La dernière heure

2214 0
close

Warum möchten Sie diesen Inhalt melden?

Bemerkungen

senden
s.n. 1918, 22 Dezember. La dernière heure. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/p26pz52f32/
Text zeigen

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Heure et La Petite Feuille 2me Ed. MATIN BUREAUX \ 9, RUE ST-PIERRE, BRUXELLES Onrerts d« 9 à 5 h. Les jours fériés de 9 » midi. Le» annonces et réclames sont reçues aux bureaux du journal et à l'Agence Havas, 8, place des MartyrsU^étage), Bruxelles. —MtM I■!I BI1II—aWSMWny "" PRIX DES ABONNEMENTS! Dtoambra 1918 A M Juin 1911 Abonnés nouveaux tr H.99 Abonnés de 1914 11.11 (annuels et semestriels) (La différence de 4 francs oonstltu* la ristourne faite aux anoious abonnés pour les dédommager de l'interruption du servioe en 1914.) Dûoombre 1S1I * 31 mars 1119 Abonnés anciens ou nouv 14» Les personnes qui souscriront ienl» ment un abonnement à partir du i" Janvier prochain auront à payer- Pour trois moi* fr 149 Pour six mois 114» > wmmmmmmmmmé . — i — ■ ^ N" 28 TREIZIÈME ANNÉE DIMANCHE 22 DÉCEMBRE 1918 wU**^ 10 CENTIMES Femmes de Guerre Fait notable : la marée de sang qui, pendant quatre années, a sali la surface du globe, s'est retirée sans qu'au cours de l'interminable mêlée. se soit manifestée une seule « héroïne » dans le sens belliqueux du mot. | Progrès ou décadence psychologique? C'est un grave problème à laisser discuter aux philosophes oisifs, m.:.'s le fait est tel: il n'y en a pas eu, ou l'on n'en Connaît point. Tout au plus a-t-on assez vaguement parlé d'une Serbe qui aurait fait campagne à l'ancienne manière, mais il noua revient que la chose remonte aux guerres balkaniques, et les ienseignements précis font défaut. Si l'on veut y penser un instant, l'ab-ience de guerrières au cours de si longues hostilités trouve deux explications plausibles. La première c'est le changement tota] du caractère de la lutte, Tes conditions plus bestiales où elle s'est pratiquée. Im ine-t-on, par exemple, "une femme dans la promiscuité et la fange des tranchées, au cours de batailles qui duraient de l'aube jusqu'à la nuit close, des semaines et des mois ! La seconde explication pourrait être que la femme eût enfin mieux vu que sa place est aux endroits où l'on panse les blessures plutôt qu'à ceux où on les reçoit. Et de fait, le dévouement féminin dans les ambulances et les services médicaux a été d'une beauté rare en son genre, ainsi que l'attestent les déclarations unanimes des chirurgiens. En tout cas, la guerre n'est plus ce qu'elle était; ce I que sa brutalité pouvait avoir de noble a disparu devant la sauvagerie savante et la barbarie mathématique, ët par ainsi le type de la femme-soldat doit avoir probablement vécu. D'aucuns le regretteront, d'autres point. On peut se dire de ces derniers Bans trop hésiter. Assurément, faire le coup de feu pour venger un amant, un mari, un fils ou un frère, diriger un •iège, soutenir les courages, porter des munitions et des vivres aux hommes pendant l'action, ce furent toutes actions qui avaient leur pittoresque grandeur. Mais nous en sommes loin: les gaz asphyxiants et le tir rasant des mitrailleuses ont tout ravalé à la froideur d'une opération technique et salissante, où la gloire et l'honneur viennent tacher leurs ailes. La bravoure est la ténacité; l'adresse et la ruse sont remplacées par le sang-froid tactique dans les préparatifs, et la férocité implacable dans l'exécution. Que diable les femmes viendraient-elles faire dans tout cela? La « civilisation », si l'on ose employer ce mot en telle matière, les en exile. Ce qu'il faut retenir du passé^ c'est que, quoi que l'on pense du féminisme, on ne saurait nier que la femme ait gardé — peut-être parce que son développement a été constamment mis en retard — un peu de la combativité des âges primitifs. Au commencement, tan "is que nos tout premiers pères, à peine sortis des lan- fea de l'animalité se défendaient contre ours des cavernes avec des pierres et des bâtons, les femmes étaient déjà recluses dans les besognes domestiques; mais si, restées seules au logis, elles s'y ▼oyaient a taquées-, elles savaient s'y défendre avec vaillance. Cela, c'est Jeanne Hachette défendant Beau vais,Judith Au-dran à Castellane, Marguerite de Bres-sieux à Angers, à Hennebont la comtesse de Montfort, à Vaudemont Marie d'Harcourt, la dame Duguesclin à Pon-tor3on.C'est aussi la belle figure belge de Christine de Lalaing, princesse d'Epi-ooy, dont l'inélégante statue, œuvre de Dutrieux, se dresse depuis 1863 sur la Grand'Place de Tournai. L'anecdote en quelques lignes: Elle avait épousé, en 1572, Pierre de Melun, prince d'Epinoy, qui, gouverneur de Tournai, se distingua dans la lutte de nos provinces contre la domination espagnole. Profitant de l'absence de Pierre Alexandre Farnèse, duc de Parme, gouverneur général des Pays-Bas pour Philippe II vint, en 1581, mettre le Biège devant la ville, dont la population êe défendit durement, sous la conduite de Christine. Celle-ci « se faisoit appeler son Exoellence le prince d'Espinoy », portait la cuirasse, et fut blessée aune arque-busade bras. Pendnnt deux.moi3, la ganii3on soutint vingt-trois combats et opéra douze sorties. Au premier parlementaire ennemi, la comtesse de Lalaing' avait répondu qu' « elle se feroit plus trost couper par pièces que de se rendre aux estrangiers ». Mais, la défense devenue Impossible, il fallut se rendre; et voici comment parle un chroniqueur du temps de la dame de Lalaing: « Ceste bonne dame se mit en fougue, s'escriant: « Qui eut oneques pensé que vostre prince de Parme, après estre fuy arrière de Cambrai, eust arresté son coup devant ceste ville qui à faulte de couraige, s'est rendue vrayement contre mon ad vis. Car < Ï"eusse mieux aimé de sacrifier ma vie une mort sanglante ou me faire brusler au milieu de la ville allumée en tous ses 1 quartiers, que de venir au point de la ! rendre. » Si bien que le brutal soudard de Far- , nèse lui octroya les honneurs du siège; elle sortit de Tournai à cheval, en tête , de la garnison défilant en armes et enseignes déployées; et elle fut acclamée par i ses vainqueurs, comme Barbanègre à Huningue. Cela, c'est le passé. En voici une autre vision: Nous avons devant nous, en écrivait ' ceci, une page curieuse d'une revue le- < ministe des premières années du siècle. \ Elle nous renseigne sur les « princesses, 1 chefs de régiment », et nous en montre < plusieurs sous l'uniforme, avec les insi- ( gnes de leur grade. La reine douairière ' d'Italie commande un bataillon de chas- ? Beurs hessois; une princesse de Cobourg est chef d'un régiment d'infanterie bul- £ gare. L'ex-impéTatrice Augusta d'Aile- ( magne s'est fait une toilette élégante de c l'uniforme de ses cuirassiers blancs. c La princesse Victoria de Schaunbourg- t Lippe et la princesse de Saxe-Meiningen, f sœurs de l'ex-kaiser, ont une allure aussi 1 martiale que leur frère en 1914. La prin- 1 cesse Charlotte de Saxe a bon air sous e son casque à plumes retombantes. Ma- 5 rie de Roumanie appuie fièrement sur la c garde de son sabre ses mains sortant de t manches galonnées. Elle est vêtue du r dolman à brandebourgs de son régiment Ç de hussards... ° Où tout cela est-il, maintenant? Où ? ■ont toute cette splendeur en toc, ces broderies et ces oripeaux, après la j: pluie des shrapnels et la boue sanglante ù de la tranchée? c Si les temps de « folie collective » doi- f vent jamais revenir, la blouse d'infir- c mière est la seule parure qui y siéra vraiment aux femmes. t Le rôle des femmes de guerre est ter- ^ miné. Alceste. r / POUR CRIME t CONTRE LA SURETE DE L'ÉTAT é L'officier de police Desmxit. de la Ire division a arrêté, samedi au saut du lit, , rue des Pigeons, les frères Ed. et Fran- çoif» D..., inculpa par le Parqu. de cri- {> me contre la surete de l'Eta«. Ils ont été f; écroués à la disposition magistrat ti instructeur* d LA VIE EN PROVINCE PENDANT L'OCCUPATION Ce qui reste de la prison et du psîaiz de justice à AudaRanic Au feu d'artifice meurtrier qui durait depuis quatre ans, il fallait un bouquet: c'edt Atidenarde qui on paya les frais. Un ne se rend pas tout à. fait compte, dans les grandes villes, de ce que fut, en réalité la vie en province durant d'occupation. L'exemple d'Audenarde va nous permettre d'en faire, à, grands traits, le tableau. L'arrondissement d'Audenarde, dont faisaient partie los kommandantures d'Audenarde, Xienaix. Graminont et une grande partie de la légion iKAlost, fut très éprouvée, dès la fin de 1914; il devint, d'aillours, très rapidement territoire d'étape, pris entre le marteau et l'enclume, entre la zone d'opérations et le Gouvernement général. Les réquisitions, tout de suite, y turent très nombreuses, surtout en bétail, porcs et chevaux. On peut évaluer à plusieurs millions de kilos les céréales, pommes de terre et betteraves en provenant, qui pri-. rent le chemin de l'Allemagne et du front. Les chevaux reproducteurs furent surtout réquisitionnés. Pour les étalons et juments qui valaient de 25,000 à 50,000 francs, les Allemands remi.'nt des bons de 3,000 à S.OCjO mark. On é\alue le nombre des chevaux de prix ainsi envoyés en Allemagne à oUU et les têtes de bétail à plus de 40,000 ! Le bétail a présent n'existe plus dans les fermes; celles qui employaient cinq ou six 'chevaux n'en possèdent plus; il leur reste, comme bétail, deux ou trois vaches, au lieu de 30 ji 50 bêles, et ce sont encore là des privilégiés; La vie, pour les citadins, fut très chère, ■ la fraude do tous les produits du sol et de la ferme étant organisé par dès fraudeurs pour passer dans le Gouvernement général , et dans la zone d'opérations, voire le front. L'iï d :3trie est ruinée Dans les villes industrielles, lAimme Ee-nuix et Audenarde, le» usine» subirent presque toutes 1* même sort que colles du nord de la France. Les réquisitions et les perquisitions furent très nombreuses; les réquisitions peuvent être évaluées à, plus de 10,000,000 de francs et les amendes j>ayées pour avoir caché dos marchandises, à deux mi Liions de francs ; il faut, naturellement, y ajouter la confiscation. Sur dénonciation, et celles-ci fuient nombreuses, on découvrit chez un habitant de Henaix, en 1918, des marchandises pour plus de 700,000 fr. Les vins furent presque tous réquisitionnés; des milliers de bouteilles furent enlevées.Malgré tout, L'esprit de la population est resté bon. Les fabricants renaisiens se sont montrés très dignes. Aucun d'eux n'a voulu travailler pour l'ennemi. . En 1915, loe principaux membres dé la Cha'î.bre de commerce, au nombre de "vingt, furent arrêtés. Leur porte-paroles, fou l'avocat Penetto, fut conduit a Audenarde, où il resta détenu pendant quinze jours. Les fabricants d'Audenarde refusèrent également le moindre travail; l'un d'eux, Sylvain Gevaert, fut expédié en Allemagne, où il resta environ deux ans Le mouvement activiste flamand a été nul à Audenarde et à Renaix. A Grammont, il eut un certain succès; le docteur Van Bocxtaele, professeur à l'Université de Gand, avait organisé, avec d'autres flamingants, une police locale et rurale; celle-ci signalait aux Allemands toutes les infractions à leurs arrêtés. La population eut beaucoup à souffrir de cet état de choses. Quelques jours avant l'a/rmis-tice, M. Van Boc.xstaele et plusieurs de tes amis quittèrent la ville. Le 11 novembre, leurs maisons furent saccagées par la populace. Le charbon et le gaz étaient rares Le charbon fit, pendant trois hivers, pTes- Ïue défaut. Les l»'ommand:\ntures en avaient i monopole. 11 fallait payer en or pour pouvoir en obtenir. Ceux qui en recevaient étaient des ouvriers qui travaillaient pour eux, soit à la gare, dans les scieries ou ailleurs.A Renaix, la population fut pendant deux hivers sans gaz. Si Audenarde n'eut à payer aucune amende, si la ville ne fut jamais punie, journellement, il entrait dans la caisse de la kommandanture de 30,000 à 40,000 mark. La retraite Le 19 octobre, les kommandantures d'éta- Ses furent remplacées par des ortskomman-antures. Ce changement fut significatif. C'était le recul. Dès ce moment, tout le bétail se trouvant entre los lignes de fou et l'Escaut fut enlevé. On vit passer à Audenarde des troupeaux de trois à quatre cents bêtes, que les soldats vendaient à vil prix. Pour 50 et 100 mark, des gens peu eerupuleux achetèrent des vaches qui valaient 2,000 francs! Lee habitants durent quitter leurs maisons, qui furent immédiatement pillées. C'est ainsi qu'on vola au château du vicomte de GellincK de Vaernevryck, toute sa collection de livres rares, valant des centaines de milliers de francs. De grandes fermes furent incendiées, de même que le» meules de récoltes non encore engrangées. A partir du 15 octobre, ce fut. joui^et nuit, un passage ininterrompu d artillerie et de matériel. Des canons prirent position sur les collines dominant la vallée de l'Es- , caut. Les points où les nièces devaient se trouver avaient, depuis longtemps, été repérés. Le 31. los Allemands passèrent l'Escaut, pour prendre position sur la rive droite du fleuve. Ils installèrent des nids de mitrailleuses derrière l'Escaut à Ede-laere, Leupegem, Eenaome, Weldon jusque , piès de Gand. Ils avaient fait annoncer par le crieur public que tous les réfugiés du nord de la France et des autres communes qui avaient dû quitter leur village , pouvaient rester à Audenarde, sans le moindre danger. Et, cependant, le 31 octobre, vers midi, tombèrent les premières grenades sur le quartier de Pamelô. Deux hommes furent i tués et il y eut plusieurs blessés. Dans la j nnit et pendant la matinée qui suivit, les Allemands firent sauter quinze ponts des dix-sept qui existaient à Audenarde. Doux ne vantèrent pas, les fils conducteurs^yant été coupés. Voilà les Français ! « Le 1" novembre, à 11 heures du matin, les pionniers qui avaient fait sauter les ponts passèrent l'Escaut à la plaine de 1 l'Eyndries. A la même heure, trois officiera ! français, un sous-officier et un soldat entrèrent à Audenard». C'étaient les occupants , d'une *uto-iiLitraiU*u«f ttui *ytût été blo- j quée îi Bevere, la grand'route ayant été luise hors d'usage. Ces libérateurs furent reçus K l'hôtel de ville, par les autorités et, en un clin d'u-il, la ville fut pavoisée aux coideuTs des Alliés. La population fut en délire. Mais cela ne dura pas longtemps. Le l>oaibardex.ent Dans le courant de l'après-midi, les Allemands commencèrent le bombardement systématique de la ville, des communes de bevare et d'Eyne. Ce bombardement dura pendant dix jours. Pourtant, il y avait en ville, comme troupes françaises. 150 hommes du 128* d'infanterie qui gardaient l'Escaut.'Le gros de l'armée se trouvait à 8 kilomètres au nnrd-oueôt de la ville. Le passage du flouvo fut forcé le vendredi 8 novembre, à Melden, par le 23* régiment français; b. AudeDardf»y le lioutenant Bouret, du 128\ passa l'Escaut à l'aide d'une barque, au secteur de l'Eyndries. Les villages do Maeter, Hooreheke-Sainto-Marie et Iloorebeke-Saint-Cornille, furent rapidement enlevés. Le 10 au matin, les troupes françaises furent relevées par les troupes américaines et le 11 ce fut l'armistice...Par suite du bombardement, la coquette petite ville d' Audenarde est presque en ruines Les victimes Les explosions des mines pour la destruction dos ponts avaient déjà fait beaucoup de dégâts, mais il n'y a pas de comparaison à faire avec les dégâts occasionnes par le bombardement. Ce fut terrible. Une Srando partie de la population était restée ans ses caves Les Allemonds lancèrent sur la ville «t dans la banlieue audenar-daise des obus à gaz asphyxiant. Dans i^no cave, rue do Bevero, toute une famille, composée de vingt-six personnes, périrent par les gaz. Vingt-deux personnes furent lûtes par des obus en fuyant hors de 'la \*ile. Pour A ndenarde et Bevere, on iompte 75 Victimes; Eyne, 26; Avelgem (qui est complètement détruit), plue ae R00; Fùte-gem, 12. Le 3 novembre, vers midi, le» Al'emands lancèrent des obus incendiaires sur le Palais de justice, qui fut détruit complètement, sur la maison d'arrêt, et dans la rue du Château, où trois grands immeubles furent démolie de fond en comble. L'église Sainte-VVjilburge reçut plus de 300 obus; la Grand'Plaoe, rue d'Eyne, rue de la Liberté, rue Entro-Ponts, plaine des Jésuites, rue Puits-aux-Cigales, le Bourg et l'Arrièrerbourg, sont los rues qui ont été les plus éprouvées. Le bel hôtel de ville a reçu trois obus: an h gauche de la façade et deux autres dans le toit. Un très grand nombre de maisons ne sont plus habitables. La démolition en a | été ordonnée. Les habitants commencent à déblayer et tâchent de s'abriter pour l'hi- ' ver. Mais On manque de tout Pas de vitres, il faut les remplacer par j du papier goudronné et quelques plancnefc- | tes. Le nombre des ouvriers est lestreint, , et RfEN n'arrive. I/es autorités promet- i tont beaucoup; c'est ainsi que 300 tonnes de charbon devaient venir par semaine, et, iusqu'à présent, rien. Depuis le 11 novom- 1 bre, on a distribué, par ménage, 150 kilos ' de charbon. Lo ravitaillement non plus ! n'est pas bien riche. Les communications sont nulles. Les voies ont été détruites sur une distance de plus , de 2-3 kilomètres, les ponts du chemin de i fer ont sauté, de même que tous les ponts < sur l'Escaut, qui sont au nombre de quatorze entre Gand et Tournai, 6ans compter ceux sur ies Coupures du fleuve. ' La population d'Audenarde attend avec calme et résignation que les pouvoirs pu- 1 blics veuillent bien s'occuper de la dernière ville belge bombardée par les Allemands.1 i DANS LES VILLES DÉVASTÉES ; Le ministre de l'Intérieur, baron de Bro- i queville, accompagné du secrétaire du Cabi- I net, M. Veldokens, est rentré samedi soir, j d'un voyage d.ins certaines vill»n dévastées. Ce voyage avait pour but de ae rendre , compte^ sur place, des conditions actuelles de la vie des populations et du fonctionnement des services publics, en même J temps apporter une aide immédiate aux autorités locales dans l'accomplissement de leur tâche, en ce moment si oomplexe et si lourde. Il 6'est d'abord arrêté à Audenarde, où il s'est mis en rapport avec le commissaire d'arrondissement, M. De Witte, et les autorités. Tous sont restés à leur poste pondant la guerre; ils ont parlé avec émotion au ministre de la vaillance des civils pendant ces dures années. Do Courtrai, .le ministre s'est rendu à Avolçhem, qui est fort endommagé et qui, la veille de l'armistice encore, fut bombardé par des obus toxiques; quarante civils ont été tués. A Menin, les dégâts sont très importants; il reste environ 2,000 habitants sur 20,060 que compte la population; Rou-lers et Thourout ont reçu également la visite du ministre de l'Intérieur. Ce qui ajoute à la situation pénible de ces villes, c'est leur isolement; il n'y a aucun moyen de communication permettant d'y j arriver rapidement; le» chevaux manquent ' totalement; d'autre part, la navigation flu- 1 via le est complètement supprimée sur l'Escaut. la Lys, lea canaux. Tous les ponts et les écluses ont sauté; leurs décombres envahissent le lit de ces cours d'eau. Mais il y a urgence de venir au secours de ces villes pour lesquelles le ravitaillement est très pénible. On songerait, paraît-il, h les aider par un Decauviile qui les relierait entre elles et qui pourrait être édifié rapidement, grâce à des matériaux que l'on trouverait sur place ou à proximité. Quoi qu'il en soit, l'intervention du gouvernement est imminente. ^ L'AFFAIRE CAVALLINÎ ' i Rome, 20 décembre. — La oomposition ae <- la liste dos témoins a donné lieu à de vifs l incidents. Le défenseur de Dinà a demandé E que MM. Caillaux, Loiistalot et Comby vins- sent témoigner. Le tribunal a admis la oitu- * tiort eomme témoin de MM. ftriand. colonel c François Wargnière et a réservé sa décision c sur la citation *Je Abbrw Hihni, de MM. Oftil- laux, Comby et LoiuttJot, 1 AU TIR NATIONAL A LA MÉMOIRE DE PH.BAUCQ Le modeste tertre de Philippe Baucq, au Tir National, a reçu, samedi après-midi, à 2 h. 1/2. l'hommage d<i la Chambre syndicale des architectes belges. Les membres avaient répondu en grand uombre à i'appel de leur organisme. Par suite d'une indisposition du président, c'est M. Jean Giison, vice-président, qui a pris la parole. Il rappela la fermeii de caractère, la douceur, la noblesse de cœur et les sentiments de bravoure et d'héroïque pa-i triotisme de cette victime du devoir, | du droit et de la justice. Puis il exprima ; les sentiments de douleur et d'affection pour la droiture, la délicatesse et la mooestie du déïunt. Ayant salué toutes les nobles victime€ du devoir patriotique, il termine on exaltant le cu'.te du souvenir. Le pardon ne doit pas entraîner l'oubli. Nous vengerons ainsi nos héros. Après ces paroles, un-des membres, en tenue militaire, M. Fernand Conard, volontaire de guerre, dépose sur la tombe recouverte de gerbes, une superbe oou-ronne.Une autre couronne, immense, entoure la croix. Elle émane de la Société centrale d'architecture de Belgique. LES TROUBLES EN ALLEMAGNE i—ti. 1 1 J_i La lutte entre le gouvernement et les socialistes extrémistes Berne, 20 décembre. — On mande de Berlin que des troubles et des débats orageux se sont succédé à Berlin. La lutte se poursuit entre le gouvernement, représenté par Eb'ert, et les Spartaciens — ou Spartakistes, comme on voudra — dirigés par Liebknecht. A l'heure actuelle, Liebknecht semble battu paj Ebert et les Spartaciens sont, en grande partie, expulsés de Berlin. Des tracts de propagande ont été répandus dans les casernes de Berlin, invitant les soldats, en présence du mouvement de Liebknecht pour se créer un pouvoir à côté du gouvernement actuel, à appuyer ce dernier afin de rendre possible la conclusion de la paix. Dans la plupart des casernes, les représentants de Liebknecht et du groupe Spartacus ont été expulsés et jetés dans la rue. D'autre part, le gouvernement de Berlin, certainement encouragé par la tournure que prennent les débats à la conférence des Comités des ouvriers et soldats, a pris aujourd'hui une offensive ouverte contre le groupe Spartacus. Depuis le début de la révolution, le groupe Spartacus avait installé son quartier général à Neu-Koelln, dans la banlieue de Berlin,.' \ le régime bolcheviste fleurissait et devenu un foyer de résistance contre le gouvernement Ebert. Les troupes gouvernementales comprenant la garde militaire de Berlin et les troupes revenues du front ont occupé l'Hôtel de ville, la préfecture de poiiee et les établissements principaux de Neu-Koelln. Le comité des ouvriers et soldats de Neu-Koelln qui, précisément, était en séance, essaya de chasser les troupes de Berlin, mais devant le déploiement des forces qui avaient été concentrées, tout essai de résistance fut inutile. On peut dire que tout Berlin et sa banlieue est maintenant sous l'autorité directe du gouvernement. Débats orageux Les débats de la Conférence des comités des ouvriers et soldats ont été des plus violents. •?Ledebour assistait à la réunion et accusa Ebert d'être responsable du cane versé à la. CbausséestrasBe. Ledebour ayant notamment dit que la présence d'Ebert au gouvernement était une honte pour celui-ci, les passions se déchaînèrent. Les assistants, debout. sifflèrent ou acclamèrent, les injures et les menace» se croieèrent. Ebert, oopieu-sement liué, est acclamé par ses partisans. On crie d'un côté: « A la porte, les bol-chevisteBl », d'un autre: « A la porte, les assassins ! Dehors, les officier» et les soudards! » _ Le président essaya en vain do rétablir l'ordre; on n'entendit môme pas la sonnette du président. Les partisans do Ledebour essayèrent de prendre d'assaut la tribune présidentielle et les banc» où Biège le gouvernement.A la reprise, Hecker déclare qu'à Eber-feld, on continue â dissoudre les conseil» de soldats. « Ludendorff aurait dû être traduit en Justice; mais les commissaires du peuple n'y songent nullement. » La motion de oléture est déposée. Au vote, 273 délégués sont pour la clôture, 191 contro. La clôture est prononcée. C'est une victoire pour le gouvernement. Cependant, le commissaire du peuple «arth ajoutf encore' • A l'est sont les menaces des pires dangers. La situation, des troupes est désespérée. Le gouvernement doit tout faire à Pétrograd et Varsovie poui arriver à un accord â leur sujet et assurer leur retour complet et rapide. • r.es commissaires Landsberg et Ebert répliquent qu'il taut assurer la protection des frontières de l'est. • Qui s'oppose à ce» mesures nécessaires commet un crime contre le peuple allemand. Il est indispensable que les volontés du conseil des commissaires solont exécutées. • Bref, c'est le chaos, le gâchis, on ne sait guère comment tout cela finira. L'IRASCIBLE CHANTEUSE Vendredi soir, la nommée C..., Julia, épouse T..., demeurant chaussée de Fo-rest, à St-Gilles, a été assaillie par une nommée D..., Marie, chanteuse de café conoert, domieiiiée avenue de la Brasserie, à Anderlecht, au moment où elle passait devant ta gare du M'di La chanteuse, après avoir saisi sa v.ctime par les cheveux et lui avoir arraché les boucles d'oreilles, s'est emparée d'un couteau Qu'elle portait sur Ile et lui a porté deux >ups de son >Ttne dans la main droite. Aux oris de victime, la police accourue a conduit la coupable et la blessée au commissariat ue St -Gilles. Interrogée par l'officier de p-nic* Lepage, Marie D... a prétendu jue Julia C... entretenait des relations avec *ni amoureux et avait açi par vengeance. Une instruction judiciaire a été ouverte à sa charge. LES VOLS SUR LES TRAMS M. L..., fripier, rue Notre-Dame, à Mons, a été délesté, hier soir, sur le •tram, de son portefeuille renfermant plus de 3,800 fr. en billets de banque. — Mme C..., demeurant rue du Trône, était allée toucher, hier soir, la pension de son mari, un ^ancien directeur de l'Etat; arrivée chez elle, elle fut fort : surprise en constatant que, pendant le trajet de la Porte de Namur à la place ; de la Couronne, elle avait été victime d'un adroit pick-pocket, qui lui avait , «ubtiiisé sa bourse contenant 2,700 fr, < UN CRIME A SCHAERBEEK UNE RENTIÈRE ASSASSINÉE DANS SA CUISINE On a découvert, hier, à Schaerbeek, un crime mystérieux qui jette l'affliction dans plusieurs familles très honorablement connues de Bruxelles et de la Belgique.Rue de Locht, 31, habitait seule, dans une maison à deux étages très confortablement meublée, une vieille personne, Mme Vve de Prier de Saône, née à Ver-viers, en 1346, de son nom de jeune fille, Laure Peltzer. Hier après-midi, sa fille, Mme Vve O..., qui haélte chaussée de Waterloo, vint sonner à la porte, dans l'intention de rendre visite a sa mère, mais personne ne vint ouvrir. Inquiète, la dame examina la maison, un des volets du rez-de-chausée était levé complètement, l'autre descendu, à demi. Mme O..., qui avait attend.; sa mère chez elle, la veille, eut un funeste ressentiment. Elle interrogea les voisins, (juji déclarèrent ne pas avoir vu Mme de Prier deptfi* deux jours au moins. On remarqua qu'une des fenêtres n'était pas poussée et, à l'aide d'une échelle, Mme O... se décida à entrer par cette voie dans la demeure, croyant que, peut-être, sa mère était malade ou qu'il lui était arrivé quelque accident qui l'empêchait de descendre. LA DECOUVERTE DU CADAVRE Au rez-de-chaussée, le salon n'était pas rangéf mais le désordre qu'on y constata n'avait- rien d'inquiétant. Les tapis étaient roulés, les chaises rangées dans un coin de la pièce, une brosse était appuyée contre un mur. Il paraissait qu'on avait interrompu un nettoyage commencé.Descendant à la cuisine, qui se trouve aux sous-sols, Mme O... se trouva en présence d'un spectacle douloureux. Sa mère était étendue sur le cU)s, dans l'encadrement de la porte ouverte, la tête et le haut du corps à l'intérieur de la pièce. Les pieds étaient liés à l'aide d'un essuie-mains, un autre essuie-maini servait de bâillon; un troisième linge serrait le cou. Une flaque ae sang coagulé souillait le pavement de la cuisine et les vêtements de la victime, car elle portait au front une larjee blessure. Lorsque le cadavre fut retourné, on remarqua que les mains étaient fortement liées derrière le dos. L'INTERVENT.ON DE LA JUSTICE La police de Schaerbeek fut prévenue et M. l'officier de police Haeven se porta sur les lieux pour faire les premières constatations. Peu après, le parquet arriva représenté par M. le substitut Ost et M. le ;nge d'instruction Thomas, remplaçant M. De Heyn-Woeste, empêcha à ce moment et qui reprit l'instruction de cette grave affaire quelques heures après. LE MOBILE DU CRIME Jwaqu'à présent, le mobile de ce crime n'est pa.® nettement établi. Il semble qu'il e4 été prémédité. Mme de Prier, femme ugée, petite et faible n'a pas dû offrir une bien grande résistance à l'auteur ou aux auteurs du crime. Car, à en juger par la manière dont elle a été tuée, il est probable que les assassins étaient deux. Il semble qu'une personne qui se trou vait dans la cuisine a jeté un linge autour du cou^ de la pauvre femme et que pendant qu'elle la maintenait ainsi, une autre l'a bâillonnée pour l'empêcher de crier, saisi les mains, qui ont été liées derrière le dos et ensuite lui a porté à la tête un coup avec un instrument massif. Comme la victime se débattait vraisemblablement à terre, on lui a lié alors les pieds. L'assassin avait dû apporter l'arme avec lui. Près de la victime, on a, en effet, trouvé une masse de fonte, un contrepoids de store, qui ne portait aucune ' trace de sang et qui, par conséquent, n'a pas été employé par le criminel pour accomplir son horrible forfait. De même il n'a pas touché à un solide couperet à fendre le bois, qui se trouvait près de la oheminée. Nulle part dans la maison on n'a constaté le désordre spécial qui aurait dénoté que les meubles auraient été fouillés. Un coffre-fort, se trouvant à l'étage, ne présentait aucune trace de tentative d'effraction. Les clés de la victime ont été retrouvées sous l'oreiller de son lit et aucun tiroir ne paraît avoir été ouvert. D'autre part, Mme de Prier n'avait jamais c^ie très peu d'argent sur elle. Sa fille s occupait pour elle des questions financières et lui remettait, de temps à autre, les sommes nécessaires à son entretien. Au commencement du mois, la victime avait reçu ainsi deux cents cinquante francs. Elle ne devait donc posséder, au moment du crime, que peu de chose. L'HEURE DU CRIME L'heure du crime n'est pas encore exactement déterminee. Il est certain que mercredi matin Mme de Prier était encore vivante. On a vu, ce jour-là, une femme de charge sortir de la maison, portant un filet, elle a dû se rendre faire quelques emplettes ou alleT au magasin de l'alimentai;on. On l'a vue également rentrer avant midi. D'autre part, Mme de Prier avait dû avoir l'intention de sortir ce jour-là, car elle était chaussée et habillée, alors que, ordinairement, elle demeurait chez elle en peignoir et en pantouffles. Les chaussures, légèrement souillées, permettent de croire que la victime était sortie. En tout cas, elle ne portait ni son chapeau, ni son manteau. Des journaux et de la correspondance trouvés dans la boîte aux lettres, mon trent que oelle-ci n'avait pas été levée depuis jeudi. LA FEMME DE MENAGE Mme de Prier, d'un caractère assez méticuleux et difficile, ne gardait de servante que pendant très peu de temps. La dernière la quitta il y a une dizaine de jours. D'après ce que nous avons dit plus haut, la victime employait donc, le jour du crime, une femme d'ouvrage. Personne ne la connaît. On dit que ,ce devait être une femme petite, blonde, le nez retroussé, âgée de vingt-deux ou vingt-trois ans. L'assassinat a dû être oommis quand cette personne était dans la maison ou après son départ. En tout cas, elle n'a plus été revue rue De Locht depuis mercredi. NOUVELLE DESCENTE D'J PARQUET Samedi, iprès-raidi, le parquet s'est rendu à nouveau dans la maison du crime [>our reprendre, sur les lieux, ses investigations et rechercher si quelque indice nouveau ne le mettra point sur fa trace des assassins, ou n'apportera point quelque lumière au sujet du mobile qui leur a fait commettre oe double forfait. I SOUVENIRS DES JOURS DE RUSE DANS LES TRANSES En somme, une entreprise comme celle de Misa Cavell et M. Bsucq, ne grouuant que des personnes de, haute moralité, n agissant qu'avec le plus grand désintéressement et ( n'ayant d'autres sentiments qu'un ardent patriotisme, pouvait, avec de la prudtonce, i continuer spn exercice aussi longtemps que « l'auraient permis les obstacles matériels accumulés par los Allemands pour entraver le passage de la frontière. LES PASSEURS . Il n'y avait qu'une source d'aléas dans J l'organiaation, c étaient les « passeurs ». Le plus souvent ces gen3 ne travaillaient que t pour le profit qu'ils retiraient de leur sor-vico et on ne devait pas avoir une confiance 1 illimitée dans leur discrétion s'ils étaient ( arrêtés. C'est pourquoi il fallait prendre, à leur égard, les plus grandes précautions. Autant que possible on ne se faisait pas connaître deux. Celui qui logeait, cnez j lui, dos voyageurs, allait trouver Miss la-vell qui lui disait: « Dans tel café, h telle 1 heure, vous trouverez un bomme que vous ' reconnaîtrez à tel signe. C'est votre passeur. » On remettait h celui des hommes qui paraissait le plus sérieux, cinq francs < pour lui et chacun de ses camarades, afin j ae couvrir leurs frais de route, plus sept francs par passager, à remettre au passeur. ( On les conduisait à proximité de l'établisse- < ment désigné et on les laissait entrer seuls. . De cette manière les chances de dénonciation étaient réduites au minimum, car les 1 voyageurs arrivés le soir dans une ville inconnue ne pouvaient pas se rendre compte de l'endroit où ils avaient logé et le passeur n'ayant pas vu qui les amenait n'en savait pas plus qu'eux. i Les prix du passage que nous venons de i citer se rapportent aux premiers mois de l'occupation. Dans la suite, il» s'élevèrent t rapidement en même temps que le nombre \ de bons « conducteurs > diminuaient chaque jour. Aussi en était-on arrivé à traiter di- ( rectement avec la garde de la frontière dont t les officiers réclamaient 75 francs par hom- . me qu'ils laissaient passer. ' LES ALERTES f Néanmoins les alertes furent nombreuses. ( Là-bas. dans ce pavs perdu de Grand-Bi-gurd, dans la villa de M. Dresse, où chaque { nuit logeaient huit ou dix hommes, on crut souvent qu'on était pris et cependant la , guerre est finie et M. Dresse a eu la chance de n'être jamais inquiété. 1 I^e moindre incident donnait l'alerte et ( mettait les habitants dans des transes bien compréhensibles. Une nuit d'ouragan et de tempête la son- ( nette retentit. «Ça y est, los Allemands sont lk ! » pensa le propriétaire. Il se lève et, par la pluie battante, se glisse vers la grille, 1 écoute, haletant: Personne. 11 rentre au logis. Une heure après, nouveau coup de sonnette. Nouvelle angoisse. Personne, cette fois-ci non plus. Une troisième fois, 1 alerto se reproduit. Ce n'est qu'au jour qu'on eut < l'explication du mystère: Une branche cassée était accrochée au fil de la sonnette et les grands coups d* vent la faisaient s'a- < giter. j Une autre nuit des coups de feu sont tirés autour do la maison. « C'est ça ! pense < M. Dresse, in3s hôtes qui dorment dans la \ grange ont été surpris, ils se 6ont 6auvés et on tire sur eux. Dans dix minutes, moi et ma femme nous serons arrêtés. » ] Les dix minutes se passent et nuis toute j la uuit sans rien de nouveau. C'étaient des soldats ivros qui s'étaient amusés à dé- 1 oharger leurs armes. | Mais les alertes avaient quoique fois leur i côté comique, comme l'aventure qui survint un jour k ce malheureux Mi Gode-froid, mort si tristement à la prison de , Ivleinbach. LA NIQUE A LA POLIZEI Malgré la compassion inspirée à tous 6es aiyiis par sa misérable fin, on ne peut ou- ( blier, dans 1e quartier qu'il habita à Bruxelles, un incident qui précéda d'un mois son arrestation, qu'on se rappelle toujours comrno une des meilleures plaisante- < ries jouées à la polizei et qui montre bien quel sentiment d'entente unissait la population bruxelloise contre l'ennemi. ( A ce moment, M. Godefroid logeait chez lui. dans une mansarde, un coldat anglais. Une personne charitable en avait avisé les < Allemands. C'était un dimanche, vers 6 heures et demie du matin. M .Godefroid faisait la eau- 1 sette dans un cabaret, en face de chez lui, i sa femme était ît l'église. Stoppe devant la maison une auto de la Kommandantur. 1 Trois policiers en descendent et sonnent. Pas de réponse Le marchand de bijoux, voyant ce qui se passait, fait immédiatement prévenir sa femme, puis s'introduit 1 chez des voisins, leur explique qu'il faut « faire évader un homme qui se trouve dans sa mansarde. Des fenêtres donnant sur le 1 derrière de la maison, on tâche de réveil- 1 1er l'A_nglais qui dort b. poings fermés. C'est en vain. Bientôt, tout le quartier sait de quoi il retourne. Les policiers seuls ne remarquent rien. Us font les cent pas sur le trottoir. Sur ces entrefaites, Mme Gode- , froid survient, elle profite d'un moment où ils descendent la rue, 1« dos tourné, pour rentrer furtivement chez elle. Elle monte quatre K quatre à la mansarde, fait lever ' l'homme qui monte 6ur le toit, refait le lit, 1 puis va ouvrir son magasin comme si elle i venait de se lever. ( Chacun, dans la rue, voit apparaître celui qu'on recherche et le contemple s'habillant debout dans la gouttière. Les policiers seuls ne remarquent rien. ] Ils entrent dans la maison, y perquisitionnent. Leurs trois têtes apparaissent ' successivement dans l'encadrement de La < fenêtre de la mansarde. Toute la rue voit l'homme se tapir contre une des parois du toit. Leé policiers seuls ne remarquent rien. * On nous a encore une fois trompé disent-ils ! » et ils remontent dans leur auto, ' Sendant que les « ketjes » attroupés, avec 1 es éclats de rire, leur envoient un magistral « bouquet », qu'ils ne remarquent pas plus que le reste. < E. Felcan ASSASSINE ET DtVALISÉ ' . i Gand, 19 décembre. — Depuis la veille de la Toussaint, M. le baron Jons, de Lovendegem lez-Gand, avait disparu. Un paysan vient de retrouver le corps i du malheureux châtelain, dans un fossé ' au milieu de quelques fag jt^ On n'a découvert sur le cadavre que deux clefs ■ t une alliance. L'enquête a établi qije M. le baron , Dons a été tué d'un coup de revolver dans la tête. 1 Sur le corps, outre des traoes de coups, \ on a relevé deux blessures faites à l'aide d'une baïonnette. On croit que la victime, qui portait 1 généralement des sommes très importantes 6ur elle/ aura été dévalisée par des soldats allemands et ensuite assas- 1 sinée. UNE DELEGATION ALLEMANDE A CHARLEROI Charleroi, 20 décembre. — Une équipe d'environ vingt-cinq Allemands, composée d'ingénieurs, de chefs-gardes, de fonctionnaires du chemin de fer, sont arrivés en notre ville pour procéder, avec l'aide de l'autorité militaire, au relevé de tout le matériel roulant allemand resté dans nos gares. On sait que le butin fut considérable, malgré la.destruction de centaines de wagons chargés d'obus ou incendiés. Le personnel allemand, qui est en uniforme bleu bien connu, n'est pas autorisé à sortir de la gar«, afin d'éviter toute manifestation. lls se cramponnent IIV VU VIMIII^VIliiVIil Trenie-cinq ans de .pouvoir N'ont pas satisfait leur appétit C'est tout le secret de leur ardeur Pour leSufîrage universel en jupons » Nous l'avons dit, l'c argument » T"\îfl_J lequel ott Dfn essayait de barrer la route au Suffrage universel, a fait délL> nitivement long feu. La droite, à l'unan-nimité, ou à la quasi unanimité, a reconnu l'impossibilité de monter dan* ce bateau majestueux. Il est donc entendu que la Constituante chargée de reviser la charte d* 1830, sera désignée par le Suffrage "uni* versel à 21 ans. Il paraissait résulter de» compte-rendus de la séance de la droite, que, conformément au discours du Trône, le droit de vote serait accordé à tous les citoyens de 21 ans, lo vote des femmes devant être soumis seulement aux débats de la Constituante. Equivoque Un certain nombre de cléricaux, pa-ratt-il, ne l'entendent pas ainsi. La clar. té n'étant pas leur fort, ils s'évertu xt à créer une équivoque. De là, des notes tendancieuses, tendant à faire croir* que la droite veut faire élire la Constituante par les femmes aussi bien que par les hommes. Espère-t-on, par Jà, éveiller la mé« fiance des partis démocratiques et sus* citer des difficultés au gouvernement de coalition? Il se peut. Quoi qu'il en soit, en fait d'arguments en faveur du vote des femmes, ils ne pourront que reprendre ceux qu'ils se sont efforcés de rétorquer pendant quarante ans que l'on a réclamé d'eux justice pour les hommes. C'est bien là ce qu'il y a de plus révoltant dans cette tartuferie. Le bon motif Quant au motif véritable de leur ardeur pour le S. U. en jupons, ils ont bien soin de ne pas en parler, si ce n'est entre quatre murs, lorsqu'il s'agit d'amener quelque conservateur, épouvanté de voir ses ouvrières appelées aux urnes. Nous n'avons aucune raison de respecter ce secret. Le S. U. donné aux hommes qui sont depuis longtemps mêlés aux discussions des affaires publiques, dont Téducation politique est faite, et qui ont des opinions personnelles, c'est la défaite probable du conservatisme clérical. Le S. U. en jupons, leur donne quelque espoir d'arrêter cette liquidation ei de garder le pouvoir. Et voilà pourquoi ils nous vantent le vote des femmes comme le dernier cri de la démocratie 1 Toutes les femmes de bon sens ont éventé cette malice depuis longtemps* Bien rares sont celles qui réclament k droit de vote, la plupart ne le désirent nullement. Mais le cynisme clérical ne s'effarouche de rien. Il continue à faire prôner cette réforme démocratique qui consisterait à étrangler la démocratie* Trente-cinq années de domination et de mise en coupe réglée par toutes leur» œuvres électorales, trente-cinq annéec de favoritisme, de bas électoralis-ae, n'ont pas suffi à éteindre la fringale de nos réactionnaires impénitents. Où vsulent-ils en venir? Ont-ils bien réfléchi à la situation qu'ils vont créer s'ils tentent ce mauvais coup? Prennent-ils leurs ad versai, res pour des badauds qui continueront à moduler sur le chalumeau de l'unio* sacrée, pendan1 que les agents du parti clérical mettront la Belgique en quenouille?Pas un ministre libéral ou socialiste ne se prêtera à une combinaison aussi machiavélique et beaucoup d^ catholiques eux-mêmes reculeraient devant i es dangers d'une politique aussi hypoérite. Quel homme conscient de ses devr rs irait ainsi jeter le pays dans la lutts immédiate, violente, décisive, en plei* travail de reconstitution nationale? Où sont les hommes politiques au cœur léger prêts à cette aventurer S'il y en a, qu'ils prennent ouvertement leurs responsabilités, ou bien qu'on cesse d'entretenir par l'équivoque un malaise nuisible à la paix du pays. COMMUNIQUE OFFICIEL DU GRAND QUARTIER GÉNÉRAL COMMUNIQUE BELGE 20 décembre. — La Ire brigade de cavalerie, poursuivant sa marene vers les provinces rhénanes, a atteint, aujourd'hui, la région frontière Hombour^Mo-resnet.Aucun changement pour les autrea unités de l'armée d'occupation. UN AUTO MILITAIRE DANS LE CANAL Malines, 21 décembre. — Hier matin, à 8 b. 40, un automobile militaire venant de Puers s'engagea sur le pont provisoire du nouveau canal de Willebroeck, quand, par suite des pluies incessantes, il dérapa et versa dans le canal. Il contenait neuf personnes, dont un civil. Cinq sortirent indemnes de cet acoident, que les quatre autres payèrent de leur vie. Le cadavre du soldat Marien fut repêché, mais ceux des soldats Vande Vy-vere et Aerts et celui du civil Van Geei, âgé de 17 ans, n'ont pu être retrouvés jusqu'ici. Les autorités militaires ont pris immédiatement les mesures nécessaires pour amener sur place les appareils afin de procéder sans retard au repêchage des manquants et de l'auto, qui les r* oouvr* sans douta*

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La dernière heure gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Bruxelles .

Bekijk alle items in deze reeks >>

Zufügen an Sammlung

Ort

Themen

Zeiträume