La dernière heure

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s.n. 1914, 21 Juli. La dernière heure. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/cz3222st6p/
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BUREAUX 9, RUE ST-PIERRE A BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 1/2 Lei jours fériés de 10 à midi I«e» annonces ©t réclames sont fi reçues aux bureaux du journal 0 et à l'AGSaffCS HAVAS, 8, | place des IWCaz'tyrs, 8 (1*T étage) 9 à Bruxelles. La Dernière Heure LE PLUS GRAND JOURNAL BELGE, LE MIEUX RENSEIGNÉ N* 202 NEUVIÈME ANNÉE MARDI 21 JUILLET 19M CINQ CENTIMES > SEUL JOURNAL BELGE ayant fait contrôler et certifie: par expert» comptable» a» fermenté» prè» de» tribu naux, le» tirage* quotidien; et moyen» de se» numéroi payant». Con»tat : PAR JOUR : 125,922 NUMÉRO! LE REMÈDE DANS LE MAL La vieille médecine foisonnait en recettes comprenant des sécrétions animales de toutes espèces et notamment les matières souvent vénéneuses qu'on rencontre chez des animaux, générale ment répugnants, comme le crapaud, la salamandre, le triton, la vipère et bien d'autres. 11 se fait qu'aujourd'hui les savants s'intéressent à nouveau, et ' de très grès, aux vertus possibles de ces venins dédaignés des docteurs et laissés ù. la médecine des « bonnes femmes », perdurance informe des thérapeutiques ances-trales. Vraisemblablement, ces remèdes, que l'on méprise à juste titre et dojit on ne saurait assez montrer le danger, puisqu'ils sont administrés sans méthode ni discernement, sont la continuation, dans la tradition populaire, de procédés médicaux judicieusement expérimentés et d'une efficacité réelle. Malheureusement, la connaissance de l'application, du dosage, de la préparation de ces produits dangereux, aussi bien que les cas où leur usage était indiqué, s'est perdue au cours des siècles. 11 n'en est resté que le souvenir que les empiriques accommodent d'autres remembrances de « pater » et d'« avé » et de quelques signes cabalistiques, pour amener à guéri-son les malheureux qui s'adressent à leur science inexistante. L'histoire est un éternel recommencement et, par des méthodes nouvelles, il arrive qu'on retrouve des remèdes anciens. C'est ainsi qu'un spécialiste allemand, le Dr Terc, prétend avoir trouvé dans le venin des abeilles, la panacée qui guérira une bien douloureuse affection, l'arthrite chronique, jusqu'ici regardée pour ainsi dire comme incurable. Si le mal n'est pas trop avancé et que les os ne se trouvent pas encore atteints, il propose tout simplement de faire subir au patient une cure de piqûres d'abeilles. Celles-ci, on le sait, par l'effet du venin inoculé, produisent chez un sujet ordinaire des frissons, des maux de tête, des vertiges, des pulsations cardinques. Chez l'arthritique, il paraît qu'au contraire, dès le début de l'intoxication, un allégement se manifeste ainsi qu'une sênsaTrcm de bien-fttre déterminée par la réaction. Voilà donc l'abeille rentrant en scène; il faut dire qu'il a déjà été question, également comme moyen thérapeutique et dans le même cas, de la morsure de la vipère. On voit donc que les venins animaux, comme les dangereux alcaloïdes que renferment les plantes, peuvent être parfois bienfaisants. Pour s en mieux convaincre, il suffit de s'en rapporter aux travaux du Dr Albert Calmette et surtout de Césaire PUisalix, dont la femme continue, avec fruit, les recherches. M. Edmond Perrier les rappelait récemment, d'après un rapport fait au Congrès zoologique de Monaco. La" sécrétion des glandes muqueuses des batraciens : crapauds, salamandres, rainettes, grenouilles, etc., est un venin stupéfiant et pa-ralvsant au même titre que le venin" des abeilles, des araignées, des vipère? ou que le sérum du sang des anguilles et des hérissons. Déjà en#i897, Césaire Phisalix avait constaté que le venin mu-queux d'une grande salamandre du Japon, chauffé pendant vingt minutes à cinquante degrés, devenait un vaccin contre lui-même; depuis lors,- sa femme, continuant ses travaux dans cet ordre d'idées, a découvert que toutes les sécrétions dont nous parlions plus haut » avaient les mêmes propriétés et que, de plus, elles pouvaient se suppléer les unes aux autres, Ensuite des considérations d'analogies ont conduit la doctoresse à soupçonner qu'elle détenait peut-être aussi un vaccin immunisant de la rage. Trois malheureux lapins de belle taille ont reçu, de quatre en quatre jours, autant d'injections intraveineuses de trois centimètres cubes de mucus de salamandre. Trois jours après la dernière inoculation, leur péritoine a été infecté de dix milligrammes de venin de vipère dissous dans un gramme d'eau, dose double de celle qui suffit à tuer un lapin en deux heures, dans des conditions ordinaires. Les trois sujets ont parfaitement résisté. L'immunisation contre la morsure de la vipère était donc évidente.Six jours après ce traitement, les trois Jeannot ont été inoculés par les procédés classiques avec le virus de la rage. Ils auraient dù mourir en une semaine, mais au contraire, ils ont paru si peu incommodés que l'un d'eux, — qui était une lapine — a mis bas des lapereaux très vigoureux. Ces recherches ne conduisent pas encore à un résultat pratique supérieur à celui des travaux de Pasteur sur la rage, mais M. Perrier constate qu'elles montrent qu'il y a encore beaucoup de découvertes à faire dans la voie ouverte par l'immortel savant et que les virus et les vaccins n'ont pas encore dit leur dernier mot. P. C. LES PYRÉNÉES ET LES ALPES PASSÉES LES "TOUR DE FRANCE , ONT CONTINUÉ LA BATAILLE DANS LE JURA A L'ASSAUT DE LA FAUCILLE ET DU BALLON D'ALSACE PÉLISSIER ROI DE LA MONTAGNE THYS EST TOUJOURS BON PREMIER DU CLASSEMENT GÉNÉRAL Dans la neige au col du Galibier Deux des concurrents dans les lacets du col Plus que quatre étapes, et les « Tour . A toutes pédales, les 55 concurrent de France » seront « de la classe ». Mais s'en vont; ce sont : avant le retour glorieux à Paris, il reste encore bien des difficultés à surmonter. LLu I AKiAPiio Si les Pyrénées et les Alpes , sont vaincues, il reste encore le Jura et les Vos- coureurs « croupes » ges, et ce n'est pas peu de chose. 5. Bossius, Retinne; 9. Faber François, Ci Au programme de la journée, figurent lombcs: 10' «»"*•» les assauts à donner à la Faucille et au H- Georget Emile, Châtellerault; 13. Eg Ballon d'Alsace, ce fameux ballon qui ko„a.r'15. PhiUppë. Ali fut longtemps la plus forte rampe du voirie Jean, Versailles; 17. La m bot Firmn « Tour de France », et qui fit presque Maroinelle; 18 Pélissier Henri, Paris; 1 immortelle, dans les annales du cyclis- nansart: **• Ma me, la gloire de René Pottier, le roi des ' ' -, , grimpeurs, dont un petit monument rap- Troùs?elîer Paris- Dutwc. Eonen; l, pe:te, au sommet de la montagne, la mé- 4I. nrocco MauWo. P.H., 32 oodlrif moire et les exploits. Marcel. Vers;.illc?i Monàirpr. Colombe' _ , , , , ., . •,,, . 34 Cruchon, Paris: 35 Kinncrt Nrnrv- v Quelqu'un se trouvera-t-il.aujourd hui, TiberEhien. Wattrolos; 37. Enïêl-foiifo'G parmi les routiers qui rééditera la per- lombes; 38 Ernest-Paul Colombes; 39. Peti formance admirable de ce merveilleux k°uis- Uonrieux- 40 Charron Ch., Pj coureur? Pélissier y pense et se dit que ' lâcher tout le monde, et surtout ïliys, i?e?52"i<: 42" , i i ii x rr • „ b»fcrrîiio, i iirin; 4o. ivirKiiam, Melbourne; 41 dans i€ ballon ferait bien son affaire, Munro. Melbourne; 50. Vandenberglie lî aussi se propose-t-il d'y tenter un grand Roulers; coup. 51. Spiesspns Alphonse, Malines; 55. Nen Au Café de la Couronne, Grand Quai, ViëvPariiflô. Erb^Mii"^ """" * les Genevois sont restes nombreux, cette 7„ gcie Flore„ nuit, a discuter les chances -dea « té- nors », en attendant les routiers. 71 Herstal. Les officiels ouvrent le contrôle à coureurs « isoles » 1 Heure et demie, mais ce n'est guère 104 Alavoine nenri> Versailles;- HO. Alpir qu a partir de 2 heures 15 que Everaerts, Louis, Nice; Cuchetti et Harquet en. tête, le défilé m. Mathieu Camille. Béziers; 113. Dumon commence. Les grands premiers rôles et Ch-,_ La Chaux-de-Fonds; 114. Rottié Marce les trois coureurs suisses : Égg. Dumont 1 "J?'1?3■ 6,'on'„ «enèv<S; flnvnn qnnf fnllpTTiprit. apclnmes 124. peloffre. Le Cateau; 135. Cottrol, Pr et bruyon, sont lonemeni acclames. ng; 138 Leclerc ïïenrii Tribardieu; 141. A Les « Tours », qui étaient partis à cin- lard Henri, Glabais-lez-Genappe; qiiante-cinq de Grenoble, sont arrivés à 151. Botte Camille, Espinois-lez-Binche 'cinquante-cinq, à Genève, et ils vont en 154 Everaerts Pierre, Bruxelles; partir à cinquante-cinq encore pour Bel- Cuchetti. Turin ; 165. Neboux, Paris fort. Nous n'avons pas une seule absten- Livourn<v tte° Julien' 0stende: 179- Spinell tion à signaler. _ 189. Gol, Milan; 197. Pratesi Octave, Ant A 2 heures 45, le contrôle est levé et le gnano. traditionnel cortège se forme. On quitte ,v • ît _ 9 v le Grand Quai et, par lé pont du Mont- (Vo,r su,te PaSe 2-> Blanc, la rue du Mont-Blanc, la gare de ww.■ ^ Cornavin et la place de Mont-brillant, on J1"" —■ ■■■ ■ igTMTïïïnri dit adieu à Genève. Rue de Montbrillant, ■ VfïYF? FN PA^F Ç on fait halte; vite, un dernier appel, et, Eg 'V1"" 1 /ivlJL. u a 3 heures 30 exactement (heure fran- S » * pnir TMTT TATTD çaise et belge, car ici il est 4 heures 30), H LA IJKULllKill DU JfJUK le signal du départ est donné pour la H douzième bataille. L'ACCIDENT AÉRONAUTIQUE DE PARIS MM. Blanchet et Duval, qui ont fait une chute grave au départ du Grard Prix de l'Aéro-Club de France DIVISER POUR ÉVITER LES CLÉRICAUX VOUDRAIENT DIVISER LE PROBLÈME ÉLECTORAL UN RAISONNEMENT SPÉCIEUX SATISFACTION A QUELQUES VICTIMES DU CARTEL MÉCONTENTEMENT GÉNÉRAL i La presse gouvernementale, qui ■m ne compte plus sur la menace du jmi vote des femmes pour retarder la revision constAtutionnelle, adopte une nouvelle gotique. C'est plutôt une reprise, comme on dirait au théâtre, car elle a servi déjà bien des fois. | Les cléricaux accordent que la question électorale est posee, et que le suffrage plural a besoin d'être modifié. Seulement, c'est de la réforme électorale communale et provinciale qu'il s'agit maintenant et non du système législatif.On parlera plus tard de ce dernier, lorsqu'on aura terminé les expériences sur le terrain communal. I Le raisonnement — si l'on peut appeler ainsi les spécieux prétextes de la presse cléricale — part de ce fait que la Commission des XXXI est chargée d'étudier les modifications à apporter au vote municipal et provincial, et que ce n'est que dans le cas où une formule trouvée dans cette commission, serait susceptible d'application au régime législatif, que la revision devrait être envisagée. Mais ici ils allonrent les délais, en précisant qu'il convient d'attendre que l'innovation communale ait donné satisfaction à l'expérience. Il importe de rétablir les choses sous leur jour véritable La réforme du système communal et provincial est un aspect accessoire du problème électoral. Les questions municipales et provinciales sont toutes différentes de celles qui ressortissent à l'activité gouvernementale et législative. Communes et provinces administrent; elles ne légifèrent point et sont soumises à des contrôles. Toutes proportions gardées, les inconvénients, les injustices du régime électoral communal seront moins criants er fait, moins irréparal/as que ceux du régime législatif. De plus, les réactionnaires nous ont toujours dit que le choia d'administrateurs ne doit pas nécessairement se faire de la même façon el par les mêmes personnes que le chois de législateurs et de gouvernants, et c'esl la raison pour laquelle ils ont aggravé le vote plural communal. De leur propre aveu donc, il n'y a aucune assimilation à établir entre l'application d'un régime électoral à la commune et au Parlement. Mais ce que ce? r >ubli«nt vo- pinioij publique réclame la revision. Seuls, les cléricaux des grandes villes, éliminés des conseils communaux par le cartel, réclament de leurs amis la modificatior s du système électoral communal. Mais toute l'opposition, qui a la majorité dans le pays, les démocrates chrétiens et les ouvriers cléricaux attendenl la revision constitutionnelle. >. Résoudre le problème électoral sur le terrain municipal, satisferait peut-être s quelques douzaines d'anciens conseillers i- communaux cléricaux, mais laisserai debout les revendications du pays. i Après comme avant nous serions gou-'■ vernés par la minorité, après comme avant les ouvriers cléricaux seraient 6a-'• crifiés à leurs adversaires conservateurs après comme avant le peuple belge ré-^ clamerait l'égalité politique et le pays continuerait à souffrir des agitations >- provoquées par les iniquités plurales el •; antiproportionnelles du régime actuel. LA REVUE DU 22 JUILLET LE GÉNÉRAL LANTONNOIS POUR CORSERLES EFFECTIFS A l'occasion de l'anniversaire cte l'inauguration de Léopold Ior, le lieutenant-général Lafatonnois van Rode, commandant « ad intérim » la 6° circonscription militaire, passera en revue les troupes de la garnison, mercredi 2'1 courant, à 10 heures. Les troupes seront en grande tenue d'été; le général majoi Delforge en prendra le commandement supérieur. ( Pour la revue, les corps occuperont les emplacements suivants : De la porte de Namur à la porte Louise : l'Ecole militaire, l'Ecole des sous-officiers aspirants à la sous-lieutenance la 8° brigade mixte et la compagnie universitaire, formée pour la circonstance en un bataillon de 2 compagnies. De la place Stéphanie au rond-point de l'avenue Louise : les 9e et 18# brigades mixtes. » Du rond-point à l'entrée du bois de la Cambre : les 19e et 20e brigades mixtes: enfin, au bois de la Cambre : le 2" lanciers et le 4" chasseurs à cheval. Les troupes à pied sêront en formation de revue en ligne, les compagnies de mitrailleuses prendront la formation en bataille, les groupes d'artillerie seront en colonne par un et la cavalerie sera en ordre do revue en bataille. Immédiatement après la revue de chaque corps, les troupes prendront leurs formations préparatoires au défilé. Elles défileront par les boulevards, guide à droite, l'infanterie peloton en ligne, les compagnies de mitrailleuses en colonne par trois voiturettes, la cavalerie en colonne de peloton, l'artillerie pai batterie en ligne de colonnes par un. Le lieutenant-général Lantonnois , van Rode se tiendra, avec son état-major, à la croisée de la rue de la Loi et du boulevard. f Afin de présenter des effectifs convenables, les chefs de corps et de détachements ont suspendu jusqu'au lendemain de la revue, l'application de la circulaire ministérielle prescrivant d'accorder aux miliciens de la classe de 1913, à partir du 15 juillet, un supplément de congé d'un mois. [VOYEZ DEMAIN LA PAGE SPORT :: LE COMMENCEMENT DU PROCÈS CAILLAUX Autour des Assises [De notre Correspondant.] Paris, lundi : Une pluie fine commence à tomber dès midi, et les rare? curieux qui, malgré l'annonce des con signes sévères, stationnent depuis 11 heures, boulevard du Palais et p!ac< Dauphine, ne résistent pas à l'averse. Dans l'intérieur du Palais, la foule est plus dense que les jours ordinaires. De. barrières ont été placées de chaque côte de la galerie de Harlay. Les témoins entrent par la galerie d; la Présidence; les personnes munies de cartes et les policiers, par la galerie La-moignon. La rédaction du « Figaro » se présente la première, puis arrive, en auto, par la place Dauphine, Mme Gucy dan, M. Barthou, ancien président du conseil, M. Cailîaux, en haut de forme, précédé de son inséparable Ceccaldi, la princesse Estradère et les médecins. Ces derniers viennent, paraît-il, avec l'intention de faire des cours de médecine. Cela promet quelques séances bien longues. Quand les témoins sont arrivés, la foule en a profité pour envahir la gai.' rie. Elle émet des pronostics sur le ré sultat final. Les avis sont très partagés En général, on croit à l'acquittement, et l'on dit que le jury a son idée faite, que les amis de M. Caillaux se sont démenés, que les jurés ont montré qu'ils avaient des tendances à la clémence. Les autres, au contraire, affirment qu'elle aura au moins cinq ans. Les avocats croient, eux aussi, à l'acquittement. Mais un ordre arrive. La foule est aus-sitôt rejetée sur la gaierio Marchande. Des barrages sont établis autour de la galerie Saint-Louis. Personne ne passera plus, à moins qu'il n'ait une carte. Et les curieux, peu à peu, se retirent. Les témoins sortent de l'audience. M. Caillaux, entouré de ses amis, regagne son auto. Les témoins partis, il ne reste dans la galerie de Harlay que les cyclistes de presse, quelques avocats et les journalistes. Ils ne causent pas de l'affaire. La première audience est ouverte L'audience est ouverte à midi 25. M. Albanel préside, ayant à ses côtés MM. Katz, Dagoury et Roty, assesseurs. Le siège de l'avocat général est occupé par M. le procureur général Herbaux, assisté de M. Mornet. Sur le banc des défenseurs, on aperçoit M. le bâtonnier La-bori et ses secrétaires. La partie civile est représentée par M0 Chenu, assisté de M0' Henri Millevoye et Seligmann. Mme Caillaux est introduite à midi 30. Elle porte un costume tailleur noir avec col blanc, un chapeau de paille noir garni d'une aile noire. Après la cérémonie de la prestation de serment des jurés, le greffier donne lecture de l'acte d'accusation, dont no'us avons publié les passages intéressants. M. le président invite l'accusée à bien écouter la lecture de cet acte. Voici, d'autre part, la liste des jurés : Chef : M. Ferré. Jurés : MM. Kollack, Petitpot, Obermeyer, Muraour, Besom-ber ,Baurdet, Berthier, Barcat, Muller, Rameau, Galopin. Suppléants : MM. Audouy et Chantil. Pendant la lecture de l'acte d'accusation, Mme Caillaux baisse les yeux. A un moment donné, elle s'éponge le front, car la chaleur est atroce. Elle jette un regard furtif sur la salle. La lecture de l'acte prend fin à i heure 45. On procède i « L'escalier qui conduit de la Conciergerie au Palais de Justice, et par où Mme Caillaux passera chaque jour. ensuite à l'appel des témoins. M. le président annonce qu'on lié procédera, aujourd'hui, qu'à l'audition de cinq témoins. A l'appel de leurs noms, les témoins cités quittent la salle. Les regards se détournent vers la salle lorsqu'on appelle les noms de MM. Caillaux, Barthou, Mme Gueydan, la comtesse Estradère, etc. M. Albanel ajoute que M. le président Monier sera également entendu ce soir. M® Chenu demande à faire entendre comme témoin le professeur Delbet. On procède ensuite à l'interrogatoire de Mme Caillaux. Interrogatoire de l'accusée • C'est le président lui-même qui retrace la vie de l'inculpée. Il demande si elle a d'autres renseignements à fournir. Mme Caillaux parle alors. Elle déciare qu'elle n'a jamais quitté ses parents jusqu'au jour de son premier mariage. A la suite de dissentiments avec M. Léo Claretie, elle a, au mois de mars 1908, demandé le divorce, qu'elle a obtenu, ainsi que la garde de ses deux filles. Au mois d'octobre 1911, elle s'est remariée avec M. Caillaux, alors président du conseil. Elle trouva le bonheur parfait jusqu'au moment où les calomnies commencèrent à circuler. — J'avais une bonne et loyale fortune, reçue de' mes parents. Cette fortune ne s'est pas augmentée, comme on l'a dit. La calomnie est entrée dans notre maison : c'était fini. Aussitôt notre mariage, nous avons été avertis de ce que la première femme de mon mari, Mme Gueydan, avait détourné des lettres de son mari et qu'elle voulait du scandale. M. le président déclare que, pour ne pas l'égarer, il va lui poser des questions. — Vous avez dit que votre mari avait été l'objet de calomnies et ne pouvait se venger. Quel effet avait eu sur vous la campagne du « Figaro »? Mme Caillaux demande à reprendre son récit. Le couloir principal de la Conciergerie — On disait que mon mari avait fait un coup de Bourse à Berlin. On disait qu'il avait livré le Congo à l'Allemagne. Tout cela était bien pénible pour moi. Il y eut un moment d'accalmie, mais les calomnies avaient déjà fait leurs ravages.Un jour que mon mari devait monter à la tribune et que je rne trouvais dans la salle, des gens, derrière moi, crièrent : « Caillaux ! Congo ! Caillaux ! Congo ! » Après la chute du ministère Barthou, je lui ai conseillé de ne pas reprendre le pouvoir, mais je me suis inclinée devant les nécessités de la situation politique. A partir de ce moment, les articles des journaux devinrent de plus en plus violents. J'en souffrais tellement que j'avais perdu la tête. L'inculpée baisse la voix et pleure. — Il y a, dit-elle, dans le « Figaro », cent cinquante-trois articles injurieux pour mon mari. Tous n'étaient pas des articles politiques. Le « Figaro » disait que M. Caillaux abusait de sa situation de ministre pour arriver à un but personnel.Si je vous ennuie, Monsieur le président, il faut me le dire. M. Albanel fait un signe de tête néga-tif.Mme Caillaux entre ensuite dans le détail des affaires pour lesquelles on accusait son mari. Pour l'affaire Prieux, le directeur du « Figaro » a essayé d'acheter de faux témoins. Mme Caillaux fait cet exposé d'une voix plaintive, qui ne porte pas. Le « Figaro » a également accusé M. Caillaux d'avoir cherché des affaires profitables. Quand mon mari n'était pas ministre, il avait bien le droit de s'occuper d'affaires financières, mais une fois ministre, il quittait toutes sès affaires. Mme Caillaux donne ensuite lecture d'un certain nombre d'articles du « Figaro », dans lesquels on accusait M. Caillaux d'avoir profité de sa situation. L'inculpée se fait l'avocat de son mari. On voit que le directeur du « Figaro » avait tué moralement l'homme politique.M. -Albanel. — Que savez-vous des lettres? Dans quelles circonstances les avez-vous reçues et pourquoi les avez-vous remises à M. Caillaux? Mme Caillaux. — J'ai reçu en tout et pour tout quatre lettres que M. Caillaux m'a priée de lui retourner. — Je me suis trouvée très peinée d'être obligée de mettre en cause la première femme de mon mari. J'ai appris, un beau jour, que les lettres que j'avais retournées à M. Caillaux avaient été volées par sa femme. Dans les premiers jours de novembre, je reçus une dépêche du secrétaire de 3\I. Caillaux, me disant que je n'avais plus rien à craindre, car les lettres avaient été brûlées. Mme Gueydan avait juré qu'elle n'en avait gardé aucune photographie. Tout d'un coup, au mois de juillet, M. Caillaux demanda le divorce. Tout le monde était d'accord. Mon nom ne fut même pas prononcé. M, Albanel. — Au mois de novembre 1909, vous avez su que les lettres étaient brûlées; vous avez reçu à cette époque un télégramme qui vous disait de vous mettre en garde contre une trahison. Mme Caillaux. — J'étais l'objet d'un espionnage continuel. On rendait compte de mes actes à Mme Gueydan. Ayant rompu avec M. Caillaux, j,e ne pouvais pas me laisser espionner ainsi. M. Caillaux me disait de faire attention à mon entourage. Mme Caillaux donne ensuite des renseignements sur les lettres. M. Caillaux était tendre : ce qu'un homme bien élevé peut écrire. Il me disait combien il avait eu de déceptions, combien il avait été heureux de me rencontrer et qu'il espérait être libre un jour. Dans un style élevé, il me disait aussi toute la délicatesse de son caractère; ses scrupules ont brisé la vie de celle qui avait été sa compagne. Il par1ait également de politioue et de la psychologie moyenne des électeurs. Il parlait aussi de moi, de ma situation de femme seules Quant à la seconde lettre, je n'en ai qu'un court souvenir. Il racontait qu'il avait fait un placement qui avait.rapporté un certiyn bénéfice. — A quei moment avez-vous tu. que les photographies avaient été conservées? — Quelques jours après notre mariage. Nous en avons entendu parler vaguement. Mon mari m'Avait tenue au courant de l'existence de ces lettres.11 l'avait entendu dire par M. Desclaux, son chef de cabinet, qui le tenait de M. Vervoort. Je savais que M. Calmette avait essayé de se procurer ces lettres. C'est Mme Estradère qui nous l'a dit. Un mois avant la publication de la lettre « Ton Jo », nous avons appris que ces lettres avaient été offertes un peu partout. Aucun journal n'avait accepté la publication. Le 3 mars, mon mari avait appris que la lettre « Ton Jo » allait paraître le lendemain. MM. Ceccaldi et du Barry confirmaient le fait. Ils'savaient que c'était l'une de ces lettres qui allait paraître et que les autres allaient suivre sous peu. C'est dans la note qui a été publiée en tête de la lettre « Ton Jo », que j'ai trouvé les menaces de la publication des autres lettres intimes. Il y était fait, allusion à Mme Gueydan, ce qui était de natuie à me blesser. « Intermède comique ». tel était le titre de M. Calmette! Cela veut dire qu'il y avait un défi. Enfin, c'était douloureux pour moi, de voir étaler le nom de « Jo », comme j'appelle mon mari. U était également question, dans cette no- \ i < te, de correspondances compromettantes. J'étais donc intimement convaincue que toutes les lettres allaient paraître bientôt. Il est certain qu'en publiant la lettre « Ton Jo », M. Calmette n'entrait pas dans la vie privée; mais j'estime que le « Figaro » me faisait une injure en publiant une lettre que m'adressait M. Caillaux, alors que j'étais la femme d'un autre. C'était la première fois que nos filles étaient^ mises au courant de la vie de leur mère. J'ai souffert atrocement dans ma dignité de mère. M. Calmette s'est même excusé de la publication de cette lettre intime. Mme Caillaux fait le procès de ce genre de journalistes qui consiste à entrer dans la vie privée des gens. Toute sa déposition est faite sur un ton saccadé.. L'audience est suspendue à 2 heures. Pendant la suspension, tout le monde se rend dans la Galerie de Harlay et 1 on cause. Tout le monde est d'avis que Mme Caillaux cherche beaucoup à connaître l'impression qu'elle produit sur le public. La reprise M. Albanel. — Est-il exact qu'avant d'aller voir M. Calmette. vous avez demandé à M® Thorel, votre avoué, de rédiger un projet d'assignation? — C'est parfaitement exact. Cette assignation a été rédigée et je l'ai montrée à M. Caillaux. Le 15 mars, au soir, au cours d'un dîner donné chez la princesse de Monaco, j'ai parlé de mon projet à plusieurs personnes.J'ai ensuite pris l'avis également, de M. le président Monier. Le 16 mars, nous avons téléphoné à ce dernier, qui a bien voulu venir me voir à 6 heures et demie. Je lui ai montré le projet d'assignation. M. Monier m'a répordu : — Nous ne sommes pas protégés contre les diffamations de la presse. Il a ajouté qu'un particulier pouvait facilement se défendre, mais non un homme public. M. Monier a dit que dans des cas pareils il fallait se défendre par ses propres moyens. Notre conversation s'est terminée cordialement. Et, en se retournant, M. Monier a déclaré qu'il était étonnant qu'avec notre tempérament, les particuliers diffamés ne cassent pas plus souvent la figure des diffamateurs. Je n'ai jamais compris que M. Monier m'ait engagée.d'aller casser la figure à M. Calmette. — Il ne s'est pas douté de l'impression que ces paroles allaient produire sur moi. M® Chenu. — M. le président Monier a formellement nié les propos que Mme Caillaux lui attribue. Et Mme Caillaux poursuit : — Aussitôt après le départ de M. Monier, je me suis rendue compte qu'il n'y ' avait rien à faire contre les calomnies. Mme Caillaux rend compte ensuite de ce qu'elle a fait durant la matinée jusqu'au moment où elle s'est rendue au ministère des finances pour y rencontrer son mari. Elle lui rendit compte de sa conversation avec le président Monier et elle déclare: « Mon mari m'a dit alors: S'il en est ainsi, j'irai casser la figure à Calmette. » M° Chenu. — Dites donc « la gueule » ! Mme Caillaux. — Je ne veux pas que les journalistes mettent cette expression dans ma bouche. (Voir suite en page 2.) AU MEETING D'AVIATION DE STOCKEL Mme Caya de Castella se faisant attacher sous l'appareil dont elle est descendue en parachute.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La dernière heure gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Bruxelles .

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