La Libre Belgique

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s.n. 1918, 19 November. La Libre Belgique. Konsultiert 20 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/7p8tb0zg2q/
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Mardi 19 Novembre 1018. RÉBACTION ET ADMINISTRATION : BRUXELLES 12, Montagne-aux-Hcrbes-Potagères, 12 ' Los annonces sont reçues exclusivement au bureau du journal, rue Montag-ne-aux-Herbes-Potégères, 12, otâ l'Agence Havas, place des Martyrs, 8, à Bruxelles N. 173. ANNONCES : DEMANDES et OFFRES D'EMPLOIS et (le SUJETS» là3 lignes. . 1.00 Chaque ligne supplémentaire 0.40 PETITES ANNONCES : la ligne 0.60 ItECL \ MES avant les annonces : la ligne . . 2.00 FAITS DIVERS : la ligne. . . . 6.00 5.00 4,00 NECROLOGIES : la ligne . . 8.50 Ils s'en vont! Ils sont partis!... Les débris de l'armée allemande roulent lentement, trop lentement, hélaslJ entre les .ruisseauxde nos routes, vers la frontière... Les braves Bruxellois, remis de pas mal d'émotions, ont regardé, narquois, couler le ■bôuillon dé Kultur dans lequel les Boches entendaient bien nous noyer. Nach Berlin! •Quand on examine froidement, à tété re,-pOsée, les faits qui se sont succédé avec une déconcertante rapidité, on est stupéfait de voir à quel point.était profonde la fourberie dés vaincus. . Leur hypocrisie était telle, qu'à un rien près nous en eussions été-victimes. • Réfléchissez. Après les défaites que depuis juillet le maréchal Foch, ce génial soldat, infligeait aux armées d'Hindentiurg, l'Allemand se demandait dans son orgueil exacerbé comment il expliquerait sa défaite formidable. Les yeux hors de la tète, la bouche hargneuse, il déclamait : Ou ne lutte bas gon-tre l'unifers! Moralement, nous sommes Xiungueurs! » Cet Allemand-là n'a rien de l'âme du vieux Corneille : Que voulez-vous qu'il Ht contra trois ? qu'il txiourût ! Quand il eut changé de cocarde, l'Allemand entonna une autre antienne: <• Ce n'est pis l'entente qui est fictorieuse, c'est nous, la Révolution, qui arrêtons la Kuerre !... » ■ 'En effet, l'Allemagne; mais une Allemagne vaincue, humiliée, écrasée, était livrée aux convulsions de l'anarchie intestine. Cependant la grosse-partie se-jouait à Bruxelles, dans cette petite Belgique qui généreusement a porté les premiers-coups an colosse... Les révolutionnaires avaient fait ce rêve qu'ils entraîneraient notre pays dans leur sillon et que la nuit du 10 octobre serait tragique et décisive. Le coup a raté. Au lieu du drapeau rouge attendu, à chaque fenêtre une main frémissante fixait un drapeau tricolore. La rage du Boche alors ne connut plus de bornes : les soldats, furieux, firent crépiter les mitrailleuses. 'Nous retrouvions les barbares! îït dire que quelques naïfs se gargarisaient — avec- des phrases humanitaires V w Ces hommes ne sont pas coupables ! Toute la faute est à leurs chefs! Les yeux des soldais s'ouvrent enfin à la lumière! Fraternisons ! :> Ouais ! , 11 y a quelques semaines, ces soudards acclamaient frénétiquement leur kaiser et docilement ils martyrisaient la Belgique avec une inégalable férocité. j Nous en savons quelque chose, nous qui sortons des gagnés ! i Comme le .lanus de 1'hisloire, l'allemand a deux figures, et il en joue avec une.liabi-, leté déconcertante. î Hier il nous brutalisait en nous appelant d'une voix rauque : Chiens de c....! Aujourd'hui il nous lait risette et nous dit : Karna-, l'aies ! t "N'ayant pu nous écraser par les armes, il se faisait fort de'nous enliser dans le bolche-visme ! Parce qu'il avait déboulonné son empereur, il trouvait tout naturel de nous enlever notre Roi magnifique ! Pas de ça ! Nous n'oublions pas, nous ne pouvons pas oublier! Souvenons-nous du crime initial : l'envahissement. ,Souvenons-nous des épouvantables tragédies de 1914, des terribles journées que nous avons vécues dans les affres .de toutes sortes. ■ Ouvriers, n'oubliez pas qu'au jour où un gouvernement infâme décida qu'on vous enlèverait de force à vos familles en larmes, pas un soldat allemand ne jeta son fusil en ■ •riant : Les hommes sont des hommes, je refuse de les traiter comme du bétail ! (Iliaque fois qu'un peloton d'exécutioa faisait face aux martyrs, pas un soldat allemand ne recula d'un pas en protestant qu'il no tuerait pas des patriotes, qu'il ne tuerait pas des femmes. Ils vous ont frappés â coups de crosse avec la même haine qu'ils mettaient à viser les condamnés, et c'est eux qui voulaient hier mettre dans nos mains leurs mains sanglantes en criant : Fraternisons! Altnon ! mille fois non! Ce n'est pas parce qu'ils ont arraché de leur loque la cocarde allemande et passé à la- boutonnière un morceau d'étoffe rouge qu'ils ont changé d'essence. C'est comme un caillot de sang qui reste collé sut' leur habit, un caillot du sang belge. Ht c'est pourquoi ils nous font horreur ! Qu'ils s'en aillent ! Qu'ils s'en aillent ! Quand le dernier d'entre eux aura quitté le sol sacré de notre Belgique, on brûlera du sucre... FIDELIS A NOS BLESSÉS! V ou s êtes les enfants chéris de la Patrie : Vers vous vont tous les cœurs et £e tendent nos nuins, Vous pouvez être fiers de votre chair meurtrie Qui nous rappelle à tous vos efforts surhumains. Redressez-vous, blessés ! Et parlez-nous en maître r Ici, tout comme au feu, soyez au premier rang. Qu'importe le logis où le sort vous fit naître ? 1 Vous avez tous gagné la noblesse du sang ! Vqus nous apparaissez de lignée énergique D fidèles gardiens du renom d'autrefois ! Reconnaissante et fi ère aujourd'hui la Belgique, Oubliant ses douleurs, vous met sur.le pavois. 1 MAURIEC Le Cabinet de la, Restauration Fationale, M. LEON DELACROIX ( « » RGÉ I>E I.A F#lt*;UIOÎf DU NOIHEAU MINIS. TRUE. M. Léon Delacroix, bâtonnier de l'Ordre des avocats à la Cour de cassation, a été chargé par le Roi de constituer le Gouvernement de la Restauration Nationale. Le cabinet comprendra six membres de la droite, trois membres de la gauche libérale et trois, membre de la gauchi' socialiste. 11 est vraisemblable que parmi les membres de ce nouveau ministère figureront quelques membres du Gouvernement qui a géré les intérêts du pays durant la guerre. La rentrée de M. de Broqueville est dans l'ordre des choses possible. M. Léon Delacroix s'est déjà mis en rapport avec les divers groupes politiques. On considère comme probable que les ministres libéraux seront MM. Hymans, Franck, et Masson, ou, à défaut de M. Masson, M. l'.-K. .Tanson. Les ministres socialistes:seront MM. An-seele, Vandervelde et Wauiers. Kn ce qui concerne la désignation des ministres catholiques, rien ne paraît encore définitivement décidé, Parmi les noms cités jusqu'à présent figurent ceux de MM. de Broqueville, Renkin, Van de Vyvere, Har-ruignie», Jaspar, baron Ruzette et Ryck-mans.Il serai* d'ores et déjà décidé que M. Hymans resterait chargé du portefeuille des affaires étrangères. Une des conditions mises par M. Delacroix à l'acceptation de sa mission est qu'il sera désormais attaché à chaque départe-mentministériel un consciltechnique composé de personnalités aux lumières desquelles l'on fera appel de façon constante. Ce nouveau rouage, appelé à collaborer avec le personnel administratif, est apparu comme une combinaison aussi pratique qu'heureuse. I! est-de "nature ■<- renaît? les plus grands services en établissant un contact permanent entre les divers services et le public intéressé. Sonnez, cloches ! C'est dimanche, 1T novembre, un dimanche gris, sous une atmosphère grise, où du silence plane. Soudain une grande voix de bronze retentit. C'est le bourdon de Sainte-Gudule qui chante la délivrance de la cité. Délivrance, délivrance ! Les drapeaux, tous les drapeaux se déploient comme des flammes aux façades des maisons. Les hommes s'arrêtent en souriant pour se congratuler. Ils lèvent les yeux vers les frémissements des couleurs nationales qui palpitent comme des ailes. Ils tendent l'oreilie vers la grande voix qui passe en vagues sur les tours, les dômes et les toits, pour aller mourir aux lointains confins des collines. Délivrance, délivrance ! La cité a reconquis sa liberté ! Bien des fois déjà, au cours des âges, elle a connu des dominations, des ruines et des deuils. Bien des fois le gros bourdon à la voix haute et profonde, comme les siècles a chanté les délivrances et les héroïsmes. Mais jamais la cité n'a connu de domination pareille à celle-ci, de ruines plus vastes, de deuils plus cruels. Jamais non plus ses annales n'ont enregistré d'héroïsmes plus prodigieux, de-délivrance plus attendue. Sonnez, cloches! Nos soldats sont aux portes. Sonnez! Suyei non seulement notre voix, mais la voix de tous les ancêtres qui ont frémi à votre chant, pour porter au-devant des vainqueurs sur vos ailes de bronze, le salut plein d'amour et d'allégresse de la cité. LES LAURIERS Sortes de petits autels patriotiques où le Roi trône. On en voit dans beaucoup de vitrines de magasins, spécialement dans les quartiers populaires. Ce sont parfois de véritables trouvailles d'ingéniosité, des enfantillages délicieux, que réalisent de la sorte des mains inexpérimentées, mais conduites par un coeur souvent presque génial dans ses intuitions. Nous venons d'en voir un où le buste du Roi rayonne, couronné de lauriers véritables. Bien n'était plus simplement beau. Quel malheur que les lauriers soient si rares chez nous! ( Au sens propre, bien entendu; car notre Belgique vient précisément d'en cueillir d'inflétrissables !) Rien ne serait plus indiqué que d'en couronner tous nos drapeaux, d'en joncher même nos rues pour la grande journée. Ne pensez-vous pas que bien peu de souverains ont, autant que le nôtre, droit aux lauriers immortels ? Bien des rois ont été soupçonnés d'avoir engagé leur peuple dans l'horreur des batailles rien que pour pouvoir se faire frapper sur métal en effigie impériale et laurier. Ici rien de tel. Albert le Magnanime a mérité son nom et les lauriers qui couronnent ses tempes, royales, pour s'être mis héroïquement,avec son armée,en travers d'une invasion brutale et d'une agression barbare. LETTRE DU CARDINAL Nous avons donné dans notre numéro d'hier sous la rubrique <- Hommes et L Choses un crayon rapide |de la physionomie de notre éminent Cardinal. On aura lu non sans quelque surprise la première ligne : « Pas tout à fait de chez nous, un peu tout de même, étant notre primat... « Pas tout . à fait de chez nous ! Le Cardinal! Il y a là ; évidemment un lapsus que nous devons expliquer. Dans les difficultés d'organisation où nous nous trouvons, par suite des méfaits des Boches, qui ont pillé notre maison et i endommagé les machines qui nous restent, . on a poussé sûr le marbre dé la « Libre Belgique » cet articulet qui était réservé au - NationalTJruxetlois », journal essentiellement local. Il devait y paraître et y a paru, L en effet, sous le titre « Hommes et Choses de i chez nous ». Alors ! Nos lecteurs voudront bien nous excuser ' pour cette fois. Aussi bien ils connaissent de' longtemps les sentiments de vénération ■ et d'amour filial que nous avons toujours professés pour le Cardinal,qui est parmi les toutes grandes figures de cette guerre, disons mieux, parmi les toutes grandes figures de • l'Eglise universelle. Nous y reviendrons dans des études prochaines.Aujourd'hui, lisons sa dernière lettre, dennée dimanche dans toutes les églises de l'archidiocèse, où nous retrouvons sa flani; me héroïque et divine. #*• Malines, 15 novembre 1919* Hommage à la Justice de Dieu l Mes bien eh ers frères, NLa Belgique a donc reconquis son indi'pendaB^e. Les plénipotentiaires de l'Allemagne sont allés, sous • a protection du drapeau blanc, prier le Gêneraiissime . de nos armées de bien vouloir-leur dicter ses conditions d'armistice. Ces conditions, nos-ennemis-les ont signées. Leur orgueil est humilié. Après quatre années d'arrogance, cFinjustice, <Ie cruautés, de perfidies, "ils s«nt par terre. • •% I.e lundi 11 novembre, à 3 heures de l'après-midi, toutes les cloches de la ville de Malines exultaient, , chantaient un hymne à la victoire. Le lundi 18 novembre, à 3 heures de l'après-midi, 1 le drapeau national flottait au haut de la tour Saint-Rombaut, étendait ses plis vers Termonde et Gand, appelait an nvIKou ilb iès soldats/ Et l'annonce nous est venue que, mardi prochain 19 novembre 1918, Albert le Magnanime rentrera vain-: queur dans sa capitale. Le triomphe de la justice est complet. La conscience publique est satisfaite. « SeigneurSeigneur, est-il dit au livre d'Esther, votre bras est plus puissant que toutes les forces du globe. Il n'y a rien qui ne soit soumis à votre empire, n'en n'est -capable de vous résister lorsque vous avez décidé de sauver Israël ». Soyez remercié, 0 mon divin Maître, d'avoir béni i- nos armes, sauvé notre patrie, agréé nos expiations, sanctifié nos souffrances. Nous savions, ù mon Dieu, que vous aimez la Belgique ; aujourd'hui, il n'est personne qui ne 1*expérimente.Gloire à Dieu, Maître Souverain des événements ! Gloire aux nations amies, puissants artisans de la victoire ! Gloire à noire Roi, à. notre armée, à nos prison-» niers militaires et civils, aux victimes des déportations et de la tyrannie, ù nos héros morts et vivants î Gloire , à tous les champions de l'unité nationale; à ceux et à ; celles qui furent les consolateurs et les consolatrices de la misère publique; gloire à Iti patrie belge rajeunie par son sacrifice! L'heure viendra de rendre hommage à chacune de nos gloires et de préciser la forme sous laquelle nous vous demanderons d'affirmer votre dévotion reconnaissante au Sacré-Cœur de Jésus ! Aujourd'hui, je n'ài qu'une pensée traductrice de ; vos premières impressions : je veux proclamer en votre nom la Justice de Dieu. <• ••• Vous souvient-il, mes bien chers Frères, des derniers jours du mois d'août et des premiers jours de septembre 1914 l Nous étions alors sous le coup d'une invasion qui, avec la fougue d'un ouragan, "s'était abattue sur nos provinces, de Virton et de Dînant, jusqu'à I onvain, Aerschot, Diest, Haelen, le Limbourg. Notre ( ouvernement s'était retiré à Anvers; le Gouvernement français, à Bordeaux. L'armée du général Von Kluck était à quelques kilomètres de Paris. A l'enthousiasme qu'avait suscité dans la conscience nationale la réponse du Roi aux propositions ée marchandage de l'envahisseur : « Non, vous ne passerez pas! », avait succédé une inquiétude sombire, qui se traduisait ches plusieurs en murmures contre la divine Providence. Si Dieu était juste, disaiemt les impatients, permettrait-il qu'a* envahisseur parjure triomphât et fjôe l'envahi, innocent, fût martyr ? Et, chose biisare, ceux qui sommaient le plus impérieusement le Dieu suprême de leur accorder ua mira-cie, pour faire resplendir, sur l'hevre, la justice, èi aient ceux-là mêmes qui nient le plus insolemment, h s miracles chaque fois qu'il plaît à la Divine Frovi-■"'faice d'en produire. Non, mes Frères, Dieu n'a pas nos impatiences. Il agit avec force et douceur. II laisse ordinairement se c «rouler le jea naturel de causes secondes; il permet nême que les hommes abusent, jusqu'à un certain [■oint, de leur liberté, parce qu'il sait qu'à son heure I tirera le bien du mal et que l'iniquité elle-même viendra déposer en faveur de son indéfectible, justice, Supposé que, dès les premiers jours, à Maubeuge ou « St-Quentin, par exemple, l'Allemagne eût été battue et forcée de conclure la paix, son crime eut-il été Vengé-? Manifestement non. Dans dix ou vingt ans elle eût pris sa revanche, et, plus hautaine encore, et plus ( ruelle, elle eut renouvelé sur nos fils ses scènes de cwnâgé. , Le sang de nos héros, les larmes de nos mères, f-ussent trempé notre sol sans le féconder. ^ 11 eût manqué aux événements la puissance éducative ;ui aura fait de notre jeunesse une génération saine, forte pour les reconstructions morales et économiques • le demain. 11 eût manqué à l'envahisseur le châtiment solonnel qui lui était dû. il eût manqué à l'Europe, au monde, le spectacle indiscutable de la Toute-Puissance divine qui domine les peuples, les souverains et. les empires. Nous n'eussions pu répétés? la parole célèbre qui me monte sans cesse au cœur et aux lèvres depuis ces dernières semaines : Dieu seul est grand, mes frères. Oui, Dieu est grand, èt il agit grandement ! ,% : lia caste militaire prussienne se plaisait à ce défi : .Nous luttons, seuls, contre un monde d'ennemis, et est nous les vainqueurs ! Pour un peu, elle eût re-$.oussé du pied ses alliés, afin de ne devoir partager ïivec personne la gloire finale et de pouvoir dire à l'univers étonné : Moi seul, et cela suffit ! Et la voilà seule, la superbe I Toute seule, La caste militaireî * - Tour à tour, la Bulgarie, la Turquie, l'Autriche-) longrie.le peuple allemand lui-même, se sont détachés Elle est seule, mais cette fois, en face de ses vainqueurs ! Batue à plat, réduite à néant ! La devise barbare c La force prime le droit » a reçu le coup de grâce. Les rêves de domination pangermaniste se sont dissipés commp un gaz asphyxiant qu'un coup de vent ■ empprte. Seul le Droit est à l'honneur,le Droir restaurateur de la Belgique une, libre, indépendante ; réparateur de l'intégrité de cette merveilleuse nation française qui a tenu le monde en admiration devant la ténacité de sa ; foi chrétienne, devant sa bravoure et son genie durant tout le cours de la Grande Guerre ; rémunérateur des I peuples anglo-saxons, auxquels l'histoire décernera l'auréole de la grandeur morale et des vertus chevale- ' resques. Le Roi David, persécuté par Saul, criait vers Dieu; Lève-toi, Seigneur, dans ta colère, Lève-toi pour venger les excès de mes ennemis. Réveille-toi, mon Dieu, et viens me venger. Rends-moi justice selon mon droit et selon mon inno- [cence.- Mon bouclier, c'est Dieu. II sauve ceux dont, le cœur est droit. Mon ennemi avait conçu un dessein injuste, il enfante [le néant. Il ouvre une fosse, il la creuse. Et il tombe dans la fosse qu'il a creusée. Son iniquité retombe sur sa tête Et sa violence redescend sur son front. Je rendrai hommage au Seigneur et célébrerai sa justice. ; Le nom de Jeliovali, le très haut, fera l'obiet de mes [chants d'action de grâce. Gloire à Dieu, mes bien chère Frères, gloire à sa Justice ! Puisse le peuple belge, puissent les vainqueurs et les vaincus se souvenir d'elle à jamais. f D. J. Card. MERCIER Arch. de Malines. M. LEON DELACROIX Monsieur Léon Delacroix est, dans le domaine politique, un homme nouveau. Mais il occupe depuis longtemps une position éminente dans les milieux intellectuels, où sa grande intelligence, sa nature droite, l'intégrité de son caractère et son éloquence l'ont mis au premier rang. Bâtonnier de l'Ordre des avocats à la Cour de cassation, c'est au barreau que M. Léon Delacroix lit sa carrière, et il y prit tout de suite une haute situation. On peut dire que les circonstances l'ont servi. Il fut le collaborateur en premier lieu de M. Alexandre de Burlet pendant la dernière période de sa vie, puis de M. Alphonse De Becker. que l'on surnommait à juste titre, on s'en souvient au Palais, le lion du Barreau belge. Avec ce dernier, il plaida la formidable affaire des forts de la Meuse contre les entrepreneurs français. Au cours du procès, M. De Becker fut atteint de la maladie qui l'emporta,et Maitre Delacroix reprit l'affaire et la continua. Devenu ensuite le collaborateur de M. Beernaert, il entra vite dans l'intimité et l'amitié du grand homme d'Etat, esprit perspicace s'il en fut et connaisseur d'hommes. M. Beernaert faisait le plus grand cas de son collaborateur et ami, qu'il était à même d'apprécier à bon escient. On ne s'étonnera pas d'apprendre que c'est lui, dans les derniers temps de sa vie, qui signala M. Léon Delacroix au roi Albert comme un homme sur lequel il pourrait absolument compter si une heure difficile venait à sonner. Cette heure a sonné. Sa Majesté s'est souvenue du testament politique de M. Beernaert, et elle a fait appel à M. Delacroix. Le nouveau chef de Cabinet est sans tradiiions parlementaires, et peut-être est-ce là un des motifs qui ont déterminé le choix du Roi. Depuis quatre ans la politique est morte, heureusement,devant l'intérêt supérieur de la Patrie. On a appris pendant la guerre à élever les cœurs et les esprits. A tout le moins il est apparu aux clairvoyants combien étaient misérables et stériles les traditions parlementaires toutes chargées de sectarisme et d'électoralisme. Le Parlement tombait en décodence. On n'y connaissait plus ni mesure ni vergogne. On y perdait son temps en iisenssions lamentables et vaines. Il importait de réagir. Tout le pays avait soif de cette réaction. Le choix de M. Léon Delacroix apparaîtra comme une affirmation de ce vœu, sle sette volonté de se dégager du misérable passé. Nous avons la conviction profonde que les parlementaires, aussi bien que le pays, l'entendront ainsi. Ils ont dû souffrir tous d'une situation qui les diminuait, mais contre laquelle il était difficile de réagir efficacement, parce que l'atmosphère entière était empoisonnée.La présesee des Boches, pendant quatre ans, au Palais de la Nation nécessitera un nettoyage et une complète restauration de l'immeuble. L'immeuble sera remis à neuf. Il faut que le Parlement lui-même soit un Parlement nouveau, à esprit plus large, qui aura ie sa tâche une conception plus haute et plus noble. Le pays accueillera excellemment M. Léon Delacroix, qui incarne la volonté ferme le la nation tout entière dèiaire une œuvre radicale, énergique et généreuse. LE RETOUR DU ROI Les questures de la Chambre et du Sénat ' ' portant à là connaissance des députés et sé- ' , eateurs que S. M. le Roi fera sa rentrée . à Bruxelles jeudi ou vendredi prochain et se i rendra au Palais de la Nation. i Les membres des deux Chambres se réuni-! jant dans la salle des séances de la Chambre 1 . des Représentants pour repevoir Sa Ma' ] ' jesté, Ils so'nl priés d'être présents à cette réunion et il serait souhaitable que MM. lès sénateurs fussent à Bruxelles dès mercredi; ils pourront, pour renseignements précis, [ s'adresser de 9 à 12 et de 2 à 5 heures, à la . Questure, installée provisoirement au premier étage du Moniteur Belge, 40, rue de i Louvain. i HÉBERGEONS NOS ALLIES ! Les personnes habitant l'agglomération bruxelloise qui sont disposées ,à loger chez 1 elles des officiers alliés, sont instamment : priées de se faire inscrire à l'hôtel de ville s (Salle gothique), tous les jours, de 10 h. du 1 matin à midi et de 3 à 5 heures du soir. . —» — Le Bourgmestre Max , félicite h " Libre Belgique . Dimanche après-midi, comme le bourgmestre Max terminait sa harangue, un re-t mous violent se produisit sur la place du coté de la rue Charles Buis. Un homme cher-. chant à se frayer un passage était soutenu î par la foule, qui le poussait en avant. Pour s tout « laisser-passer * il portait devant lui le i numéro delà « Libre Belgique », qu'il allait : offrir, disait-il, au bourgmestre Max. Et le peuple l'aidait a fendre les rangs, en ovationnant le journal. Quelques instants après, notre délégué était devant M. Max : — Nous avons l'honneur d'offrir à notre grand bourgmestre, en témoignage de pro- . ^ fonde admiration, le premier numéro sorti de presse de la « Libre Belgique » parais-p sant au soleil de la liberté. , Le bourgmestre lui prit la main, fl'étrei- 1 gnit chaudement et, en la gardant dans la j sienne : — Je félicite, dit-il, la « Libre Belgique « de sa noble action ! Dans ma prison, bien des fois j'ai pensé a elle, et je me suis même demandé si elle ne ' parviendrait pas jusqu'à moi; j'y aurais trouvé un "agréable réconfort. •lé.vous félicite! Et je vous remercie j de la pensée qui vous a guidé aujourd'hui, iv : „ La chronique des evenements. BoljewicfcisniB moscovifu. BoijawicKisme négrlamlais. 1 M. TroeLstra, chef du parti socialiste hollandais, vient d'annoncer à la Deuxième Chambre, que l'ère est prochaine d'une , révolut.on introduite .à la fa.on des Lenin jet des Troteky. M. Troelstra est, en Mol-jdande, d'égal de M. Vandervelde en Bel-i yique. M. Viandervelde préside le bureau, ! international socialiste ; M. Troeistia lait-partie de ce 'bureau Durant la guerre, ils se sont trouvés en opposition par rapport à la paix. .Notre compatriote n'a pas vou lu entendre parler de la direction de Stockholm; il est demeuré fidèle à MA!». Lloyd George, Clemenceau, Orlando, YY'-lison. M. Troelstra, d'accord i vec les jar.-e.s de la majorité du parti socialiste allemand, n'a cessé de combattre en vue de soulever les classes populaires -les pays de l'Kntente et de les décider à impose! ■ ÈJa paix à leurs gouvernement.», ce pour \ JKjiuoi la route de l'Angleterre et de la" France lui a été interdite. Etait-il vrai? ment de l'avis d'un membre du bureau-international de iStockholm, qui disait à propos du refus opposé par les gouvernements franco-anglo italiens ;ï la «tcmarîde de passer à destination d'une conférence internationale: c C'est bon: ils ont !a guerre'au front; ils l'auront derrière le 1 front rt A Paris, à Londres, à Eome, on 1 a cru ; ce qui est 'hors de doute, c'est que, publiquement, en pleine Ghamibre, il vient de jeter le gant à l'ordre social et politique dans sa patrie. Ce serait risible si ce n'était rsi sérieux, a crié un interrupteur. Vous êtes, M.Troel stra, l'homme d'une minorité, du quart ou du tiers du corps électoral. Pendant dix ans vous vous êtes passionnément dé "oiné à la cause du suffrage universel, eft voilà quel cas vous faites du suffrage universel! S'il est permis à une minorité d'imposer sa volonté, au besoin par la violence à la majorité, quelle arme use-ra-t-elle envers une autre minorité, encore plus petite, qui, à son tour, réclamera le pouvoir? M. Troelstra se contenta de répoiMi-re : « ilés^gnez-vous, les socialistes se saisiront du' (pouvoir ; ne désirez-vous que des troubles éclatent qui. sous, l'étiquette de révolution, seraient un malheur pour notre peuple 1 » Le professeur Vizser lui répliqiua: «C'est bien à cela que vous tendez. » On se demande en Hollande quelle différence il y «a entre <M. Troelstra et le imo-narque du vieux style, puisant dans le sentiment d'iurne haute vocation le droit d'incliner devant sa volonté la grande majorité du peumle. M. Troelstra paraît avoir affermé la Mérité, la justice, le droit, la raison et la Ibonté : « Notre parti, dit-il, peut seul dans ces temps troublés sauver la Hollande ; devant notre conviction doi vent s'effacer tous les calculs baisés sur les résultats du Scrutin ». Voilà la (marque -bolje viste: au débotté, à St-Pé'terstoonrg, l'anarchiste Lenin proclama qu'il avait i seul qualité pour parler au nom du peu-ijwle russe, dispersa par la fonce ou incar céra les me.thbres de la Constituante élus dans l'immense Empire. Gouvernement et représentation nationale, en Hollande, existent et fonctionnent normalement ; çour les écarter il faudrait un couip de force de fa part d'une minorité factieuse. Avec une candeur rare M. Troelstra se défend de toute arrière-pensée de ee genre : à l'entendre, une combinaison de conseils de travailleur,s et de soldats ferait l'affaire, U« congrès socia liste décidera, ce dimanche; depuis plusieurs jours M Troelstra est averti que la majorité parlementaire n'est pas d'humeur à le laisser faire, en se retranchant dams La passi/ité recommandée par Tolstoï. Les amis de M. Troelstra, im&lgré ses protestations sont d'ailleurs animés d'iptentions peu rassurantes : « Vous ne pouvez pas, -dit-il lui même, compter sur l'armée; les deux tiers du corps de la police ne v|baiif obéiront pas. » N'est-ce pas l'annonce non fardée d'u.ne tentative révolutionnaire aux fins d'installer la dictature, la dictature militaire, qui a été si souvent lo thème de tirades enflammées dans la bouche, sous la plume de touis les démocra 8 tes? M. Wijn'koop tient M. Troelstra pour « modérantis-te >. 11. y v<a, lui, plus ronde- * nient: « Vous redoute/:, dit-il à ses adver--. saires, l'effusion du sang. Crainte sans motif, si vous restez chez vous, .avec tre armée et votre police, si vous ne re-{ gimb&z pas ' t, Mais précisément, le Gouvernement do la reine Wilneknine et du peuple hollandais ne parait pas disposé à laisser fair^l M. vVijnkoop ni M. Troelstra. « Le Gou • vernement ne cédera pas. » Le premier ministre, M. Ru-ys de Beerenbrouck l'a déclaré sans ambiguïté, en insistant sur la nécessité de maintenir l'ordre, vu que le travail en (a besoin et que sans l'ordre et lia paix les Alliés refuseront les accords-économiques indispensables à la Hollande.i ' La Ch/amibre lui a "ait Une chaude ovation., Des orateurs, comme MM. Marchant,. Treab, &meenk, ont rappelé que M.2T'roel-stra envoya des fleurs à M Cort van der Linden, alors clhef du Cabinet, à l'épo-; que récente où celui -ci introduisit le suffrage universel et la représentation proportionnelle. Aujourd'hui, les élections n'ayant pas donné les résultats -qu'il en attendait, M. Troelstra s'écrie : e Chez nous ce qui manque en quantité est compensé* * par la qualité. » Et M. Troelstra revendique le suifr.age universel des femmes. A quoi on ré(pond : M<alheureuix ! Si les femmes votent avec les hommes, votre effec-t»/C électoral n'atteindra pas 22 % du fre des notants... Même au sein du parti1 socialiste (M. fîink et M. Treu'b en ont fait allusion s il existe des divergences d opinion sur la thèse fondamentale de M. Troelstra; M. 'K. Aerhaven notam.» ment s'est exprimé avec plus de modération que M. Troelstra. Et, en dehors ùii iparti socialiste, M. Troelstra, Lenin << \a spe ne peut s'attendre qu'à une résxs-» tance sans réserve. Derrière lui, la frac* tion bolji* iokiste, avec M. Wi nkoop, le regarde comme suspect de bour^eoisisme, somme d'opter entre elle et la bourgeois sie, entre les ouvriers révolutionnaires# les « soldaten-raden » et le maintien de] l'ordre, de la tranquillité publique. M., Troelstra devrait, en cas de succès, partager 1 «autorité <ave<? les béljiwieki et bientôt, ceux-ci l'éoarteraient. « Les boljiwickïrt remarque M. Treub, sont, non des alliés,, mais de dangererâix concurrents. » Au nomj des ouvriers catholiques et chrétiens, /Smeenk a signifié à M. Troelstra qu'il» marcheront comme un seul homme contra lui; qu'ils se tiennent prêts: or les cathodiques, le fait est attesté par les libéraux,, composent une force dépassant de loinj celle du /parti socialiste en Hollande. M. Troelstra croit avoir trouvé une raf* son suffisante de « terroriser son pay© en invoquant l'exemple de la Russie, de 1 Autriche, de la Hongrie, de l'Allemagne^ Mais, dans ces contrées, le droit de réunion et d'association, la liberté de .al presse, la responsabilité1 ministérielle ae • \ant les Chambres n'existaient _ pas dan si la mesiire où tout cela est en vigueur eni. Hollande depuis -1S-48. Par le droit de suffrage général et la représentation propor-* tionnelle, toutes les institutions sont im-* prégnées de débnocratie. M. Troelstra, on' le lui dit sur tous les tons en Hollande, a toujours les yeux tournés vers l'Allemagne : il n'y a de bon, à son goût, que ce qui' est <x imade in Germany ». — c Ici, a di * M.Marchant, nous n'assistons ipas à la faL-« i lite d'un Etat, appuyé sur la force militai--jre : ici, point de crime sffroyaible à charge d'un gouvernement; ici, pas de demi-dieu- ii la tête du gouvernement, fatigués, épuisés, à la conscience bourrelée.Là-bas, nombre de plaintes fondées : ici, quelques ^or" tits griefs à propos de détails administra? tifs. » . Le gouvernement hollandais dispose d uno majorité représentant les deux tiers du corps de tous les électeurs. 11 ne repousse à priori aucune réïorme. populaire ; pas davantage le projet Marchant adoptant le» suffrage général féminin. M. Rink a déposé un ordre du jouir constatant que, dans ln> situation «actuelle, il y a lieu de procéder à des réformes législatives et sociales dans le .sens démocratique. Les dheSs du parti socialiste allemand ont. dès le premier jour, condamné le bol-jiwickisme russe : non seulement comme contraire aux lois de patriotisme qu ils professent iavec conviction, imâis comme devant iprocurer aux masses aussi peu do (beurre que de Ipain. C'est un sujet qu il vj aura profit à traiter ultérieurement., L'ignorance des origines, des conditions ef» des conséquences du boliiwickisme rend seule explicable que, même chez les pa.'ii- -sans d'ulne. réh olution. sociale, ce mouvement ait rencontré approbation . ou _ tendance à l'imitation. Kautsky à publié na-: Iveichsba.-r, un des théoriciens les- plus< écoutés du socialisme, un de ceuv qui se séparèrent des premiers de Scheidema-n etf d'febert pour créer le groupe des socialisa tes indépendants, Kantsky a (publié na-, guère une 'breohurc, qui a été fort aoplau-die par la presse sociia.liste officielle eiV Allemagne. Il y démontre que je boljiwic-kitsme est l'antitlits© de 'la démocratie,-, qu'il constitue ume tentative de dictature,-la dictature d'une minorité, qu'elle es destinée à disparaître dans le sang cipr s s'être soutenue par les plus atroces io-». lences, en accumulant les ruines. P. S. —Un député libéral ayant dit jeudi que, disposé à souscrire à des réformes, il refuserait pourtant de marcher si l'on faisait mine de lui mettre le pistolet sur la gorge, sous la menace d'un coup d'Etat, M. Troelstra, à deux reprises, a protesté qu'il n'avait en vue. rien de pareil, que ce mot n'est jamais sorti de sa bouche. Là-dessus, on s'est fort récrié. Les An-'nales n de la seconde Chambre, les souvenirs tout frais dés auditeurs sont là. « Truc, sophisme ou reculade? », demande la pressa hollandaise. Quoi qu'il en soit, le langage' des députés de tous les groupes est constant, I très clair, très ferme : le Gouvernement est, assuré de l'appui de lous. 10 Centime* le numéro.

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