La dernière heure

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s.n. 1918, 15 Dezember. La dernière heure. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/833mw29272/
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BUREAUX 9, RUE ST-PIERRE, BRUXELLES Oaverts de 9 à 5 h. Les jonri fériés de 9 à midi. Le* annonce* et réclames sont reçues aux bureaux du journal et à l'Agence Havas, 8, place des Martyrs (1erétage), Bruxelles; La Dernière Heure ©1 La Petite Feuille 2me Ed. MATIN S ★ ★ N* 21 TREIZIÈME ANNÉE DIMANCHE 15 DÉCEMBRE 1918 KllîfUM )t|i[|| 1 - 10 CENTIMES ■ "1 > PETITES ANNONCES : 30 CENTIMES LA LIGNE QUELQUES SOUVENIRS D'ALFRED NOBEL Parler de lui, avant la guerre, était devenu un de ces thèmes d'une périodique banalité sur lesquels toutes les variations ont été épuisées. Il n'en est plus de même depuis que de si longues souffrances semblent avoir sensiblement rap- Î>roché l'espèce humaine d'un des idéaux es plus purs qu'il lui ait été donné de 1 rêver: la force au service du droit, en J vue de la perpétuation de la paix. Toutes les grandes idées sont enfantées p dans la douleur, et si celle-ci arrive à c la vie, la sanglante gestation de cinquante mois qui aura précédé sa nais- 1 6ance ne paraîtra trop longue à aucun de nos descendants. c Alfred Nobel, inventeur d'un des ins- 1 truments de dévastation les plus formidables que l'on ait connu, la dynamite, c mort directeur de la fonderie de canons c de Bofors, en Suède, et de la fabrique d'explosifs de Saint-Sevran (Seine-et-Oise), fut donc, par l'ironie des faits, le Paradoxe vivant. Car qui a approché Nobel sait qu'il était en son for un idéaliste et un poète; et celui qui le définit F eut-être le mieux fut Ibsen, quand il appela dédaigneusement « ce rêveur pratique ». Qu'on relise d'abord scrupuleusement le texte du testament de Nobel. Il attribue son quatrième prix à l'ouvrage littéraire le plus remarquable « dans le sens idéaliste ». Son cinquième, le plus fameux, à « l'homme qui aura travaillé le mieux pour la paix et la fraternité des peuples », et, notamment, pour la suppression ou la réduction des armées per- j manentes et la propagation des Congrès de la paix. Nobel avait en réalité au fond de lui-même la perception très nette que l'œuvre d'apparente destruction recèle souvent la force bienfaisante de l'avenir: il cherchait, avec une passion toujours renouvelée, rèxplosif-type auprès du-* quel sa dynamite ne serait qu'un jouet d'enfant, et il se croyait prédestiné à accomplir, par ce moyen, le grand œuvre de la paix alors universelle. « La guerre, répétait-il, deviendrait impossible par l'excès même son horreur. » Le mot et la pensée sont bien '"'un idéaliste.Nobel fabriquait ainsi des canons et des mitrailleuses avec sérénité, dans sa fonderie de Bofors, en rêvant de la fraternité finale des peuples. Il faisait lui-même bon marché de sa vie, l'exposant sans cesse dans les plus dangereuses expériences, après avoir vu, pourtant, au cours de l'une d'elles, son frère périr à ses côtés. Son masque hérissé de poils rudes, pareil à celui d'un dogue de combat, son œil devenu d'acier comme ses canons, cachaient ainsi des générosités chimériques. 11 ne découvrit pas l'explosif-type, et son testament sortit de cette impuissance.Au fond des choses, lâ'pensée simpliste de Nobel s'est trouvée partiellement réalisée. Les horreurs sans précédent qui viennent de finir sont, pour beaucoup, dans l'actuelle floraison du pacifisme.. c D'ailleurs, ^ l'existence même de l'in- 0 venteur de ia dynamite est, dans son entier, un frappant exemple de' cette r précession du bien et du mal qui hantait son rêve. Le capital que sa volonté dernière a consacré tout entier à l'idéal intellectuel et humanitaire, n'est-il pas issu d'une vie entière consacrée à la production de la force brutale et destruc- 1 tive? L'or qui récompense le lauréat de t l'œuvre scientifique ou idéaliste comme t celui de la fraternisation des peuples, n'est-il pas sorti de la dynamite et des ■ canons? c Pour en revenir aux idées d'Alfred * Nobel sur la possibilité de la paix uni- r verselle, il regardait comme superflus t les arguments moraux. Selon lui, le droit international n'existait pas, parce qu'il n'y avait pas de morale internationale. Les peuples aiment à affirmer leur indé- Î>enaance, et chacun s'écrie : « Je ne re-ève que de moi, car au-dessus de moi il n'y a que Dieu. » Cela équivaut à dire : « Au-dessus de moi, il n'y a rien », car chacun se fait son dieu à sa manière, le rend ^ complice de ses actes, et lui rend grâces quand les choses s'accom-. plissent au gré de sa violence. e Ainsi pensait Nobel, quand il mettait aon espoir de paix dans la terreur de la guerre; c'est pourquoi il estimait qu'a- b vant que cette terreur fut devenue assez p efficace, il faudrait une guerre, une der- n nière guerre, la Guerre par excellenoe, b si effroyable par l'étendue et la durée de P ses abominations qu'on ne la renouvel- 6 lerait jamais. Est-ce cette guerre-là que d nous venons de voir? Il ne faut pas décourager ceux qui l'espèrent, mais seu- ? lement enregistrer en passant que le con-cept de Nobel sur ce point apparaît pro- £ phétique. q Dans cette promenade à travers des é< souvenirs, il est intéressant de noter en- ? core que l'un de ceux qui contribuèrent i' à donner au prix pour la paix le relief et la renommée historiques, fut son f premier titulaire : Henri Dunant. c: Il y a des hommes dont la destinée est d'être, non pas perpétuellement mécon- d nus, mais perpétuellement ignorés. Hen- s< ri Dunant semble compter dans ce nom- d bre. Il est fort probable, en effet, que j' beaucoup des lecteurs de ceci se diront, ci arrivés au présent passage: « Dunant? Qui ça, Henri Dunant? ». Exactement q de même qu'il advint lorsque, les prix f' Nobel pour la première fois décernés, on lut ce nom inconnu. tt Or, Henri Dunant fut un Genévois qui, ic se trouvant en simple particulier sur le 1? théâtre de la guerre d'Italie, écrivit un dl livre palpitant, un peu dans le genre des * « Charniers », de Camille Lemonnier, et qui portait ce modeste titre: « Un Sou- s€ venir de Solférino ». Il y décrivait sobrement l'envers de la gloire et les lendemains des batailles. Il fit cela parce qu'il croyait bon de raconter les atrocités qu'il avait vues. Ce livre fit une telle impression, produisit un tel effet moral que Dunant, entraîné par le mouvement que lui-même avait créé, devint le fondateur de la « Croix Rouge » de Genève. d' L'idée de Dunant fut de créer un svm- l'i bole universel supprimant les frontières bt par la pitié. l'< Ce guidon d'humanité, cette croix de sang sur un linoeul, c'est cet inconnu * qui l'ajouta à tous les drapeaux pour qui JL Ion meurt. Quand donc, afin d'accomplir la dernière volonté du chimiste suédois, fabricant de canons, on songea à tirer Dunant de son oubli, si beaucoup se demandé- v Tent « qui est cet homme? » nul ne ut ^ dire « ou » il était. Il fallut une véritable c* enquête pour retrouver le vieux Durant r€ en Suisse, où il achevait de traîner une existence misérable. Ce fut la première ^ et peut-être la plus grande gloire posthume d'Alfred Nobel d'avoir, par son testa- il ment magnifioue, tiré de la détresse et n< de l'ingratitude des hommes, ce vieux si pauvre qui avait sauvé tant de vies hu- la maines; encore qu'en froide logion* le n' Philanthrope de Stockholm n'eût pas pu aimer, puisque celui-là avait assuré- se ment diminué les horreurs jjle la guerre, ce -x /llqxhtm, r* PAS DE MENOTTES AU S. U. " UN HOMME, UNE VOIX „ PEUT N'ÊTRE PAS ENCORE L'ÉGALITÉ DE DROIT 1 La perspective de voir appeler p.|. « bientôt aux urnes tous les ci-Ufrl toyens âgés de 21 ans est, assurément des plus encourageante pour les démocrates, et même pour tous ceux qui désirent assurer la paix intérieure du pays. Il ne faudrait pourtant pas croire que cette seule réforme suffise pour atteindre le but poursuivi, l'égalité complète du droit de suffrage, et l'expression sincère de la volonté des citoyens. La R. P. sophistiquée Le vote plural n'était qu'un des trucs destinés à fausser le sens des scrutins, et il n'était peut-être pas le plus efficace.L'iniquité dans l'application de la R. P. n'était pas aussi visible à première vue, mais là où elle s'exerçait le résultat était immédiatement palpable. A la majorité des votes pluraux émis ne correspondait nullement une majorité parlementaire proportionnelle. Il faudra donc améliorer notre système de R. P. Nous y reviendrons. Des circonscriptions égales Il y aurait lieu aussi de donner au vote des citoyens une valeur égale, quel que soit l'arrondissement auquel ils • appartiennent. Ici l'électeur contribue à élire vingt-neuf députés, là il n'en élit que trois. Sans doute, il convient de donner une certaine importance aux circonscriptions électorales pour permettre l'application du régime proportionnel. Il faut avouer que de si grandes différences ne se justifient pas et qu'elles se prêtent à favoriser certains partis au détriment de leurs adversaires. La majorité doit dire son mot Ces savants découpages ne sont pas inspirés par une pensée d'équité. Ils aboutissent aussi, parfois, à de véritables absurdités. Ainsi dans un arrondissement appelé à désigner un nombre pair de députés, on peut voir les partis de droite et de gauche emporter un nombre égal de sièges. A chaque vote parlementaire, ces groupes s'annulent mutuellement, et, pourtant, si l'on fait le total des voix, on constate qu'il existe dans cette circonscription une majorité nettement exprimée dans un sens ou dans l'autre. L'électeur doit être libre Enfin, il f aut bien le dire, sous le régime ancien, la désignation des oandidats par les associations,dans un ordre de présentation et d'élection imposé < ne varie-tur » à l'électeur, celui-ci n'exerçait qu'un semblant de droit de vote. Son opinion était sans effet sur la représentation de son parti. On ne va pas, espérons-le, retomber dans ces errements dont tous les partis ont eu à souffrir. LE MARÉCHAL DOUGLAS-HAIG REMERCIE LA BELGIQUE Le maréchal Douglas Haig, commandant en chef des armées britanniques, a adressé la lettre suivante au chef de la mission belge au G. Q. G. britannique: c J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien faire part aux autorités belges de la profonde gratitude éprouvée par toute l'armée britannique en France pour les innombrables actes de bonté manifestés partout par les habitants de Belgique à l'égard des prisonniers de guerre britanniques,rentrant dans nos lignes. » Poursuivant jusqu'au bout les méthodes adoptées à l'égard des soldats tombés en leur pouvoir, les Allemands, contrairement aux terme» de l'armistice, ont relâché des milliers de prisonniers de guerre britanniques, 6ans guides, sans nourriture et sang équipement convenable, les laissant entièrement abandonnés à eux-mêmes pour rejoindre leurs camarades. » Sans la généreuse intervention du peuple belge, le sort de ces hommes, pendant cette pemble marche, eût été extrêmement cruel. » Que de fois, les habitants sont sortis de chez eux, allant it la rencontre de nos soldats, leur offrant l'hospitalité et leur donnant des vivres et des vêtements, dont, j'en suis certain, ils ne pouvaient que difficilement se passer eux-mêmes. » Les prieonniers de guerre britanniques, i qui ont été en captivité dans voira pays, sont unanimes également à témoigner de la générosité des populations beiges. » Les jours de captivité sont heureusement passés; mais ce qui subsistera toujours, c'est le souvenir des soins qui ont été prodigués par vos compatriotes à nos soldats prisonniers. ^ » Nous en avons tous été profondément émus. > J'ai l'honneur d'être votre obéissant serviteur. » (S.) D. Haig, maréchal commandant en chef les armées britanniques en France. » TRAF1QUEURS ARRÊTÉS Liège, 14 décembre. — A Seraing et dans d'autres communes, la police a procédé à l'arrestation de nombreux marchands de bestiaux soupçonnés d'avoir trafiqué avec l'ennemi. LA FUITE DU KAISER Amsterdam, 12 décembre. — Le « Te-legraaf » dit que le général hollandais v-n Heutsz, qui fait partie de la maison de la reine comme aide de camp, a facilité la fuite de Guillaume II et s'était rendu au quartier général allemand, afin de prendre des dispositions pour cette fuite. Le journal ajoute que, après enquête, il est en mesure de déclarer que le général van Heutsz a entrepris ce voyage sur l'initiative de la maison militaire de la reine, bien que la reine elle-même n'y ait pas été impliquée. Le « Telegraaf » accuse ensuite la maison militaire d'avoir exercé une influence en faveur de l'Allemagne sur le gouvernement hollandai» précédent, L'EFFERVESCENCE GERMANIQUE " LE GOUVERNEMENT EST ASSIS SUR UN BARIL DE POUDRE" DIT SCHEIDEMANN Amsterdam, 13 décembre. — (De notre correspondant particulier). — On mando de Berlin que l'appel à la grève, de Lieb-knecht, commence à avoir des résultats. A Siemenstadt, faubourg industriel de Berlin, 54,000 hommes chôment. Le mouvement se Sropage. L'activité des socialistes-indépen- ants s'accroît. A Dusseldorf et Leipzig,ils tentèrent d'assaillir les bureaux des journaux bourgeois. Le « Drapeau rouge », organe du parti Spartacus, dit qu'un traité secret a été conclu entre l'Entente et l'Allemagne, obligeant celle-ci à rompre tout rapport avec le gouvernement des Soviets. On s'attend h, une justification du ministre des Affaires étrangères. Le même journal a publié, en gros caractères, la note suivante: « Ouvriers, tenez-vous prêts. Les troupes entrant à Berlin sont destinées à servir la contre-révolution». Selon la « Gazette du Rhin et do West-phalie », Liebknecht aurait dit que la frève générale sera déclarée, dans toute 'Allemagne, le 1er janvier. Les partisans de Liebknecht Londres, 13 décembre. — Le «Daily Mail» donne des détails sur les manifestations des masses ouvrières extrémistes, dirigées par Liebknecht. Bien que le temps fut particulièrement mauvais, la foule était très nombreuse et pouvait comporter environ 150,000 personnes. Liebknecht, monté sur un automobile, se plaça h la tête des manifestants et le cortège çe déroula dans les rues de la capitale, aux cris de: « Au ReicBktag! » Sur l'auto de Liebknecht était placée une mitrailleuse portant une pancarte où étaient écrits ces mots: « Usage réservé en cas de défense seulement ». Bientôt, trois autres automobiles se joignirent au cortège: elles étaient remplies de grenades à main. Liebknecht étant arrivé devant la chancellerie, se leva et prononça un discours dans lequel il dénonçait le gouvernement Ebert et faisait un appel à la révolution mondiale. Un tonnerre d'applaudissements et d'acclamations saluèrent la fin de la péroraison; puis la foule se dispersa calmement, sous la pluie battante. Les partisanè d'Ebert-Scheidemann Scheidemann, qui est au pôle opposé du socialisme et qui se rallie aux idées d'Ebert, a résumé, en ces termes, la situation actuelle de la République de Berlin : « Nous sommes appuyés par les neuf dixièmes de la population, mais malgré cela le gouvernement est assis 6ur un baril de poudre. Si cet état de choses perdure, nous verrons bientôt lesi Français, les Anglais et les Américains faire leur entrée à Berlin. Si nous persistons dans cette révolution, nous sommes perdus. » P/us de munitions Bâle, 13 décembre. — On apprend de Berlin que le conseil exécutif a voté une {proposition tendant à retirer aux troupes uéjà présentes ou rentrant à Berlin, les munitions qui se trouvent en leur possession. Certains groupes de mitrailleurs possèdent plus de 48,000 cartouches. Le conseil à invité le gouvernement à mettre cette mesure à exécution sans retard. Prisonniers suspects Bâle, 13 décembre. — On télégraphie de Berlin que 25 personnes ont été impliquées dans l'affaire de la récente arrestation du conseil exécutif des ouvriers et soldats. Parmi elles figurent le jeune prince de Ho-henlohe et un certain docteur Sack. Toutes les personnes suspectes ont été arrêtées. La qualité des personnes arrêtées donne un nouvel aliment au bruit que l'arrestation inexpliquée d'un certain nombre de membres du conseil des ouvriers et soldats était une tentative d'un groupe contre-révolutionnaire qui avait cru l'heure favorable pour un coup de main. Convocation du Reichstag Berlin, 13 décembre. — M. Fehrenbach, président du Reichetajf, a adressé une lettre circulaire aux membres de cette assemblée et à ceux du sexumvirat gouvernemental, faisant ressortir qu'il devient de plus en plus évident que les Alliés refusent de négocier avec lo gouvernement actuel. Il convoque donc l'ancien lleichstag, 6é réservant de décider du jour et du lieu de la réunion. Le sexumvirat a répondu que l'assertion de M. Fehrenbach était absolument dénuée de fondement. Il répète et confirme que la révolution a mis fin à l'existence du Conseil fédéral et du Reichstag et il avertit M. Fehrenbach que s'il convoque l'assemblée, il sera rendu responsable des conséquences qui en résulteront. — Havas. Les éiections Les journaux berlinois annoncent que par suite do la situation générale et du désir manifesté de plus en plus impérieusement par la population, les élections pour l'assemblée nationale auront probablement lieu à une date plue rapprochée quo celle adoptée primitivement. UN VOL DE 11,660 FRANCS Cette nuit, h l'aide de fausses clés, des voleurs te sont introduits, boulevara du Hainaut, dans la maison de MM. V... et C..., négociants en jouets. Ils ont été directement au eoffre-fort qu'ils ont ouvert par effraction. Il s'y sont emparé d'une somyie de près do 11,600 fr. en billets allemands, puis se sont retirés sans avoir éveillé l'attention. Le vol a été constaté ce matin. La police < de la 2e division a ouvert une enquête. i AU CIMETIÈRE DES TANKS a ypres, la ville martyre r (De notre enroyA spécial) De Houthulst nous prenons la route d'Y près. Longtemps encore, l'auto traverse la même plaine déserte, immense charnier où sont tombés tant d'obscurs oombattants dont les cadavres se sont envasés jusqu'à disparition complète, parmi les roseaux roux qui sont leur seule et sauvage sépulture.Nous mettons pied à terre â un carrefour où un écriteau renseigne utilement le pèlerin : c Poelcappolle ». C'est bien tout ce gui subsiste de cette commune de 2,250 habitants: un nom. Ailleurs, nous a von* trouvé des ruines, des indices d'une localité disparue; ici aucune trace d'habitation ; ni un coin de mur, ni u« arbre, ni une brique, pas môme do la poussière de mortier. Tout a sombré dans le cataclysme, tout a été enfoui sous le sol labouré d'obus, tout s'est dilué dans l'eau saline et sous la pluie, tout est mort, tout est enterré. Nous sommes au cimetière des tanks. Au carrefour des routes d'Y près et de Westroosebeke, un tank allemand, qui porte la marque « Allweiler », est enfoncé dans la vase jusqu'à moitié. Par le trou que l'obus a fait dans le réservoir K essence, on voit encore, parmi les entrailles rouil-lées du monstre, les ossements du conducteur et des quatre ou cing occupants: des fémurs, des tibias. Un canon latéral passe encore sa gueule au dehors. Quelques centaines de mètres plus loin, deux tanks, éventrés, au bord de la route, puis un troisième renversé dans un marécage; d'autres encore, dont un anglais — le « Druid » — enlisés dans la boue ou penchés dans l'eau. La mort, dans les tanks, était effroyable: les occupants se sacrifiaient, n'ignorant pas que,tout insuccès était la fin sans phrases. Pas de secours possibles, dans cet engin maudit; c'était 1 anéantissement total. Malgré cela, il y avait toujours des hommes prêts à payer de leur vie la défense d'une position difficile. Désolation partout A Kerselaer, nous contournons d'énormes entonnoirs de quelque huit mètres de diamètre, autour desquels on a dû mettre des garde6-corps rudimentaires. C'est toujours le désort silencieux, semé de carcasses de tanks. Seules des corneilles mantelées qui rament dans le ciel, mettent quelque geste en cette solitude. Les plus hauts troncs d'arbres qui ont résisté k la mitraille n'ont pas six mètres de hauteur. Saint-Julien, aussi, n'a plus que son sol et son nom. Des tanks encore et des débris d'avions. Un pneu saute: le temps de réparer nous permet de visiter des abris cylindrés au bord de la route. Ils sont formés de demi-cylindres en tôle, sectionnés dans le sens longitudinal, et disposés concentriauement do manière a former deux parois, 1 une extérieure, l'autre intérieure, entre lesquelles sont empilés des 6acs de sable. La flèche de ces abris mesure environ 1 m. 70, de sorte au'un homme de taille normale s'y tient ebout, à l'aise. De petites lucarnes donnent le jour, du coté opposé au tir de l'ennemi. Des tables basses et des escabeaux permettent aux hommes do s'y réfugier H l'aise. Des paquets de cartouches, dos culasses d'obus trament sur le plancher. Relique v Une compagnie des nôtres a dû se terrer là, si nous en jugeon* par ce billet ramassé sur place: Cie P. G. 139 Effectif 269 Situation du 14 8bre 18. Travaux : 1er gr 104 2 64 3 14 _ Total 182 Disponibles 27 Repos 39 Cuisiniers 5 Coiffeur ,... 1 Malades 10 Exempts de service 2 Infirmier i Chef de Cie et interprète 2 Total 269 Aux armées, le 14 8bre 18 (s) Y. Madré. Nous remontons en auto et brûlons Wiel-tje comme nous avons passé St-Julien, c'est-à-dire sans remarquer le moindre vestige d'habitacle. A droite et à gauche, des cimetières. Sur une tombe, au bord de la route, un 6oldat est penché. Hormis nous, il est le 6eul passant dans ce steppe aux horizons lointains. Bientôt, des écriteaux dans l'idiome de Washington nous signalent l'entrée dans la zone% américaine. Us portent : « Level Crossing. Danger » (Passage à niveau. Danger) ou « To tue front linie » (Vers la ligne de front) ou ^bien encore ils indiquent le nom de baptême d'un carrefour: « Merry Thought » (Joyeuse pensée). Quelques maisons démembrées réapparaissent au bord de la route près d'un observatoire démoli. Puis, devant nous se découpent, dans le ciel, des murs en ruines. Notre voiture s'arrête. Nous sommes A Ypres en face des Halles-aux-Draps. De cet ancien bijou d'architecture qui constituait une dew plus précieuses richesses de l'art Êatrial, il ne reste qu'un cadre de murs ranlants entre lesquels toute la struoture s'est_ effondrée. L'église Saint-Martin s'est aussi écroulée sous le bombardement. De la statue de l'ancien ministre libéral, Van-denpeereboom, le socle seul subsiste. Les voûtes des cours d'eau qui coulaient soub la ville ont disparu. Le gazomètre dégingandé penche sa cloche criblée de trous et enchevêtrée de ferrailles. . Partout des plâtras, dos pignons culbutés, des immeubles rasés, du gâcnis. une confusion de décombres d'où s'élèvent les silhouettes des derniers murs. LES TIMBRES DE LA CROIX ROUGE Nos bureaux de Doste débitent, depuis hier, des timbres do la Croix-Rouge, vendus au double de leur valeur nominale, la moitié de la recette devant être versée à l'œuvre de la Croix-Rouge. Ces timbres sorviront à l'affranchissement des correspondances pour l'intérieur, pour la France, l'Angleterre, les Etats-Unis, le Congo belge, l'Italie, la Suisse et le Portugal (Madère et Açores inclus). surcharge, une croix rouge et le prix en rouge^ pour indiquer que la taxe est doublée.En réalité, les timbres de la première de ces émissions sont déjà connus par beaucoup de philatélistes; ils sont même parvenus jusqu'à nous pendant l'occupation. Les timbres nouveaux représentent le roi dans un ovale rouge: celui de 5 centimes a un encadrement vert, celui de 10 centi- Les bureaux de poste détiennent les tim-, bres de deux émissions: celle de 1915 et ■ celle du 15 janvier 1918. . L'émission de 1915 comprend trois caté-, gories différentes (5, 10 et 20 centimes) de \ grand format, à l'effigie du roi Albert. L'émission de 1918 comprend des timbres à 1, 2, 5, 10, 15, 20, 25, 35,.40 et 50 centimes, 1 fr., 2 rr., 5 fr. et 10 fr.' Elle est la même Sue celle des timbres ordinaires nouveaux ont nous avons publié des fac-similés, il J * quelque temps, mais on y. a _ajouté, en i- mes un encadrement rose et celui de 20 cen-ît times un encadrement violet. Ces trois derniers 6ont du format double des timbres or-S- dinaires. le La vente de ces timbres devant servir à soulager bien des misères et à aider la ?s Croix-Rouge, l'occasion est ainsi fournie au s, publio de participer à une œuvre haute-ie ment charitable, tout en enrichissant les x albums des philatélistes de timbres appelés il à acquérir une certaine valeur. A Quelques automobilistes, des femmes à vélo, des curieux en chars-à-bancs, sont venus pèleriner dans les ruines. Les quelque 17,500 yprois sont toujours absents et peut-être les vieilles dentellières du pays ne supporteront-elles jamais l'effroi d'un retour ici. C'est en 1915 que les Teutons, furieux de leurs vains efforts, détruisirent systématiquement la vieille cité, quartier par quartier, en une rage de bombardement inégalée. La gourmandise du crime est la seule explication qu'on puisse donner de cet anéantissement. Nous quittons Ypres, sous l'impression de la mélancolie des choses. Nous croisons des soldats américains et des coolies chinois. Nous roulons une dernière fois vers La Panne via Furnes. ' A Brielen et Elverdinghe. toujours des ruines, des baraquements, des travaux de défense, des entonnoirs, des mares, de la boue. Woesten possède encore quelques maisons presque intactes; des habitants sont revenus. Un bosquet est indemne et des champs de betteraves étalent leurs rectangles d'em-blavures. Le village est transitionnel entre le secteur de bataille et l'arrière du front. Nous remarquons encore, à gauche, un cimetière français, puis, à Oostvleteren, nous rentrons dans la zone du calme. De là jusqu'au terminus de La Panne, o'est la route longue, au niveau des champs, la route déjà parcourue, aux abords de laquelle l'activité reprend, dans un espoir de retour à la vie tranquille, parmi 1e terreau de la Flandre nourricière. Adieu Toutes malles bouclées, nous remercions encore nos guides sympathiques et avertis, les commandants Van Truyn et Leduc, notre confrère Henrion qui a fait la campagne au Congo et à l'Yser et nous prenons le chemin du retour. Ce pèlerinage en terre glorieuse a laissé en nous d'inoubliables souvenirs; il nous a dit de quel héroïsme immortel étaient blindés les défenseurs de la patrie belge, il nous a fait voir jusqu'en ses moindres meurtrissures ce lambeau de Flandre où la ruine a été la rançon d'une apothéose de victoire, il a buriné en notre mémoiro, ce nom fameux, évocateur d'un passé d'affres et de vaillance: l'Yser! Et ce charnier, où l'eau, la boue, la chair et le sang se sont mêlés, jusqu'à l'outrance, en une débauche macabre, nous a fait vibrer jusqu'au plus intime de nous-mêmes. Nous regardons une dernière fois sous le rougeoiment du soleil au déclin, cette terre de Flandre qui a perdu sa vie, sa richesse et jusqu'à son meilleur poète. C'est là que la Belgique a enterré sa jeunesse.R. H. COMMUNIQUÉS OFFICIELS DU GRAND QUARTIER GÉNÉRAL COMMUNIQUE BELGE 13 décembre. — Aucune modification dans le dispositif d'occupation df nos troupes en Allemagne. Pas d'incident à signaler. COMMUNIQUE AMERICAIN Les éléments de la 3e armée américaine qui se trouvaient hier sur la ligne Ander-nach, Passenheim, Poppard, ont progressé jusqu'au Rhin et occupé l'importante ville A la tombée de la nuit, nos troupes avaient atteint la rive ouest du fleuve, de Rolandseok, au sud de Bonn, Jusqu'à Trechtinghausen. LE COMMUNIQUE ANGLAIS Londres, 13 décembre. — Dan6 le communiqué du 13 décembre le maréchal Haig dit : Hier, nos troupes avancées ont franchi le Rhin ot ont commencé l'occupation de la tête de pont de Cologne. Dans la soirée, elles ont atteint la ligne générale Obercassel, Siegburg, Odenthal, Opladen. — Reuter. LES LUXEMBOURGEOIS GRANDS-DUCAUX AU ROI ALBERT Les Luxembourgeois grands*ducaux ont adressé au roi la motion suivante, à la suite d'une réunion qu'ils ont tenue à Bruxelles : Sire, Lee soussigné», président et membres du Comité des Luxembourgeois résidant à Bruxelles, oonstitué pour discuter de l'avenir de leur pays natal, ont l'honneur é.: remettre à Sa Majesté le roi des Belgeo 1 „ motion suivante, approuvée par acclamation unanime: « Les Luxembourgeois grand-ducaux ré-eidant à Bruxelles, réunis à J»a Balle Patria, à Bruxelles, 23, rue du Marais, le 17 novembre 1918, envoyent à la Belgique héroïque, iu son armée victorieuse, sous e commandement de Sa Majceté le. roi ces Belges, un hommage fraternel et leur xpriment en même temps que leur admiration pans limites, leur reconnaiaaanoe profonde l'avoir aidé h libérer le monde du joug allemand. » Ils expriment le vœu ardent de voir le Luxembourg faire retour à la Belgique, dont ils ont été séparés brutalement et malgré eux en 1839. Ils chargent le Bureau de transmettre ce vœu à Leurs Majestéa le roi et la reine des Belges avec l'hommage de leur plus profond respect. » Vivent la Belgique et le Luxembourg réunie. » Nous prions Sa Majesté de daigner agrée» l'expression de notre profond respect et de notre inaltérable dévouement. Le Vice-président, L* Préaident, S. A. FEINER. S. QROSGES. Les membres: s. Robert I>asel, s. Victoi Wolff, s. J.-B. Erpelding. LA REPONSE DU ROI Le roi a fait répondre en oes termes : Bruxelles, le 10 décembre 1918. Monsieur, Le Roi a été très sensible à la motion votée par les Luxembourgeois grands-ducaux de Bruxelles et que voue lui avei gracieusement communiquée. Au moment où le Luxembourg et La Belgique, viotimes de la même injuste pression, sont libérés do leurs oppresseurs, la penséo de Sa Majesté 6e tourno vers tant de oravee offioiers et soldats originaires du Grand-Du- . ché de Luxembourg qui ont oontribué par leur héroïsme et leur sacrifioe au triomphe de la iustice et du droit. Sa Majesté espère avec vou6 que l'ère nouvelle qui va naître resserrera enoore les liens d affection nés d'une longuo oommunauté de vie, qui n'ont oessé de rattacher amicalement à la libre Belgique le libre peuple luxembourgeois. Agréez, Monsieur, l'assuranoe de ma considération distinguée. Pour le Ministre, Le Ministre plénipotentiaire, (S.) ORTS. UNE DELEGATION AU DEVANT DU ROI Nous apprenons qu'une délégation de Luxembourgeois venant du Grand-Duché viendra saluer le roi, lors de sa visite, la semaine prochaine, à Arlon. LA POUTIQUE AMÉRICAINE Amsterdam, 13 décembre. — (De ne' 2 correspondant particulier). — Le « Times » apprend de New-York que le ministre de .la marine, M. Daniels, dans un discours prononcé à Baltimore, a déclaré que les jours de l'isolement de l'Amérique sont passés et que les Etats- ; • Tnis devront, dorénavant, s'occuper des ' problèmes touchant les peuples de toutes les parties du monde, tandis que la doctrine de Monroë continuera à être la ligne de conduite de la politique américaine COMMENT 1a cavalerie ANGLAISE A FAIT SON ENTRÉE A COLOGNE l ' Comme à Aix-la-Chapelle ; la population , semble plutôt heureuse (De notre envoyé spécial) Cologne, 12 décembre. — Jusqu'à présent, il n'y avait dans cette ville si connue de Cologne, que les 6oldats anglais nécessaires à la surveillance du pont du lthin. Aujourd'hui, les premières troupes d'occupation y ont fait leur entrée. C'était la cavalerie de la 2* armée britannique, sous les ordres du général Herbert Plumer. Tous les cavaliers et toutes les troupes des services d'artillerie et autres, qui composaient cette division, étaient d une &nue tout à fait impeccable. Rarement, on put voir une armée aussi belle: des cavaliers aussi superbes et aussi bien en selle, des chevaux aussi bien en forme, des attelages aussi parfaits, des harnais d.'une propreté aussi remarquable . Et cela malgré la pluie qui ne cesse de tomber depuis quelques jours et malgré tous les., racontars de l'ancien gouvernement allemand sur la situation économique de l'Angleterre, soi-disant intonable par suite de la guerre soue-marine. Les Allemands eux-mêmes qui assistaient en assez grand nombre au dé 11 lé ne pouvaient s'empêcher de relover la chose. « On nous a joliment trompés sur le nombre de nos ennemis et sur leur état! » « Comme ces gens sont bien habillés; comme ces chevaux sont beaux; comme tout est propre! » disaient-ils aussi. Et dans leurs yeux se voyaient, tantôt un peu de convoitise, tantôt comme une évidente satisfaction dans l'espoir d'une vie nouvelle et meilleure. De même que celle d'Aix-la-Chapelle, la population de Cologne nous a semblé plutôt heureuse. Le défilé, vraiment imposant, a eu lieu sur le grand nont de Hohenzollern, devant le çéneral Plumer et son état-major, au pied de la statue de l'orgueilleux Guillaume IX. Commencé K 10 heures, il n'a pris fin que vers midi. Mais les heures ont filé avec une rapidité de rêve. Effectuée aux sons de l'immortel « Tippo-rary » et l'entraînant « Régiment de Sam-bre-et-Meuse >, la revue des troupes s'est terminée par un émouvant « God Save the ICing ». — « Remarquez-vous le salut du général? » nous demande un officier supérieur belge. » On dirait un prêtre officiant devant l'autel de la Patrie. » Assistaient h, cette entrée solennelle des troupes britanniques dans Cologne, les Commissions interalliées de navigation de campagne et de chemins de fer ae campagne. L'ORGANISATION Les Commissions ont pris entre leurs mains le contrôle de l'exploitation du Rhin et de ses affluents de la rive gaucho, ainsi que de tout le réseau ferré du même pays, y compris celui de l'Alsace-Lorraine, ce dernier étant administré par des Français exclusivement.Elles fonctionnent sous les ordres du maréchal Foch, commandant en chef, dans le double but de satisfaire les besoins militaires des Alliés et d'assurer les intérêts industriels du torritoire occupé. A propos du ravitaillement des civils allemands. on nous dit quo les marchandises peuvent passer de la rive droite à la rive gauche du Rhin, sans réciprocité. Les bateaux de ravitaillement de M. Hoo-yer, contrôleur des vivres américain, seront évidemment limités aux clauçes de l'armistice, c'est-à-dire réduits aux besoins strictement nécessaires. Les péniches transportant les cargaisons remonteront le Rhin et passeront successivement dans les zones beiçe, anglaise, française et américaine, oiï elles feront l'objet d'une minutieuse inspection. La Commission interalliée de navigation comporte une mission française, présidée par le colonel Meynial; une mission britannique, américaine ot belge, sous les ordres respectifs des colonels Neill et Elliott, et du major adjoint d'état-major Dumont. Représentent la Commission des chemins de fer, le colonel français Guitry, le colonel anglais Maxwell, le colonel américain Elliott et le major belge Dumont. Cologne doit recevoir demain une division d'infanterie anglaise, dans laquelle se trouverait une brigade ayant défilé à. Bruxelles. G. V. LE PRÉSIDENT WILSON EN FRANCE Brest, 13 décembre. — (Retardée en transmission). — Le vapeur américain « George Washington », précédé de nombreux cuirassés et contre-torpilleurs alliés et ayant à bord M. Wilson ot 6a suite, est entré dans le port h 12 h. 45. M. Wilson a débarqué doux heures plus tard. Les canons lourds des forts français et ceux .des navires de guerre alliés ont salué M. Wilson en tirant des salves. Toutes les maisons de la ville sont pavoisées aux couleurs américaines. M. Wilson a été reçu par MM. Pichon, Tardieu et Leygues, par le maire de Brest, l'ambassadeur des Etats-Unis, le coloneî House, les généraux Pershing et Bliss, etc. Le président Wilson est parti immédiatement pour Paris. — Havas. L'ARMISTICE EST PROROGÉ D'UN MOIS Trêves, 13 décembre. — L'armi6tice a été prorogé d'un mois, jusqu'au 17 janvier prochain, à 5 heures du matin. Cette prorogation d'un mois sera étendue jusqu'à la conclusion de la paix préliminaire, sous réserve du consentement des gouvernements alliés., Pendant la durée des prorogations, les stipulations du traité original d armistice continueront à être mises à exécution. A ce traité original, il a été ajouté une stipulation disant que s'il est nécessaire, les alliés occuperont la zone neutre sur la rive droite du Rhin, au nord de la tête de pont de Cologne et jusqu'à la frontière néerlandaise.Au début de la séance, le maréchal Foch a annoncé, au nom de M. Hoover, que le tonnage qui so trouve actuellement en Allemagne, soit 2 1/2 millions de tonnes, devait être mis à la disposition et sous le contrôle des alliés pour le ravitaillement de l'Allemagne.Le maréchal a déclaré consentir, en principe, à ce que les navires restent la propriété de l'Allemagne. Ils pourront avoir des équipages allemands. La date de livraison de 5,000 locomotives, de 150,000 wagons de chemin de fer et de 5,000 camions automobiles est reculée jusqu'au 18 janvier prochain. L'Angleterre n'a pas retiré sa demande de livraison du vaisseau de ligne « Baden » au lieu du croiseur c Mackensen », lequel ne peut être pris en remorque. — Havas. JEREMIADES Paris, 13 décembre. — Un radiotélégram-me de Nauen transmet des récriminations à l'univers entier. Il surgit d'ailleurs, chaque jour, des nouvelles destinées, sans doute, à apitoyer lo monde. Le général von Winterfeld proteste contre le fait que les délégués allemands des chemins de fer en Belgique soient, obligés de prendre leurs repas dans un local spécial tous La surveillant de* autorités, ; LE DOCTEUR DEPAGE ET LA REINE SA COLLABORATRICE A L'HOTEL DE VILLE Une savante Conférence Une assemblée nombreuse, composé® de dames, d'infirmières, de médecins, d'hommes politiques, do dignitaires, d'officiers et de curieux, assJstait, samedi, à 4 h. 1/2, en la salle gothique de l'iiôtel de Ville, à La conférence donné'1, sous les auspices de la Ville de Bruxelles, par Je colonel professeur De-page, môdooin principal de 1" clasee, qui S aria du « Traitement des plaies de guerr« ans les ambulancep du front ». Le docteur Dégagé, on le sait, est l'organisateur des hôpitaux belges au front. Il j fut admirable de dévouement. La reine, qui a été la collaboratrice du docteur et de Marie Depage, a tenu a honorer, de 6a présence, cette réunion scientifique.Elle entre dans la salle gothique aocora-pagnée de M. le bourgmestre Max. ALLOCUTION OU D' CHEVAL M. le docteur Cheval eouhaite la bienvenue à, la roine, il rappelle combien elle fut dévouée à la science médicale. Elle est l'Ame des œuvres de secours, une infirmière modèle, un trésor de bonté. Nous hommes dos chirurgiens, dit l'orateur, mais nous nommes aussi des hommes; plusieurs d'entre nous ont eu leurs fils tués au front. C'est pourquoi nous sommes sensibles au dévouement do la reine pour noe soldats. Un jour, dans un hôpital, un jeune homme de 18 ana souffrait d'une plaie aux yeux. Une iniirmiôrë s'approcha, maternelle. Elle lui parlait si tendrement que le malade écouta avec attention la voix de son interlocutrice : « Vous êtes la reine! » s'exclama-t-il. Vous lui répondîtes, Madame : « Tu guérie ras. petit ». Il guérit, en effet, et le 22 novembre der-mer, il rit la reine et défila devant elle. Au nom des parents, meroi, Madame, merci de tout oo que voue avez fait pour nos enfants. Au nom de la Société de chirurgie, nous voue remercions de tout ce que vous avez l'ait pour la soiçnoe. I/a Société de chirurgie est heureuse de s'incliner devant M. Max, l'âme de la résistance: elle salue la mémoire de 6es 50 chirurgiens tombés au champ d'honneur, les étudiants disparus. Aujourd'hui, elle est heureuse de retrouver son ancien président, le docteur Depage, qui lui revient après quatre années d absence. L'orateur rctnace la carrière scientifique de Depage, son expédition médicale dans lea Balkans, ses travaux nombreux et remarquables. Il évoque la collaboratrice du savant. Mme Depage, douloureusement perdue au cours de la guerre après un voyage de propagande en Amérique. Il rappelle la création, à La Panne, de 1 hôpital « L'Océan », oette installation outillée exemplairement où la roine était la simple et fidèle infirmière. Madame, vous qui avez donné l'exemple d'un grand amour, meroi. 8e tournant vers M. Depage, le docteur Cheval ajoute : Je ne puis faire sans te tutoyer: Il y » trente ans que je le fais. La Sooiété de chirurgie est fière de toi, de ta femme, de tes trois braves enfants. Oette allocution émouvante est soulignée de bravos do l'assemblée. Lo docteur Choval dit encore : La parole est au dooteur Depage. LE DOCTEUR DEPACE REPOND Madame, Ma première pensée est une pensée de reconnaissance pour l'activité que vous aves témoignée. Quand vous apparaissiez, vous en dormiez la douleur, vous pansiez les blessures ohaquo ^our avec la môme grâce et 1* même bonté. (Appl.). Vous avez employé toute votre énergie â améliorer le service de santé. Sous votre impulsion, de grandes oho-ses ont été faites. Vous avez, Madame, été sublime. Ceux qui vous ont oonnu â La Panne, ooi* serveront, do vous, le souvenir le plus di» fondément ému. (Appl.). Monsieur lo bourgmestre. Je suis sensiblement ému de vous trouver parmi noe auditeurs : vous êtes une grande figure de la nation. (Appl). /Mon cher ami Cheval, Vos paroles sont l'expression d'une vraie et grande amitié. Eu vous écoutant, je revis ma douleur passée. En achevant l'œuvre pour laquelle ma femme s'était dévouée, je voulais y attacher son souvenir dans toute ea grandeur. (Appl.). Le docteur Dopage aborde ensuite LA CONFERENCE avec protections lumineuses. La ohirurgie, dit-il, nous a montTé que f resque toutes les plaies do guerre sont iiv ectées; toutes celles par éclats d'obus, grenades, shrapnells, balles de fusils furent débridées, épluchées puis pansées. On cautérisait d'abord par des agents que I on dut abandonner par suite de leurs effet» toxiques. Nous avons bientôt employé, pour aseptiser, la méthode du savant français, Alexis Oarrel, qui dirigeait l'hôpital de Oom-piègne.La plaie est d'abord rasée, lavée à l'oléate de «oude, badigeonnée à la teinture d'iode, puis irrigée par l'hypochlorite de soude dont 1 action partiellement toxique est neutralisée par 1 acide borioue. Le liquide de Carrel, nouveau dans la pa-thologio chirurgioale, doit être employé frai» et neutre. Il donne des résultats remarquables. La méthode de Wright, la saccharose, le suc granulé, le sucre interverti, la chlorure de magnésium, la quiniiie, lo vert brillant et la flavine no donnent pas des résultats suffisants. Le baume de Pérou parvient à maintenir la stérilisation, lo phénol est efficace mais précipite les albumines. j»?.1"8 .^e Carrel. qui réclament beaucoup d attention, donnent des résultats inô-* 8Uî"^0Ut' dans les plaies musculaires. Orâce à cette méthode, les plries sont fu-turées en quelques jours. Les plaies articulaires et osseuses nécessitent un temps un peu plus long. y La suppuration n'existe plus et la oica-trioe secondaire est remplacée par une c-ico-.£ j néairev,L€xa^L°'n bactériologique, qui sert de contrôle, révîle quatre périodes : la contamination, la période ascendante d'in-Iectlon, aiguë, la période descendante d'in-feotion atténuée, et la stérilisation. La croûte qui abrite des colonies de microbes, et le bourgeonnement est sain. Par-mi les microbes de la plaie, le streptocoque est le plus difficile à anéantir. Il ne faudrait pas. cependant, conclure à n on de la suture primitive Ce que j'ai voulu mettre en honneur, «u-jourd bui, c est la suture secondaire basée 1 bactériologique. J1 résulte ae 1 emploi de la methode Oarrel que la guéri-son par los anciens procédés, guérison qui durait des semaines et dos mois, est maint», nant presque radicale. Elle se fait en quelques jours. M applaudissements soulignent oet expos o é t ayé _ de d i apram me s probants; aprè» • Prol®c*'lon cinématographique nous lait assister a deux opérations complètes. *Bt ÏÏA&tiy* 8 a5lte°t autour d'une plaie qui brid,6e>. <*f>u?née de toute fibre oont«r minée, puis irriguée par les drains de caoutchouc contenant le liquide de Carrel dont on laisse couler, tontes les deux heures, une centlF,ramraes- La plaie est pan-SfSJui ' $ * • cxamen bactériologique a révélé la disparition des miorobes. c'est-à-dire quelques jours plus tard, suturée. QUARANTE-TROIS ARRESTATIONS Malgré le danger d'explosion toujoun P°,s.8ib[e. chaque jour une quantité considérable d'hommes et surtout de femmes et d'enfants s'obstinent à s'introduire dans la gare de Schaerbeek où, comme on sait, un très grand nombre de wagons ont été abandonnés sur les voies par les Allemands. Ils contiennent une foule de c^enrées et d'objets divers entassés dans le plus grand désordre et les larcins y sont aisés, bien que de nom-reux factionnaires y soient en surveillance. Mais la surface de la gare est très grande et les soldats sont pitoyables à la misère des pauvres gens. Le commandant militaire de la gare a, néanmoins, décidé qu'il fallait mettre un terme à cet état de choses et il a ordonné à ses hommes d'appréhender tous ceux qui se trouveraient entre le3 voies n'ayant rien à y faire, au lieu de les en ■•asôer simplement. C'est ainsi que, dans la journée et dans la soirée d'hier, quarante-trois personnes de tout âge, la plupart habitants les villages environnants, ont été amenés au commissariat de la place Colignon, où on a dressé procès-verbal aux grandes personnes et aux parents des, enfants ar«« rtté*. ~ ~ « «

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