L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 04 Mai. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/9p2w37ms9x/
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jjre Année N". 193 S cents ( 10 Centimes) Mardi 4 mai 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom île Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOORBUHGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. 1 Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: < Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBLRGWAL 334-240. Téléphone: 1775. Abonnement ( En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation | Etranger fl. 2.00 „ ,, lus sur la grande guerre. •L',,Opinion", l'excellent hebdomadaire politique et littéraire qui s'édite à Paris, 4 rue Chauveau Lagarde, et qui ne peut être c0mparé qu'au ,,Spectator" anglais, vient de commencer la publication de coinmentai-reg écrits sur les événements actuels par \ndré Suarès. L'auteur des Images d'Occiput "et du voyage du condottiere est en i même temps qu'un poète, qu'un visionnaire i aux images saisissantes, un analyste sihgu- I librement pénétrant. Il écrit une langue d'une grandiloquence et. d'une complexité qui déconcertent parfois mais qui n'en est pas moins dans la tradition de la grande pI0se française, des ,,grandes orgues" de Bonnet et de Chateaubriand. Suarès fut l'an (les premiers à discerner et dénoncer J'infériorité de la Kultur au regard de la civilisation latine. Et qu'on ne dise pas que ce fut chez lui manque de compréhension, impuissance à changer de point de vue quand il le fallait. Il connaissait l'âme germanique, savait comme pas un lire-en elle: il suffit pour s'en convaincre de relire telles pages qu'il a consacrées au génie de Holbein. Pour lui, cette guerre est une lutte do l'esprit contre la matière, du droit contre la force brutale, ,,de la divine qualité contre le nombre esclave et la machine". Je ne sais si l'on a mieux défini l'esprit et l'âme allemandes que dans ces lignes: ,,Une race ne pense pas ni ne sent comme un peuple. Il y a dans la race un élément fatal qui ressemble, à l'instinct. Pour se h^ïr ou pour s'accorder, les peuples n'ont pas le6 moyens ni les raisons que les races trouvent sans effort, et qu'elles se donnent. Tout de même, il n'y a qu'une race pour bien s'entendre avec une autre race, ou >'en bien diviser. „Les Allemands et les Pharisiens coïncident en une foule de sentiments. Ils sont îrmé6 de la Bible comme d'un marteau, [ls ont charge de renouveler le monde ; et ieuls, ils en sont dignes. Le reste des liom-nes n'est que du bétail, Philistins et Amanites, la tourbe de Chanaan. Il n'est plus [uestion, je pense, de poil brun et de poil >lond.. D'ailleurs, le poil roux fait la paix intre' Tes hommes, si un seul cheveu les épare. Quant au -crâne long, ' gloire de Gobineau, les têtes carrées peuvent-elles 'en flatter aussi souvent que .les Israélites ? ,,Le peuple allemand se prend pour le Messie. Il est très familier avec Dieu le 5ère. Dans les familles grossières, la fami-iarité est d'un extrême mauvais goût. Goethe lui-même ne sait pas ce que c'est [ue le goût.) Les Allemands sont les élus ie Dieu: le peuple de l'Ancien Testament evit^n eux, avec sa superbe et ses menais. Leur Jéovah, c'est la science. Bismarck st leur Moïse ; les généraux prussiens f ornent la sainte tribu des sacrificateurs, et es professeurs, enseigneurs, docteurs de outes leçons, maîtres de toute robe, sont eurs lévites. Voici venir le potager pensant le Tubingue e.t d'Iéna, les cent mille bons )ères Ostwald, Harnack, Quatrecentvingt it Pu'rgon, j,L'Allemagne est un polypier de soldats, ja caserne est sa f orme, et moins celle-là, :11e n'en a aucune. Rien n'est plus invé-éré que l'anarchie allemande; si l'on soustrait les Allemands à l'Empire, et si on es prive de l'Etat, on les rend d'un seul :oup à leur violence naturelle et à leurs lisputes. L'Etat est leur recours contre 'anarchie; et l'Empire, la cuirasse de 'Etat. ,,L'anarchie allemande procède par grou-jes et par castes. Les Allemands ne sont amais des individus: qui connaît un offi-:ier, en connaît mille; qui voit un soldat, ;n a vu un million. Il n'est que deux fem-nes dans ce royaume du soldat; une maigre 't l'autre grasse. Le petit Joseph l'avait léjà prédit au Pharaon. „Moins ils sont des individus un à un, )lus les Allemands tendent à former des ;lans et des unions. La classe atteint parois à la qualité individuelle. Pour prendre me image mi]itaire, c'est dans le grade lue l'individualité réside. Chaque Alle-nand n'est qu'un soldat, un chiffre et non m homme. Mais le régiment est un individu, une scolopendre redoutable même *>ur le millepattes, son voisin le plus proche. „Le mot: soldat,, qui n'est pas allemand, >emble avoir été fait pour eux. De tout temps, ils ont été à la solde, corps et âme, d'une force qui commande: que ce soit au service d'une couronne ou de la race, d'un prince ou d'un besoin, les fourmilières de la Germanie 6'ébranlent: elles marchent à i'assaut de la terre désirée ; elles cherchent e soleil. Tant de têtes, tant de soldats; et toujours l'invasion ! :,La France, si guerrière, est un peuple i héros, une grande aire à chevaliers ; mais )oint du tout une ruche à soldats. >>Pour faire un soldat, il faut que chaque lomrne de France force un peu sa nature, pe là, que la discipline en France n'est pas 'ondée sur la contrainte ni l'instinct, mais »ur un don de soi. • .En France, les plus beaux et plus nobles officiers se donnent à leurs hommes, comme chaque homme se donne au devoir du soldat, lue l'officier lui rend visible. > j-La discipline des Allemands a des principes tout contraires. Elle repose sur l'obéissance absolue d'une multitude aux ordres absolus de quelques-uns. La foule obéit a uûô caste qui commande. Moins 1$ soldat comprend, et mieux il est soldat. La soumission des uns n'est pas plus en question, quoi qu'il arrive, que le droit des autres à commander. Entre les deux, il n'y a point de don ni de consentement réciproque : loin de là, parmi les Allemands, la discipline n'est jamais plus forte, que si la.distinction est absolue entre ceux qui commandent et ceux qui obéissent. La crainte, au prix même de la haine ! Cette devise est la règlç= > de la fourmilière à soldats. Or, l'Allemagne, polypier à soldats, rêve d'étendre à tous les peuples de l'Europe la discipline qui lui est propre, et qui semble, au total, avoir de bons èffets pour elle. Fonder un empire sur la haine? Vos chimistes, Germania, ne connaissent pas l'homme : ils n'ont accoutumé de parler qu'à des cornues." Voici encore un excellent petit livre : ,,Kultur et Civilisation" (le choc de deux mentalités), qui vient de paraître à Paris, en vente aux Messageries des Journaux, 5 rue du Croissant. Cet auteur — il signe Vamici, l'anagramme de son nom véritable — c'est un maître journaliste, d'origine française, mais qui vit à Bruxelles depuis 25 ans et qui revendique la Belgique comme sa véritable patrie." Antimilitariste et pacifiste convaincu, il a vu pourtant le danger que constituait en Europe l'impérialisme allemand. Mais il croyait évitable la catastrophe. Elle l'en a d'autant plus ému et indigné. ,,Kultur et Civilisation" est un réquisitoire impressionnant contre l'Allemagne. Un réquisitoire qui n'est pas en creuses paroles, mais tout en faits, en documents irrécusables, dont beaucoup sont empruntés aux Allemands eux-mêmes, comme c'est le cas pour ceux dont M; Bédier, dans sa brochure, a fait l'analyse. Textes de Treitscke, von Bernhardi et autres théoriciens du pangermanisme, documents diplomatiques, extraits de journaux, de revues et de brochures judicieusement choisis, citations de stratèges,"d'historiens, théologiens et glossateurs extravagants qui s'attachent à prouver que Jésus-Christ, Dante et Diderot étaient Allemands: tout cela condamne la nation qui n'a d'autre axiome que : ,,La force prime le droit". Le chapitre le plus intéressant du livre, à notre sens, est celui où l'auteur démontre la suprématie anglo-latine, notamment dans le domaine scientifique, où les Allemands passant pour des maîtres à l'exclusion de tous autres. ' Voici un extrait de la conclusion de ce petit ouvrage qui constitue, d'après nous, un précieux vade-mecum de la propagande anti-allemande : ,,Nous assistons au plus grand cataclysme qui ait jamais ravagé la terre et affligé les hommes, nous assistons à la fin d'un monde, de ce militarisme stupidement sanglant et ruineux, qui, interprétant faussement Darwin, n'a pas compris qu'il fallait entendre par ,,lutte pour la vie" la lutte incessante de l'homme contre la nature marâtre (le tremblement de terre qui vient de faire tant de victimes dans l'Italie centrale nous en fournit la preuve) et non la lutte dé l'homme contre l'homme, d'un peuple contre un peuple, d'une race contre une race. Le militarisme... disparaîtra comme ont disparu tous des monstres mal adaptés aux ambiances npuvelles. Les lois naturelles assurent la survivance au plus apte, au mieux adapté ét non au plus fort, au violent sans scrupule. ,,L'ère nouvelle verra la force au service du droit à» moins que les Latins et les Anglais n'abdiquent ou ne désertent". Et qu'on cesse de nous harceler avec le péril slave. Nos ancêtres, les gueux du XVIe siècle, criaient: ,,Plutôt Turcs que papistes!" Depuis que nous avons Vu comment les Allemands ont fait cette guerre, nous pouvçms crier à notre tour: Plutôt Cosaques que Boches!" Louis Ptérard. — La peau de Poors. Nous sommes en mesure de publier un renseignement d'une haute importance^ et qui montro que les Allemands étaient sûrs d'enfoncer la ligne des alliés devant Ypres. Aya^it obtenu une victoire éphémère, ils auraient es--sayé d'impressionner les neutres en proclamant, purement et simplement, l'annexion de la Belgique. , Seulement, ils avaient compte sans les armées belges, anglaises et françaises. Toujours la même histoire: il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué!' Do quels faits tirons-nous la preuve que nos ennemis voulaient proclamer, en cas de victoire en Flandre, l'annexion do la Belgique? De l'assemblée des journalistes, appartenant à la rédaction de6 gazettes anversoises paraissant actuellement, sous la censure allemande, et qui furent convoqués par les Allemands, il y a peu de jours. Sans doute les rédacteurs n'oseront pas avouer la basse besogne qu'on attendait d'eux. Et le voudraient-ils qu'ils ne le pourraient pas. Voici l'histoire: Ayant été convoqués au bureau de presse, un scribe do la Kommandantur, après force compliments, dit aux plumitifs présents que ses chefs espéraient que les rédacteurs anversois comprendraient leur devoir et voudraient bien préparer l'opinion publique à une destitution prochaine du Iloi Albert. Il devint d'aillèurs plus précis et leur ordonna de commencer au plus tôt une campagne dans ce sens. Les journalistes se levèrent et quittèrent la salle, malgré les menaces du Boche. Seulement, le lendemaiif, à la Kommandantur, on apprenait • que l»?s progrès de l'armée allemande étaient insignifiants et qu'elle ne progressait plus du tout. Ils ont donc rengainé leurs idées d'annexion et de destitution du Roi Albert l'Honneur En Belgique. A Bruxelles. M. l'échevin Maes est mort mardi. * Il était très souffrant depuis assez longtemps déjà, mais n'avait' pas voulu prendre de congé, à cause des difficultés de la situation présente. 11 sera remplacé par" un membre de la fraction .socialiste. M. Maes meurt à; l'âge de 50 ans. A Forest, un train chargé de pétrole a pris feu, provoquant une panique folle, les Fôrestois s'imaginan't que cet accidei\t était le fait d'une bombe qu'un aviateur allié aurait laissé choir sur le convoi. Le danger était grand, parce que le train se trouvait près des hangars de la gare de Forest. Les pompiers purent circonscrire le. danger, mâis plusieurs employés furent sérieusement blessés. . * * -» Ce n'est- pas la duchesse d'Ursel que les Allemands arrêtèrent il y a quçlques semaines,, mais, la comtesse Daisy d'Ursel. Elle avait été condamnée d'abord à aller à la prison de Saint-Gilles. On a obtenu à grand'peine qu'elle soit transférée à la kommandantur. Elle est la fille du comte Aymard d'Ursel qui, en secondes noces? a épousé , la princesse d'Isenbiirg, une princesse bavaroise de naissance hollandaisé. C'est une fort jolie personne, de beaucoup d'esprit. Elle est accusée d'avoir favorisé le départ des recrues. Elle n'est restée que peu de temps emprisonnée et a. été relâchée moyennant une caution de 10,000 fr. * * * Nous lisons ilans le „Journal des Débats":,,Le général Pierrugues, gouverneur de Nice, s'est rendu aujourd'hui à l'hôpital Saint-R.ooh pour faire une visite officielle à Mme Jouan et lui prodiguer des paroles d'encouragement et de réconfort. ,,Mme Juoan est la belle-soeur de M. Jac-quemain, échevin de la ville de Bruxelles. Elle a été en réalité victime de son dévouement, car c'est en soignant nos blessés jour et nuit, qu'elle a , été atteinte de la grave maladie qui la retient depuis deux mois dans un lit d'hôpital. ,,Précédemment, M. de Joly, préfet des Alpes-Maritimes, est allé rendre visite à Mme Jouan. Il l'a félicitée pour sa belle conduite ei> a exprimé sa vive satisfaction à là savoir en meilleure santé."- A Anvers. A partir du 6 mai commencera le contrôle des miliciens • belges,. nés de 1892 à 1897 et habitant Anvers, Borgerhout, Berchem, Mer-xem. Deurne, Robokën, Austruweél, Wilrijck, Borsbeeck, Mortsel et Vièux-Dieu. Le contrôle aura lieu au ,,Meldea*mbt", à la Bourse. _ Les personnes, continue le communiqué allemand, qui doivent se soumettre à ce. contrôle, se trouvent le jour de ce contrôle sous la loi militaire allemande. Les avis de la police doivent être suivis à la lettre. Il est défendu do fumer, de porter des drapeaux ou d'autres insignes, de former des groupes ou de causer des désordres publics. Les militaires qui surveilleront ce contrôle peuvent se servir de leurs , armes, le cas échéant, sans avertissement, Les absences sans raison seront punies. Si le milicien n'a pas d'excuse valable et s'il tentait' d'échapper par la- fuite, sa famille en sera rendue responsable. C'est le gouvernement allemand qui fixera la peine à lui appliquer. Ce contrôle n'a pas été établi pour incorporer les Belges dans les armées allemandes ou autrichiennes au cours de cette guerre, dit le communiqué en terminant. Mais combien pénible cette formalité! * * * L'un des derniers jours de la semaine dernière, un incendie sest déclaré dans l'es •bureaux de la société ,,Antwerpia" à Maria-burg. Tout l'immeuble de M. Van den Wijn-gaert est devenu la proie des flammes, les pompiers volontaires de Cappellen et d'Eeckeren ayant été impuissants à maîtriser l'incendie. Les dégâts sont très importants. A la séoance à huis clcs du Conseil Communal, l'échevin Van Kuyck a été renommé membre du comité d'administration de l'école industrielle. Le docteur Van de Wiele. a été choisi à titre de médecin en chef de l'hôpital de Stuyvenberg, pour une période de cinq années. « » # Notre concitoyen Jan Olieslagers a envoyé une lettre, — que nous reproduisons, — à l'un de ses amis, rédacteur au ,,Telegraaf" d'Amsterdam : La Panne, 20 avril 1915. Cher Monsieur, Dans plusieurs journaux illustrés,, je vois paraître ma photographie avec.la légende: , jOliesla-gers blessé dans un hôpital de Londres."Je n'éprouve aucun plaisir à voir ces photos pour l'excellente raison que je suis toujours aussi bien portant qu'aux jours où. je volais sur les champs d'aviation hollandais.Comme ami, je vous prie de communiquer cette, lettre à tous nos amis du monde des sports, en Hollande. Il est vrai qu'en janvier j'ai passé une dizaine de jours dans un hôpital de Calais, mais rassurez-vous : il y avait beaucoup plus à réparer à l'appareil qu'à moi-même. Tout est déjà oublié et jè fais mon devoir au front, comme tout bon patriote qui veut servir sa patrie. Je vous en donne pour preuve, qu'engagé en qualité- de simple soldat'au début de la guerre, j'ai été nommé caporal à Anvers, sergent à L ou vain, premier, sergent à Dun- * kerque, Chevalier de l'Ordre de Léopold, et sous-lieutenant ici, au front. Bien à Vous, ' Jan Olieslagers. * sous-lieutënaiit aviateur. On s'est trop hâté de se réjouir. Au lieu d'un demi.-painr c'est un tiers de pain qui est distribué par tête! Le département commercial de la Commission Nationale de Secours et d'Alimentation a pris les mesures nécessaires pour établir une enquête scientifique et microscopique du pain fourni à la population par les différentes boulangeries de la ville. Les boulangers qui se permettraient des .sophistications s'exposent à se voir refuser pour t-oute la durée de la guerre^ la fourniture de farine. • * * Depuis le 29 avril, la circulation;par vélo çst de nouveau autorisée. * * * Les journaux d'Anvers ont annoncé que Mmes Osterrieth et Sarton. représenteraient la ville d'Anvers au congrès de la Paix de La Haye. A Liège. L'administration communale possède des renseignements sur les soldats belges " tombés aux environs de la ville. Presque tous appartiennent aux 9e, lie, 12e, 14e régiments de ligne, 1er chasseurs à pied, 2e lanciers et troupes de forteresse. Les personnes qui désireraient des renseignements peuvent donc écrire au bourgmestre de Liège. Ces demandes doivent être très lisibles et indiquer le nom et le prénom du défunt, le régiment auquel il appartenait et son numéro matricule. Les familles qui ignorent ce . numéro peuvent ' se le procurer en écrivant à la maison communale de la localité où leur parent était inscrit. Cette initiative de l'administration ^liégeoise est des .plus intéressantes, et*il est à espérer que son exemple sera suivi. ¥ Les artistes souffrent beaucoup de la guerre et constituent une catégorie do ,,pauvres honteux" particulièrement intéressante. Une oeuvre vient d'être fondée pour leur venir discrètement en aide: c'est la Solidarité artistique, union des sociétés d'art de Liège. Neuf groupements s'y sont affiliés: les Amis de l'art wallon, président M. le député Xavier Neujean; le Cercle des beaux-arts, la Société de littérature wallonne, l'Œuvre des artistes, la Fédération des artistes' wallons j l'Association pour l'encouragement des beaux-àrts, les sociétés chorales la Légia et les Disciples de Grétry, et les Anciens Elèves de l'Académie. Le président de la Solidarité artistique est-M. Sylvain Dupuis, directeur du Conservatoire royal de musique, et le secrétaire est M. E. Remouchamps, avocat. A Gand. Les artistes de la troupe de M. Arthur Hendrickx (qui n'est pas à Gand) ont obtenu de l'autorité, allemande l'autorisation de donner des représentations, sous la direction du régisseur Arie Van 'dén Heuyel (qui est Hollandais) et sous le contrôle de M. Paul Van Wouterghem, désigné à cet effet par l'autorité communale. La Ville met le théâtre gratuitement à la disposition des artistes et se chargera même du chauffage et. de l'éclairage. Les artistes joueront ,,en partage". A Bruxelles, donc, et à Gand, les troupes flamandes donnent des représentations. Une autorisation analogue demandée à Anvers a été repoussée'par l'autorité allemande. A Matines. Les 250 orphelins, réfugiés depuis la fin de décembre à Gand à l'hospice de Saint Barbe tenu par les Pères jésuites, sont revenus ici lundi. Dans Ses Flandres. On signale depuis quelque temps de nom-# breux incendies. C'est principalement dans les bois que ceux-ci éclatent. La semaine dernière, le feu a détruit un bois de sapins appartenant au chevalier de Behaegliel, bourgmestre de Ruyen. La, police a. découvert au hameau ,,Vogel-hoek", à Melle, une distillerie clandestine. Les coupables, un habitant d'Heusden et un individu de Gentbrugge, font été arrêtés et écroués. •X- S w A Poelcapelle, toutes les fermes ont été détruites par les Allemands. Les habitants qui n'avaient . pas voulu fuir ont étc • emmenés par nos ennemis. -x- * * Les Allemands ont rendu la liberté aux curés de Moorslede et de Passchendaele qu'ils avaient mis sous les verroux à Roulers. ■îv * * Pour avoir soigné un blessé français, sans en avertir l'autorité allemande, la supérieure du couveht de' Oost-Nieuwkerke a été enimèn'ee en Allemagne. On réserva le même sort au secrétaire communal. * # Ypres et Furnes ont été terriblement endommagées. A Zillebeke, Moorslede, Poelcapelle, "NVytschaete, etc. . il n'y a plus une maison debout. ' * * * A Roulers, le nombre des maisons incendiées s'élève à 250 environ. Il ne reste plus que la moitié du villa-ge. de Rumbeek. Le bourgmestre do Roulers, M." Jean'Mahieu, est prisonnier à West-Roosebeke. * * * Courtrai est intact. Les Allemands y ont toutefois réquisitionné tout ce qui était réquisitionnai:^, de sorte qu'il ne resté plus grand chose « A "West-Roosebeke, le couvent et l'église hébergent des blessés allemands.. Le cimetière est plein de cadavres, empilés les uns sur les autres ou jetés pêle-mêle. Ce sont les civils qui doivent aider à cette lugubre besogne. Pendant - le mois do février la -situation alimentaire ' a été • très précaire dans la Flandre orientale et dans la partie nord de la Flandre occidentale. Sans les secours du Comité National, il n'y aurait pas eu possibilité d'épargner la famine aux populations vouées à la plus extrême misère. Néanmoins, les stocks en magasin au 25 février ne permettaient d'assurer leur subsistance aue pour un maximum de vingt jouys. L'ouverture à Gand des magasins du Comité National a heureusement mis un frein à la spéculation des grossistes sans scrupules. Quatre succursales ont dû être ouvertes, pour contenter les acheteurs toujours plus inombreux. * • La distribution des secours et de l'assistance s'est éîevée pendant le mois à 808.500 frs. en argent et à 26.492 frs. en marchandises. Au PavsWallon. On ne peut pas dire que le gouverneur général von Bissing" aura quitté la Belgique sans-la connaître à fond! Ce général a l'âme d'un fonctionnaire qui aurait le coeur d'un général! Nous l'avons,vu se promener autour d'Anvers, inspecter les piquets de soldats disséminés dans le Lim-îx>urg, pincer la serre du vilain oiseau de Turnhout, le sieur Splichal et, finalement, s'offrir une petite excursion aux bords do la Meuse où le printemps donne à toute la nature une apparence de fête heureuse et intime. Ses voyages s'appellent des tournées d'inspection. Nous n'y voyons aucun inconvénient! Or,vil y a quelque temps, le fcgilierr était à Gembloux à l'école d'agriculture, où il se faisait présenter quelques grosses légumes, au double sens du mot, bien entendu. Cette institution estt d'ailleufs, de l'avis du gouverneur, un des joyaux de la province (sic). En auto, la moustache au vent, très vert dans son uniforme gris, malgré ses soixante-dix ans, le vainqueur de la rue de l'Etuve se fit conduire à Eghezée, où, à la ferme de Trocourt, on lui présenta une centaine de juments pleines qui se trouvaient primitivement dans les dépôts de l'armée. Le général gouverneur ne tarit pas d'éloges sur les spécimens qui lui furent présentés et qui appartiennent tous à la race belge. Dans son' for intérieur, von Bissing dut penser aux braves paysans qui avaient été dépouillés de ces merveilleux spécimens, en échange desquels ils avaient reçu un chiffon de papier surchargé de sceaux et de signatures, mais qui ne vaut pas lourd aux yeux même du gouvernement allemand, puisque celui-ci refuse de le payer! Von Hirschberg et von Bissing et d'autres von se rendirent ensuite aux Moulins de Beez, dont l'installation moderne sollicita l'attention des guerriers teutons. Le soif, avant un banquet où coula le vin réquisitionné : vieux bourgognes religieusement soignés jadis, dans les caves bien conditionnées du cher pays wallon, vins de Champagne français (toujours la France!) qui lançaient joyeusemeht leurs bouchons au plafond, banquet somptueux d'ailleurs et que paiera la malheureuse Belgique!, — le soir eut donc lieu une cérémonie patriotique allemande au cimetière de Belgrade. Il fallut longuement expliquer à von Bissing en raison de quelles circonstances ce champ de repos avait été appelé Belgrade. Et. le gouverneur daigna sourire' aux fines plaisanteries de 42 que ses jeunes offidiers firent fuser avec tout l'esprit dont ils se sentaiènt capables. Le lendemain, cette tournée, comme l'écrivirent les scribes de la Kommandantur, cette tournée le conduisit à Assesse, Cinez, Villers-sur-Lesse, Dinant et Givet. Tour-iée, — le mot est d'ailleurs assez exact et -ss messieurs souffriront que nous en sou-ions, d'autant qu'il émane d'eux... Poursuivons donc la relation de ce petit voyage, en insérant les derniers mots 'du communiqué:Partout, MM. les bourgmestres et les curés, ainsi que quelques notables, furent reçus par S. E. et eurent par là l'occasion de l'entretenir des voeux et des besoins de leurs communes. Toutes les troiipes stationnées dans ces villes ont été inspectées par le gouverneur général. Vous voyez les troupes cantonnées dans les ,,villes" d'Assesse, de Villers-sur-Lesse? Comment enseigne-t-on la géographie en Allemagne ? Retenons de ceci que M. von Bissing fut à Dinant, Il a dû voir les ruines accumulées par les troupes du kaiser. Présumons qu'il a dû en rêver et que le cauchemar de Dinant à feu et à sang reviendra sans doute troubler ses nuits. ■ * * * Un troisième imprimeur de la région, habitant- Manage, a été arrêté pour avoir publié des extraits du ,,Times". On a arrêté également deux marchands de journaux qui avaient propagé cette publication. L'imprimeur a été condamné à une forte amende et à la prison. A Dinant. H vient de se former un comité régional do l'Association mutuelle belge industrielle et commerciale contre les lûsques de guerre, dont le siège social est à Bruxelles et qui compte parmi ses administrateurs: M.M. Lepreux, directeur à la Banque Nationale, Michel Levie, E. de Brabander, Amédée B'égault, Emile Cop-pieters, Jean de Hemptinne, etc. Le comité dinantais étendra son action aux cantons do Dinant, Beauraing, Ciney, Gedinne, Rochefort, Couvin, Florennes, Pliilippeville et Walcourt. Parmi ses membres, il convient de citer MM. George Henry, banquier; Edgard Himmer, industriel; Lucien Laurent, membre du Comptoir d'escompte; Fernand Vincent, secrétaire communal de Dinant... Pour tous renseignements, on peut s'adresser à M. Vincent, secrétaire communal, à Dinant. Dans le Hainaat. Le travail semble reprendre dans les carrières. Les commandes émanent surtout de Hollande, où l'on paiera, et d'Allemagne, où l'on ne paiera pas. Ces commandes ont surtout été importantes en ce qui concerne les porphyres de Lessines. Le granit a été aussi très demandé, pour la réfection des chemins de l'intérieur du pays. Les écoles sont fréquentées davantage qu'auparavant. Il y a aussi moins de mendiants. Les marchés sont plus animés. Et la haine de l'Allemand reste aussi forte! mm 9 Mm ^ Le Congrès international des femmes Voici qu'au moment précis où. la lutte reprend plus âpre et plus sanglante que •jamais quelques femmes des pays neutres et deux femmes teutonnes (une Bavaroise et. une Autrichienne) se sont réunie» à La Haye pour parler pacifisme, amitié internationale, solidarité humaine! Les intentions généreuses des femmes des pays neutres ne peuvent être mises en doute par personne. Ce sont des illusionnistes impénitentes, niais nul ne peut douter de la pureté de leur coeur ni de la sincérité de leurs convictions, La naïveté de leurs discours est à elle seule l'indiscutable preuve de leur bonne foi. Je puis cependant difficilement admettre sans critique le discours d'ouverture de Mme Aletta Jacobs qui présidait l'assemblée.L'honorable dame aurait dit notamment (je cite la ,,Gazette de Hollande" du mercredi 28 avril 1915): ,,Les résultats de nos délibérations peuvent concourir puissamment à empêcher que les germes de haine que l'on répand maintenant à foison, parmi les peuples, ne prennent racine". Aucun des citoyens, ajicime des citoyennes des' pays alliés, et notamment de la Belgique, ne partagera îe désir qu'exprime Mme la présidente." Les germes de haine, ne l'oublions pas, ont été semés par les barbares, particulièrement en Belgique où nos ennemis achèvent de les répandre en faisant subir à notre pays, après la plus injuste et la plus cruelle des invasions, le joug' le plus odieux et l'oppression la plus étouffante qui soit. • Et j'espère et je souhaite en ce qui me concerne que ces germes soient féconds. La haine comme l'amour, dont elle n'est qu'une . forme, est un levier puissant. Il nous aidera efficacement à nous protéger, à protéger nos enfants contre le retour des horreurs auxquelles nous assistons aujourd'hui. Pour ce qui concerne les délégués germaniques, je suis irrémédiablement méfiant. Depuis l'ultimatum du 2 août, depuis la violation de notre territoire, j'ai pour règle absolue de présumer toujours la mauvaise foi chez tous les Allemands, quels qu'ils soient, hommes, femmes et enfants. Jo crois qu'il vaut mieux être vis-à-vis d'eux trop méfiants que de l'être trop peu. Je crains que nous ne nous laissions à nouveau duper par leurs déclarations tapageuses, leurs sourires cauteleux ou leurs protestations d'affection ou d'amitié dont 1a. manifestation excessive et balourde devrait nous blesser comme une injure ou nous choquer comme une incongruité. Ce qui me rend plus méfiant encore c'est la tendance récente qu'ils ont tous là-bas, depuis qu'ils se sentent haïs universelle? ment, avant de se sentir vaincus, de renouer avec les nations neutres qu'ils méprisaient si fort au début de la guerre des rapports courtois et affectueux et d'éviter p qu'après la victoire les nations civilisées, qui les auront domptés et soumis, refusent de traiter désormais avec eux d'égal à égal. Et ce qui met le comble à la méfiance que j'éprouve, c'est la teneur même des discours prononcés par les envoyées de Bavière et d'Autriche. C'est au moment où ses concitoyens font usage de gaz asphyxiants «fine Mme Augspurg, de Munich, proclame que ,,les- femmes de tous les pays ressentent si vivement un besoin d'amitié et de solidarité ainsi que de sympathie internationale". C'est au moment où ses concitoyens font usage de balles explosives que Mme Olga Misa, de Vienne, affirme que ,,les femmes autrichiennes considèrent comme des coeurs toutes les femmes à quelque nationalité qu'elles appartiennent et qui travaillent en faveur de la civilisation et du progrès". JFIorent daspar-

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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