La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1914, 18 November. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Konsultiert 23 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/b853f4n34j/
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Mercredi S 8 Novembre 1914 Ne 14 Mercredi 18 Novembre 1914 LA BELGIQUE ADMINISTRATION ET RÉDACTION îî, Sftue Montaguié-de-§ioti, Si. Si K-S HJ X.B3X., B ..E S Bureaux : de 10 à 12 et de 15 à il heures JOURNAL QUOTIDIEN Bruxelles et Faubourgs : lO centimes le Numéro Province» : 1K Ceiilimes le numéro | '-;1- petite ligne fr. 0.40 ANNONCES • avant les annonces 1.00 I < Corps du journal 2.00 [ Nécrologie 2.00 LA GUERRE 105me joui- de guerre L'exactitude du bruit auquel nous avons hier fai écho est confirmée. L'agence gouvernemental Wolff annoce de Berlin, en date du 17, que dan l'Est de la Prusse Orientale, les Allemands on refoulé jusqu'au sud de Stalluponen les troupe russes dont la dépêche de Saint-Pétersbourg du i signalait l'avancée continue vers johannisburg Elle affirme qu'au sud de cette province, les ar mées du Tzar ont été rejetées vers Plock, soit une soixantaine de kilomètres de la frontière, e: Pologne russe. D'autre part, les troupes entrées en contact ave les Allemands aux environs de Wloclacek, sur 1; rive gauche de la Vistule, ont dû battre en re traite jusqu'au delà de Kutno, soit également ; une soixantaine de kilomètres de la frontière oues de la Pologne. En dehors de nombreux canons e mitrailleuses, 28,000 prisonniers au total ont ét< faits au cours de ces divers combats. Etant donné qu'en dehors des armées opéran1 dans ces diverses régions, les communiqués russe: rappellent que d'autres encore sont engagées en Pa logne sur le front Kalisch-Wilioune, ainsi qu'au sud de Czenstoehewa, sur la route de Cracovie, i' ne peut évidemment être question de taxer de désastreux ou d'irréparable l'insuccès que les Russe; viennent de subir : leurs prochaines dépêches l'atténueront sans doute dans une certaine mesure. Néanmoins, il serait puéril de le considérer comme dénué de toute signification. Outre en effet qu'il confirme éloquemment la difficulté de la tâche entreprise par la Russie, il se signale à l'attention par le grand nombre des prisonniers restés cette fois encore aux mains de l'ennemi. A l'heure actuelle, plus de 300,000 Russes sont prisonniers en Autriche et en Allemagne. Les formidables effectifs de la Russie permettent sans doute de ne pas considérer ce chiffre énorme comme trop inquiétant, mais il ne reste pas moins que l'on en peut tirer un enseignement intéressant. Il va sans dire, à notre avis, que la bravoure du soldat russe n'est pas en cause : la preuve en est dans l'accord des commentateurs allemands des faits de guerre actuels, qui reconnaissent unanimement sa ténacité et son endurance, aussi bien d'ailleurs que la qualité de son équipement et de son armement et l'abondance de ses munitions. Il est d'autre part établi que le matériel de l'artillerie russe est bon et judicieusement employé. On peut s'étonner, dans ces conditions, qu'à la suite d'un combat malheureux ou d'une retraite forcée, l'armée russe se voie aussi souvent amputée d'un nombre aussi considérable de soldats, alors que les autres armées parviennent à l'éviter. Seule une insuffisance des qualités manccuvrières du haut commandement paraît pouvoir fournir une explication raisonnable de cette anomalie, qui doit au surplus avoir déjà retenu l'attention des dirigeants militaires de l'Empire, et dont la répétition risquerait évidemment de les mettre en état d'infériorité manifeste vis-à-vis de leurs adversaires. Ils doivent d'autant plus y prendre garde qu'il est parmi ceux-ci de rudes jouteurs, notamment ce général allemand von Hindenburg qui s'est mis en vedette à l'occasion de sa campagne en Prusse orientale, et qui vise sans doute maintenant à répéter en grand la tactique qui lui a si bien réussi à cette occasion. Cette tactique, il faut le reconnaître, vient de mettre une fois encore les armées austro-allemandes en bonne posture, en posture bien meilleure en tout cas que si elles s'étaient obstinées à vouloir traverser la Vistule, ce qui les aurait obligées à lutter contre des forces considérables avec, dans le dos, le fleuve et par surcroît les places fortes de Varvovie et d'Ivvangorod. Maintenant, elles sont protégées en arrière par la puissante ligne fortifiée Cracovie-Breslau-Posen, et cela leur donne manifestement une beaucoup plus grande liberté d'action. Cette situation avantageuse semble d'ailleurs avoir décidé l'état-major austro-allemand à tenter une contre-offensive générale contre les différentes armées qui se sont avancées en Pologne, et dès lors des événements décisifs peuvent se précipiter.* # 9 Sur les autres théâtres de la guerre, c'est le statu quo ou presque. En Flandre, l'avance signalée par le bulletin allemand nous parait peu importante. De même en France, bien que Berlin continue à souligner les succès de ses armes en Argonne. En Serbie, l'activité autrichienne ne se dément pas. Elle redouble plutôt, car une nouvelle poussée victorieuse jusqu'à Kolubara— précédée de combats acharnés si l'on en juge .par le nombre des prisonniers et la quantité de matériel de guerre tombés aux mains des Autrichiens — est annoncée par le commandant supérieur des forces balkaniques.Quant à la lutte russo-turque, les péripéties n'en présentent rien de particulièrement saillant : nous n'y voulons revenir que pour signaler la lettre intéressante que nous a envoyée un lecteur au sujet de notre récent article « L'Entrée en scène de la Turquie ». Très averti certes, notre correspondant défend l'opinion que l'armée turque n'arrivera pas à créer aux Russes les graves soucis que nous avons fait appréhender. Les difficultés du .recrutement de l'armée ottomane lui fait considérer comme théoriques les chiffres d'effectif que nous avons mis en avant sur la foi de documents officiels. Il estime que malgré la réelle valeur du soldat turc, la politique a trop profondément compromis l'esprit de discipline parmi les soldats et le zèle militaire parmi les officiers, pour permettre de croire que les légions ottomanes pourront jouer leur rôle avec succès dans une guerre moderne. Cette opinion, appuyée sur des arguments qui ne sont nullement négligeables, ne doit certainement pas être dédaignée. Nous reconnaissons qu'elle a certaines chances de se vérifier par la suite. Nous lui objecterons cependant qu'elle paraît faire trop bon marché de la réorganisation militaire que, depuis un an et demi, la mission allemande commandée par le général Liman vor^ Sanders a poursuivie en Turquie- L'AMERIQUE ET U GUERRE' - Toc blic aux Etats-Unis est plutôt favorable à la Triple-Entente. Il ne .pouvait guère en être autrement, d'ailleurs, étant donné la proportion beaucoup plus considérable d'anglo-saxons que d'Allemands comprise dans la population. Jusqu'en ces derniers temps, le plus fougueux des polémistes américains, ^ l'ancien président Roosevelt, passait pour s'être e malgré ses origines nettement prononcé contre l'Ai-lemagne. Depuis que ses articles publiés à New-t York dans I Outlook ont été plus complètement re-s produits, et surtout depuis la publication de ceux qu'il a écrits pour le Chicago Daily News, il a fallu ' revenir de cette opinion. ' En revanche, la presse américaine de langue anglaise continue à souhaiter ouvertement le succès des Alliés, et son sentiment se traduiî en toutes oc-1 casions. Elle a par exemple félicité le gouvernement d'avoir, vers la mi-octobre, autorisé les citoyens des Etats-Unis à faire le commerce avec les 1 belligérants, même lorsqu'il s'agît de contrebar, et de matériel de guerre, espérant ouvertement que [ les Alliés surtout en profiteraient. Elle a également réclamé pour le consortium financier l'autorisation ; d'accorder des emprunts aux belligérants, em-: prunts qui théoriquement seraient éventuellement consentis à tous,mais en pratique iraient aux A'iiés seuls. Depuis lors, il est à noter que le gouverne-; ment américain a formellement refusé à la maison Morgan l'autorisation d'émettre aux Etats-Unis un emprunt de guerre français. D'ailleurs, il faut rappeler qu'au début des hostilités — dès les premiers jours d'août — l'Angleterre a coupé le câble télégraphique allemand, obligeant ainsi la presse américaine à 11e plus publier que des nouvelles ayant passé par son contrôle. * * * Certains politiciens, tel l'ancien sous-secrétaire d'Etat Phillander Cnox, critiquent cette façon de pratiquer la neutralité et s'évertuent à en faire ressortir le danger. D'autres par contre, tel le secrétaire d'Etat actuel, M. Bryan, l'approuvent tacitement et n'essayent pas d'enrayer le mouvement. La presse américaine de langue allemande proteste naturellement avec indignation. Elle signale que les représentants des gouvernements français et anglais ont pu conclure des contrats avec des usines américaines pour livraison de 300 camions automobiles militaires et l'armée russe ides contrats pour la livraison de 500 de ces véhicules. Les représentants de la Triple-Entente ont pu acheter aussi aux Etats-Unis une grande quantité de drogues pharmaceutiques, d'instruments de chirurgie, etc., ainsi que des millions de livres de viande conservée, commandes pour lesquelles les fabriques de Chicago travaillent nuit et jour. Enfin, la presse allemande -proteste contre la non-interdiction de certains films cinématographiques militaires, dont le développement est si manifestement hostile à l'Allemagne qu'ils pourraient donner à penser que les Etats-Unis sont prêts à se joindre aux Alliés. * * ■» Evidemment, il n'en est rien, et les manifestations en sens divers qui se produisent dans les grandes villes américaines resteront vraisemblablement, on peut même dire certainement platoniques, la grande république n'ayant aucune envie de se laisser entraîner dans l'efiroyable conflit dont ses citoyens peuvent s'estimer si Keureux de pouvoir suivre le développement en toute sécurité. Cependant, il est chez eux des hommes en vue qui s'inquiètent déjà des conséquences futures de la guerre européenne. Notamment un député très connu, M. Gardner, a déposé à la tribune du Parlement le projet d'une enquête destinée à établir la réelle situation militaire et navale des Etats- Unis. Dans son esprit, l'armée et la marine américaines sont trop faibles et devraient être renforcées considérablement.— Les Américains, dit-il, ne se doutent pas de ce que c'est qu'un canon de 42 centimètres ou un super, dreadnought. Il est grand temps qu'ils se réveillent et regardent autour d'eux. Même à la lin de la guerre avec l'Espagne, les Etats-Unis n'étaient pas encore prêts, et je conteste l'affirmation du secrétaire d'Etat disant oue le pays peut avoir une entière confiance en ses forces armées. Les Etais-Unis ont besoin de 100,000 hommes pour équiper leur flotte; or, ils n'en ont que 50,000 dans la ma-,rine et 8,000 dans la milice maritime, ce qui revient à dire qu'en cas de guerre, ils devraient lever au moins 42,000 recrues. » M. le député Gardner fait ressortir d'autre part que les sous-marins allemands ont détruit des croiseurs anglais, et que les Américains n'en pourraient .pas faire autant, attendu qu'ils n'ont pas de torpilles. Tout au moins n'en ont-ils oue 1,000, c'est-à-dire une seule pour chacun des lance-torpille existants. Cela est tout aussi insensé que. si une armée n'avait qu'un seul projectile par canon, .surtout que la construction d'une torpille demande beaucoup de temps. * * * En somme, d'après M. Gardner, les Etats-Unis ne sont pour l'instant nullement en état de faire la guerre, et il estime que les sommes gigantesques dépensées par M. Carnegie pour sa propagande en faveur de la paix a rendu les Américains aveugles sur la question de la sécurité nationale. Les Etats-unis, dit-il, devraient immédiatement com:.«;ncer la réorganisation de leurs forces de terre et de mer. M. le député Gardner insiste sur le fait que les Etats-Unis, en s'e® tenant à leur doctrine intéressante de Monroë, ont bloqué le Mexique et l'Amérique du Sud pour la colonisation, et qu'ils ont interdit l'entrée dans leur territoire à la nation la plus guerrière de l'Asie, aux Japonais : pour ces deux causes les Américains doivent être prêts à lutter et à payer. C'est pourquoi ils ne doivent pas s'exposer à devenir « de vieux chiens sans dents, sachant encore aboy r mais incapables de mordre». Il fa.11? Jire que M. Gardner n'est pas le seul de son avis. Au Sénat, M.Warnen s'es'c également prononcé en faveur du .renforcement de 1 armée américaine. Elle devrait être, selon lui, augmentée immédiatement de 40 à 50 p. c. si l'on veut éviter qu'à la fm de la guerre européenne les Etats-Unis ne soient attaqués par le vainqueur. A son avis, si la Ttfiple-Entente arrive à vaincre, elle s'effritera bientôt après; si l'Allemagne triomphé, elle deviendra la puissance dirigeante de l'Europe, mais ne sera sans doute pas "disposée à recommencer immédiatement une guerre avec l'Amérique. Quoiqu'il en soit, M. Warnen, qui occupe une place prépondérante au Sénat et est depuis des années président de la Commission militaire de cette haute assemblée, préconise l'idée que l'Amc-mrique doit être rendue assez forte pour pouvoir se mesurer avec un ennemi discipliné, et son opinion Scènes guerrières Le correspondant de guerre d'un grand journal an glais — son récit date, d'une semaine déjà, mais n'a rie. perdu de son actualité — raconte ainsi les scènes aux quelles il a assisté dans la région de Pervyse et d Nieuport : — La bataille sur l'Yser semblait à ce momen suspendue.Sur tout le centre de la ligne entre Nieu port et Dixmude, l'inondation a imposé une trêve et aux deux points extrêmes la lutté est intermit tente. Seuls, quelques coups de canons sont encore di rigés contre les fermes occupées par les Allemand: >jur ta rive gauche, sans que ceux-ci ripostent. Ce: fermes sont occupées par de petits détachement: munis de mitrailleuses, qu'il est très difficile de dé loger. Tout le long du jour, les batteries françai ses et belges tirent à intervalles réguliers. La nuit des patrouilles sortent des abris le long de la voix ferrée, et rampent le long des digues afin de voii oe qu'il reste d'ennmis. Ceux-ci se dissimulent à la perfection. L'autre jour une patrouille belge était partie en reconnais sance. Deux hommes seulement sur cinq revinrent. Ils avaient, sans s'en douter, passé droit au-dessu: d'une tranchée allemande habilement dissimulée sous le niveau du sol. La bande de terre plate e1 marécageuse qui, depuis trois semaines, sert ici de champ de bataille, a un aspeijt lugubre par ces jours froids dte novembre. Les habitations en ruines dont elle est parsemée ajoutent encore à cette désolation : l'a pluie de mitraille tombée sur cette région pendant tant de jours y a tout détruit. On n'y voit plus, à la place naguère occupée par de: fermes prospères et des villages florissants,que des pans de murs noircis. Partout le 'sol est raviné pat les projectiles. Des fondrières profondes barrent les routes,et les arbres gisent,déracinés, brisés, arrachés, comme si un ouragan formidable avait passé sur eux. Dans le village de Pervyse, pas une maison n'est intacte. L'église surtout a souffert : elle a servi de point de mise et la nef ainsi que la tour sont en ruines. Le cimetière présente un aspect désolant : il est creusé de trous d'obus et il n'est pas une tombe qui n'ait été atteinte. Le long du mur du cimetière se trouve une longue rangée de tombes récemment creusées, où 97 Allemands et 17 Belges forment ensemble leur dernier ! sommeil. Aux alentours du village 900 autres cadavres ont été relevés et enterrés dans de grandes tranchées, ou même tout simplement dans les excavations creusées par les projectiles qui les avaient couchés à terre. Passé la voie ferrée, à l'extrémité est du villaige, s'étend la jrégion inondée, dont l'aspect morne et détolé produit une impression inoubliable. Çà et là, sur des îlots, émergent des fermes en ruines, et tout au fond se profilent les villages de Stuyvekens-kerke et d'Oud-Stuyvekenskerke, dont les clochers déchiquetés par les obus se dressent au milieu des maisons en ruines. Un reste de vie n'est donné, à ce paysage horrible qui s'étend sous mes yeux, que par un groupe de paysans qui ont sur une digue allumé un grand feu qui crépite et flamboie, vers lequel ils poussent l'immonde carcasse d'une vache crevée. La route q'ui mène de Pervyse à Nieuport et à Ramscapelle court à travers les marais à 100 mètres de la voie ferrée. Tout le long de cette route s'échelonnent les emplacements des canons belges, qu'il a fallu changer continuellement de position pour les soustraire au feu terrible des Allemands. On se rend compte de la violence du tir par l'as-. pect de la voie ferrée, où les rails sont presque partout arrachés et tordus, et où ne se dressent plus que çà et là de rares poteaux télégraphiques. C'est à Ramscapelle que les troupes alliées approchèrent le plus près les lignes allemandes. En cet endroit la route traverse le chemin de fer et les lignes de tranchées. A quelque cent mètres subsistent les murs d'une ferme,à côté de laquelle des canons allemands sont embourbés jusqu'à l'essieu. Le village est complètement anéanti et il n'y est point resté un être vivant. Nieuport est l'un des points où la lutte continue, intermittente. La ville sera pratiquement imprenable aussi longtemps que l'artillerie commandera tête de pont compliquée que constitue l'enchevêtrement des canaux vers l'Est. Toutes les maisons paraissent avoir été atteintes, irais l'ensemble n'en revêt pas un aspect de ruine pareil à celui des petites localités voisines, qui ont, elles, été réellement reduites en poussière. L'église a été particulièrement éprouvée. C'était une église en pierre — elles sont rares dans ce pays de polders — et constituait un des^ plus purs spécimeijs de l'art gothique du XII® siècle. La toiture s'en.est effondrée, ainsi que les ogives des fenêtres, et seuls s'en dressent encore les murs et les piliers. La tour a été détruite à mi-hauteur et les cloches gisent sur le sol parmi les débris. Le sol aux alentours est raviné par des trous de six pieds de profondeur, creusés par les formidables projectiles qui ont là plus qu'ailleurs consommé leur oeuvre de destruction. Au fond d'une de ces excavations s'aperçoivent des ossements : c'est une sépulture que les obus ont éventrée. I.'impression qui se dégage de l'ensemble est navrante, et l'on ne trouve qu'une fort maigre consolation à penser que,parmi les petites villes ouvertes de la Belgique et au iNord de la France qui ont été en butte aux horreurs du combat, Nieuport est l'une de celles qui ont le moins souffert. -, Chine et Russie Les relations entre la Chine et la Russie deviennent de plus en plus aiguës. Le gouvernement rus?e a demandé des explications à Pékin concernant de soi-disant renforcements de troupes chinoises dans les districts frontières, comme aussi concernant des manifestations antirusses dans les villes chinoises. Le gouvernement chinois a décliné énergiquement cette note et fait remarquer que l'attitude ennemie ■de la Russie et de son alliée le Japon, ainsi que l'agitation nourrie par les deux Etats dans la Chine, justifient toutes les mesures de prudence et de défense du gouvernement. Le gouvernement chinois a interdit l'exportation de céréales vers le territoire russe; par suite, les autorités ont fermé l'exportation vers Charbin. Les préparatifs militaires peuvent être considérés comme achevés. On dit que le pou- COMMUNIQUES OFFICIELS r Communiqués des armées aUîéss Paris, 14 novembre (Communiqué officiel de 11 heures du soir) : Dans la région depuis la mer jusqu'au nord de Lille, la journée a été bonne. Nous avons repoussé deux attaques de l'ennemi, l'une au nord de Zon-nebeke et l'autre au sud d'Ypres. Cette dernière a causé à l'ennemi des pertes importantes. Entre le canal de La Bassée et Arras, de même que dans la région de Lihons, l'ennemi a fait 'eux tentatives d'attaque sans succès. Rien à signaler sur le reste du front. * * * Paris, 15 novembre (Communiqué officiel de ; 3 heures) : La journée d'hier a été sur tou't le front relativement calme. Elle s'est principalement signalée par un duel d'artillerie. Les Allemands ont fait au nord-est et au sud d'Ypres, des attaques qui ont toutes été repoussées ■avec de considérables pertes pour l'emnemi. En somme, tous les efforts faits cette semaine p-ar les Allemands n'ont eu pour résultat que la prise de l'amas de ruines que constitue la ville de Dixmude, d'ailleurs difficilement défendable on raison de son isolement sur la rive droite du canal. Entre la Lys et l'Oise, l'avancement de nos travaux d'approche a continué sur la plus grande partie du front. ' Sur le reste du front, en Lorraine et dans les Vosges, on ne signale que de simples canonnades et des actions de détail sans importance. * •S * Pétrograd, 14 novembre (Communiqué officiel du grand état-major) : Notre avance en Prusse Orientale se poursuit. A la bataille près de Soldau nous avons pris 5 obu-siers allemands. _A Rypin, dans le nord de la Pologne à 10 kilomètres de la frontière, l'avance ennemie d'hier s'est changée en retraite. Des rencontres entre postes avancés ont eu lieu dans la région entre la Vistule et la Warta. Dans les environs de Cracovie nos troupes passent la rivière Szrçniawa. affluent de la Vistule à l'extrême sud de la 'Pologne. En Galicie, nous avons occupé Tarnow. * *- * Pétrograd, 14 novembre (Communiqué du quartier général de V armée du Caucase) .- Rien à signaler pour la journée du 13. Le 12, de nombreux détachements de cavalerie kurde se sont montrés au sud de Kara-Kilissé et de Alasjgerd et ont pris contact avec la cavalerie russe, qui par une attaque écrasante les a mis en fuite. * ' * Pétrograd, 15 novembre (Communiqué officiel du grand quartier général russe) : En Prusse Orientale, où nos positions s'étendent environ de Stalluponen à Johannisburg en passant j>ar Augerburg, nos troupes ont avancé avec succès en combattant. Dans la région de Soldau et de Nudenburgi malgré l'opposition opiniâtre de l'ennemi, l'action continue.Sur la ive gauche de la Vistule, le combat se développe sur un front qui s'étend de Plotsk jusqu'à la Warta. Sur le front Kalisch-Vilionne les Allemands reculent.Dans la région de Czenstochau et au sud, l'ennemi a essayé des attaques qui ont été repoussées. La marche russe vers Cracovie ccûi'tiuue. En Galicie, les Autrichiens essaient d'opposer tune défense sur la rivière Doenajet, sur un front Jabno-I arnow, et sur la Wilok, sur un front près de Jaslo. Sur le front russe en Galicie, nous nous en jugeons dans les passes des Carpathes. *** Captown, 14 novembre : Suivant un télégramme officiel de Pretoria, le colonel Badenhorst, qui se dirigeait vers le nord de l'Etat libre d'Orange, a attaqué dans la direction cle Francfort un commando de rebelles qu'il a dispersé vivement. I'I a fait 47 prisonniers: les rebelle;; ont eu 2 hommes tués, 3 blessés et 56 cle leurs chevaux sont morts. Communiqués allemands Berlin, 17 novembre (Officiel d'hier matin) : En Flandre, nos attaques ont progressé lentement.Dans la forêt de l'Argonne, nous avons hier obtenu quelques succès. Sur le théâtre de la guerre de l'Est, l'activité des deux partis a été très minime par suite de la tempête et des bourr asque de neige. Les combats continuent. Hier nos troupes.ont rejeté l'ennemi dans la Prusse Orientale au sud de Stalluponen. Les troupes avançant cle la Prusse Orientale ont refoulé avec succès l'avance des forces russes près de Soldau, et dans un combat victorieux près de Lipue, ils rejeté sur Block d'importantes forces russes. Dans ces combats, nous avons fait 5,000 prisonniers jusque hier. Une décision est intervenue dans les combats qui ont eu lieu depuis quelques jours après le succès de Wloclawec. Plusieurs corps d'armée russes entrés sur notre territoire ont été rejetés au delà de Kutno. D'après les indications connues jusqu'à présent, ils ont perdu 23,000 hommes faits prisonniers, au moins 70 mitrailleuses et des canons dont le nombre ne peut pas encore être établi. * * * Vienne, 17 novembre (Officiel) : Le 15 novembre, sur le théâtre de la guerre Nord, des combats ont commencé à se développer sur divers points de notre front. * * * Vienne, 17 novembre (Officiel) : Le commandant «nnér^n.- An : .1 i.. rieur en nombre, k|s valeureuses troupes (ie la cinquième et de la sixième armée ont atteint Kola bara et forcé l'ennemi à battre en retraite. Dans ces combats, plus de 8,000 hommes ont été faits prisonniers) nous avons pris 31 mitrailleuses et une grande quantité de matériel de guerre. La Patrie reconnaîtra ce fait d'armes avec reconnaissance et admiration. » * * * Constantinople, 17 novembre (Officiel d'hier) : Les Anglais nous ont attaqués près de Fao. Ils ont eu de nombreux morts que nous évaluons à un millier environ. Abdu'l Rezak-Bererkhan, détesté par tout le monde mahométan à cause de ses visées révolutionnaires, a franchi la frontière avec 300 hommes dans la contrée de Maku pour aider les Russes, m-ais il a été aussitôt pourchassé par nos troupes et un grand nombre de ses partisans ont été tués. Le drapeau russe qu'il allait niante dans le village a été pris par les nôtres. Abdul Rezak est un Kurde. Dépêches diverses Constantinople, 15 novembre : L'opinion prévaut à Constantinople que l'Angleterre, la France et la Russie prendront toutes les mesures nécessaires pour que la proclamation d'e la guerre sainte par le Kalife ne soit pas rendue publique aux Indes, en Algérie, en Tunisie et dans les autres pays musulmans. On est cependant persuadé que la nouvelle en parviendra dans ces régions. Dane les cer-e.C'S persans on dit que les gouvernements anglais et russes empêcheront par tous les moyens les Perses de se rendre dans les territoires de l'Inde et de l'Afghanistan.* * * Paris, 15 novembre : , k ambassadeur d'Espagne à, Berlin, qui est chargé •des intérêts français, aya.nt obtenu l'autorisation de visiter un camp de prisonniers en Allemagne, le ministre français de la guerre a autorisé l'ambassadeur des Etats-Unis^ de visiter tous les camps de prisonnière alleniancis en France. * * * Copenhague, lê novembre- : . - ' " 1' ' itiKen _•? apprend e.' iicuns. con tinue a être bombardée. Eien qû avant-hier", 300 obus '.sonftombés dans la vffle : beaucoup d'homme» ont été blesses et de nombreux bâtiments endommagés. * * * Vienne, 16 novembre : Dès aujourd'hui, premier jour de la souscription, l'offla-ence pour .souscrire au nouvel emprunt de guerre a été fort nombreuse, aussi bien à Vienne que dans les villes de province. A côté des souscriptions pour des sommes très fortes, il y eu plusieurs centaines de milliers de demandes de la part de la moyenne et de la petite épargne. * * * Londres, 10 novembre : D après le « Daily Telegrapli . la décision de l'Ami-raut de bloquer toute la partiie ouest du Firtk of Forth pour la navigation commerciale a provoqué de la stupeur dans les centres industriels des districts intéressés. Des milliers d'ouvriers vont être réduits au chômage. Le journal « Scotsman ;> dit que cette mesure aura pour résultat de parafer tau tes les affaires des r»orts de Gransgemoutil et de Eoness. * ' * Berlin, 17 novembre : L'archiprôtre Landrieux, vicaire général de la cathé-c.rale ae Heims, publie dans le <■: Figaro. » la note suivante : « Au nom du cardinal-archevêque de Reims et au mien propre, je certifie que jamais une batterie n'a été postee sur la place devant la cathédrale, ni aucun poste d'observation placé sur les tours ; jamais non plus des troupes n'ont campé à proximité immédiate de la catliedrale. » Contrairement à cette affirmation, le Wolfcbureau déclare de source officielle qu'il a été établi à diverses reprises que de l'artillerie avait été postée à proximité de la cathédrale et des postes d'observation installés dans une des tours. Les Allemands maintiennent l'exactitude de ces faits, disent-ils, malgré tous les démentis intéressés. * !(• * Londres, 15 novembre : Extrait d'un article du « Morning Post » : — Sa situation centrale en Europe constitue pour l'Allema-gne un grand avantage au point de vue militaire. Itile le met clameurs remarquablement à profit, .'--râco a 1 appui de 1 Autriche et de la Turquie. Ces trois'puissances, étant donné leur situation géographique sont à même do faire durer le conflit avec la .Russie'assez .ongfcemps pour épuiser la France en envoyant contre olls des torces militaires supérieures, et elles y parvî-n-draient vraisemblablement si cette situation défavorable pour la i'rance n était compenséopar l'intervention des .orces imposantes que la Grande-Bretagne peut mettre dans la balance. e£i 1:1 vérité cardinale de la guerre.. Or, i! faut reileetnr_ que le temps nécessaire aux Anglais pour .eurs préparatifs n'est pas illimité. Une victoire déci-srv-e des Allemands sur le théâtre de la guerre à l'Ouest rendrait libres certaines de ses armées qu'elle courrait utiliser pour une tentative d'invasion de l'Angleterre. Il est certain oue cette tentative sera vaine tant que la ilotte britannique conservera la suprématie sur mer. Mais il ne faut pas s'en tenir à cette perspective rassurante et voir bien plutôt qu'une invasion de l'Allô-magn-e par les armées alliées devant annihiler immédiatement le rêve qu'elle fait de nous envahir nous-mêmes, c est cette invasion qui doit dès maintenant- primer toutes autres préoccupations chez les Alliés. * * * Genève, 15 novembre : p après le « Bund.» de Berne, l'agriculture française so trouve dans line situation difficile. On manque surtout de chevaux et de main-d'œuvre pour prépare:-les moissons de l'an prochain. Une circulaire du ministre iait ressortir que l'ensemencement des céréales commîmes peut encore se faire avec succès pendant tout le mois de novembre jusqu'au début de décsmbrèi -.es sociétés des chemins de fer reçoivent des indications spéciales pour le transport des graines destinées a 1 ensemencement. *** Paris, 15 novembre : On dit qu'un violent comb .L aérien aurait eu lieu vendredi dernier au-dessus d' Ypres. Quatre « l'aube :> survolaient la ville et y lançaient des bombes, lorsque deux fyiateurs français et deux anglais se mirent à leur poursuite. L-a lutte aérienne fut chaude, paraît-il mais on n'en dit pas le résultat. % * Rotterdam, 15 novembre : Les mines flottantes présentant un danger d-.-:; plus série u x pour la navigation, les bateaux dis service prô-

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