L'étoile belge

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s.n. 1918, 28 November. L'étoile belge. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/vh5cc0wc5p/
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28 novembre 1918 09ma ANNEE. N° ±± Jeudi 28 novembre 1918 \ 0 eeuatînaesA £e I¥î.aœ'. sro L'ÉTOILE BELGE f f" centimes Se W&Eméir© ÉTRANGER La révolution allemande Les socialistes allemands, devenus aîlres du pouvoir, ont adopté la ler-;nologie .évolutionnaire russe pour Ssigner les nouvelles autorités. Les ini'stres sont devenus des commis-aires du peuple.et des conseils des ivriers et des soldats ont été consti-lés partout. Jusqu'à présent toutefois s deux révolutions n'ont guère de 3m m un que cette identité de termes, a révolution allemande n'a pas pris le iractère chaotique de la révolution jsse, les conseils des ouvriers et sol-ats n'ont pas adopté les méthodes de irreur du bolchévisme russe. Mais, eut-on affirmer qu'ils ne finiront pas a;- se les approprier ? Sans doute les socialistes allemands at une autre mentalité que les socia-stes russes; ils sont depuis longtemps lisciplinés, tandis que les socialistes usses sont encore imprésnés des traitions du nihilisme et de l'anarchie: éducation intellectuelle et politique des remiars les met tout de même fort au-essus des moujiks russes qui oat vécu usqu'ici dans line ignorance crasse el ui, dominés exclusivement par leur ésir de posséder la terre qu'ils culti-aicnt,.se soucient fort peu des théories conomiques et politiques auxquelles is ne peuvent rien comprendre. Les iuvriers de l'industrie russe ont été ravaillés par la r-opagande marxiste, t ils-en ont adopté les conclusions sans :n saisir le sens; cela a surtout déve-oppé chez eux des aoDétits qui se sonl léchaînés après la révolution Les socialistes allemands ;ie se dé-■îarent pas seulement marxiues, ils se jroclament aussi démocrate. Le parti socialiste actuel a été consltué par la usion des marxistes purs aec les Las-saliens qui ont introduit fins le programme commun l'élémet politique, e principe de la souveraieté du peu-oie, c'est-à-dire du gouvfnement par !a majorité véritable. C'a la négation flu principe de la dictatup du proléta-riat qui est à la base du frogramme de Lenine et Trotzky et qu ces derniers Détendent réaliser bienoue le. Prolétariat russe organisé elqui adhère a leurs théories ne repjsenJe qu une fraction infinitésimale AQ la nation fusse. e Les socialistes allemands n'ont cessé d'ailleurs, depuis 11:1 an, de répudier le bolchévisme. Ce: n'avait de partisans en Allemàgi. : dans un groupe de la minorité t .-c-iunste, ie groupe le pluj faible et presque insignifiant, celui de l'internationale connu aussi sous le nom de groupe Spartacus. Ilaase et ses amis du oarti socialiste indépendant réprouvent le bolchévisme avec la môme netteté que les socialistes majoritaires. On signalait néanmoins ces jours-ci des progrès sensibles du groupe Spartacus. Les désillusions, les déceptions, les difficultés matérielles de l'existence pourraient peut-être rendre les masses ouvrières sans travail accessibles à fa propagande de ce groupe. Et puis il faut te.nir compte de ce fait qu'une fois engagé dans un mouvement révolutionnaire on va toujours de l'avant. On est pris dans une sorte d'engrenage. M. Fritz Friedmann, qui fut le défenseur de Kotze, le maître des cérémonies de la cour impériale impliqué dans l'affaire des lettres anonymes qui fit scandale en 1894-93 et qui a publié un livre à ce sujet en 1896, prévoyait la révolution et son succès parce que, disait-il, « il y a de fortes chances pour qu'au moment de la guerre civile les soldats d'alors fraternisent avec ceux qu'ils devront combattre ». Et il ajoutait : Tanit qu'on ne juge pas le moment pro-pioe pour se soulever ou qu'on n'y est pas forcé par la poussée de la foule derrière soi, on est socialiste ; au moment de l'action, die la lutté, de la destruction ianpitoyaljle, on est anarchiste. Ses premières prévisions se sont déjà réalisées. Ce sont les matelots de la flotte de guerre et les .soldats qui ont fait la révolution, et s'il n'y a pas eu de guerre civile c'est parce qu'il n'y a pas eu de tentativé de résistance de la part des anciennes classes dirigeantes. Cela "ourrait changer si ces dernières sortaient de leur passivité. Et puis, de même qu'on disait jadis qu'un pur trouve toujours un plus pur qui l'épure, on peut dire qu'un révolutionnaire trouve teuiours un plus révolutionnaire qui le supprime. , E890Î5 mis m P la guerre a M ¥oa.lus par l'EiMp Kurt Tisner, le chf de la nouvel: république bavaroisei>ublie le doci 'ment suivant où la venté belliqueui 'de l'Allemagne ,est rte en pleine h imière. C'est un rappj du ministre c ►Bavière à Berlin, Mde Lerchenfeli •qui, le 18 juillet 1914*:rivait à son goi Lvemement : I « La démarche a le cabinet c [Vienne est décidé à re et qui consi liera en la remise dp note qui aui [■lieu le 25 juillet, a < retardée jusqui r là, parce qu'on vout attendre le d< Iwart de MM. PoirTé et Viviani c Isaint-Pétsrsboujrg, P de faciliter ave Pies puissances d9 la plice une entenl [ sur une éventuelle lion en sens coi [ traire. Jusque-là, ôi donne, à Vienm Ides apparences paques, en mette ,en congé simultan :-nt le ministre c 'la guerre et le chef grand état-majo: .On agit aussi avetecès sur la press et la Bourse. On rinaft à Berlin qu le cabinet de VieJ procède avec h; ibileté. On regretfeeulement que 1 |omte Tisza, quip.it primitivemei iombattu une atpe plus énergiqui ait un peu soulev voile par sa décli e ration à la Chambre des députés hon-i- groise. ;e M. Zimmermano m'a dit, d'aiprès ce I_ qu'on sait actuellement, que la note con-e tiendra les quatre exigences suivantes: '' Publication d'une proclamation du l" roi de Serbie affirmant que le gouvernement serbe n'a rien de commun avec e le mouvement panserbe et le désap->- pro-uve ; a Ouverture d'une enquête contre les complices de l'attentat de Sarajevo avec participation des fonctionnaires autri-e chions ; ® Ouverture de poursuites contre tou-, tes les personnes mêlées au mouvement s pamserbe ; Délai de 48 heures accordé pour l'ac-e ceptation de ces demandes. Il est évident que la Serbie ne peut ,e pas souscrire à ces exigences qui sont e inconciliables avec sa dignité d'Etat in-L_ dépendant. e «A Berlin », on approuve absolu-it ment l'Autriche de profiter de l'heure i, favorable, même au risque de compli-i- cations ultérieures. » DEPORTATIONS 1&.E© REgCAPÉS Les pauvres :J-comdors, traînant leurs jambes molles. Le 20 ootobrei, à 7 li. 1/2 du soir, Les autres retombèrent en geigmant sur quatre automol grises traînant des la toile rude, et on les emjx>rta. fourgons d a-mbee, pénétraient sous — jj nous en revient, toutes les trois le porche de 1 lai ot-<Joan, rue la- ou qllatre semaines, cinquante, cent ou chéco, et s arrait successivement au davantage, nous dit un interne. Et il pied du petit es-r de gauche, près de s'eri trouye toujours une douzaine ou la salle de conuion. Les infirmiers Jeux qui ressemblent à ceux que vous de l'hôpital enfuyaient avec precau- venez de voir. Ces malheureux sont dation des cmerr ils allaient deposer bilitéS) vidé3) faiWea comme des en- dans la salle .ne. Les auiomobi es fantS; et souvent ils sont atteints de viraient dans ur, puis repartaient, diarrhée rouge; vous comprenez qu'il .fumant et petp . Cela n a pas dure n'eû récliappe guère. Il faut les lessi- hin quart d licjans un mot, sans un ver^ littéralement, dès qu'ils arrivent, fealut. C e avt ref, simsire. Sans ne que pour éviter la contamina- foute c'était nstratn. Tout de me- tion^ lh gont effroyablement sales, p10' 1£S autres avaient un peu DOUil]eU3; et vermineux. Vous pensez l'air de fuir, un mauvais coup, en Kàn ^ ^ lm ^ do toutos lss lessayant de simuler dans leur acre coulsm.3j idi. eh bien; ces dia- nuage de tuaeue. bles me font parfois monter aux yeux des gsrr11 ren onzo iarmcs de pitié) et de coière au?si- "Tousses oi voulaient se lever, 5ous ™ les.°"z9 ?J°^es. et tout de suilrclier. On comprenait a?, le8, ^urs infirmières les leurs regardants et leur moue eii- ^claltent a Pas~st;r hnSe P:'°Pre- Deu^ têtée : cette |e allemande, c'était d entre eux avaient encore le torse nu et encore la caji et puisqu'ils étaient nous regardaient avec fixité. erFr au miljnous, ils se voyaient Jamais cette vision horrible ne s'ef- librcs, complut. Quelques-uns, ac- facera de notre mémoire. croches au edeux infinniers, mar- Sans doute avez-vous eu l'occasion do chèrent en et s'en allèrent par les voir ces pjiotograpliie.3 de nègres minés L'état-major prussien attend la guerre avec confiance "Ce 4ui esï intéressant dans le rapport Lerchenfeld, c'est la mention qui es! faite des communications confidentielles entre lui et 1 conseil d'ambassade allemand Stollberg à Vienne. Celui-ci avait discuté quelques jours auparavant avec l'Autriche la question du dédommagement de l'Italie par la cession du sud du Trentin. Dans un rapport téléphonique de l'ambassadeur bavarois à Berlin, er date du 31 juillet 1914, on entendait l'ambassadeur exprimer sa confiance qu'il était hors de doute que les effort; oratoires de Grey pour agir en faveui du maintien de la paix ne suspendraient pas le cours des événements. Ls même jour l'ambassade bavaroise téléphone à Munich le table-au suivant dt l'opinion à Berlin : « Deux ultimatums sont actuellement en route : l'un à Pétrogpad, de 12 heures, l'autre à Paris, de 18 heures. A Petrograd, on demande le motii de la mobilisation ; à Paris on pose la question de savoir si la France restf neutre. Des deux côtés la réponse sera naturellement déclinatoire. Mobilisation au plus tard samedi 1™ août 191-4. à minuit. L'étatmajo-r prussien attenc la guerre avec la France avec grande confiance. Il compte pouvoir battre le France en quatre semaines. Dans l'armée française il ne rùgn-e pas un espril sain. La France possède peu de canon; -à tir rapide et un fusil plus mauviai: que le fusil allemand. » Dans un rapport du 4 août 1914, duquel il ressort que la Turquie s'étaii déjà engagée à se joindre à l'Allemagne et à mobiliser, il est dit au sujet de lia Belgique : « L'Allemagne ne peut pas respecte' la neutralité de la Belgique. Le chef de l'état-major général a déclaré que même la neutralité de l'Angleterre serait ur prix trop élevé du respect de la neutralité belge, car une guerre Offensive con tre la France n'est pe>ssible que sur 1; ligne de la Belgique. » Lus alliés n'ea! pas autorise le passage Ses illemancls en Liiukirg hoilandai £.a légation des Pays-Bas a communiqué le 23 novembre, aux journaux français, uni note indiquant que le retour en AUemagni de certaines troupes allemandes à travers ie Limbourg a été accordé dans l'intérêt d! la population belge et après entente avec les ministresi de Belgique, de France et de Grande-Bretagne. Cette allégation est inexacte. Le ministrf dos affaires étrangères des Pays-Bas avaii convoqué,, le 13 novembre, les représentant! de la France, de la Belgique, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Italie pour leur demander de faire connaître l leurs gouvernements les conditions dans lesquelles le gouvernement royal avait ét< amené à autoriser la traversée du Lim bourg par les troupes allemandes. Les re présentants des puissances alliées se sonl bornés à répondre qu'ils porteraient d'urgence cette communication à la connaissance de leurs gouvernements. Us n'ont exprimé aucune opinion personnelle, attendu qu'ils étaient mis »n présence d'un fait accompli., RUS5SE Hauts faits des soldats oukrainieiw  Rostourof en Oukraine des soldats se sont emparés par la violence du bâtiment où se trouvait le général autrichien Hoff-ipann et l'ont garrotté, châtiment qu'il avait d'ailleurs fréquemment infligé à aes hommes. D'autres soldats ivres se sont précipités sur lui, l'ont égorgé et ont brûlé son cadavre. Sa famille a pu s'échapper sous des déguisements. Les soldats ont ensuite dévalisé la caisse du commandement, dans laquelle s'e trouvaient 80 millions de couronnes, et se sont partagé ce riche butin. par la maladie du sommeil, lamentables humanités décharnées, ruinées, dout les os sont moulés par uno peau sans chaii aucune. Eh bien, c'était cela, plus pitoyable encore sous la blancheur cireuse d'un épiderme quo n'irriguait plus une goutte de sang rouge. Des têtes au crâne démesurément élargi par lo rétrécissement du visage : des cheveux ternes et mous ; des yeus de fièvre au fond d'orbites larges et toutes bleues, prosquo noires, des yeux épouvantés encore, qui suivaient nos mouvements avec une sorte d'inquiétude — et pourtant, sur les lèvres mincies il y avait uno grimace qui voulait être un sourire. Des pommettes en pointe ; pas do joues ; à leur place, deux cavités rongées par une barbe courte, morte elepuis trois mois. Un cou gros comme un bras d'enfant, avec uno prodigieuse pomme d'Adam, et dont les muscles atrophiés se tendaient à s'arracher pour redresser la tôte, tant bien quo mal. A l'endroit du ventre, un trou, en dessous d'une poitrine bombéo aux clavicules aiguës, et des côtes portant de l'ombre dans leurs intervalles. Les bras surtout, attachés à l'épaule par une sorte da bourrelet informe, étaient des bras da squelette : plus de biceps ; des avant-bras aplatis et d'une venue; des coudes brusquement élargis et d'immenses mains noueuses, aux doigts écartas, agitées d'une tremblotte incassante. Troublés dès notre entrée — disons le mot, effrayés par cet incroyable spec-taole, nous étions domsurés au pied du INTERIEUR L'UNIVERSITE FLAMANDE Il nous avait semblé que le passage des déclarations ministérielles relatif à l'Université de Gand manquait un peu de clarté. D'après les explications que nous avons recueillies, il ne s'agirait pas de supprimer l'Université française de Gand pour la remplacer par une : université flamande. Il ne manquerait plus que cela! et ■ nous n'avions pas donné au langage du 1 gouvernement une portée aussi froidement extravagante. La Flandre est bilingue; il y a des siècles qu'elle l'est et les conditions mômes de son existence , la condamnant au bilinguisme. La Flandre a 'ou.iours eu besoin, pour communiquer awc le restant du monde, d'une autre langue que la sienne. En fait, cette ail ire langue est, a toujours été, la langue française. Eteindre la : vieille Université de'Gand, ce foyer de culture française, entraînerait pour la Flandre une sorte de capitis diminutio. Ce serait un crime commis par les fla-j mingants contre les Flamands. Ce serait aussi un acte de méchanceté à l'égard ' de la France, à laquelle nous aurions une singulière manière de témoigner notre reconnaissance. ' Il s'agit donc non pas de la suppression de la vieille Université de Gand, . mais de la création d'une nouvelle Uni-. versité flamande établie dans la même ville. C'est un peu plus clair, mais ce n'est pas encore très clair. S'agirait-il ' d'une université bilingue, d'une sorte ' d'Alma Mater à deux visages, dont l'un serait gaulois et l'autre néerlandais? ' L'hypothèse- semble absurde; mais nous » savons qu'avant la guerre celte absur- ■ dité hantait quelques cervelles parmi les bonnes gens qui mâchent là besogne aux législateurs. Toutefois, nous ne pensons pas que le gouvernement d'aujourd'hui puisse rêver une combinaison de celte nature. Reste donc l'hypothèse de deux universités rivales, i'une française, l'autre flamande, établies dans la même ville, en face l'une de l'autre. L'idée ne nous paraît pas heureuse. Sans doute nous ne nous opposons pas à la fondation d'une université flamande en Flandre, à condition que cette concession faite aux flamingants nous vaille en retour certaines concessions devenues nécessaires, et sur lesquelles nous reviendrons prochainement. Mais il n'en résulte pas que nous devions approuver l'idée de doter Gand d'une université flamande. La coexistence de ces deux foyers de cultures contradictoires ferait de la ville de van Artevelde le théâtre d'une guerre evile intellectuelle qui ne tarderait pas à dégénérer en guerre civile dénuée d'intellectualité. 11 y aurait l'université des Capulets et l'université des Montaigus. Les étudiants ennemis se battraient dans les rues et la police gantoise serait bientôt sur les dents. Ne vaudrait-il pas mieux doter d'une université flamande l'une des deux autres villes sœurs, Anvers ou.Bruges, ou bien encore l'une ou l'autre de ces petites villes flamandes si cruellement éprouvées par la guerre et elont l'atmosphère tranquille conviendrait si bien au développement des hautes études? Nous sommes curieux de savoir ce qu'en pense ïe gouvernement.. UN DISCOURS DU ROS > Voici le t&xte du* discours prononcé hier - à Mans par le roi Albert : Je sais, messieurs, combien la pro-i vince de Ilainaut a souffert. Tous les maux de la guerre se sont appesantis sur vos régions. Il semble que la colère de l'ennemi "«e soit acharnée sur vos usines, source de force et de richesse , pour la Belgique entière. Vos belles ' communes, j: lis sf prospères, sont aujourd'hui mornes et inàctives, la plu- > part de leurs habitants réduits à la mi- > sère. Messieurs,, Nous sommes entrés dans Cètte guerre pour l'honneur de nos engagements, nous avons accepté sans hésiter les conséquences les plus désastreuses d'une lutte où se jouait le sort de la liberté du monde. En complète unanimité, avec une résolution farouche, les Belges firent face pendant 52 mois à toutes les violences de l'envahisseur. Ils montrèrent une endurance, un courage, un patriotisme qui nous ont valu l'admiration de l'univers. Le sort des armes vous a récompensés. La victoire décisive a pleinement justifié la foi ardente que vous n'avez cessé d'avoir dans le triomphe du droit. A cette œuvre de libération, vous devez être fiers d'avoir apporté votre large part. Votre attitude, — l'attitude des Belges sous la domination allemande -— a soutenu le moral de nos soldats et a témoigné, d'une façon éclatante, de la justice de la cause de l'Entente.Il faut maintenant relever le pays de ses ruines. N<ius devons envisager l'avenir avec confiance, car les Belges, à toutes les époques, ont su élever leur énergie à la hauteur des circonstances les plus critiques! Nous pouvons compter, pour la reconstruction du pays, sur ces deux facteurs essentiels : l'appui de nos puissants alliés, les réparations qui nous sont dues par l'ennemi. Ces deux facteurs si importants nous sont acquis par la victoire et par les émi-nents services que la Belgique a rendus à la cause de la civilisation. Et maintenant je vous dis Restons unis dans l'œuvre de la paix comme nous avons été unis au milieu des épreuves de la guerre. Quant à moi, je vous promets mon concours le plus dévoué ; toutes mes forces resteront toujours au service de la patrie, de sa prospérité, de ses intérêts moraux et matériels. «■ ■ ■ eQ-3gX&&CSml-<»> I "■» L'armée française à Bruxelles LA DIVISION DES (( LOUPS » La 128' division d'infàirierîa îraliça se, la division des Loups, a traversé hi< Bruxelles, sous le commandememt d général Second. Une bruine froide, <i s'aggravait parfois en pluie, sembla devoir détendre les enthousiasmes, baj dés l'on sait comme, depuis deux si maines déjà. La brume n'y a rien fait on a fêté les Loups comme ils le mér tent. Lux aussi furent aux côtés de troupes belges à partir du 26 septembi i- dernier, a Làngeinarek", a Pbelcapelle, ir Roulers, etc., et ce sont leurs ponton- u niers qui ont, avec l'héroïsme que l'on îi sait, jeté les ponts sur l'Escaut, enfin it franchi là veille de l'armistice. Avant i- cela, et leurs fanions troués, brûlés, dé- s- chirés, et cravatés sur le champ de bas- . ; taille de la Crois de guerre, la procla- i- ment en lettres ,d'or, avant cela les Loups s avaient aiguisé leurs dents sur les Prus- e siens à Bois /'le Prêtre, dans l'Argonne, premier lit, sur lequel reposait un d onze, la plus valide da la misérab troupe. Il vienait de boira un bol < bouillon, il s'allongeait avoo des al bienheureux. — Bon Dieu, un lit!... C'est bon! Dites, Monsieur, vous n'avez pas yu dos da celui-là? Ses yeux rayonnaient. — Dormir, n'est-ce pas, réprimam uno religieuse en souriant, un doigt s les lèvres. Il était trop heureux pour dormir, continua. — Et le dos de celui-là, Monsieur, da l'autre, là-bas. Ls sont tout bleu Vous comprenez, nous avons refusé travailler. 11 aurait fallu creuser leju tranchées, porter leurs pierres, Veu poutres, leurs rails. Cela ne prenait; p£ Alors, les coups pleuvaient ; £ou de crosse dans le dos, coups des pi dans la ventre, coups de poiug dans 1 gencives, et plus rien à mange;r, d jours et des jours. C'est égal, on serr plutôt crevé. D'ailleurs, il y »n îj, a p mal qui y ont pa.-ssé ». — Où étiez-vous? — Là-bas, du côté da Yer'duà. — D'où Stes-vous? — Da la province de Luxe^mbour; uua caboche d'Ardennais, quo.ii... — Il y a longtemps que voua avez é déporté ? —- Quatre mois, à peu prèw, — Vous étiez chômeur, sab.s dout< ■— Moi ! Je n'ai jamais chômjé, pas u: heure, Les autres non plusy es — Que<ï âge avez-yousK le -— Dyx-neuf ans. le On lui en aurait elonné quarante. Mais i ! il nojtis sembla qu'un soupçon de rou-geirç1'colorait sa joue. Alors, nous avons, .. nouïs aussi, mis un doigt devant la boula elles, et nous sommes partis, après avoir sç.à-ré doucement les pauvres os de sa njiain. la : A côté de ces Squelettes vivants, les ir quatre-vingt-dix autres rescapés, que trois voitures do tramway amenèrent Il / pau après, pouvaient passer pour des phénomènes d'endurance et de santé. Ils £t sa répandirent en un brouhaha joyeux, :s>. encombrant le vestibule de leurs petites :1e mailles do bois clair, de eurs bissacs rs quadrillés bleu et blanc, et aussi d'une rs senteur, chaude et rance, à faire éter-■s. nucr un palefrenier. La plupart étaient ps tout jeunes, vingt, trente ans; une do-îd mi-douzaine de barbes poivre et sel. es Tous riaient. Au bout de dix minutes, es pourtant — il fallut bien les faire at-it tondre; on en avait annoncé tout d'a-as bord cinquante, puis soixante-dix, et a.u dernier moment il en arrvait encore vingt de plus — quelques uns s'assirent sur les marches de pierre. — Le voyage n'a pas été commode, j; nous dit l'un d'eux. Pensez donc; nous sommes en route depuis jeudi matin — té l'avant veille. On nous passait un chan-teau cle pain, à midi, ét c'est tout. Et puis, on s'est fait vieux dans leurs sa-s ? crés trous. Je ne parviens plus à allonger ie la jambe; un solide rhumatisme gagné à rester des journées dans l'eau et la en Lorraine, à Verdun, à Soissons, à Vil-lers Cotterets sur la Marne immortelle, j Ils étaient environ neuf mille : ica 1G9", 168' et 167' d'infanterie, la . 10* compagnie du génie (celle de l'Escaut), un bataillon du 67' territorial, la 252" d'artillerie de campagna et le 107" d'artillerie lourde. De la porte de Ninovfl au boulevard du Régent, ils ont entendu le cri reconnaissant de Bruxelles qui saluait leur gloire; ils y répondaient d'un large sourire, en «errant les mains tendues. Le défilé devant l'hôtel de la légation fut, comme celui de la veille, impeccable dans sa brillante légèreté, et aussi, empoignant par l'acclamation immense qui faisait pâlir les pioupious eux-mêmes, et qui couvrait les sons du « Chant du départ » —- le départ ele la nouvelle « Wacht am Rhein d, bleua, celle-ci, joyeuse et victorieuse. Les troupes ont défilé devant le général Massenet, commandant le 7" corps, entouré des généraux Desgouttes, Ru-crole, chef de la mission militaire française, et d'un nombreux état-major. M. ele France, ministre de Fiance'à Bruxelles, assistait au défila du liaut du balcon, de la légatioa. *% Voici le texte élu discôUrâ "quâ le général Bablon a prononcé mardi, en réponse à l'allocution de bienvenue de M. Max, et dont le commandant de la 41" division française a reproduit la dernière partie dans son ordra du jour à ses troupes : Ja vous remercie infiniment des paroles élogieuses que vous avez bien voulu adresser à l'armée française que ma division a l'honneur de représenter aujourd'hui dan3 la capitale de la Belgique. Nous y sommes d'autanit plus sensibles quie ces paroles co:is viennent d'une personnalité qui a eu à soutenir dans les conditions que nous savons tous, une lutte magnifique, et qui connaît ■ toute la valeur, 'des mots ci courage at héroïsme ». Laissez-moi ajouter qu'une grande part de vos éloges revient à nos camarades do l'armée belge : Quand nous les avons rejoints sur l'Yser, à la fin du mois de septembre, ce sont eux nui ont ouvert la pra-mière brèche, et nous avons pu admirer avec quel splendide élan ! Nous avons reconnu en eux plus que des frères da race, mais de véritables frères d'armes. Noua voudrions qu'ils sachent tous que c'est sous ce titre qu'ils resteront dans notra eou-senir. les Emttuars volontaires Ils sent nombreux. Le bureau de la place de Bruxelles, situé rue Royale, 146, est littéralement assailli chaqu« jour. Tout le monde veut être soldat. Donnons quelques indications qui ne sont pas inutiles. Les Belges tombant sous l'application des arrêtés-lois da milice ne sont en aucun cas admis à contracter un engagement volontaire. Mais les jeunes gens, â partir de 16 ans, peuvent s'engager comme volontaires. Ils doivent fournir à cet effet, une autorisation de leurs parents dûment légalisée par l'administration communale, un certificat de moralité et se présenter dans les bureaux d'un chef d« corps à l'une ou l'autre caserne oecupôe par les troupes. Des commissions de recrutement examinent les demian-des. Les volontaires admis sont dirigés sur Br-uges où se fait leur instruction. Les anciens militaires renvoyés dans leu-rs foyers pour une cause quelconque et qui n'avaient pu rejoindre l'armé<i doivent se présenter à la compagnie dj subsistance du 4" régiment de carabiniers, caserne Baudouin, place IlaTiy. Chaque jour --n train spécial emmène vers Bruges plusieurs centaines de volontaires ou d'anciens militaires, ceux-ci désirant remplir complètement leurs obligations. ..T.- TT—-.y ■ ■■ Il : h Ta boue. Tenez, en voici un qui ne peut plus se redresser du tout. C'était, en face de nous, un tout jeune homme, courbé en deux et ^appuya six" un gros bâton, les reins ankylosés. — Regardez mes chevilles, dit un autre. Elles sont plus grosses que mes cuisses. Je marche, moi aussi, avec une canne, comme un grand-père. Un autre encore s'affalait et soufflait, avec un cou de goitreux. — Il paraît que c'est la nourriture, nous confie-t-il. De la soupe, tout la temps, une saleté de soupe au poisson ou aux betteraves. Cela fait gonfler. Os devient gros, soufflé, et on n'a pas plus de force qu'un pou... Le dernier mot nous fait lever inco«-Kciemment les yeux vers sa chevelure» Un voisin se met à rire. —- Prenez garde, s'écrie-t-il : il y ea a ! Et ele plusieurs espèces,s'il vous plaît: des petits et des g-ros, des bruns et ele» roux. Nous en sommes.couverts et dévorés. La fièvre nous en prend, quelquefois. i Mais le surveillant de l'hôpital doa-: nait le signal du rassemblement. Les sacs et les caissettes furent renvoyés sur les dos, à la volée, en un carambolage général qui fit rire bruyamment. Et ils s'en allèrent, boiteux, bossus, goitreux, labres, enflés et efflaa'-' qués, caravane minable et1 pourtant joyeuse, intensément — la joie de vivra, d'avoir frôlé la mort la plus lamentable,-et d"y avoir échappé,. Boskolik. J

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