L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 22 März. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 25 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/s46h12wf34/
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,£i« mffieëTVfis'c^^ /B. cents (lO Centimeisî Lundi 2S2S mars !91S L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal quotidien du matin paraissant a Amsterdam V,î;$ 'i-r,' "■ ■ ■ -.^ t..> {.fcPS&J»>, ■ Belge est notre nom de Famille. I Toutes les lettres aoivem c»rc «ti blic>6ati de rédaction : N.Z. VOOHBURGWAL 234-240 Télép'hotie: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction : ' Gustave Peellaert, René Chambrjr, f Emile Palnparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement f En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation l Etranger fl. 2.00 „ ,, la nouvelle armée belge J)e notre envoyé spécial au front. Cette armée, qui de nouveau est à l'ordre du jour, je viens de vivre avec elle ...Joues journées de pures et fortes émo-Ss. tur l'Yser et dans la Flandre fran-! çaise dans ce pays de dunes blondes et de polders de grasses prairies et de. marais, que déjà au temps dé Louis XIV on appelait la ,.grenouillère et qu illustrèrent avant cette campagne de 1914-1915, le sic^e de Nieuport, la bataille des dunes et ' ife de Hondschoote. Tout ce pays regorge aujourd'hui de soldats belges. La nouvelle armée du Roi Albert fait tune impression excellente : et tout d abord par sa qualité physique, la jeunesse et la vigueur des troupes qui la composent. Les plus anciennes classes ont été versees dan* ]es compagnies de travailleurs qui, à l'arrière, réfectionnent les routes ou assurent îe service des étapes. Quant au moi al, il 'est vraiment très bon, comparé à celui^ qui existait, fin octobre, après la chute d'Anvers. Ah! ces troupes que j'ai vues alors [prendre position sur l'Yser, le long de île ligne Gand-Dunkerque, elles etaient épuisles, découragées par la retraite continuelle, à laquelle la petite armée du Roi-soldat, laissée à ses propres forces, avait-été condamnée depuis Liége^, malgré des prodiges de vaillance. Et pourtant!. On lui avait demandé de tenir bon quarante-huit heures sur l'Yser: 1 armée belge tint ibon dix johrs, résistant à de furieux assauts avec la rage du désespoir et, finalement, faisant appel a l'alliée qui toujours protegea le suprême refuge de la Liberte menacée aux Pays-Bas. l'eau, l'inondation ruineuse. Aujourd'hui, les soldats belges sont parfaitement équipés. De plus, ils sentent qu'ils font partie de la grande et belle Armée, qui, de la Mer aux Vosges, combat pour le droit violé et la paix de l'Europe. ,,Mi", me disait l'autre jour, farouchement, dans les tranchées de Pervijze, un mineur du Borinage, ,,je mi bats pour mes idées". Un autre, exprimant la seule do-| jeance fréquente parmi ces troupes, disait devant nous à M. Vandervelde, sans la moindre ironie: ,,Nous, on n'a pas à se ! plaindre: on est nourri, vêtu, on n'a besoin de rien. Mais les nôtres, nos femmes, nos ; Bnfants, nos vieux parents restes au pays S envahi, quel est leur sort?" C'est leur préoccupation à tous: elle [les fait visiblement souffrir. Aussi, quel Iéclair passe dans leurs yeux, quand le leader I socialiste, dans les brèves allocutions qu'il I leur adresse, parle des êtres chers qui sont E derrière les lignes allemandes et leur ten-i dent les bras ! Le nouvel uniforme si sobre, simple et pratique de l'armée de campagne, confère au moindre paysan flamand, au plus rude S ouvrier wallon une élégance, une allure dé-[ gagée du meilleur aloi. Que nous sommes loin des uniformes touchants et ridicules id'autrefois! Les recrues de la classe 1914, Iarrivés des camps d'instruction de Norman-Iflie, de Bretagne ou de la Seine inférieure, [portent le pantalon de velours, la nou-[velle capote gris-bleu des Français, un sac [de toile imperméable, vaste ot léger.^ ; J_,a plupart des ces recrues ont été encadrées [de soldats qui ont vu le feu à Liège, à Haecht, à Dixmude, vieux grognards [.de 25 ans au teint basané. Les ,,bleus" ont [reçu le baptême du feu avec beaucoup de Brâneri,. J'en ai vu à Pervijze, à Ramsca-[pelle, dans les tranchées enseignées ,,Au [iCaveau des Innocents", ,,Au Repos de la pleine", etc. Le ,,Repos de la Reine", ainsi [nommé parce qu'on y garde religieusement !;une chaise où s'est assis récemment la reine [Elisabeth et sur laquelle plus personne ne i(peut prendre place: fétichisme touchant! I Dans un avant-poste dangereux, que vise t de temps en temps le bombardement de l'en-Knemi, la grand' garde comptait depuis deux ■jours un jeune soldat flamand, au visag€ poupin. Quand M. Vandervelde y vint, la nuit, le ,,bieu" ronflait, à poings fermés. Les «camarades voulurent le reveiller mais leurs rappels, pas plus que le bruit_ du canon : in eurent raison de sa belle et saine fatigue L,Bah! laissons-le dormir'' dit avec un accem | maternel le sergent. Non loin de là, il y c [-dans une ferme en ruines, comme observa teur, un jeune officier d'artillerie, engag< 1 volontaire, qui, avant cette guerre, étai dans les ordres. Extraordinaire figure d< moine-guerrier : de tout un mois, il a refus» d'être relevé. Il semble beaucoup se plair< dans cette cellule où il a retrouvé toute » les conditions de sa vie ascétique et où par ■Epis, pour pouvoir étancher sa soif, il es . forcé de distiller l'eau de l'Yser pleine d< Rus de cadavre allemand... Dans une petite ville en ruines, j'a: I visité la nuit une cave où quelques soldafc I belges dorment, font la popote, se réfu Igient quand le bombardement est par troj [intense. Il y a là des matelas, un poêle lune table, un beau fauteuil Louis X"V i sauvé d'une maison bombardée. Un avis est affiché à l'entrée de ce re fuge: ,,Nous venons ici depuis le 23 octo bre. Prière de ne rien emporter." Ah notre promenade, au clair de lune, dam les ruines de cette petite ville à pignons [ à toits rouges, chère aux peintres et au: rêveurs!! Perdue, la belle églist gothique, gu'entouraient des arbres cen tenaires aujoura inui îauenes par îa mitraille. Pourtant, de lourds piliers restent debout, soutenant de purs arceaux blessés. Ali ! les ombres mystérieuses parmi ces ruines pathétiques, les rais d'argent du claii de lune et, par dessus tout cela,, le ciel fourmillant d'étoiles, où passent de brèves lueurs de shrapnells. Rien : ni Villers en Brabant, ni l'abbaye d'Orval en Ardenne, ni Jumièges ne donnent, autant que ce sanctuaire violé de la splendeur flamande, l'impression d'une chose à la fois grandiose et eçinistre Louis Piérard. .«-la a Propos de Guerre. Nos soldats internés. La Hollande, il faut le reconnaître, sans se vanter à tout propos d'avoir le génie de l'organisation et d'être le pays le mieux discipliné du inonde, a donné, au cours.de cette gurre d'épouvante, un bel exemple de calme et de dignité au monde en .ébnlli-tion. Ce petit peuple fier, tenace et silencieux, a su résoudre, souvent avec élégance, les problèmes les plus ardus devant les-puels le mettaient les surprises diplomatiques ou militaires de ces huit mois de bouleversement inoui. Maintenant, l'attention ne peut se fixer sur ces à-côtés du terrible conflit, mais plus tard la tâche si belle et si émouvante, menée à bien avec tant de simplicité patriarchale et de bon sens ferme par le Gouvernement et les sujets de la gracieuse Reine des Pays-Bas, apparaîtra clans toute son ampleur et sera glorifiée comme il sied. Contentons-nous, pour l'instant, d'attirer Vattention, une fois de plus, sur la façon généreuse et pleine de doigté dont on régla, dans ce pays, la question des réfugiés et celle des internés. Evidemment, la Hollande fut prise un peu au dépourvu. Personne n'avait pu prévoir Vexode effrayant qui jeta près d'un million de Belges, éperdus en sol hollandais, après le bombardement d'Anvers. Personne, non pifosr n'avait escompté un si grand nombre de soldats à interner. Il fallut donc patienter, d'abord, et nos braves soldats, qui pour échapper aux affres d'un emprisonnement en terre allemande, avaient préféré rendre leurs armes aux soldats d'un pays neutre, durent bien, aù début, supporter quelques privations. Dame, à l'impossible nul n'est tenu — et un pays de six millions d'habitants ne peut pas, du jour au lendemain, héberer comme ■des princes trente mille hommes qui lui tombent sur les bras sans crier gare. Surtout lorsque, derrière ces soldats, s'avance encore un cortèae trente fois plus nombreux de civils affamés, affolés, qui demandent assistance. C'est alors que nous inaugurâmes notre rubrique: ,,Les soldats demandent..." dont le succès, tout de suite, fut prodigieux et qui, nous V espérons du moins, allégea quelque peu la lourde tâche du Gouvernement hollandais et permit à nos internés d'attendre des temps meilleurs. Maintenant tout est réglé, et, des innombrables lettres d'internés qui nous parviennent journellement, nous pouvons déduire que tout est pour le mieux dans les meilleurs des camps.- Nous nous voyons donc obligé, nous conformant aux sages paroles prononcées par le colonel Lysens au cours de son discours d'inauguration de VExposition des 5, 6 et 7 mars derniers — paroles qui furent eiicorê répétées aux internés à l'appel général — de ne plus accepter dans notre rubrique susdite que des demandes d'objets de première nécessité, ,,que le Gouvernement hollandais ne met pas à la disposition 'de nos soldats" ; objets récréatifs, permettant aux internés d'occuper agréablement leurs loisirs et} en tout premier lieu, de livres d'études, dictionnaires, grammaires, livres techniques, etc. qui permettront à nos internés de s'instruire et de mettre ainsi, le mieux du monde, à profit les longs loisirs que le hasard des circonstances leur procure. Voici d'ailleurs ce que disait le colonel Lysens : „Je me permets cependant d'ouvrir ici ,,'une parenthèse à propos d'autres demandes que des militaires internés font insérer „dans les journaux, et auxquelles ceux-ci '> ,,accordent, de très bonne foi, une géné-,,reuse publicité qui ne 'me semble pat ; ,,méritée. Je veux parler de a internés qu\ i ,,sollicitent des effets d'habillement, du j ,,linge, des chaussettes, etc.... Tous cei > ,,objets d'équipement, qu'ils devraient î ,,laisser pour leurs frères d'armes du front. î ,,existent en quantité suffisante dans lej s ,,magasin s de l'armée hollandaise, et l'auto-,,rité militairet à laquelle nos internée ■j „n'ignorent pas qu'ils peuvent s'adresse? ) ,,en toute confiance, donne toujours pleine ,,satisfaction aux demandes justifiées qu\ ,,lui sont soumises." » D'autre part, quelques abus se sont corn- ■ mis, et de mauvais plaisants nous envoyem i parfois des demandes apocryphes. Cela, es\ , déplorable — nous l'avons dit déjà et nou. le répétons — parce que ces ,,incorrections' mettent en péril Vexistence d'une rubriqu* • que nous tenons à conserver, sachant qu'elU ■ fit déjà pas mal d'heureux et qu'elle con ! tinue à rendre tous les jours de grands e ; réels services à nos internés. Il serait ton , à fait fâcheux que les ,,bons" dussen c pâtir pour les ,,mauvais"! G. P. ; —j» • En Belgique. A Bruxelles. Furieux de ne pouvoir asservir les Bruxellois, exaspérés de les voir porter fièrement à leur boutonnière le portrait du Roi et de la Reine, von Bissing et ses sbires viennent d'imaginer un véritable régime d'inquisition contre les habitants de la capitale belge. C'est ainsi que, du 26 février dernier au 3 mars, des perquisitions domiciliaires ont été ordonnées chez diverses personnalités bruxelloises, parmi lesquelles figuraient MM. Jadot, gouverneur de la Société Générale, qui, on le sait, a été chargé par les Allemands " de l'émission des nouveaux billets de banque — le docteur Cheval, chef de service des hôpitaux, et chez M. Goldschmidt. Bien qu'on n'ait rien découvert de suspect, le docteur Cheval a été arrêté et maintenu en prison pendant vingt-quatre heures. On soupçonnait ces personnes d'avoir encouragé les engagements de volontaires. On accuse, en outre, M. Goldschmidt d'avoir aidé clés familles belges... à recevoir des nouvelles de leurs enfants actuellement dans les rangs de l'armée! Le banquier anglais Bigwood, établi rue Royale, a été arrêté également et, le 3 mars, il était depuis dix jours enfermé dans une des salles du ministère de la guerre avec deux prêtres et un avocat, également arrêtés, et ne sachant pas plus que lui pour quelles raisons. Les Allemands qui ont amené à Bruxelles des nuées d'espions, pour la plupart prussiens ayant habité Bruxelles avant la guerre, prétendent avoir reçu plus de deux mille dénonciations à charge d'habitants-ayant favorisé le départ de miliciens. Bien que l'espoir n'ait pas faibli un instant et que, malgré le régime de terreur, j l'on reste plus confiant et plus optimiste j que jamais, l'on en est réduit à rechercher les endroits discrets où l'on puisse se ren- : contrer sans crainte des oreilles d'espions., j Bruxelles est toujours pourvu de vivres. Et si le pain ne paraît pas exquis à tout le monde, il n'en est pas moins très mangeable.La Banque Générale Belge termine avec un bénéfice net de 1.151.000 francs. Pas de dividende. Le bénéfice est reporté. * * * Le sport ne chôme pas. Au vélodrome d'hiver eut lieu une course de 100 kilomètres à l'américaine. Mais les coureurs étaient plutôt de 3e ordre... * * * Un petit événement bruxellois récent : la Chambre de commerce rentrait en possession de ses locaux du Palais de la Bourse. La ville avait fait établir une cloison isolant ces locaux de la partie de la Bourse demeurée caserne. M. Ernest Van Elewyck, le président de la Chambre de commerce, a ouvert la séance. Il était assisté de MM. de Bal, Ryziger. Delbrassine, Pierre et Michel et. Réunion nombreuse. On approuve les comptes de 1914 et le budget de 1915. Déficit de 16,000 francs pour l'année écoulée, mais la Chambre a donné 25,000 francs pour les victimes de la guerre ce qui est fort beau. Le budget propose donc des économies, portant principalement sur les frais d'impression du Bulletin. M. le président, dit la „Belgique", de Bruxelles, a ensuite donné lecture d'un rapport bien étudié et bien dit, que l'auditoire a ponctué de nombreuses salves d'applaudissements, nottamment les passages où l'orateur rendait un éclatant hommage aux dévouements qui se sont produits depuis la guerre. Citons deux passages qui ont été particulièrement goûtés: „Le „Temps" a dit que la Belgique s'était vidée de ses éléments les plus actifs. Il n'y parait guère cependant, à contempler l'œuvre grandiose érigée par le Comité Solva}', grâce auquel la famine a pu être conjurée. Pour obtenir cet émouvant résultat, il a fallu le concours patriotique d'infatigables activités et d'inlassables dévouements. Nous les avons trouvés dans toutes les villes du pays, toujours à l'action, ne marchandant ni sacrifices, ni peines, n'ayant au millieu des dangers de l'heure qu'une seule préoccupation, le bien public et, dans l'angoisse qui étreint nos cœurs belges, qu'un seul sentiment: l'amour de la patrie, de l'existence, sans se soucier de leur sécurité personnelle". Et plus loin : „Tous ont pensé avec vous que, si les réfugiés civils de Londres et d'Amsterdam, fuyant devant les bombes et les incendies, avaient droit à nos sympathies émues, à notre pitié et notre respect, il ne pouvait en être ainsi des déserteurs civils de no3 cités et de nos campagnes épargnées, députés et sénateurs, bourgmestres et éche-vins, conseillers communaux et provinciaux, magistrats et notaires, qui ont fait bon marché de leurs mandats, de leur charges et de leurs fonctions !" (Longs applaudissements.) Le rapport rend aussi au tribunal de commerce un éclatant hommage. Le président de la Chambre de commerce espère que, d'ici au 31 mars, la question , du moratorium aura reçu une solution dé-, finitive Félicitations formulées au nom de l'assis-« tance par M. Hubert Brunard, sénateur, ! président de la section du Droit commer-t cial, qui arnon e que celle-ci a mis à l'ètu de la question des loyers. La séance est levée au milieu d'une vive " animation A Liège. Récemment, l'officier allemand chargé du service des passeports passa place Rouveroy et y rencontra une fillette âgée d'enviren treize ans, qui se rendait à l'Institut St. Jacques. L'enfant regarda l'officier qui la dévisageait et lui tira la langue. Après quoi, elle entra à l'Institut. L',,ober" la suivit, en proie à une violente colère et, «sur Je champ, se fit présenter toutes les élèves de l'école, afin de rechercher et do punir la coupable. Il ne retrouva pas Mello li... parmi celles qu'on lui /it voir et sortit furieux, en menaçant de faire fermer l'Institut si des excuses n'étaient pas faites le même jour avant 1-4 heures à la ,,Kommandantur". M. R. et sa fille se rendirent donc à la Kommandantur avant l'heure fixée. Là, on les sépara et on interrogea séparément le père et la fille, sur leurs sentiments, à l'égard des propagateurs de la civilisation nouvelle, Kolos-sale et idéale, que nous ne parvenons pas à comprendre. On demanda à la petite qui lui avait enssigné l'irrespect, le mépris des nobles champions de la plus noble ,,KuItur". Après un interrogatoire serré, elle comparut le lendemain devant le conseil de guerre. On l'interrogea une fois de plus sur ce qu'elle avait fait. Elle répondit crânement : ça, en répétant, cette fois à l'adresse de ses juges, l'espièglerie du jour précédent. On la condamna aussitôt à 8' jours de prison ou à 45 marks d'amende. Le lendemain, deux soldats se présentèrent au domicile des parents, pour prendre l'argent ou emmener la fillette. * * * On déshabille entièrement à présent ceux qui veulent passer la frontière. Dans la nuit do mardi à mercredi, quatre jeunes gens qui essayaient de gagner lo territoire hollandais essuyèrent des coups de feu. Un des jeunes gens tomba, mortellement frappé. Les trois autres, en état de légitime défenso, tuèrent alors la sentinelle. A CS si su cS. Il a été beaucoup question dans les milieux politiques et administratifs de la reprise du travail par 300 ouvriers à l'arsenal du chemin de fer à Ledeberg. Il nous revient, dit le „XXe Siècle", d'une source que nous pouvons considérer comme bien informée ^ue le travail a été repris dans les conditions suivantes : Vers le 8 janvier, M. Anseele, échevin et député de Gand, reçut avis de la Komman-iantur que colle-ci désirait que les ouvriers de l'arsenal, et notamment ceux de la section des locomotives, se remettent à la besogne et qu'elle comptait sur lui pour qu'il en 3oit ainsi. M. Anseele répondit que ces ouvriers, relevant d'une administration de l'Etat belge, n'étaient pas syndiqués, qu'il ignorait leurs adresses et qu'il ne pouvait donc agir comme on lui demandait de le faire. On insista auprès de lui et on fit valoir les avantages que les ouvriers retireraient d'une reprise du travail. La Kommandantur avait d'ailleurs la menace à la bouche car elle ajoutait qu'elle n'aimerait pas à recourir à la violence, ce à quoi elle devrait se décider si les ouvriers ne se remettaient pas ,,librement" à la besogne. Ces ouvriers pourraient être amenés de force à l'arsenal et pouvaient y être tenus comme dans une caserne où les soldats sont consignés. M. Anseele fit observer que des menaces de ce genre pouvaient avoir de l'influence sur certains hommes, mais que d'autres n'en tiendraient aucun compte. Il insista afin que l'administration allemande choisit plutôt „la manière douce". La Kommandantur chargea M. Anseele d'arranger les choses. Il répondit qu'il discuterait la question avec quelques-uns denses amis et qu'il rendrait la réponse le lendemain. Pour voir ces amis, il se rendit au local socialiste „Ons huis". Là M. Anseele apprit que des femmes des ouvriers de l'arsenal avaient été conduites au bureau de police par des soldats allemands, qu'elles y avaient été menacées de prison si leurs maris ne se remettaient pas au travail et qu'elles n'avaient été relâchées qu'après une détention de plusieurs heures. . Le lendemain M. Anseele se rendit à la kommandantur, comme il l'avait promis, et déclara aux autorités allemandes que le procédé dont on s'était servi la veille n'était pas de nature à décider le personnel de Ledeberg à se remettre au travail. Il demanda l'autorisation de le convoquer en une assemblée générale et de lui adresser un discours.Le soir même un meeting des ouvriers eut lieu à Ons Huis et il y fut convenu ; qu'ils ne reprendraient la besogne que si leur chef, M. Grootaert, restait à son poste ' et si les conditions de travail étaient identiques à ce qu'elles étaient sous l'administration belge. Le personnel se considérait ainsi à couvert pour le jour où il aurait à rendre compte de sa conduite à l'Etat belge. M. Anseele rapporta ces faits à l'autorité allemande, qui le fit rappeler deux jours plus tard à la Kommandantur et lui apprit que les ouvriers étaient convoqués à la maison communale de Ledeberg avec M. Grootaert et qu'elle désirait de lui qu'il prit la parole à cette assemblée. L'échevin et représentant de Gand partit en automobile et trouva les- ouvriers de l'Etat réunis sous la présidence de M. Grootaert. Il y avait là environ trois cents personnes. En présence d'un officier allemand et de l'interprète de celui-ci, M. Anseele exposa les rétroactes de l'affaire. Il déclara que, d'accord avec M. Lampens, un autre député socialiste de Gand, et avec tous les secrétaires des syndicats i affiliés au parti ouvrier, il pouvait recom- la, xopiiaci «au iiavaii ouuo ici UOUIUU es chefs ordinaires de l'administration belge. 5our vaincre l'indécision de ceux qui l'auraient pas tous leurs apaisements, il 'engagea, d'accord avec M. Lampens, à léfendre auprès du gouvernement belge le joint de vue assumé aujourd'hui. M. Grootaert prit ensuite la parole. Il re-uercia M. Anseele de son intervention et e déclara du même sentiment. Le représentant de l'autorité allemande .t de même et ajouta que le travail qui 3e-ait demandé aux ouvriers de l'arsenal de jedeberg ne comporterait que la remise en tat, la réparation et l'entretien des locomo-ives belges exclusivement. Sur ce, la séance fut levée ot le lundi uivant une partie des ouvriers se présentent à l'arsenal pour reprendre leur travail ous la direction de leurs anciens chefs et ux mêmes salaires qu'antérieurement. Le cas de Ledeberg peut être considéré omme exceptionnel et je crois devoir vous ignaler à ce propos un autre incident qui surgi dans l'administration des chemins e fer: M. Van Kerkhove, directeur du service es voies et travaux, a été arrêté par l'au-Drité allemande sous l'inculpation d'avoir mpêché le personnel sous ses ordres de eprendre le service. Après six heures de étention, ce fonctionnaire a été relâché loyennant paiement d'une amende de 3,000 rancs en or — somme qui a été avancée ar M. le bourgmestre Braun. Oairss le Centre La situation dans les verreries s'améliore îgèrement. A Manage et]à Familleureux, on rallumé quelqus feux, — ce qui permet espoir de voir reprende une industrie qui ccupe dès milliers d'ouvriers. Les charbon-ages essaient aussi de reprendre une cer-line activité, mais il faudra attendre que 3s stocks soient liquidés. Le manque de ivres se fait cruellement sentir à Iloudeng il l'on a payé jusque 20 francs pour cent [ilos de pommes de terre. Un marché de chevaux s'est tenu à La jourière, mais il y eut fort peu de bètes, - ce qui se conçoit. Le courage des populations du Centre e faillit pas Les Wallons ne doutent pas ne seconde du triomphe final. Ils sont pleins e fierté, de calme noble et de dignité. Per-onne chez eux ne consentirait à pactiser vec l'ennemi. Ils sont admirables, vraiment. * * * Grâce à la Députation permanente, les ispecteurs des denrées alimentaires vont entrer en fonctions. Il y faut applau-ir, car le public réclame à grands cris contre îs fraudes par trop visibles qui se prati-uent, spécialement dans 1e négoce de la arine et du betirre. La plaie des cinémas sévit avec intensité La Louvière et dans certaines communes u Centre, où l'on peut voir quantité d'en-ants assister à des représentations qui sont ien souvent loin d'être instructives. Il faut éliciter. à ce propos les autorités commuais de la ville de Binche, qui viennent' .'interdire sévèrement les représentations ramatiques et les cinémas. On vient d'afficher partout dans la région îs ordonnances fixant l'heure de la retraite 9 h. précises (heure belge), A partir de ette heure, tous les établissements publics .oivent être fermés. * * * Le Comité américain pour la province du lainaut vient de prendre une excellente nitiative, en permettant à tout ,,rationné" le se faire servir sa ration en pain ou en arine. Cette faculté aura pour résultat de lermettro à beaucoup de panifier à leur façon t d'augmenter ainsi leur ration journalière iar l'addition de bouillie de riz ou de fécule e pommes de terre. Le Comité a aussi eu l'heureuse idée d'opérer a- distribution du pain et do la farine tous es deux joure, afin d'avoir toujours du pain rais. Ajoutons encore que le Comité américain . estimé que les ditributions devaient se faire lans des locaux spacieux et nombreux, de açon à permettre un service de distribution égulier, ,à l'abri des bousculades et des intem-•éries.* * * Contrairement à ce que l'on annonce, rien l'est changé concornant l'heure de la retraite t du couvrefeu. L'heure fixée, pour toute la •rovince, est 21 heures. * * * Il n'y" a pas eu lieu de réorganiser l'jnspec-ion des denrées alimentaires dans le Contre tuisqu'elle n'a pas cessé de fonctionner. A va Louvière, le service est admirablement fait •ar M. l'inspecteur Pête. La gare de La Louvière va être éclairée à 'électricité. Les Allemands modifient actùelle-nent les lignes de liaison ot les appareils de ignalisation sur la ligne jMons-Bruxelles via ja Louvière, Manage et ^aulers, ainsi que ur la ligne Mons-Charleroi via La Louvière, tfanage et Luttre. Un service de voyageurs va également être nis à l'essai sur les mêmes lignes. (On sait ombien ces essais sont dangereux pour les 'oyageurs.) Dans ce but les ,.raihvav-men ,.belles seront de nouveau convoqués, notamment :eux des dépôts de Mons, Bra'ine-le-Comte, Haine-St-Paul, Manage, Luttre, Baulers et 3harleroi. A&ax Ecaaissiraraes. La situation de l'industrie de la pierre ne s'améliore guère aux Ecaussinnes. On 3ontinue dans certains chantiers le parachèvement des granits moulurés destinés à des églises belges et hollandaises, commandés avant la guerre. Pas ou presque pas de nouveaux ordres, l'industrie du bâtiment dans nos régions chômant toujours. Quant aus salaires ouvriers, ils_ayaient été réduilE jjwu. oj la uuu.vo.uo aimee , aujuuiu uutr la réduction est portée à 20 pCt. L'échange de la monnaie devient une difficulté aux Ecaussinnes où il ne circule plus, pour ainsi dire, que des bons-monnaie communaux n'ayant de valeur que dans les deux communes sœurs. Les négociants en ont plein leurs tiroirs et se voient dans l'impossibilité de traiter avec leurs fournisseurs qui exigent le comptant en espèces sonnantes. mm*» . a Cl— Les Allemands à Bruxelles De retour du concert allemand de Bruxelles un des musiciens de l'orchestre de Cologne s'en fut tllico porter ses impressions de voyage à la ,,Kolnische Zeitung'-'. Le morceau est long et quelque peu indigeste; aussi n'entre-t-il pas dans nos intentions de le faire connaître en entier à nos lecteurs, mais quelques extraits de la narration seront de nature à les intéresser. Réunis le 13 courant à 7 heures du matin à la gare de Cologne, nos mélomanes ne se sentaient pas de joie et se trémoussaient comme de petites folles à l'idée do se rendro en Belgique pour y contempler les ravages do la guerre, et à la douce perspective, la musique adoucissant les moeurs, de ramener à une plus saine appréciation de la situation les Belges si réfractaires à la „Kultur"! Une constatation surtout avait rempli d'aise les voyageurs, un wagon restaurant était attaché au train et l'on se pourléchait les babines en songeant aux succulents ,,leber wurst'' et autres ,,delikatessen" dont on pourrait se goberger en cours de route! Le temps s'annonçait radieux quand le train quitta la cité rhénane, et le soleil brillait de tout son éclat au moment de franchir la frontière 1>elge; A partir de ce moment les yeux des musiciens s'écarquillèrent mais, à leur grande déception, ni Verviers, ni Liège, ni même Tirlemont n'apportèrent grand aliment à leur curiosité. A peine de-ci de-là apercevait-on dans la campagne quelque vieille masure détruite. Mais voilà Louvain ! Oh ! ici le décor change et fait verser des larmes de crocodile à nos excellents Teutons. Quelles ruines! quelle malhéreuse viHe, s'eucrièrent-ils en choeur, - -et ici le leit motive — pourquoi le fanatisme aveugle des francs-tireus a-t-il été cause d'un tel désastre! Mais après tout il ne faut pas trop s'attendrir, c'est la guerre! et des spectacles semblables à celui-çi peuvent être vus aussi en Françe, et ce sera sans doute bientôt le tour de l'Angleterre... Bruxelles apparaît aux regards de notre narrateur sous le même aspect qu'avant la guerre, cependant on peut s'apercevoir que les Allemands s'y meuvent dans une atmosphère de haine. Cette remarque ne semble au reste pas émouvoir outre mesure le musicien qui s'occupe surtout, dans son récit, du diner qui a été servi au Métropole où le manger est bon et pas cher mais le vin rare! Etonnement délicieux car, si l'habitant de Cologne l'ignore, le monde entier sait que le vin de Belgique a pris le chemin soit de l'Allemagne soit du gosier des soldats du kaiser infestant notre pays. Nous ne suivrons pas notre voyageur dans ses pérégrinations à travers Bruxelles; notons seulement qu'émerveillé 'à la vue de pains blancs, il en achète deux d'un mètre de long pour les rapporter à sa douce moitié qui, depuis belle lurette, doit se contenter du pain K. K. Pauvre Gretchen, c'est navrant! Mais l'heure du concert approche, et les musiciens, tout en se dirigeant vres la Monnaie, sont en proie à des réflexions peu folâtres car le bruit gourait en ville qu'un aéroplane anglais viendrait troubler l'audition musicale! Leur appréhension ne fit que s'accroître en voyant écrit un peu partout sur les murs du théâtre qu'un aviateur allié e» disposait à survoler Bruxelles, et lancerait une bombe sur l'orchestre dès que se feraient entendre les premières mesures de l'ouverture ! Tout se passo néanmoins tranquillement et les Allemands en furent quittes pour une frousse intense due à une ,,zwanze" bien bruxelloise. L'aspect de la salle était superbe et défiait toute description; on se serait cru, paraît-il, à une exposition de sculpteurs cubistes!.... La soirée touchait à sa fin quand on se chuchota à l'c-reille qu'un long train de blessés revenant du front venait d'arriver en gare, et que ?os docteurs et infirmières devaient se rendre aussitôt que possible la où leur devoir les appelait. Cette nouvelle ne fut guère de nature à égayer l'assistance, aussi malgré un tonitruant Wacht am Rhein, qui mit fin au concert, ce fut à pas feutrés et dans Un silence de mort que s'opéra la sortie. La pensée des malheureux se tordant sur leurs lits de douleur n'enleva pas cependant l'appétit aux musiciens de Cologne, qui de la Monnaie se rendirent rapidement au banquet préparé à leur intention. Le morceau de résistance de ce repas, le menu en devait être bien maigre, fut, paraît-il, une îillocution patriotique de von Bissing, ce vieux général à l'allure si ieune et si élastique (textuel) ! C'est donc un gouverneur général en caoutchouc qui régne sur la Belgique! On aurait dû s'en douter à voir toutes ses cabrioles, ses entrechats et surtout 6es pas de clerc! C'est "un bonisseur do tout premier ordre qui fait avec une belle maestria la parade sur les tréteaux de la baraque gouvernementale! II joua encore son rôle à la perfection ce soir-là pour épater les naturels de Cologne! Mais l'heure du départ approchait, et on , dut se rendre à la gare en passant sous les pleurs du ciel (textuel) ! Le rétour fut plutôt triste, le vin ayant été rare au banquet, et c'est en proie à de sombres pensées que l'on s'engouffra dans le train en partance. Tous en effet avaient dû s'apercevoir que les Belges étaient plus irréductibles que jamais. On a beaucoup discuté, écrit en terminai le reporter d'occasion, au sujet de l'opportunité de ce concert; cependant, si l'on se place au seul point de vue des distractions pour les soldats, ce fut un succès. C'est avouer ingénue* ment que le but cherché, up rapprochement entre Belges et Allemands sous prétexte de musique, fut complètement manqué. On aurait dxi s'en douter car, à peine débarqué à Bruxelles, un simplo musicien de l'orchestre le pressentait, mais c'est ce que von Bissing tout : élastinue au'il soit n'avaitj

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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