La Flandre libérale

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s.n. 1918, 24 Dezember. La Flandre libérale. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/xs5j96229v/
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44* Année. — Mardi 24 Oécaibrt 1918. ffilX i 10 CENTIMES ■' 43. — Mardi 24 Déc«Mbr« 1918. LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS Momentanément 2 fr. 50 par mois ou 7 fr. 50 par trimestre Pour l'étranger le port en sus, RÉDACTION, iDMINISTBATION ET IMPRIMERIE : QAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser au bureau du journal. On traite à forfait, LA MANIFESTATION PATRIOTIQUE JftJN J/HUINi\JiUK de îa libération du territoire et du collège échevinal Comme nous lo disions hier, au cours «lie la cérémonie à l'hôtel do ville, M. Jans-sens a pris lo premier "la parole. Le président de 1' V'Œuvre de secours aux éprouvés de la guerre", dans une allocution patriotique, srest t'ait -il?interprète de la population gantoise, pour exprimer le bonheur que cause à 'notre vilIfe le retour du bourgmestre et des édiles communaux après leur détention démoralisante. Il rappelle la fondation et les travaux 4e l'Œuvre, qui compte deux miLle membres. Il remercie l'administration communale et tout'spécialement M. l'échevin De Weert, de 1;appui et des encouragements qu'ils leur donnèrent. Il insiste sur l'enthousiasme délirant dont fut l'objet M. le bourgmestre Braun lors de la récente fête patriotique au Grand Théâtre, et associe à la manifestation Mme Emile Braun qui, au cours de l'exil de son mari, prit sur elle d'accepter, au nom de celui-ci, la vice-présidence d'honneur de 1' "Œuvre de secours aux éprouvés de> la guerre". Après avoir remercié les sociétés participantes, et avoir rendu un hommage spécial à .M. le ministre Anseele, l'orateur a proposé d'acclamer le Roi, la famille royale, nos institutions nationales, la libération de la Belgique, le bourgmestre et les échevins de la ville die Gand. ]>es bravos nourris ont succédé à ces paroles. M. lie bourgmestre Bra/un a prononcé le discours suivant : Messieurs, MM. les échevins De Weert, De Bruyne, Lampens et moi-même vous remercions de tout cœur des sentiments que vous venez d'exprimer. Les élogies que vous nous avez adressés dépassent cependant la*mesure. Nous nous sommes efforcés, aux heures noires de l'oppression, de défendre le mieux que nous avons pu, l'honneur de la Patrie et l'honneur de la cité. Cétait notre devoir, tout notre devoir. Rares sont ceux, du reste, qui, au cours de ces années terribles, n'ont pas accompli le leur. Votre œuvre de secours aux éprouvés de la guerre n'a-t-elle pas, elle aussi, rendu les services îles plus signalés à un nombre considérable de nos concitoyens et ceux qui Font fondée et dirigée n'ont-ils pas eul le grand mérite de consacrer au soulagement cle bien des misères leur temps et leur activité ? Aussi l'administration communale n'a-t-el'Io jamais hésité à encourager votre œuvre, connaissant le dévouement, l'abnégation, l'esprit de sacrifice et dé désintéressement de ceuï qui s'en occupaient. Nous sommes heureux de pouvoir, en ce moment, vous exprimer touibe notre reconnaissance pour les bienfaits que vous avez 'armement répandus. Votre manifestation patriotique de ce jour me remet involontairement en mémoire une manifestation mon moins patriotique que, au début de cette armée, pendant l'occupation par conséquent, j'arvais rêvé d'organiser. L'occasion me paraît favorable de rendre aujourd'hui publiques les démarches que j'ai faites alors dans ce but. Vous vous souvenez qu'au mois de janvier dernier, les activistes avaient organisé en notre ville un cortège pour fêter le démembrement de la Patrie ; vous vous souvenez aussi combien pitoyable fut ce cortège qui eût été lapidé par notre brave population s'il n'avait été encadré sérieusement par des baïonnettes allemandes. } L'idée me vint à ce moment de mettre l'autorité allemande en mauvaise posture et de lui faire connaître, sous une forme malicieuse, quelle était l'opinion réelle de la population sur l'a question de la séparation administrative ou politique de la Belgique. Le s février dernier j'adressai au chef miLtaire de là police la, lettre que voici: " A Monsieur le maj'or Tiedeman, chef militaire de la police. ' Monsieur 1/e major, • ^ dernier vous avez auto risé les partisans de l'autonomie des Flandres d'organiser'un cortège et une manifestation dans fos rues de'la ville. Les adversaires de cet acte révolutionnaire voudraient, à leur tour, obtenir l'autorisation de manifester leurs sentiments. En leur nom, nous vous prions de^ bien vouloir accorder à diverses sociétés locales la permission de se rendre avec leurs bannièrës à l'hôtel de ville, oi: serait réuni le conseil communal pour re-cevoir des délégués de ces sociétés qu: désirent^adresser leurs félicitations à no tre administration, à l'occasion de la pro testation votée à l'unanimité en séarict du 28 janvier dernier, contre la décisior du Raad van Vlaanderen. " Nous ne doutons pas que, par espri d'équité, vous ne consentiez à faire dror à cette légitime demande. " Le 'bourgmestre, " (Signé) BRAUN. ' Ce major Tièdemann, qui était un offi cier de gendarmerie peu intelligent, ru vit aucune malice dans ma lettre et vint dès sa réception, me trouver pour me de mander des renseignements complémen ta ires, en me disant qu'il trouvait ma de mande parfaitement légitime. Il me pri; de lui envoyer la livste des sociétés qu auraient participé au cortège et de lu communiquer le programme de la ma-ni festation. Je dressai immédiatement une liste d la plupart des. sociétés de .la ville, sans ] leur en demander la permission et je l'en- i voyai au chef militaire de la police, avec la lettre dont-voici le texte: "Gand, le 10 février. " Major Tiedemann, chef militaire de la police, j " Monsieur le major, " Gomme suite à notre entretien du 9 * de ce mois, et conformément à votre désir, je m'empresse de vous communiqu'er 1 ci-jointe la liste des principales sociétés 1 qui, par l'organe de leur président, Se sont déclarées disposées au cortège dont ' ma lettre du 8 courant fait mention. " Je ne doute pas qu'une fois la mani-.festation annoncée, toutes les sociétés* du Grand-Gand, à très peu d'exceptions près, demanderont à figurer, dans le cortège. ' Comme en notre ville presque chaque citoyen fait partie de l'une ou l'autre c société, j'estime qu'il n'y aura pas moins ^ de 100,000 manifestants, tous Flamands, } mais Belges avant tout. Plusieurs centaines de drapeaux et bannières les accom- * pagnéront. "■ " Voici, dans mon esprit, quel serait le ( programme de la manifestation: " Les sociétés se réuniront à la place J du Comte de Flandre. La tête du cortège * serait à l'origine de la rue de Flandre. . J Comme la place du Comte de Flandre se- ( ra- beaucoup trop petite pour contenir * tous les membres des sociétés, le cortège j s'étendra tout le long du boulevard Fre-nvOrban, boulevard de Bruxelles, etc. (. Plusieurs corps de musique seront intercalés entre les sociétés. Le cortège, pré- ^ cédé de clairons et de tambours, parcour- 1 ra l'itinéraire suivant pour arriver à l'hô- ( tel de ville: " Rue de Flandre, digue de Brabant, rue de Brabant, marché aux Oiseaux, pla-ce d'Armes, rue du Soleil, rue des Champs, marché aux (trains, marché aux ( Légumes et rue Haut-Port. . " Cinq délégués de chaque société, j avec leur dïapeau, seront admis dans le ] grand vestibule de l'hôtel de ville, où le conseil communal, placé sur une estrade, ; les attendra.Le chei-doyen, monsieur Cas- j siers, y prendra la parole, au nom de tou- { tes les sociétés, pour féliciter l'adminis; ( tration communale de son énergique pro- ( testation contre l'autonomie des Flan-dres, c'est-à-dire le déchirement de la Patrie."Je répondrai par quelques mots de reniercîment et la foule se retirera lentement et en ordre, au son de la " Bra- , bançonne si, bien entendu, l'air natio- 3 pal est autorisé ce jour-là par vous, à ti- . tre exceptionnel. " Ces deux harangues seront prononcées en flamand et seront, si vous le ju- , gez nécessaire, soumises préalablement à votre censure. " Chaque société désignera un certain nombre de commissaires, qui, munis de brassards aux couleurs de la ville, seront chargés de maintenir l'ordre dans les rangs du cortège-. Je demanderai que seuls les agents de police communaux soient chargés' du service d'ordre sur son parcours." J'ai tout lieu de croire que ce programme vous a-gréera, et j'espère que vous pourrez bientôt me marquer votre accord, " Le bourgmestre, " (Signé) E. BRAUN. " Plusieurs jours s'écoulèrent avant que je reçus réponse à cette lettré. Le 18 je fus appelé à la Kommandatur-, où le co-'onel von Wick me fit connaît re que, par décision du général von Schickfuss, inspecteur des étapes, ma demande était refusée.Ayant insisté pour connaître les motifs du refus, je ne parvins pas à obtenir de réponse et je dus me retirer en déclarant que la décision intervenue était criante d'injustice et d'arbitraire. Ce cortège qui n'a pu se former alors, - -ous "avez; organisé aujourd'hui, à peu orès avec le même programme ; mais son but n'est pas le même. Avec raison, vous n'avez plus cru nécessaire de protester contre le démembrement de la Patrie, contre l'idée criminelle de diviser la Belgique administrati-\ ement ou politiquement en deux parties. Ce çrojet s'est dissipé en fumée depuis la tuite des Allemands et des activistes. Pas plus que ces derniers, il ne réapparaîtra jamais à l'horizon. Ce qu'e vous avez tenu à célébrer, c'est la iibération du territoire de la Belgique unes et indivisible. Je vous en félicite.C'est une pensée d'un patriotisme élevé et éclairé qui vous a guidés, et nous avons : tous pour devoir d'inculquer dans les es-L prits que seule l'union peut aider notre patrie à se relever de ses ruines et à regagner sa. prospérité. ' Notre ville peut espérer voir bien vite se cicatriser ses blessures ; nous devrons travailler, la main dans la main, pour qu'elle reprenne le rang qu'elle occupait avant la guerre. Vous pouvez compter » que notre administration ne négligera aucun effort pour atteindre ce résultat ; 1 nous nous rendons bien compte que l'œuvre à réaliser sera considérable, mais nous l'abordons le cœur gonflé de fierté, l d'espérance et de joie. i C'est dans cet esprit que je vous con-i vie de crier avec moi: " Vive la Belgique! Vive la ville de Gand ! " Ce discours, maintes fois interrompu a par des applaudissements, a été longue ment acclamé, aux cris de Vive la ville ie Gand! Vive le bourgmestre! Et tandis qu'une nouvelle " Brabançonne " se fait entendre,'des insignes de ' " Œuvre de secours aux éprouvés de a guerre'*'*, 'gravés au nom'de MM. Braun, . De Weert,' De Bruyne-et Lampens ; >ont remis à chacun de oeux-ci. M. le ministre Anseele remercie encore .'assistance des paroles dites à son intention. " A son tour il rend hommage à 1' " Œu-rre de secours aux éprouvés de la guer-•e " et la remercie au nom de la popi>la-;ion;entière pour ce qu'elle a fait en jfa-réur de nos concitoyens éprouvés. Tra^ ; a illons ensemble à la restaura tion du >ays," et à bref délai il ne restera plus irace des malheurs passés. Un grand-nombre de gerbes ont été of-: Certes à M. le bourgmestret Braun. Puis le cortège s'est'formé à nouveau ïi a parcouru encore quelques rues les mimant de se9 pas redoublés, les drapeaux déployés leur donnant l'aspect,, si >lein d'attrait, des grands jours de j-é-ouissanoes nubliaues. . — Humanitarisme teuton Notre collaborateur X... rappelait ré-emment les protestations virulentes éle-'ées en Allemagne contre le blocus des >orts allemands par l'Angleterre. Ce ilocus. était dénoncé par tous les hom-ries d'Etat à la tribune, par tous les pu-ili'cistes, par tous les journaux, comme ontraire^ au droit des gens. N'était-il >as inoui, odieux, de tenter de réduire 'Allemagne par la famine au lieu de lemander la décision aux armes seules 1 jgs pharisiens d'outre-Rhin déclaraient lue l'emploi de ce moyen barbare de guer-e, tendant à faire mourir les femmes, es vieillards, les enfants, autorisait l'Al-emagne à se mettre elle-même au-dessus le toutes les lois de l'humanité, à faire a guerre des sous-marins contre les na-ares de commerce, à se servir de gaz isphyxiants, de lance-flammes, à bombar-letr des villes ouvertes, etc. Comme les raisonnements changent ivec les situations! En 1870, les Allemands se trouvaient levant Paris. Ils avaient étroitement btlo-jué la grande ville avec sa population de leux millions d'âmes. Elle ne se rendait )as. Comment allait-on la forcer à capi-luler? Les. .militaires voulaient- brusqver e dénouement en couvrant la ville d'o->us. Us assuraient que le bombardement le-rait d'une prompte efficacité. Mais de îautes influences s'opposaient à ce moyen :omme trop barbare et recommandaient l'attendre patiemment. que la famine îût fait son œuvre, parce que ce jrocédé était plus humain. Bismarck, dans ses " Pensées et Souvenirs " (Trad. franç. T. II, p. 135), parle de ce conflit. Voici ce qu'il dit: il Cette idée (que Paris ne devait pas ' être attaquée comme toute autre for-' teresse). venue d'Angleterre, avait fait ' le détour de Berlin et était arrivée dans ' notre camp. On appelait Paris " La ' Mecque de la Civilisation " et l'on ' pouvait entendre d'autres phrases cou-' rantes et d'un effet certain, dont se ' sert le cant anglais, qui revêt ces sen-' timents humanitaires que l'Angleterre ' exige de toutes les autres ' puissances, ' sans pour cela les appliquer toujours ' elle-même à ses propres adversaires. A ' Londres on pensait que la capitulation * de Paris devait être amenée-, non par ' le feu des canons, mais par la famine ; ' et de Londres, cette idée avait pénétré ' dans notre Cour. Ce dernier moyen ' est-il plus humain, on peut discuter là-' dessus, comme aussi sur la question de ' savoir si les horreurs de la Commune ' se seraient produites, si la période de ' famine n'avait pas préparé le déchaî-' iiement des passiôns sauvages de l'a-. ' narchie. Je ne veux pas rechercher si 7 dans cette action de l'Angleterre en fa-' veur du procédé plus humain de la fa-' raine, il n'y avait que de la sentimenta-' lité, ou si quelque calcul politique ne 'se trouvait pas en jeu... Des rensei-'' gnements confidentiels de Berlin me ' permettent de me rendre compte^ que ' dans les milieux compétents, l'arrêt de ' notre action provoquait du méconten-" tement et des craintes, et qu'on '.' croyait que la reine Augusta exerçait-'son influence dans le sens de l'humani- " Que ces milieux (ceux du grand etat-" major et du prince royal) fussent ac-" cessibles aux idées anglaises, cela était " humain et naturel, la princesse royale, '' la femme défunte de Moltke, la femme " du chef d'état-major, plus tard feld-" maréchal, comte Blumenthal, et ^ 'a " femme de l'officier d'état-major géné-" ral de Gottberg, la seconde autorité " après ..Blumenthal, étaient toutes des " Anglaises. " Quand il s'agissait d'abattre la- France, la famine était considérée par les Allemands, non seulement comme un moyen de guerre licite, mais comme un moyen plus humain que le recours au canon. Ils ont. du reste, employé les deux. Mais quand ce sont les Allemands qui sont attaqués, il n'y a pas de pire violation de toutes les lois de l'humanité que de les bloquer. y m m Pour le maximara de liberté Un vœu de l'industrie et du commerce gantois Voici le texte d'un vœu qui a été transmis au ministre des affaires économiques au nom du Cercle commercial et industriel de Gand : " Les "administrateurs du Cercle commercial et industriel de Gand, ainsi que les délégués de la Chambre de commerce et des fabriquas, de la Ligue du commerce et. d$ l'industrie et du Cercle des commerçants, après avoir pris connaissance, clans leur réunion du 17. décembre, ries mesures annoncées en vue.; de réglementer les'importations en Belgique, " Emettent le vœu, à l'unanimité, de voir le gouvernement renoncer d urgenco à toute disposition ayant pour effet d'entraver l'entrée des matières premières et le libre développement de l'initiative individuelle." Us sont'convaincus, en effet, que les mesures pro j etéesv par le gouvern ement sont d'une réalisation pratique tellement' difficile et compliquée, sinon impossible, qu'elles sont de nature, par la perte de temps qu'elles doivent fatalement provoquer, à entraîner pour le pays des conséquences désastreuses. " Ils estiment ciue seule la' liberté des transactions, en dehors de toute intervention imposée, est de nature à assurer rar-pidement la reconstitution industrielle et commerciale de la Belgique et que cette considération doit primer toutes autres préoccupations. " Si des obstacles s'y. opposent de la part de conventions entre alliés ils adjurent le gouvernement belge d agir de tout son pouvoir, afin d'obtenir qu'ils soient leves dans la plus grande mesure et le plus rapidement possible. " Et si dans l'intervalle, pour les né-. oessités du contingentement ou des achats à crédit, l'intervention d'un, organisme comme le Comptoir national est indispensable, ils demandent de réduire au minimum les lenteurs et les formalités qui en seront la conséquence inévitable en assignant simplement à ce Comptoir le rôle d'un bureau de contrôle. " AiMf1 «?■ Une division de l'armée française .A. 0--A.KTID Il ne faut pas seulement que nos hôtes soient accueillis avec enthousiasme, après-demain, mercredi, il importe encore que tous puissent passer agréablement le temps dans notre cité. Sous ce rapport l'administration communale a fait le nécessaire pour MM. les officiers en leur offrant un dîner et une représentation patriotique au Grand Théâtre. Mais on ne peut pas oublier les soldats et les militaires gradés, des rangs inférieurs. Si nos renseignements sont exacts, la direction d'une de nos salles de spectacles les plus vastes et les plus en vogue, a décidé d'admettre gratuitement mercredi à ses représentations tous les militaires, en uniforme, y compris, bien entendu, nos troupiers. Cet exemple ne pourrait-il pas être suivi dans les autres établissements? Les journées de mercredi et de jeudi doivent donner lieu à une cordiale fraternisation, non* seulement entre les militaires français et belges, niais encore entre ces éléments et la population tout entière. A ce propos, nous ayons entendu émettre le regret que la saison ne permît pas de songer à organiser un grand bal populaire.* * * * En présence de l'animation extraordinaire qui résultera certainement de la présence des Français à Gand, il sera.it vivement souhaitable que les cafés puissent rester ouverts au moins jusqu'à minuit ou une heure du matin. Il serait regrettable de devoir envoyer les habitants et leurs hôtes se coucher immédiatement après les spectacles, sans qu'ils aient pu prendre " un dernier verre ". A propos d'Homère... p irdon ! Orner WaUez Nous recevons la lettre suivante : Ma chère Flandre, Vous avez surabondamment prouvé, en deux fort bons article^, que M. Omer Wattez, président de la commission officielle pour l'étude de la question des langues, est un pangermaniste. Si cet ancien primaire, — copain, avant la guerre, clu baron von Ziegesar, un agent politique à la solde du gouvernement de Berlin, — a réussi à surprendre la bonne foi du gouvernement du Havre, c'est, bien évidemment, qu'il s'est gardé de soumettre à ce dernier les titres nombreux qui eussent dû lui valoir les laveurs de la Prusse, si celle-ci avait été victorieuse au lieu d'être vaincue. M. Omer Wattez est de la race des chauves-souris, apparemment : Je suis oiseau : voyez mes ailes ; Je suis souris : vivent les rats ! Il n'aura pas manqué de dire à M. Coo-reraan : Monsieur le ministre, ma famille a contracté d'étroites «alliances en France. J'ai une âme française. Vivent les Français ! Moyennant quoi, voilà M. Omer Wattez calé comme président d'une commission dont les " études " pourraient parfaitement durer un demi-siècle, et valoir à l'ami du Ziegesar quelques milliers de beaux jetons de présence... M. ômer Wattez ne me paraît d'ailleurs pas autrement qualifié pour l'étude de la question des langues. Il a des arguments linguistiques d'une rare, stupidité. Celui-ci, par exemple : " Il y a plus d'entente entre un jeune paysan tyrolien qui dit V a t e r et un autre de la Flandre qui dit V a d e r, qu'entre ce dernier et un fils de fermier habitant la Wallonie et qui dit Père." Je dis, moi, à M. Wattez : Un Yank qui dit F a t h e r, un compatriote de Venizelos qui dit Pater, un Niçois, un Calabrais, ira Portugais, qui disent P a -d r e, un Flamand qui dit V a d e r, sont tous proches ' parents par la langue. Un Anglais," qui dit a s s , Sancho Pan-ça qui dit . a s no, Jocrisse, qui dit âne, et M.. Wattez, qui dit e z e 1, le sont pareillement... M. Omer,Wattez, qui est académicien flamand, et qui, au surplus,., comme Gil Blas, doit être un homme propre à tout, s'avisera peut-être d'écrire, pendant les loisirs de sa "présidence", l'épopée flamande des héros de l'Yser. L-auteur de cette nouvelle Iliade, dont les héros valent bien ceux de l'ancienne, sera en situation de faire couronner son poème par la " Vlaamsche Academie ". En faveur de cette distinction, il pourra faire émettre un vœu spécial par la commission d'étude qu'il préside, laquelle pourra certifier, congrûment et linguistiquement, que l'auteur de l'Iliade flamande s'appelle... Omer, comme l'autre, et qu'il dit Vader, .een, t w e e . drie, comme le chantre d'Achille disait Pater, en, duo, tria. On peut tout prouver par arguments linguistiques, même cette thèse, que d'aucuns trouveront paradoxale, qu- M. Omer Wattez n'est po>nt un primaire arriviste et arrivé, comme Herr Eizberger, par exemple, au'il n'est en rien activiste, comme on 1 insinue méchamment, mais qu'il' est parfaitement apte à solutionner, à la satisfaction générale, le plus épineux des problèmes d'avenir de notre chère patrie... Encore une fois, ne s'appelle-t-on pas Omer 1 D'après les philologues, son nom dérive du grec o m o u , ensemble, et veut dire r a s s e m b 1 e u r . Ergo, M. Omer Wattez est, linguistiquement parlant, le président prédestiné de la commission chargée de rassembler les éléments divergents de notre être national... Et vive Omer Wattez ! Recevez, ma chère Flandre, etc... X. Nouvelles de l'étranger FRANCE Le roi d'Italie à Paris Paris a acclamé jeudi le roi d'Italie, et a exprimé avec enthousiasme toute la sincère gratitude de la France au chef vaillant de la nation aWiée. * *" *. Au cours de lia visite crue fit le roi à l'Elysée, le président de la République lui a remis la fourragère du 3me zouaves, aux couleurs de la Médaille Militaire. Le roi Victor-Emmanuel est, on le sait, capo^ ral dans ce régiment. -* * * Le soir, au dîner offert par M. Poin-caré au roi, des toasts importants ont été édhangés. Parlant, des territoires autrichiens que revendique T'Italie, le président de la République a dit: £c Aujourd'hui, les Alpes ont livré passage à vos armées victorieuses et sur j-es rivages que nos yeux cherchaient dans la brume, vos marins et vos soldats ont triomphalement débarqué. " En même temps, voici que Trente, affranchie pour la première fois de la domination étrangère, reçoit Votre Majesté comme un libérateur impatiemment attendu. Italie nouvelle d'ans une Europe, nouvelle. Les peuples enfermés malgré eux dans des constructions politiques qui n'étaient pas leur œuvre, brisent les portes de ces demeures détestées, donnent cours à des aspirations longtemps comprimées et s'organisent suivant leurs affinités naturelles, leurs traditions et leur volonté. L'esprit de conquête n'aura pas de prise sur ces transformations ; il ne pourrait que les vicier et les rendre caduques. Ce qui les vivifiera, ce qui leur donnera lia force du droit et de. la vérité, ce qui leur assurera l'approbation du monde, c'est le 'libre choix des populations. Heureuse Ita- j lie ! Elle voit accourir à elle ceux de ses fils qui jusqu'ici n'avaient pas trouvé place à son foyer et avec eux elle achèvera cette unité nationale, dont l'illustre maison de Savoie, qui en a posé les fondements, va couronner demain le glorieux édifice. " Le président de lia République espère que la France et l'Italie resteront alliées: a Comment cette lbngue fraternité d'armes, dit-il, s'àjoutant' à la communauté d'origine et de culture, ne -laisserait-elle pas entre nous, dans l'avenir, une estime mutuelle assez forte pour garantir à jamais le maintien de notre intimité? " L'Italie et la France, alliées dans la guerre, resteront alliées dans j la paix. Mais est-ce tout dire ? Et que serait une entente officielle sans le don des cœurs et sans la conviction réfléchie que, demain comme hier, nous aurons besoin les uns des autres? Non, notre amitié ne sera pas seulement dans les mots. Nous nous connaissons assez pour nous comprendre. Nous nous aimerons assez pour que les hasards de la vie journalière, au lieu de troubler notre affection réciproque, la consacrent et la fortifient. La France n'aura qu'à suivre ses propres penchants pour entretenir sans effort avec sa sœur d'outre-monts ces relations confiantes et ce commerce cordial qui seuls donneront ; à notre alliance tout son prix, toute sa j force et toute son influence. " Voici les points essentiels du toast porté par le roi d'Italie: " Aujourd'hui, le soleil! de la victoire a couronné les aspirations nationales de la France et de l'Italie, aux prix des plus durs sacrifices. Les terres sacrées que la ; violence prussienne avait arrachées à la 1 France, en compromettant la paix du monde depuis près de cinquante ans, sont ; enfin revenues au sein de patrie fran- j çaise. L'Italie a conquis son rempart na~ | turel des Alpes et, dans l' Adriatique, ayant retrouvé ses enfants qui avaient si longuement lutté pour la sauvegarde de ! leur nationalité, elle pourra assurer les j conditions indispensables à 6a sécurité et ; à son existence... : " Désarmais, une ère de collaboration pacifique, fondée sur le respect mutuel et sur l'amitié confiante et loyale, s'ouvre devant nos peuples. La France ôt l'Italie oni une grande mission commune de civilisation à accomplir. Aucun intérêt particulier ne doit y porter obstacle. Nous trouverons dans l'harmonisation équitable de nos intérêts spéciaux un ciment indestructible de l'amitié et de l'œuvre de concorde de nos deux pays, consacrées par la fraternité renouvelée des armes. Et nos deux pays pourront ainsi s'offrir mutuellement un appui précieux et solide dans le chemin difficile de l'humanité vers un avenir assuré de liberté et de justice." L'éraluatioa des dévastations commises par les Allemands On peut estimer, au prix d'établissement actuel, à 20 milliards les destruc lions opérées, dans le Nord et l'Est de la France, sur les maisons 'd'habitation ; les mobiliers représentent au moins ô milliards. Pour le sol, le bétail et les forêts il faut au moins admettre 10 milliards ; pour l'industrie le chifre global ne peut être inférieur à 30 milliards. Le chiffre total approche donc de 65 milliards. ALLEMASME La conféreace générale des dé!é(ués ouvriers et soldats de l'Empire La séance de mercredi a eu le mémo caractère que celle de la,veille : irruption dans la saille d'éléments violents venus du dehors ; et majorité, gouvernementale au sein du congrès. Comme aux jours précédents, ce fut le duel entre le comité exécutif et les commissaires du peuple. Dittmann. qui continue d'être le porte-parole de ces derniers, parla avec une énergie singulière, et ses arguments sont à retenir : " Le comité exécutif, dit-il, ne jouit d'aucune autorité auprès des troupes. Si l'on avait fait prêter serment par les troupes au comité exécutif.- on aurait.atteint un résultat diamétralement opposé ii celui que l'on cherchait. L'A s s e m -b1é e nationale est le but que nous devons nous proposer : il ne s'agit pas de réunir une assemblée de parti, mais une véritable assemblée nationale qui puisse rendre d é f i n i t i-v e" s les conquêtes de la révolution. : ' La séance s'est terminée par le vote d'une série de motions toutes favorables au gouvernement • et dont nous retenons les principales : Jusqu'à la réunion de la Constituante, tout le pouvoir législatif et tout le pouvoir exécutif doivent être remis a u conseil des commissaires du peuple." Le gouvernement est invité à d é s a r -mer les contre-révolution-n a i r e s . Les mesures prises pour la protection i de la frontière orientale ne seront pas révoquées. Les élections fixées au W janvier Le congrès de l'empire des comités d'ouvriers et de soldats, réuni à Berlin, a décidé à une très grande majorité de fixer les élections à l'Assemblée nationale au 19 janvier. En outre, une motion a été déposée invitant le gouvernement à négocier avec l'Entente, afin d'obtenir qu'on puisse procéder aux élections dans les territoires occupés. Berlin récusé comme siège de l'Assemblée nationale La " Germania ", organe des catholiques d'Allemagne, désapprouve le choix de Berlin comme siège de la prochaine Assemblée nationale. Ce journal doute fort que le gouvernement Ebert-Haase soit assez fort pour assurer, dans l'ordre et le calme, le travail régulier de l'Assemblée à Berlin. niadenbnrg prépare un nouveau front Une dépêche de Bâle signale que Hin-denburg a adres&é au gouvernement de Berlin un télégramme l'informant qu'il avait l'intention d'établir un nouveau front à dix kilomètres derrière la zone fixée par l'armistice. Le gouvernement a demandé des explications. Hindenburg n'a pas encore répondu.Les pertes allemandes pendant la guerre Les chiffres rectifiés des pertes allemandes jusqu'au 10 novembre dernier donnent 1,600,000 morts, 103,000 disparus, 618,000 prisonniers et 4,064.000 blessés.PAYS-BAS Les rapparts hollando-kelges Au cours des débats qui ont eu lieu à la seconde Chambre- des Etats-Généraux, au sujet dés difficultés internationales avec lesquelles la Hollande sè trouve aux prises, M. Van Karnebeck, ministre des affaires étrangères, a- déclaré notamment : " En ce qui concerne le mouvement annexionniste du Limbourg, je ne crois nullement qu'il y ait lieu d'identifier cette campagne avec la politique du gouvernement belge ou des gouvernements alliés

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La Flandre libérale gehört zu der Kategorie Culturele bladen, veröffentlicht in Gand von 1874 bis 1974.

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