contre leur gré et à leur insu. Pour le reste, je dirai encore qu'à Bruxelles et à Liège pas un grand quotidien, à quelque opinion qu'il appartienne, n'a voulu subir la censure allemande ni souffrir une restriction si petite qu'elle soit à la liberté de la presse. Evidemment, mon confrère Vlietinck n son point de vue. Il admettra que je m'e." bienne au mien. Enfin, pour finir, me per mettra-tr-il de lui adresser une questior peut-être indiscrète? Pourquoi M. E. VI:< binck, rédacteur à la',,Presse" ne conforma b—il pas sa conduite à ses sentiments et con binue-t-il à résider à Bergen-op-Zoom ? PoiV que je tienne à cet argument ,,ad homio-uem" mais oeci ne manque pas de piquant. C. B. « <m i % > m>>

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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