La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1914, 05 Dezember. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/4j09w0b90v/
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Samedi 5 Décembre 1914 N* 3! Samedi 5 Décembre 19 î 4 ^vr^rwamsffsetamA LA BELGIQUE ADMINISTRATION ET RÉDACTION S», Rue Moulagite-de-Siou» £T-, 5i3liiîJSL.EB-.lî_Kî® Bureaux : de 10 à 1S et de 15 à 17 heures JOURNAL QUOTIDIEN Bruxelles et Faabourg» : KO centimes le Numéro Province t ItS Ceotimes le numéro / ! La petite ligne fr. 0.40 ANNONCES ! Rf-clame avaiit les annonces 1 .00 i Corps du journal 2.00 ( Nécrologie 2,02 LA GUERRE 122m* jour de guerre 11 est bien rare — nous ne nous faisons pas d'i hisiions •—que l'une ou l'autre de nos appréciat-oi quotidiennes des faits de guerre ne soit pus crt quée. Même, nous craignons fort, malgré ]a pond< ration et la consciente que nous apportons à !'a< complisseraent de notre tâche, de n'arriver jamais contenter tout le monde. Nous nous en consolor toutefois sans peine, rien qu'à voir les critiques m litaires les plus autorisés des grands journaux rei contrer les mêmes déboires. Le chroniqueur militait du « Journal » de Paris, le colonel Feyler, en a fa: l'aveu avant-hier, et nous nous en voudrions de r pas le reproduire, à l'adresse de ceux qui persister à nous accabler d'amers reproches : — Les bulletins militaires, écrit le colonel, rer contrent deux catégories de lecteurs : les gens impa tients de voir réaliser leurs désirs, et les autre' moins nombreux sans doute, mais qui savent qu'e stratégie et en tactique comme en tout autre domain le doute scientifique étant le chemin de la vérité, 1 supposition précède l'hypothèse, l'hypothèse la vrai semblance, la vraisemblance les probabilités, et ce dernières la réalité. « Il est donc prudent, en temps de guerre où 1 départ est extraordinairement difficile à faire de nouvelles privées sûres et de celles qui sont incet taines, tendancieuses, maquillées ou mensongères — toutes, vraies ou fausses, soumises à une censure in téressée -— il est prudent de ne conclure que d'aprè les communiqués officiels des belligérants, appré ciés suivant une méthode éprouvée et contrôlés le uns par les autres. Une dépêche non officielle de Vienne nous ap prend que c'est par un assaut à la baïonnette que le: Autrichiens se sont rendus maîtres d'abord de 1< partie ouest de Belgrade, ce qui a entraîné le lende main matin l'occupation de toute la ville. Au ccn traire, d'après le communiqué omcicT, ia garnisoi se serait retirée sans lutte pour éviter d'être faiu prisonnière. Ainsi que noois l'avons dit dès hier, la chute de Belgrade était fatale depuis la retraite du gros des forces serbes refoulées ae l'ouest vers l'inteneur du pays, bien qu însullisamment iortiuée, mais protégée au nord par le Danube et ia save, la piace avait pu assez iacilement se défendre, pendant les premiers mois de la guerre, contre des assauts répe tés. Mais quand eile tut menacée dêtre prise en flanc par 1 ennemi qui avait franchi ia. js-eiuoara et s'avançait au sud de la Save, ia résistance lui devint ditliciie. lout au pms aurait-elle pu tenir quelque temps encore si ses défenseurs s'étaient appuyés avec plus de conhance sur la position naturelle très forte du mont Avala. Ce mamelon rocheux, distant de Belgrade d'une dizaine de kilomètres vers le sud, leur oitrait un emplacement de choix pour l'mstal lation de leur artillerie lourde, mais il semble qu'ils ne l'aient pas mis à profit. La prise de Belgrade par les Autrichiens — il ne faut pas se le dissimuler — a une portée morale considérable, mais elle ne constitue assurément point un événement capable de modifier proiondément dans l'ensemble la situation militaire en Serbie. Le général Stepanowitch, d'après une dépêche de Sofia, a quitté Belgrade et s'est retiré vers le sud.fi va sans doute rejoindre les armées des généraux Bojowitz et Konditch qui projettent, suivant toute vraisemblance, de se reformer, le premier entre la Kolu-bara et la Save, la seconde un peu plus bas, entre Cacah et Kraljevo. Bien que très durement éprouvés en ces dernières semaines, les Serbes pourront encore opposer, dans ce pays montagneux où chaque colline, chaque forêt, chaque rocher peut être mis à profit pour ia dé fense, une résistance opiniâtre. Plus à l'est, ils pourront organiser de même une défense efficace de la vallée de la Morawa : cette rivière,qui prend sa source dans la Nouvelle Serbie au delà d'Uskub poux ■aller se jeter dans le Danube, coupe l'ancienne Serbie sur toute sa longueur, du nord au sud, en passant près de Nisch. C'est à Nisch, ville située à une soixantaine de kilomètres de la frontière bulgare, que s'est retiré, comme on le sait, Je gouvernement serbe. On lui prête l'intention d'aller s'installer, si l'invasion du territoire venait à se poursuivre, à Usku'b, à 200 kilomètres plus au sud. C'est là une éventualité qui doit, à l'heure actuelle, être envisagée sérieusement, en présence des revers que vient de subir l'armée serbe. La substance du communiqué officiel français peut aujourd'hui, une fois de plus, se résumer à dire qu'aucune modification sérieuse ne s'est produite sur le front en France ni en Flandre. Alors qu'hier nous avions été en mesure de publier de nombreuses dépêches de Pétrograd, nous sommes aujourd'hui sans nouvelles de ce côté. D'autre part, les télégrammes habituels de Berlin et de Vienne ne nous sont pas encore parvenus. On peut, croyons-nous, en inférer que le drame qui se joue en Pologne ne s'est pas dénoué. Il est peu probable du reste qu'il se puisse dénouer du jour au lendemain : à tout le moins en ce qui concerne la région de Lodz, où les armées en présence se renforcent à l'envi, il n'est plus douteux qu'une guerre de longue durée se prépare. Retenons d'une information officielle autrichienne l'opinion que les Russes, à condition qu'ils aient le temps de choisir leurs positions et de s'enterrer dans leurs tranchées, sont pour ainsi dire inébranlables. Les Allemands, de leur côté — c'est le' correspondant à Pétrograd du « Daily Telegraph » qui l'écrit — se fortifient sans relâche, notamment k long de la voie ferrée qui va de Kalisz à Lowic: par Lodz et Strykow. Ce chemin de fer est en réalité l'un des objectifs principaux de l'action actuelle ment engagée. Les Allemands s'en sont rendus mai très jusqu'à Strykow, et c'est tout le long de ce: j voies qu'ils ont creusé les abris profonds de leur» ; batteries. Ils tirent ainsi le meilleur parti de la con figuration du terrain sur leur front, de la Warta ; | la Vistule, et s'apprêtent à y soutenir des combat-| de longue durée. k ,,P'aPrès ces indications, il n'y aurait donc riei jà ° impossible à ce que commençât dans l'Est d< lk vrP"°Pe' comme elle a commencé déjà dan S sieur- ' une Suerre sur p'ace- Nous en avons à plu La guerre d'aujourd'hui Chaque guerre a eu jusqu'à présent ses caracté ristiques, et celle qui jette en ce moment les une contre les autres presque toutes les nationalités di monde, ne fait pas exception à cette règle. Certaines de ces caractéristiques étaient certei 1- prévues. On était certain à ce que la première confia, is gration à venir serait un véritable choc de peuple' i- et non pas seulement une lutte entre armées, qù« i- tous les hommes valides entreraient en ligne d< compte, que toutes les forces vives des belligérant; à seraient jetées dans la fournaise, que la guern is atteindrait en peu de semaines son maximum d'in ;- tonsité, que des efforts surhumains seraient fait: i- de part et d'autre pour obtenir la victoire initiale, e que la charge imposée aux nations serait si terribk t qu'elle ne pourrait être soutenue longtemps, que h e lutte serait rude et acharnée, que ce serait une t guerre de masses d'hommes et de masses d'argent, qu'elle aboutirait à l'anéantissement d'un des adversaires ou à l'épuisement complet de tous deux, .- et qu'en fin de compte le vainqueur dévorerait le , vaincu et mourrait ensuite de son propre effort. :i Ces prévisions, résultat de spéculations théori-e ques, se sont jusqu'à présent vérifiées pour une par-a tie et ont été controuvées pour d'autres. Dès le début, la fournaise a été chauffée à blanc s et elle a déjà dévoré des masses d'hommes. Des régiments entiers, même des brigades et des divi-: sions se sont évanouies ; on a prodigué sans compter ; l'argent et les vies humaines. C'est une véritable course à la ruine, où la nation la plus robuste remportera la victoire... si cela peut s'appeler une victoire.s Quant au côté théâtral des guerres antérieures, - il a disparu pour toujours. Le général ne chevau-s che plus à la tête de ses troupes, si tant est qu'il chevauche encore. Loin vers l'arrière, presque hors de portée du bruit des canons, dans quelque modeste abri, souvent dans un wagon de chemin de fer, il dirige les mouvements de ses armées. Non ' loin de là sont, à côté des mâts de la télégraphie 1 sans fil, des lignes et des câbles courant dans toutes les directions. A l'intérieur, penché sur sa carte, le commandant en chef s'efforce de coordonner les nouvelles qui lui parviennent et d'en déduire les mouvements capables d'engendrer la victoire. Sur le champ de bataille, plus d'escadrons brillants chargeant dans l'éclat des uniformes et le brio des sonneries : les cavaliers, vêtus comme les fantassins, combattent comme eux et ne s'en distinguent que pas leurs éperons. Des tranchées, partout et toujours. Dans toute l'étendue de la portée des canons l'invisibilité est la loi suprême, et rien, n'apparaît au-dessus de la surface du sol. Chaque jour, c'est la boucherie de l'inconnu par l'invisible : le soit se décide par la plus grande masse de fer et de plomb envoyée dans la direction de l'ennemi.Cette physionomie de la bataille moderne était prévue dans ses grandes lignes. Mais il est une autre caractéristique de la lutte qui certes a été inattendue. C'est l'échec de la tactique d'enveloppement. Le changement dans le procédé; s'est fait automatiquement, irrésistiblement et par la force des choses. En cherchant à gagner sur le flanc de l'adversaire, les deux armées opposées se sont étendues de plus en plus et chaque prolongement de l'une d'elles, bientôt renseigné par le service aérien, a eu aussitôt pour conséquence le prolongement de l'autre. C'est qu'en effet, sauf de rares exceptions, les partis ennemis sont renseignés presque complètement l'un sur l'autre, et c'est là encore une des nouveautés caractéristiques de cette guerre. Cette situation provient d'abord de la connaissance acquise par toutes les puissances, . e l'organisation et des ressources des autres. Elle est due également, pour la plus grande part, au service des aviateurs qui de part et d'autre ont travaillé avec un dévouement et une intelligence rares. Ce service permet de renseigner les états-majors comme jamais ceux-ci n'ont pu l'être dans les guerres d'autrefois. On peut y découvrir la cause pour laquelle il n'y a pas eu, d'une manière générale, de grandes surprises, ni par suite d'éclatantes victoires. Un autre facteur encore consiste dans l'emploi des chemins de fer et dans le concours qu'ils prêtent aux opérations stratégiques et tactiques. C'est grâce à eux que des corps d'armée et des armées mêmes ont pu en peu d'heures être transportés à des centaines de kilomètres et apparaître subitement là où on ne prévoyait pas leur présence. L'utilisation des voies ferrées pour le transport rapide des troupes d'un point à un autre de la ligne de bataille, n'a pourtant pas permis à l'un des deux adversaires de réussir l'opération enveloppante visée par tous deux avec le souci d'échapper à la « bataille parallèle ». Il en est résulté une extension continue de la ligne qui, jointe à l'arrivée constante de renforts énormes, a amené les deux .armées en présence à bâtir, l'une vis-à-vis de l'autre, deux murs d'hommes. C'est ainsi que se présentent les li-lignes du théâtre de l'Ouest, entre la mer du Nord et la Suisse, et celles à l'Est, de la Baltique aux Carpathes. Nul n'avait prévu ainsi l'aspect de la guerre moderne. Deux lignes d'hommes se trouvent retranchées l'une vis-à-vis de l'autre. En arrière, dans des positions cachées, des canons de tous calibres, canons de campagne, canons lourds, obusiers, canons de siège. Les artilleries se combattent, mais comme elles sont dissimulées et peuvent changer d'emplacement, leurs pertes sont relativement faibles. Les tranchées d'infanterie, quoique dissimulées, sont plus aisément repérables et reçoivent une pluie ininterrompue de projectiles. A mesure que le feu devient plus intense, la tranchée s'approfondit, se rétrécit et se renforce. Les canons lourds et de biege, si efficaces contre les coupoles, ont moins d'eff.-:t con tre l'ensemble des retranchements de campagne,quoique l'effet local d'un de leurs projectiles soit terrible et que leur influence sur les nerfs des soldats soit au plus haut point démoralisante. Le service de l'nfanterie est harassant et continu. A moins d'être souvent relayés par des réseves fournies, les soldats sur la ligne de feu s'épuisent. Mais l'attaque de ces tranchées par l'infanterie défie toute description : l'artillerie de la défense est rarement réduite au silence absolu, et comme toutes les distances sont repérées, elle balaie les colonnes d'attaque sous une pluie de projectiles, tandis que la mousqueterie et les mitrailleuses déciment de front, d'écharpe et d'enfilade, l'assaillant aux prises avec les réseaux de fil de fer, les mines préparées et toutes les inventions suscitées par le génie de la des-i truction. Çà et là, une poignée de braves réussit à percer, ; mais au pis-aller le défenseur se retire sur de nouvelles lignes préparées à l'arrière et le combat re-.. * . n - ... lant gagne quelques cent mètres, mais rarement l'at taque la plus brillante aboutit à autre chose qu'un faible retraite de la ligne adverse. Les facteurs importants de la guerre d'usure son 5 l.a volonté, la ténacité et la discipline, mais il fau' 1 en outre le nombre et aussi les approvisionnement: en munitions. Cet état de catalepsie peut-il être modifié'Certes en certains points d'une longue ligne, il en est d( plus faibles, où une troupe fraîche, nombreuse e: fortement soutenue par une artillerie puissante peu faire brèche. Mais une opérati ,n semblable coûtera des pertes immenses et sera peut-être, comme cela s'est déjà produit, contrecarrée par des forces adverses aussi nombreuses. C'est pourquoi l'on arrive ■ à se demander si cette bataille d'usure, telle qu'elle se déroule en une suite ininterrompue de « sièges de campagne », ne constitue pas la forme de guerre inéluctablement inhérente au principe des nations armées. ++ LES FAITS DU JOUR Les communiqués officiels mentionnent souvent que « la journée a été calme ». 11 ne îauarait oas s'y tromper cependant. Ce calme est tout relatif, comme le montre la description faite par un correspondant de guerre d'une de ces journées : — Dans ia tranchée, dit-il, les hommes étaient inactifs, mais à droite et à gauche j'entendais les coups de canon, le sifflement des projectiles et l'explosion des shrapnels. En scrutant, par un créneau des tranchées, la vaste plaine au bout de laquelle une ligne de peupliers marquait les positions de l'ennemi, l'œil ne découvrait rien. Tout paraissait désert et mort, mais à quelques centaines de mètres sur la gauche, un riant village aux toits rouges brûlait, et de temps en temps la fumée noire qui s'élevait des bâtiments en flammes faisait place au nuage blanc de l'explosion d'un shrapnel. Les réseaux de fil de fer barbelé constituent l'un des moyens de défense les plus efficaces contre les attaques d'infanterie. Pour les détruire on fait appel généralement à des hommes de bonne volonté, et bien que cette mission soit périlleuse au point que 80 p. c. de ces soldats restent sur le terrain, le r.ombre de ceux qui se présentent est toujours de beaucoup supérieur à celui demandé. Depuis quelque temps, d'autres moyens moins dangereux sont employés. On se sert entre autres de harpons qu'on fixe à un long câble, et que l'on jette au milieu des fils de fer : après quoi, du fond de la tranchée, les hommes s'attellent au câble et finissent par haler vers eux tout le réseau. Une .revue artistique italienne la « Fanfulla délia Domanica « avait rapporté que les deux volets, du tryptique célèbre des Frères Van Eyck, qui se trouvait sur le maître-autel de Saint-Bavon à Gand, avait été transporté à Berlin où se trouve déjà le centre du tableau. L'Agence Wolff annonce aujourd'hui que cette nouvelle est inventée -de toutes pièc-es, le tableau ayant été mis à l'abri par les soins de l'évêque. Les autorités allemandes, ajoute-t-oile,-• s'en *- tiennent strictement aux prescriptions de _ la Convention de La Haye, d'après laquelle les objets d'art dans les églises, les musées, etc., ne peuvent être considérés comme butin de guerre. Les journaux canadiens publient le texte de messages envoyés par les chefs ^des. Peaux-Rouges au gou-vrniement du Canada, conjointement" arec cfrtr fonds destinés à la guerre. Les -deux chefs, « Feu des deux Mains » et « Cheveux d'Hermine », des Indiens de grande race, ont levé une contribution de 200 livres (5,000 francs) sur leurs tribus comme « expression tangible de leur dé-voûment pour la Grande-Bretagne ». Le manitou des Iles Indiennes a envoyé 10,000 francs « pour aider à 'défrayer notre vénéré père le roi des énormes frais de guerre dans lesquels il s'est engagé ». De même la tribu des Six Nations — qui a envoyé 7,500 francs — « veut cimenter l'alliance entre la couronne britannique et les Indiens des Six Nations ». Il faut citer encore les tribus des « Pieds-Noirs »t le chef « G roc-Ventre » et lô sage « Gros Loup » qui ont envoyé diverses sommes <( pour soulager la misère causée par le conflit européen, en particulier à travers le pays de Belgique. » On mande de Constantinople çiue la Banque Ottomane a remis au ministère des finances, sur sa réquisition, pour 300,000 livres turques de billets de banque d'une demi-livre turque. Ces billets ont été immédiatement mis en circulation, et l'on prévoit que cette première' émission sera suivie de nombreuses autres. Depuis que la Turquie est entrée en guerre avec les puissances de^ la Triple-Entente, le numéraire, oui s'était considérablement raréfié depuis l'ouverture aes hostilités en Europe, a presque totalement disparu. L'or, en particulier, est devenu introuvable, et la situation était devenue telle depuis quelque temps que les transactions commerciales menaçaient de devenir impossibles.M. Lutaud, gouverneur-général de l'Algérie, vient d'adresser une proposition, au gouvernement français dans le but d'offrir aux agriculteurs-'toelges ruinés par la guerre, des concessions de terre en Algérie. Il fait à cette occasion publier, dans divers.gmo.ds journaux parisiens, une lettre où il dit: — Un grand nombre de colons, les instituteurs et les institutrices ont demandé à recueillir des enfants belges pendant la durée de la guerre et même à les adopter. D'autre part, dans leur session du mois d'octobre, le Conseil général du département d'Alger a voté un crédit de 250,000 francs spécialement destiné aux réfugiés belges, et le Conseil général du département d'Oran a voté de son côté, une somme d'un million destinée à la fois aux réfugiés belges et à ceux des départements français envahis. Les assemblées algériennes (délégations financières et conseil supérieur) ne peuvent participer à cette généy rosi-té sous la mêjoie forme, car leur session ne 6'ouvrira qu'au printemps prochain. Mais j'ai assurément bien interprété leur pensée en demandant au gouvernement et-au Conseil d'Etat de modifier le décret de 1904 réservant les concessions de terre aux Français et d'admettre les Belges au même bénéfice. De même en 1872, l'Algérie a ouvert son territoire aux réfugiés alsaciens-lorrains, et les descendants de çes exi-lés\figurent à l'heure actuelle parmi l'élite de nos colons. En 1872, C'est un comité présidé par l'illustre d'Haiussonville qui a organisé cette émigration, et lui a imprimé la méthode nécessaire. La répétition de cet exemple s'imposerait aujourd'hui. Il faudrait que de bons citoyens prissent l'initiative de provoquer leis demandes, aussi bien des Belges que des agriculteur* des départements envahis (lesquels peuvent d'ores eit xléi'. revendiquer le bénéfice du décret de 1904 puisqu'ils Sont de nationalité française), d'encourager leurs premiers pas, de leur accorder le soutien matériel et moral clont ils auront besoin. » Une dépêche officielle de Berlin annonce que le Kaiser a envoyé le télégramme suivant à M. de Bethma|m-Holhveg à l'occasion de son anniversaire : « Comme chef de l'Empire allemand, j'apporte» à Votre Excellence mes plus chaudes congratulation s. ]^a bonne fortune est nécessaire au pilote de l'Etat pc&tr mener sa barque au port au milieu de la tempête. Dq[jhs ce but, la Providence sert les hommes capables $e lutter fermement et d'une manière constants pour ja prospérité de la patrie jusqu'à ce que ce but sait atteint. Parmi ces hommes, Votre Excellence occupe ra première pince. Le p^upl-e allemand le sait. Je le sajis moi-même. Dieu bénisse votre tâche! » Le chancelier a remercié pour l'amabilité de ce téjé-grammé ; il a dit que l'impression qu'il en avait ressenti^ était que la population allemand? est fermement déterminée à continuer la lutte jusqu'à l'issue de la ; COMMUNIQUÉS OFFICIELS » Communiqués des armées alliées Paris, 2 décembre (Communiqué officiel français de il heures du soir) : En Belgique il y a eu un violent bombardement - de Lampernisse, à l'ouest de Dixmude. En Argonne l'ennemi a fait sauter à l'aide de mines la partie nord-ouest de la forêt de la Grurie. Sur cette partie du front nous consolidons nos positions et d'une manière générale nous progressons.En Alsace, nos troupes se sont emparées d'Âs-pach-le-Haut et d'Aspach-le-Bas au sud-est dç Thann. Sur le restant du front rien à signaler. * * * Paris, 4 décembre (Officiel du 3 décembre après-midi) : En Belgique, une assez forte canonnade a été dirigée contre Nieu-port et au. sud d'Ypres. Les inondations s'étendent au sud de Dixmude. Entre la Lys et la Somme, on a violemment bombardé Aixmoulette; sur le front Somme-Aisne-Champagne tout est calme. Dans l'Argonne, plusieurs attaques de l'ennemi ont été refoulées. Nous avons avancé un peu- Dans la Woëvre, l'artillerie allemande a développé une certaine activité,mais les résultats sont insignifiants. En Lorraine et dans les Vosges il n'y a rien d'im portant à signaler. Bordeaux, 4 décembre (Officiel) : Le conseil des ministres, réuni sous la présidence de M. Poincaré, a décidé de convoquer les Chambres en une session extraordinaire à Paris pour le 22 décembre. * * * Londres, 3 décembre (Officiel) .-Des troupes de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande sont arrivées en Egypte, où elles vont participer à la défense de ce pays. Elles seront envoyées plus tard en Europe. * * Prétoria, 3 décembre (Officiel) : Le général Dewet, commandant les insurgés, a été fait prisonnier. *■ * * Lyon, 4 décembre : Le « Nouvelliste de Lyon » annonce, d'après son correspondant à Tanger, que le 27 novembre des troupes françaises ont attaqué, à proximité de Taza, les tribus marocaines rebelles. Celles-ci ont été repoussées ; eller ont abandonné beaucoup de- butin et un certain nombre de morts et de blessés. . 4^4 Communiqués allemands Berlin, 4 décembre (Officiel de ce midi) : Sur le théâtre de la guerre à l'Ouest, les attaques françaises contre nos troupes en Flandre ont été repoussées à différentes reprises, de même que dans la contrée au nord-ouest d'Altkirch, où les Français ont subi d'importantes pertes. Sur le théâtre de la guerre à l'Est, les attaques ennemies à l'est du platea/u des lacs Masures ont été repoussées avec de fortes pertes pour les Russes. Notre offensive en Pologne suit un cours normal. L'Empereur est parti hier soir pour aller faire un court séjour à Berlin. * * * Berlin, 4 décembre (Officiel) : L'Empereur a rendu visite hier à des parties de trompes austro-hongroises et allemandes combattant dans la contrée de Czenstochau. •s •X- * Vienne, -4 décembre (Officiel du théâtre de la guerre Sud) : L'avance victorieuse de nos troupes sur la Koiu-bara a forcé l'ennemi à abandonner sans lutte Bel grade, dont les installations de défense étaient dirigées vers le nord, pour ne pas exposer la garnison à être faite prisonnière. Nos troupes ont avancé sur la Save, dans la direction sud-ouest de la ville de Belgrade et ont occupé les hauteurs au sud de la ville. Les édifices, y compris le palais des ambassades allemande et austro-hongroise ont été occupés militairement. Sur les autres parties du front de combat, l'ennemi battant en retraite et nos propres colonnes ne pouvant avancer que lentement sur les chemins dé trempés, il n'y a eu hier que de petits combats avec les arrière-gardes ennemies, dont environ. 200 hom mes ont été faits prisonniers. Londres, 4 décembre : Une dépêche de Pétrograd au « Times » dit que la situation en Serbie est sérieuse; les Autrichiens y çnt actuellement 1/2 million de soldats y compris /S0,000 Bavarois. La Serbie a subi.de très fortes pertes : plusieurs régiments n'ont plus que 8 officier? au lieu de 75. Le seul es^poir des Serbes est dans l'aide de la Russie. ■s:- ' * Berlin, 2 décembre (officiel) : Au Reichstag, qui s'est réuni le 2 décembre, le Chancelier de l'Empire a prononcé un long discours. Après avoir rendu hommage à l'armée et à la marine, il expose que l'incomparable bravoure des troupes allemandes a porté la guerre en pays ennemi. « Nous pouvons envisager l'avenir avec confiance, dit-il, mais la force de résistance de l^ennemi n'est pas brisée. » Parlant ensuite de la responsabilité de cette guerre, le Chancelier dit qu'elle incombe indirectement à ceux qui ont décidé la mobilisation de l'armée russe, et directement au gouvernement britannique. Celui-ci pouvait rendre la guerre impossible en déclarant nettement à Saint-Petersbourg que l'Angleterre ne voulait pas voir le conflit austro-serbe dégénérer en guerre continentale. Ce langage aurait obligé la France _ à retenir énergiquement la Russie, et assurément l'intervention de 1 Allemagne entre Vienne et Pétersbourg aurait abouti. Le cabinet de Londres a laissé la guerre éclater parce qu'il y voyait une occasion de détruire, avec l'aide de ses alliés, le nerf vital de son plus grand concurrent sur le marché mondial. La neutralité belge, que l'Angleterre prétendait protégea', n'était qu'un masque. Dès l'après-midi du 2 août, c'est-à-dire avant qu'on pût rien savoir de notre démarche faite le soir seulement à Bruxelles, l'Angleterre promettait à la France son aide sans condition dans le cas d'une attaque de la flotte allemande contre la côte française. Il n'y était pas auestion alors de la neutralité b°lge : comment l'Angleterre pourrait-elle prétendre qu'elle tirait l'épée parce que nous avions violé cette neutralité 1 Lorsque le 4 août parlais du tort qui résulterait" pour la Belgique 'de l'invasion par nous de son territoire, on ~ne «avait point si le gouvernement belge ne j a • i :l i h,....... ' ' les horreurs de la guerre et à se retirer, par manière de protestation, à Anvers. Déjà, à ce moment j'avais des motifs de croire à la culpabilité du gouvernement beJige, mais je ne disposais paa encore des preuve» écrites que connaissaient de façon précise le6 homme* d'Etat britanniques. Actuellement if est établi, par pièces découvertes à Bruxelles, que La Belg.nque a-renoncé à sa neutralité au profit de l'Angleterre. TotA le monde est maintenant éclairé sur deux point* j 1° lorsque dans la nuit du 3 au 4 août nos troupe» »o*t entrées en Belgique, eiies &o sont trouvées aan« tu* pays qui avait sacrifié depuis longtemps sa neutralité.; 2° l'Angleterre nous a déclaré la. guerre non paa k cause de la violation de la neutralité de la Belgique qu'elle avait aidé elle-même à détruire, mais parc* qu'elle croyait nous _ maîtriser à l'aide des armée® de ses deux grandes alliées. » M.^ Bethmann-Hollweg expose alors la politique qu'il a suivie depuis cju'il est Chancelier de l'Empire, c esè-à-dire depuis cinq ans. Une entente réellement susceptible de garantir la paix du monde aurait été relativement plus facile à conclure avec l'Angleterre qu'ave» la France, où triomphait l'idée de la revanche, ou ave« la Russie étant donné ses tendances panslavistes et anti-autrichiennes : — Si l'on n'avait voulu empêcher l'expansion de nos forces, les moyens n'auraient pas manqué pour permettre aux peuples de se mesurer dans un tournoi pacifique. Tel était le principe de la politique toujours défendue par l'Allemagne. L'Angleterre consentait bien, à la vérité, à s'entendre avec nous sur certaines questions spéciales, mais le principe dominant de sa politique consistait à dire qu'il fallait faire échec «lu développement libre des forces de ^'Allemagne en Iu'î apposant l'équilibre des forces européennes. Une fois lu guerre déclarée. l'Angleterre a dit qu'elle combattrait jusqu'à ce que fût assurée la décadence économique «fc Utilitaire de l'Allemagne. A cela nous n'avons qu'usi nfpt à répondre : L'Allemagne ne se laissera pas anéam-tir. » Après avoir fait ressortir la parfaite union du peuplé' allemand dans la présente lutte, le Chancelietr conclut : « Cette union, jusqu'ici inconnue, nouo fera victorieux. » % Dépêches diverses Pétrograd, 3 décembre : La publication du journal le « Rietsch » a été suspea-due par ordre pour une période indéterminée. Un de se» récents articles sur la situation dans le Caucase a déplti à la censure officielle et a été cause de la mesure êa rigueur prise contre lui. X X * Melbourne, 3 décembre : On constate à Melbourne que, par suite de l'état de guerre, le nombre des sociétés australiennes d'exercise et de tir a considérablement augmenté. Au cours des discours qu'ils ont prononcés dans u* grand meeting, les ministres ont exprimé leur satisfaction pour ia réponse faite par la jeunesse australienne à l'appel de l'AngLeterre-lls ont ensuite relevé la nécessité d'un nombre d'engagements plus considéra^ ble encore, et dit qu'ils espéraient qu'un nombre beaucoup plus grand de jeunes hommes australiens iraicafc sur le front. * * * La Haye, 3 décembre : L'ancien premier ministre hollandais Kuyper, ayaat publié dans le « Standard » un article préconisant la neutralité absolue de la Hollande, dans la press© l'opinion aussi bien que dans la politique gouvernemee^ taie, différents journaux ont discuté sa thèse principale. La riposte émane de la plume de M. Giron, pasteur d'Amsterdam. Dans une série d'articles du «Telejraaf^ l'auteur fait remarquer que si la Holdandc a le droit de rester politiquement neutre, cha-que Ho'Iflamdjftfe peut et doit, en conscience, juger la conduite des belligérants. La neutralité morale qui voudrait pa.raljnP»? leur conscience est, conclut-il, inacceptable. * " * Rome, 3 décembre : Un journal de Rome, le « Resto del Carlino ». reçoit de Budapest mie dépêche annonçant que le gouvernement hongrois a interdit l'exportation des farines vers Vienne et vers l'Autriche. Cette défense est étendue à la ville de Fiume, qui fait partie de la Hongrie, mais qui, d'après le_gouvernement, peut s'approvisionner de farine en Italie. Or, en réalité, la ville de Fiume se trouve démunie de farine, l'Italie n'exportant rien. *** Rome, 3 décembre : Cinq vapeurs italiens sont partis pour les ports d* l'Asie-Mineure pour y_ embarquer les Italiens résidant en Turquie, et qui craignent d être exposés aux violences du fanatisme musulman. Un vapeur spécial s'est rendu à Jaffa pour y prendre les nombreux missionnaires italiens restés à Jérusalem. x "" * Copenhague, 3 décembre : Le gouvernement danois a soumis au Riksdag ua. projet de loi renfermant diverses propositions relatives au renforcement de l'armée, notamment l'appel ,anticipé de la classe de 1915 et le rappel pendant deux mois des classes 8, 9 et 10. Le but de cette proposition est de pouvoir renvoyer dans leurs foyers, dès janvier prochain, les hommes mariés qui, par suite de la mobilisation, se trouvent actuellement sous les armes. * * * Christiania, 3 décembre : Une communication de Stockholm annonçait la ser maine dernière que les navires de guerre allemands avaient arrêté près de Frelleborg, au sud de la Suède, 6 vapeurs suédois et 1 norvégien chargés de bois, et les avaient forcés à décharger leur cargaison, qui étaifc destinée, à l'Angleterre, dans un port suédois. Samedi dernier les vapeurs Advance, Hamma et Nora. chargés de bois à destination de Rotterdam, ont été également arrêtés près de Frelleborg et conduits dane ce port. On croit que les Allemands craignent que les Aa* gl^is ne s'emparent des cargaisons en cours de route. Les armateurs font des démarches auprès des autorités allemandes pour que les navires> puissent poursuivre leur voyage quend le bois est destiné à un pays neutre. Les bâtiments de guerre que la Suède arme ne so*fc pas destinés à affronter la flotte allemande, mais fc or> —-r ies navires suédois du danger d'embarge qui les menace. j- , * * « Athènes, 3 décembre : On publie quelques détails sur le tremblement d» terre qui a l'autre iour secoué l'île de Leukas et do*t rious avons parlé. Le mont Pefkulio 6'est écroudé sut une étendue de 3 kilomètres. _ Un raz de marée a envahi la valée de KaJamitza, inondant une surface 50 hectares. On ajoute que 23 personnes ont été tuées et 50 blefc* eéès. Dans la ville aie Tenkas, les dégâts sont estimé* à 1 mBllion de francs environ. # a * Paris, 3 décembre : Maurice Barrés propose, dans 1' « Echo de Paria p. ti* créer, pour les solda's qui se seront distingués au feti* une décoration en bronze dans le genre de la Crois de fer allemande. On sait qu'il existe déjà en France uri.ô médaille militaire, mais l'octroi en comporte le paiement d'une pension, de sorte que la multiplication eîl deviendrait bientôt onéreuse. D'autre part, la croix de la Légion d'honneur semble avoir perdu quelaue peu de son prestige par l'abus qu'où en a fait dans l'élément civil. Etant donné l'amour du ruban qui subsiste dans 1p peuple français, les ehefs A* l'armée auraient une excellente arme en mais «'ils junte vaient conférer aux soldats vaillants une décoration pey»

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie gehört zu der Kategorie Gecensureerde pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1914 bis 1918.

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