L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 17 Juli. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/w950g3j95z/
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jère ^rsïîée N°» s cents (ÎO Centimes] Samedi 17 juillet 1915 csaeaMDKaMWEEsaBMKaMEaMnpBMBMaanM! L'ECHO BELGE journal quotidien du rsusatin paraissant à Amsterdam. L'Union tait la Force. Belge est notre nom de Famille. ! Toutes les lettres doivent être adressées j au bureau de rédaction: . i N.Z. VOOBBURCWAI/ 334-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. . , ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: j René chambry> E|nIIe Faioparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement ( En Hollande H. I.SO par mois, payable par anticipation 1 Etranger fl. 2.00 ■> „ r =~" ™ La Leçon d'Assise La père Fabianus me permettra de^ le remercier bien vivement de sa lettre ( M est de nature à effacer l'impression doulou-reuse que son article avait pu produire sur nou, autres Belges et plus sp^alement sur dœ Français. Il n'avajt, en 1 ecnvant au cune arrière pensée malveillante et, encore une fois, nous lui en sommes reconnaisants . Mais le père Fabianus me permettra aussi ds lui répondre. Tout d'abord je proteste contre l'expression un peu vive de «on indignation. Je n'ai pas eu 1 intention de le calomnier outrageusement comme il d • J'ai lu sou article, j'ai jait part de 1 îm pression qu'il m'a laissée, voilà tout. •k Si oette impression n était pas favorable, c'est qu'en effet, comme le dit mon très honorable correspondant, nous ne parlons r,as la même langue, mais point dans le Sens qu'il veut dire. J'ai parfaitement corn-■pns son article à la lettre. Si je suis incapable et de loin, d'écrire aussi bien en néerlandais que lui-même écrit en fran-çais, je me flatte cependant de lire e néerlandais de façon à Ravoir besoin de '• personne pour me servir de guide. Mais nous autres, Belges, nous ne sommes pas neutres. Nous ne pouvons pas comprendre la mentalité du neutre ou nous ne pou-■ vons voir qu'un indifférent. Avons-nous tort, avons-nous raison? C'est un fait et c'est de ce fait que je prie le pere Fabianus de vouloir bien tenir compte.^ k Je reprends maintenant sa tliese telle qu i r expose dans sa. lettre et non dans son article, et je demande au père Fabianus s'il est bien équitable, s'il est juste de se former une idée sur la moralité de la France je ne veux point m occuper de l'Allemagne — en faisant abstraction du grand phénomène actuel qui, parmi talnt d'horreurs, a néanmoins ceci de bon : c est qu'il sert de pierre de touche a la valeur ^ morale d'une nation. Le père Fabianus croit-il réellement que .ai la France avait été pourrie au point ou beaucoup de Français, d'ailleurs bien intentionnés, le disaient eux-mêmes, elle eut pu faire ce qu'elle fait? Pour nous, qui avons appris à juger les Français autrement que dans les diatribes des moralistes, les comédies de boulevard ou les romans de l'école de Médan, l'attitude de la France no nous étonne pas. Nous savions que nul pays au monde ne pratique à un plus haut degré ce que l'on peut appeler les vertus bourgeoises, l'ordre, l'économie et la pureté des moeurs qui découlent tout naturellement de cet esprit de famille qui, nulle part, n'est plus développé qu'en France. Que sonne l'heure tragique où 1 admirable patrimoine des femmes et des fils de France est mis en danger, et voici qu'un courant d'héroïsme vivifie ces vertus moyennes et lies exalte jusqu'au sublime. Si donc il était permis à un certain degre à ceux-là qui méconnaissaient la France véritable et lui superposaient une France apocryphe, à l'usage des étrangers venus à Paris pour faire la noce (il y a, en effet, à Paris, une population cosmopolite de £100,000 individus qui vit de l'industrie, du plaisir, à côté de'deux millions huit cent mille Parisiens qui travaillent), s'il leur était permis, dis-je, de porter sur la France Un jugement faux avant la guerre, il n en est plus de même aujourd'hui. Il y a aussi des raisons de coeur et j'aime à croire que mon honorable correspondant n'y veut point rester étranger. En ce moment où la France donne le meilleur de son sang, où ses fils râlent et saignent sur le champ de bataille, où les mères, les épouses et les fiancées sont vêtues de noir (et je veux bien que pour les neutres ce sentiment vaut aussi pour l'Allemagne) est-il bon, est-il charitable au sens chrétien de ce mot, de jeter de la boue à la face de ceux qui souffrent et qui pleurent? O non, je ne veux pas voir dans le prêtre hollandais qui nous fait l'honneur de nous écrire un fils dégénéré du pauvre d'Assise. Je me suis cependant demandé, en lisant ce qu'il écrivait dans le ,,Tijd", si saint ^François eût pu supporter comme lui l'idée de jouir égoïstement des biens de la paix 'alors que tant de sœ frères souffrent des maux de la guerre. Je me revoyais en pensée, il y a exactement un an, sur la route qui va de Bibienna vers la Verna, ,,âpre rocher entre les sources du Tibre et de l'Arno" comme l'appelle le Dante, et dont l'éperon recourbé vers le ciel est toujours enveloppé de lourds nuages. Un chien me suivait dans ma visite au cloître et à l'église. Il s'asseyait sans gêne sur les marches de l'autel tandis que j'admirais les Lucca délia Robbia, et il se pencha avec moi au bord de ce gouffre où dans un élan vertigineux vers Dieu le saint reçut les stigmates en récompense d'une vie toute vouée au renoncement et à l'amour. Cette bête confiante aux bons yeux, et, tout autour, l'immensité remplie du bruissement des chênes qui dans cette solitude font un bruit de cascade, ^ le souvenir de l'âme d'élite eur qui le même décor exerça le même trouble exaltant, comme tout : cela nous fait voir, nous fait coni-prendre au delà de ce que voit et de ce que Î)eut comprendre le commun ! L'émouvante eçon du poverello, dont il nous avait plu si souvent de suivre la trace sur les chemins rocailleux d'Assise jusqu'à ces grottes ombreuses du Subasio où il prêcha les oiseaux, dç pitié si belle qu'elle amollirait les coeurs les plus durs, s'élargit ici jusqu'aux plus hauts vertiges où puisse tourbillonner une âme humaine. Le père Fabianus m ex-I cusera. Je ne suis pas de ces pèlerins d'As-j sise qui se contentent d'aller à la vaste basilique de Sainte Marie des Anges, à proximité de la gare, où mène une route plate, mais j'ai hâte de gravir le roidillon qui monte vers l'église supérieure et de me perdre sur les sommets avec Giotto, le peintre de saint François. Sans doute mon cas est d'ordre purement esthétique et peut inspirer de la méfiance. Et pourtant, c'est en évoquant dans ma mémoire la noble figure du saint dont le père Fabianus a l'insigne hon-j neur de suivre la règle, que je me suis attristé en lisant son article où il m'avait semblé découvrir un manque de cette sensibilité qui est bien la plus belle vertu franciscaine. Charles Bernard. (1) Voir notre numéro d'hier. Le Monténégro. L'occupation de Scutari d'Albanie par les troupes monténégrines a ramené V attention sur ce minuscule royaume qui se trouve en état de guerre depuis la première guerre balkanique. L'indépendance de ce petit pays, ancienne- principauté danubienne, date de 1878, lors du traité de Berlin conclu après la çampagne russo-turque. Le 14 août 1910, le Monténégro, suivant l'exemple de la Bulgarie, se dépouilla du titre de principauté pour adopter une qualification plus relevée et Cettigné abrita, dès lors, un monarque.Situé à l'ouest de la péninsule des Bal-' kans, le Monténégro a donc comme princi-I paux voisins immédiats : l'Albanie, la Bos-: nie-Herzégovine et la Serbie. Ses trois ports situés sur l'étroite bande de terrain de 48 kilomètres de longueur sont Antivari, Dul-cigno et Saint-Nicolas. Ces ports assurent I une communication avec le littoral opposé : de l'Adriatique-par le port de Bari qui n'est qu'à deux heures de navigation d'Antivari. La population du Monténégro est d'environ 275,000 habitants, ayant comme religion principale l'Eglise orthodoxe. Il y a cependant près de 11,000 musulmans et près de 5,000 catholiques. Les Monténé-' grins sont de race serbe, et, en général, ce I sont des hommes superbes, de noble et fière stature. Primitivement, ils 6'occupaient tous d'élevage de . bétail et s'adonnaient à l'agriculture. Quelques mois avant la guerre, des syndicats s'étaient formés pour exploiter des gisements de fer, de manga«nèse, de cuivre et de bitume. On y a découvert également des traces de charbon et d'or. Les moeurs d'autrefois étaient sauvages et rudes. Comme la monarchie en Russie, l'autorité du vladika ou prince-évêque était une autocratie tempérée par l'assassinat. Lorsque les chefs de clans étaient las de la tyrannie de leur maître, ils se concertaient et le frappaient. Ainsi tomba à Cattaro, le 1er avril 1860, l'avant-dernier souverain, Danilo 1er. C'est seulement depuis son indépendance que le Monténégro a commencé à se transformer au point de vue économique. '•La caractéristique des villes monténégrines est d'être très peu peuplées. Cettigné, la capitale, ne compte que 5,000 habitants. Elle est la plus petite capitale d'Europe. Luxembourg est une cité importante à côté d'elle. Encore ne possède-t-elle pas depuis longtemps les 5,000 habitants que les recensements lui confèrent. Ce petit pays n'est pas ce qu'un vain peuple pense. Il est civilisé. C'esl ainsi que, depuis 1907, 1' instruction - est obligatoire. Il existe dans le pays 136 écoles primaires pour filles et garçons. Elles sont fréquentées par 12,000 écoliers et dirigées par 220 instituteurs.Il c\fj,»ie eu plus à Cettigné un ,,gymnase" reconnu par les pays étrangers et compor tant huit classes ; une école théologique et une école normale pour instituteurs. Poulies jeunes fille®, il existe un institut supérieur avec huit classes, où sont formées les institutrices des écoles primaires. La question militaire prime tout. L'armée est forte de 40,000 hommes. A ce compte, la Belgique en aurait plus d'un million. Elle forme quatre divisions, composées de onzo brigades, chacune de oelles-ci ayant six ou sept bataillons de 700 à 900 hommes. En outre, il existe une garde d'honneur du roi Nicolas 1er et une classe de réserve comprenant 10,000 hommes. L'armée est bien outillée. Au début de la guerre, elle possédait une vingtaine de batteries d'artillerie de montagne, dix batteries de campagne, vingt batteries de siège et uae centaine de mitrailleuses. Le service est obligatoire de 18 à 63 an6. Tout Monténégrin fait partie de l'armée active de 18 à 52 ans. Et après cet âge»_jusquç 63 ans, il fait partie de la 2e classe de9 miliciens de réserve. Comme on le voit, on aurait tort de ne pas considérer ce petit pays à sa juste valeur AVIS. Nous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur journal par la poste et dont l'abonnement expire le 15 juillet de bien vouloir neas envoyer un mandat poste de fl. 1 50 en mentionnant sur le mandat poste: RenouveUensent d'abonnement. En Belgique. A Bruxelles. Notre correspondant nous envoie de détails vraiment curieux sur le motif qu , détermina ,,l'arrestation de Mme Carton d Wiart." Vous, savez, nous écrit-il, que 1 femme du ministre de la justice continuai d'habiter l'hôtel ministériel, niais qu'ell 6'était retirée aux étages supérieurs — après que les Allemands se fussent établi dans sa propre demeure. Un officier avai ordre de suivre Mme Carton de Wiart aus sitôt qu'elle franchissait le seuil de l'im rneublç. Et il était fréquent de rencontre la digne femme se promenant par les rue de la ville, suivie à une distance qui s'ef forçait d'être respectueuse par un officie gourmé et quelque peu ennuyé de la be sogne de bas-policier qu'on lui faisait faire Déjà, depuis très longtemps, l'admini; tration allemande essayait de trouver u motif de déporter Mme Carton de Wiart de séparer cette admirable mère de famill de ses petits enfants. On l'épiait, on l'es pionnait: on ne .trouvait aucune preuv contre elle. Cependant, de sinistres indivi dus avaient glissé dans sa boîte aux lettre une missive destinée à la Kommandantui avec le secret espoir que la lettre s'égare rait et qu'il y aurait matière à poursuite: D'autres soi-disant preuves étaient foi gées qui devaient perdre Madame Carto de Wiart. Et je vous assure que les Bruxe] lois n'en sont pas encore revenus, depuis so arrestation, de leur surprise, de leur colèr et de leur dégoût pour de6 hommes capa bles de tendre un piège aussi odieux à un digne mère de famille qui se double d'un philanthrope dévouée. Mais il fallait puni un patriotisme dont elle ne voulait rie: abdiquer. Les fausses preuves étaient pré tes, on cherchait l'occasion. Et voici com ment elle naquit: fatiguée de la présenc au moins insolite de ce fonctionnaire ter ton en uniforme galonné toujours apre elle, Mme Carton de Wiart résolut de fair ; une longue promenade à la campagne e ! qui dégoûterait pour longtemps son suiveu : de la triste besogne d'espion qu'il i vai ; acceptée. Sur le coup de cinq heures d matin, aveo quelques-uns de ses enfant: elle se mit, un jour, en route. Le solda qui joue portier n'osa pa6 l'arrêter, car : est permis de sortir dès 5 heures du matir | mais il courut à perdre haleine jusqu' l'appartement occupé par le Bocl >Suiveu qu'il réveilla. Ronflements, cris et juron: Notre Boche se trouve cependant prêt e deux minutes et le voilà courant comm un perdu rue de la Loi où il rejoint enfir essoufflé et suant, la femme du ministr qui poursuivait tranquillement 6on peti bonhomme de chemin. ,,Donnerwetter I" grommela le major ( moins que ce soit un capitaine). ,,Je n'e pas eu le temps de me mettre sous la den quelques saucisses bien rousses avec un tasse de café bien fort. Espérons qu'on v rentrer bientôt." Espoir charmant, espoir allemand espoir déçu! Car 3a petite famill passait à présent sous l'arc de triomph du Cinquantenaire et 6'avançait sur l'ave nue de Tervueren. Elle avança même t bien qu'elle arriva dans le parc de Tervue ren où l'on s'assit pour déjeuner. Non ps au restaurant, comme vous pourriez 1 croire, mais plus poétiquement, sur l'herb fleurie, Mme Carton de Wiart ayant eir porté tout ce qu'il fallait pour pique-nique pendant une journée entière. Le Boche Suiveur sentait son estomac crier famin et coulait un regard désespéré vers les, tai tines de bon pain et les fruits que les er fants dévoraient à belles dents. Il aurai bien voulu se restaurer au premier restai: rant venu, mais cet endroit était trop loi et il risquait, une fois revenu, de ne plu retrouver sa prisonnière. Demander un croûte de pain? Il ne l'eût pas osé et pui: il y a gros à parier qu'on l eût envoyé pc liment reprendre sa place de chien e faction. Alors? Alors il resta un peu plus loir assis dans l'herbe, stoïquement tordu pa une crampe d'estomac, mais cramoisi d colère. Les heures passaient; sa faim augmer tait, sa soif aussi. Cent fois, il fut sur 1 point de mendier une bouchée de n'import quoi, cent fois — fidèle à sa consigne — : se tut ! Mais, tout à coup, l'espoir luit dans so ciel d'affamé. La famille se levait. Ou allai donc regagner Bruxelles par le tramwa voisin. LWllemand avait compté sans Mme Cai ton de Wiart qui, sortie pour se promenei entendait poursuivre sa promenade. Ef toujours suivie de ses enfants, : ".c prit 1 chemin de Stockel. ,,Zweite Donnerwel ter!" fit l'Allemand qui jeta des regard de plus en plus désespérés aux boutique de fruits ou de ,,boules" qu'il rencontrai! aux cabarets où la bière était fraîche e claire. A un moment donné, il voulut coûte que coûte, acheter quelques friand ses, fussent des ,,crottes", de quoi se mel tre quelquè chose 60Us la dent, n'import quoi. Il lui suffit do réfléchir deux minute qu'un officier de l'armée impériale aile mande, en mission officielle de suivev , n pouvait pas décemment manger un peti pain derrière la femme d'un ministre belg à laquelle il devait des honneurs, :— quan même% II essaya donc d oublier sa îaim en contemplant le paysage. Légère consolation. D'autant qu'un appétit d'Allemand, n'est ? jamais un appétit ordinaire! 1 Arrivée à Stockel (il était midi, bien e passé), la petite famille se réinstalla sur , l'herbe, loin de toute maison, et se prépara à prendre un lunch réconfortant. Ça creuse, n'est-ce pas, le grand air?- Le Boche crut mourir à voir déballer des tranches de roastbeaf saignant, une miche dorée, des» fruits charnus, — le tout arrosé d'une eau minérale française à laquelle il eut voulu faire une cour intéressée. * Et ça dura comme cela jusqu'au soir. Il était bien près de dix heures lorsque, toujours à pied, on revint au Cinquantenaire r où — enfin, ouf ! — on prit le tramway électrique pour le ministère. Notre homme, à moitié mort, ,,Ies voyait .voler". Il avait enduré un supplice atroce 1 et c'est en sacrant comme un palefrenier ' que ce bon chrétien 6e rendit illico à la cuisine (à peine la porte de l'hôtel refer-mée), où il se jeta goulûment sur un pain qu'il dévora, en compagnie d'une carbon-nade flamande que le cuisinier s'apprêtait à servir à ses compatriotes, logés dans ' l'hôtel. ,,Dritte und letzte donnerwetter !" cria-t-il, je vais faire mon rapport. Et, rebou-, clant son ceinturon sur une panse enfin a remplie, il passa chez le colonel. Ce qu'il dit là, on s'en doute. Q Si bien que, la ,,coupe étant pleine", comme fit ,,1'ober der oberst", on décida e que Mme Carton de Wiart avait commis assez de crimes jusqu'ici pour la traîner devant une façon de tribunal dont l'opi-i nion était faite d'avancé, excellente chose pour ceux des juges qui veulent dormir à l'audience. e ,,Je n'ai pas été de la promenade en question, ajoute notre correspondant, ni de près ni de loin et je me suis chargé ele vous ^ faire parvenir le récit que j'ai entendu à fc plusieurs reprises, à Bruxelles, dans les r cercles ,,ous qu'on est bien informé!" t i A Anvers, £ Ce n'est pas l'aplomb qui manque à nos j maîtres! Pour justifier l'indécence de leurs réquisitions de pommes de terre, ils (ont ^ cru bon d'afficher un avis qui dit en sub-r stance ceci : ,,Nous avons des pommes de , terre en Allemagne. Nous en avions même ^ trop. Ce qui fait que les industriels en pri-e rent une telle quantité pour la réduire en farine que nous en manquons teraporaire-q ment. Souffrez donc que nous vous subtili-sions les vôtres". Les bons Anversois se sont tordus devant ^ ces affiches. Les Allemands ignorent vrai- • semblablement qu'il n'y a pas que les gaz fc asphyxiants qui tuent: il y a aussi le ridicule, * * * Nos ennemis réquisitionnent toutes les récoltes de pommes de terre, de foin, de e paille de l'arrondissement et les expédienl e en Allemagne, • • » ;} La prison de la rue des Béguines regorge à ce point de pensionnaires qu'il a f al h: s chercher d'urgence une annexe à cet hôtel, a On s'est arrêté à la caserne Falcon, vaste e et spacieuse, où sont legés les condamnéf et les prévenus qui ne trouvent plus place r rue des Béguines. Et ce nouveau local est - à son tour tellement encombré qu'on va do e voir chercher un troisième établissement - Les prisonniers — ceci est un comble — sont obligés de payer leur nourriture. D'oni t coût : 1 fr. 50 par jour. Evidemment, - les pensionnaires qui désirent être mieux n soignés paient davantage. Seuls, les pauvres s diables qui n'ont pas un sou vaillant sont e nourris et blanchis gratuiteanent. », * * * Les Allemands prétendent faire revivre 3 le commerce. Mais ils s'accaparent de toul et ne permettent pas de reprendre leui ' cours aux transactions commerciales. r • • • G Un négociant de la place qui désirait se rendre en Hollande po^r ses affaires sollicite un passeport. e C'est 100,000 francs de .caution, ré j pond l'officier. Le négociant trouve la pilule trop amère Q et s'en va. Mais, se ravisant, il revient t une demi-heure plus tard à la Komman v dantur et, offre de transiger. Si vous aviez accepté de verser 100.00C . francs de caution, lui répond l'officier c'est que vous vouliez vous rendre en Hol ,'} lande pour un tout autre motif que la ges e tion de vos affaires! C'était donc un piège que lui avaient s tendu les gens de la Èommandantur s Quelle mentalité ! ' A Liéie. M. Julien Flament publie dans ,,Le XXe Siècle" le récit d'un voyage récent au e pays de Liège. s La banlieue immédiate de Liège a pei; - souffert. De rares patrouilles allemandes e d'innombrables affiches, émanant des com t munes ou des kommandanturs, décèlenl e seules la guerre. Herstal, Yivegnies, Oupeye ;] — ces deux villages ont vu incendier plu sieurs fermes — Deyant-le-Pont, Souverain Wandre, Jupille, Bressoux, Sclessin, Ougree, Seraing, Saint-Nicolas, Ans, sont intacts ou peu s'en faut. A Ans — dans la partie qui avoishie le fort de Loncin — plusieurs maisons et le clocher de l'église Sainte-Marie ont été détruite par les obus. A Ougrée, les ouvriers sont occupés, dans la plupart des usines, à de menus travaux. Us sont payés à raison de 1 fr. 25 à 2 fr. par jour. Ce salaire — combien inférieur aux hautes paies d'autrefois! — les sauve cependant de la misère. Car la guerre enseigne à se contenter de peu. A Bressoux, l'église du Sacré-Coeur (Ro-bermont) a été touchée par un obus; la plupart des vitraux sont endommagés. Les travaux de construction de l'église du Bouxhay sont arrêtés depuis la guerre. Le pont de Wandre-sur-la-Meuse est intact. Le pont d'Argenteau n'existe plus; non loin, les pionniers allemands ont — comme le rappelle une inscription — construit en quelques jours un solide pont de bois, sur lequel passent les véhicules. A Hermalle-sous-Argenteau, le côté droit de la rue du Pont a souffert. Les habitants ont dû évacuer les maisons. Celles-ci furent mises en état de défense, et les murs percés de meurtrières. * * * Dès que, sorti du gros village, on prend la route qui mène de Wandre à Barchon, l'on se heurte à des ruines. Eparpillées au bord du chemin, rangées en ,,cité" sur les talus, les petites maisons ont été, toutes, incendiées. Il n'en reste que les quatre murs; à l'intérieur, le sol est couvert d'un amas de cendres, d'où-parfois, émergent les débris d'un objet métallique: fer de lit, carcasse de machine à coudre. Deux maisons — deux ! sont intacte® à Barchon : une grosse ferme, près de la halte du vicinal; une petite maison, au bas de la montée. Les Allemands y habitaient. Tout le reste y a passé. Et l'école et l'église voisines; et les maisons neuves, aux airs de villas; et les humbles petits ,,ménages", perdus dans les prés, au bord des sources. Il n'y a plus, debout soua le ciel gris, que des squelettes de maisons. Leurs yejx vides regardent là route, fenêtres brisées où ae drapait la mousseline d'un rideau, où fleurissait la tache rouge des géraniums. Le feu a rougé, tordu, léché certains objets sans leur enlever tout à fait- leur forme première. Ainsi peut-on dire: ,,Ici était le foyer. Là demeurait un quincaillier. Celui qui habita cette maison y construisait des machines agricoles." l«e village est désert. Pas un habitant; pas un animal. Plusieurs personnes ont péri dans l'incendie. Les autres ont fui. Reviendront-ils? ^Jamais, nous dit-on, jamais Barchon ne redeviendra ce qu'il fut." Car nous avons •— enfin! — trouvé à qui parler. Aux ,,Quatre-Bras", un aubergiste a relevé son comptoir sous un toit de fortune. A l'autre bout du village, passé une salle de danse, eh bois, que les flammes ont épargnée, un barbier facétieux, dans sa maison presque intacte, a ouvert le Café des Ruines. Nous avons, de Boncelles, rapporté une impression tout autre. Là, commet à Barchon, c'est le silence et la mort; mais plusieurs maisons, intactes, sont encore habitées. Le ,,Sart-Tilmant", pittoresque hameau où les Liégeois grimpaient à travers bois, a gardé presque toutes1 ses auberges. Seule, la ,,Maison Blanohe" a été rasée par les obus. Nous avions vu, à Rabosée (Barchon), la tombe de nos soldats, ornée avec une piété naïve. Boncelles a quatre tombes, deux belges et deux allemandes. La première tombe belge — assez négligée — sa trouve au milieu des champs, entre le Sart-Tilmant et les bois. Les trois autres sont dans la forêt, sous les grands arbres. Elles sont bien entretenues, ornées de croix, de fleurs et entourées d'un grillage. Un conseil communal trop zélé les affligées d'un écriteau : ,,Le respect dû aux morts garde ce tombeau '. En notre pays, pareil avertissement était-il bien nécessaire ? A la grande croix qui domine une des tombes allemandes, un écriteau suspend les noms de vingt-cinq officiers tués à l'assaut du fort. Dans le bois, les tranchées creusées en travers de la route, les arbres a.battus, les troncs éraflés par les balles, écorchés par les fils de fer barbelés, témoignent de la violence de l'attaque, de l'héroïsme de la défense. Au-dessus des voûtes effondrées, Ja petite église de Boncelles dresse un moignon de clocher. Par les plaies des murailles, le soleil verse l'aumône de ses rayons. Partout, au long des routes, sur les talus, à la lisière du bois, on plante, on bine, on défriche. Des terrains incultes sont mis en valeur. La forêt dévastée reverdit comme aux printemps d'autrefois. Il y a des pâquerettes au revers des fossés et des boutons d'or dan3 la' prairie. Par-dessus la haie, deux femmes s'interpellent : Kimint don! estez-v'- riv'nowe? Awè èdon. Li d'jardin n'polév' nin d'morer ainsi, pôr asteûr qu'on a mèsjihe di tôt. On s'a sâvé 'ne fèy'; an s'sâv'rèt co si fat, parèt! Le mépris du danger; la fidélité tenace au village où l'on est né; 1 amour de la terre nourricière; l'ardente volonté ^ de relever les ruinée, de faire la Belgique plus belle, plus prospère qu'avant la guerre. Tout cela est dans ce mot d'une pauvre femme qui s'ignore et dans le coeur de tous les Belge? '-' Aux frontières. Pour éviter d'être électrocuté, voici le mo3^en dont se servent ceux qui passent-coûte que coûta la frontière: ils se munif-sent d'une barre de fer assez pesante. Us l'eifoncent d'abord légèrement en terre, puis la laissent tomber sur le fil électrique. La plus grande partie du courant dérive et le hardi voyageur passe au-dessus du prikkeldraad qui surmonte le câble meurtrier. Ce moyen a donné d'excellents résultats et les courriers essaient de perfectionner encore ce moyen. D'autres chaussent et se gantent de caoutchouc. Us passent alors ,,comme dans un fauteuil!" Voilà ce que disent ceux qui font métier de passer la frontière. Mais les moyens qu'ils nous indiquent, bien entendu, ne sont pas garantis sans danger. * * * Les fameux fonctionnaires allemands viennent de donner une preuve nouvelle de leur savoir faire! Alors qu'entre Gand et Sel-zaete, les trains parcouraient la distance en trois quarts d'heure sous l'administration belge, il leur faut une heure et demie depuis qu'ils sonjt prussianisés ! On payait '45 cents de Gand au Sas-de-Gand. Le même trajet coûte aujourd'hui un florin. Comme on voit, c'est vraiment du bonheur d'être administré par les Boches. • • • Au Witte Hoef, de Heide, 52 Belges ont été arrêtés. Ils avaient décidé de passer la frontière. ■ • o • ^.i i '■ Pour nos prisonniers de guerre en Allemagne. Nous publions ci-dessous la liste,, des souscriptions qui sont parvenues au Comité de l'Oeuvre, 73a Parkstraat, La Haye. Les personnes qui ont fait des envois de fonds par lettre ou par mandat posto voudront bien considérer la publication faite dans ce journal comme étant un accusé de-réception.Montant des listes précédentes : fr. 1249.00, fl. 4290.38. Me Lippes de Béthune, IJzen-dijk, fl. 5.00; M. Orfinger, Scheveningen, fl. 1.50; M. Orfinger, id., fl. 1.50; M. lîio-mas, Vlissingen, fl. 2.50; M. Jules Fortens, Bergen o. Z., fl. 1.50; M. A. Tanghe, Rotterdam, fl. 1.50; M. A. Eschanzier, fl. 6.00; M. Harteveld Hoos de Jong, Valkiers, fl. 10.00 ; M. H. Ph. Th. Ditkamp, Nijmegen, fl. 10.50; M. Bluard M., Rotterdam, fl. 1.50; M. J. Boen-ders, Hulst, fl. 1.50; Me Vve Do Vuist, Breda, fl. 2.53; M. Smeets, fl. 3.00; M. Baltus, fr. 25.00 ; M. Ch. de Wael Lockefeer, Hulst, fl. 1.50; M. Jules Ghékière, Zeist, fl. 1.50; M. C. V. Hansen, Harderwijk, fl. 2.94 ; M. Her-mans, Oldebroek, fl. 1.50; M. Denijs, Zeist, fl. 3.00; M. C. Grandjean, Amersfoort, fl. 1.50; M. Dr: Vaersegers, Rotterdam, fl. 2.50; Mlle Schurger, Dumont, fl. 1.50; M. J. Dersy, Zeist, / 1.50; Me Belinne, Amersfoort, fl. 1.50; M. Léon lleiny, La Haye, fr. 20.00; M. E. J. de Schepper, fl. 50.00; M. N. N. fl. 2.50; M. Van Ramdonck, St. Jansteen, fl. 2.50; Luxebrood-fabriek, Paul C. Kaiser, La Haye, fl. 2.50 ; M. P. Schoenmaker, Amsterdam, fl. 1.50; Mlle Méhaignoul, Wassenaer, fl. 3.00; Mo Jonk-heer, Zwolle, fl. 3.00; M. J. Adam, Meerssen, fl. 1.50; Me Gobert, England, fl. 2.97; M. R-abozée, Amersfoort, fl. 2.50; M. N. P., fl. 25.00 ; Mr. Jules Pire, fr. 20.00 ; Me Mahy ,,La corbeille du prisonnier", La Haye, fl. 9.00; Oeuvre Internationale pour Blessés et Prisonniers de Guerre,. Section Roosendael, fl. 4.50; M. Frolinknècht, La Haye, fl. 2.00; M. M. Méersseman, fl. 2.00; M. Radelet, La Haye, fl. 1.50; M. Ph. van Âerde, Amsterdam, fr. 20.00. Liste de Mr. S t r a a s : Mlle Daschbeke, La Haye, fl. 5.00; Anonyme, fl. 1.00; Direction ,,Hôtel Wittebrug", fl. 2.50; Anonyme, fl. 0.50; N. N. fl. 0.50; N. N. fl. 1.00; G. S. fl. 1.00; Venemuer Offer fl. 1.00; G. K. fl. 1.00; Modes fl. 1.00; J. den Dulck fl. 2.50; Anonyme fl. 2.50; M. F. Vrolijk fl. 2.50; N.N. fl. 2.50; M. Brand fl. 2.00; Firme Th. A. A. Simonis fl. 2.50; G. J. R. van der Gaajç et Zoon fl. 4.50; Firma v. Leeuwen fl. 1.00; Anonyme fl. 1.00; M. Jos. Jansen fl. .2.00; A la belle dentellière fl. 0.50; City Magôzijn fl. 2.00; M. Eigeman fl. 1.00; M. Vervregen et Kloek fl. 2.00; G. T. fl. 1.0(7; Ad. fl. 1.00; M. P. Bazin fl; 1.00; M. Staal fl. 0.50; Cie Lyonnaise fl. 1.00; M. W. Meyer fl. 1.00; N.N. fl. 10.00; N.N. fl. 1.00; Anonyme fl. 1.00; Anonvme fl. 1.00; Anonyme fl. 0.50; Mr Brer-man fl. 2.50; Mij. Boekh. v/h. Gebr. Belinfanto (N. V.) fl. 2.00; M.'H. Enael fl. 0.50; M. C. M. Plijte fl. 2.50; N.N. fl. 2.50; Anonyme fl. 1.00; Anonyme fl. 1.00;, Résidentie Hypo-theekbank fl. 10.00 ; Hôtel Zeerust, Scheveningen fl. 10.00; Anonyme fl. 2.50; Anonyme fl. 1.00; Restaurant Royal Kneuterdijk fl. 2.50; M. H. de Nève, Amsterdam, fl. 1.50; Me Desa-more, Leicester, England, fl. 1.49; Me Biese-mortel, Ermelo, fl. 3.00; M. Joh, Loois, Vlissingen, fl. 1.50; M. Thomas Gibb, Rotterdam, fl. 2.50 ; Crédit 'hypothécaire Agricole et Urbain d'Egypte, Mr. Boland, rue Royale à Bruxelles fl. 5.50. Adoptions:. Dons mensuels: M. ,K. J;.nssens-Coen, Amsterdam, fl. 5.50; M. Valéry, Cardinal, Zeist, fl. 1.50; Me Chs. Destrée, Amsterdam, fl. 3.00; Mlle Tinant fl. 1.50; Mlle Van Voorst Vader fl. 1.50; Me L. Hillen, Scheveningen, fl. 3.00; Me Sohier, Zeist, fl. 3.00; Me H. Picard, Rijs, fl. 1.50; M. Dr. Somers, Budel, fl. 3.00; Me Mars van Zeylen, Nijmegen, fl. 1.50. Fôte du 21 juillet: De la Ste anonyme A. Hillen, Delft: 2000 cigares en boîtes de 50 cigares. Dons en nature: Pour les prisonniers de guerre 'belges d'un neutre: 40 paquets de tabac, 25 pipes. Pour les Russes: Mr Ch. fl. 20.00; Mr N. fl. 10.00. Nous cherchons des parrains et des marraines pour nos prisonniers que leurs familles ne peuvent secourir. ... Nous possédons les listes de^ prisonniers à adopter. Nous préconisons l'envoi deux fois par mois d'un eolis postal do fl. 1.50^composition oonnue.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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