La gazette

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s.n. 1918, 08 Dezember. La gazette. Konsultiert 19 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/qr4nk36z00/
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Dimanche 8 Décembre 1918 JLe numéro : JDI!K CENTIMES partout exi Belgique. ,, . nr*-T^'--r^''nrrTnnMM i un i n ireagatg-—— — '—i 1 uni i Himin i1'-■TiitnwrilliMMBîri.ir'EHgEg-.—.B T|.->TrTr^ 48e année. — N° 21. ABONNEMENTS s POUR TOUT LE PAYS Pour l'année. . , Fr. 24.00 m six mois » 12 00 » trois mois. ...... » 6.50 Pour le mois de Décembre : 2 francs en plus Les anciens abonnés ont droit à une déduction de 4 francs sur l'abonnement d'un an ; de 2 francs sur l'abonnement de 6 mois — en com- Îiensation des quatre mois d'abonnement qui ne eur ont pas été servis en 1914. LA GAZETTE MIVO«ICE§ : ANNONCES ORDINAIRES! 50 centimes la pelile ligae. RECLAMES (Après les spectacles) : 2 francs la ligne. FAITS DIVERS (Corps du journil) : 3 francs la lipne. (Fin du journal) : 2 francs la li^ne. NÉCROLOGIE : 2 francs la ligne. Pour les annonces, s'adresser au service de la publicli RÉDACTION et ADMINISTRATION : 86, RUE DU MARAIS, BRUXELLES. — Téléphoné j Rédaction A 162 Administration . ... B 1647 .imawmMMiminrwMa iimarawwi DEUX JOUÉES TfilOlPHÂLES Nos Souverains à Paris BRUXELLES-PARIS Bruges, 4 décembre, soir. La ligne droite est le plus court chemin d'un point à un autre, noua a-t-on enseigné jadis. Combien cela est changé aujourd'hui ! C'est la ligne courbe qui est devenue la moins longue, en ce qui concerne le temps. Autrement dit, pour aller de Bruxelles à Paris, le meilleur itinéraire à suivre passe par Bruges, Dunkerque, Abbeville, la partie Bruxelles-Bruges du raid étant faite en automobile. Voilà pourquoi, ce matin, notre auto filait par la chaussée de Gand, à travers le «camouflage > vert éteint, jaune terne, ocre foncé et violet brun des champs. Une gaze de brume estompe les profils des arbres dépouillés, les silhouettes d'habitations de paysans, de clochers, de moulins à vent, s'évanouissant graduellement, au fur et à mesure qu'ils s'éloignent dans le blanc sale du brouillard. Nous voici à Assche, dont la partie sud a sérieusement souffert d'une explosion de munitions en gare. A plus d'un kilomètre de celle-ci, des toitures ont été enlevées comme par un coup de vent, des arbres de la chaussée brisés; les carreaux cassés, les volets démolis et les portes enfoncées ne se comptent pas. Qu'est-ce ceci ? Ce sont des canons, peinturlurés en arlequins, abandonnés par les Allemands au cours de leur retraite, canons parmi lesquels il est plusieurs de ces longues pièces de marine servant à bombarder à grande distance. Puis c'est Alost, traversé entre les rangs d'une population ouvrière obligée au chômage, par l'enlèvement du matériel de ses usines, population assemblée principalement sur la Grand'Place, attendant, morne, elle ne sait elle-même quoi. Tout le long de la route, c'est un incessant charroi de camions automobiles militaires, français et belges, jouant de bonne grâce le rôle de diligences: les conducteurs y ont laissé monter des civils, hommes et femmes, suppléant ainsi, dans la mesure des places disponibles, au manque de moyens de transport. Peu de pavoisement par ici; les paysans de la contrée, soumis au régime de l'étape, donc « étapes > par les soldats teutons, n'ont pas gagné des mark à la pelle comme leurs congénères du Brabant, et n'ont pu se payer que peu de drapeaux. Cependant, lin d'eux, est-ce par hasard, ou par intention, a appendu sur une corde, dans son jardinet, trois chemises : une .bleue, une blanche et une rou^e. Gand : Pas de changement à sa physionomie générale. Tronchiennes : autres dégâts j de guerre, mais dégâts de bataille ici; on s'est battu d'une rive du canal de Bruges à l'autre; de grandes quantités de bois, arbres, madriers et planches, laissés en plan par les Allemands. Or, le jour tombe rapidement; la campagne se piquette de points de lumière, les fenêtres éclairées des fermes. Dans la pénombre, les saules étêtés bordant la route semblent danser autour de notre voiture une ronde fantômale... Halte ! des soldats, baïonnette au canon, intiment à nos conducteurs l'ordre de stoper. « Y a-t-il de la place pour conduire, à Bruges, deux prisonniers*? » demande un d'eux. Ils ont arrêté deux individus aux allures suspectes, à l'accent caractéristique, rôdant auprès d'un pont provisoire construit par le Génie en remplacement d'un autre que les Allemands ont fait sauter. Nos voitures sont heureusement pleines; nous échappons à une bien mauvaise compagnie. Un peu plus loin, encore un village où l'on s'est battu; des maisons sont totalement en ruines, d'autres ont dans la façade, le pignon ou le toit de grands trous d'obus. Nous n'en voyons que peu de chose, à la faveur de rais de lumière filtrant de-ci de-là par une fenêtre ou sous une porte, car la nuit est arrivée. Bruges : un va-et-vient animé de soldats, belges, français, anglais, à travers les principales rues, aux magasins suffisamment éclairés pour que nous puissions voir, étalés dans la^vitrine de plusieurs d'entre eux...des figues sèches, des dattes, des citrons, des bananes ! Leur prix n'est pas marqué, et un sentiment de circonspection que chacun comprendra nous retient d'aller nous informer du prix de ces marchandises de rêve. Nous regrettons pourtant cette prudence, plus tard, quand nous apprenons, à l'hôtel où nous soupons, que les œufs ne se vendent ici, en ville, qu'un franc vingt-cinq : on ne nous aurait peut-être i pas demandé plus de dix francs pour une i fijrue. Mais voici terminée la première étape de notre voyage. Allons nous coucher ! d'autant plus qu'ici l'ordonnance obligeant de masquer les lumières à partir de 9 heures du soir est restée en vigueur, et qu'il nous faudra être' au train pour 3 heures 10 précises. L'horaire de notre train 1 Le voici : Départ de Bruges à 3 h. 10 du matin, arrivée à Corte-marck à 4 h. 35; Adinkerke : 6 h. 29; Dunkerque: 7 h. 05; Abbeville : 10 h. 32: Chantilly: i 12 h. 40; Le Pont Marcadet : 13 h. 23; et Paris, gare du Bois de Boulogne : 2 heures de l'après-midi.II Paris, jeudi 5, après-midi. Six heures du matin : réveil, ablutions, déjeuner. Sept, heures, arrivée en gare de Dunkerque. Une aurore aux doigts de suie entr'ouvre les portes de l'Orient. Elle éclaire pourtant pc qu'il faut pour nous permettre de nous rendre compte que les bombardements allemands n'ont causé que des dégâts insignifiants aux abords du but visé, la gare, si, comme on nous l'assure, des pâtés de maisons entiers ont été démolis à l'intérieur de la ville. Là-bas, au bout d'un inextricable enchevêtrement de rails, se découpe sur le ciel une forêt d'élévateurs ; c'est le port de guerre, empli de navires de guerre et de navires de commerce déguisés en navires de guerre à l'intention des pirates sous-marins allemands. De l'autre côté de la voie ferrée, voici un fort, qui ne fut jamais atteint par un seul projectile ennemi, puis c'est un camp, et un autre, et encore, et encore. Ils alignent soit leurs tentes, soit leurs baraquements camouflés 1: ou non dans la campagne plate, s'étalant vers q un horizon illimité, campagne d'un ton jaune « mousse quasi uniforme, ocellé çà et là par les h taches de fermes ou de propriétés entourées de g petits parcs. C'est une campagne absolument s Mnhlable à celle de notre littoral, avec la dif- e férence que pp s'anprçnivpnt Pas- dans le loin- 1* tain, les clochers ides villes de notre Flandre. d Tout à coup, une vision désagréable ; le eau- r chemar ne serait donc pas fini? C'est pourtant « bien cela ! c'est le « feld-grau », l'uniforme bo-che tant haï. Oui, mais cette fois ce ne sont t< plus eux qui « j'ordonnent » : ce sont des pri- 1 sonniers travaillant, bien surveilllés, à la ré- c fection du railway. A deux cents rrêtres de là, s une charrue attelée de deix vigoureux chevaux e trace son sillon : la Guerre et la Paix, l'une f à côté de l'autre ; et cela caractérise bien la s situation actuelle ; sujet d'un tableau ayant pour titre : l'Armistice. Ces priât nniers sont d'ailleurs autrement bien en point que ceux de leurs camarades que nous vîmes passer le mois r dernier. Cette ville de baraquements, c'est leur s camp ; puis encore une image rappelant la a guerre : un cimetière qui semble ne pouvoir c finir. c Et encore : du charroi militaire sur toutes t les routes que coupe le chemin de fer ; puis c à nouveau une formidable gare militaire, Ca- c Jais, où attendent des trains et des tiains, char- c gés de canons, de munitions, où vaquent à des f besognes diverses des soldats français, belges, a anglais, américains, hindous, annamites. Nou- 1 velle sensation de surprise agréable : un au- r tre genre de prisonniers, d'ancienne* connais- y sances, des traçons de la « militàr général di- c rektion von Brussel ». a Au-dessus de la ville, que nous laissons sur a notre droite, plane une lourde nuée de fumée, c preuve que les usines n'y ont pas cessé le tra- r vîiil, tandis que le ciel s'éclairciu autour du 1 grand port de débarouement angliis, sur les falaises, car nous quittons la zone des plages \ de dunes et de sable pour entrer dans celle des -v plages de falaises et de galets. I Le train roule toujours, croisant d'incessants d cortèges de prisonniers se rendant au travail. 1 Soudain, très près de nous, à travers les échan- p crures d'un fouimillement de toits, apparaît r une plaque d'opale trouble : la mer. Nous som- p mes à Wimereux ; nous dépassons Boulogne, u Et alors commence, pour ne finir qu'à Etaples. f: le camp principal anglais, avec ses construc- j tions de tout genre, son vaste cimetière aux q petites croix de bois basses, ses usines, ses car- I rifrres. ses magasins, hangars, chantiers, forges, hôpitaux, garages de trains blindés, etc., etc. Effort inouï et puissance écrasante d'une nation pourtant si neu militaire1 se dit-on déjà j au bout de quelques kilomètres. Or, cela conti- r nue, continue toujours; nous n'en voyons d'ailleurs pas la moitié, paraît-il, car nous filons f; maintenant vers l'intérieur des terres, à travers unp campsgne respectée par la guerre. Entre Abbeville et Amiens, nous longeons les marais de la Sorrimp. qui déroule oca cupri- ^ cieux méandres entre deux crêtes assez éle- ^, vées mais à pente douce et boisée. Après ^ Amiens, nous entrons dans le brouillard, qui nous accompagne jusqu'à Paris. ^ Voilà comment nous avons pu faire le voyage g Bruxelles-Paris en quatorze heures, trois d'auto et onze de chemin de fer, plus une pause de ^ neuf heures à Bruges. Encore, a-t-il fallu que v nous soit échu un privilège, celui d'accompagner le Roi dans sa visite à la capitale de la •France. C'est ainsi que nous pouvons, après quatre années et demie d'insultante oppression, . de servitude haineusement imposée, assister à la fête célébrant, l'indépendance et la liberté n reconquises, le triomphe du Droit, dans la ville q même qui fut le berceau de la liberté uni ver- n selle. Dans cette Belgique nouvelle, fondée sur ^ des bases que cimentèrent le sang et les lar- Q mes da peuples uni3 pour la défense de la jus- tice, commence une ère nouvelle, où doit être 3 rendu à chacun ce qui lui revient. 11 en est f1 ainsi, entre autres choses, pour la Presse belge ® qui sut,pendant tcute l'occupation,tenir, la tête 3 haute, devant l'ennemi, se sacrifier et souffrir sans défaillance, montrant à l'Allemand que, F devant l'ennemi, il n'est plus de caste, plus de race, qu'il n'est plus que des Belges. C'était déclarer que la Presse belge a bien mérité de la patrie, que de — en dépit de tous les usages de jadis — l'inviter à assister officiellement à la réception de nos souverains à Paris. Et cette dé- , claration, de hautes personnalités ont tenu à la ! faire. 11 Le «circuit» fut long, mais accompli dans des a' conditions confortables, grâce aussi aux bons a soins de la Compagnie du Nord et de son per- j sonnel attentif, aimable et diligent. j, LA JOURNÉE DE JEUDI S L'ARRIVÉE A De notre envoyé spécial : t; Le train présidentiel, devenu train royal en r vertu de la qualité de ses hôtes les souverains P belges et le prince Léopold, avait quitté Bru- ï ges à 3 heures 10 du matin. A leur arrivée à Dunkerque, — il était 7 heures, — ils furent salués au passage par le général Gauffin de St-Morel, gouverneur militaire de Calais, le général Jrlumbel et M. J. Régnier, secrétaire géné- a ral de la Compagnie du Nord. C'est à Chantilly q que prit place dans le train la mission militaire t française d'honneur, composée du vice-amiral à Ronarch, du colonel Joannart du 6e dragons, du 1 capitaine de frégate Portier, et du chef d'esca- n dron iMuller, attaché spécialement à la per- 1 sonne du prince Léopold. Le baron de Gaiffier, d ministre de Belgique à Paris, les accompagnait. d Pendant que ces personnalités déjeunaient en 0 compagnie du Roi, le train était arrivé sous le 1 pont de la rue iMercadet, où l'attendaient déjà 1 d'innombrables Parisiens tenant à manifester T leur amitié pour la Belgique et son représen- ^ tant, ce dont il ne se firent pas faute. 1 11 en fut ainsi d'ailleurs sur tout le chemin h suivi par le train royal, reconnaissable à sa t locomotive sur laquelle se déployait un grand ^ draneau belge, pour gagner la gare du quai ^ d'Orsay. t C'est en cette gare en effet qu'a lieu la récep- p ti-^n officielle des hôfes. pour trente heures à r peine, de la France. S'ir le tapis rouge de tra- s dition sont échangées les salutations et présen- V canon. Brabançonne et Marseillaise de ri- ^ canons, Brabançonne et '"Marseillaise de ri- ^ gueur, dominés par d'innombrables et reten- ^ tissants cris de : Vive le Roi ! Vive là Reine ! c Vive la Belgique ! Vive Clemenceau ! Vive c Poincaré ' c La Reine au bras de ;M. Poincaré, le Roi, 8 donnant le bras à Mme Poincaré, suivis du c chef du cabinet, des ministres et de nombreuses personalités gravissent l'étroit escalier de la gare, aux marches recouvertes de velours cramoisi, et apparaissent sons le portique. Im- S médiatement, un tonnerre d'acclamations jail- ti t de plusieurs milliers de poitrines pendant ne clairons et tambours sonnent et battent aux champs », que les musiques jouent les ymnes nationaux belges et français, que le rondement du canon annonce à Paris l'entrée îr son territoire du chef d'Etat ami. La Reine t, le Président de la République montent dans t première voiture, le Roi et Mme Poincaré ans la seconde ; M. Clemenceau, le Tigre, routeur aux boutades féroces et sans pitié, le Dceur de pierre» comme on l'a aussi surnommé, lit, avec un geste d'une véritable tendresse pa-îrnelle.monter avant lui le prince Léopold dans 3 troisième landau. «Ce geste, sorte de geste e «grand papa gâteau», semble en quelque orte symboliser l'affecion que porte, à la jeune t petite Belgique partant vers un avenir nou-eau, la vieille France, certaine désormais de es ^destins glorieux. LE CORTÈGE Aussitôt formé, le cortège s'engage par l'ave-iue du Bois de Boulogne et les Champs-^Ely-ées, entre deux vingtuples rangées d'une foule cclamant de toutes ses forces, brandissant hapeaux ou mouchoirs. Aux fenêtres et bal-ons papillotent également des milliers de aches blanches, des mouchoirs agités à bout e bras; les arbres sont chargés à se rompre e grappes humaines. La plupart des soldats ui font la haie ont, attention courtoise bien rançaise, épingle sur leur poitrine une cocarde ux couleurs belges. Au passage de la Reine, ils ni adressent, sans quitter le port d'armes, d'un îouvement de tête si léger qu'il ne leur fait as abandonner la position militaire et cepen-ant assez marqué pour qu'il n'échappe pas, vec im sourire de plaisir, un salut 'à la fois mical et respectueux, le bonjour qu'il convient e donner ià celle qui fut la. « maman des sol-ats» pour leurs camarades belges et aussi pour eau coup des leurs. (Mais, place de la Concorde, le spectacle de-ient inoubliable: une cohue inouïe, que le ser-ice d'ordre contient cependant, sans peine, lommes, femmes, enfants, vieillards, soldats e toutes les armées alliées, se sont juchés sur *s monuments, sur les rebords des fontaines ourtant jaillissantes, sur les centaines de ca-ons pris à l'ennemi exposés là, entre les pieds, our ainsi dire, d^s chevaux des spahis. C'est ne ovation frénétique, délirante, qui naît là et r't trafnée de poudre sur tout le reste du tra-ît, jusqu'au Palais des Affaires étrangères, uai d'Orsay, où le Roi, la Reine et le prince .éopold prennent quelques instants de repos. CÉRÉMONIES OFFICIELLES Et ici le protocole reprend ses droits: visite es souverains belges à l'Elysée; réception, au alais d'Orsay, par le Roi, de la colonie belge: t du corps diplomatique; et distribution de dis-nctions honorifiques. Un incident vint interrompre cette cérémo-ie. >à laquelle assistait le général Bertrand, qui it le licnxfcen<i.i»< -i" i^eiît&IÎ "A J_,iege : au ^hors. la population parisienne réclama avec mt d'insistance l'apparition au balcon de ses 5tes royaux, que nos souverains durent y ap-araître. pour être encore une fois l'obiet ^'o-ations frénétique^. Avant d'aller dîner à l'Ely-5e\ le Roi et la Reine avaient été faire visite 'M. Clemencau et au maréchal Joffre Le texte es toasts échangés ià la fin de ce dîner doit dus être parvenu par télégramme. LA SOIRÉE EN VILLE Dans Paris, le soir, l'animation fut plus •yeuse encore que jamais, à la lumière des ambreuses illuminations, tant particulières n'officielles. Dans les cafés passaient les « mo-omes » bruyants mais « bon enfant » des étu-iants, tandis que l^s gens rassis se communi-uaient leurs impressions, aussi flatteuses pour s Belges que pour leurs souverains. Et ce n'ils pensaient de la journée pourrait presque ,re résumé en cette apostronhe d'un « poilu », son camarade belge: « Hein, mon vieux! îel dommage que le kaiser ne voie pas ça ! » .A JOURNÉE DE VENDREDI La matinée LA VILLE Paris s'éveille ouaté d'un brouillard plus >ais que celui de la veille, mais n'en prend pas oins, dès les premières heures du matin, un >pect de fête. Innombrables sont les drapeaux ix couleurs alliees arborés partout ; seulement, >s drapeaux sont, là de rares exceptions près, î modeste envergure. Or, comme, en dépit de l chanson connue, un petit drapeau ne peut eaucoup flotter, il manque aux hautes faça-es l'éployement de grandes ailes qui battent si >yeusement au-dessus des rues de Bruxelles, peine le jour est-il venu, que les artères de la rande capitale s'emplissent de monde se hâ-int dans toutes les directions. C'est que Pais a, en ce moment, comme hôtes, la moitié resque de la population du Nord délivré; aussi 'y a-t-il plus un hôtel qui ait une seule cham-re disponible. AU « FOYER DU SOLDAT » La journée débute, pour le Roi, par une visite u local n* 1 de l'Œuvre «Le Foyer du Soldat», uai de Valmy. Cette œuvre s'est donné comme ut d° procurer aux soldats belges de passage Paris, un asile et un « home », ce qu'y ont rnuvé pendant la guerre plus de quarante îille des nôtres, à qui l'œuvre avait procuré de occupation durant les congés agricoles ou in-ustriels.Le local du quai de Valmy a été aménagé ans un vaste immeuble sis au milieu d'un uartier populaire où ce fut, pour le Roi et î duc de Brabant, une suite d'ovations de enthousiasme le plus sincère et le plus ardent. ,es augustes visiteurs furent reçus par MM. Imile Brun et., ancien ministre et député socia-ste de Charlproi ; l'ingénieur Goldschmidt ; 1 colonel de Quebeco, chef du personnel mili-lire ià Paris; le commandant Aerts, eomman-ant. du Fover; Ch. W^l, maire du Xe arron-i^sement et Mme de Caraman-Chimav. direc--ice et. dame patrooneso ^e l'œuvre. Dans l'as-i s'an ce sp trouvaient MAT. le sénafpuT Em-ain, les dénutés Buvl et Neven. Le Roi. après 'être fait pré^ntoT- p^rs^nnalilés présentes, a.rmi lesouelles M. le Préfet l'Oise qui a mdé de son cô*é divers établis°pmpnts ana-><?ues ^an« son départpmpnt,. procéda à la visite es installations, installations §imnles mais Dnfortablps, claires et <*aies, pendant oue des daines de soldats présents acclamaient leur hef. Au retour comme à l'arrivée, la foule pari-ippne a salué le Roi de ses vivats les plus tialeureux. A SAINT-SULPICË U est un quartier de Paris où, au début de la j ierre, un homme a montré ce que peut l'ini-ative privée quand <^le est soutenue par cette [ grande vertu du cœur qu'est la charité. Cet homme, c'est un simple commissaire de police, M. Pelletier, qui, ému par les misères des malheureux fuyant leurs foyers détruits par la guerre, rassembla son personnel et lui dit : - Mes amis, il n'est pas possible que nous vojions souffrir ces pauvres gens sans faire quelque chose pour leur venir en aide. Donc, défcrouillons-nous. Et on se « débrouilla ». Les agents de police s'en furent de maison en maison recueillir les dons des habitants du quartier , on installa dans l'ancien séminaire de Saint-Sulpice un vaste asile, à l'aménagement duquel les braves « sergots » consacrèrent leurs heures de repos, se faisant charpentiers, peintres, badigeon-neurs, puis cuisiniers, tailleurs, «resemelleur», infirmiers, gardes d'enfants, nettoyeurs, etc. De suite, l'œuvre prit une telle extension que d'autres œuvres, officielles, lui envoyèrent des pensionnaires qui furent soignés, comme les autres, avec un dévouement de tout instant, jamais affaibli. On vit même ces agents de police apprendre le flamand pour pouvoir mieux et plus rapidement comprendre leurs hôtes. Voilà ce que fit l'initiative privée, voilà ce que purent faire de grands cœurs, sans le moindre subside officiel ; et c'est cette œuvre que la Reine vint visiter avec le Roi et le prince Léopold, et selon le cérémonial accoutumé sur lequel nous ne reviendrons pas. Mais ce que nous soulignerons, c'est la vénération ai dente dont le peuple parisien entoure notre Reine ; à l'arrivée comme au départ, femmes et enfants se pressaient, se bousculaient, s'efforçant de toucher discrètement la royale visiteuse, en se disant les uns aux autres, quasi dévotement : « Ça doit porter bonheur ». Ici, comme partout d'ailleurs, ces manifestations ont de plus un caractbre familial ; le public témoigne, par l'expression souriante des figures, de son affection, une affection à la fois paternelle et respectueuse, de ce sentiment qui, dans un cœur français, ne s'efface plus quand il y est une fois entré. AUTRES VISITES Toujours aussi acclamés, le Roi, accompagné du duc de Brabant d'une part, la Reine en compagnie de Mme Poincaré d'autre part, sont allés visiter l'asile de Courbevoie où sont hospitalisés des vieillards et des soldats belges ainsi que des Français blessés, et l'hôpital Cochin. Partout, la Reine fut si abondamment fleurie qu'il a fallu ajouter, au train royal, un fourgon à l'effet d'emporter les fleurs offertes à notre souveraine. L'après-midi A L'HOTEL DE VILLE La visite des souverains était annoncée pour 2 heures 45; mais, depuis longtemps avant midi, la >lace de l'Hôtel de Ville était noire de mo^de ; encore était ce un monda de privilégiés. iv eu accès sur la place de Grève de jadis que (sur présentation d'une carte. Aux fenêtres et balcons, abondamment pavoisés, il n'y avait plus place pour caser même l'être humain qui aurait détenu le record de la maigreur. Pour charmer les loisirs de l'attente, on chantait les hymnes nationaux alliés, on échangeait des lazzi ; bref, on passait le temps à la parisienne, c'estHà-dire, joyeusement. Faut-il dire encore les acclamations qui ac-ceuillirent nos souverains ? Inutile n'est-ce-pas. Aujourd'hui comme hier, ici comme là bas, l'ovation fut enthousiaste, et dominait ce fracas de « vivat ». Soudain s'éleva un chœur de voix féminines, celles du personnel du Grand Bazar de l'Hôtel, entonnant en chœur une enthousiaste Brabançonne, reprise bientôt par la musique de la Garde Républicaine et par toute la foule. Pendant ce temps. 1p .Roi, la Reine et le duc de Brabant étaient reçus sous le porche par le Conseil (Municipal, le Conseil d'Etat, la Haute magistrature, le corps diplomatique, le Prési-Hpnt do Sénat, le Président de la Chambre et Mme Deschanel, qui furent parmi les plus actifs agents des œuvres de secours à apporter aux Belges, et nombre de personalités du monde des Arts, de la Science et du Commerce. La Cour d'Honneur de l'Hôtel de Ville avait été transformée en jardin d'hiver; au milieu d'elle se dresse, tragique, le célèbre groupe de bronze « Gloria Victis ». le « Quand même » jeté, après 1#70, par la France là l'ennemi victorieux. Aujourd'hui que la revanche est prise, bien prise et glorieusement Prise, on peut lui donner comme vis-à-^vis un «Gloria Victoribus». C'est dans ce iardin d'hiver, au pied de la statue, que M. IMithouard, président du Conseil Municipal, adresse aux souverains belges.'avec une émotion contenue perçant dans la voix, les paroles suivantes : Discours prononcé par M. Adrien Mîthouard, Président du Conseil municipal. Sire, C'est avec une indicible fierté, c'est avec une joie profonde que j'ai l'honneur, en présence de M. le Président de la République, d'offrir à Votre Majesté, à Sa Majesté la Reine, à Son Altesse Royale le Duc de Brabant, la respectueuse bienvenue du Conseil municipal de Pans. Depuis plus de quatre ans, la population parisienne rofoulait dans son cœur cet élan de gratitude et d'amour qui l'emporte aujourd'hui vers Votre Majesté. Lorsqu'au mois d'août 1914 la toute-puissante Allemagne se précipita sur l'Occident, aucun Etat ne semblait de taille à supporter sans fléchir le choc de l'empire monstrueux. C'est alors que la petite Belgique, seule en face de ces hordes innombrables, choisit sans hésiter le parti de l'honneur et, repoussant par la voix indignée de son Souverain les propositions infâmes, fit siffler dans l'air la fronde de David. Décision sublime qui fait apparaître aussitôt le caractère sacré du combat, magnifique partage qui va ranger la majorité des nations dans la cause du bon droit et de la justice, héroïque détermination qui sanctifie d'un seul coup la mort de ces millions de braves tombés pour que la terre de Belgique et la terre de France restent libres, tombés pour conserver aux nations le droit de suivre la morale des honnêtes gens. Plus tard et jusque dans les temps les plus lointains, les Franraises conteront à leurs petits garçons attentifs l'histoire de ce Roi chevalier et do cette jeune Reine, entourés dès l'aurore de leur règne de l'affection d'un peuple, et qui, pour avoir eu foi dans la parole donnée, endurèrent de si longs malheurs, furent contraints de se retirer jusqu'aux derniers confins de leur royaume et ne régnèrent plus bientôt que sur une lande au bord de la mer sauvage, au milieu d=j leurs derniers soldats, jusqu'au jour où les peuples, soulevés par le cri de la conscience humaine, accoururant des extrémités de la terre pour leur prêter main-forte et les délivrer. Et le monde, pour avoir «rte bercé par cette dou-Joureuso et captivante histoire, sera devenu, Sire, pi us oeûu n'us Pur P'us chevaleresque. Aussi notre Paris qiïC H?n de^gmiiu 2° ]«issa jamais insensible acjourt-il au devafit do Votre Majesté et de Sa Majesté la Reine pour saluer en leurs personnes les Premières et les plus Augustes Victimes de l'attentat germanique. A l'expression de ce3 sentiments qui sont ceux de la France entière, permettez-moi, Sire, d'ajouter Je tribut particulier de la reconnaissance parisienne. Il ne s'est pas passé de jour pendant ces quatre ans de guerre où nous n'ayons songé en frémissant au sort qui r'tendait notre Cité, si la Belgique ne se fût pas levée l'arme au poing sous l'outrage, et c'est pourquoi, aux armées de 1914 qui ont sauvé Paris, nous associons dans notre gratitude l'armée belge et ses chefs, le peuple belge et son Roi. Madame, Au moment où Votre Majesté franchit le seuil de cet Hôtel de Ville, nous voudrions jeter de-I vant ses pas toutes les fleurs de tous les jardins de France. Taudis qu'Elle montait tout à l'heure les degrés de cette maison, il nous sembla qu'Elle entrait chez nous escortée de tous les pauvres soldats dont Elle a fait ses enfants, de tous les braves dont Elle a pamé les blessures, de toutes les douces ombres de ceux qui sont morts peur la patrie belge. C'est le privilège dej grandes âmes qui font le bien avec cette noble simplicité que tous ceux qui souffrent se sentent par là même admis dans leur amitié, et cette familiarité touchante est le plus sincère des hommages. Lorsque Votre Majesté pénètre dans la Maison communale des Parisiens, tous les cœurs sont tournés vers Elle ; tous les foyers de la capitale se font, en cet instant, honneur de l'accueillir, et la mère de famille est debout sur le seuil qui La bénit au nom de ses enfants. Sire, A l'heure où la victoire met fin à ces longues souffrances, au lendemain de cet inoubliable jour où Votre Majesté et Sa Majesté la Reine viennent de rentrer dans leur capitale, graves, fiers et doux, au milieu d'un peuple en délire, que Votre Majesté veuille bien agréer les vœux que nous formais pour le bonheur de son règne et pour la prospérité de notre vaillante sœur, la Nation belge. Après le président du Conseil municipal, c'est le préfet de la Seine qui souhaite la bienvenue aux souverains en leur disant, dans des termes choisis et éloquents, les sentiments de respect, de reconnaissance et d'amour que la France nourrit pour la Belgique et ses souverains. Le Roi répjnd — le manque de place nous oblige d'ajourner la publication « in extenso » de son discours — en faisant l'éloge de Paris où, pendant quatre ans, battit plus que jamais le cœur de la France, alors certaine de ses destinées et maintenant victorieuse. Il apporte à la ville de Paris le salut des villes belges délivrées, leurs vœux pour la grandeur et la prospérité de la capitale de la France, et termine en célébrant les nobles qualités de la magnifique et éternelle race française qui, une fois de plus, ont fait l'admiration du monde entier. Après ces discours, entre une double haie de gardes municipaux saDre au clair, les hôtes de la municipalité parisienne sont conduits, par le grand escalier d'honneur et à travers les merveilleux salons de l'hôtel de ville, à la salle des Arcades, où des toasts sont échangés et une coupe de Champagne bue à la France et à la Belgique. C'était la dernière cérémonie marquant la visite du Roi et. de la F Au ,-*épar comme à l'arrivée, les acclamations retentirent frénétiques, l'enthousiasme ne faisant qu'êtie plus grand encore de l'une à l'autre réception. Ce n'était d'ailleurs pas seulement par ces manifestations qu'on pouvait juger de la popularité acquise par nos souverains auprès du peuple parisien tout entier qu'il était permis d'en juger, mais aussi par les réflexions candides et flatteuses, quoique bien éloignées du protocole, de ces braves gens. Ainsi, un homme du peuple auprès duquel nous nous excusions de l'avoir heurté, nous disait, en voyant notre boutonnière garnie d'un ruban à nos couleurs : — Vous êtes Belge, monsieur? — Oui. — Eh bien, en ce cas, vous pouvez dire que vous avez un Roi épatant. Quel chic type! Et ce qu'il a l'air d'un brave homme! Et un auditeur d'ajouter : — II3 sont maintenant, pour nous, comme de la famille. Pen <ées exprimées peut-être ut- peu fruste-ment, mais de quelle façon éloquente pour qui connaît la méfiance du prolétaire français pour tout ce qui est monarchie. En attendant l'arrivée du Roi, nous avions pu nous entretenir quelque-* instants avec M. Deschanel qui, avec l'amabilité particulière aux esprits distingués, nous conta quelques anecdotes sur sa première enfance,laquelle s'écoula, on le sait, à Bruxelles. Mais, nous demanda le président de la Chambre, faites-moi le plaisir de ne pas racontar cela. Ce que vous pouvez dire, ajouta-t-il tandis qu'une expression de solennité empreignait so 1 visage, c'est que « jamais la France n'oubliera que la résistance de Liège fait partie intégrante .de la victoire de la Marne ». Et, nous demandera-t-on, quelle attitude avaient nos souverains pendant qu'on leur faisait ces accueils si chaleureux? Voici. Le Roi ne perdait pas, à notre connaissance, l'air calme et impassible qu'on lui connaît ; cependant, de fréquentes fois, nous lui avons vu autour des lèvres une sorte de tremblement de la mâchoire trahissant une émotion profonde. Quant à la Reine, elle se ralliait de plus en plus tous les cœurs par soi regard si amicai, son sourire si prenant, et ses gestes trahissant la bonté de son cœur. Et elle en eut, de ces gestes, à foison; lors de sa visite à Saint-Sulpice, où elle cajola, dorlota, embrassa les enfants de l'asile, ceux que les mamans lui tendaient, de la foule, avec une attitude de fidèle demandant la bénédiction, et d'autres encore. Signalons celui-ci : C'était à la sortie de Saint-Sulpice: une dame jette vers la reine une botte d'orchidées, qui est arrêtée dans sa trajectoire par la tête d'un a poilu ». Celui-ci s'empresse de ramasser la gerbe et la tend à sa destinat.rice... — Puis-je vous demander, fait celle-ci, si vous avez une épouse... ou une maman. — J'ai le bonheur d'avoir les deux, répond le soldat. — Eh bien, en ce cas, veuillez leur offrir ceci de ma part. Et, divisant les fleurs en trois parts, n'en gardant qu'une pour elle, elle tend les deux autres au brave garçon qui accepte d'une main droite tremblante, tandis qu'il se passe furtivement, la gauche sur les yeux. LE DÉPART Le soir, à 7 heures, a eu lieu le départ pour Bruxelles avec le même cérémonial que iors de l'arrivée. Il se faisait par la gare des Invalides, et le Cortège eut donc à traverser la ville | in^toée t ià giorno ». au milieti d'ovâh'cfls pîtis follement enthousiastes que jamais, s'il est pos sible. Où elles le furent surtout, ce fut place de la Concorde, au milieu de laquelle, illuminée par deux puissants phares, lançant leur jet lumineux du toit de l'Automobile Club, la statue de Strasbourg semblait surgir, hors de la noire marée de la foule innombrable, comme une morte sortant du tombeau. Et le train royal était déjà en marche depuis longtemps qu'on entendait encore, dehors, le bruit des acclamations. À Boulogne, le duc de Brabant quitta le train; il se rendait à Londres. A Furnes, une surprise attendait le machiniste du train royal. Au moment où il allait donner le mouvement de mise en marche, il vit soudain venir sp placer à ses côtés, le Roi qui prit la direction de la machine jusqu'à Zarren. De Bruges, le Roi et la Reine ont regagné Bruxelles en automobile A NOS ABONNÉS Nous prions instamment ceux de nos abonnés qui habitent les confins de Vagglomération ou les villes et localités de province, ainsi que Vétranger, de nous faire parvenir leur adresse sans retard. Nous pourrons alors leur envoyer le journal sous bande en attendant nue la poste ait repris son ancien mode de distribution. Provisoirement, on est prié d*adresser les demandes d1 abonnement exclusivement au bureau du journal, rue du Marais, 86, à Bruxelles. JLu A. VILLE Il est impossible de ne pas être frappé du ton de d;.cerité, de cordialilé réelle des toasts échangés, au banquet de l'Elysée, entre le roi des Belges et M. Poincaré. Ce n'est point là de l'éloquence officielle, de la rhétorique de circonstance, de la politesse diplomatique banale. On y sent tout autre chose : l'expression d'une estime sincère et profonde entre deux chefs d'Etat qui ont pu s'apprécier pendant des épreuves terribles, qui représentent l'opinion de deux nations franchement amies, qui tiennent à se dire, bien ouvertement, les sentiments qu'ils ont conçus l'un pour 1 autre. Et l'on éprouve, à en lire les comptes rendus, une bienfaisante émotion. La réception de M. Hoover, qui devait avoir lieu hier, a dû être remise à une date ultérieure, M. Hoover n'ayant pu arriver à Bruxelles. Remise, par conséquent, la fête à l'Hôtel de Ville, remise la revue des écoles, remis le banquet offert par le Comité National et qui devait avoir lieu au Cercle Noble. On comprend la perturbation apportée par la nouvelle, qui n'a été connue qu'assez tard. Le matin, dans les écoles, on avait donné congé à l'occasion de la réception. Nous ferons la connaissance de M. Hoover une autre fois; et nous ne lui en témoignerons pas moins chaleureusement notre reconnaissance.La jeunesse scolaire ne se plaindra pas : cela lui fera deux jours de congé au lieu d'un. Le Moniteur nous a apporté, comme nous le disions hier, des arrêtés accordant des distinctions honorifiques à des gens de mer qui se sont distingués pendant la guerre. La croix et la médaille de ces Décorations maritimes de que) re seront conformes aux modèles déterminés par l'arrêté royal du 22 juillet 1867 avec les modifications prevuespar celui du 18 mai 1915. Le ruban sera vert d'eau avec deux liserés doubles aux couleurs nationales, ayai t 6 millimètres de largeur et partageant verticalement le ruban en trois parties égal, s. A mi-hauteur, ce ruban portera deux ancres entre-croisées de vin-t-cinq millimètres, de même métal que le bijou. Le ministère de la Guerre nous annonce : La levée des classes de milice se fera le plus tôt possible, dès que les opérations de recrutement seront terminées. Un projet de loi sera soumis à cet effet aux Chambres. Il est à prévoir que les classes de 1914 et de 1915 seront appelées vers le 15 janvier, celle de 1916 vers le lor mars, celle de 1917 vers le 15 avril, celle de 1918 vers le 1er juin. La classe de 1919 ne sera appelée que vers l'époque normale, soit vers le 1er octobre. Par voie de conséquence, aussitôt que la chose sera possible, une grande partie des militaires actuellement sous les armes pourront être pour lors renvoyés dans leurs foyers. La question des jeunes gens arrêtés pendant l'occupation, au moment de passer la frontière, fait l'objet, au point de vue de la supputation du temps de service, d'un examen de la part du gouvernement. La question des engagements volontaires se résume comme suit : 1. Il n'est plus reçu d'engagements volontaires pour la durée de la guerre. 2. Les hommes âgés de 16 à 35 ans qui désirent entrer dans l'armée en qualité de volontaires doivent souscrire un engagement de volontaire de carrière qui les lie à l'armée pour un terme de milice de treize ans, avec la durée de service actif minimum de trois ans, s'ils ont plus de 18 ans, de cinq ans s'ils n'ont pas atteint l'âge de 18 ans. Ils ont le choix du corps. 3. Par application de la loi de 1913, les jeunes gens nés en 1899 (classe de 1919) peuvent signer un engagement de volontaire de milice qui les astreint à une durée de service actif de milice. Ces volontaires de milice n'ont pas le choix de l'arme. 4. Lès candidats volontaires se présentent aux chefs de corps ou aux commandants df place. Il se tient actuellement, entre les gouvernements français et belge, une confèrent" douanière, aux fins d'établir en matière de droits d'ëhtrée Un âécotd basé Sur des con cessions réciproques. M. Benoidt, vice-président du tribunal des référés, a été hier l'objet d'une vive manifestation de sympathie.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La gazette gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1871 bis 1940.

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