La gazette

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s.n. 1918, 10 Dezember. La gazette. Konsultiert 16 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/m03xs5k60d/
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Mnrdi 10 Déeembre 1918 ILe numéro : JDI2Z CEJSTTIIMES partout en JBelg-ique. 48e année. — N° 23. ?. . 1 ABONNEMEKT8 : POUR T0 UT LE PA YS Pour 1'année. . ) A Fr. 24.00 » six mois . 1 » 12 00 )) trois mois. I. ' . . . . » 6.50 Pour le mois de Déeembre: 2 francs en plus Les anciens abonnés ont droit a une déduc-tion'de 4 francs sur 1'abonnement d'un an ; de 2 francs sur 1'abonnement de 6 mois — en com-pensation des quatre mois d'abonnement qui na leur ont pas été servis en 1914. LA GAZETTE AMWOWC3E® s ANNONCES ORDi NA1RES : 50 centimes la petite ligne. RECLAMES (Après les speclacles) : 2 francs la ligne. FAITS DIVERS (Corps du journc.l) : 3 francs la ligne. (Fin du journal) : 2 francs la ligne. NECROLOGIE: 2 francs la ligne. Pour les annonces, s'adresser au seroice de la publici t HÉDA ("II ON et A DMINISIBA TI ON : 86, DU MARAIS, BRUXELLES. — Téléphone j ; ; ; ; % LA QUESTION DES LOVERS i Les propriétaires — dont nous ne sommes ipoint — ont été 1'objet, au commencement de la .guerre, d'une exécration qu'on peut qualifier dc populaire. Une multitude de locataires se sont jtrouvés brusquement privés de leurs ressources lordinaires, placés dans l'impossibil|té de payer ïeurs loyers. Ils ont cru pouvoir invoquer la force majeure, être en droit, tout au moins, de renoncer aux immeubles qu'ils occupaient quand la vie était normale. Les propriétaires ont re-gimbé — cette espèce est sans pitié; et il est peu de locataires qui n'ait fredonné alors, le refrain de la chanson que l'acteur Dubrocu chantait si Örólement: On les guillotinera Ces c...apons d' propriétaires, On les guillotinera Et le locatair' rira! Mais bientöt le pauvre monde fut soumis a de bien d'autres exaclions que celles des propriétaires! Tandis que tout doublait, quadruplait, décuplait de prix, les loyers ne montaient guère;, les bons propriétaires faisaient mème quelques concessions; et 1'on s'apergut que les propriétaires étaient, tout compte fait, des exploiteurs bénins en comparaison de tous les aulres. lis éprouvaient des difficultés particulières a sévir, du reste. Tandis que le toucher, 1'épicier, le boïtier, le laitier et tant d'autres vendaient leurs marchandises six fois plus cher qu'autre-fois, en exigeaient le paiement comptant et se refusaient impitoyablement a livrer aux mauvais payeurs, M. Vautour ne parvenait qu'a grand' peiue a se débarrasser des locataires même recalcitrants et de mauvaise volonté installés chez lui : il remonla dans 1'estime des pODulations. Aujourd'lnü est apparu le projet de loi qui cherche a lui donner quelque satisfaction en tenant compte de difficultés auxquelles le locataire a été exposé de son coté. Projet de conciliation, de transaction, dit-on, qui lui permet d'espérer qu'il recouvrera une partie de son dü. — Pourquoi une partie, demandera-t-il, lors-que tant d'autres fournisseurs de cho?es tout aussi indispensables a la vie qu'une habitation, ont touché leur dü tout entier, et mème bien da-vantage? Pourquoi ne pas forcer ceux-ci a rendre gorge, afin que ceux qu'ils ont tondu puissent me rendre a moi ce qu'ils me doivent? C'est assez dilficile a expliquer. Et 1 'Eorpisé des Motifs ne répond a la question que par un vague « paree que ». Résignez-vous ! Proprios, tanl d'autres out été attrapés comme vous ! Soit 1 Mais les bons locataires, qui se sont sai-giris aux quatre veines pour payer leur loyer font aussi la grimace et pensent: — C'est comme 9a ? Eh bien, si j'avais su... Et ils ont le droit de faire la grimace, car si oertains propriétaires ont élé trop exigeants, jl y a aussi — 011 peut bien le dire - pas mal de locataires qui ont exploité la situation, qui n'ont pas payé par principe, et qui bénéficieront assez injuslem ;nt de l'indulgence du projet de loi. La réserve était a faire. Le projet dislingue entre les baux conclus avant le 4 aoüt 1914 et ceux qui ont été conclus après. II y a la une apparence de raison. Les locataires surpris par la guerre, privés su'bitemsnt de leurs ressources peuvent évidem-ment faire valoir qu'en présence d:uns catastro-phe aussi inattendue, ils devaient avoir le droit de rompre leurs baux, de renoncer a leurs habi-tatious pour en prendre une plus modeste, plus en rapport avec la condition nouvelle qui leur était faite, de .prier leurs propriétaires d'en prendre Une autre. II ne faut point qu'ils soient exposés aux mêmes rigueurs que ceux qui ont signa impru-demment, pendant la guerre, des baux entrainant des charges trop lourdes pour eux. Ils ne seront tenus de payer que la moitié du loyer s'ils éta-blissent qu'ils ne peuvent faire mieux. Cela se justitie assez. Mais ce qui est plus dur a avaler, c'est la dis-tinction que le projet fait entre les loyers qui n'attei^nent pas 600 francs (ou 400, ou 203 fr., selon l importance des locjlités), et ceux qui dé-passent ces prix. Les loyers de moins de 600 francs ne pourront pas ètre réclamés du tout s'il n'est pas étabii que le locataire a les moyens de les payer. Pourquoi? Pourquoi le système du payement de la moitié doit-il è're appfiqué aux loyers de plus de 600 francs ? Pourquoi les locataires a 703 ou 800 fr. sont-ils considérés comme capables d? s'acquit-ter pour la moitié, ceux de 400 011 500 comme in-capables? Cela sent trop la fantaisie; cela s'ins-pire trop du désir de complaire a une categorie d'électeurs; cela rompt trop ouvertement avec le principe qui déclare les Celges égaux devant la loi.. L'erreur commise saute aux yeux si 1'on consi-dére, par exemple, le cas, qui doit être fréquent : Un bourgeois, de ressources modestes, a loué une maison de 1,800 francs. Mais il n'a nulle-ment la prélention de 1'habiter seul. II en sous-loue deux étages : le premier, par exemple, pour cinq cenls ou cinq cent cinquante francs; le se-cond pour quatre cent cinquante ou cinq cents. La sous-Iocalion lui rapporto un miliier de francs; et pour le modeste rez-de-chaussée et les sous-sols qu'il se réserve — car il partage les mansardes et le grenier avec ses sous-locataires, habiluellement — il paie la différence, soit envi-ron cinq cenls francs. C'est-a-dire, qu'il n'est pas mieux logé que ses locataires, qu'il ne paie pus plus qu'eux; et rien ne permet de prélendre qu'il soit plus riche qu'eux, non plus. Or, d'après le projet, il devra payer, lui, au locataire principal, la moitié de son loyer ar-riéré; et il n'aura aucun recours de son cóté, conlre ses sous locataires qui ne 1'ont point payé et 1'on empeché do tenir ses engagements vis-j-vis de son propriétaire. Est-ce jusle? II y a beaucoup de trés humbles rentiers aussi, dont tout 1'avoir consiste en quelques peliles maisons de moins de six cents francs, ou en une ma sm un peu plus impertante, mais dont les loyers font partie essenlielle de leurs modiques revenus. lis ont dü s'endetter pour vivre pendant la guerre; et voici qu'on ne leur laisse point de recours contre leurs locataires pour les aider a acquitler leurs deltes aujourd'hui. Nous connaissons le prélexte qu'on invoquèra pour justifier Ia disposition. On veut venir en aide aux pauvres. Mais le montant du loyer n'a été, pendant la guerre, qu'un signe fort douteux de la pauvreté. Tout le monde a été pauvre, presque tous les honnêtes gens, du moins. Le nomlire des pauvres honteux a été considé-rable. La misère s'est cachée partout « sous des tenues décentes», tandis que des eens mal vétus ;t mal logés gagnaient beaucoup d'argent. Et il ie faut point établir des catégories tout arlifi-:ielles de pauvres et de gens prétendüment aisés . jue dement la réalité. La géne continue a se Eaire cruellement sentir du reste; et ce ne sont point seulement les locataires de moins de 300 francs qui végétent et qui ne mangent pas -ious les jours a leur faim. _ ..... 1 A JYOS ABONNÉS \ Nous ■prions instamment ceux de nos abon- : nés qui habitent les confins de Vaggloméra- tion ou les villes et localités de province, : ainsi que V étranger, de nous faire parvenir ] leur adre.sse sa?is rctard. < Nous pourrons alors leur envoyer le jour- •< nal sous bande en attendant que la poste ait -repris son ancien mode de distribution. Provisoirement, on est prié d'adresser les ' demandes d'abonnement exclusivement au •. bureau du journal, rue du Marais, S6, d \ Bruxelles. ==— : < A GAND un veilt Dien nous communiquer la resoiution suivante, prise le 30 novembre, par le Conseil ] de discipline de 1'Ördre des Avocats prés la Cour \ d'appel de Gand; elle mérite d'être lue attentive- J ment: Attendu que le projet de créer une université ] flamande a Gand a ému toute la population ; ' qu'il est une cause de déception pour tous ceux ; qui ont r^siste courageusement aux menées per- ] lides de 1'ennemi, redresseur de préfcendus griefs < séculaires ; que certains 1'interprètent comme un \ désaveu de cette rési^tance, une méconnaissance " de 1'attitude patriot;que du corps professoral, une réhabilitation des traïtres, qui ont été les " complices de 1'ennemi; Que ce projet semble avoir été improvisé sous : 1'empire d'une erreur profonde sur les senti-ments vrais du peuple flainand, et du peuple gantois en particulier, Que la presse de tous les partis repousse ce : projet comme compromettant 1'unité nationale et comme aboutissant logiquement a cette sépa-ration administrative contre laquelle le peuple entier a lutté avec tant d'énergie ; Que depuis leurs plus lointaines origines his-toriques, les Flamands ont toujours fait usage de la langue franijaise comme d'une seconde lan- ^ gue maternelle, qui leur est devenue d'autant , plus chère aujourd'hui que 1'ennemi a tenté de i 1'extirper par la contrainte ; Que la connaissance de cette seconde langue, plus répandue que le famand, est oonsidérée a juste titre par le peuple des Flandres comme un moyen indisoensiljle de maintenir le commerce avec 1'ensemble de la population beige ; les peu-ples étrangers et surtout la France, a laquelle les liens les plus étroits nous unissent, depuis qu'ensemble nous avons lutté et souffert pour la cause du Droit et de la Justice ; Qu'en ce monent surtout, oü le génie lat in a rcconquis sa légitime influence dans le monde, toute tentative d'éteindre un foyer de culture la-tine en Flandre ou d'en amoindrir 1'importance, est un péril grave pour 1'avenir intellectuel du peuple flamand ; Que la liberté du père de familie exige le main-tien intégral de I'iiniversité actuelle, oü Pensei- ' gnement se donne en francais depuis la restaura-tion de 1'indépendanoe nationale, et qui, grace au talent de ses maitres <;t au succes de ses élè ves, a acquis 1'estime universelle du monde sa-va nt ; Que d'autre part, la juxtaposition de deux universités rivales da.na la même ville, est pleine de dangers pour J'union pntriotique qui do'i ré-gner parmi les étudinnts, et risquo de troubler gravement la tranquillité publique ; Qu'enfin 1'intervention du Conseil de 1'Ordre est légitimée par cette considération décisive qu'il a pour mission de mettre 1'opinion en garde contre des projets, menacant 1'avenir et le recru-tement des carrières libérales et du barreau en particulier ; Qu'en effet, la science juridique, issue du droit romain, a rencontré en Belgique et en France son expression la plus parfaite dans les travaux des jurisconsultes, et les décisions des cours et tribunaux, qui ont trouvé dans la langue fran-^aise un instrument dont la clarté, la précision et 1'élégance n'ont jamais été surpassées ; Par ces motifs, statuant a runanimité. émet le vofru que 1'université actuelle établie a Gand, soit maintenue intégralement sans auoune modifioa-tion essentielle dnns son organisation, et qu'elle louvre ses cours des que les circonstances le lui permettront, fait appel au Barreau beige tout entier pour le seconder dans son opposition aux projets qui peuvent la mettre en péril. Décide que la présente résolution sera envoyée a S. M. le Roi, aux chefs des départements mi-nistériels, aux assemblées lép;islatives, a 1'admi-nistration communale de Gand et aux journaux du pays. Ainsi fait et délibéré a Gand le 30 novembre 1918. F-taient présents ■ MM. Verhaeghe, baton-nier ; Callier, Claeys, Bouuaert, Ceuterick, Me-chelynck. Do Onvpor, Yerbossem, Hollet, Fue-rison, D-; Cnvf, Edmond De Saeglier, H. Fraeys, G. Vanden Bossche, secrétaire. Cel te résolution est accomra Tnée d'une note du batonnier, M. L. Verhaege, disant: Le gouvernement a agi, «emble-t-il, sous 1'em-pire d'une erreur profonde sur les sentiments vrais de la population flnman.'e, et une enquête un peu sérieuse, 1'eüt immédiatement édifié sur 1'opposition unanime, qui devait aocueillir son déplorable projet de ressusciter sous une autre f(.rme; 1'université flamande que 1'ennemi avait organisée ici, comme une machine de guerre contre 1'unité nationale. Le peiiple gantois, blessé dans ses sentiments patriotiques les plus délicats, considère ce projet comme une faute grave et comme un manque de tact politique. D'autres mesures l'ont du reste péniblement affecté; comme les journaux locaux l'ont fait re-marquer avec raison, nous eussions été heureux de pouvoir acclamer en même temps que 1'armée nationale victorieuse, un détachement de la vail-lante armée fran^aise, qui avait combattu aux portes de la ville. On ne nous 1'a pas permis, cependant les officiers francais qui accompa-gnaient Sa Majesté, et que notre peuple tout entier a acclamés avec enthousiasme, ont été témoins de 1'admiration qu'il professe pour leur nation a qui tant de linns nous attachent. II semble aujourd'hui prouvé, que des informateurs incompétents ou mal intent'onnés, ont trompé le Roi ot 1'Armée sur los dispositions de 1'opinion publique de notre ville, et je me suis permis de saisir cette occasion pour protester au nom du Barreau contre cette aetion néfaste. Dan= 1'adresse qu'il a votée a Sa Majesté, le conseil de discipline a été heureux, de pouvoir rendre hommage aux sentiments patriotiques unanimes de la population gantoise, qui demeure inébran-lablement fidele a 1'unité de la Patrie. Malgré qu'on les ait méconnus, elle ne laissera passer aucune 'occasion de les manifester avec 1'énergie propre a notre race. II serait temps que le gouvernement fut un peu mieux informé- POÈMES PRESQUE EN VERS LE RÊVE Puisque 1'on cherche un chatiment ?our le fameux Empereur allemand, 5t qu'on se demande comment )n pourrait bien lui faire expier ses forfaits, '1 faut que je vous dise un rêve que j'ai fait )ans le temps oü, gorgé de sa toute-puissance, !1 fulminait encore avec tant de jactance. A huis-clos le rapace avait été jugé. Hais quel chatiment on lui avait infligé, l<es peuples 1'ignoraient encore... 3'aventure, allait-on 1'enclore Dans une basse-fosse, et sans air et sans pain Vy laisser dépérir de faim Jomme les prisonniers que faisaient ses armées' )ü le brüler dans quelque chaumière fermée? je mettre en un bataiu, puis en c-rever la quilh lu milieu de la mer, avec une torpille? >u (( sur un mont qui jetfce au monde la terreu: i Lui batir un gibet digne d'un empereur? j'assommer? L'enterrer vif? Le tirer a quatn Jhevaux? Ou bien encor le faire battre 3ar la canaille jusqu'a ce qu'il eüt rendu ïq qui lui tient lieu d'ame? L'arroser de ploml [fond) )e poix, d'huile bouillante avec un « jette [flammes »! 'j'asphyxier encore avec les gaz infames Jue ses chimistes pour lui complaire ont trouvé! 'Simplement le faire crever Dans un de ses palais, oü des aviateurs jui auraient procuré le plaisir enchanteur De venir chaque nuit précipiter des bombes lusqu'a ce qu'un caveau fut devenu sa tombe? )u le laisser dans un taudis, une sentme ?our être lentement rongé par la vermine? Coutes ces choses-la, le doux apotre l«es avait fait subir a des millions d'autres.., Hais ce n'était pas la ce qu'avait résolu >elui dont il était le lieutenant, 1'élu, Delui dont ses soldats portaient le nom fatal_ Scrit sur leur nombril : son cc Gott » ombilical Donc, on était au jour de 1'expiation. ja Presse avait acces, par invitation, Dans un endroit réservé ?our qu'elle put tout observer. C'était au beau milieu d'une immense espla [nad' Dans un cercle isolé par une palissade. [Jne vaste cuve, aux parois lisses Devait être le théatre du supplice [?hommè était dans la cuve, son Kronprinz ave [lui Dn les avait descendus la pendant la nuit. •Vhuris, elfarés," ils attendaient leur sort Et du fond regardaient le bord 3e doutant bien que ^a sentait la mort, Qu'ils n'allaient pas rester dans cette citerne Cranquillement — comme les ours de Berne. Dehors, on entendait un furieux tumulte : Des menaces? des cris, des vivats, des insultes, Un grand piétinement, 1'effort désespéré Du public haletant qui poussait pour entrer. Les gendarmes a grand'peine défendaient le [portes lamais on ne s'était bousculé de la sorte. Soudain, je sus ce qui se préparait, Domme 1'on « sait » en rêve... Et je connus 1'ai [rêt ( Quiconque, disait-il, a versé sang ou larmes :< Quiconque a dü languir dans d'atroces alar [me? ■x Quiconque a vu ses fils, ses proches, ses aimé :< Souffrir et mourir par la faute du nommé_ ( Guillaume II et de son fils aïné, le Kronprin ( 'Connus par leurs méfaits dans toutes les pre [vince < Pourra venir ici leur cracher a la face < Jusqu'a ce que de vie a trépas tous deux pas [sent. Puis les portes s'ouvrirent ; et avec un hurrah Frénétique, vers la margelle on se rua, Et chacun dégorgea sur ces pales gredins Le mucilagineux mépris du genre humain. Eux, surpris, consternés, tendant les poing [hurlaient Mais leur vaine fureur dans le bruit se perdait Rt la foule, les gens en deuil et los victimes, rous ceux qu'avaient réduits au désespoir Jeur [crimes Les femmes sans époux, les parents sans enfants Fous ceux dont ils avaient torture les parents Visages ravagés par les longues tristesses, Rn les voyant, s'épanouirent d'allé^resse Et dans la plaine, un rire énorme s'éleva... lDepuis longtemps on n'avait plus ri comme* 9a Dr, voila que bientót, surprise inespérée, ^ Dans le fon 1'de la cuve une immonde marée A leurs pieds, puis jusqu'a leurs jambes, leurs g€ [nous 3'éleva — jusqu'a leurs épaules, a leurs cous. De leurs têtes grotesques, enfin elle approcha., [Is virent qu'ils seraient noyés dans les cracliats Rt le fils au père dit : — Tiens-toi, que je mont 3ur tes épaules... — Toi!... Tu n'aurais pas d [lionte?., — Ne rechigne pas, vieux... II faut que t [expies.. ru vois bien que c'est pour sauver la dvnastie Et le père, a ces mots, eut un tressaillement Fier d'avoir engendré un pareil garnement, Un être encore plus ignoble que lui-même. Q répondit : — Soit! fais comme tu veux... je t'aime. Sur le vieux donc, le jeune se hissa, ïarouche. Mais l'autre,submergé bientot jusqu'a la bouchc Rn vain s'évertua pour ne plus respirer... ri ne restait aucun moyen de s'en tirer. Enfin, il s'affaissa... Le fils fit la culbute ; Un rire. triomphant applaudit a sa chute. II plongea, essaya de nager, disparut, c< Sans qu'un beau désespoir alors le secourut. C'est ainsi oue tous deux payèrent leur tribul Dans ce cloaque Comme des Zoaques. Mais j'ai dit que c'était un rêve : Et qu'ils crèvent comme ils voudront — pourv [ou'ils crèvent Paterlinck. LA VILLE 31 n'y a pas que rindustrie privée que 1 juerre arrcta en 1DU. II y a encore la granc nachine parlementaire qui fut obligée de sto per. Et elle avait, a cette époque, a fabriqu1 plus de cent vingt-neuf projets ot propositions c ioi sur losquels rapp< rt était déja fait. Dc ces projets et propositions, il en est c' toute nature, d'impor'anlset d'autres; la plu pa üentre eux ne verront cerLes plus le jour, d'ici iongtemps : enlre aulres la pro po si tion" de fe VI. le député de Liége Fléchet, réduisant les t rii's. des chemins de fer 1 La question de I'approvisionnement régi lier en charbon des usines k gaz de 1'agglomi ration n'est pas encore résolue par suite de ! pénurie des moyens de transport. Toutefois, dans 1'intérêt de la populatio] M. Lemonnier, échevin des Travaux public vient de décider de rétablir la distributie du gaz k Bruxelles, Ie soir, è, partir de tro heures. L'administration communale espère qu sous peu- les arrivages de charbons seront r guliers et qu'elle pourra assurer bientöt le service normal pendant toute la journée. . g Comment 011 fait des éeonomies, pour ai-der sans doute a la reconstitution du pays : les frais matériels d'émission de 1'emprunt des Bons du Trésor s'élèveront a un demi-million au moins. Rien qu'en bulletins de souscription il a déja été dépensé plus de deux cent mille francs. II est vrai qu'on a choisi, pour ces bulletins, dont cependant 1'aspect importe peu, du papier de toute première quaiité. Or, le mauvais papier coüte déja trés cher. Une benne partie du matérisl, et aussi des voies de nos chemins de fer vicinaux ont été enlevés par 1'occupant. II va donc falloir recons-' truire et rétablir. Un détail a ce propos qui caractérise bien ces 5 bons Allemands. Chaque fois que les autorités militaires enlevaient des voitures ou des voies, la société recevait peu de jours après, de la part , d'induslriels teutons, des ofTres de fournitures poiir le remplacement du matériel réquisilionné. Le service allemand des « renseignemen'.s » > industriels n'a donc jamais cessé de fonctionner 1 en Belgique. II était en Belgique d'innombrables entre-, prises commerciales allemandes fonctionnant soit sous le couvert d'une étiquette beige, soit s'avouant franchement allemandes. Faisant application de 1'arrêté-loi du 10 novembre 1918, la justice beige va les mettre sous sé-questre. Selon le XX0 Siècle^ elles sont plus de trente mille. Pour 1'instant sont déja mises sous séques-tre, selon le même journal, les firmes sui-vantes : Marx (de la firme Marx-Faglin liquidée par les boches); Léonhard Tietz (Vve Léonhard ■ Tietz, née Flora Baumann; MM. Gerarhd et Alfred Tietz, Mmes Sarah Tietz, épouse Oscar Eliel et Anna Tietz, épouse Erich Eliel, cette firme fonctionnant sous le cou-. vert de la loi beige", pour mieux duper les 3 gens); Schwickert et Arendt; La Gladbach; La Germania de Stettin; Les Assurances Générales de Trieste; La Friedrich Wilhem; La Magdebourg; La Gélatine de Vilvorde; " ^ïenkes (Déménagements); L'Alliance de Berlin; La Victoria de Berlin; Le Danube; L'Ancre; L'Atlas; Centrale de produits chi-miques de Vilvorde; Deutsche Effecten und Wechselbank; EmUe Biickert; Deutsche Bank ; National Bank fur Deutschland. I.e maréchal Foch possède, dans un petit vilbge du Finistère, a Plonjean, une propriété dont il avait fait sa résidence de vacances avant s la guerre. ; Ijans 1'église de ce village, face a la chaire, a étéknslallée une stalle d'hcnneur portant cette inseripticn : « A 1'illustre maréchal Foch ». Au " dessus sont gravés dans un pilier les noms des ' soixante-quinze Plonjeannais morts pour la Pa-_ tr ie; et, en tète de cette liste, on relève : Germain , Foch et Paul Becourt, morts tous deux le même s jour, le 22 aoüt 1914. C'est le fils et le rendre du vainqueur glorieux s de la Marne et de 1'Yser. s Les colombophiles ont eu fort a patir de la guerre. Une statistique ranidement dressée dit f) que des trois millions, au moins, de pigeons que ! la Belgique possédait en 1914, il en reste a peine trois cent mille! II faudra donc quelque temps avant de recons-tituer nos pigeonniers; et, mème si les légumes s retrouvent 1'an prochain leur prix normal, le ' « pigeon aux petits pois » restera cher. s Ils ne détruisaient d'ailleurs pas tout a , fait pour le plaisir de détruire : ils avaient trouvé , dans la deslruction du bien d'autrui le moyen de > gagner, ou d'essayer de gagn^r, de 1'argent. On se souviendra en effet que, lors de la dé-claralion de saisie des « clinches », boutons de I porte, espagnolettes, robinets, etc. de cuivre, le gouvernement allemand porta a la connaissance du public que la fabricalion des objets destinés - a reinplacer gcux saisis, était subordonnée a une > autorisation spéciale. C'était une fagon de favo-riser 1'indüslrie allemande. Mieux encore : quand furent réquisitionnées ^ lés cuves de cuivre des brasseries, en mème e temps que 1'avis de saisie, les brasseurs avaient regu le catalogue d'un fabricant boche de cuves 1 de mème espèce en fonte. • U faut tou jours penser au « bedit gommerce». ' Ce ne sont pas seulement des bombes et des explosifs divers qu'ils ont oubliés volontaire-ment en prenant a rebours la direction « nach Paris». On a en effet trouvé, un peu partout, de gran-, des caisses de cartes postales illust'rées devant servir a la propagande en faveur des emprunts de guerre allemands! Un des modèles de ces cartes représente le co-losse, pardon! le kolosse, germain brandissant ), son glaive invincible et allirmanl, parlant du i, huitième emprunt : «Ce sera le coup de grace!» Mais il ne disait pas pour qui! Ils pleurent auiourd'hui, ils font appel a '} nos sentiments de pitié et d'humanité. Or, il y a ' a peine trois semaines, c'est-a-dire le 22 novembre dernier, la T'olkstimme, de Francfort, pu- - bliait 1'avis suivant: _ La f'réquentat.ion des restaurants et des maga-1 sins est interdite aux prisonniers de guerre. Les magasins et restaurants qui vendront quoi que ce soit a ces prisonniers doivent s'attendre a être fermés immédiatement, car le ravitaillement de la population civile ne saurait être mis en ques-1 tion par les emplettes des. prisonniers. t Et comme ils ne recevaient guère de nourri-e ture de leurs geöliers... e Le Pape aussi veut annexer ! Mais plus exi-'t geant que les annexionnistes de tout autre natio-a nalitë, il prétend ajouter au territoire du Vatican u une pari ie du sol d'un pays vainqueur : de 1'Ita-1- lie. II réclame 1'accès a la mer par 1'adjonction d'une bande de terrain qui relierait le Vatican a la có.te, lui permettant ainsi de sortir de chez lui i- sans passer par le territoire ilali n. S- Le Souverain Pontife s'appuyera, sans doute a aussi, comme moyen de droit, sur le « Gott mit uns )) ? 1, Chez nous, 1'Eglise avait un système d'anne-s, xion bien connu, autrefois, sous le nom de n « scherreweg». ls II y a des magasins de comestibles ët de ï, friandises qui, pendant toute la guerre, ont 5- véritabiement insulté k la misère publique. j Alors que tant de gens se serraient le ven-tre, alors que nombre de bourgeois naguère aisés, même, ne mangeaient pas de la viande tous les jours, regardaient les oeufs comme un luxe, n'avaient pas de pain et de pommes de terre k leur faim, les étalages de ces magasins n'ont pas cessé, pendant un jour, d'être bour-rés de tout ce qu'il y avait de plus cher, de plus fin, de plus délicat, et même de plus exo-tique en fait de mangeaille. Ce n'étaient que grasses poulardes, cha-pons, pigeons, dindons, canards, oies, volail-les de toute sorte engraissées è, outrance et qui n'avaient évidemment pas souffert de la guerre, elles ! Tous les gibiers de la saison foisonnaient la aussi, le poil et la plume ; et les patés importés; et les conserves, et les coQdiments rares, le caviar, les truffes; et les fruits merveilleux de tous les climats. D'oü cela venait-il ? Comment 1 Par quel commerce 1 On auraitj>eut-être éprouvé quelque embarras a 1'avouer. Ce que cela coütaitl Oh ! pour cela, on n'en faisait pas mystère. Les prix étaient ostensiblement marqués. Et ils faisaient frémir. Tout cela devait se vendre pourtant, trou-ver des amateurs. Ce n'était pas pour le laisser gater que 1'on en emplissait les boutiques. Et ce qui complétait le tableau, c'était 1'or-gueil des marchands et des marchandes, fiers d'être les fournisseurs des gens qui pouvaient se payer ga, des nouveaux riches, des tripo-teurs et voleurs, et des Allemands aussi. Une marchande surtout, toujours parée comme une chasse, coiffée comme une idole. superbe, hautaine, radieuse affichait dans son sourire la prospérité insolente de ses affaires. Oh ! il ne fallait pas que les gens d'humble condition, les pouilleux, les crotteux s'avisas-sent d'entrer chez elle pour demander, aux jours de fête, le prix de quelque petite chose tentante... Ils étaient bien regus ! Sa maison n'était point faite pour de pareilles espèces. Si on a un peu cassé les vitres, ces jours-ci. chez cette estimable personne si souriante aux Allemands et aux barons Zeep, ce n'est pas trés étonnant. Et si elle avait été un peu fessée par-dessus le marché, elle ne 1'auraii pas trop volé. Une demande a laquelle nous serions charmés qu'il put ètre donné suite : Ma chère « Gazette », Je vous en prie de tout coeur, n'aurïez-vous pas la bonté do vous occuper de nous faire re-mettre nos pauvres chisns que les Allemands nous ont volés? (Car ils ne les ont jamais payés). Vous rendriez la joie dans bien des maisons oü ces pauvres bêtes ont été enlevées.J'ose m'adres-ser a vous, espérant que vous nous aiderez dans lo chemin a suivre pour les faire remettre aux alliés. Je vous remercie de tout coeur. Une habitante de Bruxelfes. S'il ne dépendait que de nous de faire rendre les pauvres chiens, ce serait déja fait: car nous sivons combien de braves gens ont été navrés de devoir se séparer d'eux. Et si cela dépend de quelqu'un, nous le prions bien instamment de faire droit a la lettre de 1'habitante de Bruxelles. Un lecteur nous donne eet avis qu'il tient dit-il, d'un charcutier honnête qui a la con science pure et un bon sens pratïque. Si la Justice veut être éclairée, qu'elle S€ fasse livrer la comptabilité des différents fri gorifères de 1'agglomération bruxelloise; elle y verra renseignées toutes les entrées et sor ties des viandes depuis le début des hostilités jusqu'a ce jour (car toute viande doit passei par le frigorifère). Elle aura ainsi toutes lei pièces du proces en mains. Elle y découvrira de plus les noms de tous ceux qui, sans avoir une boutique ou un étal, ont trafiqué hypocritement sur le bétail, er envoyant directement leur marchandise du lieu d'achat au frigorifère et de 1& au ravitail lement allemand. II y aura alors de fabuleuses révélations. Voila 1'avis de 1'honnête charcutier. Une annonce trouvée a la quatrième page des journaux frangais: LA NOUVELLE CARTE DE FRANCE avec ses provinces reconqu 's s Voila un éditeur qui ne perd pas de temps, ei qui est assuré d'un succès : on aura du plaisir a la regarder, en France, cette nouvelle carte-la! Parmi les prix actuels des vivres a Pa ris, nous avons oublié hier de citer ceux-ci : ur poulet moyen, 11 francs; un lapin, de 4 a 6 fr. un perdreau, de 7 a 8 francs; un lièvre, de 15 £ 18 francs. Le vin rouge en barriques coüte: ler choix 425 francs; 2e choix, 405 francs; 3e choix, 32i francs. Ajoutons que, dans le Midi, les vins ont en ce moment une.tendance a la baisse : roi^ges, 72 i 96 francs Phectolitre; blancs, 100 a 120 francs C'est moins cher que le lambicl Le motocycliste militaire anglais fue ; trés vive allure; par une rue adjacento débouche en pleine course aus^i, un petit ehien qui va im manquablement se jeter sous la machine. Mais li soldat 1'a vu; il fait décrire une courbe a s; moto, tandis que, du pie :, il arrète doucemen le tou tou, sauvé ainsi de 1'écrasement que ne lu aurait certainement pas épargné un Allemand. Une nouvelle qui fera plaisir. Le Cercle artis'ique et littéraire rouvrira se: locaux le 12 courant. Encore de bonnes vieilles habitudes qu'on v: reprendre. Le Cercle artistique. 11 n'a pas chóm tout a fait, il est vrai, pendant 1'occupation. 1 siégeait, intimement, au M j ei tic, porte di Namur, oü ses iidèles se rassemblaient quotidien "nement. Mais tout de même il ne doit pas ètre faché d< rentrer dans ses salons et dans ses meubles, dan ce que les Boches lui en ont laissé 1 Vous voudriez bien connaitre leurs têtes aux grands chefs des armées alliées, dont oj a tant parlé 1 Rien de plus simple. Achetez, pour un franc, 1'élégant carnet d vingt timbres de propagande que 1'Associa tion des Dames Frangaises (Croix-Roug frangaise) met en vente au profit de ses höpi taux. Ces timbres, fort jolis, représentent, ei couleurs variées, les effigies d'Albert Icr, d^ maréchal Foch, du maréchal Pétain, du ma réchal Douglas Haigh, du vice-amiral Beatty du général Pershing, du général Bliss, du gé néral Diaz, du duc d'Aoste, du prince Alexan» dre de Serbie, du général Leman, du général Franchei d'Esperay, du vice-amiral Gauchel, du général Byng, du général Rawlinson, du major général Harbord, du vice-amiral Wil-son, du général Albricci, du général Liehara (Japonais) et du général Rosado (Portugais). Leurs noms nous dispensent d'en dire plus long. BRUXELLES LE SOIR En ville, dimanche soir. Foule joyeuse sur les boulevards éclairés « a giorno ». La plupart des cafés et des restaurants possèdent maintenant un orchestre. Des bribes d'airs nationaux, de danses anglaises se mêlent k la grande ruineur de la rue. Place de Brouckère, sur le terre-plein, ju- ; chés sur les camions de 1'armée anglaise, des* Anglais font des speaches fantaisistes, fei-; gnent d'offrir en vente aux badauds leurs vê-' tements, leurs autos. Un Ecossais offre même son jupon d'uniforme. j — Livraison immédiatie f crie une voix fé-j minine. Vives acclamations. V Plus loin, entre la place de Brouckère et la' Bourse, c'est un entassement de charrettes k bras chargée&»de savons, cigares, cigarettes, pain d'épice, parfums, etc., etc. Les accapa-reurs vident leurs greniers et les pillards de Schaerbeek vendent leur fond ! Le public s'attroupe autour des étalages,, pris d'une fureur d'achat. Les hommes s'en vont les poches bourrées de cigarettes; et des maris galants achètent des bouteilles d'ean colorée, croyant reporter a leur femme des parfums délicieux. i Les vitrines des magasins s'encombrent k ■ leur tour de fiots de cigarettes, de piles de J caisses de cigares. Aussi, tout le monde fume, \ hommes et femmes . j Soudain, des clairons sonnent : et les trot- j toirs de se vider, la foule de se ranger au mi- ; lieu du boulevard et précédant la musique, de j s'en aller au pas vers la gare du Nord. Devant la fanfare marchent un miliier de ! personnes : soldats, civils, femmes; derrière 1 la musique, plus de monde encore. Les uni-: formes frangais dominent. La grosse caisse donne le signa! par deux formidables coups de mailloche et les instru-ments attaquent un pas redoublé. Aussitöt bras-dessus, bras-dessous, tous les manifes-' tants commencent è, danser, battant les fa-gades de leurs remous bruyants. La joyeuse troupe passé par les boulevards du Centre, la place Rogier, la rue Neuve,la rue des Fripiers, toujours grossie de nouveaux a,deptes. La face impassible, sans un sourire, danse, infatiga-blement, en tête de la colonne, un énorme soldat américain. Lorsque la musique se tait un moment, lais-sant la parole aux clairons, la foule proteste immédiatement. Les manifestants qui tien-nent la tête du cortège s'arrêtent et ne re-prennent leur route qu'aux premières notes d'une nouvelle marche. En gagnant la Grand'Place, le cortège passé devant le monument de miss Carvell. Et voil& que, spontanément, les danses et les chants s'arrêtent. Les musiciens, immobilisés par la foule, font face au monument. Les clairons sonnent aux champs et la musique jou© le God save the Kinq et la Brabanconne. Les assistants écoutent, recueillis, décou-verts. L'ame de la foule s'exprime dans cette ' manifestation simple et spontanée. Le peuple fait è, 1'héroïne le sacrifice volontaire de 8a 1 joie. Les clairons sonnent aux champs encore et le cortège reprend sa marche, au son de la Marseillaise. KRIEGSGEFANGENE IV Dans le courant du mois de mars je fus de nouveau appelé 4 1'instruction. Le policier instructeur m'annonga que j'avais menti cons-tamment, que mes déclarations ne tenaient pas i debout. Je m'en doutais bien ! Je lui certifiai néanmoins que je n'avais jamais dit que la vérité et que je n'avais rien ri ajouter. Tl m'annonga donc que 1'affaire allait passer entre les mains des ju^es militaires. Mais ils n'allaient pas vite, ces juges, si bien qu'au mois de mai nous étions toujours en prévention, comme oubliés. Vers la fin du mois, un dimanch<\ c TrJ,ou-nal ». La un militaire nous dit : « Vous savez sans doute A quelle peine voup nvoz été con-damnés ? » Comme nous nOTis regardions éton-, nés, il nous distribua, aux uns, deux mois de prison, aux autrês, comme A moi, trois, sans doute parcf} que nous avions menti davantacje. II ajov.ee que tres probablement nous serions eri'voyés dans un camp en Allèmagne. Vint encore la confirmation du jufrement qui 1 ne chancrea rien et nous donna rassuranoe , d'un départ prochain s:ans doute, puisquo la - prévention comptait,. II s'écoula pourtant encore ; plusieurs jours; de sorte que je me trouvais [ avoir fait plus de quatre mois de prison. L Ce fut un samedi qu'on nous annon<?a ouo nous [ partions le soir a cinq heures pour. l'.Allem?-£?ne. Le départ, c^prn^ant, n'eut li^u nu'A dix heurep du soir. Attente énervante ! Finalement, nous fümes entassés, 'è, une dizaine, avoc les , basraees, et il y en avait ! dan1? 1'éternel <t pa-5 nier «a salade ». Nous nous offorcions d'nn°r-cevoir une dernière fois la ville, les rues éclai-. rées. L'un rte nous devait passer dovant sa 1 demeure ! En cours de route, ciuelques-uns 1 s'étnnt mis a chanter dos airs nationaux. la * voit.nre s'amêta pt nous fAmos violomment n^-■ monestés. Dans la rare, il fallut atten^rA lo train nendant plus d'une heuro. Tl faisait lu<n?-i bre dans cette traro. On nous avait dit qi,n 3 nous partions pour le camp de f^enne, n'avais qu'une tres vaaue idóe de ce que wu-vait être un camp de oriso^niors. Vers minuit arriva le train déjCi presoue ^ pli. Je. trouvai place dans un compartiment om j'avais comme gardion un vieux pelit, rabon£rri et grosmon. T-orsque le convoi s'ébrnn. la. jVprou^ai un terribl° moment de ra<re contre 3 ces instrus qui me réduisaient, ainsi chez rW \ 1'impuissance et qui m'emmenaient ensuite 3 dans leur repaire. Au jour, nous étions a Verviers. Tristement, nous franchimes la frontière. A Toloorne. il fal-1 lalt attendre plusieurs heures. Cea* tllors oue 1 je pus faire connaissance avec les fameux sou- - terrains de Cologne par oü tous les prisonniers , vraï'ment ont passé. Je fus mis avec les autres - dans une cave sans jour aucun, éclairée par une

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La gazette gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1871 bis 1940.

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