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N� 157 QUATRIEME ANN�E JUILLET 191S
Hik PRIX DU NUMERO � �lastique, de z�ro � l'infini (pri�re aux revendeurs de ne pas d�passer cette'limite)
J'ai fol dans nos destin�es, im Pays ' se .d�tend s'Impose au
respect de tous ce pays ne' p�rit pasl Dieu sera avec nous
dans cette cause juste
ALBERT. Roi des Bu.au (4 ao�t 1914),
Acceptons provisoirement les sacrifices qui nous sont impos�s�
et attendons patiemment l'heure de la s�paration A MAX'
:�v-^ FONDEE \,i^
LE le' F�VRIER 1915
Envers les personnes qui dominent par la force militaire notre
pays, ayons les �gards que commande l'int�r�t g�n�ral Res-
pectons les r�glements qu'elles nous imposent sussi longtemps
qu'ils ne portent atteinte al � la libert� de nos consciences
chr�tiennes ni � notre Dignit� Patriotique
Mai MERCIER.
BULLETIN DE PROPAGANDE PATRIOTIQUE - R�GULI�REMENT IRR�GULfER
NE SE SOUMETTANT A AUCUNE CENSURE
ADRESSE T�L�GRAPHIQUE
KOMMANDANTUR - BRUXELLES
BUREAUX ET ADMINISTRATION
ne pouvant �tre un emplacement
de tout repos, ils sont install�s
dans une cave automobile
ANNONCES : Les affaires �tant nulles
sous la domination allemande, nous avons
supprim� la page d'annonces et con-
seillons � no� clients de r�server f�m
argent pour des temps meilleurs
Un discours d'un d�put� allemand �crasant
pour l'Allemagne.
II s'agit du discours prononc� par le d�put� socialiste-ind�pendant
Haase � la s�ance du Reichstag du mardi 25 juin. Aucun journal allemand
n'en a publi� un compte-rendu non expurg�, sauf la Leipsiger Volks-
zeitttng, organe du parti socialiste-ind�pendant, et peut-�tre quelques
autres feuilles de la m�me nuance moins .r�pandues. C'est d'apr�s la
Leipsiger Volkszeitung' n� du 26 juin, que nous allons en parler.
A la s�ance du lundi 24, le secr�taire d'Etat des affaires �trang�res,
von Kuhlmann, avait ouvert par un long discours la discussion de son
budget. Dans ce discours, ven Kuhlmann osa dire qu'il n'�tait pas possi-
ble de pr�voir la fin de la guerre ; il invoqua � ce propos, une d�claration
faite en 1900 par le vieux Moltke au Reichstag. Moltke avait dit que, si
la guerre entre les grandes puissances �clatait un jour, les forces en pre-
sence seraient telles qne la-guerre durerait tr�s longtemps, que ce serait
.-peut-�tre une nouvelle guerre de sept ans, si pas de 30 ans I von Kuhl-
mann affirma, en outre, qu'il �tait impossible que les armes pussent ame-
ner seules la fin d�finitive de la guerre et qu'il faudrait bien en arriver �
n�gocier.
Quel d�menti de la bouche m�me du ministre allemand des affaires
�trang�res aux illusions de fin prochaine de la guerre, de victoire �crasante
des armes allemandes dont les chefs de l'Allemagne et la presse teutonne
ont berc� jusqu'ici leur peuple !
Aussi le discours de von Kuhlman fit-il scandale au Reichstag et dans
la presse. � Il a produit sur moi et mes amis un v�ritable effet d'abatte-
ment � d�clara tout de suite apr�s Streseman, chef des nationaux-lib�raux
Et l� chef des conservateurs, le comte Westarp, fit une charge � fond
contre von Kuhlmann lui adressant les reproches que, le soir m�me, un �
Journal socialiste, la Internationale Korrespon�enz, r�sumatt en intitu-
lant son article sur la s�ance : � Kuhlmann le d�faitiste �. La-plupart
des journaux firent �cho � Streseman et Westarp. Ils signifi�rent �
Kuhlmann qu'il n'avait plus qu'� s'en aller, et le bruit de sa retraite cou-
rut aussit�t.
Il faut croire qu'il fut aussi, apr�s la s�ance, s�v�rement sermonn� en
haut lieu, car il se pr�senta piteux au Reichstag le lendemain mardi, Ht un
nouveau discours qui �tait quasi un discours d'excuses, expliqua qu'on
l'avait mal compris, tortura' son propre texte de la veille pour lui donner
une interpr�tation apr�s laquelle il put conclure qu'au fond il �tait tout �
fait d'accord avec l'annexionniste et pangermaniste Westarp, ap�tre de la
guerre � outrance, proph�te fanfaron de la victoire allemande certaine.
Quelle absence de caract�re, quel manque de dignit� et de conrage civi-
que chez tous ces mjnistres allemands I Sous ce rapport, l'un ne vaut pas
mieux que l'autre ; ils ont beau se succ�der : plus �a change, plus c'est
la m�me chose.
C'est Ludendorff qui r�gne. Mauvais proph�tes.
Haase prit la parole peu apr�s le second discours, le discours d'excuses
de von Kuhlmann. De la volte-face faite par celui-ci en moins de vingt-
quatre heures il tira cette juste conclusion : � C'est le parti militaire qui
r�gne en Allemagne, on 'vient de le voir une fois de plus. Le v�ritable
Chancelier (Je l'Empire, c'est Ludendorff. s>
Il se moqua du secr�taire d'Etat parce que celui-ci avait ni� que beau-
coup d'Allemands r�vaient pour leur* pays la domination sur le monde
alors que le contraire r�sulte si nettement de tant d'�crits et de discours,
et appara�t encore dans une allocution prononc�e, l'autre jour, au grand-
quartier-g�n�ral par l'Empereur en personne. Il rappela ensuite comment
les �v�nements avaient �branl� la confiance du peuple dans les annonces
de prochaine fin victorieuse de la guerre si souvent lanc�es du banc du
gouvernement et du haut de la tribune parlementaire.
Le 1 f�vrier 1917 � il n'y a pas plus de dix-sept mois donc � Helffe-
rich, alors secr�taire d'Etat, disait � la commission du budget : � Etant
donn� l'�tat actuel des choses, il n'y a (pour l'Entente) aucun espoir que
l'Am�rique en vienne encore � entrer effectivement en guerre �. C'�tait au
moment o� l'Allemagne venait de commencer la guerre sous-marine �
outrance. Et � cette d�claration d'Helfferich^le ministrede la marine, von
Capelle, ajoutait: � J'estime qu'au point de vue militaire le trouble appor-
t� par l'intervention des Etats-Unis en faveur de nos adversaires �quivant
� z�ro. Il s'agira d'abord de trouver aux Etats-Unis ces centaines de
milliers de volontaires dont on parle. Et, si on les trouvait, comment les
transporter ? Ils ne feraient que fournir un meilleur butin � nos sous-tna�
rins �.
Et aujourd'hui, observa Haase apr�s avoir rappel� ces d�clarations,
nous savons par des informations autoris�es que 800.000 am�ricains ont
�t� amen�s sur le territoire fran�ais ; et des navires qui les ont amen�s,
pas un seul n'a �t� torpiH� J Comment voulez-vous qu'apr�s cela le
peuple ait encore confiance dans des proph�ties comme celles du comte
Westarp, de M. Stresetnann, de M. von Heydebrand, qui tout r�cemment
pr�disait la fin de la guerre pour cette ann�e ?
Revenant plus tard sur ce point Haase dit encore : � Au printemps 4e
cette ann�e courait de bouch� en bouche dans toute l'Allemagne l'avis
que nous aurions la paix cet �t�, que la Fran�e serait alors par (erre et
que d'ici l� l'Italie serait an�antie- Les nouvelles qui arrivent du champ de
bataille austro-italien parlent maintenant un tout autre langage �.
La question des responsabilit�s. O� la violation de la neutralit�
beige et i'aktivisme sont fl�tris. '
von Kuhlman �tait revenu -sur la question de la responsabilit� de la
guerre pour en d�charger en grande partie i'Angleterre aux d�pens del�
Russie, contrairement � la th�se longtemps soutenue en Allemagne et qui
est toujours celle des milieux pangermanistes : aussi cette partie de son
discours fut-elle une de celle que les Westarp et les Streseman reproch�-
rent le plus eu secr�taire d'Etat des affaires �trang�res, devenu du coup -
presque suspect d'anglophilie.
Haase nt veut ni de la culpabilit� anglaise ni de la culpabilit� russe. '
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