La Flandre libérale

1057 0
close

Warum möchten Sie diesen Inhalt melden?

Bemerkungen

senden
s.n. 1918, 17 November. La Flandre libérale. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/rf5k932w2z/
Text zeigen

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

44* Année, — Dimanche 17 Novembre 1918, PSfX s 10 CEftmgSES N* 5. — Dimanche 17 Novembre !9!8. LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS Pour la Belgique et l'Union postale, les tarifs seront publiés ultérieurement, RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE : GAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser au bureau du journal. On traite à forfait Admis par la censure EN R-ELIS-A-NT L' "ANNEE TERRIBLE„ —0— Dieu poussa ce tyran, larve et spectre aujourd'hui Dans on ne sait quelle ombre où l'histoire frissonne, Et qu'il n'avait encore ouverte pour personne. Là, comme au fond d'un puits sinistre, il le perdit. Le juge dépassa ce qu'on avait prédit... Il nous plaît cle recommencer, par ces vers d'un grand poète français, une collaboration, déjà longue, à un journal gantois de langue française, journal libre et fier, que le Borusse, le Boche, le Hun, — nous laissons l'épitliète au choix du lecteur — a honoré, parmi tous les journaux de notre ville, d'une haine privilégiée et d'un décret spécial de confiscation."Le tyran, larve et spectre aujourd'hui", n'avait guère que douze ans, à l'heure tragique, — tragique pour la France, — où Victor Hugo écrivait les beaux vers qu'on vient de. lire. L'heure actuelle est bien plus .tragique encore, mais tragique, cette fois, pour le pays ^ de Kant, de Goethe, de Schiller, de Bismarck, de Moltke, et de Hindenburg, le dernier, le plus grand, le plus "kolossal" de tous, comme nous ne l'avons que trop appris à nos dépens... Nous n'aimons pas à piétiner un vaincu, qui bientôt, peut-être, ne sera plus qu'un cadavre, s'il ne se dérobe, par une fuite honteuse et lamentable, à la j,uste colère d'un peuple, naguère encore si grand et si fort, qu'il a mené à l'abîme. Mais cet homme, le kaiser, a trop pesé sur le monde, comme un cauchemar, tantôt grotesque, tantôt terrible, combien terrible ! pendant ces quatre années lugubres, mais gestatrices, pour notre pauvre petit pays, d'une gloire immarcesci-ble ! On a comparé Guillaume II à Cali-gula: l'un et l'autre ont été des Césars mégalomanes. On l'a comparé à Néron, impérial cabotin comme lui. On l'a comparé à Attila, lequel, assurément, fit massacrer infiniment moins d'hommes que lui. Un historiographe officiel du royaume de Prusse. Henri de Treitsclike, l'a comparé à Hérode. Le "suinmua éx>iscopus" cte l'Eglise évangélique de Prusse mis sur le même rang qu'Hérode par le borusso-mane, Henri de Treitsclike, c'est ce qui lie manque pas de piquant. Il est vrai que, lorsque Treitsclike faisait, devant les nombreux auditeurs de son cours de politique à l'université de Berlin, ce rapprochement irrévérencieux, qui aurait pu valoir, à un autre que lui, un procès de lèse-majesté, il était déjà sous le coup de la disgrâce impériale... Voici à quelle occasion Henri de Treitsclike compare Guillaume II à Hérode. En novembre 1891, à Potsdam, lors d'une prestation de serment de recrues, Guillaume II leur adressa les paroles suivantes : " Vous m'avez juré fidélité, c'est-à-" dire, vous êtes devenus mes soldats, " vous vous êtes donnés à moi, corps et " âme; vous n'avez plus qu'un ennemi, et " c'est mon ennemi. Le socialisme,à l'heu-" re actuelle, cherche à fomenter des trou-" bles. Il se peut que je vous ordonne " de tirer sur vos proches, sur vos frè-" rea, sur vos parents mêmes. Que Dieu 75 veuille nous erî préserver, mais, quoi "qu'il arrive, obéissez, sans murmures, " à mes commandements." Ces propos impies et sanguinaires sonnèrent souvent, depuis, à des oreilles ef-un jour, le vieux Treitsclike, écœuré, lança du haut de sa chaire ces mots blasphématoires de la majesté impériale: "Il ne faut pas que Von parle à nos " soldats, comme si, sur l'ordre de leurs " chefs, ils dussent massacrer leur père " eb leur mère. Les soldats d'une armée " qui est le peuple en armes doivent-ils " donc être assimilés aux soudards, mas-" sacreurs d'enfants innocents, du roi " Hérode? Aucun être pensant ne peut " faire le sacrifice de sa conscience: inê-" mo pour le serment au drapeau, le cas " peut se présenter où la voix de la con-" science défend d'obéir." La voix de la conscience, l'appel à la pitié, poussé par une humanité qui souffrait comme jamais le monde n'avait souffert, un Guillaume II, un Luden-dorff ne les entendirent point et n'étaient plus capables de les entendre... •Et ce n'est pas leur faute, a écrit, d'avance, Hugo; ils sont les forces noi res. Ils suivent dans la nuit toutes les sombres gloires, Caln, Nemrod.Ramsès, Cyrus, Gengis, I imour. Ils combattent le droit, la lum ère, l'amour. Ils voudraient être grands et ne sont que difformes. Terre, ils ne veulent pas qu'heureuse tu t'endormes, Dans les bras de la paix sacrée, et dans l'hymen De la clarté divine avec l'esprit humain. Ils condamnent le frère à dévorer le frère. Le peuple à massacrer le peuple, et leur misère C'est d'être tout-puissante, et que tous leurs instincts Allumés pour l'enfer, soient pour le ciel éteints.» .Comme Hugo disait vrai.l " Ils condamnent le frère à dévorer le frère..." N'a-t-on pas vu, il y a un mois à poine, nos hommes, réquisitionnés à coups de crosse, voire à coups de fusil, transporter, sous menace de mort, jusqu'aul pied du Kemmel, parmi la grêle des b»ombes alliées, les caisses dé munitions, qlii devaient sejirvir à foudroyer leurs frères derrière l'Yperlé?..* X. .—. > NOS ECHOS —o— L'évacuation de Bruxells* On espère que Bruxelles sera complètement évacué dimanche midi. —o— L'ouverture des Chambres C'est fort probablement le vendredi 22 novembre qu'aura Heu l'ouverture des Chambres. —o— Les arrêté* I,a Députation permanente du conseil provincial, Vu les articles 85, ro6, liy, xiS et 107 de la loi provinciale, Vu l'urgence, ARRETE : Port, détention et commerce des armes et des munitions Art. 1. — Le port, la détention et le commerce des armes et des munitions de toute nature sont interdits, sauf motifs légitimes ou autorisation spéciale.Cours du Mark Art. 2. — La monnaie allemande, espèces et billets, doit être acceptée en paiement sur la base de un mark valant 1,25 fr. Art. 3. — Toute contravention aux dispositions du présent arrêté sera punie d'une peine qui n'excédera pas S jours d'emprisonnement et 200 fr. d'amende. Art. 4. — Le présent arrêté entre immédiatement en vigueur à dater de sa publication, qui .se fera par l'affichage dans toutes les communes de la province. Art. 5. — Il sera communiqué au conseil provincial dans sa première réunion. Gand, le 12 novembre 1918. 1 Le président, Baron R. de Kerchove d'Exaerde. Pour la Députation : Le greffier de la Province, ff. J. B. Cooreman, Membre de la Députation Permanente.Les vainqueurs de l'Yser Un de nos jeunes concitoyens, servant dans l'armée belge, M. Jacques Pirenne, fils de l'éminent historien, professeur à l'Université de Gand, a publié, en 1917, à Paris, chez l'éditeur Pavot et O, un livre, intitulé « Les vainqueurs de l'Yser », que nous signalons à l'attention de nos lecteurs. Tous voudront apprendre, de la bouche d'un témoin oculaire et d'un acteur du grand drame, le détail vécu des hauts faits de nos héroïques troupiers.Le volume, élégamment présenté, est précédé de deux préfaces, l'une de feu Emile Verhaeren, l'autre d'Emile Valider Velde. Il est illustré de nombreux dessins de James Thiriar. L'ouvrage est dédié à la mémoire du frère de l'auteur, Pierre Pirenne, volontaire de guerre depuis le 17 août 1914, tué glorieusement à la bataille de l'Yser, au cours de l'attaque de la ferme " Den Toren ", le 3 novembre 1914,3 l'âge de 19 ans: —0— Un ordre du jour M. Segers, ministre des chemins de fer, marine, postes et télégraphes a adressé au personnel de son ressort l'ordre du jour suivant: « Au moment où le courage de nos soldats a libéré une grande partie du territoire belge et où les administrations civiles des chemins de fer, des postes et des télégraphes vont être appelées à reprendre leurs services interrompus par l'invasion, je tiens à rendre un hommage public à tout le personnel pour sa fière et patriotique attitude pendant les longs mois qu'il a dû vivre sous la contrainte de l'ennemi.Il a bien mérité de la patrie! Je le félicite du fond du cœur! Je sais que son plus ardent désir est de se remettre, sans retard, à l'œu vre et de travailler de toutes ses forces à la reconstitution et à la prospérité du pays. Je compte fermement sur la collaboration immédiate de tous les agents de mes administrations. Je prie chacun d'eux de se mettre spontanément et le plus tôt possible à la disposition de l'autorité administrative dont il relève. » —0— Le rétablissement de la Belgique Une mission officielle anglaise, chargée de faire une enquête sur la situation actuelle des territoires reconquis, en vue de la reconstruction des régions détruites, est arrivée en Belgique. Les félicitations du roi George V au roi Albert Le roi d'Angleterre a adressé à notre souverain un télégramme de félicitations à l'occasion de la libération du territoire et de la population belge par notre vaillante armée. Les mines de charbon belges Le gouvernement belge a appris que les Allemands avaient déjà renoncé, avant l'armistice, à faire sauter les mines belges, par suite des protestations de l'Amérique. Le gouvernement belge a remercié le gouvernement des Etats-Unis pour son intervention. —0— La circulation des trains de chemins de fer La réparation des destructions effectuées par les Boches avance rapidement. II y a déjà communication directe par train entre Bruges et Paris viâ Court rai. L'accès des trains n'est jjas encore permis à la population civile. D'ailleurs, les travaux de réparation seront poussés plus rapidement encore, maintenant que les Allemands ont, conformément aux conditions de l'armistice, remis les pians des ouvrages d'art encore actuellement pourvus de bombes à retard et autres dispositifs de destruction placés par-eux avant leur retraite. Le personnel des chemins de fer de l'Etat a déjà été convoqué en vue de prendre toutes les dispositions préparatoires pour la remise en marche des trains, qui partiront provisoirement de Meirelbeke. Tous les ouvriers des ateliers de Gand (matériel roulant) de Ledeberg et de Meirelbeke ont été priés de se rendre immédiatement à leur poste, en costume de travail. — to; ' In mernoriam —0— O vous qui reposez en paix à l'endroit même où vous frappa la balle ennemie, ô vous, les purs héros dont une humble croix,dans nos cimetières, rappelle le sacrifice, pardonnez-nous, si, au milieu de l'allégresse de ces derniers jours, nous avons songé d'abord à exalter vos glorieux frères d'armes revenus parmi nous, à crier notre joie, à fêter la libération et la victoire. Ne nous en voulez pas ; nous 11e vous avons pas oubliés ; nous ne vous oublierons jamais. Dans notre ville en fête, il est hélas! de vieux parents, des enfants, des fiancées qui pleurent aujourd'hui; ceux qu'ils aimaient ne leur ont pas été rendus. Dans maint foyer,on pense, le cœur serré, à ceux qui ne sont plus; la place du père ou du fils est vide, et, au souvenir complaisamment évoqué d'un passé de bonheur, — bonheur à jamais brisé — les yeux se mouillent, des sanglots s'étranglent dans la gorge; ou se prend, dans sa détresse, à maudire la Destinée qui fut si cruelle,si injuste;on se révolte; on n'est pas loin de trouver odieuses les démonstrations de joie populaires. Nous comprenons l'immense douleur de ceux qui déplorent la perte d'un père, d'un fils, d'un frère ou d'un ami; de ce deuil, nous prenons notre part. Nous savons combien, en de pareilles détresses, sont vaines les paroles consolatrices ; mais nous voudrions dire à ceux qui gémissent, à ceux dont la plaie saigne toujours, que tous, le cœur gonflé de reconnaissance, nous sommes fiers de leurs chers disparus. Ces vaillants qui tombèrent à Liège, à Namur, à Anvers, et dans les plaines de Flandre, furent les artisans de la victoire. De leurs corps, ils firent un rempart qui arrêta, au début de la campagne, le barbare envahisseur; contre leur chair héroïque et pantelante, se brisa l'élan des Teutons. Ils sont morts, comme ils avaient fait leur devoir, comme ils s'étaient battus : en vrais soldats, soucieux seulement de i défendre jusqu'au bout, sans fléchir, le sol patrial. Plus tard, quand eut sonné l'heure des justes réparations, quand, après quatre ans d'une résistance qui fit l'admiration du monde, notre armée, aidée de nos valeureux alliés, prit l'offensive, bien des braves à nouveau, furent fauchés. Brûlés d'une fièvre patriotique intense, brillants d'audace, avec une fougue merveilleuse, ils s'étaient rués comme des lions, sans même paraître se soucier du danger, sur les lignes allemandes. Beaucoup tombèrent, mais leur sacrifice permit à leurs frères plus heureux de culbuter l'ennemi battu et hâta le moment de la libération.O nos grands morts, nous sommes fiers de vous ! Vous avez péri pour assurer le triomphe de la plus belle, de la plus noble cause qui fût jamais: non seulement vous avez défendu votre pays, non seulement vous l'avez arraché à l'étreinte ennemie, non seulement vous l'avez sauvé, non seulement vous l'avez fait plus grand, plus magnifique, plus rayonnant, mais vous avez, en sacrifiant généreusement votre vie, contribué à rendre la Terre plus liabitableet à édifier, sur les ruines du despotisme féodal, le majestueux temple du Droit et de la Liberté. Gloire et honneur à votre mémoire, ô nos grands morts ! Nous saurons vous honorer. Quand, dans nos écoles, nos instituteurs parleront à leurs élèves de la Grande guerre, ils diront vos noms et raconteront vos exploits; et le récit de cette authentique épopée transportera d'admiration nos enfants. Vos noms et vos exploits nous les ferons graver sur le marbre ou dans l'airain; mais c'est surtout dans nos cœurs que nous conserverons fidèlement le souvenir de ce que vous fûtes ; l'histoire magnifiera votre héroïsme. En versant votre sang pour nous, pour l'humanité tout entière, vous avez conquis l'immortalité. Et c'est de vous surtout, ô nos grands morts, que sont vrais les beaux vers de Hugo : Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie Ont droit qu'à leur cercueil la fouie vienne et prie. Entre les plus beaux nom!, leur nom est ie ptus beau : Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère: Et comme ferait une mère, L« voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau,» P. H. lia message de M. Wiisoa —0— Le président YVilson, qui avait tenu à donner lui-même lecture des conditions de l'armistice à une séance plé-nière du Congrès, a prononcé un important discours, dont voici les principaux passages : « On ne peut pas mesurer maintenant les conséquences de ce grand événement. Nous savons seulement que cette guerre tragique, dont les flammes dévorantes se sont propagées d'un pays à l'autre jusqu'à ce que le monde entier fût en feu, est terminée, et que notre propre peuple a eu l'honneur d'y entrer au moment le plus critique, de telle manière et avec une vigueur telle qu'il a pu contribuer au grand résultat d'une façon dont nous sommes tous des plus fiers. 2 Nous savons aussi que le but de la guerre est atteint, ce but que tous les hommes libres s'étaient assigné, et qu'il a été atteint si complètement que même à présent nous ne nous en rendons pas compte. L'impérialisme que concevaient les hommes qui, hier encore, étaient les maîtres de l'Allemagne, est arrivé à sa fin, ses ambitions se sont abîmées en un sombre désastre. Qui cherchera maintenant à le faire revivre? > L'arbitraire puissance de la caste militaire de l'Allemagne, qui pouvait autrefois secrètement et de son seul arbitre troubler la paix du monde est .discréditée et détruite et plus que cela a été accompli. Les grandes nations qui s'associèrent pour la détruire se sont maintenant définitivement unies, dans le but commun de conclure une paix qui satisfasse le grand désir de justice désintéressée du monde entier, prenant corps en des arrangements qui sont basés sur quelque chose de beaucoup meilleur et de bien plus durable que les intérêts égoïstes et opposés des puissants Etats ». Le présidentWilson répond ensuite par avance à la requête du docteur Soif touchant le ravitaillement de l'Allemagne : « Des mesures doivent être prises immédiatement pour organiser ces efforts de soulagements de la même manière méthodique qu'ils le furent dans le cas de la Belgique. Au moyen de l'emploi du tonnage inutilisé des Empires centraux, il devrait à présent être possible d'enlever la crainte de misère totale à leurs populations opprimées et de libérer leurs esprits et leurs énergies pour la grande et hasardeuse tâche de reconstruction politique qui se trouve devant elles de toutes parts. La faim 11'engendre pas des réformes, elle engendre la folie, et tous les vilains troubles qui rendent impossible une vie ordonnée.» M. Wilson n'est pas, en effet, sans éprouver quelques appréhensions au sujet de la stabilité du nouveau régime ; allemand. « Les hommes réfléchis sont forcés de se demander avec quels gouvernements et avec quel genre de gouvernement nous allons traiter pour l'élaboration des conditions de paix. » Investis de quelle autorité se présenteront-ils devant nous et avec quelle assurance que leur autorité sera permanente et maintiendra sûrement les arrangements internationaux que nous allons conclure? Il y a ici matière à grande inquiétude et crainte. » Lorsque la paix se fera, sur les promesses et les obligations de qui, en dehors de nous,devra-t-elle reposer? » Soyons parfaitement francs avec nous-mêmes et avouons qu'on 11e peut pas répondre à présent, tout de suite, à ces questions d'une façon satisfaisante.» Mais la morale n'est pas que ce faible espoir d'une rapide réponse doit nous suffire; elle est seulement que nous devons être patients et accorder notre aide, et surtout songer au grand espoir et à la confiance qui est au fond de ce qui se passe. " Les excès n'accomplissent rien. La malheureuse Russie en a donné des preuves récentes en abondance. Le désordre va immédiatement à l'encon-tre de ses propres buts. Si des excès ont lieu, si le désordre lève un instant la tête, une deuxième pensée saine suivra et un jour d'action constructive viendra, pourvu que nous donnions notre aide et que nous n'apportions pas d'obstacle. "Vaincre par les armes, ce n'est que faire une conquête temporaire; vaincre le monde en gagnant son estime, c'est faire une conquête permanente. > M. Wilson termine en affirmant que les peuples qui se sont libérés de l'arbitraire pourront compter sûr l'aide des vainqueurs. ! Le retour de M. le bourgmestre Brans Nous publions ci-dessous la suite des péripéties du voyage de retour à Gand de M. Braun, et dont le début figure dans notre édition d;hier. EN BELGIQUE M. Braun, continuant son récit, nous expose ensuite les incidents de son voyage en Belgique. Nous nous abouchons avec un louageur qui consent à nous conduire en voiture à Verviers, pour cent marks, dit-il. Nous y arrivons ,à 10 h. 1/2. A la gare de Verviers, l'on nous dit que les trains ne circulent plus vers Liège, et nous sommes forcés de prendre le tram électrique jusque Pépinster, à louer un char à bancs pour quatre-vingts marks jusqu'à Trooz, et à prendre l'électrique jusque Liège. A Pépinster l'on nous dit que l'Empereur est à Spa et le bruit de son suicide y court avec persistance. Arrivé place du Théâtre, vers 1 h. 1/2, le courant électrique est coupé, par suite d'une attaque d'avions. Déjeunant dans un restaurant, j'y rencontre M. Francotte, conseiller communal, et plusieurs autres Liégeois, ainsi qu'un Français, M. Rooman, qui a fondt le " Gardénia " à Anvers. Partis en voiture pour les Guillemins, on nous y annonce qu'un train de ban- , lieue partira pour Bruxelles à 6 h. i Je fais à Liège une visite à mon collé- ] gue, M. le bourgmestre Kleyer, que je re- \ trouve aveugle. J'y rencontre deux de ses échevins, MM. Failoise et Tombeur. ■ De retour aux Guillemins, j'y apprends que le train pour Bruxelles ne partira qu'à S li. 1/2. Quand nous voulûmes y prendre place, toutes les voitures étaient bondées. Seul je trouvais encore à me caser. Aucun simple soldat n'ayant daigné se lever pou»' l'officier, celui-ci ne désirant pas rester debout dans le couloir, ava,t pris sur le quai de la gare une caisse qui devait lui servir de siège. Les soldats le traitèrent de " schwein et l'un d'eux lui dit qu'il était un voleur, parce qu'il avait pris la caisse qui devait lui servir de tabouret. J'ai cru un moment que l'affaire allait se gâter. L'officier se tint calme et ne riposta pas. Aux approches de Tirlemont, vtra !l heures, le train s'est arrêté pendant 4 à •'» heures, la voie ayant été partiellemeut détruite par un jet de bombes. La réparation ayant pu se faire assez vite, le train put continuer jusqu'à un kilomètre de Louvain. Là on nous annonça que le train ne pourrait pas aller plus loin, un terrible jet de bombes ayant eu lieu la dimanche soir entre 9 h. 1/2 et 6 h. 1/2., î'est-à-dire précisément à l'heure où nous aurions dû arriver à Louvain, si le train ivait suivi l'horaire réglementaire. Il était 7 heures du matin quand, char ïés de nos valises, nous avons dû faire la trajet d'un quart d'heure entre le train et a sortie de la gare. Le spectacle de destruction qui s'offrit à, ios yeux aux abords de la gare était épouvantable. Il paraît que des wagon», chargés de munitions, avaient été touchés par des bombes et avaient fait explosion. Deux trains de blessés, qui trouvaient à proximité, ont été anéantis, ît les victimes se comptaient par centai-îes. Nous espérions prendre le vicinal Louvain-Tervueren, mais celui-ci, par suite de dégâts occasionnés par le jet des tombes, avait dû aussi interrompre son service. Ayant rencontré mon collègue à a Chambre; M. Claes, échevin de Louvain, je parviens, grâce à son intervention, à me procurer pour 105 francs un andau qui nous a conduits à Tervueren à Il h. 1/2. Là nous avons dû attendre à peu près me heure avant de pouvoir prendre un tram. Je m'étais déjà mis en rapport avers des laitiers pour obtenir qu'ils consentent à me prendre dans leur carriole, mais en vain, tous allaient dans la direction de Louvain. L'ARRIVEE A BRUXELLES Nous -étions rendus à Bruxelles), au Treurenberg, vers 2 heures. Comme nous devions avant tout nous présenter au gouvernement général, nous nous dirigeâmes vers la kommandantur. Là noua Eipprenons que le gouvernement général n'exiate plus, que le gouverneur générai sst arrêté, que tous les pouvoirs sont aux mains du comité des soldats et des ouvriers, et que nous devons noua rendre au oureau des passe-ports place Royale. Ùn •impie soldat nous y dit qu'il ne ïaut plu* ie passe-port, mais que, pour pouvoir aller à Gand, il y aura lieu d'attendre la, ïessation des hostilités. Il est alors 3 heures. M étant rendu à ['hôtel de ville, je rencontre, sortant i'une réunion, MM. le ministre do Hoi-ande, le gouverneur Becco, le président Van Iseghem, le procureur général Ter-, liuden, ie procureur générai Jottrand, M. Levie, ancien ministre des finances. iVlon frère Alexandre avait assisté à cette réunion, mais venait de partir. Je roi» aussi un instant l'échevin ff. de bourgmestre Lemonnier, l'échevin ïïallet. J'ai passé la soirée en famille. Le même soir, le " Café des Boulevards" fut assailli par les Allemands, qui prétendaient que des civils avaient tiré sur eUx. Le notaire Muller, d'Arlon, qui y logeait, vit sa chambre envahie quat.ra fois pendant la nuit et des perquisitions à fond y furent pratiquées. Des balles pénétrèrent dans la chambre. Le lendemain, je retournai à l'hôtel de ville, où je vis les membres du collège. Ils m'invitèrent à assister à une séance du conseil à 4 heures 1/2. A cette séance étaient également présents MM. Ie3 ministres d'Espagne et de Hollande, le pro cureur général Terlinden, le président Van Iseghem, des sénateurs et députés, M. Lepreux, M. Franqui, etc. M. Paul-Emile Janson y a donné le compte-rendu de la visite qu'il fit avec M. oora chez le Roi à Lophem, le 11 no vembre Il annonça l'entrée du Roi à Gand fixée au 13 novembre J'aurais pu peut-être, continue M. Braun, obtenir d'arriver à Gand à temps pour recevoir Sa Majesté, mais sachant que M. Anseele avait préparé la réception, j'ai estimé, dans l'intérêt supérieur du pays, qu'il valait mieux laisser M. Anseele présider la cérémonie. C'est dans ces conditions que je suia rentré en auto, jeudi matin, à Gand, avoc le groupe de députés et sénateurs que 1* Roi désirait consulter dans la soirée. Nous terminons ainsi cette partie de l'interview pour relater demain les circonstances de l'arrivée de M. le bourgmestre Braun à Celle-Schloss le 31 mara dernier. ETRANGER L'abdication de l'empereur Karl. L'empereur d'Autriche a officiellement abdiqué. L'ARGENTINE RAVITAILLE' VIENNE Le gouvernement argentin a reçu m télégramme du bourgmestre de vienne, demandant l'achat de 10.000 wagons de farine et 20.000 wagons de naïs, afin de ne pas laisser mourir de :aim la population autrichienne. Le gouvernement argentin a accep-:é, à condition que le prix concernant .'exportation, fixé par décret, soit payé. LES CHEFS DES GOUVERNEMENTS ALLIES A VERSAILLES Une note publiée mardi à Paris, dit que les présidents des ministères des pays alliés tiendront bientôt une séance à Versailles, pour débattre les différentes questions, résultant de la conclusion de la paix. L'ITALIE ET LA BELGIQUE Au milieu de l'allégresse provoquée chez nos a'liés italiens, par les victoires remportées sur l'Autriche, notre peti»

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La Flandre libérale gehört zu der Kategorie Culturele bladen, veröffentlicht in Gand von 1874 bis 1974.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Zufügen an Sammlung

Ort

Zeiträume