L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 23 Mai. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/zs2k64c38x/
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gème Année S cents 23 rrsaS Ï«3>SV L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, Journal a&toti«Me>i «lu matta paraissant en Hollande Hnlan asf nntm nsïm dp. Familln. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N. Z, VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. 1 chartes Bernard, Charles Heribleâ, Comité de Rédaction: ^ René chamtory, Emile Palnparé. Pour les annonces, anonnetnents et vente au numéro, s'adresser à l'Administration di journal: N.Z.Voopburgwal 234-340, Amsterdan Téléphone: i77S. Abannementsi Hollandefî. 1.50 par mois. Etranger Sï. S. 00 par moi: Annflnnp.Ri 15 cents la liane. Réclames: Sîfl cenis la (inrsp. Le mort parle C'est dans un journal_ embpehé de Bruxelles que nous avons lu l'éloge de von Bissing, 1b bon gouverneur. Le papier conoluait pai un appel à l'impartiale Histoire. Cet appel » été entendu beaucoup plus vite que ne s'y attendait eon autour et c'est von Bissing lui-Blême' qui se charge de lui répondre. Les vois d'outre-tombe ont le grand mérité de la sincérité. L'âme de von Bissing se montre à nu. dégagée de ss menteuse enveloppe charnelle. Et, comme on va voir, cette âme est encore plus laide que l'enveloppe, ce qui n'est pas peu dire. C'est un nommé Bacmeister, membre de !a Diète Prussienne, qui publie ce que l'on pour, rait appeler le testament politique de von Bissing dans sa revue pangermaniste: ,,La plus grande Allemagne". L'écrit n'est pas daté — une cause de nullité par conséquent mais on a lieu de croire que son ancienneté ne dépasse pas une année.^ Dans un préambule, von Bissing dit que c'est un devoir sacré pour l'Allemagne d'annexer la Belgique. On voit que le freiherr avait l'intention bien arrêtée de mourir dans la peau de gouverneur général. Ce voeu a été exaucé mafs autrement que von Bissing ne l'avait voulu. . _ Ce n'est pas, n'en déplaise aux miserables thuriféraires du sous-Gessler décédé, uniquement pour faire le bonheur des Belges qu'il aspirait à l'honneur de les gouverner, même après la conclusion de la paix. Une Belgique restaurée, même conventionnellement neutre, dit von Bissing, sera naturellement poussée dans le camp de nos ennemis. Evidemment. Le contact que von Bissing a eu avec nos compatriotes a été suffisant pour lui apprendre à quel point l'Allemagne et les Allemands sont devenus un objet d'abomination pour les Belges. Plus jamais nous ne pourrons voir chez nous un commis-voyageur boche san3 reconnaître immédiatement un assassin de Dinant ou un incendiaire de Lou-vain et l'on sait fort bien en Allemagne que, dès que les garnisons actuelles se seront retirées en deçà de la frontière, il y aura là un fossé qu'il sera interdit aux Allemand» de franchir. Avons-nous besoin de reprendre^ les doubles motifs stratégiques et économiques qui sont à la ba?o de la thèse allemande de von Bissing ? Le freiherr n'a fait que ressasser les arguments archi-connus par quoi les pan-germanistes défendent leur politique de brigandage. Quant à ses amis activistes, ils trouveront sans doute qu'il laisse trop percer le bout de l'oreille là où il parle de la nécessité pour l'Allemagne d'assurer la prédominance de rélémenj germain en Belgique. Et que les intérêts purement flamands, ou prétendus tels, n'intéressent notre homme que pour autant qu'ils ne sont pas en opposition avec les intérêts allemands, il ne se fait pas faute de le dire: ,,La formation d'un Etat flamand, autonome nous priverait des ressources que peut nous fournir le territoire belgo dans son ensemble. Nous avons besoin d'Anvers pour notre flotte". Tout cela, en somme, est fort banal et von Bissing se montre l'un des millions d'exemplaires de boches aux dents longues et aux pattes crochues que nous connaissons. Mais il a des raffinements qui le haussent au-dessus du niveau intellectuel du simple voleur de pendules. M. de Bissing était un de ces boches que la lourdeur congénitale propre aux gens de sa race plongeait dans l'application. Le genre soudard le rebute et, mettant de l'élégance âans sa tenue, il estimait qu'on peut en mettre partout, même dans le crime. Qui l'oût cru! M. de Bissing n'était ni plus ni moins qu'un disciple de ce César Borgia. dont on dit qu'il servit de modèle au ,,Prince" de Machiavel. ,,C'est une heureuse circonstance, dit feu le gouverneur général, que la nécessité nous oblige de passer outre à des considérations dynastiques. On lit dans Machiavel que celui qui veut s'approprier un pays sera obligé d'écarter le roi de ce pays, au besoin en Je mettant à mort". Ainsi pas de sentimentalité. M. de Bissing, évidemment, n'a cure des sept millions de sujets du Roi Albert. Vulgum pecus. Ma s des aristocrates et des conservateurs prussiens pourraient avoir quelques scrupules en ce qui concerne le Roi des Belges. Von Bissing le redoute et, avec le cynisme d'un condottiere de la Renaissance italienne, dont il '.'applique également à plagier l'élégance, il leur sert, le conseil de son maître Machiavel: tuez le roi. Car il n'y a que les rois morts qui ne remontent plus jamais sur leur trône. Et voilà qui jette un jour singulier sur l'âme qui habitait naguère la dépouille mortelle du gouverneur général. Il est heureux qu'elle ne'souille point la terre belge. Cette teire la vomirait et les Belges sèmeraient au vent les cendres de l'homme qui proposa de tuer le Roi Albert pour lui voler plus sûrement son royaume. Dernièrement le président Wilson crut pouvoir distinguer entre le peuple allemand et son empereur. Toute l'Allemagne s'indigna.Hé bien, nous Belges, nous sommes unis à notre Roi par des liens autrement solides, autrement respectables que ceux qui unissent une nation de proie à son chef. Notre Roi, c'est l'incarnation suprême de tout ce qu'il y a dans La nation de noble et de grand. Il est notre honneur vivant et ce prince constitutionnel, qui n'a jamais ambitionné que- d'être le premier citoyen du pays, est plus intangible à nos yeux, plus sacré <iue n'importe quel roi de> droit divin dans les monarchies absolutistes. Nous méprisons la bassesse d'âme do l'homme qui s'abrita derrière la mort pour pouvoir impunément cracher sa dernière vilénie. Elle aura eu ceci de bon de nous révéler les intentions véritables de la bande de voleurs de territoires qui font état aujourd'hui de ses conseils ,,machiavéliques". Bissing, en exécration à tous les Belges, de meurera pour nous celui qui a voulu faire assassiner le Roi Albert. Et dire que les Belges (?) Borms, Vernieuwe et Tack ont suivi la dépouille do cet homme-là et qu'il s'est trouvé un Raf Verhulst pour écrire son panégyrique! C'est trop de honte... Charles Bernard. Une démission Nous apprenons de source autorisée que Mgr. Van de Wetering, évêque d'Utrecht, a donné sa démission de président d'honneur de ,,Volksopbeuring". Il y a quelques mois nous avions la satisfaction de constater que M. Borginon, président de la même société, la quittait également. Ceci montre à quel point nous avions raison d'écrire que ,,VoLksopbeuring" était une oeuvre dangereuse et contre l'unité de la Belgique. La démission de l'évêque d'Utrecht nous donne pleinement raison et tous les, Belges seront heureux d'apprendre la décision que vient de prendre Son Eminence. La séparation administrative A la suite des mesures prises par l'autorité occupante ea1 Belgique pour assurer la séparation administrative des territoires flamand et wallon, le gouverneur général allemand a fait adresser à la ,, Commission royale des Monuments" la lettre suivante: Ministère des scionoes et des arts 15 mars 1917. Messieurs le Président et membres de la Commission royale des Monuments. En vertu du l'arrêté de M. le gouverneur général daté du 16 février 1917, il est créé au ministère des Sciences et des Arts, pour l'administration des beaux-arts, une section flamande et une section wallonne. M. lo chef do l'administration civile près do M. le gouverneur-général, par note du 9 mars 1917, me prie de bien vouloir lui soumettre des propositions en vue de la réorganisation do votre collège. Je vous prie de me faire connaître d'urgence vos vues à cet égard. Agréez... Le directeur-général, E. Verlant. j A cette demande de coopération à l'oeuvre de déchirement de la Patrie belge, la ,,Commission ioyale des Monuments" a répondu en oes termes : Commission royale des Monuments 24 mars 1917. Monsieur le Directeur général. Nous avons l'honneur de répondre à votre dépêche du 15 courant, reçue le 19 mars, nous faisant connaître la création au ministère des Sciences et des Arts pour l'administration des beaux-arts d'une section flamande et d'une section wallonne; nous priant, en outre, de vous soumettre d'urgence nos vues au sujet de la réorganisation de notre collège. Après en avoir délibéré dans notre séanoe hebdomadaire de ce jour, nous émettons à l'unanimité l'avis suivant: ,,La Commission royale des monuments et des sites est une institution corporative officielle unique dont les avis sont sollicités et des mieux accueillis par les pouvoirs publics : Etat, provinces, communes, fabriques d'église, consistoires protestants et israélites, administrations de bienfaisance, etc., ainsi que par des particuliers notables. :,Son organisation propre, pleine de vie, comportant trente membres effectifs recrutés dans tontes les régions de la Patrie belge, cent soixante-quatre membres correspondants établis en les neuf provinces, est indépendante du sectionnement de l'administration centrale des beaux-arts, voire même de quelque séparation administrative que ce soit. ,,Depuis vingt ans, nous nous servons de nos deux langues nationales dans une mesure telle qu'à la suite des ordres de service de S. E. M. le Dr. von Sandt, en date du 22 mars et 24 septembre 1916, nous n'avons pas eu à modifier notre pratique. ,,Les publications et travaux de notre collège, ainsi que ceux de ses membres, lui ont valu une réputation internationale. ,,Tandis que les monuments et les sites du pays peuvent courir des dangers, il paraît inoppurtun de contribuer à la désorganisation de la Commission royale des monuments et des sites de Belgique." Le secrétaire-adjoint, Le président, Possoz. Lagasse de Locht. — ■■ i .Si— ——— lî y a un an 23 mai 1916. Les Français ■pror/ressent au sud de la cote 287 (rive (fauche de la Meuse) à Vouest de la ferme Thiaumont et pénètrent dans le fort de J)oxvxiiuvmni (rive droite) dont Vennemi ne, tient ■vlus que la ûornt nord-est* En Belgique. Les brebis galeuses Qui disait que, pour revenir en Belgique René De Clercq devrait être reçu à la frontière belge par le Roi Albert, sans quoi il resteraii indéfiniment en Hollande? René De Clercq lui-même. Brusquement, on apprend "qu'il a changé d'avis... comme il va changer d'arbre, quittant les feuillages de Bussum pour l'ombre épaisse d'un marronnier du parc Léopold C'est que Vernieuwe ou Verhees, à'moins que ce soit Tack, sont venus à la frontière,v eux les mains pleines de pièces d'un franc, sonnantes et trébuchantes. Ils en promirent dix mille tous les douze mois à celui qu'on chassa de l'enseignement officiel belge à coups de trique. Dix mille, — et le logement, le feu et l'électricité. Le gorille passa plusieurs fois la înair dans sa barbe touffue et accepta sans hésitation. Il accepta les 10.000 francs attachés au poste do Conservateur du Musée Wiertz qu'on venait lui offrir* Du .haut de son arbre, le Balaoo des Flandres télégraphia quand même: ,,Wiextî" était "Wallon. Puis-je en toute indépendance accepter?" Et Tack ou Verhees, à moins que ce soit Vernieuwe, répondit: ,,A prendre. Jamais à laisser," songeant aux dix mille francs dont le budget belgo allait être doucement allégé par un bon ami flamingant. Le plus amusant du premier acte posé par les nouveaux directeurs généraux, f.f. de ministres flamands ou peu s'en faut, est de voii l'oeuvre d'un peintre essentiellement wallon, né à Dinant, confiée aux soins d'un flamingant, ennemi irréductible des "Wallons en particulier et des Belges en général. L'intérêt qui guidait cette bande éclate ainsi au plein jour. Ce qu'ils voulaient? De meilleures places que celles qu'ils avaient occupées par la grâce du gouvernement belge. De Clercq voit ses appointements passer de 4000 à 10.000 francs, ce qui est appréciable par lo temps qui court. Tous les Schrijvers, les de Jaegher, les Fa^bri voient également leurs salaires considérablement augmentés. Car telle est bien la devise des flamboches: ,,Occuper les plus hautes situations, empocher le plus d'argent." Nous les connaissons d'avant la guerre. Mais le grand public les ignorait. Aujourd'hui, les masques sont tombés et l'on se trouve en présence d'une théorie d'individus que guide uniquement le plus bas intérêt. René De Clercq n'est pas le seul grand homme que les Aktivistes rappellent de Hollande. Léo Meert, marchand de chaussettes, devient membre du Conseil de l'Industrie et du Commerce à Bruxelles. On connaît l'individu. Il a mis, en toute occasion, les chaussettes dans le plat, allant jusqu'à envoyer un télégramme au président "Wilson pour le féliciter au nom de la Flandre. La Flandre est décidément une vache à lait qfii nourrit copieusement ses petits. Que d'indignités commises en son nom! Mais comme elle est plus grande et plus noble d'être exploitée par une centaine de cancres aux abois de roquets. Comme toutes choses parfa.ites vont par trois, à René De Clercq, à Léo Meert vient s'ajouter E. H. Rietjenâ, dont la ,,qualité" de déserteur belge suffit amplement pour que les portes de la capitale lui soient grandes ouvertes. Le choix est heureux. C'est une prime à la délovauté d'une part, à la lâcheté de l'autre. Il suffit aussi qu'on couvre le gouvernement belge d'injures pour être encensé par les flamboches.Quels sont les titres de René De Clercq, par exemple, au poste de Conservateur du Musée Wiertz? Il n'en a aucun. Il succède directement à Henri Conscience. Le grand Camille Lemonnier lui-même fut écarté de ce poste, laissé plutôt vacant à l'époque malheureuse où la politique de villago jouait chez nous Tin rôle prépondérant. Lorsque1 descendra de son arbre, le gorille de Bussum ne rencontrera pas à la frontière le Roi qui publiquement devait venir lui faire des excuses, — comme il l'a dit, •mais Raf Verhulst, cet autre profiteur, dont quelques-uns, après ,,Jésus de Nazareth", voulaient faire un génie. Ce rimailleur est couché à plat ventre devant nos ennemis. Il a beau prendre le pseudonyme de Luc pour les petits papiers qu'il dépose dans ,,Het "Vlaamsche Nieuws" auxquels collaborent Auguste Borms, l'eunuque Jacob, Adelfons Henderickx, et d'autres patriotes du même tonneau, Raf Verhulst est démasqué. Pour qu'on puisse juger de la valeur du journal qii'il dirige, nous ajouterons que, dans quelques villages, les soldats allemands eux-mêmes en font la distribution. Verhulst peut aussi s'apprêter à quitter le pays et à abandonner la place de professour au Conservatoire Royal flamand où on ne le voyait qu'à la fin du mois venir toucher ses émoluments. A ces quelques „élus" ajoutons les noms de K Heyndericks, secrétaire communal anti-bel-g© de Saint-Nicolas, nommé par les incendiaires de Louvain secrétaire général d'un des nouveaux ministères, Spincemaille, avocat et chef de bureau à la Maison Communale d'Et-terbeek, devenu directeur général, et le sieur Pletinclcx, médecin sans réfutation ni clientèle, nommé inspecteur de la Santé publique. A qui le tour? Les Allemands se montrent généreux. Rien de plus simple quand c'est le budget "belge qui paie . C'est égal, la marée monte. A chaque Jour une nouvelle trahison. Quand nous serons à mille, quel changement y aura-t-il? Aucun. -Dans tous les troupeaux il së trouve des brebis galeuses. Il suffit qu'on connaisse celles-ci, qu'on les mette à l'écart. Elles deviennent inoffensives pour les autres. Ainsi du mouvement flamiftgant. Les brebis galeuses recrutées par les Allemands ne sont dangereuses que pour elles-mêmes. Les bergers sont au Havre et ne les perdent pas de vue,, attendant le jour prochain où ils leur ouvriront la porte des établissements de quarantaine d'où l'on sort, sinon guérik du moins inoffensif. Quant aux loups, comme dans toute histoire qui se respecte les Allemands se sont mis admirablement, il faut en convenir, dans la peau de leurs personnages. A Bruselîes Les instituteurs intérimaires touchent , 6.40 francs par jour de travail. Ce qui re-, présente, défalcation faite des jours de congé pendant lesquels ils ne sont pas payés, ■ un traitement annuel de 1600 francs. Cette somme représente le traitement initial des instituteurs effectifs. Les instituteurs intérimaires sont assimilés aux employés-œmmunaux dont les appointements n'atteignent pas 2000 francs. C'est dire qu'ils touchent encore une indemnité spéciale pour obvier au renchérisse-' ment des denrées. * * * s Les Allemands ont promis de respecter le Palais du Roi à Laeken. On sait ce que valent les promesses allemandes. Avec ce tact qui les caractérise, c'est précisément dans cette résidence qu'ils organisent leurs banquets officieux et les soupers fins auxquels des dames sont admises. Nous n'insisterons pas. Ces dames sont choisies parmi les amazones galantes de certaine rue du centre dont le nom rappelle un grand fleuve de l'Amérique du Nord. A défaut de pouvoir se diriger à brides abattues vers Laeken sur de fringants et nerveux coursiers, les amazones montent très simplement dans de confortables automobiles On en a vus jus qu'à douze, en file. On peut être certain que des scènes d'orgie bestiales se déroulent au Palais de Laeken. Les officiers allemands, avant que nous ayons appris à les connaître, n'avaient pas, chez nous, une réputation de vertu bien solide. Mais qu'ils célèbrent leurs basses ne>ces dans une telle demeure, voilà qui dépasse les bornes permises. Le baron Louis von Falkenhausen adinettra-t-il que ces messieurs continuent à souiller un palais royal 1 * * * Au nombre des oeuvres d'entre-aide si diverses, nées de la guerre sur le territoire occupé de la Belgique, il faut citer 1',,Assistance discrète", essentiellement belge. Son but, ainsi que l'exposait 15. janvier 1916 Edmond Picard, est de ,,découvrir la pauvreté effarouchée et tremblante sans la faire souffrir. Lui laisser l'illusion de son indépendance. Etre discrète dans le détail des oeuvres de miséricorde. Etre si bien organisée ot tant ressembler à la joie qu'on en oublie les tristesses... On s'y souvient du précepte: Que ta main gauche ignore ce que fait la main droite". L'oeuvre a réuni un groupe important de dames et de jeunes filles, qui, par leurs propres moyens, parvinrent à secourir, dans les derniers mois de 1914, plus de 500 personnes. A la fin ele décembre 1915, l'oeuvre assistait plus de 3,000 personnes de tous les partis, privées pendant la guerre, et qui, par leur position sociale et exceptionnelle, pour motif de santé, ne peuvent recourir aux secours publics. A l'époque précitée l'oeuvre a distribué 410.393 rations alimentaires complètes, comprenant chacune ce qui est nécessaire à la préparation de trois «repas journaliers: viande, poisson, oeufs, laitage, légumes, pommes de terre, denrées, etc. Elle a obtenu pour 6es protégées des arrangements de loyer, voire même des logements gratuits, des emplois divers, des soins médicaux et pharmaceuticjues. Elle a distribué des vêtements pour une valeur approximative de 13,000 francs. * * * Le ,,New-York Herald", lorsqu'il commenta la mort de von Bissing, gouverneur général du territoire belge occupé par les Allemands, écrivait : ,,11 ne sera pas nécessaire d'élever un monument à von Bissing pour perpétuer la mémoire du gouverneur de Belgique. Dans tous les temps on se souviendra de lui comme du bourreau de la Belgique, comme l'une des figures les plus exécrées de la guerre. Von Bissing était le rouage d'une machine ayant pour unique fonction d'écraser dans une soumission abjecte lo peuple que l'autocratie allemande trompa d'abord et conquit ensuite. Il avait la seule pensée de tenir, comme Allemand, les Belges sous sa botte. Il remplit bien la tâche pour laquelle il avait des dispositions particulières, que ce fut -pour affamer les Belges ou pour assassiner les infirmières anglaises. ,,Le nom de von Bssing sera, dans l'Histoire, pour le peuple belge, le pendant de celui du duc d'Albe". Jugement sévère, mais combien adéquat à la triste vérité. * * 9 Un journal de Bruxelles nous apprend que le célèbre Tôône a été conduit mardi dernier à sa dernière demeure, au cimetière d'Evere. Nicolas Dufeys, né à Bruxelles en 1845, était depuis quelques mois perclus de rhumatismes: ceux-ci furent suivis de transports au cerveau, qui amenèrent douloureusement sa fin. Il laisse une veuve, dix enfant^ et des petits-enfants. Dufeys avait exercé le métier de typographe. Mais, doué d'une belle voix, il ambitionna d'employer le soir ses loisirs comme choriste et chanteur, et fut reçu, pour ces deux emplois, au Théâtre de la Monnaie, où à l'occasion on lui confiait de petits rôles. Tôône devint bientôt, voici quarante-cinq ans, le directeur-propriétaire du fameux Théâtre des Marionnettes. C'était une succession qu'il reprenait d'un des amis de son père, lequel la tenait lui-même de loin déjà, car on croit compter neuf générations jusque Tôône. Tôône et ses marionnettes étaiént demandés dans les pensionnats, dans les familles; les expositions universelles, notamment celle de .1905, mettaient son théâtre original au nombre de leurs attractions. Tôône coamuti les honneur s;.,il fut» félicite. p»r< Léppold II et par le Roi Albert, en 1910, pour son projet de Théâtre royal des Enfants. On allait chez Tôône par genre pour son théâtre des marionnettes comme on allait j chez Antoine, à Ixelles, pour les frites et moules, au bon temps des frites et moules !... Le populaire et le grand monde s'y coudoyaient. Les sociétés de Bruxelles donnaient des fêtes chez Tôône, ainsi que les corps spéciaux de la garde civique. Rue du Miroir d'abord, ensuite rue des Minimes, où vient de mourir Tôône, dans la maison qui fait le coin de la rue Notre-Dame-de-Grâce, il fallait un important servie» de police pour faire circuler voitures et autos, les jours de grandes premières ! C'est M. Bienvenu Dufeys, le dixième enfant de Tôône, acteur amateur, qui a récemment joué à la Gaîté, qui reprend la direction du Théâtre des Marionnettes. Il entre à son tour en possession de cette troupe éternelle, dont le personnel remonte à plusieurs siècles, toujours aussi jeune qu au début de la carrière! Notons, en passant, un détail typique: des statuettes qui avaient eu leur niche dans des églises démolies sont devenues parfois des pensionnaires acteurs de Tôône, et l'on assure que les personnages qu'elles représentent et qui étaient entourés de soins particuliers dans la troupe regrettent leur ancien patron. Souhaitons au nouveau directeur bonne chance ! A Anvers Il vient d'arriver une surprise désagréable à un club de footballistes. Les braves jeunes gens, avant de gagner le terrain de sport, avaient, déposé leurs vêtements dans une maison de l'avenue des Hêtres. Ils y avaient également caché, dans une valise, leur argent et leurs bijoux. Puis, au coup de sifflet, sans plus songer à ce petit trésor, ils commencèrent le match. Un monsieur, très chic, en profita pour s'introduire dans l'immeuble et rafler tout ce que les naïfs joueurs y avaient déposé. On ne l'a plus revu, — évidemment ! Cette partie de football a coûté aux sportsmen quelques centaines de francs. A Bruges On apprend la mort de Désiré Laenen, âgé de 52 ans, domicilié avenue de la Toison d'Or, tué par une bombe d'avion. Plusieurs personnes de la rue de l'Ane ont été blessées. Aaa Pays Wallon Les Allemands ont chassé les jésuites de leur établissement d'Antoing. Flooeffe leur a été assigné comme résidence. * * * Mgr. Heylen, évêque de Namur, a fait défense aux prêtres belges ou allemands de célébrer la messe dans l'église de Virton si celle-ci servait en même temps aux services du culte protestant. An Brafoant Nous apprenons la mort de M. le comte Jean du Monceau de Bereendal, chevalier de l'Ordre de Léopold. ancien officier au régiment des Grenadiers, depuis trente ans bourgmestre de Grez-Doiçeau (Brabant), où il eist mort dans sa quatre-vingt-deuxième année. Aai LfîBrafeourg Mis en exploitation depuis un mois à peine, le nouveau chemin de fer Aix-Lou-vain, par Visé et Tongres, rend déjà aux Allemands les plus grands services. Des trains passent sans discontinuer nuit et jour sur la double voie. Ce qui distingue les trains passant par la nouvelle ligne, c'est leur longueur. Les convois de 30, 40, 50 wagons sont normaux. Le fait est dû à ce que la voie est partout plate, avec de belles lignes droites, sans pentes et sans courbes, tandis que la ligne de Verviers à Bruxelles par Liège, où ne circulent depuis le début de la ' guerre que des trains courts, est fort accidentée et comporte notamment le fameux plan incliné d'Ans, que les chauffeurs allemands eurent tant de peine à aborder durant les premiers mois, * * * M. Cartuivels, bourgmestre de St. Trond, ayant refusé de livrer aux Boches la liste des chômeurs, a été démis de ses fonctions et remplacé par un M. Goffin. Abi Littoral La peur des Allemands d'une attaque anglaise, après le dernier bombardement de Zeebrugge, soit exratre Ostende, soit contre Blankenberghe, est extraordinaire. On ne s'imagine pas l'état de nervosité dans lequel vivent les Boches. A Blankenberghe ils ont placé 6ur l'Hôtel de Venise un signal d'alarme pour prévenir de l'arrivée d'avions ou de navires ennemis. Aucun bateau ne peut plus sortir du port. ! Un grand nombre do ceux-ci, faute d'entretien, n'ont d'ailleurs plus aucune valeur. Pour prévenir une attaque sous-marine : anglaise les Boches ont coulé dix bateaux dans le chenal. * * * Les soldats boches sont payés à raison de 5.30 marks tous les dix jours, dont ils doivent distraire 2 marks pour les emprunts de guerre. C'est bien, .en effet, .des ,,emprunts .nationaux;'^ QUe^lance { .Quel ques sociaal-democraten sous les drapeaux ont osé protester. Deux heures après ils étaient envoyés sur le front; Les soldats qui partent en congé doivent s'approvisionner de vivres pour quelques jours. Un drame terrible a éclaté récemment. Un fusilier-marin avait, depuis des semaines, demandé un congé. Il courait toujours au devant d'un refus. A la fin, exaspéré, il s'adressa au commandant d'un contre-tor-pilleur qu'il rendait responsable de cet état de choses. L'officier le renvoya brutalement. Le soldat saisit alors un revolver, tua son supérieur et se suicida ensuite. e L'affaire fit grand bruit en ville, comme bien on pense. -^i ■ 1,^-^qin - ♦ Le ravitaillement de la Hslgip sapée. L',,Evening Standard" consacre à M. Her-. bert Hoover, qui fut le grand administrateur de la ,,Commission for Relief in Belgium", et qui vient d'être appelé à de nouvelles fonctions par le gouvernement des Etats-Unis, un article aussi juste qu'élogieux, dont voici la partie principale : ,,Quoique sa carrière ait été variée et romanesque, M. Hoover est mieux connu en sa qualité de président de la ,,Commission for Relief" en Belgique. Comme citoyen priv5, il a édifié la plus grande or^anisatiem philanthropique que le monde ait jamais connue. Sans participation officielle de son propre gouvernement, il a négocié directement avec les gouvernements belligérants, au nom de l'humanité et en faveur de la Belgique et du Nord de la France. Il était le pivot autour duquel l'immense organisme fonctionnait. Il supprima tous les obstacles. La pénurie de bateaux pour le transport des livres à Rotterdam, l'absence d'allégés pour la distribution des produits dans les pays occupés et l'emploi du matériel roulant par les exigences militaires, aboutissaient à uno réduction de la ration strictement limitée aux besoins de l'existence. En présence de ces difficultés, les délégués américains perdaient courage. C'est alors que M. Hoover se, rendit à Bruxelles. Les difficultés s'aplanirent et la distribution reprit. ;,Le drapeau de la ,,Commission for Relief" a obtenu sur mer un sauf conduit comme celui de la Croix Rouge, fait connu dans le monde entier; mais M. Hoover avait à ce point le don de s'effacer, que son nom était peu connu dans les contrées qu'il approvisionnait de leur pain quotidien, c'est-à-dire de leurs neuf millions d'habitants. ,,Au début de ses fonctions, M. Hoover demanda à ses collaborateurs de ne pas se consacrer à son oeuvre personnelle, mais à l'organisation plus communément connue sous les initiales C. R. B. Mais pour chaque délégué la C. R. B. c'était; Hoover et vice» versa. ,.M. Hoover est d'une nature bonne et sans prétention. Il n'est pas subjugué par le fait qu'il a joué dans cette guerre mondiale un rôle plus important que toute autre personne non-officielle — car il n'a jamais occupé de poste officiel. Quoique de sa nature il soit très réservé, il est brillant causeur. Il est décidé, énergique, capable et infatigable. Il s'attache des collaborateurs sans aucun effort. „Au moment de la rupture des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et l'Allemagne, M. Hoover leur télégraphia d'Amérique, leur disant de rester à leur poste. De Bnixelles parvint cette réponse: .,Pas un délégué ne désire quitter son pe>stè". Il ne cherche jamais à impressionner son entourage,^ mais il ne faut pas être longtemps en sa présence pour reconnaître cette puissante force naturelle bien équilibrée. Il possède sur une grande échelle ce don essentiel de direc-| tio.n, de magnétisme peisonnel, et cela malgré ; sa jeunesse. A 43 ans, il a fait ce que peu d'autres personnes eussent pu accomplir du-1 rant le cours d'une existence. Il n'a pas d'ambitions personnelles, et, sans la guerre, il serait peut-être resté un inconnu. - ,,L'Amérique a trouvé en M. Hoover un homme inspiré d'idéalisme et animé de cet esprit d'abnégation qui n'écarte pas lo sons pratique. La façon avec laquelle il a répondu dans le passé à chaque appel au concours de ses services augure bien pour l'avenir." ■— MWF ■ U ■ Une alerte aux tranchées boises D'un jeune ,,jasse" belge, ce vivant réoit d'une toute récente alerte aux tranchées.: Nous avons vécu, cette, nuit, vers 2 heures, des moments fâcheux. Je m'étais couché tard, après une longue garde aux tranchées et, dans mon premier sommeil, j'entendais encore le pas de la sentinelle martelant la passerelle de bois devant mon abri, lorsque, tout à-coup, un cri me réveille: ,,Alarme! les gars!" D'un geste brusque, je rejette ma couverture et cherche à tâtons mes allumettes. Tout est en rumeur. Nous prenons nos fusils, nos cartouchières, nos masques et je me glisse avec mes camarades hors de l'abri. La nuit est noire et touto striée par les fusées routes et vertes. A leur hiour on aperçoit dans le lointain la nappe de gaz qui flotte vers nous et dont l'odeur déjà nous imprègne. On met les masques. Mon petit chien paraît tout drôle; il remue la tête, respire violemment, gémit, puis, brusquement, fil 2 comme une flèche. Le moment critique approche. Mais nous avons tous le coeur bien accre>ché et, lorsque la nappe nous enveloppe, pas un pouls qui batte plus vite qu'à l'aocoutumée. Je trouve à ces. bouffées de mort une singulière saveur de fougère. Heureusement, le vent tourne, la nuée retourne d'où elle s'en est venue et ç'a été aux Boches de savourer leur saleté. 31 n'empêche que nous avons tous gardé nos masques pendant deux heures, grâce à quoi nous n'avons subi aucune perte. Tout ce que le règlement nrescrit a été ponctuellement exécuté comme à la manoeuvre. IVÎpn petit chien est rentré il y a quelques instants. Il es.t malade à mourir et j'ai bien peur .qu'il ne trépasse* C'était .jm ficîèlo ami.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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