L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 20 Januar. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 19 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/513tt4gp11/
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Année iV°. 89. & t*nî« ttO Centime»* Mercredi 2D Janvier 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. •Journal Quotidien du matin paraissant a Amsterdam esê1 noirs nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées su bureau de rédaction: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 3797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. f Charles Bernard, Charles tJerfojei, Comité de Rédaction: < Gustave Peellaert, René Chambry, { Emile IPainparé. four les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOOHBUBCWAL 234-240. Téléphone: 177S. Abonnement f En Hollande il. I.SO par mois, payable par anticipation ! Etranger fl, 2.00 „ „ i 111 "" """ M. Bergeret à Amsterdam. : C'était sur le Rokin. Pendant que je contemplais la ligne pittoresque et sinueuse du quai — je vis passer à côté de moi un petit homme aux épaules étroites et voûtées. Je connaissais bien ce petit homme-là: je l'avais vu souvent, mais du diable si je m'attendais à le voir à Amsterdam. Car c'était H- le professeur Lucien Bergeret, professeur de littérature latine à la Faculté de ***. .Nous nous abordâmes avec cérémonie et après les salutations -d'usage où M. Bergeret, selon sa coutume, mit une noble chaleur empruntée aux héros familiers de eon Virgile bien aimé, nous parlâmes de la guerre. De quoi peut-on parler, sur le Rokin, en janvier 1915 lorsqu'on est l'un et l'autre exilé — sinon de la guerre? — Vous êtes surpris de me voir ici, me dit M. Bergeret. Je ne le suis pas moins, mais je marche depuis tantôt six mois de surprise en surprise, et cet état de stupéfaction est devenu une manière d'état normal. J'étais naguère fermement attaché à la paix: je ne croyais pas que la défense de la patrie, signifiât nécessairement le sacrifice sanglant de millions de jeunes vies ; je croyais au progrès lent, mais certain, des Sommes; je maudissais l'idée de guerre et j'attendais du désarmement progressif, une ère de bonheur serein et de paix féconde... Or, je me suis trompé, comme tant d'autres. Et je bénis mon erreur. .,Car je n'espère pas moins fermement qu'autrêfpis, la paix, le désarmement, et le triomphe du droit; et j'aperçois que la guerre actuelle va hâter l'aube de ces. temps heureux. Et non seulement'hâter ; mais encore elle va éliminer de l'édifice de la paix future, 1111 élément redoutable de trouble et de faiblesse — le militarisme. Cette guerre doit lé détruire, car le monde, saoûl de ce militarisme maudit vomira le bientôt avec horreur! Nous apercevons avec effroi que dans nos rêves d'hier, nous songions à établir le'bonheur universel et la paix perpétuelle sur des bases factices et des fondements artificiels. Tant que l'Allemagne restait debout dans son armure intacte et provocante, toute paix assurée et garantie par des traités devait être une illusion dangereuse. Mais ce sera l'utilité de cette guerre d'avoir ouvert les yeux aux hommes ! Cette clairvoyance, nous la payons cher, mais nos petits enfànts, au moins, ne bâtiront pas sur le sable le temple de la société future. Et c'est pour eux que l'Europe, en ce moment, se bat. ,,Demain, même si l'Allemagne n'est pas détruite et foulée au| pieds, cette même Allemagne qui s'est, comme je l'ai écrit après Louvain^et Reims, couverte d'une infamie immortelle (If) aura appris à ses dépens ce qu'il en coûte à un grand peuple, qui a moins le respect de sa grandeur et de son renom devant l'histoire que celui de sa force et de sa faculté de destruction, de déchaîner sur la vieille terre un malheur immense qui n'est qu'un incomparable crime. Demain, les veuves, les.mères, les fiancées d'Allemagne demanderont le pourquoi de tant de sang gâché, répandu nour la plus criminelle des causes} demain, tout le peuple allemand, affamé, appauvri, universellement haï et méprisé, découvrira le gouffre qu'ont creusé sous lui des millions de sabres et des millions de baïonnettes; demain, les Allemands apprendront qu'il n'existe pas sur toute la vaste terre une seule maison, un sè.ul foyer, où le mot ,,Allemand" ne sous-entende pas le mot ,,violence" ; demain, enfin, les clameurs indignées et pitoyables des Belges, des Serbes, de tous les faibles, de tous les opprimés couvriront la^ terre et achèveront ignominieusement la défaite morale de notre ennemi à tousl ,,Remarquez, ajouta mon bon maître, que, malgré la lenteur inévitable de cette gueire, la France a mille raisons d'espérer une victoire digne de l'effort qu'elle a fait, pour éviter la guerre d'abord, pour repousser l'ennemi ensuite. L'Allemagne s'épuise lentement mais sûrement. Ses réserves vont s'anéantir sur nos. baïonnettes, nos canons, sur notre foi, notre courage, et notre volonté de vaincre. Nous irons tous jusqu'au bout; j'ai offert, moi vieillard affaibli et ' voué ;aux spéculations philosophiques, moi, ennemi juré de la violence et de l'année, . j'ai offert de prendre les armes. On m'a refusé cette faveur, mais je reviendrai à la charge. Tout le monde en fera autant s'il le feut* 11 n'y aura plus en France que les manchots qui ne porteront pas les armes. Et vous pensez qu'un peuple capable de se défendre comme cela n'est pas voué à la victoire? Allons doncl Lisez l'histoire universelle : elle nous démontre constamment que c'est la force morale d'une cause qui fait que cette cause finit par t "iompher et que la meilleure des armes c'est encore, pour un grand peuple, la haute conscience de l'utilité de son geste de défense et de préservation. Aussi, j'ai confiance ! Ayons confiance! Ayez confiance!" Ainsi parla M. Bergeret.... René Herbert, (1) Lettre d'Anatole France au ,.Temps" (septembre 1914). les blessés internés. Nous recevons, de Maestricht, la dépêche, suivante: ,,Six soldats allemands, qui avaient été blessés en territoire belge, au mois d'août, et étaient soignés, depuis lors, da-ns les locaux de la Croix-Rouge à Maestricht, avaient adressé au gouvernement hollandais une requête demandant à pouvoir réintégrer leur pa-tric. Cette autorisation vient de leur être accordée par les autorités hollandaises". Voilà qui dénote> une, fois de plus, les sentiments humains de ccux qui dirigent les destinées de ce pays. Et certes, nous ne. voyons aucun inconvénient à ce qu'on permette à ces malheureu-r, incapables de rc-prendre. du service militaire et blessés en faisant leur devoir, d'achever dans la douceur tendre du foyer une lente convalescence. Mais, parmi les internés belges, il s'en trouve des centaines qui méritent la même bienveillance. Se tro-uvanvt blessés, à Anvers, lors du bombardement, ils furent obligés d'évacuer la ville, avec l'année, et passèrent la frontière avec elle. Admirablement soignés, ici, Us sont aujourd'hui, non pas aptes à reprendre du service, mais capables de rentrer chez eux — ce qui constitue le plus cher de leurs désirs. Nous recevons, journellement, de nombreuses lettres relatant de semblables cas., et c'est ce qui nous incite < à adresser un respectueux appel à l'équité du gouvernement de la généreuse et., hospitalière Hollande. Il nous semble que ce qui est accordé aux internés allemands doit pouvoir l'être, également, aux internés belges. Nous ne doutons point que les autorités hollandaises ne prennent en considération l'humble requête de ceux qui vinrent ici, blessés, et qui, incapables de servir plus longtemps, voudraient achever, au pays natal, leur guéri-son. En ce faisant, elles s'attireront la reconnaissance de tous les Belges internés, en Hollande. Leurs procédés. En bombardant, grâce à leurs Zeppelins et à leurs Taubes, des villes ouvertes, personne n'ignore que les Allemands appliquent leur tactique de répandre la terreur parmi les civils pour énerver les opérations militaires. La convention de La Haye présentant des lacunes à propos de ce genre d'opérations, ils innovent et créent un droit de guerre à leurNxmvenance. A nouveaux engins, nouveaux procédés, disent-ils, et les civils qui se trouvent à proximité d'un ouvrage défensif ou d'un corps d'armée n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes s'ils sont touchés (cf „Kolnische Zeitung"). L'état-major français a sou ventes fois protesté déjà contre ces actes, de même que contre les bombardements aussi absurdes qu'abominables de villes à l'arrière du front. Nécessités militaires, répondent les Allemands, et la presse des Etats neutres n'est que trop encline à leur donner raison. Voici cependant un document qui prouve, clair comme le jour, que les Allemands ne se sont jamais fatigués à respecter les lois de la guerre qui veulent qu'on ne combatte qu'entre soldats. C'était durant le siège de Strasbourg en 1870. Le général von Werder qui menait les opérations désirait que la ville se rende au plus vite. Désir justifié! Quel moyen employa- ; t-il? Un procédé de grand capitaine, une tactique inspirée par le génie militaire? C'est mai connaître l'esprit des Allemande. Il usa d'un procédé de terrorisatiou. Une lettre au gouverneur de Strasbourg en fait foi : ,,11 dépend de \-ous, disait-il, d'éviter une ,,effusion de sang inutile et de préserver les ,,habitants de Strasbourg de la ruine qui les ,,menace. Rendez-vous et je cesse le feu -, mais ] ,,si vous ne vous rendez pas, vous serez seul ] ,,responsable du sang versé et des dégâts ,,commis. Je vais procéder à un bombardement , méthodique; je pourrais bien faire un siège ^ „en règle, mais ce serait une opération de „longue haleine ; je vise la population- civile et ,,c'est elle que je bombarde." Remarquez que dans la guerre présente, avant ( la prise de Tsing-Tao, les civils purent quitter. 1 C'est' parco que les assiégeants étaient des -Japonais, ces ,,singes cruels", selon, le dire des ] Allemands. Mais avec les Allemands on sait £ qu'on a à faire à un peuple bourré de ,,Kultur" 3t d'une humanité supérieure. En 1870 on ïupplia von Werder de laisser sortir les fem- , mes-, les enfants et les vieillards. Prière inutile. 3'était précisément sur ceux-là qu'il comptait se venger de la résistance des soldats. Un demi siècle a passé.- On pouvait espérer < pie pendant cette longue période, où les plus s lelles manifestations d'humanité ont vu le s iour. les Allemands avaient appris des métho- ( les plus correctes. Hélas, il n'en est rien! On j courrait, d'après les témoignages de la guerre , actuelle, noter, bien plutôt une régression dans .c [a moralité de ce peuple „Eultivé'V En Belgique. A Bruxelies. Les écoles moyennes ont adopté le réginie d'été, plus connu sous le nom de demi-temps.* Les élèves viennent une heure plus tôt le matin qu'en temps ordinaire, mais sont libres de disposer de leur après-midi. * * * Parmi les 8000 employés allemands venus... réorganiser le réseau de voies ferrées se trouvent 1100 Bavarois. * * * Les Allemands ont la déplorable habitude d'exhiber leurs prisonniers, au mépris des lois d'humanité les plus élémentaires. A Bruxelles, ça ne leur a pas réussi. La prémière' fois, les prisonniers avaient été hissés sur des chariots. La foule les suivit, en chantant la Brabançonne, et était vivement montée contre les Allemands, — ce qui se comprend. La sec-ondo tentative eut moins de-succès. Les. soldats belges, encadrés d'Allemands, étaient xmduits à travers la' ville. La foule s'amassa, des cris et des huées partirent et ce fut ensuite la brabançonne, chantée par t-ous les assistants! Au coin d'une rue, une bousculade se produisit, les gardiens dans la mêlée perdirent cle vue leurs prisonniers qui réussirent à s'échapper. Par malheur, ceux-ci purent être repris, à l'exception cependant d'un ::-eUl ,,piot" qui s'enfuit à toutes jambes. Mais somme il était vêtu de son uniforme belge, '1 eût été tôt ou tard repris si un monsieur qui passait ne lui avait jeté sur les épaules sa pelisse et ne l'avait coiffé de son haut de forme. L1 était sauvé! Ces deux expériences, assure-t-on, ont suffi a nos ennemis. Dorénavant, leurs prisonniers ne traverseront plus Bruxelles! * * * M. Georges Vaxelaire, consul de Turquie à Bruxelles, a démissiouné, ne voulant plus avoir rien de commun avec un gouvernement qui i'est vendu à si bon compte. La situation devient alarmante à Bruxelles. Personne n'y est en sûreté. Tous les jours les Allemands y font emprisonner des dizaines de personnes. Voulezrvous faire enfermer quelqu'un pôr.r trois ou quatre jours t Rien n'est plys i'ôus écrivez a la Konïmandantur que cette personne cache des journaux prohibés chez îlle ou qu'elle reçoit des lettres de l'étranger et l'affaire est dans le sac, comme on dit Ces dénonciations ne doivent même pas àtre signées, car les Allemands tiennent compte de toutes les lettres anonymes. Et si le fait dénoncé semble être assez grave, le délinquant (?) est tout de suite arrêté. Xt y a à présent quelques deux mille personnes emprisonnées. Tous ecs_ gens sont enfermés place de Louvaiu, à la Konïmandantur, où ils attendent avec impatience le moment d'être jugés, et à chaque instant de nouveaux malheureux viennent augmenter leur nombre. Il est évident que la plupart de ces personnes sont innocentes et qu'il s'agit' presque toujours d'une calomnie ou d'une vengeance. A Anvers. Les obsèques du peintre Van, der Ouderaa, professeur à l'Académie des Beaux-Arts, ont eu lieu au milieu d'un grand concours de monde. Le oorps professoral était conduit par M. Bonnet, administrateur de l'Académie. Remarqué dans l'assistance M.M. van de Werve et de Schilde, le baron Cogels, l'ex député Van den.Broeck, Van Kerskli o ve n - Don nez, Cu- perus, Van Mechelen, etc. * * • L'autorité allemande prélève 25 % sur les recettes des établissements cinématographiques. C'est, sans doute, le droit des pauvres ? • * * * Sous peu, on annonce la réapparition de pain blanc. Il sera vendu à raison de 0.52 frc. le kilo. Prise par 5 kilos à la fois, le prix de la farine ne peut pas dépasser soixante centimes le kilo. Le pain de guerre reste vendu à 0.40 le kilo. Il est toujours interdit de transporter hors ville du pain ou de la farine. * * * La circulation' est rétablie ru© aux Lits, û éprouvée par le bombardement. * * * Les Allemands, administrateurs dont on îe mettra pas la compétence ni l'activité ;n doute, s'occupent activement de rétablir a circulation postale. Sous peu, le service les postes sera rétabli. Cette célérité est •emarquable, surtout si l'on pense que dés lionceaux de lettres attendent d'être distribuées... depuis le 9 octobre 1914! L'hôtel des postes sera rouvert lorsque le ri de cette correspondance, plutôt en re-ard, aura été effectué ^ Pendant le dernier ouragau, il y a près \e. deux semaines, une allège du Rhin est renue donner contre le pont de Burght qui — fatalité ! — a été une fois de plus dé-noli ! On voyait les épaves flotter devant le >teen. * * * Parmi le dernières saisies figurent iOOO kilos de houblon. • * * L\,Handelsblad van Antwerpen" trouve [ue l'argent n'a pas d'odeur. Il fait à pré-ent une publicité monstre pour la ,,Deut-che Schule" et Nurnberg père, le marchand de ,,Normal" du marché aux Sou-iers, expulsé par l'autorité militaire belge, tu commencement d'août dernier. 9. * * - Les cours de certaines institutions publiques soulèvent les protestations de quelques pères de famille qui désireraient que tout soit pour le mieux sous la meilleure des dominations allemandes. X'est-il pas absurde, par exemple, d'enteudre les plaintes de parents qui voudraient voir rétablis les cours de chant, de dessin, de gymnastique? Je vous demande l'importance de ces leçons, à l'heure» présente 1 Il est déjà très beau que. les enfants puissent poursuivre leur instruction. Que les mécontents retirent donc leurs enfants des éco-les où les cours de chant, le dessin et la gymnastique n'ont pas été rétablis. Peut-être bien qu'ils préféreraient pour leurs rejetons l'enseignement du Dr. Gaster, dont- les mensonges, rendus publics par les journaux de son pays, nous ont donné la j.uste .mesure. * * * L'industrie diamantaire n'est1 pas tout à fait morte. Deux fabriques montrent actuellement quelqu'activité. Chez les diamantaires habi- i tant les environs de la ville, on travaille partiellement. A Turnhout, une soixantaine d'ouvriers travaillent trois jours par semaine. * * * L'administration communale est assez embarrassée, vu le nombre grandissant des ouvriers qui demandent du travail. Ce n'est pas qu'on ne puisse trouver de l'ouvrage, mais les finances sont restreintes et la question de la rémunération cause de graves soucis aux administrateurs belges. Jusqu'à présent, le paiement des salaires est fixé sur la .base de 0.2-5 frc par heure, soit 2 francs par jour. Mais l'on retient de cett^ somme cinquante centimes pour le pain qui est distribué au ménage par les soins de l'administration. Le . paiement du franc cinquante centimes qui* revient aux ouvriers s'effectue ainsi: 0.25 frc en argent et 1.25 francs'-en bons, qui sont échangés aisément dans les magasins d'alimentation créés également par nos mandataires communaux. * * » Petite proclamation : ,.Lo comité de contrôle pour la ci-devant garde-civique se réunira dorénavant tous les quinze jours aui heures et endroits désignés. Comités de contrôle • prochains : pour le 1er régiment, lundi 18 janvier; 2e régiment: mardi .19. Pour le groupe anver-sois de l'artillerie, les chasseurs-éclaireurs et l'escadron Marie-José: mercredi 20. Le groupe de Borgerhout se réunira jeudi 21 janvier. Anvers,-9 janrv. 191-5. Le commandant Freilierr Von BQDENHAUSEN, général-major. Nous! recevons de -M. -Sylvain De Joug, administrateur-directeur de la Société Minerva Motors une lettre dont nous extrayons les passages intéressants : Depuis le début Je l'occupation d'Anvers, la-direction de la Société Minerva- Motors a refusé de s^ rendre à Anvers pour travailler pour l'autorité allemande malgré les différentes offres qui ont été faites à ce sujet. Toute la. direction de la Société se trouve à Amsterdam depuis l'occupation 'allemande d'Anvers et si certains ouvriers et même certains contremaitres ont bien voulu s'occuper de la réparation des voitures automobiles allemandes, ceci est contraints et forcés par les circonstances (pour gagner quelque argent pour vivre et aussi dans l'intérêt futur de la Minerva); et la direction n'a pas cru devoir s'opposer à ce travail de réparations. Les' Allemands ont enlevé dé notre usine tout ce qui y était :beaucoup en fait de matières premières et beaucoup de marchandises finies, et jusqu'à présent pas un centime' ne nous a été/ payé pour cela. Depuis quelque temps, à la suite cle notre refus de fabriquer pour l'autorité allemande des marchandises neuves do différentes sortes, on a enlevé de notre usine un grand nombre de machines outils qu'on a expédiées en Allemagne.Ceci,' mieux que. tout autre, montre clairement, contrairement à ce que plusieurs personnes voudraient faire croire, que la Minerva est loin d'être dans les bon nés-grâces de l'autorité allemande. A Liège, Les Allemands ont rétabli les communications par voies ferrées, notamment entre Bruxelles et Liège, — du moins Jls nous le disent. Ce n'est pas l'avis de notre correspondant liégeois qui nous affirme qu'en date du 10 janvier aucun train à l'usage des voyageurs belges ne circulait dans la province de Liège. Pour gagner Bruxelles, il faut user, des tramways vicinaux, dont le personnel, disons-le bien haut, est belge. * * * Dans les charbonnages de Wandre, 400 mineurs ont repris le travail. En travaillant quatre jours par semaine, ils gagnent de quoi vivre. A Verviers. Les réquisitions ont augmenté dans des proportions inconnues jusqu'. ici. Plus le temps passe, plus les exigences augmentent, preuve ' indéniable que l'Allemagne est atteinte au coeur par le blocus anglais. Pour «e citer qu'un exemple pris entre cent des exigences'allemandes, nous citerons le cas d'un industriel qui se vit frapper d'une réquisition de cuirs^ portant sur une quantité de marchandises évaluée à un million deux cent cinquante mille francs. Lorsqu'il apprit la nouvelle, il ferma aussitôt son usine. Mais l'ennemi le contraignit à rouvrir ses portes, sous menace d'enlever non seulement les matières, premières qui s'y trouvaient, mais tout l'outillage. Force fut à notre compatriote de reprendre le travail. Mais les Allemands n'étaient pas encore satisfaits. Ils obligèrent l'industriel à fournir à l'autorité militaire un tiers des cuirs qu'il ferait travailler. On voit combien les Allemands protègent notre industrie et concentrent leurs efforts en vue de faire reprendre la vie normale. Cette façon d'agir a causé pas mal d'agitation. Lorsqu'il apprit la manière de faire de nos ennemis un ides principaux drapiers fit ■oistriouer gratuitement a pius ae z.uuu pauvres femmes le stock qu'il avait encore en magasin. Perdre pour perdre, se dit le brave homme, autant que d'honnêtes gens en profitent. Et la distribution se fit à chaque femme, de l'étoffe nécessaire à un paletot. Le. généreux donateur joignit encore à chacun de ses dons l'argent nécessaire à paj'er les frais de confection. » * • Ce n'est pas un secret, que les Allemands n'ont jamais su faire prospérer l'élevage des chevaux et du bétail. Aussi est-ce avec un sourire qu'on a lu, à Verviers, la notification suivante adressée par le Kommandeur allemand à M. Mullendorf, bourgmestre de la ville. Ivaiserl. Kreis Chef. Verviers. Verviers, le 6 janvier 1915. A Monsieur le Bourgmestre de la commune de Verviers. Pour avoir une base pour les mesures à prendre pour la prospérité de l'élevage des chevaux et du bétail belges, Messieurs les Bourgmestres auront à inscrire dans le modèle de rélevés ci-joint les chevaux et bétail existants d'après leurs constatations jusqu'au 10 janvier 191-5. II y a lieu de prévenir la population tout spécialement que cet inventaire n'est pas fait dans un but militaire, surtout pas dans le but d'une réquisition, mais se fait uniquement pour pouvoir prendre des 'mesures en vue d'urne amélioration de l'élevage. Les autorités locales seront rendues responsables de l'exactitude des déclarations. Les listes' originales ci-jointes devront être tenues à la disposition du porteur pour être reprises le 10 janvier à partir de 8 heures du matin. (Signé) SEUL, Oberst : Kreis Chef. A cette notification est épinglée un modèle d'inventaire du bétail, portant principalement sur les étalons, les chevaux, les juments, les hongres'. La rubrique des porcs n'a pas été oubliée : verrats, truies, cochons de làjt et cour-reurs sont en bonne place, — évidemment. A Maeseyck. Cinq cents soldats-sont logés chez l'habitant. A part le repas du midi qui leur est fourni par leurs cuisines militaires, c'est encore l'habitant qui doit pourvoir à leur nourriture. On voit combien le problème du ravitaillement devient malaisé pour notre population qui se nourrit elle-même avec difficulté. » V On est très privé de pétrole et de gaz. Le pétrole est rare. Quant au ga/,, lo 8 janvier la provision ne pouvait plus suffire que pour une quinzaine de jours. C'est ce qui explique la parcimonie de l'éclairage des rues et du grand marché. * * • Les soldats cantonnés à Maeseyck appartiennent à d*?s régiments de la.ndsturm hanovriens. A Neerpelt. Nous apprenons de source autorisée que quatre Belges viennent d'être arrêtés à Neerpelt tandis qu'ils vendaient la lettre du cardinal. Un millier d'exemplaires en ont été . saisis. Le vendeurs ont été conduits à Kasselt et emprisonnés. En FSiaraeEre. Les objets d'art se trouvant à Fumes, à Loo, à Nieuport et dans quelques autres communes de .la Flandre Occidentale sont actuellement en sûreté au Havre. ■",» ' ■ • La destruotion il Visé. Suite. Le lendemain, ils enrôlèrent de force les j homrhes valides pour travailler du matin au \ soir à la construction d'une route militaire de Navagne à Mouland. (Le château Des-eain, de Navagne, fut rasé et ses débris eer- ! virent de terre de remblais à cette route). ' On faisait là chasse à l'homme. Le bourgmestre et le doyen furent pris et conduits comme otages d'a-bord ,,aux Trois Rois", ; puis à Navagne. D'autres pères de famille et jeunes liommes furent retenus la nuit entière, après avoir travaillé tout le jour. On les harcela, on les épuisa, et quelques-uns furent tués, tels J. B. père, P. B. fils, I L., C. et fils, P. et P., B. I et fils V. Mi. R. que l'en a retrouvés et identifiés, enfouis, dans quelque terrain eu dans le fossé bordant, la route. Continuellement eu alarmes, la population de Visé vécut jusqu'au 15 août; trois ou quatre jours auparavant, vers 2 heures de l'après-midi, on incendia l'église, prétextent qu'elle était un point de repère poulie pointeur de Pontisse, — ce qui n'empêcha pas les obus de tomber ensuite au bon endroit et do faire crouler le tablier du pont, côté Visé, que le génie allemand allait rétablir. Le 15 août, vers les 6 heures du soir, arrive, de Koenigsbs-rg uns troupe nombreuse : les soldats, par groupes généralement de 9, sont, sans préavis, introduits chez le particulier qui est tenu de les loger. On s'exécute île bonne grâce. Ces hommes s'installent chez vous. En moins d'une demi-heure, ceux des nôtres qui parleiït allemand ou français sont vite amis avec eux, presque leur confident. Vers 9 heures, un coup de feu éclate dans les environs. Des milliers de coups répondent de tous côtés. Les soldats se mettent tous de la partie : ils tirent aussi-bien dans les maisons que dans l'air ou par terre; ils sont devenus sauvages, ne vqus connaissent plus. Ce ne sont plus des hommes, plus même des soldats, mais des fous furieux. Les habitants s'étaient réfugiés dans leurs caves. Ils vont les y tweuer, ies ruaoïent, en les irappant de lia- baïonnette dans le dos, on les mène jusqu'à un mur voisin avec menace de mort à celui qui tenterait de fuir. A noter que les femmes et les enfants sont traités de même; des mères à moitié vêtues sont là, avec des enfanta nus sur chaque bras. La soldatesque allemande est insensible à tous ces maux ; elle s'iustalîe dans les maisons dont elle vient <de chasser les habitants. On fouille partout tandis que les Allemands boivent et mangent ce qu'ils trouvent, sous les yeux de leurs victimes, parquées de l'autre côt5 de la rue. Ils courent et cassent portes et fenêtres à coups de crosse de fusils. Et cette nuit, s'éclaire de la lueur des incendies. Vers minuit, il nous est dit que: ,,les femmes peuvent retourner chez elles. Quant aux hommes, ils doivent suivre l'ennemi", dans un accoutrement de fortune très sommaire. Us s'en vont par la rue de- Mouland stationner au delà de la Villa ,,Flora". De la route de Mouland, on mène le troupeau place de la gare où il reste debout en rangs serrés jusqu'à 8 heures du matin, bous la pluie line qui n'a cessé de tomber depuis la veille au soir. Enfin on va partir, mais les peines, les impressions ne sont pas suffisantes, notre moral doit être abattu: passe à côté des captifs un vieillard, les mains liées au dos, îa tête baissée, la figure ensanglantée! On le conduit à la porte de l'hôtef de l'Europe, on le lie à un acacia, trois groupes de soldats tirent. Ainsi est mort le brave Mr. Dés. Duchesne, bien qu'innocent! Un pou après, les prisonnière civils, au nombre de près de 300, sont en route pour Gemmenich où ils arrivent vers heures exténués de fatigue, de soif et de faim, meurtris de coups ; ils sont entourés d'une foule immense de soldats curieux qui crient, huent à la mort. Alors, on les conduit dans une prairie et on les range à genoux en demi-cercle-. Le chef allemand commence à les traiter de tous les noms, les jugeant tout au plus dignes de la mort la plus ignomineuse; mais à la fin, il devient miséricordieux et se contentera - de les envoyer en captivité à Munster-Lager (en Hanovre). "Ils sont ensuite conduits près la station où, dans un réduit, on les encaque les uns sur les autres. Cela ne pouvait durer et, une heure plus tard, ils étaient couchés dans un wagon à marchandises et roulaient vers Munster où ils arrivèrent après 39 heures de voyage. A Brème on leur servit enfin une soupe ! D y avait 70 heures qu'ils n'avaient plus mangé! Un 2me transport également d'environ 300 prisonniers partit le dimanche soir. Quant aux femmes et à leurs enfant!?, contrairement à ce que l'on avait dit-, elles ne purent rentrer chez elles et durent quitter Visé. La plupart prirent conseil de l'abbé Goffin qui les engagea à aller eu Hollande et— elles partirent comme elles purent- partir pour l'exil. Elles arrivent en Hollande qui, soeur magnanime et généreuse, les accueille à bras ouverts et travaille à leur faire oublier leur douleur. Mais leur n^sère est grande, les soutiens de famille sont à Munster! Le dimanche 16 août les grands incendies continuent et ne cesseront qu'au milieu de la semaine. Tout Visé proprement dit est rasé. Les faubourgs sont moins éprouvés; 8 rues n'ont plus une maison intacte ; pour 3800 hts. on compte 523 maisons brûlées; il y a eu à yise 51 tués! —iroOES>"»-©- < ■ « Pour !es fonctionnaires pensionnés L'articulet publié dans notre numéro du 15 courant plaidait en faveur des fonctionnaires belges. Un grand nombre d'entre ces travailleurs dévoués vont être, pour peu que la guerre se prolonge, acculés à une situation lamentable. Et notre correspondant de conclure qu'il serait juste qu'une partie des traitements fut versée aux fonctionnaires belges. Aussi bien, les fonctionnaires pensionnés sont-ils, au même titre, dignes de l'attention des autorités compétentes. Les brevets dont ils sont porteurs sont des titres à la bienveillance gouvernementale. Déjà l'on nous a soumis différents cas dignes de considération. Témoin celui-ci: une veuve vit dans une maison assez vaste, située dans une petite ville de Belgique. Elle loue quelques quartiers ce qui lui permet de vivre, car la pension qui lui est versée depuis la mort de son mari, fonctionnaire de l'Etat, ne suffit pas à assurer le pain quotidien de ses cinq enfants mineurs, de sa belle-mère, d'elle-même. Aujourd'hui, les Allemands ont brûlé cette maison. Et comme le paiement de la pension est suspendu, cette malheureuse et sa famille sont dans une pénible situation. Nous croyons qu'il suffit simplement de choisir un cas au hasard, parmi ceux qui nous sont soumis, pour que le gouvernement mette à l'étude cette importante question qui intéresse des certaines de Belges réfugiés en Angleterre, en France et en Hollande, victimes indirectes d'un terrible fléau. l ■■ |fc]l t Q| l lu Union Belge. Les membres de l'Union Belge qui désirent retirer leur carte d'identité peuvent se présenter a çet effet »>u local, 22 Wete-ringschans, mercredi et vendredi qc;r à- par tir de 8 heures demie..

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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