La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1914, 08 Dezember. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Konsultiert 19 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/rb6vx07m14/
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Mardi 8 Décembre 1914 n- 34 Mardi g^Péeeffibre 1914 LA BELGIQUE JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRATION ET RÉDACTION K, Rue HontAgne>de-Sion, 2S, BRUXELLES Bureaux :i4t0àll*td4iSà 11 heurts BroxeUos et Faubourg»! ÎO centimes le Numéro ProvUtaM « IIS C*istlmM 1* numéro La petite ligne . .fr. G,40 ANNONCES Réclame avaat le» annonce» 1.00 Corp» du journal 2.00 Nêcrologi* 2.00 LA GUERRE 125m* jour de guerre Notre exposé d'hier relatif à la situation militaire en. Pologne appelle une réflexion.Il y a lieu de se demander pourquoi la Russie, au lieu de concentrer ses efforts pour vaincre avant tout et définitivement le gros des forces qui l'affrontent entre la Vistule et la frontière allemande, s'obstine au contraire à les disséminer, à poursuivre quotidiennement et sans relâche sa marche en avant en Galicie, à entreprendre même la tâche difficile de passer les Carpathes pour envahir la Hongrie. A première vue, il faut l'avouer, il apparaît que cette tactique manque de logique, et nombre de ceux qui suivent avec attention les péripéties de la guerre dans l'Est ne se font pas faute de la critiquer. Noue nous refusons, disons-le bien vite, à leur emboîter le pas : étant donné les rares et médiocres élément; d'appréciation dont ils disposent, leur opinion e à tout le moins présomptueuse. La sagesse commande d'admettre que les résolutions de l'état-major rus|^ se justifient amplement par toutes sortes de bqmy raisons, et que les plans dont nous le voyons assurer l'exécution ont fait depuis longtemps l'objet deiei)' particulière sagacité. Au surplus, si l'on met à part la question strstégi que, en n'en retenant que les difficultés créées aux Austro-Allemands par l'effort dispersé auquel i-doivent répondre sur tous les points, on aperçoit bien, vite que certaines raisons d'ordre général inci tent la Russie à s'acharner plus particulièrement sur l'Autriche que sur l'autre adversaire,assurément plus redoutable, avec lequel elle est aux prises. Comment doit-on expliquer cette obstination ' Peut-être, voire probablement, en disant que la Russie escompte le gros effort moral qu'exercerait, sur les populations de race slave englobées par l'Autri che-Hongrie, l'invasion de la Galicie, par sep armées et leur avance notable dans les plaines de la Hongrie, sur la lisière desquelles elles ont fait il y a huit jours déjà leur apparition. Au supposer même qu'il soit trop tard poiir en espérer, au point de vue militaire, une répercussion pratique, la situation actuelle très critique de la Serbie suffirait à inciter les Russes a faire de l'Autriche le point de mire spécial de leurs effort^. Ils sont seuls en effet, parmi tous les alliés ligués.Jcon-tre les armées austro-a'llemandes, en mesure d'apporter une aide directe à la Serbie, qui n'a d| secours à attendre que de la grande nation slave, Ce sont ces raisons d'ordre général qui expliquent pourquoi la Russie s'impose, alors qu'elle est. aux prises sur son propre territoire avec des forces considérables, de persister dans son effort en Galicie et dans les Carpathes, et même de l'accentuer. 11 n'en reste pas moins, toutefois, que cette situation a permis aux Allemands de s'assurer une Supériorité numérique, momentanée sans doute, niais suffisante déjà pour leur permettre de reprendre l'offensive. Suivant les dépêches de Vienne çt de Berlin — celles de Pétrograd font défaut depuis deux jours — c'est à l'avantage des armées atfstro-allemandes que se déroulent pour l'instant les événements en Pologne. Le communiqué officiel ^allemand annonce notamment la prise de Lod?. Au point de vue stratégique, les conséquences de l'occupation de cette ville industrielle n'apparaissent pas encore dlairement. Néanmoins, comme il semble qu'elle a été précédée d'un combat violent, elle établit péremptoirement la vivacité du mouvement offensif des Allemands, qui, il y a quelques jgurs à peine étaient encore éloignés de Lodz d'au irions 15 kilomètres. % On serait même tenté de croire que ce n'esf point seulement au centre, mais également à leur aile gauche qu'ils ont progressé : il faut s'en défendre, la publication d'un communiqué russe étant indispensable pour se faire une opinion à ce^sujet. r En attendant, relevons une dépêche de Vienne qui annonce que des colonnes austro-allemandes venant du sud — la présence des Allemands au sud de Cracovie n'est pas sans causer une vive s|rprisp — ont attaqué les divisions russes qui s|avaflçaieijf dans la Galicie occidentale et ont vraisemblablement réussi, à en juger par le nombre des prisonniers capturés, à contrecarrer pour un certain temps leur avance. Dans les Carpathes, les combats continuent. Les, Russes, qui y étaient établis sur la ligne BaitfelcL Mezô Laborcz, auraient été dépossédés de Berkijl Steilburg, localité qu'ils occupaient mais 4ont if nous est impossible, faute d'avoir pu la repÇer sur la carte, de dire l'importance. » * * i- 11 devient de plus en plus difficile de s'intéresser aux menus faits qui se produisent au jour le jour sur le théâtre de la guerre dans l'Ouest. Pour la journée d'hier c'est exclusivement un communiqué qfficie de Berlin qui nous a renseignés. Or, l'on peu| tenir pour essentiellement secondaires les informations qu'il contenait. En Haute-Alsace les combatsjconti-nuent sans qu'on en puisse encore prévoir l'issue. En France, les Allemands ont évacué Vermelles, à f kilomètres au sud-est de Béthune, dont les -Allié; avaient il y a huit jours déjà annoncé l'occupation par leurs troupes. Quant à la guerre en Serbie, les nouvelles y relatives ne sont pas dépourvues d'intérêt. Les dépêches de Vienne, à la vérité, signalent un progrès des troupes austro-hongroises au sud de Belgrade, mais elles reconnaissent en même temps une concentration de renforts serbes sur la ligne Arandje-lowatz-Milanovac. Cette nouvelle ligne de défense part d'un point situé à une quarantaine de kilomètres à l'est de la Kolubara, et aboutit au nord de Kragojevatz sur la Lapenitch, affluent de la Mo-rawa.I.e fait que les Serbes y ont violemment repris l'offensive confirme ce que nous avons dit précédemment des possibilités de résistance serieuse dont l'année du roi Pierre est encore susceptible^ malgré les graves revers qu'elle a subis. C'est d'ailleurs l'avis même de ses adversaires. Nous avons publié hier une dépêche de Budapest particulièrement nette à cet égard. — — LODZ La grande uité industrielle de Lodz, autour de laquelle la bataille faisait rage depuis plusieurs jours et qui vient de tomber aux mains des Allemands, présente une des plus récentes et des_ plus curieuses agglomérations urbaines du monde entier. j Sou histoire n'est pas longue. En 1821 ce n'était qu un hameau misérable de huit cents habitants situé dans une Plaine marécageuse et déserte. En 1823, sous les aus.pi- Le diéveloppement industriel de Lodz devint dès lors prodigieux et rappela l'élan fantastique des grandes villes de l'Amérique du Nord. En effet, la population de cette ville, qui atteignait KJ,600 en 1S50, dépassa graduellement 100,000 en 1878 et 315,000 en 1805, pour atteindre 600,000 en 1913. CJne activité fébrile rè^ne dans la ville, dont les usines innombrables, travaillant jour ét nuit, produisent pour 350 millions de roubles de draperies, lainages, tricotages, cotonnades, etc. Des manufactures géantes, dont quelques-unes occupent 10 et 12.000 ouvriers, s'établirent au centre même de la ville, enveloppant celle-ci de fumée et la remplissant du rouflement sourd des machines.La plupart des usines se trouvent entre le6 mains des immigrés allemands, qui sont au nombre de 90.000, tant ouvriers que patrons. C'est un élément travailleur, entreprenant, dur et âpre au gain. D'énormes fortunes ont surgi tout à coup ; près dee usines sont apparus de splendides hôtels. Aussi les aventuriers de toute sorte affluent-ils des confins de la Russie et de la Pologne vers cette « terre promise s où, d'ailleurs, la misère est grande et où la lutte pour la vie se transforme en une mêlée sauvage... Tout autour de Lodz se pressent ses satellites, centres industriels de moindre importance : Zgierz (35,000 habitants). Pabianice (50 000), Zdunska-Wola (40.000), Ozor-kow (18,000), Ivousiantynow fl9«K>), Lcc.ez.yca, etc., qui forment ensemble une agglomération urbaine très dense '■ et très riche. A. A. L'ITALIE VEUT ETRE PRÊTE Le 3 décembre a eu lieu la réouverture du Parlement italien. A la Chambre, c'est devant une salle comble de l'hémicycle aux tribunes que le président du conseil, M. Salandra, a donné lecture de la déclaration du gouvernement Tout d'abord, M. Salandra a indiqué que l'attitude du gouvernement lui avait été imposée par les irconstances mêmes. La guerre éclata inopinément ; l'Italie fit tous ses efforts pour la conjurer. — Nous avons étudié soigneusement nos traités d'alliance, nous avons envisagé toutes les éventualités, et nous sommes arrivés 'à cette conviction que l'Italie n'avait ni le devoir ni la nécessité de participer à la guerre. C'est dans ces conditions que nous proclamâmes notre neutralité. » Cette décision souleva des commentaires et des appréciations passionnés et nettement opposés, mais finalement chacun reconnut que l'Italie exerçait seulement son droit et sauvegardait ses intérêts. A l'heure actuelle, cette neutralité n'est plus suffisante; devant le conflit formidable qui met aux prises presque toutes les nations et dont la durée est incalculable, l'Italie doit songer à ses colonies et au maintien de ses justes revendications. » A ce moment, la Chambre tout entière, debout, acclame l'orateur. Lorsque le bruit des applaudissements s'est apaisé, M. Salandra poursuit : — Le soin principal du gouvernement est donc la préparation militaire. La guerre actuelle nous a appris que là où le droit fait défaut, l.a seule ressourçe des nations est l'emploi de la force. L'Italie ne veut pas être dupée; elle ne veut pas non plus être fouler aux pieds. L'Italie doit garder son prestige de grande nation. (Applaudissements répétés sur tous tes bancs.) Elle doit demeurer prudente, mais activfc ; son armée est prête à faire face à toutes les éventualités.M. Salandra indique ensuite les mesures éconoiîn ques qui ont été envisagées par le gouvernement et demande à la Chambre de leur donner son appfto bation immédiate. En attendant, le gouvernement doit défendre la paix intérieure du pays; il a pleine confiance dans le peuple, qui n'a pas l'intention <|e troubler l'ordre comprenant que la situation criti que actuelle et le salut du pays exigent la concorde ; les esprits sont prêts à tous les sacrifi-.es. En terminant, le président du Conseil fait appel à tous les partis politiques, à la solidarité nationale et au patriotisme du Parlement. — La situation exige un gouvernement fort ar" de son côté, ne doit pas marchander ses énergies et a pour devoir de veiller au maintien de la grandeur, de l'Italie dans le monde. Le discours de M. Salandra a produit une très vive impression. Chaque phrase fut longuement accueillie et saluée des cris répétés de : « Vive Trente! Vive Trieste ! » A plusieurs reprises, les républicain' etTés "socialistes donnèrent le signal des ppiaudis-sements. De l'avis unanime, jamais un ministre italien n'obtint un plus grand succès. M. Comandini proposa à la Chambre d'envoyer à la Belgique le salut des représentants de "Italie. Aussitôt, tous Tes députés se dressèrent et applaudirent longuement. Une dépêche de Rome, datée du 5, annonce que le député Bittolo a déposé l'ordre du jour suivant : « La Chambre, ayant reconnu que la neutralité de l'Italie a été proclamée de plein droit et après examen sérieux, a confiance que le gouvernement, en pleine connaissance de sa lourde responsabilité, s'efforcera de garder une attitude et de prendre les mesures les plus conformes aux intérêts de la nation. » Après une discussion assez longue, cet ordre du jour, accepté par M. Salandra, a été adopté par appel nominal par 413 voix contre 49. +> — Comment remédier aux maux de la guerre? II. LA REPRISE DU TRAVAIL C'est un adoucissement aux épreuves que nous traversons de constater que l'opinion publique étrangère a été unanime à compatir à nos maux, et que la terrible guerre de 1914 nous aura valu l'admiration et la sympathie du monde entier. Comment d'ailleurs n'aurait-on pas été ému du sort tragique des Belges? De tous les peuples qui font la guerre et qui tous, quoiqu'ils en disent, l'ont à un moment donné plus ou moins voulue, il n'en est pas un qui la voulût et .qui s'y attendît moins que la Belgique. Or, parmi les belligérants, il n'en est pas un qui ait été plus cruellement éprouvé. La Belgique n'a pas seulement payé du sang de ses fils et d'un immense amas de ruines l'honneur unique d'avoir été aux premiers rangs. Depuis plus de trois mois sa vie nationale est paralysée, et tandis que chez ses alliés survit au moins partiellement l'activité industrielle et commerciale, la Belgique, vaste champ de bataille, était réduite à une inaction quasi complète. Pour mesurer dans toute sa portée la gravité exceptionnelle de cette situation, il faut songer aux rouages multiples du mécanisme qui règle la vie éco n-omique d'une nation, à la somme énorme de travail que fournit chaque jour un peuple de 7 i/2 millions d'habitants actifs et industrieux. On comprend alors que les ruines les plus appa rentes ne sont peut-être pas les plus graves, et que les conséquences des sacrifices consentis par les Belges se feront sentir longtemps après que les villes parole de Bréderode « fidèles au Roi... jusqu'à porter la besace ». Mais, pas plus au début du XX" siècle qu'au temps de la domination espagnole, les Belges n'ont appris à désespérer de l'avenir. Ils restent ce qu'un vieux chroniqueur disait des Bruxellois : des hommes « à tête dure et obstinés dans leurs sentiments ». C'est pourquoi on les voit dès maintenant remettre la main à l'œuvre et, dans des conditions où d'autres désespéreraient, rechercher et tenter d'appliquer un remède à la crise actuelle. Il n'y faut pas moins de bravoure que pour tenir tête à l'adversaire, car le vrai courage est celui qui calcule, qui réfléchit, qui connaît les risques à cou? rir. Quels obstacles ceux qui tentent cette généreuse entreprise n'auront-ils pas à surmonter! II suffit, pour s'en faire l'idée, de lire dans leur éloquente concision les desirata exprimés par la Fér dération des industriels de Charleroi qui ont été publiés ici même (i). Le premier et le plus impérieux — il a été souligné par tous ceux qui s'intéressent à la reprise de la vie économique — c'est, pour l'instant, le manque presque absolu de moyens de communication. Les belligérants, pour des raisons qu'il est aisé fie comprendre sans être grand clerc en fait de stratégie, n'ont pas hâte de rendre les chemins de fer à la libre circulation. Les pessimistes se contentent de le constater et déclarent qu'il n'y a rien à faire, qu'il faut attendre qu'une décision soit intervenue dans le sort dte armes. Mais, heureusement pour le grand nombr<j de ceux qui attendent de leur travail le pain quotidien, tout le monde n'est pas aussi facilement résigné. Il s'est trouvé un-groupe d'industriels assez résolus pour entreprendre, d'accord avec le gouvernement allemand, l'exploitation provisoire d'une partie du réseau ferré (2). Bien qu'il ne s'agisse en première ligne que du bassin de Charleroi et du trafic des marchandises, il est permis d'espérer que le service qui s'organise étendra bientôt son action et qu'il en résultera un commencement de reprise du travail. Ceux qui ont osé aborder ce problème et qui l'ont résolu dans le sens de l'utilité générale doivent s'attendre — cela s'impose! — à être l'objet d'âpres critiques. Qu'ils s'en consolent! leurs contradicteurs ne seront peut-être pas les moins empressés à profiter plus tard des facilités qui leur sont offertes ! Ils n'en ont pas moins montré le seul moyen pratique de sortir de la crise que nous traversons et qui est de tâcher de s'adaper aux circonstances. Sans doute, les difficultés ne sont pas les mêmes pour tous et il serait naïf de vouloir les ignorer : certaines grandes industries se heurtent à des obstacles à peu près insurmontables, tels le manque de matières premières 'mpesées de l'étranger, l'im possibilité de réduire l'exploitation sans augmenter considérablement le prix de revient, l'absence totale de débouchés, etc. Il faut laisser aux spécialistes le soin de résoudre le problème dans les différents cas particuliers ; nous ne pouvons donner ici que des points de vue généraux. Mais tout en tenant compte des industries pour lesquelles des impossibilités matérielles s'opposent à la reprise immédiate du travail, il semble qu'en général on se soit trop habitué à séparer mentalement la période de travail et la période de lutte, et qu'on n'ait pas assez envisagé la possibilité de les faire coexister. Les autres nations belligérantes, moins atteintes dans leurs forces vives, se.sont préparées à la lutte économique en même temps qu'à la lutte à main armée et déjà elles ont essayé de réorganiser le travail sur de nouvelles bases. Les Belges, le premier moment de surprise passé, s'y mettront à leur tour, et lés plus avisés s'occuperont de trouver un modus vivendi permettant à eux-mêmes et à leurs employés de traverser sans trop de dommage les mauvais jours. Les grandes banques ont été les premières à rouvrir leurs portes et à entrouvrir leurs coffres-forts. Quelques entreprises industrielles ont suivi leur exemple. Plus la crise se prolongera, plus la nécessité se fera sentir d'adopter un modus vivendi en rappnrt avec les circonstances actuelles. Celui .jui s efforce de maintenir son exploitation, fût-ce sur une échelle réduite, rend service à lui-même et aux autres et sera mieux en mesure de reprendre plus tard son com. merce ou son industrie dans des conditions normales Attendre au contraire que la vie économique ait - repris son cours habituel, c'est non seulement s'ex-■ poser à attendre très longtemps, mais à courir le risque de voir naître des concurrences dangereuses qui auront su tirer parti des circonstances, par exemple en profitant du bon marché momentané de la main-d'œuvre. 11 va sans dire que de leur côté les ouvriers et employés devront se plier .aux mêmes nécessités, se résigner à des journées plus courtes, à des salaires réduits. La reprise du travail n'est possible qu'à condition de faire de part et d'autre le maximum de concessions, quitte à reprendre plus tard la revendication de ses droits. Enfin les consommateurs, surtout ceux de la classe aisée, peuvent exercer une influence sur la production, et contribuer eux aussi à la reprise du travail. On entend de tous côtés prêcher l'économie : il y a tant de mi'sères à soulager! Mais faire l'aumône n'est peut-être pas le seul ni même le meilleur moyen de soulager la misère. Procurer du pain ? ceux qui chôment c'est bien, leur procurer du travail c'est mieux. Celui qui, au lieu de se restreindre au strict nécessaire, continue sa vie dans des conditions normales en gardant son personnel et ses fournisseurs, diminue le nombre des chômeurs. Il n'y a pas que des misères matérielles à soulager, il y en a de morales, et l'oisiveté forcée en est la pire. Ce que nous disons ici des consommateurs particuliers peut s'appliquej- également aux communes. Celles-ci ont déployé, pour assurer l'alimentation des classes pauvres, un zèle digne de tout éloge peut-être pourraient-elles également, grâce aux moyens dont elles disposent et au crédit dont elles jouissent, exercer au point de vue économique une action bienfaisante. Nous aurons l'occasion de revenir sur cette question dans un prochain article. Pour donner une conclusion à ces quelques considérations, nous dirons que quiconque, producteur Ou consommateur, patron ou salarié, est à même, moyennant qu'il fasse les concessions nécessaires, de faciliter les échanges et de contribuer ainsi pour sa part à faire renaître la vie économique, à rétablir des conditions normales dont tout le monde finira par profiter. Travailler, fournir à.c<?ux qui chôment l'occasion de travailler, c'est dans les circonstances actuelles non seulement remplir une mission sociale, c'est faire œuvre de patriotisme. Le travail est plus que jamais le devoir impérieux des citoyens oui veulent, n'étant pas sous les drapeaux, servir utilement leur pays. (1) Voir le n° 11 de c La Belgique ». COMMUNIQUES OFFICIELS Communiqués des armées alliées A notre très vif regret, aucun communiqué des armées alliées n'est venu aujourd'hui à notre connaissance. — : —— Communiqués allemands Berlin, 7 décembre (Officiel d'hier après-midi) : ' Lodz a été. pris cet après-midi par nos troupes. Les Russes battent en retraite après avoir subi à*?' faites pertes. —"** * * Berlin, 7 décembre (Officiel de ce matin) : Cette nuit la localité de Vermeljes, située au sud-est de Béthune et dont le maintien au milieu du feu permanent de l'artillerie française aurait exigé des sacrifices inutiles, a été évacuée par nos troupes suivant un plan élaboré par nous. Les constructions en core existantes ont été détruites au préalable. Nos troupes ont occupé des positions établies à l'est d la localité : jusqu'à présent l'ennemi ne peut nouï nuire. A l'ouest et au sud-ouest d'Altkirsch, les Français ont renouvelé sans succès leurs attaques f ont subi des pertes fort importantes. Pour le reste, il n'y a pas d'événements notables dans l'Ouest. Sur le théâtre de la guerre à l'Est, l'ennemi rest' calme. Les suites des combats autour de Lodz correspondent toujours à notre attente. Aucun changement clans la Pologne du Sud. -a- * * Berlin, 7 décembre (Officiel de ce midi) : Il n'y a pas de nouvelles spéciales du théâtre de la guerre dans l'Ouest, ni du théâtre de la guerre à l'est des Lacs Masures. Dans la Pologne du nord, après de longs efforts pour occuper Lodz, nous avons, en rejetant les importantes forces russes au nord, à l'ouest et au sud-ouest de cette ville, obtenu un succès concluant. Lodz est en notre pouvoir.Etant donné la grande étendue du champ de bataille, on ne peut encore indiquer les résultats de 1? lutte. Les pertes russes sont sans aucun doute trèc grandes. L'essai des Russes de venir en aide de la Pologne du sud à leur armée en détresse dans le nord, a été rendu illusoire par une intervention des forces austro-hongroises dans la contrée au sud-ouest de Piotrkow. DÉPÊCHES DIVERSES Douvres 6 décembre : Un -steamer inconnu s'est échoué en vue de Douvres, au cours d'une violente tempête qui a duré toute la nuit. Des secours ont été envoyés d'urgence. *** Le Caire, 3 décembre : D'après im communiqué officiel, les aéroplanes anglais ont effectué en ces derniers temps des vols nombreux, au-dessus de l'isthme de Sinaï, sans avoir aperçu l'ennemi. Les camps qui se trouvaient à Katia et Bir-el-Nuss ont été levés et les occupants se sont retirés vers l'Est. Il est probable que les Bédouins qui ont attaque la reconnaissance du 20 novembre ont été durement éprouvés. Le garde-côte en patrouille, qui a été forcée, le meme jour, de se rendre, étant donné la supériorité des forces ennemies, a été amené prisonnier près de Jaffa. Tout est calme au Caire. * * Berlin, 5 décembre : L'état de santé du prince Auguste-Guillaume de Prusse, victime il y a 15 jours d'un accident d'automobile, est satisfaisant. Le prince est soigné dans une ambulance d'Etat d'où son transport à Berlin pourra s'effectuer, paraît-il, prochainement. *** Bucarest, 5 décembre : Une dépêche d'Odessa à 1' « Adverul » annonce l'arrestation du général russe Eennenkampf. *** Copenhague, 5 décembre : On mande de Malmô : Une crise ministérielle est prochaine en Suède. Le ministre des affaires étrangères, M. Wallenberg, et celui de la guerre, M. Môrsche, manifestent, parait-il, l'intention de se retirer. On estime que leur succession sera probablement recueillie par MM. Trolle, ancien ambassadeur de Suède à Berlin, et le lieutenant-colonel Akerman. *** Turin, 6 décembre : L'ancien ministre italien Maggiorino Ferraria vient d'évaluer, dans un article de la « Stampa », le déficit du budget. La partie de ce déficit provenant de la diminution des recettes de l'Etat s'elève à 20(3 millions de lire. Y compris le milliard de lire des crédits accordés ou à accorder pour l'armée et la marine, et 835,000 lire de dépenses non encore fixées pour la Lybie, le déficit total atteint 2 milliards de lire. L'ancien ministre se prononce contre l'augmentation de la circulation fiduciaire et propose l'émission d emprunts et de nouveaux impôts. * * * Stockholm, 6 décembre : En vue d'achats de divers approvisionnements en Amérique, le ministre suédois des financés a conclu un emprunt de>5 millions de dollars en Bons du trésor avec la Banque Kuhn, Loeb et Cie. ■M- * * Karlsruhe, 6 décembre : Des aéroplanes ennemis ont jeté hier à midi des bombes à proximité de Fribourg-en-Brisgau. * "" * Berlin, 6 décembre : L'Empereur a ordonné que les prêtres français fa»s prisonniers fussent traités comme officiers. A cette fiji. S devront au préalable subir un examen théologique capable d'établir qu'ils sont réellement des ecclésiastiques. ; *** Berlin, G décembre : On mande de Rotterdam au « Berliner Lokal Anzei-ger » que l'aviateur français bien connu Mare Pompre a été tué au moment où il survolait la région do la Somme. **« Milan, 4 décembre : Lo « Corriere délia Sera » dit quo le gouvernement australien n'ayant plus eu depuis longtemps de- nouvelles du croiseur-cuirassé Anutralia, on craint que celui-ci «e soit perdu par suite d'une explosion. (L'Australia lancé en 1911, a un déplacement d'eau de 19,000 tonnes fet une vitesse de 25 miles. Il est arme de 8 canons de 30.5 cm. et de 16 canons de 10.2 cm. * * * Christiania, 0 décembre : Un télégramme Lloyd's de Bcrgun annonor- que le croiseur auxiliaire Prinz Friedrich Wilhelm, (le 17,08/! tonnes, du Norddeutscher Lloyd, interné à Bergen, a Berlin, 7 décembre (Officiel) : Les nouvelles publiées à l'étranger concernant un mouvement de retraite des troupes allemandes suite canal de l'Yser, sont fausses. Vienne, 7 décembre (Officiel d'hier midi) : La bataille en Pologne prend une tournure favorable pour les armées austro-allemandes. Les forces russes avançant vers l'ouest de la Galicie ont été attaquées hier par tes troupes allemandes et autrichiennes du côté sud, qui ont fait 2,200 prisonniers ruses et ont capturé plusieurs transports de trains ennemis. Dans les Carpathes, il y a eu des combats partiels. L'ennemi, qui occupait Berkid-Stel-burg en a été délogé. Il a perdu 500 prisonniers. Vienne, 7 décembre (Officiel du théâtre de la guerre Sud) : Au sud de Belgrade, nos troupes gagnent du terrain. L'ennemi a fait avancer de nouvelles troupes de renfort à l'ouest de Arandjslovac-Jorny-Mi-lanovac et a continué ses attaques violentes dans l'ouest. Les habitants des territoires serbes occupés par nos troupes, qu'on avait trouvés presque complètement abandonnés, commencent à revenir. Environ 15,000 habitants étaient restés à Belgrade. La nouvelle administration de la ville est déjà entrée en fonctions. * * * Constantinople, 7 décembre (Officiel) : Nous avons occupé Kéda, un point assez important à 20 kilomètres à l'est de Batoum. Par un coup de main hardi, nos troupes ont coupé tes installations électriques de Batoum, y ont fait quelques prisonniers : 300 Russes, qui avaient été envoyés de Batoum pour reprendre un pont occupé par nous, sont tombés dans un guet-apens et ont été complètement réduits à l'impuissance. * » * Constantinople, 7 décembre (Officiel) : Hier, des troupes expéditionnaires anglaises ont essayé d'attaquer tes positions occupées par nos troupes entre Tigris et le canal Souvarja ; ?). Dans 1e combat qui a suivi, tes Anglais ont été battus et ont essuyé de fortes pertes. Nous avons pris une mitrailleuse et quantité de munitions. LES FAITS DU JOUR N Le comte Stair vient de mourir au château d'Oxen-foord', en Ecosse, à l'âge de 66 ans. Le successeur diu titre est son fils, le vicomte Dalrymple, député unioniste de la circonscription de Wigtwonshire. Le vicomte Dalrymple avait rejoint l'armée lors de la déclaration de guerre, comme major des Scots Guards. Le 26 octobre, il fut fait prisonnier et se trouve interné en ce moment au camp de Clrefeld. Dans les trois mois qui ont suivi le début des hostilités, les importations françaises en blé se sont élevées à 4,677,401 quintaux de grains, à savoir : 858,455 quintaux en août, 1,503,762 en septembre, et 2,315,194 en octobre. Les entrées de farine ont atteint 411,894 quintaux. Les principaux pays qui ont approvisionné la Franco sont : les Etats-Unis (2,251,806 quintaux), Australie (727,827 quintaux), Russie (563,566 quintaux), Indes anglaises (249,523 quintaux), Algérie (227,537 quintaux). L'administration française des contributions indirectes fait connaître les résultats de la récolte des vins de 1914 pour dix-neuf départements : Hérault, Aude, Gard, Pyrénées-Orientales, Ain, Alpes-Maritimes, Aube, Cantal, Côte-d'Or, Gers, Loire, Haute-Loire, Loiret, Lot, Nièvre, Puy-de-Dôme, Rhône, Saone-et-Loire, Vaucluse. La récolte atteint 33,013,419 hectolitres pour ces dix-neuf départements, alors qu'en 1913 elle s'élevait à 25,427,479 hectolitres. Le rendement est donc d'un tiers supérieur. Pour les départements les plus gros producteurs, les chiffres sont : Hérault, 15,354,186 hectolitres (contre 10,511,704 en 1913): Aude, 6,782,241 hectolitres (contre 5,506,625); Gard, 3,891,753 hectolitres (contre 2,571,450). Le ministre de la guerre du Canada, le colonel Hugues, a fait connaître les détails du projet ayant pour but de former neuf nouveaux régiments de cavalerie et dix-neuf nouveaux régiments d'infanterie, soit au total un supplément de 25,000 hommes. L'ensemble des forces canadiennes sera ainsi porté à 94,000 hommes. Une promotion d'officiers porte-drapeau vient d'être faite dans le régiment des gardes du corps prussien. Le plus jeune d'entre eux n'est autre que le comte Nicolas de Bismarck-Schonhausen, âgé de dix-huit ans et petit-fils du « Chancelier de fer », Une assemblée de représentants autorisés du commerce et de l'industrie russes, tenue à Pétrograd, a recommandé l'institution temporaire d'un impôt sur le revenu pour balancer le déficit de l'impôt sur l'alcool. LjU^fftrnée- du drapeau belge qui a eu lieu le 26 no-v*ffîbre à"Lon4r^s~ar r^pporté-entre l50 et 175,000 francs. Le « Novoïé Vrémia » publie un article sur la question des Détroits dans lequel on remarque les passages suivants : Les événements qui viennent de se produire ont montré que la neutralité est une fiction qui ne conserve sa force que lorsqu'elle est protégée par une puissance militaire suffisante. Autrement, elle n'est qu'un mot sans portée. 'CëîTë du canal de Suez n'a plus qu'une existence illusoire, grâce, non pas aux engagements solennels, mais à la protection des forces de terre et de mer de l'Angleterre. L'ancien régime diplomatique ne ressuscitera pas. Le mot « neutralité » ne trompe plus personne. La neutralité des Dardanelles, proposée par quelques diplomates, n'inspire à la Russie ni sympathie ni confiance. Vous pouvez déclarer les Dardanelles trois fois neutres : mais en réalité ce passage entre la mer Noire et la mer Méditerranée appartiendra à la puissance qui possédera les rives du détroit. » M^Panas, ministre de Grèce Constantinople, ayant reçu du ministre ottoman des affaires> étrangères une note le priant de remettre aux autorités turques les Appareils de télégraphie sans fil installés, prétendait-on, à la légation, s'est rendu immédiatement auprès du grand-vizir. M. Panas a exprimé au grand-vizir son ëtonnement qu'une telle note lui eût été envoyée à la fuite, sans doute, de faux rapports. Il ajouta qu'à la moindre tentative faite pour opérer âes recherches dans l'hôtel de la légation do Grèce, il Quitterait immédiatement Constantinople avec tout Je personnel de la légation. Le grand-vizir a répondu qu'il ignorait qu'ime telle note eût été envoyée par le ministre des affaires étrangères. 4 r Le gouvernement hellénique, écrit le <{ N evf York Herald s>, approuve entièrement l'attitude adoptée par M. Panas en cette circonstance. Le service de chemins da fer de Rosenduei â Au-* • " *

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie gehört zu der Kategorie Gecensureerde pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1914 bis 1918.

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