La Flandre libérale

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s.n. 1914, 07 Januar. La Flandre libérale. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/sq8qb9x030/
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40' Aiiiîée — Mercredi 7 Janvier 1914 QUOTIDIEN - 10 CENT. H. 7 — Mercredi 7 Janvier 1914 LA FLANDRE LIBERALE ABOIVlVEMiEIVTS I mois. B mois. ( mol*. 1 an. BELGIQUE ; Fr„ 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On s'abonna au bureau du journal et dans (eus les bureaux de poste RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE BAND. 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : •• RÉDACTION -Téléphone 32 Téléphone 13 Pour !a ville et les Flandres, s'adresser an bnrean m Journal. _ Ponr le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. CHARITE CLÉRICALE Aveux significatifs On a contesté à la Chambre que les sociétés de St- Vincent de Paul exercent une pression sur les consciences pour forcer les pauvres gens qu'elles secourent à faire leurs devoirs religieux et à envoyer leurs enfants aux écoles confessionnelles.. M. Mechelynck a lu plusieurs extraits des bulletins de ces sociétés prouvant que la charité catholique ne tient pour digne de commisération que la misère servile, qui accepte la protection intéressée de l'Eglise. La misère indépendante, celle qui a trop de fierté pour se vendre, celle qui aime mieux souffrir que de s'abaisser, même quand les tourments de la faim suggéreraient d'autres résolutions, cette misère-là ne doit pas être soulagée. La charité catholique passe indifférente et dédaigneuse devant le spectacle de cette indigence, dont elle dénonce l'orgueil. Nous ne disons pas, bien entendu, la charité des catholi-4ues, car il y en a qui, croyants sincères, ne font pas de distinction entre les malheureux et ne s'informent pas de leurs opinions politiques. Mais ces cathoîiques-là sont suspects de libéralisme et sont presque des hétérodoxes, à moins qu'ils le soient entièrement aux yeux des " flaireurs d'hérésies **. Les pauvres geps qui ont gardé une âme assez fière pour refuser les offres d'aussi évangéliques tentateurs sont-ils nombreux ? Nous le pensons. En tout cas, nous venons de lire dans la Correspondance catholique, l'organe gantois des " flaireurs d'hérésies " et qui a le mérite d'être franc, là où ses confrères orthodoxes font preuve d'hypocrisie, une lettre bruxelloise, dont on ne saurait assez méditer !e texte et l'esprit et qui nous apporte noti seulement la confirmation des scandaleuses pratiques des sociétés de Saint-Vincent de Paul, mais encore, l'aveu de leur échec partiel. L'auteur de cette lettre qui vient de rentrer d'une visite " dans divers grands centres industriels et commerciaux de Flandre et de Wallonie " — il a donc parcouru toute la Belgique — écrit ce qui suit : " Les conférences de Saint-Vincent de Paul se déso-" lent du peu de bien moral que pro-" curent à la portion la plus miséra-" ble du prolétariat leurs trésors de " charité. Le zèle infatigable des vi-" siteurs on ne peut plus généreux, " ne parvient pas à entraîner la mas-" se cies pauvres de Saint-Vincent de " Paul à l'accomplissement de ses de-" voirs dominicaux. " Donc la " partie la plus misérable du prolétariat " résiste. Voilà qui augmente encore notre estime pour la classe ouvrière, souvent si éprouvée et qui est digne que l'on s'occupe de son sort, que l'on cherche à accroître son bien-être. Ce qui démontre l'insuccès des zélateurs des sociétés de Saint-Vincent de Paul, c'est que dans les églises "on remarque généralement la rareté, sinon d'absence d'ouvriers. " Et comme c'est la femme que l'on tâche d'entreprendre, pendant que le mari est à l'ouvrage ou est en quête de travail, elle répond : " Mon mari " n'a pas d'habits pour se montrer à " la messe au milieu de tous ces bour-V' £eois bien vêtus, et moi j'ai mes en-■ ' fants à garder. " il Pur prétexte, car, comme le constate le rédacteur de l'article, on voit l'après-midi cet ouvrier au cinéma, iWec ou sans enfants. Mais, ainsi que nous le disions plus liant, l'échec de ces zélateurs est partiel. En présence de cette obstination, ils se contentent d'arracher les enfants do ces malheureux aux écoles publiques : " Si le visiteur, lisons-nous, ' doit désespérer de regagner à la re-'' hgion ces tristes époux, il a la sa-" tisfaction de voir que ces pauvres gens ont suivi quand même ses con-" seila (sic) en confiant leurs enfants aux écoles chrétiennes. Quel drame angoissant révèlent ces lignes ! A quel conflit moral ces grands catholiques livrent l'âme de leurs victimes! Aussi longtemps qu'il ne s'agit que d'eux-mêmes, ces indigents résistent. Ils sont prêts à supporter toutes les souffrances. Ah ! s'ils étaient seuls ! Ils repousseraient ces avilissantes aumônes. Mais ils ont des enfants à nourrir. Les voir en haillons, manquant du nécessaire, entendre les plaintes que leur arrache la faim, est une souffrance nouvelle,plus intolérable que les autres. Alors ils cèdent ! Ils écoutent... " les conseils ". Ils permettent à leurs enfants d'aller à l'école libre, d'y suivre des leçons de haine, d'y lire des manuels aussi révoltants que ceux que les députés de la gauche ont dénon.cés au pays. Le père de famille, dont la liberté a été si singulièrement respectée, consent à ce qu'on leur donne chaque jour ce poison de sectarisme, quitte sans doute à prendre sa revanche en leur administrant un antidote, à leur retour au logis... Et voilà comment se reorutent les écoles cléricales ! Et voilà pourquoi une majorité fanatique veut assurer la suprématie de l'enseignement confessionnel, aux frais de tous les contribuables, et voilà encore pourquoi M. Woeste a eu même l'audace de se plaindre de la concurrence que l'école publique se permet de faire à l'école libre ! Mais la lettre que publie la Correspondance catholique nous fait espérer que nos adversaires ne réussiront pas dans leur œuvre d'oppression et de discorde. Leurs calculs seront déjoués. On n'arrête pas indéfiniment la marche du progrès. Un autre passage de cet article mérite encore, d'être retenu. Si les zélateurs des sociétés de Saint-Vincent de Paul parviennent à augmenter par les moyens que nous savons, la population des écoles libres et à contraindre quelques pauvres diables à se rendre le dimanche aux " cercles ouvriers " catholiques, ils n'exercent guère d'action sur les ouvriers qui gagnent facilement leur vie. Ecoutez l'auteur de la lettre : " Ces cercles sont fréquentés, dit " il, par une couple d'ouvriers d'élite, instruits, d'une moralité exem " plaire et qui veulent bien " sacri-" fier " leur jour de repos pour se " mêler au gros des cercles, composé, " la plupart du temps, d'ouvriers très " pauvres venus là pour profiter des " régals et d'autres avantages de cita■ " rite... L'ouvrier indépendant, à cau-" se de beaux salaires, ne daigne pas " entrer dans les cercles. Sur ces sei-" prieurs du travail, le clergé parois-" si al qui dirige les cercles, n'a que " peu ou point d'influence. " Peut-on reconnaître plus explicitement que la misère est la pourvoyeuse de l'Eglise catholique et que le bien-être est son ennemi ? Continuons donc à' fonder tout notre espoir non seulement sur l'émancipation intellectuelle du peuple, mais encore sur son relèvement matériel. Instruction, éducation et beaux salaires, là est le salut de notre ' pays ! L'avenir le prouvera, à la confusion des cléricaux. ->—« O t*-< L'ÉDUCATION DE U FEMME & Un amendement de M. Kolf La discussion de la loi scolaire dure depuis bientôt trois mois. On a beau coup parlé de lai tendance, de la nature de l'éducation de l'homme, mais on n a guère parlé de l'éducation de la femme, et M. le ministre, dans ses statistiques, a soigneusement oublié de citer les chiffres relatifs aux écoles des fiUes, car il aurait dû prouver oue les congrégations belges ont à peu près le monopole de l'éducation de la femme. A ce sujet, nous devons signaler qu'il y a dans la loi scolaire un principe qui est repris par le projet du gouvernement — que nous ne saurions approuver: " Chaque commune doit avoir au moins " une école communale ; celle-ci doit "être mixte", c'est-à-dire accessible aux deux sexes! Ce principe, l'école mixte, qui trouve de nombreux défenseurs, a été de-tourné en faveur de l'école cléricale. En effet, partout où il n'y a plus qu une seule école communale, le clergé a fait croire aux pères de famille qu'il y avait dans la coéducation un grave danger moral pour leurs enfants. Et partout des écoles ont été érigées par les congréga-nistes, écoles aui recueillent seules la clientèle féminine au détriment des écoles publiques. Ajoutons que certains instituteurs, par crainte d'une trop grande responsabilité dans la surveillance, ont poussé a la désertion des filles et que là où on ne réussissait pas à faire prendre aux filles le chemin de l'école dui couvent, on leur a interdit l'accès de l'école communale par la suppression du cours de couture. L'enseignement public pour filles est ainsi détruit dans les trois quarts des communes belges. U faut donc que dans la discussion du «J— imwMHUMa—ujMujijwimumjtuLit i « ■—uni,lit" projet scolaire, l'opposition tâche d'obtenir des garanties pour la réorganisation de l'enseignement public pour filles et, à cet effet, nous espérons que la Chambre votera à l'unanimité l'amendement suivant, présenté par M. Nolf : " Toute école communale cessera d'être " mixte et comnrendira une section spé-" ciale pour filles établie dans un local " distinct, si un nombre de chefs de fa-" mille, a^ant ensemble au moins vingt " filles d'âge scolaire, en réclament la " création. " Nous développerons, dans un prochain article, les motifs d'ordre pédagogique et d'ordre social qui militent en faveur de cet amendement P. CNUDDE. i pnispsss Û2 l'Inquisition —*— On nous adresse la lettre que voici : Monsieur le rédacteur en chef, Voua avez relevé en d'excellents termes un article de la C r o i x sur la Saint-Barthélémy. Cotte feuille a écrit à ce propos que " pour juger sainement d'un " fait, il importe de le replacer dans les " circonstances de temps, de mœurs, " d'i dé es, bref au milieu des passions " où il se produisit ". Vous avez fort bien répondu que ces idées dominent eu core l'Eglise catholique aujourd'hui. La Correspondance catholique vient de confirmer votre appréciation. Ce journal qui, hebdomadairement, rappelle les cléricaux belges au respect des encycliques contre les libertés modernes, est en polémique avec M. Vermeersch, professeur catholique de l'Université de Gand, qu'il appelle "opineur da bonnet dans quelque conseil de province " et " correspondant éphèbe ". On n'est pas plus aimable. En tout cas, M. Vermeersch n'opine pas du bonnet dans la Correspondance catholique. Il s'est senti piqué au vif, et il a demandé à son contradicteur si le catholicisme intégral, lorsqu'il triomphera, abolira la liberté des cultes et rétablira l'Inquisition? M. Vermeersch ne semble pas fort au courant... " Quant à l'Inqui-" sition, répond la Correspondan-" ce, vraiment dois-je vous apprendre, Monsieur le professeur, qu'il n'y a pas " à la rétablir, puisqu'elle n'a jamais " cessé d'e faire partie intégrante et fonc-" tionnante du droit public de l'Eglise". L'organe du catholicisme intégral a évidemment raison. L'Inquisition n'a jamais été abolie. L'Eglise n'abolit rien. U n'y a que ceci qui soit changé, c'est que le bras séculier manque à l'Inquisition.Agréez, etc. X. Echos & Nouvelles One eenmsion sensationnelle A propos de la réponse du ministre dea colonies à la question de M. le sénateur De Bast, nous disions, dans notre numéro d'hier, que nous nous proposons de revenir d'une façon détaillée sur le document intéressant communiqué par M. Renkin. Nous nous contentions, pour le moment, de noter que les subsides indirects alloués par l'Etat aux missionnaires catholiques pour la construction d'écoles au Congo, s'élèvent à 170,000 francs. Et nous terminions notre article par cette phrase : " Les missionnaires protestants, eux, quoique, de l'aveu du ministre lui-même, ils aient fondé des écoles " dans chacune de leurs stations n'ont point reçu de subsides!" Eh bien! figurez-vous que nos commentaires ont été reproduits, in extenso, jus'ques et y compris le point d'exclamation final, par notre excellent et jadis pieux confrère le " Bien public ". Tout en estimant à sa iuste valeur le délicat hommage que veut bien rendre à notre information rapide la rédaction du journal de la rue aux Tripes, nous appelons l'attention de nos lecteurs sur la portée exceptionnellement grave de la volte-face accomplie, avec un courage et une franchise auxquels il ne nous avait guère habitués, par notre estimable confrère. Dans la période de conversions que nous traversons actuellement, le " Bien public " a voulu iouer son rôle, lui aussi, et, sans crier gare, écœuré sans doute, comme nous-mêmes, par l'attitude sectaire du ministre des colonies, il s'est rangé à nos côtés. En attendant l'entrée de I'ex-organe des catholiques gantois dans les rangs de la presse libérale belge, nous sommes heureux de constater que tout esprit d'indépendance n'a pas disparu encore chez nos bons cléricaux belges. H. Reitkln U paraît que la lutte entre l'honorable ministre des colonies et les missionnai res se poursuit dans la coulisse et les amis des missions ne cachent pas qu'elle se poursuivra jusqu'à ce que le ministre se décide à la retraite. M. Renkin est homme à se défendre, c'est une justice à lui rendre ; aussi la lutte présentera-t-elle le plus vif intérêt pour la galerie. Mais on assure, malgré tout, que M. Renkin abandonnera le portefeuille des colonies. 11 paraît que réellement il "en a assez" et qu'il n'attend, comme M. Levie, que le moment favorable pour s'en aller. Le moment opportun ne sera pas le même pour les deux ministres: M. Levie s'en ira dès le lendemain du vote du projet scolaire, c'est entendu ; mais M. Eenkin devra rester pour défendre et faire aboutir la réforme coloniale. U en aurait donc encore pour quelques mois de vie ministérielle. Administration... Une historiette piquante, contée à la "Chronique des travaux publics" par un "très gros personnage officiel": " Un employé d'élite d'une administration de l'Etat, muni du diplôme d'officier d'artillerie, issu de l'Ecole d'application, avait la naïveté d'étudier lui-même lés questions dont il recevait les dossiers. Son bagage technique lui en facilitait l'intelligence. Or, quand son ancienneté l'approcha du grade de chef de bureau de deuxième classe, il apprit avec stupeur qu'il n'était pas proposé pour l'avancement. Indigné, il alla directement trouver le ministre. Celui-ci lui répondit, après enquête, qu'il n'était pas proposé parce qu'il n'avait jamais eu d'employés sous ses ordres et que le chef de bureau doit avoir appris à conduire les hommes. " Le lendemain, notre ingénieur alla trouver son chef, lui exposa la besogne dont il était chargé, et lui démontra péremptoirement qu'il avait besoin de trois employés. On les lui donna. " Cela marcha bien. Au lieu de travailler lui-même, le candidat à l'avancement donnait des instructions à se® employés et lisait les journaux, en attendant de revoir le travail de ses subordonnés. Six mois après, il était nommé chef de bureau de deuxième classe. "' Le lendemain, il réclama trois employés supplémentaires et, vu l'importance du service, on les lui accorda. C'est ainsi qu'il devint chef de bureau M première classe. " Cela aurait contins ainsi ; malheiu- reœsement il est mort. " #** One bïefoallon Le " Patriote " conte avec émotion l'histoire d'une effroyable entreprise de laïcisation. U s'agit de la grammaire française de Larive et Fleury dont les autorités scolaires françaises ont fait sauter rien moins que soixante-et-onze exemples concernant Dieu, les saints, les ecclésiastiques et la religion en général. Soixante-et-onze ! C'est tout de même beaucoup, remarque le "Matin"^ d'An vers, et, pour une grammaire, il faut avouer que cet ouvrée était fortement teinté de cléricalisme et que ses auteurs avaient cherché surtout leurs exemples dans le domaine religieux. Quoi qu'il en soit, i'édition laïcisée est de 1907. Les éditions antérieures ne sont pas laïcisées. Mais c'est très ingénieux, cela! U y en a pour tous les goûts, car, au point de vue de la langue, les éditions se valent.Et c'est un moven excellent de respec ter les convictions des élèves. L'un dira : je crois en Dieu, alors que l'autre dira: je crois que la terre tourne. On pourrait étendre le procédé à tous les ouvrages classiques et introduire les opinions philosophiques ou religieuses jusque dans les mathématiques. Un couvent, comptant 100 élèves travaillant dix heures par jour, confectionne par an dix-huit mille chemises ; combien en confectionneraient 11 couvents, comptant chacun 97 élèves, travaillant douze heures par jour. Dans l'édition expurgée, couvent deviendrait atelier. Et ce serait absolument la même chose... si-nous en croyons M. Bossart. Le bilan économisa de 1913 L' "Action économique" observe que l'année 1913 a infligé aux capitalistes des pertes qui, pour être en partie nominales, s'élèvent à un chiffre déconcertant. Pour le marché de Bruxelles, la dépréciation atteint environ 15 p. c. La fortune mobilière de la Belgique était, à fin décembre 1912, de 13 milliards 752,000,000 de francs. La dépréciation serait donc de deux milliards. Notre confrère ajoute: "Plus une usine se développe, plus elle a besoin do capitaux. La Belgique peut être à cet égard comparée a une vaste usine. Elle est très riche ; mais sa grande richesse, c'est son outillas© et cet outillage aDsor be tant de capitaux que le fonds de roulement n'est pas proportionné. Il apparaît du moins trop restreint dans les pé riodes de crise comme celle que nous traversons où les bénéfices n'alimentent plus les caisses. Il faut recourir aux ban ques qui demandent jusqu'à 7 et 8 %. "Jamais encore on n'avait senti, comme en cette malheureuse année 1913, l'acuité de la question monétaire en Belgique^ la gravité de la situation d'un pays qui, avant toute sa richesse en travail, faisant travailler sans cesse toutes ses disponibilités, se trouve à la merci d'un ébranlement. Le spectacle est admirable de- cette petite nation pacifique — véritable ruche — qui ne. peus» qu'à son labeur de tous les jours. qui ne pense qu'à construire lorsciue tant d'autres ne pensent qu'à détruire, qui ne gagne que pour augmenter sa. puissance de travail et le rayonnement de ce travail sur le monde. Mais qu'une menace de guerre se produise, que des bruits alarmants se propagent, ce pays souffrira, d'autant plus du ralentissement des affaires que son activité économique est plus forte." Btoni Pagne et la Commune Le célèbre pianiste Raoul Pugno, qui vient de mourir si inopinément, était fils d'un Italien, et ne se fit naturaliser qu'assez tard ; aussi, bien que né à Mont-rouge, ne put-il pas concourir pour le prix de Rome. Il n'avait pas encore dix-neuf ans quand éclata, la Commune, à la quelle il se trouva mêlé, bien contre son gré et tout autrement qu'on ne l'a dit. Les légendes sur ce sujet ?ont fort an ciennes et lui firent longtemps beaucoup de tort ; elles faillirent tout d'abord l'empêcher de remplacer Renaud de Vil-bac à l'orgue de Saint-Eugène en 1871. On disait autrefois qu'il s'était fait nommer directeur du Conservatoire par ta Commune: on le confondait avec Salva dor Daniel. La- vérité est que, voulant se réfugier à Versailles, non seulement il ne put obtenir un sauf-conduit, mais le communard, frère d'une de ses élèves, qui le lui refusa, lui proposa en même temps de diriger une œuvre de lui à l'Opéra, dans une représentation au bénéfice de la veuve d'un autre communard. Une-telle offre ne se refuse pas à dix-neuf ans, surtout quand on ne peut guère s'y dérober. Le jeune Pugno avait toute prête une "Marche de 1'Alfiance" où figurait en contrepoint le "God save the King". Mais cette composition orchestrale, dédiée par avance à l'entente cordiale, ne put venir aux oreilles du public: le lendemain de la répétition générale, les Versaillais entraient à Paris. M. Renkin et le "Patriote,, ii Le "Patriote", décidément, ne lâche pas M. Renkin. Le ministre des colonies, dans le discours qu'il prononça récemment au Sénat en réponse à l'interpellation de M. Goblet d'Alviella, infligea au "Bulletin antimaçonnique" et à son inspirateur M. Brifaut, le démenti le plus catégorique. Et un journal clérical anversois, paraphrasant le plaidoyer de M. Renkin, n'a-t-il pas récemment reconnu que le "Bulletin antimaçonnique" avait été un peu loin, qu'il avait "subi un mécompte, en se basant sur des renseignements inexacts, sur lai foi d'informations mal contrôlées" ? Malgré cela, le "Patriote" revient à la -charge ; il ne se tient pas pour battu ; le long article qu'il dédie aujourd'hui au ministre des colonies est libellé comme suit — et le titre s'étale en caractères d'affiches: "M. le ministre de la colonie, après avoir induit le Sénat en erreur, s'adresse au clergé belge". Car M. Renkin, le "Patriote" nous l'apprend, a fait envoyer aux membres du çjergé belge, son discours au Sénat, pour le F. Detry et pour lui-même, en tiré à part sur les presses du "Moniteur"." Il est à supposer, écrit méchamment à ce propos notre clérical confrère, que M. le ministre1 paie de ses deniers cette propagande, et ne grève pas, cette fois, l'Etat, comme il le fit en expédiant naguère des "télégrammes d'Etat" à ses amis personnels, agents de ses intérêts dans la presse de gauche, notamment à Crésus Grimard." Après avoir traité M. Renkin de menteur, le "Patriote" dit son fait à la "Métropole", sans la nommer toutefois: l'article de 1' " organe anversois ", — dont nous avons reproduit les extraits essentiels dans notre "Revue de la Presse", il y a quelques jours — est, bien entendu, "rempli d'inexactitudes". Cela n'a rien d'étonnant d'ailleurs: en effet, le "Patriote", à qui l'on ne peut décidément rien cacher, déclare sans vergogne, que le " faible plaidoyer " d'e la " Métropole " émane d'un fonctionnaire de M. Renkin. M. Renkin en est réduit maintenant, paraît-t-il, à se faire défendre, dans les journaux de son parti, par les fonctionnaires de son département — qui, évidemment, fardent la. vérité aussi effrontément aue leur chef. Soit dit en passant, ils vont bien, ces catholiques, qui délibérément commet tent le péché de mensonge, comme s'ils étaient de vulgaires mécréants: que devient dans tout cela la haute et pure morale de l'Eglise, dont M. Renkin. et ses subordonnés catholiques n'ont pas, que nous sachions, abjuré la doctrine? Comment? Quoique catholique, on pourrait sciemment avoir la conscience char gée de crimes aussi noirs que ceux dont on a accusé le nieux M. Renkin ? Mais revenons au "Patriote". L' "Innommable" se fait écrire d'An vei;s la lettre que voici : " Comme d'aucuns ont attribué ce plaidoyer (celui de la "Métropole"), d'ailleurs faible, à un mandataire catholique de l'arrondissement, dissipez cette erreur en invitant le dit mandataire, s'il existe, à adresser au "Patriote", en pleine liberté, ses observations à l'appui de l'attitude de M. Renkin et de ceux qui le soutiennent, par politique ou par opportunisme."Le "Patriote" s'empresse — cela va. de soi — de déférer au vœu de son correspondant. Et, triomphalement, il écrit : " Le "Patriote" publiera, sous la signature et la responsabilité de tel mandataire catholique oui le voudra, un plaidoyer pour M. le ministre, dans l'affaire de Stanleyville. " Nous attendons." Et nous aussi. Et nous nous promettons même bien du plaisir. Mais, pour le moment, nous rie pouvons nous empêcher de reconnaître qu'ils s'aiment bien, à droite! Que devient dans tout cela, 1' "union indéfectible" ? Et les principes de la charité chrétienne ? Et l'amour du prochain ? REVUE DE L! PRESSE —*— Le pavé de l'ours Une feuille cléricale ayant déclaré que, obéissant à un mot d'ordre, les journaux libéraux ont pris un plaisir coupable à paraphraser les paroles royales et... à insinuer Que la Couronne a voulu blâ-mer ses conseillers, Z'Etoile belge ripos• te de bonne encre : " Cette feuille cléricale doit avoir la berlue. Où diable a-t-elle lu ce qu'elle avance 1 Les journaux libéraux ont constaté simplement que les paroles prononcées par le Roi, en présence et sous la responsabilité de ses ministres, ne s'accordent guère, sinon avec le langage de ceux-ci, du moins avec leurs actes et leur politique. Ce n'est pas précisément la même chose, on en conviendra, et la feuille cléricale ne manque pas seulement du sens des nuances : elle n'a pas même celui des couleurs. Est-ce notre faute, à nous, si la politique de nos dirigeants est tellement équivoque et carthaginoise que, lorsque, par la bouche du souverain, ils font l'éloge de la modération et de la tolérance, les paroles royales prennent naturellement le caractère d'un blâme infligé à ses ministres ? La feuille cléricale aurait mieux fait de se taire. Elle a imprudemment jonglé avec le pavé de l'ours, -et le pavé lui est retombé sur la tête. " Les paroles royales ■Appréciation de la Gazette de Char-leroi : " Sans doute, le Roi ne veut pas sortir de son rôle de neutralité entre les partis. Mais il est naturellement leur arbitre suprême, et il est certain qu'il a voulu donner aui parti clérical, avec autant de fermeté que de discrétion, une leçon de tenue dont il a le: plus grand besoin. Pourquoi, en effet, les querelles -de partis ont-elles pris un caractère aigu qui peut a,voir les plus graves conséquences pour l'avenir national? Parce que le cléricalisme abusa de son pouvoir suspect, parce qu'il n'existe plus de saine et loyale émulation entre les partis, sous un régime qui favorise l'un aux dépens deg autres, "par la fraude plurale et la corruption officielle. " Récemment, dans un discours à Liège, M. Paul Hymans jetait un cri d'alarme: " Il n'y aura bientôt plus de patrie en ce pays disait-il. U semble vraiment que le Roi ait voulu paraphraser ces paroles d'un leader qui ne passe pas précisément pour un esprit exalté et passionné. La patrie disparaît, le joiir où les citoyens ne sont plus égaux_ devant la loi, où certains jouissent de privilèges aux dépens des autres, où le pouvoir établit entre eux des différences de traitement suivant les opinions qu'ils professent ou leur situation sociale. Alors, il n'y a plus qu'un pays, où une partie des habitants opprime l'autre et la tient asservie par la violence morale et la force prutale. " La question qui se pose aujourd'hui dépasse singulièrement les compétitions de partis: c'est la Constitution même, cette Constitution au respect de laquelle le Roi les convie, qui est en péril. Depuis trois mois, on prononce à la Chambre des discours qui en condamnent formellement l'esprit et la lettre. Et ces discours sont prononcés par des conseillers dei la Couronne eit des ministres d'Etat, qui osent audacieusement ériger en religion d'Etat | l'Eglise catholique, imposer le dogme clérical à renseignement tout entier, et proclamer par la loi qu'il n'est point de morale possible en dehors de la secte romaine." Là est le danger de la situation actuelle. Il est grave. U risque, de compro- f mettre l'avenir de la patrie et d'exercer les plus funestes conséquences sur sa-

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La Flandre libérale gehört zu der Kategorie Culturele bladen, veröffentlicht in Gand von 1874 bis 1974.

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