L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 20 Dezember. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 19 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/cn6xw48v1g/
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2cme Mnfie lV0.' <*£-553 S cents flO Centimes) Lundi 20 62cce.m!ba*e 191s L'ECHO BELGE L'Union fait /a Force, «lotsrsrsaî «ïsioticiîeii cSu malin ssaraissarat en HolEarade ' "• ■■'■ , -■ f, • 17 • • , - ' •. ■ vrVx.. OV'.: ... . ' >■;' . • Belge est notre nom de Famille. ïoaîcs les lettres doivent être adressées au biareau de rédactioti î N. 35. VOOHBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: j Ren& c,:i!mbn, EmJIe pa5ïlltîïi£.é. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s' adresser à l'Administration du journal: N.Z. Vo orburgwa! 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: HoIIarcjSefl. ! .50 par mois. Etrangerfl. 2.00 par mois Annonces: 15 cents I.a Signe. Réclames: 30 cents la ligne. La vie du droit Selon nous, avons-nous dit, le droit ne saurait rester indifférent au sort des sinistrés. Bien entendu, si le domaine du droit avait cfes limites étroites nettement déterminées, il faudrait s'incliner devant l'avis émis par un jurisconsulte tel que M. Neys. Mais les ressources du droit sont immenses. Il n'y a pas, comme 011 pourrait le croire, que le droit écrit. Le droit des gens n'est pas codifié. N'y a-t-il pas les coutumes dont, au point de vue juridique, nous sommes encore tributaires jusqu'à un certain point? Et, indépendamment des droits qui nous sont reconnus par nos lois et par jios coutumes, n'y a-t-il pas des notions juridiques qui, pour ne pas avoir trouvé leur expression dans nos codes, n'en sont pas moins d'une application constante? Ainsi, par exemple, eu dépit des textes constitutionnels relatifs à la liberté individuelle, ne reconnaissons-nous pas à l'instituteur le droit de retenir l'enfant à l'école en guise de punition? De même nous admettons que nui ne peut s'enrichir aux dépens d'autrui et il suffit de parcourir les jugements pour se rendre compte que oe n'est pas là un simple principe de morale mais, bien au contraire, un 'principe juridique susceptible d'applications nombreuses tant en matière civile qti'en matière pénale. Que le domaine du droit soit si étendu, on pourrait s'en étonner si on ne savait que le patrimoine juridique s'est formé et s'est enrichi au cours des siècles. Il nous 'apparaît comme uiije £orôt tonffue où le plus habile risque de s'égarer. C'est pour cela même que je ne me crois pas irrévocablement lié par l'avis d'un jurisconsulte, si éminent sodt-il, lorsque oet avis répgne à ma conscience. Et quoi ! dans l'immense patrimoine juridique il n'y aurait pas une notion sur laquelle le sinistré pourrait au besoin s'appuyer? M. Neys le d^t, mais M. Neys ne se troanps-'t-il point? Le droit, qui se vante d'écouter avec la même bienveillance toutes les plaintes justifiées, resterait-il sourd à la voix du sinistré clamant sa détresse et demandant une planche de sa-lut? Mais, ce qui me confirme dans ma pensée, c'est surtout la nature même du droit. Comme chacun le sait, ]a mission du droit consiste notamment à régler les rapports sociaux des sujets d'un Etat entre eux. Ces règles sont pour la plupart dictées par nos besoins. Ainsi, les règles relatives au mariage répondent à un besoin social. D'aucunes revêtent un caractère arbitraire; telle, par exemple, la règle qui décrète qu'en cas d'absence de contrat de mariage les époux sont mariés sous le régime de la communauté légale. Il fallait une solution; on s'est arrêté à celle-là; on aurait pu s'arrêter à une autre. D'autres règles semblent avoir leurs racines dans l'idée de justice. La vérité, c'est que le but du droit étant d'éviter les chocs et les heurts, si préjudiciables à la bonne marche de la société humaine, il a fallu tenir compte de nos idées à cet égard. Comme on le voit, l'oeuvre juridique apparaît comme une oeuvre humaine étroitement liée avec nos besoins et notre idéal de justice- Or, ces besoins varient et nos idées sont sujettes à se modifier ; il en résulte que te droit, lui-même, est essentiellement variable. D& fait, le droit évolue, s'inspire de nos besoins, s'adapte aux circonstances, tient compte de nos conceptions, s'attache à ne jamais être inférieur à sa tâche. Qu'un cas nouveau se présente, réclamant l'intervention du droit, et nous ne tarderons pas de voir surgir la solution juridique pourvu qu'elle soit réclamée avec suffisamment d'énergie. Mais, comme on a beaucoup à craindre des lenteurs de la machine législative trop souvent faussée par les passions politiques on aura très souvent recours à un expédient: l'interprétation. Inutile do dire que l'art de l'interprétation consiste presque toujours à faire dire à la loi ce qu'elle ne dit pas, de façon à la rendre applicable là où à première vue elle ne paraît pas devoir s'appliquer. Toutefois, quand îe cas nouveau est si extraordinaire et si imprévu que les plus fervents de l'interprétation soient forcés de reconnaître l'impossibilité de résoudre le problème à la faveur de cet artifice, alors il ne reste plus qu'à faire correspondre au nouveau cas une notion juridique nouvelle. Ajoutons qu'en ce cas le législateur ne crée point le droit; il v fait que reconnaître le droit et en régler l'exercice': le droit existe de par notre co. mune volonté. Ainsi donc, le droit positif se renouvelle incessamment. C'est un esclave dont l'homme est îe maître. On peut*encore dire de lui qu'il est l'enfant, de notre volonté. I! n'échappe pas à notre influence; il subit notre domination. La notion du droit interviendra là où nous voulons qu'elle intervienne.lorsque j'affirme ainsi l'évolution du droit je me trouve d'ailleurs en bonne compagnie. Elle est de M- Edmond Picard, notre illustre compatriote, l'expression nous disant: ,,le peuple sue le droit". C'est encore lui qui, pour la même raison, se permet ! de comparer Je droit romain à un cimetière : dù se rencontre encore par-ci par-là une 1 épitapihe intéressante. Or. là le point essentiel. Car, si réellement le droit évolue suivant nos besoins et suivant nos idées, si réellement il est un esclave docile à notre voix aussitôt oue oelle-cd devient impérieuse, il importe assez peu dè savoir que M. Neys a tort ou raison de prétendre que le droit, tel qu'il existait hier, n'était guère favorable aux sinistrés. De deux clioses l'une : Ou bien le droit tel qu'il existait hier est favorable aux sinistrés — contrairement à ce que pense M. Neys — et alors tout est pour le mieux. Ou bien M. Neys a raison mais déjà un droit, un droit nouveau, existe au profit des sinistrés de par notre volonté commune. Ne sommes-nous pas tous d'accord pour exiger l'intervention du droit? Le reste n'est plus qu'une question de formules. En France, où la vie politique n'est point suspendue comme chez nous et où le même problème se pose, une formule nouvelle a déjà été adoptée: elle consacre le principe du droit à indemnité. Ainsi donc, lorsque demain le sinistré réclamera l'intervention de l'Etat, il n'aura pas à prendre allure de mendiant ; ce qu'il demandera ce n'est pas une faveur; c'est un droit. Max Glorie. Les èi liai Le fils à von Bissing continue à faire le boniment en faveur de l'oeuvre de son ,.respectable^ père en Belgiquo. Lo professeur diiscourt, discourt sans cesse, et le robinet de son ,,éloquence" ne semlble pas à la veille de se tarir. Il y a quelque temps c'était à Munich que 1e verbeux personnage sévissait, tout récemment ce fut à Berlin. Les journaux allemands nous apprennent en effet que, le 30 novembre dernier, von Bissing fils a prononcé, devant quelques Berlinois, une harangue ampoulée au cours de laquelle il a fait — naturellement — un vif éloge de la ,,bienveillante" administration de son père. Le professeur a déclaré -— 'avec le plus grand sérieux du monde — que les auto-• rités allemandes ont tracé le chemin en Belgique à une lente (oh! oui, combien lente) mais solide régénération des conditions économiques et sociales du pays ! ! L'administration allemande apporte partout, paraît-il, une aide honnête et tend une main secourable pour la réparation de tous les malheurs économiques et sociaux causés par la guerre. Le travail à domicile est encouragé et les pauvres reçoivent en abondance de la nourriture chaude et à bon marché. En un mot, la Belgique est à l'heure actuelle un eldorado! _ ..... Les quelques douzaines de Berlinois imbéciles qui écoutèrent, sans rire, les^ phrases touchantes prononcées, avec un trémolo dans la I voix, par le charlatacesque conférencier, ap-• plaudirent bruyamment, puis s'en furent pleins d'admiration pour von Bissing père, ce kolossal" organisateur. Malheureusement pour le sinistre farceur de l'Université de Munich et ses auditeurs bénévoles, les Belges 6ont loin de potager leur enthousiasme pour le régime allemand. C'est que nos compatriotes ont appris depuis quinze mois à connaître l'Allemagne qui s'est introduite chez eux, non pas pour tendre une main secourable à l'infortune, mais bien pour piller, incendier et massacrer. Au lieu de travailler à la régénération sociale du pays — il faut avoir une impudence de boche pour avancer une telle contre-vérité — les autorités allemandes ont ,,organisé" les pillages et les tueries, pressurant d'une façon révoltante et systématique notre malheureuse patrie. Les Teutons apportent une aide , .honnête ' — oh! le ]oli mot — à l'infortune, en frappant d'une nouvelle contribution de guerre de 40 millions par mois des gens à qui ils ont laissé à peine de quoi vivre! Et cette lourde imposition, qui a soulevé une vive indignation chez les neutres même les plus difficiles émouvoir, on trouve en Allemagne qu'elle 11'est pas encore assez élevée! Le général von Bissing a dû, en effet, par la voie de la ..Vossische Zeitung", s'excuser auprès du public allemand de sa ,,modération', en disant qu'il n'avait pa9 exigé davantage des provinces belges parce que celles-ci étaient épuisées. Et c'est au moment où le Bissing de Bruxelles est obligé de faire ce terrible aveu pour se défendre contre des vampires, que le Bissing de Munich — pantin falot dont le père tire les ficelles — adresse des éloges dithyrambiques à cette administration barbare qui a runié la Belgique. C'est trop d'audace en vérité ! Mais qui pense-t-on impressionner par cette campagne de conférences on l'honneur du gouverneur von Bissing. Les neutres? Non, ce serait folie que de s'arrêter à pareille supposition. Le public allemand ?C'est plus certain. Sans doute, en Allemagne le général von Bissing est loin de passer pour un g!<\ | mais si, à force de taper sur un clou on finit r>->v l'enfoncer dans le mur, à force d'entendre proclamer que le gouverneur provisoire t « la 1 "n'ni'o est un génie, les caboches d'outre-Rhin finiront bien par le croire et alors? Ah I mais alors on songera peut-être au rusé per-soT1"a<ze comme chancelier. Sans doute, une première campagne entreprise dans ce but, il v a quelques mois, a fait long feu, et le ,,Berliner Tageblatt' a rudement montré au vieux général que les raisins étaient trop verts, mais, avec les Boches, 011 ne sait jamais, car on leur fait facilement prendre des vessies pour des lanternes. Et puis, pour beaucoup de ces Barbares, le Bissing père a, depuis l'assassinat de Miss Cavell, un fleuron de plus à sa couronne en toc. Quoiqu'il en soit, à la place de l'homme au chiffon de papier nous ne serions pas tranquilles.Abonnements pour 1918 Tout lecteur qui prendra un abonnement de 3 mois à partir du Ter • janvier ÎS3G recevra le journal tjra- i tuitemen} à pas-Sir d'aujourd'hui jus- j qu'au 31 décembre ISÎ5. j En Belgique. A Bruxelles. Le Conseil communal de Saint-Gilles s'est réuni jeudi, à 5 heures, en séance publique. — après un comité secret qui s'est prolongé durant une heure. L'ordre du jour n'est pas follement intéressant': de nombreuses propositions d'ordre administratif, lues rapidement et coupées des paroles sacramentelles : ,,Pas d'opposition?... Adopté!" Notons l'annonce de la prochaine ouverture d'un nouveau magasin communal. A l'article ,,Choix, au cimetière, d'un emplacement définitif pour les soldats saint-gillcis morts pour la patrie", M. le bourgmestre Bréart envoie avec émotion aux héros tombés pour l'indépendance le saLut respectueux de la population de Saint-Gilles. M. l'échevih Bernier dépose sur le bureau plusieurs projets ressortissant de son département des finances. Avant de lever la séance, M. le bourgmestre donne lecture de l'article paru,, le matin même, dans le ,,Quotidien", au sujet des pommes de terre. En réponse à cet article, il déclare que les pouvoirs des bourgmestres ne sont plus aussi étendus qu'avant la guerre. Le commissaire de police de Saint-Gilles s'est rendu personnellement chez tous les marchands de pommes de terre de la commune pour se rendre compte de la quantité qu'ils possédaient en magasin et les obliger à la vendre au kilo. , ,,Nous avons fait, ajoute M- Bréart, tout ce qui était possible pour éviter l'accaparement. Celui-ci n'existe, en réalité, pas. Nous avons, d'ailleurs, l'espoir que la situation changera d'ici peurLa Ville de Bruxelles a envoyé un représentant à Aerschot, chargé d'y acheter pour son compte tous les tubercules qui se trouvent dans les environs. Nou3 pensons en recevoir aussi de Hollande. La commune de Saint-Gilles a pris l'initiative de commander, pour le ravitaillement de sa seule population, un million- et demi de kilos de pommes de terre. Malheureusement cet envoi se fait un peu attendre ; mais, grâce à nos démarches, nous pouvons être certains de la recevoir bientôt." M. le bourgmestre déclare encore qu'il a vu, le jour précédent, M. Mettewie, bourgmestre ff. de Molenbeelc-Saint-Jean, et M. Duray, bourgmestre d'Ixelles, et que tous deux lui ont formellement déclaré que, contrairement aux bruits répandus, il n'avait jamais, été fait, par leur police, de réquisitions de pommes de terre, pas plus à Ixelles qu'à Molenbeek. "Les édiles saint-gillois, comme d'ailleurs la plupart de leurs collègues des communes de l'agglomération, se préoccupent — on le voit — de la question des pommes de terre et s'efforcent louablement d'y apporter remède. Il paraît qu'il n'en va pas de même à Etterbeek. A la fin de la dernière séance du Conseil de cette commune, un membre de la gauche demande la parole pour développer une proposition tendante à étudier les mesures propres à atténuer les désastreux effets de la. disette de pommes de terre. La question, certes, était importante. Ce ne fut pas l'avis du bourgmestre, M. Me-sens, qui refusa d'accorder la parole à ce conseiller et leva précipitamment la séance. Le motif de cette attitude? Mystère! D'autre part, on raconte que la police de Schaerbeek procède actuellement à une enquête au sujet de la vente des pommes de terre, tant au marché qu'au domicile des détaillants. Des questionnaires ont été remis à tous les boutiquiers qui vendent de ces tubercules au détail. On leur demande notamment à quoi ils attribuent le manque des pommes de terre et à quel prix ils les achètent. Tous ont été unanimes à déclarer qu'ils sont obligés de les payer très cher, les marchands en gros les accaparant chez les cultivateurs. L'enquête a établi" aussi que jamais les pommes de terre n'ont été en aussi grande quantité que cette année. A la suite de ces constatations, des visites ont été faites dans les caves de divers 'acca- ■ pareurs et ils ont été contraints d'amener leurs pommes de terre au marché, où elles ont été débitées au prix réglementaire. < A Anvers. Les obsèques de Mme Steemackens, veuve de feu le sénateur Steenackers, ont eu lieu au milieu d'un grand concours de monde. ' Les absoutes ont été dites à l'église du ' Sacré-Coeur. L'inhumation s'est faite au cimetière de Deurne. *• * * C'est encore un cabaretier qui est poursuivi pour avoir débité de la bière, où, sui- < irant l'expert de l'Etat, il y avait de la < ;accharine. Le bonhomme a beau dire: < ,,Comment voulez-vous que je sache com- i nent le brasseur qui me fournit fabrique la >ière! Vous comprenez bien que je né lui 1 lemande pas, moi, d'y mettre de la sac- ; iharine!" Rien à faire; la bonne foi est nopérante,-quand il s'agit de ce crime af- i reux d'emploi de saccharine 1 ] Dans cette affaire-ci les témoins, à commencer par l'expert, n'ont pas été entendus, le défenseur, Me de Ravenne, ayant au début du procès déposé des conclusions par lesquelles il demande au tribunal de déclarer le rapport d'expertise inintelligible et dès lors inacceptable. En développant ses conclusions, il s'élève contre l'habitude des experts de parler un jargon, peut-être très scientifique, mais qui est de l'hébreu pour le commun des mortels; les juges ne peuvent comprendre et les avocats pas davantage. Or, c'est à ceux-ci, investis du droit sacré de la défense, 'de demander à MM. les experts d'être plus claire. Du moment que ce sont des hommes peu versés dans le langage scientifique qui sont appelés à juger les prétendus délits affirmés par des experts, il faut que ceux-ci nous disent clairement en quoi consiste le délit. Il y a ici des échantillons de bière qu'on a analysé et où l'on assure avoir trouvé de la saccharine. Comment a-t-on analysé? Nous n'en savons rien. On a acidifié la bière. Un point, c'est tout. Il faudrait qu'on nous explique quel est le résultat de cette acidification, et comment on arrive par là à identifier la saccharine. Sinon, pas moyen de rencontrer la prévention et pas moyen de défendre efficacement l'inculpé. L'office de l'avocat devient illusoire, 6'il faut s'incliner devant les' ukases de l'expert, sans y entendre un mot. En d'autres termes, si le rapport n'est pas raisonné, ce rapport devient nul. Le tribunal se retire pour délibérer, sur les conclusions déposées. Au bout d'un quart d'heure, il rentre avec un jugement motivé, celui-ci, par lequel on rejette le moyen invoqué par la défense, eu déclarant que les droits de la défense sont suffisamment garantis par le fait qu'il est loisible à l'avocat de poser à l'expert toutes les questions qui lui paraîtront utiles, ce qui enferme l'objet du débat dans un cercle vicieux. L'avocat ayant déclaré au nom de son client qu'il interjette appel de ce jugement et qu'il tient .essentiellement à obtenir une décision de principe devant toutes les juridictions, l'affaire est remise indéfiniment, c'est-à-dire jusqu'à ce que la cour de Bruxelles ait statué. A Liège. M. Del vaux de Fenffe, gouverneur de la province de Liège, quitte cette ville, ainsi que nous l'avons dit, pour se rendre en Suisse, où il compte séjourner avec sa famille jusqu'à la fin de la guerre. En sa qualité de gouverneur, M. D'slvaux de Fenffe, dont, à dire vrai, la santé n'est pas brillante, a joué un certain rôle au début des hostilités. Nous nous souvenons d'un épisode auquel il fut mêlé et qu'il rég-.a tout à l'honneur de* la cause qu'il avait mission de défendre. Les Allemands, qui étaient aux portes de Liège, sans parvenir toutefois à y pénétrer, envoyèrent un parlementaire; celui-ci, yeux bandés, ainsi que le veut le code de la guerre, se rendit au palais du gouverneur civil, où se trouvaient, outre M. Delvaux de Fenffe, des personnalités militaires. Ce parlementaire n'était autre que rattaché militaire près le ministre d'Allemagne à Bruxelles, lequel avait, le 2 août seulement, quitté précipitamment la oapi-bale belge. L'astucieux boche qui venait, mais en vain, demander la reddition de Liège, fut introduit dans un salon d'attente. Avisant un domestique : — Voulez-vous, lui dit-il, de son plus beau sourire hypocrite, m'acheter immédiatement les journaux de la ville? Et, glissant une pièce blanche clan9 la main du ^erviteur, il ajoutg. : ,,Gardez la monnaie."Le domestique s'empressa de se rendre shez son maître pour lui faire part de l'incident, En même temps, il remit à M- Delvaux de Fenffe les deux francs que le Teuton lui avait remis. On introduisit le parlementaire. Dans le but de le sonder un peu, on l'incita à déjeuner — politesse qu'il se hâta l'accepter. L'entrevue terminée, comme le boche /apprêtait à quitter les sâlons du gouver-leur, celui-ci l'arrêta un instant: ,,Pardon", dit-il, ,,j'ai à vous remettre une commission... de la part de mon doues tique." Et il glissa la pièce blanche dans la main le l'officier qui, sans mot dire, empocha la :>ièce et.,., la leçon. Dsirss 3e Hàinaut. On ne s'est pas battu à Gougnies en 1914 iï les premiers passages de troupes s'étaient ffectués tranquillement lorsque, le dimanche 23 août, à la soirée, des officiers alle-nands, voulant ainsi essayer de ju9tifier à 'avance les crimes qu'ils allaient commet-;re, prétendirent que la population civile ivadt tiré suir leurs1 troupes. Immédiatement le feu fut mis à diffé-ents points du village et 17 maisons fu-ent incendiées. Parmi colles ci l'immeu Me en face de l'habitation de M. Pire4 o celui-ci avait établi une ambulance. Di; soldats français soignés dans cette am.bu lance y furent brûlés vifs. M. Piret, malgré son âge avancé, fu emmené comme otage et fusillé le sur lendemain près de chez Duchiateau, à L Roux. MM. Thiry (83 ans) et Grégoire (56 arvs furent également fusillés. Voici la liste des maisons de Gougnies qu sont brûlées : lo. La maison de la garde barrière .ai passage à niveau sur la route de Bièsmtïs Cette maison appartient à l'Etat. 2o. Maison à Grepin en face de l'avenue <1i Château de M. Pirmez. Les propriétaire: sont restés à Gougnies. 3o. Une partie de l'usine de M. Pirmez ses bureaux et la maison d'un contremai tre resté également à Gougnies. Ces immeu bles appartiennent à la Société Marmar Us sont situés en face de l'avenue du Châ teau. 4o. Les deux maisons Guyaux, dont le propriétaires sont réfugiés en France. C< sont les époux Olivier Guyaux et Mme veu ve Guyaux. — 5o. La maison de Vigneroi Charles, resté à Gougnies. -—, 6o. La maisoa des soeurs Grégoire, restées à Gougnies, croit on. — 7o. La maison.de Edouard Grégoire resté à Gougnies. — 8o. La maison des fro les et soeurs Dcuillée, restés à Gougnies croit-on. — 9o La maison de la Vve Jean mart réfugiée en France. Toutes ces mai sons, depuis le no 4 inclus, sont situées ai Heu dit ,,Le Tambour". D'une façon géné raie on peut dire que toutes les maisons du Tambour sont brûlées et que toutes le: maisons à partir de celle du passage à niveai jusqu'à celle de Jeanmart inclus sont éga •leinent brûlées, mais les ateliers de Jules Marcelle et les maisons de Dautrebiande e de Toussaint ne sont pas incendiées — 10; Les 2 maisons de André et Armé Poncelet deux beaux-frères dont les maisons se touchent. Les propriétaires sont restés à Goug nies. Ces 3 maisons sont situées sur ia plac<-de Gougnies. — 12o La remise de M. Piret dans son jardin. — 13o La maison de Cy rille Henseval resté au pays. La maicor est située au-dessus de la précédente. Aas Iwl airalb ©asrgg. ,,Les Nouvelles" écrivent: Le Limbourg est la province où l'activité de nos ennemis doit être la moins grande, croirait-on, puisqu'elle est la plus éloignée, la plus en dehors de^; opérations de guerre. 11 ne faudrait pourtant pas croire que le( Allemands n'y font rien. Au camp de Beverloo, il y a constamment 10.000 à 20.000 hommes de troupes: jeunes, tout jeunes gens des dernières classes, land-sturms! vieillis, anciens réformés rappelés sous les armes, etc., que l'on soumet à un entraînement dont l'intensité est inimaginable. Depuis les premières et jusqu'aux dernières heures du jour ces recrues sont astreintes à des exercices extrêmement durs et fatigants: marches de jour et de. nuit toujours très longues et par tous les temps, tirs continus au fusil ou au canon, lancement de grenades ou de bombes, creusement do tranchées, manoeuvro d'assaul ou de retraite, factions et corvées, rien ne leur est épargné. On les soumet réellement à la vie du guerrier au front; on ne leur épargne aucune de ses souffrances; on leur en double plutôt la dose. Quand on leur fait creuser des tranchées, par exemple, celles-ci doivent être construites dans toutes les règles de l'art, avec réseaux de fils de fer enchevêtrés, boyaux de -çainmunica-tion, postes d'écoute, de commandement et de repos, abris naturels et abris blindés, etc., etc. Et. les tranchées terminées sur plusieurs lignes d'épaisseur comme au front, on leur fait faire de durs travaux do sapes et de mines; on Peur apprend à manoeuvrer sous terre aussi bien qu'à ras du sol. Puis les tranchées sont défendues par un parti tandis qu'un autre passe à l'attaque et des combats se livrent avec fureur, souvent plusieurs heures durant. Le sol est ensuite labouré et nivelé jusqu'à ce que l'expérience recommence. La vaste plaine du camp a été retournée plus de vingt fois depuis que les boches y sont. Les prisonniers russes, qui y restent à demeure, donnent aux troupes un sérieux coup de main pour hâter encore les opérations'. Toujours les^ manoeuvres doivent s'effectuer en un temps très court et cette rapidité dans l'exécution est ce dont les soldats se plaignent le plus. 11 est bien entendu que rien n'arrête les' Allemands dans l'exécution de leurs ordres. C'est ainsi que la circulation sur la route de Hechtel à Bourg-Léopold, qui coupe en deux la grande plaine du camp, est fréquemment interrompue pour le public et pour le tram vicinal pendant des journées entières. On sait que le gouvernement belge avait fait aménager grandiosement le camp de Beverloo l'année même avant la guerre. Des mess magnifiques pour sous-officiers et soldats y avaient été installés à grands frais avec salles de fêtes pouvant contenir chacun plusieurs milliers de personnes. Les ,,carrés" pour le logement des hommes avaient été considérablement agrandis et pourvus d'excellentes installations d'hygiène. Les Allemands ont mis à profit tout cela et ?n ont achevé pratiquement la mise au point. Ils parviennent ainsi à loger 20.000 hommes nu camp, très convenablement. La gare a été agrandie et considérablement améliorée; c'est linsi par exemple qu'un pont roulant y permet le chargement sur wagon ou le déchargement l'un régiment de chevaux en moins d'une demi-lieure. De nouvelles voies ferrées ont été posées aussi de façon à faciliter les embarque-neuts et les débarquements jusque dans le camp même. Los officiers instructeurs se sont logés dans -us vil"'1'- — noirh'p^ — qu'occupaient nos of-"iciers d'administration dans le parc royal, :lont de nombreux arbres, hélas! ont été sciés i en planches pour l'édification de honteuses £ cambuses qui en déshonorent les plus beaux sites. Dans le village de Bourg-Léopold — où s'élève le camp improprement appelé de Be-b v.erloo — est venu se fixer une population in-- terlope, composée on grande partie de juifs 9 allemands, qui vit en parasite d^ l'armée. Le village est très animé ; la foule innom-j brable des petits commerçants y conclut beaucoup d'affaires. On ne s'y fait point faute . évidemment d exploiter le boche, avec parfois aussi peu de scrupules que celui-ci en met à ^ exploiter les autres... et ce n'est pas peu dire! ' • mm H y a tin an! 20 décembre 191.Progrés des alliés sur le . front, belc/c: Lombaertzyde, Saint-Georges, . l'abaret-K art cher, Zwartelem-Zillebeke, 'etc. Bombardement de l'hôpital d'Y près par 1 ennemi. Autres succès sur le front nord région de la Lys, route d'Aix-Noulette à ; bouchez, et vers Notre-Darne-de-Lorette et ; Lovs. Arras toujours bombardée. Brillantes _ actions d'artillerie française à l'est d'Albert, i a'u no"'d de Carnoy, pi'ès de Hem, sur l'Ais-L ne, autour de Reims, en Champagne, etc.: avances progressives des Français à Joyon, dans le bois de Saunt-Mard, atu nord-est de [ Beauséjour (Argonne), dans le bois de lu Grune, autour de Varennes et de Gercomrt-Bétliincourt, sur la croupe an nord-est de Brabant, dans le bois de Consenvoye, dans le bois des Chevaliers et au nord-est de Troyon (Hauts-de-Meuse). En Pologne, recul des Allemands autour de Mlarwa, vers Z/auten-bourg-JS eidenb urg et Soldau. En Galicie, région de Doulcla, les Autrichiens refoulés: 500 morts, dont 10 officiers, 1,000 pnson-niers. La garnison de Przemysl, tentant de rompre le blocus, refoulée avec d'énormes pertes. V isite du tsar A ?colas II, de l'impératrice et de leurs enfants sur le front des troupes, en Pologne. Félicitations du tsar au, pi ince regent Alexandre de Serbie, apportées à Nich par un courrier spécial. Un Taube sur Calais: deux bombes san-s dommageEntrée solennelle du sultan d'Egypte, Hussein pacha, au Caire. Guillaume II repart sur le front. Dures vérités Les Allemands, habitués à ne lire dans leurs journaux que des bulletins de victoire, à se figurer que tout est pour le mieux dans la meilleure des Allemagnes, et qui s'attendent, comme l'homme au chiffon de papier, à voir les Alliés, en chemise et la corde au cou, venir les supplier de leur accorder la paix, ont dû être très désagréablement surpris par la récente conférence de Maxi-milien Harden. Celui-ci, suivant son habitude, n'a pas mâché ses mots, et a dit de dures vérités, lundi dernier, à ses auditeurs berlinois. D'après le ,,Berliner Tageblatt", qui donne un résumé de cette harangue, le célèbre éditeur de la ,,Zukunft" a commencé par déclarer que la ,,victoire" allemande, à cette date, n'était la victoire d'aucun génie ifieeci à l'oeil droit du kaiser) mais devait, être attribuée aux simples Schulzes, Meyers et. Sclimidts. L Allemagne ne doit pas se dissimuler qu'elle a subi deux incuccès importants* le premier c'est que les événements de la Marne l'ont forcée à abandonner le plan d'écrasement de la France (plan attribué par Harden au comte von SchT.ieffen, chef de l'état-înajor général, mort plusieurs années avant le guerre, et au comte de Moltke, chef d'état-major quand la guerre a éclaté). Ce plan, d'après lo conférencier, était d'une ,,exécution impossible". Le second grand insuccès c'est que le projet de détruire l'armée russe, après la percée en Galicie, n'a pu être exécuté en dépit de la brillante campagne de l'armée allemande. Ce que Harden a appelé- le troisième événement décisif de la guerre, ,,la politique balkanique", n'a abouti à un résultat que par suite des erreurs des ennemis de l'Allemagne. On ne doit même pas attribuer ce succès au recul des Russes, i mais bien à l'écroulement des espérances ; franco-anglaises à Gallipoli. j Maximîlien Harden a clôturé ses franches i déclarations comme suit: | Non seulement l'Allemagne n'a pas battu ses ennemis, en bloc, mais aucun de ses principaux adversaires n'a subi une défaite complète. Les Allemands ont fait beaucoup, c'est vrai, mais ce n'est pas encore le triomphe, car la tâche qui leur reste à accomplir est ,,colossale". Nos ennemis se figurent maintenant avoir raison de nous par une guerre d'épuisement, aussi les Allemands qui restent chez eux n«> doivent-ils reculer devant aucun sacrifice dans la voie des privations. Au gouvernement, de son côté, à affronter les difficultés en face et à ne rien négliger pour assurer les approvisionnements en nourriture.Jusqu'ici nous ne nous sommes privés de rien. Nous avons vécu avec beaucoup trop de luxe." Voilà, n'est-il pas vrai, de dures vérités connues du monde entier mais ignorées jusqu'à présent de la grande masse de® Allemands. Ce qu'il y a d'étonnant c'est que la censure ait permis au ,,Berliner Tageblatt" de les répandre dans l'empire^

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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