L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 02 März. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 18 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/tb0xp6w80d/
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jemo AtinéeN°rt30i 5 cents (lO Centimes) Mardi 3 mars I9« L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam, Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N.Z. VOORBUHGWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. f Charles Bernard, Charles Herblei, Comité de Rédaction: ; Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Pclnparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOQRBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement f En Hollande <1. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger il. 2.00 „ „ folie collective ,,Quos perdere vult Jupiter, dem entât". Divers savants ont observé et déterminé avec soin les manifestations caractéristiques de ces névroses collectives, qui périodiquement affectent les cerveaux allemands. Je citerai pour mémoire parmi les différents symptômes relevés précédemment par les spécialistes, les innombrables suicides qui suivirent la publication du Werther de Goethe, les moeurs particulières que fit connaître l'affaire d'Eulenbourg, ,,Salonm et ,,Eléctra"',. dont'la musique fut composée comme on sait par l'Allemand Richard Strauss. . L'effroyable guerre actuelle fournit elle aussi à la sagacité des psychiatres un nombre considérable et chaque jour augmenté de cas cliniques types qui contribueront certôs à enrichir les annales de la neurolo-gie. _ - Les esprits les moins clairvoyants ont été frappés des symptômes extraordinaires de psychose collective qui se sont révéléà depuis sept mois au delà du Rhin. Rappelons:nou6 à cet égard le cynisme inconscient du Chancelier qui n'a point hésité à déclarer au Reichstag le 4 août, aux applaudissements de l'assemblée, que seul l'intérêt stratégique de l'Empire devait désormais régler les rapports de l'Allemagne avec les autres Etats et que ]e respect des traités les plus solennels ne méritait point d'être pris davantage en considération qu'un ,,chiffon de papier", pour employer 1 expression chère aux diplomates adroits(!) du pays de ,,Kultur". Rappelons-nous les discours empreints de dangereux mysticisme, par lesquels le kaiser enflamme ou soutient le courage de ]a nation ou de l'armée, et le succès de ses déclarations qui font sourire les gens de bon sens. Rappelons-nous le sadisme diabolique et l'incroyable et inhumaine cruauté des soldats qui martyrisèrent notre honnête et vaillante population belge et l'approbation indirecte, tacite ou formelle donné© à ces excès par les théoriciens de ,,la guerre allemande", les von der G-oltz, les von Uissing. pour ne citer que ceux-là. Rappelons-nous les calomnies innombrables répandues dans toute ln. presse par le6 agences Wolff et autres menteurs et la facilité avec laquelle le public germain se laisse grossièrement tromper. * * * Jusqu'à présent, les représentants de l'Eglise catholique romaine s'étaient abstenus. Ils avaient résisté pour la plupart à l'ambiance morbide, peut-être se sou venaient-ils dès paroles du Christ: aimez vos ennemis," faites du bien à ceux qui vous haïssent et vous calomnient; quiconque se servira de l'épée, périra par l'épéc. Ou bien pensaient-ils qu'ils devaient être chrétiens avant d'être Allemands. Mais voici que la folie les gagne à leur tour. C'est Monseigneur Hartmann, archevêque dè Cologne qui parle. Voici ce qu'il dit. Discours à la Ligue populaire de l'Allemagne catholique: ,,Comme l'avait déclaré notre kaiser au Reichstag, il n'y a plus de divisions, plus de partis en Allemagne, mais seulement des Allemands, en qui vit le même esprit, la même âme. Nous sommes un peuple de frères, unis dans l'amour de la patrie, dans l'attachement à notre terre natale, dans une indéfectible confiance en l'Empereur et l'Empire. ,,Nous pouvons facilement être patients parce que notre cause est bonne et que Dieu a été, est et sera avec nous. Pourquoi ? Parce qu'il est inimaginable que 'Dieu permette que la France athée et f rançon a-çonne, que la violente église orthodoxe de Russie, foulent aux pieds et anéantissant la saine et florissante vie religieuse de l'Allemagne.,,Dcnc confiance en Dieu et dans l'Empereur qui possède toutes les vertus de ses ancêtres !'- Lettre pastorale promulguée à l'occasion de la prière pour la paix: Dieu a été et il est avec nos héroïques soldats, à l'Est et à l'Ouest, sur mer et soldats, à l'est et à l'ouest, sur mer et dans l'air. Il a été et il est avec notre peuple allemand, qu'embrasent la détermination de tenir jusqu'au bout et la confiance dans la victoire finale. Cette guerre est pour tous une épreuve extrêmement rigoureuse. Chacun fait courageusement les sacrifices nécessaires. Tous les Allemands manifestent une puissante confiance en Dieu. C'est avec Dieu que nos soldats sont partis pour cette guerre, qui nous a été imposée, et dans laquelle nous combattons pour l'existence et la liberté de notre patrie bien-aimée, ainsi que pour les trésors sacrés du christianisme et de son bienfait: la Kultur. Que d'exploits héroïques ont déjà été accomplis sous la protection de Dieu, avec notre glorieux chef, l'empereur, et les prin- allemands à notre tête ! ^Tous devons considérer la guerre à la {hnièjQ de notre foi.. * Si Monseigneur Hartmann faisait exclusivement appel au patriotisme allemand, personne ne pourrait lui en faire grief ni le juger déraisonnable. iMais le cardinal exalte le kaiser luthérien ou musulman et ses illustres ancêtres; la mémoire du saint prélat s'obnubile : Il oublie le Kulturkampf. Ce prince de l'Eglise catholique romaine oublie de même que son collègue de Belgique, notre courageux cardinal Mercier, fut persécuté par le maître qu'il glorifie; il ignore, tant il est entraîné par le milieu malsain dans lequel il vit, que le chef des Habsbourg a conclu l'alliance la plus monstrueuse qui soit avec le Turc que ses ancêtres défirent à Lépante. 11 ne sait plus qu'à côté de la France franc-maçonne existe la France de Bossuet e tde Jeanne d'Arc et qu'il y a plus de différence entre un chrétien et un Turc musulman qu'entre un catholique et un orthodoxe russe. * * * C'est ensuite le député Erzberger, l'un des leaders du parti du centre catholique allemand„ qui publie dans le ,,Tag" un article qui récèle une cruauté tellement sadique qu'on se demande de quel Jardin des Supplices s'est échappé ce bourreau. ^ Voici l'analyse que donne le ,,Temps" d'après le ,,Rotterdamsche Courant" : La guerre, dit M. Erzberger, doit être un instrument dur et rude. Elle doit être aussi impitoyable que possible. C'est là d'ailleurs un principe de ,, plus grande humanité ". Si l'on trouvait le moyen d'anéantir Londres tout entier, ce serait plus humain que de laisser ,,saigner" un seul Allemand sur le champ de bataille, attendu qu'un moyen aussi radical amènerait une prompte paix. L'Angleterre, elle, ne ménage rien. Elle ne reconnaît ni le droit des gens ni les conventions internationales qu'elle a cependant ratifiées elle-même. Elle les considère comme des ,, chiffons de papier ", qu'il lui est permis de lacérer et de jeter aux vents. Elle a incorporé des troUpes de toutes races, blanche, jaune, rôùge, noire. Elle en aurait armé de race tachetée " (sic) s'il en existait une au monde. C'est pourquoi l'Allemagn'e est autorisée à uter do tous les moyens de guerre existante pour abattre son adversaire. Qu'on fass« donc marcher à fond les sous-marins allemands! Que nuit et jour ces monstres, qui sont maîtres sous les eatix, inquiètent le commerce et la navigation britanniques! Lorsque l'Allemagno aura décrété le blocus effectif de l'Angleterre, tout navire marchand anglais devra être impitoyablemeul cculé. Puisq.>o nous sommes ' maîtres sous le? mers — sinon sur les mers — affirmons hautement cette supériorité. Et que nos dirigeables et que nos aéroplanes agissent de concert avec nos sous-marins pour frapper, sans répit, notre perfide ennemi ! L'Angleterre nous a pris environ 400 navires marchands. Notre réponse doit être: pour chacun de ces navires velés, une ville ou un village anglais seront détruits. Semons, à l'aide de nos dirigeables, la terreur et la mort parmi les populations britanniques. Tous les moyens doivent nous être bons, et si même noua possédions le secret de déverser une pluie de feu sur le sol anglais, pourquoi ne nous eh servirions-nous pas ? Mieux vaut que l'Angleterre et ses di gnes alliés nous appellent ,,les Barbares", tout vaut mieux que la compassion que nof ennemis pourraient éprouver pour nous, ai cas où nous serions vaincus ! N'est-ce pas que ces symptômes sont graves?Florent Jaspar. ima t Une lettre d'Allemagne. Nous avons pu nous assurer la collabo ration d'un citoyen d'Etat neutre habitant l'Allemagne qui, par la situation qu'i occupe, est en mesure de jeter en ces heure: pathétiques des coups d'oeil indiscrète dans les coulisses de la vie nationale aile mande. Nous pourrons ainsi publier hebdomadairement une lettre d'Allemagne. Nul doute que nos lecteurs nous sauront gré des sacrifices que nous nous imposons afin qu'ils soient renseignés sur l'état d'âme de nos ennemis. Administrations des Chemins de ter, Postes Télégraphes et Téléphones de l'Etal belge. Avîs. Le Directeur du service des paiements. nom prie d'informer les intéressés que lo paiemen des traitements et salaires de janvier et moi: précédents, s'il y a lieu, aura lieu à Amers foort, au bureau du Lieutenant, M. Henriette mardi 2 mars 1915, à 9 h. 30 du matin : lo., Aux épouses ou ayants droit des mili taires résidant à Amersfoorfc et environs. 2o. Aux autres intéressés habitant la menu contrée, ainsi qu'aux ouvriers pensionnés el veuvres d'ouvriers pensionnées. A remarquer que le paiement aux militaire! internés est suspendu jusqu'à nouvel avis pa ordro de l'autorité supérieure. Les paiements dans les autres localités sui vront et seront annoncés en temps utile pa] tes journaux., La campaqne de Belgique racontée par un témoin oculaire allemand (Le document que nous publions ci-après nous a été fourni par un iieucenant d'infanterie. de réserve de l'armée allemande, qui a fait toute la campagne de Belgique et qui n'a quitté l'armée allemande que le 23 janvier dernier. Nous connaissons le signataire do cet article dont il n'est pas utile — pour des raisons de prudence que l'on devine — de révéler son nom. Nous lui laissons naturellement la responsabilité de ses assertions, qui, si elles ne sont pas toutes nouvelles, n'en confirment pas moins dans tous leurs détails les rapports officiels belge et fran • çais sur le3 atrocités allemandes. Ces notes , ont l'attrait supplémentaire d'un récit de témoin oculaire, d'un témoin qui a mênie été un acteur dans ce drame gigantesque —et qui, apparemment écœuré, a fini par rendre son rôle... N. D. L. R.) Voici le récit de M. le lieutenant X... : ,,Ges notes sont écrites sans esprit de parti ; je ne me place ici qu'au point de vue de la justice et de l'équité. ,,C'est le 2 août 1914 que nous apprîmes que la guerre avait été déclarée aux alliés. On ne nous en dit pas la cause et jusqu'aujourd'hui la raison de la guerre n'a pas encore été dévoilée aux soldats allemands.,,Dos ce jour-là, les troupes furent envoyées par les chemins les plus directs dans toutes les directions conduisant chez l'ennemi et c'est ainsi que mou régiment arriva en Belgique. A peine étions-nous arrivés sur le sol belge que la ,,Parole", c'est-à-dire le mot d'ordre, fut donné de traiter la population ^ civile de la Belgique avec une sévérité exemplaire. On dépeignit, les habitants qui" n'avaient pas voulu fuir dans l'espoir de sauver leurs biens sous des couleurs telles qua les soldats, à qui on faisait ces récits, considéraient chaque Belge comme un franc-tireur. En un mot comme en cent, les soldats "furent ,,montés" à un tel point contre les civils que des violences devenaient inévitables. On leur raconta des ,,cas" où les civils belges avaient fait feu sur les soldats allemands et on donnait des détails effrayants. Etant, donné ces excitations systématiques, rien de ce qui s'est passé en Belgique no peut étonner. A qui la faute? "Unique» i nient aux officiers supérieurs. i ,,Les faits les plus terribles se produisirent déjà dès notre première marche en territoire belge. Nous marchions vers Liège. Sur la route, à quelques kilomètres de Ver-viers, nous passâmes près d'un groupe de trois hameaux. C'était au crépuscule. Les patrouilles à cheval qui nous avaient précédés nous annoncèrent qu'on avait tiré sur elles d'une des maisons d'un de ces hameaux. On ne fit pas d'enquête. On ne reoher-1 cha pas si ces coups avaient été tirés par des soldats ennemis. L'ordre vint, immédiatement : les trois hameaux devaient être incendiés et. les fuyards fusillés. Aucune'distinction ne^fut faite entre hommes et femmes, enfanta et vieillards. Dans l'année allemande, un ordre est quelque chose de sa-■ cré. On obéit. Toute désobéissance aurait été punie de mort. Une demi heure plus tard, les trois villages étaient en feu. J'entendis des coups de feu dont chacun coûtait la vie à un civil belge. On voyait fuir les enfants • en chemise de nuit. Tout ce monde fut fusillé. Ceux qui, n'osant fuir, se cachèrent dans un recoin perdu de leur maison furent brûlée-vifs. Les soldats se considéraient déjà comme les maîtres du pays et avaient agi de leur propre chef. Les soldats avaient toujours raison. Il n'y eut ni blâme ni contre-ordre.,,C'est à cette époque aussi qu'on nous 1 raconta un peu partout que les puits et les , fontaines, sans parler des cours d'eau, avaient été empoisonnés par les Belges. Dès que des soldats apprenaient cela, ils se rendaient chez le pharmacien du village qu'ils accusaient sans autre forme de procès d'avoir vendu le poison destiné à contaminer les rivières. Le pharmacien n'avait pas le temps de se justifier ou de protester : sa pharmacie était immédiatement incendiée et le pharmacien.forcé de voir brûler sa maison. Finalement, on le fusillait sur les cendres chaudes de sa boutique. Je n'ai jamais vu, pour ma part, de puits empoisonné; je n'ai jamais entendu de coup de feu tiré par les civils. J'essayai de contenir mes hommes. 1 On s'amusait de mes efforts. Mes collègues en riaient, mais mes chefs songeaient à me retirer mon commandement. On me donna un surnom de ,,sentimental" ou de ,,Muec-' ker". Plus tard, je reçus des ordres de me6 ' supérieurs, mais je m'arrangeai dans plusieurs ■ circonstances pour en atténuer les , rigueurs et, de cette façon, j'épargnai mainte injustice aux civils. Notre, inarche nous conduisit de Liège ; à Wavre, Waterloo, puis de là à Namur, 1 Maubeuge, Laon, St. Quentin et enfin à Reims. Nous parcourûmes ces étapes en trois semaines,car nous avancions avec précaution. Nous nous arrêtions dans chaque village, et chaque fois le. repos fut employé à piller les maisons élu voisinage. Il ne s'agissait i pas seulement de s'emparer dejpaiu ou d'an- « tre nourriture; des objets de valeur, en or, en argent et autres furent volés. Tous les objets que les soldats ne pouvaient employer ni emporter furent abîmés, ou détruits. Partout, nous vîmes des civils fuyant devant les armées allemandes. Les maisons de commerce étaient toutes abandonnées; même des bijouteries. Ces dernières furent vidées jus- ' qu'au dernier objet. ,,Ces actes furent commis par des militaires de tout grade. Chacun avait l'impression , qu'il s'enrichissait personnellement en agis- . sant ainsi. Et ça n'avait pas été défendu ! lo tentai souvent de retenir mes hommes. ,,Us me rirent au nez. Je.demeurai là tout k fait impuissant devant leur rage. Les autres officiers tenaient avec eux. Et non : seulement on enleva les objets pouvant servir aux soldats, mais encore on en détruisit qui ne pouvaient leur servir à rien. Je me souviens avoir vu des soldats faire du ] bois à birûler d'un merveilleux mobilier en chêne. J'ai vu des armoires à linge coûte- , îant des trésers de lingerie fine mises à sac ît la.lingerie employée à laver les chevaux et nettoyer les camions ! ,,D'ailleurs, partout où de6 soldats allemands ont logé, et surtout là où ils ont logé longtemps, le pays-a l'air ravagé. Je pourrais citer cent maisons pour une saule où les soldats ont logé, qu'ils ont vidées de tout leur contenu et incendiées ensuite. Ces faits se produisirent souvent alors que les jC-Ldats étaient ivres. Combien de soldats sont partis au feu complètement saouls? Combien avaient une ou eleux bouteilles de ri n dans leur sac? J'ai vu des soldats noyés :lans du vin et il leur fallait deux ou trois jours avant d'avoir repris conscience. Deux hommes de mon régiment, étant' ivres, avaient coupé la tête à une femme, une fëuye d'environ 35 ans qui tenait.un petit ?afé; je dus insister pour les faire fusiller et ils périrent ainsi grâce à mon insistance. Les femmes d'ailleurs furent constamment molestées ou violentées. Une femme, une jeune fille ne devaient pas se risquer dans la rue! Souvent des'femmes vinrent à la Kom-mandantur pour se plaindre des mauvais traitements que leur avaient fait subir nos soldats. On s'arrangeait toujours pour que leurs plaintes ne pussent pas être prises en considération. Il apparaît donc clairement que la grande cruauté des soldats fut approuvée et que les soldats, sachant cela, ont pu commettre leurs excès à l 'aise. ,,Autre question; cellc des bons de réquisition. Le code militaire allemand dit-expressément que les officiers seuls ont le droit de signer des bon6. Ces bons doivent être timbrés et signés et doivent porter non seulement ,les (indications de service donnant le corps, le régiment, la .compagnie de l'officier signataire, mais aussi l'aigle impérial allemand. Les soldats cependant ont employé ces bons à des fraudes gigantiques. Sous-officiers et simples soldats, en un mot tous ceux à qui une telle signature est inderdite, faisaient et signaient des bons sans discontinuer. Ces bons étaient, bien entendu, des faux, mais, pour leur donner une apparence authentique, les malins prenaient une pièce de trois marks et décalquaient à l'aide d'un crayon l'aigle impérial indispensable. Les I Belges, mal renseignés ou naïfs, considèrent ces bons comme de l'or en barres ! Au fond ils ne valent pas le papier sur lesquels ils sont écrits. Pourtant les paysans belges furent forcés de donner leur bétail contre ces papiers frauduleux. Des centaines, des milliers de têtes de bétail, des. milliers de bicyclettes et de motocycles furent échangés contre ces bons! Je puis même dire, que la plupart des bons que l'on retrouvera en Belgique sont des faux de ce genre. Certains renferment d'ailleurs des choses hautement fantaisistes dans leur libellé ! ,,Une autre chose que j'ai vue souvent: des citoyens belges, parfaitement paisibles, emmenés par les soldats pour constituer eles colonnes de pontonniers et de cantonniers. Dans plusieurs villages, j'ai vu des jeunes gens emmenés en Allemagne comme prisonniers de guerre. On emmena aussi des enfants et des femmes et. on les fait travailler dans eles bureaux ou dans les champs. En général, tout citoyen belge est considéré de prime abord comme un franc-tireur et traité en conséquence. J'écris ces lignes sans aucun esprit de parti et je puis dire sincèrement que je n'ai jamais rencontré un civil bclffe porteur d'armes quelconques. Je n'en ai jamais entendu tirer. Je suis cependant resté dans la première ligne de combat jusqu'au 23 janvier et, en six mois, je suppose que j'aurais bien eu l'occasicn de voir au moins un franc-tireur! De plus, je crois que les civils belges n'auraient jamais eu le courage de tuer un. soldat allemand ou de mettre sa vie en danger. ,,Pourquoi a-t-on tant maltraité lés prêtres catholiques? Sans aucune preuve, on les a accusés de mille crimes d'espionnage. Contre les prêtres catholiques, il y a parmi les officiers allemands une haine terrible. Aussi lorsqu'on découvrait en Belgique un ,,crime de trahison" c'était toujours la première soutane que l'on rencontrait qui était rendue responsable. De même, on a considéré comme je premier-but de l'artillerie le démolir les églises. Les églises furent itilisées coînme écuries. Les objets servant iu culte furent souillés et brisés, les vête-nents sacerdotaux eles prêtres servirent au nettoyage de nos voitures ! ,,Notre régiment, après Reims, s'en fut à Arras, Lens et Liévin. Ici les mines furent ibîmées et de même les exploitations inétal-urgiques. On enleva tout le cuivre qu'on mouvait trouver pour le faire expédier en Allemagne. Partout les soldats se conduisirent comme des sauvages. Un petit musée fut ,,soulagé" do tous les objets qu'il conte-lait et ayant une valeur marchande. Ici lussi des femmes, même très vieilles, furent violentées par nos hommes. La mort d'un livil était quelque chose de quotidien, de légitime. On ne faisait pas d'enquête. Dans xmtes les régions où l'on a vu des soldats illemands, on a pu voir des traces de leurs néfaits et aucun de mes collègues, quel que ioit son corps, ne peut le nier. Ce que je •aconte ici, je l'ai vu de mes yeux et je Deux le prouver quand on voudra.. ,,Quant à la situation des armées allemandes elle devient moins bonne de jour en |our. Nos meilleurs soldats, ceux qui devaient remporter la rapide victoire, sont morts ou estropiés. Il ne reste plus que des vieux et des jeunes. Il reste aussi des volontaires qui n'ont jusqu'à présent rien fait de )on. La discipline est presque inexistante. Les sous-officiers sont rapidement promus officiers. Il n'y a presque plus d'officiers le l'active au front. Ma dernière bataille fut celle de Dixmude. Après cet engagement, je fus envoyé à Ostende. Ici, la situation des Allemands n'est pas joyeuse. Il en de même sur toute l'aile droite des Allemands. Plus moyen d'avancer: chaque tentative aboutit à un échec sanglant. Le bombardement des navires de guerre ar glais produit des résultats foudroyants. A mon avis, les Allemands peuvent encore se maintenir dans leurs positions actuelles pendant quelque temps, mais une fois qu'on les aura fait sortir de là et si on les poursuit activement, ils seront sans doute forcés d'évacuer rapidement toute la Belgique. Mais alors, ils s'efforceront de détruire tout ce qui reste encore debout aujourd'hui dans le pays. ,,La Belgique restera-t-elle allemande? C'est une grande question. Avec tous les officiers de l'armée impériale, je pense que si la paix se signe pendant que nos troupes sont encore en Belgique, la Belgique restera allemande sans sauvetage possible ! On s'occupe déjà de germaniser toutes les branches de l'administration belge. Dans le ctte où la Belgique deviendrait allemande, la couronne serait offerte à un prince de la maison royale de Prusse.''' Le rapport se termine par des considérations sur l'état de démoralisation de l'armée allemande et sur les moyens •— fausses nouvelles, bulletins de victoires imaginaires, etc. — qu'on emploie pour relever le moral des hommes. En Belgique. A Bruxelles. Un témoin oculaire nous adresse le récit J suivant du transport de blessés allemands ' revenant de l'Yser. Tous les jours on s'}1, 1 bat et chaque semaine' d'interminables con- 1 pois passent, qui sont dirigé^ sur l'Aile- ( magne. C'est à la gare de Schaerbeek, écrit notre correspondant, que j'ai pu voir ce 3 léfilé des convois sauglants. Des heures sntières, ils stoppent dans la gare, ce qui i pour effet d'attirer des milliers de personnes venues de tous les coins de la ville. Ces éclopés, ces blessés (les blessures, 1 mal cachées par un pansement sommaire, encore teinté de sang séché ou frais) se mettent aux portières, lorsqu'ils ne sont pas gravement atteints. Ils achètent des friandises ou du tabac aux colporteurs venus en masse. Les plus sérieusement blessés étaient couchés sur de la paille dans des wagons à bestiaux; je dois ajouter qu'accrochés à ces trains de blessés, il y avait des wagons contenant des prisonniers belges et français et nul ne pouvait douter vers qui la sympathie des habitants se portait! Le transport de prisonniers avait communiqué à cette multitude de Belges groupés aux alentours de la voie ferrée une véritable joie, non pas de voir ainsi leurs compatriotes amenés en Allemagne, bien entendu, mais cette arrivée était le motif d'un soulagement de revoir nos soldats ainsi que leurs alliés, de revoir enfin nos chers enfants, les vaillants défenseurs de notre indépendance un instant compromise. Cet enthousiasme s'était imprimé si profondément dans cette foule, epie, ne pouvant se maîtriser, elle se mit à crier à pleins poumons : ,,Vive la Belgique !" „Vive la France!". Et l'on put voir, chose que je n'oublierai jamais, de braves femmes venant du marché, munies de leurs filets contenant des provisions, des hommes, des enfants, tous courant soit à la maison ou dans un magasin y acheter du vin, du chocolat, des cigarettes, etc., pour les vaillants soldats. Les compartiments en un rien de temps furent pleins de douceurs et les pioupious n'eurent pas assez de leurs deux mains pour recevoir tout ce qu'on leur donnait. En guise de reconnaissance, les soldats français jetaient au public les boutons, ^ les épaulettes de leur tunique, même jusqu'à la lanière de leur képi. La fureur des Boches et leur jalousie féroce s'était fait sentir graduellement à chacune de ces manifestations de sympathie. Aussi, un beau matin, eles mesures furent prises, les abords de la gare furent barricadés et la foule ne put circuler qu'à une certaine distance. Les convois de blessés continuent à se suivre, mais il n'y a plus personne pour voir ces ennemis impuissants. Et ceux qui, aujourd'hui, les voient séjourner dans leurs wagons, n'ont dans les yeux que du mépris, * * La Cour d'assises a rouvert ses portes le 1er mars. Il est certain que le banquier d'Alost,de Coene,comparaîtra devant les juges. On ne parle pas, en tous cas, de reprendre l'affaire Wilmart. . * * * Voici le prix des vivres, ces jours derniers: pain 0.44 le Kilo; café '2.50; chicorée 0.55; sucre en poudre 0.95; sucre en morceaux 0.80: sel 0.12; poivre 4.75; riz 1 fr.; pois 1 fr.; haricots blancs 0.85; vermicelle l fr.; sel de soude 0.10; savon 0.65; huile 3 fr.; morue 0.90. Voici les prix des vianies: boeuf 1.80 le Kilo; taureau 1.65; vache 1.75: veau 2.20; mouton 2.10; porc 2.10; viande salée 2.20; viande fumée 3.10: lard 2.20. * * * Au musée moderne s'est ouvert un salon de peintures et de sculptures qui réunit 420 envois. Le produit des entrées et de la ;ombola sera réparti entre les artistes jruxellois dont les ressources sont réduites i leur plus simple expression. C'est l'échevin racqmain, accompagné de M. Verlant, direc-eur des Beaux-Arts, qui a procédé àl'ouver-;ure du salonnet. On remarquait la présence lu député Wauwermans, de MM. Knopff, Wytsman, Oleffe, Laermans, Guidé, Fie-■ens-Gevaert, Sander Pierron, etc. A Anvers. Le „Times" publie une série d'articles jui lui sont communiqués par un habitant le pays neutre qui a passé, comme il dit, „six semaines chez l'ennemi". Il y a un incident sur. lequel nous désirons attirer l'attention iès à présent, en ce qu'il reproche aux Allemands de ne pas rendre au général von Beseler les honneurs qui lui paraissent dus: ,,C'est, dit le collaborateur du „Times", un des militaires les plus capables de l'Allemagne. La façon dont il a conduit le siège d'Anvers et la rapidité avec laquelle il a réduit cette forteresse, qui était considérée comme une des plus fortes de l'Europe, sont des preuves évidentes de ses capacités. Cependant le nom de von Beseler est cité rarement, et les raisons que l'on m'en a données sont les suivantes : ,,Quand Anvers s'est rendu, au lieu des cérémonies militaires habituelles, un monsieur en chapeau haut de forme est sorti des portes de la ville, sans les conditions ordinaires, et a avisé les Allemands qu'il n'y avait plus d'autorités, ajoutant que, étant bourgmestre de la ville, il invitait les Allemands à y entrer. Le désappointement, peut-être pas autant résultant du fait que la garnison s'était échappée, mais que la forteresse n'avait pas été rendue avec la pompe et les formalités convenables en cette occasion, ont éclipsé toutes les autres considérations. „La forteresse d'Anvers rendue par un homme en chapeau de soie, me disait l'officier qui me rapportait l'incident, en répétant toujours encore ; „en chapeau de soie!" A L oufaiiii L'autorité communale a pris les mesures suivantes : lo. A partir du 15 février, les boulangers ne peuvent exiger plus de 44 centimes par pain ; 2o. Ils ne peuvent pas diminuer le pain de plus de 40 grammes par kilo. Ainsi, 10 pains d'un kilo ou 20 pains d'un demi-kilo devront peser au moins 9 kilos 600 grammes. 3o. Il est interdit aux boulangers de cuire d'autres pains que le pain de ménage. Toute autre fabrication est.sévèrement défendue. A Gand. Conseil communal: 1. Lo Conseil, discutant un ordre du jour proposé par le bourgmestre concernant les impôts actuels, a décidé, sur la proposition du collège échevinal, qu'à partir du 1er mars, les taxes sur les charbons et sur la bièr seront levées. 2. Il autorise la Commission des hospices civils à poursuivre en iusticele paiement des loyers échus pour immeuble sis rue des Carpes. 3. Il alloue une augmentation de salaire à M. Mory, — commistaire-adjoint secrétaire au bureau central. 4. Il accorde une pension à Mme Balieus-Robelus et Van Swieten-Willetos, institutrices de la ville. 5. Il approuve le plan proposé par le collège de percer une rue, la rue de Grec-nock, entre la rue de Goole et la rue de Leith. 6* Vote la proposition du collège de mettre gratuitement à la disposition des personnes

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