L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1914, 23 November. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 19 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/4j09w09w93/
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I j^re Ânnéi 3 N°. 31. "ïO centimes Lundi 23 Novembre 191c L'ECHO BELGE L'Union fait la Fora ■**«-"k-é-53*c%.n-% ti'ri «-•-« ca-rf-Svii «*Tt-nif «âi ■#• - ,<H3 R&lnr* p.ai nnfpa nnm rte» Familla Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: s Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vents au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOOKBUHGWAL 234-S40. Téléphone: 1775. Abonnement _ I En Hollande fl. 1.50 par mois La Viix d'un Belge H. Jules Destrée, membre de la Chambi des Représentants, présentement à Venise où il négocie le transfert du pavillon d'aï belge à Londres, a donné à l',,Avanti", 1 i grand organe socialiste de Milan, cet articl âont nous donnons volontiers la traductior Frères, j'accuse! J'accuse ceux d'Ail* K magne parmi lesquels nous avions crû tror B ver des frères. Je les accuse d'avoir manqu I à tous leurs devoirs de socialistes, d'avoi ■ trahi notre confiance, nos traditions et jus qu'à l'âme même de l'Internationale. Je ne vous demande pas de les condam ner avec moi. J'ai trop le respect des droit de la défense pour demander une condam nation sans discussion et sans contradictior Hais je vous demande de m'écouter, d'exa miner les preuves que je possède, les reprc ckes que j'adresse. Les accusés pourront ré pondre s'ils le désirent. Et l'opinion pre g létarienne jugera. Il est possible que des informations ult< rieures viennent modifier quelques poinï de détail dans mon appréciation. Mais j crois utile, dès à présent, de formuler m^ reproches qui sont doubles. Les socialiste allemands, en votant les crédits de la gue] re, ont trahi leur passe antimilitariste. Ej suite, approuvant la violation de la nei ■ tralité de la Belgique, ils ont trahi la f< des traités et l'amitié qu'ils devaient avoi pour nous. Nous aussi, socialistes belges, nous avon | voté les crédits de la guerre, mais dans de ; conditions toutes différentes. Nous autres ; nous n'avons déclaré la guerre à personne : nous n'avons préparé la guerre contre per : sonne, nous n'avons jamais songé à oppri mer personne. Nous nous sommes trouve dans la nécessité de nous défendre, ce qu est un droit essentiel et un devoir sacré Aucun homme de bon sens n'hésitera l faire la distinction fondamentale qui existi ; entre une guerre voulue, d'agression et d< conquête, et une guerre imposée, de défens< et ae libération. Je n'ignore pas que noi camarades d'Allemagne croient se trouve] dans l'impérieuse obligation de se défendn i contre le tsarisme. On peut néanmoins avoi] | une opinion différente sur ce point. Pou] autant que je connaisse les documents diplo matiqiies, on peut penser que l'agresseur i été la vieille Autriche soutenue par l'Aile I magne. A mon avis, c'est bien mal à pro pos que l'Allemagne veut se faire passe: pour une victime et crie à l'agression russe Mais je reconnais volontiers que l'antagO' ? nisme germano—slave est antérieur aui récents événements et que les socialistes allemands ont pu croire que l'Allemagne était menacée par la Russie. Je suis également disposé à admettre que, forcés de choisir entre l'impérialisme allemand et k tsarisme russe ,ils ont pu croire que le premier était le moins détestable. Comme on voit, je fais ftn effort loyal pour comprendre leur état d'âme et trouver des circonstances atténuantes à leurs torts. Mais on ne peut imaginer aucune atténuation pour ce qui concerne la violation de la neutralité belge. Ici le crime- est manifeste et sans excuse. Non que je prétende que les socialistes allemands sont en aucune façon responsables de cette violation. Ils ont laissé faire sans élever de protestations ni formuler de réserves. Dans un moment comme celui-ci, où l'on sait qu'on assume devant l'histoire la plus grave responsabilité, le silence est une complicité. Et leur silence est d'autant plus odieux que le chancelier de l'empire lui-même a reconnu que la violation de la neutralité belge était contraire au droit des gens. Nous aurions voulu qu'une voix socialiste se fût élevée pour souligner cette confession pour proférer un blâme, pour exprimer un remords. Mais rien ! Quatorze députés socialistes, il est vrai, se sont prononcés contre les crédits à la réunion préparatoire tenue par le groupe parlementaire socialiste. Mais qu'importe! La foi qui n'agit pas n'est pas une foi sincère. Les quatorze ont suivi les autres, par discipline prussienne. Ils sont aussi coupables que les autres de leur tacite approbation. ,,Laissez faire, laissez passer," est le type même du crime, que nous avons reproché à la bourgeoisie en matière économique. Une protestation socialiste, en un tel moment, était tellement naturelle, tellement conforme à la tradition de Bebel et du vieux Liebknecht, que le bruit a couru que Charles Liebknecht avait été fusillé pour avoir élevé une telle protestation-Mais cela n'était pas vrai. J'en suis heureux pour Liebknecht, mais j'en suis fâché pour le socialisme. Pour l'honneur de la doctrine, je préfère un Liebknecht fusillé [x>ur avoir protesté contre la guerre à un Liebknecht vivant et honoré pour l'avoir approuvée. Pour leur justification, les socialistes allemands affirment qu'ils ne pouvaient pas kire autrement et que, pour sauver l'Allemagne, ils ont dû sacrifier les droits de la petite Belgique. Cette explication implique la reconnaisse de la faute que je leur reproche. Je 10 saurais assez dire combien ils ont abandonné toutes les traditions révolutionnaires socialistes. La thèse de la nécessité, de la raison d'état n'est-elle donc pas l'excuse de toute tyrannie. H y a cent ans, ne l'avons-&QU3 pas combattu© sous .tous les régimes* dans tous les pays £ lia îacuit.e ae vioier un droit parce quon y a intérêt, n'est-ce donc Îpas la négation de tout l'idéalisme socialiste? Enfin la faiblesse de celui dont le 5 droit se trouve violé est-ce donc une excuse * à la violation du droit? Au contraire le socialisme ne s'est-il pas toujours fait une gloire de proclamer que le droit des faibles et des e petits devait être respecté de la même façon que le droit des grands? t Et, dans ce cas spécial, s'il était permis e à l'empire allemand de considérer comme e négligeables les droits du petit peuple bel-: ge, était-il permis aux socialistes allemands - d'oublier les socialistes belges? N'avons-nous - pas toujours "été considérés dans l'Interna-é tionale somme un des grands partis de la r doctrine nouvelle? N'avons-nous pas le - droit de compter sur l'amitié de ceux qui, dans la dernière semaine de juillet, étaient . venus à Bruxelles pour affirmer avec Jau-s rès et avec nous un idéal fraternel? On dit encore que les socialistes allemands croient que les Français avaient violé les premiers la neutralité de la Belgique. - Ils ont eu tort de le croire. Ils ont été mal > informés. Les Français ne sont pas entrés . les premiers en Belgique. Je dirai même que je déplore la lenteur avec laquelle ils sont venus à notre secours. Nos cœurs s anxieux les attendaient avec impatience, 6 malheureusement ils ne furent pas pressés. 3 Et si nous avons souffert cruellement à 5 cause de leurs attermoiements, au moins y avons-nous gagné cet avantage de pouvoir t_ démontrer à l'évidence même de quel côte est venue la violation. >i II n'est pas vrai que la Belgique fut en-r gagée vis-à-via de la Triple Entente. Notre peuple n'est pas un peuple militariste. Nous s n'avons qu'une petite armée, à peine pré-s parée. Elle venait d'être réorganisée et les effets de la réorganisation ne devaient se 5 faire sentir qu'en 1921- Ah! si nous avions i su, si nous avions prévu. Le système de la nation armée nous aurait donné une force 3 trois fois aussi grande de celle que nous i avions et une telle force, étant donné la bravoure de nos soldats, aurait constitué un [ boulevard peut-être inexpugnable, certaine-5 ment précieux pour la Triple Entente. Mais ; rien de tout cela n'avait été fait parce que \ nous avions pleine confiance dans la loyau-; té de nos voisins. Je sais que la presse allemande a mené grand bruit autour de la prétendue découverte de documents au ministère de la guerre. Il ne s'agit que de l'étude de quelques mesures à prendre dans l'hypothèse d'une invasion tant de la part de l'Allemagne que de la France. Mais il-n'y avait aucun accord ni avec la France ni avec l'Angleterre. L'examen d'une semblable hypothèse de la part de notre état-major était non seulement légitime, mais il est seulement déplorable qu'elle n'ait pas été mieux étudiée. Je sais également qu'on a attribué à notre Roi des plans de conquête; mais ceci est absurde et révèle une tactique grossière, qui consiste à séparer le Roi et le gouvernement du peuple belge. Mais cela ne réussira pas. Moi, qui suis républicain, j'admire dans le roi Albert le magnifique symbole de notre énergie nationale, moi, qui suis anticlérical, je n'entends pas me séparer de mon gouvernement dans lequel je ne vois plus, aujourd'hui, le gouvernement catholique, mais le gouvernement de la défense belge. Il n'y a plus en ce moment de partis en Belgique; il n'y a plus que des Belges indignés par l'injustice dont ils ont été victimes, indignés de la façon abominable dont est conduite cette guerre injuste et imprévue, et confiants malgré tout dans un avenir réparateur. Quant à la réparation, que nous demanderons au jour de la reddition des comptes, elle sera équitable et rien de plus. Viviani à la Chambre française a parlé de compensations territoriales. Grâce ! Nous ne sommes pas atteints de mégalomanie et nous n'aspirons à aucune conquête. Peut-être pourrions — nous réclamer quelques villages wallons des environs de Malmédy et le grand Duché du Luxembourg qui nous appartint jadis. Mais ceci ne pourrait se faire qu'avec le consentement de la population. Certainement il aurait été plus profitable de laisser passer les Allemands à travers notre territoire. Plus profitable, oui, mais déshonorant. Il est possible qu'une telle conception appartienne à la psychologie germanique mais, nous autres, nous avons une mentalité latine. Un homme, qui viole sa promesse pour un quelconque bénéfice sera toujours pour nous un misérable et la nation, qui agirait de même, ne serait plus digne de vivre. C'est pour ce sentiment de l'honneur, de la loyauté et du droit que nous avons souffert tellement que, si la civilisation n'est pas une veine pf.role, nous aurons de retour cette Belgique qui ne peut pas périr- JULES DESTRÉE. -a^ Ecole belge d'Amsterdam. Le minernal est fixé 5 florins par mois et par enfant. Les parents qui ont plusieurs enfants bénéficieront de la réduction suivante: Pour le 2e enfant ils payeront 3.00 florins. „ „ 3e „ „ „ 2.50 „ , „ 4e „■ „ „ 2.00 „ „ » 5e „ „ „ 1-50 „ j>. «. » " »' ï'00 j* En Belgique. A Bruxelles. Les Bruxelliis contrinnent à souffrir e silence. La vue constante des uniform^ allemands, l'aspect de ces officiers raid et gourmés qui arpentent insolemment rue de la Loi, les smet dans une rage froid mais dont, malheureusement ils ne pei vent rien laisser paraître. Une seule re source leur reste, c'est de passer à 1er côte sans lever les yeux. Mais les Allemands ne veulent pas seul< ment êtee maîtres en Belgique, ils entei dent encore jouir de la considération et < l'amitié du peuple belge. En attendant i ont bien soin de chercher à faire croire leurs compatriotes que nous sommes rési< nés, que nous n'avons plus aucun espoir < que la population civile elge a fait la pai avec les soldats du Kaiser. C'est ainsi que la ,,Gazette de Francfort publiait récemment dans une correspondai ce de Bruxelles que l'état d'esprit dans 1 capitale était très bon, qu'on n'y voya aucune trace de cette humeur méchant et agressive vis-à-vis des ^deutsche soldf ten" dont on avait tant parlé, bien mieus y était-il dit, la population cause très fam lièrement et très amicalement avec n< hommes. Une autre fois la ,,Frankfurter Zeitung; va plus loin encore. Elle parle tout simple ment d'un revirement complet de l'opinio bruxelloise, rien que oela; et, pour preuv de l'excellence et de la sûreté de son infoi mation elle reproduit- l'inept sixain 6u: vant soi-disant adressé par un Belge à u: de ses amis de Genève : aux Allemands la victore, aux Français la gloire, aux Suisses le bonheur aux Belges la malheur et pour que rien ne se perde (sic) aux anglais Charmant, n'est il pas vrai et oombie vraisemblable. Quel français ! quelle poésie quel parfum 1 Et voilà ce qu'accueille aujourd'hui dan ses colonnes un journal qui, hier encore comptait parmi Ses plus grands et les plu sérieux du monde. A Anvers. Voici comment la ,,Kolnische Zeitung; s'exprime à propos de la parution des jour naux à Anvers : ,,Tout autant que la question économique la question intellectuelle a été soumise , des changements depuis la guerre. ,,Partout où le vainqueur allemand avan çait, les journaux belges d'information, qu propageaient par tout le pay6 leurs menson ges et ceux de l'extérieur, disparaissaient Parmi les journaux anversois, la ,,Métro pôle" était la plus célèbre, la plus menteusi et la plus haineuse. Le bon Dieu fit ei sorte que, seule de tous les journaux anver sois, la ,jMétropole" vit son immeubh réduit en cendres par une bombe. Cettx feuille s'édite maintenant à Londres, e continue sa besogne avec le même venin. ,,Le sens pratique et Qa nécessité on promptement éveillé dans les principale villes occupées par les Allemands, l'idée d< créer de nouveaux journaux ou de repren dre la publication de ceux qui paraissaien avant l'occupation. Le gouvernement aile mand ne s'est pas opposé à ces entreprises Il a, au contraire, tenu compte des intérêt: économiques et intellectuels du pays, dam les limites les plus étendues, en autorisani ces publications, sans se préoccuper de leui couleur politique, aux conditions suivantes : lo. s'abstenir naturellement de tout* publication pouvant troubler l'ordre et h paix publics, et surtout d'articles d'excitation ou de nouvelles sensationnelles; 2o. soumettre les épreuves en temps utile à l'officier désigné ou à son remplaçant;3o. déposer, avant qu'un numéro ne soit mis en vente, plusieurs exemplaires de ce numéro à la ,,Deutsche Komman-dantur".,,Dix journaux, de diverses nuances politiques, ont demandé à pouvoir reparaître, sept flamands et trois français. Ils ont obtenu l'autorisation. Seul l'organe socialiste: ,,Le Volksgazet" a déclaré, après avoir pris connaissance des conditions, ne pouvoir s'y soumettre par principe, et préférer ne pas paraître. La raison n'est pae très sérieuse. En effet, ce journal a admis pendant des mois la censure du gouvernement belge, et plus qu'étonnante est sa prétention de vouloir demander à l'administration allemande, en pays ennemi, une liberté qui lui a été refusée naguère par son propre gouvernement, d'accord en cela avec le ministre socialiste Vandervelde. Les autres journàux obéissent aux conditions imposées, mais l'homme de métier sait fort bien qu'il est facile pour un rédacteur habile de donner à des nouvelles, — par de petits détails en apparence impartiaux — une signification qui échappe la plupart du temps aux non initiés et altère l'impartialité de la nouvelle. Le Flamand possède en général cette malice paysanne, et essaie de s'en servir pour faire des niches à l'adversaire,,,En ce sens, nos collègues anversois manquent parfois de ce discernement par haauel on se reftd. compte du à'uae situation et de ce que représentent l'occupation et l'administration allemandes poui n eux, pour leur ville et pour leur pays. Ce -s n'est pas ainsi qu'ils arriveront à quelqu* ^ chose de bon ! L'expérience devrait les gui-la der, car sinon ils pourraient bien être châtiés." l~ Ainsi, les journaux qui paraissent en ce s" moment ne sont pas encore suffisamment r domestiqués au.gré de nos maîtres, du moment. Craignent-ils donc tant la véritt qu'une simple phrase altérée dans leurs j~ communiqués leur fait peur? Que veulent-. ils donc, et à quoi fsit allusion la fin de 5 cet article ? Quant à l'étonnement de la „Kolnische ^ Zeitung" au sujet des scrupules de la x Volksgazet" il est bien... allemand! Ces gens ne comprennent donc pas la différence », qu'il y a entre se soumettre à une obliga-t_ tion patriotique et ployer l'échiné sous la a botte du vainqueur! Est-ce que les Aile- j. njands ne comprennent donc rien? * * * e Les tramways roulent jusqu'à Vieux-Dieu. s A Lié|e Nous lisons dans ,,Le Journal'' les intéressants détails suivants sur les travaux '* de défense prépares par les envahisseurs, Q au moment où l'heure de la retraite aura 6 sonné. Les ponts des Arches et Maghin ont été réparés et renforcés. Ce qui frappe le plu; 1 dans la ville et aux environs, c'est la façon dont les Allemands ont préparé la ligne de défense de la Meuse, où ils se retrancheront dès qu'ils devront évacuer les Flandres. Sur la rive droite de la Meuse les garde-corps ont été renforcés au moyen de tas de sable, de terre, de pierres et de cendrées, a le tout protégé par une couche de ciment. I Les maisons des carrefours ont été transformées en petites forteresses jusqu'à s hauteur du premier étage. Sur la rive gauche, tout ce qui pourrait g servir d'abri éventuel , à des tirailleurs a été détruit. Les parapets en pierre bordant la Meuse ont été arrachés et les pierres enlevées. Les matériaux se trouvant sur les quais d'embarquement et dans les ports ont été soigneusement transportés sur la rive droite. Dans les rues et sur les bou-' levards, aux carrefours spécialement, des - abris ont été préparés et des balcons aménagés pour recevoir des mitrailleuses. Mais , ce ne sont là que des travaux insignifiants i à côté de ceux qui ont été faits autour de la ville. La premiètro ligne de défense préparée par les Allemands en vue d'une attaque de la ville par les alliés s'étend depuis les hauteurs de Sainte-Walburge jusqu'à la Meuse, au delà de Sclessin, en passant par les rues de Campine, Hoche^ 5 porte, Haut-Pré, la ligne du chemin de fer L Liége-Bruxedies, les boulevards extérieurs " de Laven, Saint-Gilles et Cointe. Partout, 51 sur cette ligne, des travaux ont été effectués 51 par des ouvriers allemands et des soldats J et l'on a cru, un moment, que l'arrivée des alliés était redoutée pour une date pro-' chaine, tant on se pressait. De larges ban-5 des de terrain couvertes de fils barbelés, * en avant desquelles la terre est remuée avec soin, forment un premier obstacle. De larges tranchées avec des abris solides forment un second obstacle. Des barricades ^ fortement assujetties, formées avec dés tombereaux, des charrettes, des meubles, dans lesquels s'enchevêtrent des échelles, ' le tout protégé par des pavés et recouvert de terre, barrent les routes que gardent des fantassins en armes. „ Tous les viaducs des lignes du chemin de fer sont minés et des abris pour mitrailleuses y sont installés. Sur les hauteurs de Saint-Gilles, Saint-Nicolas, Saint-Maur, des canons sont braqués vers l'extérieur. Tous les immeubles restant debout aux carrefours des routes sont bétonnés à hauteur d'homme. Les gares sont surveillées nuit et jour et, bien que le trafic ait été rétabli entre Liège et Bruxelles, les Allemands seuls voyagent, car, pour se déplacer, il faut se soumettre à des formalités sans nombre. Il est défendu de sortir de la ville par les routes autres que celles longeant le fleuve. Dans Se Pays WalBon. La comnuue de Rance-lez-Chiraay a très souffert. Trois maisons seulement furent "brûlées, au quartier américain. La plupart dea habitants qui, à l'approche des Allemands, s'étaient enfuis, sont rentrés deux jours plus tard. Quatre personnes, dont le curé du village, sont mortes. Les maisons qui n'avaient pas été réoccupées ont été pillées. Une centaine de familles ne sont plus revennes. La mercredi est jour de marché. Chaque jour, les adultes reçoivent 450 gr. de farine et les enfants, 200 grammes. Le bourgmestre est remplacé par un de ses parents. Il y a environ 300 Allemands, logés dans les écoles. A Namur, ,,L'Ami de l'Ordre"? Mais c'est une feuille allemande. Eet elle prouve! Les numéros des jeudi et vendredi 12 et 13 novembre, par exemple, n'ost composé que de traductions de la. ^oëlnisçlho Zeitun&' V à% la -General An- zeiger", „Berliner Zeitung am Mittag", „Dtis-seldorfer Tageblatt". Et c'est tout! Et c'est ainsi presque chaque jour! Pas un extrait de journal s'imprimant en pays allié, pas un extrait de journal publié en territoire neutre. Eet je défile quiconque d'y contredire. A • Namur, faire une telle besogne, ça s'appelle accomplir une infamie. Voilà la pensée popu-, laire l % # t Et puis, voici pour ceux qui prétendent êtro libres dans leurs écrits: J'attire l'attention de la population do la ! Belgique sur le fait que la vente et la propa-v gation do journaux et de toutes nouvelles reproduites par impression ou de toute autre manière, qui ne sont pas expressément autorisées par la censure allemande, sont sévèrement défendues. Chaque contrevenant sera immédiatement arrêté et puni d'emprisonnement do longue durée. Bruxelles, "le 4 novembre 1914. Le Gouverneur Général en Belgique, Baron VON DEll GOLTZ, Fcldmaréohal. Cette proclamation a été affichée à Namur. comme dans le restant du pays. A vous de conclure tant pour ,,L'Ami de l'Ordre" que pour les journaux édités présentement à Anvers 1 # » * Voici un exemple de cynisme, montré par l',,Ami de l'Ordre", qui imprime avec joie sur-sa manchette: ,,Publié sous le contrôle de l'autorité militaire allemande." Insérons donc cette ,,page"t A nos lecteurs. L',,Ami de l'Ordre" paraît sous la censure de l'autorité militaire allemande, par ordre reçu le 26 août. D'autre3 journaux belges :■ le ,,Bien Public", ,,Het Volk" et le ,,Vooruit", de Gand, le ,,Handelsblad", d'Anvers — pour ne citer que les journaux les plus connus — se publient également sous la même censure. La censure s'exerce uniquement par coupure ou suppression d'articles ; les informations, artiexles ou passages d'articles supprimés sont, chez nous, remplacés par d'autres. En cela et seulement en cela consiste le régime imposé; pour le reste la direction et l'administration du journal sont absolument indépendantes et autonomes. En d'autres termes, nous ne pouvons publier tout ce que nous voudrions, mais on ne nous impose pas ce que nous ne pourrions admettre. Rien, à ce point de vue, ne diffère donc avec la situation qui nous était faite pendant le mois d'août par l'état-major belge ; situation que doivent d'ailleurs subir tous les journaux paraissant dans les pays où se fait la guerre. Il va de soi que nous ne faison pas nôtres les informations ou appréciations des journaux étrangers. Nous les donnons à titre documentaire, et nous avons pu apprécier qu'elles sont reçues ayee le plus vif intérêt. D'innombrables approbations et remerciements nous parviennent de toutes parts. Notre tâche, depuis trois mois, fut souvent délicate et toujours très ardue. Ceux-là seuls qui ont une idée des embarras de toutes sortes que crée une publication quotidienne en temps ordinaire, peuvent deviner les difficultés que nous avons eu à surmonter chaque jour dans les conditions présentes. Nous avons heureusement été secondés par des collaborateurs occasionnels, aussi consciencieux qu'obligeants. Nous tenons à leur rendre hommage, ainsi qu'à notre personnel (rédaction, composition et administration). Tous, volontaires et effectifs, sont courageusement à leur besogne. A tous nos sincères remerciements. Et ainsi nous continuerons notre route, tant que Dieu et les circonstances le permettront.L'AMI DE L'ORDRE. Patriotique, n'est-ce pas? Au Pays die Waes. Voici la copie d'une proclamation affichée à St. Nicolas# Elle émane d»3 l'administration militaire allemande d'Anvers: ,,Par toute l'enceinte fortifiée d'Anvers il sera procédé à des exercices de tir, à partir du 16 novembre. Il convient donc d'empêcher l'accès de la zone dangereuse. La délimitation de celle-ci t»?ra communiquée aux habitants par voie d'affiches et par voie de la presse. Il est donc strictement défendu de pénétrer dans la zone interdite et de ramasser les projectiles ou éclats d'obus qui pourraient s'y trouver, ceci sous danger de mort. Cet!» proclamation est édictée pour ne pas effrayer les habitants. Anvers, 14 novembre 1914. L'autorité impériale. * * * Encore les exercioes de tirs! Un second avis, promulgué à la même date, délimite cette zone aux villes et villages de Haesdonck, Nieuwkerken—Waes, St. Nicolas, Ivletterbosch, Muizenhol et Botermelkstraat (sic!) — (ce Botermelkstraat fait partie de Haesdonck). De même parmi les villages compris dans la zone figure Wallekerkofl Nous croyons savoir que l'autorité allemande a voulu dire Boveren. Le Freiliorr von Bondenhausen, général-major, nous fait savoir que: ,,Daus ces derniers temps différentes personnes, parmi lesquelles une fillette, ont été condamnées à des peines momentanément légères, pour avoir prêté la main à l'introduction de journaux prohibés, On ne peut aussi prêcher assez la circonspection à ceux qui, journellement, se chargent de porter des bagages de tiers qui leur sont inconnus. Ces porteurs s'expoftmt à des peines, alors que les vrais coupables parviennent généralement à échapper." t Tiens 1 tiens l Nous croyions avoir entendu dire par un membre do la Commission inter communale que chacun, à Anvers et dans ses environs, serait entièrement libre 1 La vérité sa tain. III. ' L'incendie faisait rage. Il avait été allumé par ordre, c'est indéniable. Plusieurs personnes avec lesquelles j'ai pu m'çntretenir par la suite ont, comme moi, constaté que le feu n'était porté dans les maisons que par ordre. C'était systématique, prémédité. Un coup de sifflet et les incendiaires commençaient. Il était évident que le coeur môme de la ville devait être anéanti. Le résultat fut du resto atteint, vous le savez, et les ruines, dans leur tristesse, en sont aujourd'hui lo vivant témoignage.Au coin de la rue de la Station habitait M. David Fisbach do Malacorp (on en a trop parlé pour que je taise son nom), vieillard de 82 ans, homme de bien, qui, peu de jours auparavant, avait remis à la Croix-Rouge un don de dix mille francs. Il avait logé chez lui des officiers allemands. Malgré ses protestations, sans qu'il en ait su la raison, il fut arraché de son lit, traîné dans la rue. M. David Fisbach fut obligé, adossé à la statue de Juste-Lipse, de rester les bras levés, tandis que sa maison devenait la proie des flammes. Jusque-là son supplice n'était que moral. On le jugea sans doute trop doux, car il fut frappé do coups de baïonnettes, et fusillé. ' Ce que cet homme a souffert, m'a-t-on <^it, est inimaginable! La mort vint heureusement mettre fin à son martyre. Lo fils de M. Fisbach, à son tour, tomba sous les balles et l'un des domestiques, réfugié dans la cave, mourut asphyxié! - Ce jour-là, tous ceux qui, affolés, quittaient leurs maisons, y étaient repoussés à coups do crosse ou mis à mort, sans discussion. La fusillade n'avait pas cessé un seul instant, l'incendie continuait son oeuvre de destruction. Touto oett9 nuit, nous l'avons passée dans notre cuisine-cavo, en proie à une frayeur compréhensible. Ceux qui n'ont pas vécu ces heures-là ue peuvent s'imaginer combien tragiques, doulouz-euses, épouvantables! Le bombardement d'une ville sème la mort, renverse, fracasse, incendie. C'est un ennemi invisible dont les coups sont terribles, j'en conviens, mais il ?st généralement prévu et ceux qui refusent de quitter leur maison dans de telles circonstances ont longuement pesé les dangers: ils savent ce qu'ils doivent faire. Nous, à Louvain, nous ignorions toutl Fal-lait-il sortir? Fallait-il se cloîtrer chez soi? L'incendio allait-il gagner nos murailles? Que se passait-il? Un combat entre Français et Allemands, croyions-nous ! Bref, nous étions dans un état d'esprit dont je préfère ne point vous parler. Je vous ai promis de vous raconter les faits saillants de ce qu'on est convenu d'appeler le sac do Louvain. J'y arrive. Place du Peuple — il y resto deux maisons, l'une inoccupée et habitée précédemment par M. ^ M., ex-receveur communal, l'autre par l'huissier H., — Place du Peuple, dis-je, l'incendie commença chez le notaire B. de R. qui avait lui aussi hébergé des Allemands et les avait traités avec correction. A quoi dut-il d'avoir la vie sauve? A ce que sa femme, lorsqu'il fut question de les passer tous deux par les armes, eut la présence d'esprit d'aller chercher ses enfants. Eux d'abord ,,dit-elle froidement. Les Allemands hésitèrent un instant; ils n'osèrent pas, calmement, lentement, mettre à mort l'un4 après l'autre ces pauvres petits. Mais la famille B. de R. reçut l'ordre d'évacuer sa maison, de se rendre sur le terre-plain de la Place du Peuple où, aterrée, elle dut assister impuissante à l'anéantissement d'un immeuble que tant de souvenirs lui rendaient cher! A un moment donné, un soldat s'approcha d'un des enfants et lui dit: ,,Sehen Sie gut, das ist ein feuerwerk!" Le pharmacieu Sch...., lié à un arbre face à sa maison eu feu, fut menacé sans cesse d'être passé par les armes.... Un habitant fut témoin des pillages commis par les Allemands. Je ne citerai pas son nom, afin de no pas attirer des ennuis à cet homme, resté au pays. Toutefois je tiens son nom à la disposition do la Commission compétente. Caché, avec l'un de ses enfants, dans ses caves, — qui sont énormes — (les pillards ne pouvaient pas les apercevoir), ils virent distinctement les soldats voler son vin. Us cherchèrent longuement notamment les bouteilles de Champagne, sans parvenir à les trouver. Au cours de la première nuit, touto la Place du Peuple, qui est fort grande, n'a pas été la proie des flammes. Lo côté de la rue Leopold était encore intact le jeudi matin. Dans notre cave, silencieux, annéantis, nous désespérions de voir finir l'inCendie et le tapage 1 Mon frère nous rassurait: ,,Demain, disait-il, nous pourrons arborer à nouveau lo drapeau national, (car partout les couleurs belge-, avaient été retirées avant même l'entrée des premiers Allemands le 19 août) les Français seront ïinaleraent vainqueurs' '. Mais un pressentiment me poursuivait. Je comprenais à présent que les Allemands mettaient le feu à la ville et fusillaient ses habitants, l'un après l'autre. Lo mercredi 26 août, au matin, un simple soldat allemand, accompagné d'un agent de police, précédé d'un tambour, parcourut les rues, à un des rares moments d'accalmie. Il faisait office de crieur public, par ordre, annonçant : ,,Personne ne doit quitter la ville. Il n'y a plus de danger: on ne brûlera plus! Mais la garde civique doit so réunir à 2 heures de l'après-midi". Peu après, la fusillade recommençait de plus belle, co qui prouve que' les ordres étaient contradictoires. Mon frère, qui est garde civique, voulut aller consulter un de ses amis. U dut revenir à peine arrivé rue de la Station. On tirait, en effet, de tous les côtés à la fois et il paraissait matériellement impossible do passer. Deux camarades de mon frère lui dirent, do bonne foi, qu'on les convoquait pour enterrer les victimes de cette tuerie. U rentra un instant, décidé à fajre son devoir. Notez que tous les gardes étaient en civils et sans armes. Mon frère nous souhaita l'au revoir et nous quitta. Depuis nous ne l'avons plus jamais revu (à suivre.) * R- ...Iiina»» T

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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