La Métropole

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s.n. 1914, 12 August. La Métropole. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/5m6251gg3j/
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21e Année No 222 «adUtioix -A. JB LA MÉTROPOLE EDITION DE 6 H. DU MATH § 8ÉRS le in Mercredi 12 août 1914 LA GUERRE LA BATAILLE «-T-ELLE COMMENCE ? La cavalerie allemande en Hesbaye Les hostilités BrusediLes, n août. — Le «Patriote» dit: Pès ce matin, on entendait de Louvain le canon. Les combats d'avant-poste s'étaient multipliés, la cavalerie allemande ayant lancé xi éciaiireiurs plus de six mille hommes. Ces détachements sont suivis par des corps d'infanterie. ^ Depuis plusieurs jours, on signale l'entrée il Belgique derrière Tongres de forces aille-tiandes importantes. D'après des renseignements, lia oavailerie demande, gui a pénétré en Belgique vers lixhe, s'est portée vers Tongres et Saiint-Trond; à Hannut, un détachement comprenait des hommes et des mitrailleuses. On dit que, partout où ils se 9onit rencontrés avec nos troupes ou avec les Français, ces détachements ont été repoussés. Ces rencontres auraient eu lieu entre St-Trond et Tirlemont, à Onsmaël, Gaissemhoven, etc. Au cours d'un engagement, la gare de Landen aurait été incendiée. # Vers la bataille Bruxelles, ii août. — Le «Patriote»donne sous les plus formelles réserves l'information suivante: L'armée allemande qui occupait Liège depuis vendredi matin se serait mobilisée dans h soirée de lundi, et par les deux rives de la Meuse aurait gagné Engis d'où une large trouée vers les plateaux de Hesbaye, peut la tonduine devant Hannut. Les forts de Liège n'auraient pas entrai x mouvement des troupes ennemies, oelles-oi liant été immédiatement remplacées par des corps nouveaux. Un immense front s'étendant de Fouron-le-Comte, jusque Harzé au-dessus d'Aywaille et Petit-Thier au-deilà de Vielsalm, englobe toute la rive gauche de la Meuse. La bataille prévue — et sous toutes les réserves — aurait lieu sur l'immense pîatea<u à gauche de la ligne de Verviers-Rruxelles ciù se trouvent Weert-S t-Georges, Beauvechain. vers l'Ouest, Ôttignies et à l'Est, Jodoigne. La gare de Landen assiégée Bruxelles, n août. — Du «Patriote»: Lundi, à midi, les voyageurs d'un train arrivant de Bruxelles en gare de Landen furent faits prisonniers par un corps de près de 6ooo soldats allemands avec canons et mitrailleuses, qui s'étaient emparés de la station. Après avoir brisé les appareils # télégraphiques et de signalisation, ils ont fait sauter les voies; ils ont arboré le drapeau allemand, puis les soldats du Kaiser chassèrent le personnel en le menaçant du revolver ; _ après quoi, ils mirent leurs prisonniers_en liberté. Nos compatriotes durent se diriger à pied de Landen à Tirlemont où ils prirent place dans un train retournant à Bruxelles. Les Allemands, pour arrêter un train venant de Ram illies, ont tiré sur le convoi blessant un mécanicien et# une femme. Les voyageurs sont indemnes. Des détachements de oe corps allemand se sont dirigés vers Saint-Trond, Tongres et Hiiy où ils se sont rencontrés avec les troupes baltes qui remportèrent l'avantage. Un combat a eu lieu à Esemael, également à l'avantage des Belges. La cavalerie allemande attaque nos avant-postes Bruxelles, 11 août. — Les hostilités ont commencé hier, à proprement parler, dans la Hesbaye, entre la cavalerie allemande et nos avant-postes. La cavalerie allemande ne fait pas un raid, comme on l'annonçait. Elile a commencé une exploration méthodique de la Hesbaye, à la découverte des positions de notre armée de campagne. Ce sont deux divisions complètes qui opèrent, soit dix mille cavaliers environ. Ces cavaliers sont suivis pair des détachements d'infanterie.Avant-hier et hier, oes troupes de cavalerie, parties de la Meuse, qu'elles avaient passé aux environs de Lixhe, se sont portées sur le sud du Limbourg, à Tongres et à Saint-Trond, et vers la Hesbaye, où elles sont arrivées à Hannut, au nombre de 300 cavaliers environ pourvus de mitrailleuses. Des engagements ont eu lieu surtout sur la ligne de Saint-Trond, à Tirlemont, à mi-chemin entre oes localités, à Orsmaël, Gussenho-vent et aux environs. Il a y eu aussi des engagements près de Tongres, à Stockem, par exemple. Partout, les cavaliers allemands ont été repousses avec pertes. t Ces engagements sont le prélude de l'offense allemande par nord de Liège, que nous Prévoyions hier. Ils annoncent des combats plus imi>ortants d'un moment à l'autre et une bataille dans deux ou trois jours. Bruxelles, 11 août. — L' « Indépendance » font : » Une forte partie de cavalerie allemande bat les environs de Landen et de Neerwinden, brûlant les meules, parfois des formes, non dans un but de représailles, car les populations de oe côté se sont montrées très calmes, siais, senible-t-il, dans un but stratégique. C'est ainsi que suivant les fugitifs que nous ?>vons rencontrés ils ont mis le feu aux villages d'Overwinden et de Pelhaines. Partout ils invitent les habitante à quitter :e pays et ils le font, cela va de soi, avec jeur brutalité ordinaire, se urésentant dans «a maisons revolver au poing et donnant une 'tarai-heure aux paysans pour faire leurs palets. Dans le pays des pauvres gens que no'JS avons pu voir à Jauche, le sauve-qui-Peut a été général. H n'est resté de tout le pliage que quelques vieillards, qui disaient, Puisqu'il faut mourir, autant mourir ici. Détails sur les engagements Bruxelles, 11 août. — C'est par détachements assez importants, cent, deux cents, trois cents, que les cavalière allemands ont a taté » hier nos avant-postes. Les ennemis se présentaient en éclaireurs, suivis de groupes plus importante. Nos troupes des avant-postes, prévenues, surveillaient les routes, postées derrière les haies, les lisières, dans les champs, etc. Parfois, les nôtres avaient établi des barricades pour arrêter un raid possible. Nombre d'Allemands ont été «descendus » à coups de fusil ou de carabine. Beaucoup d'entre eux ont été faits prisonniers. Dès les premiers coups de feu, les Allemands tournaient bride et s'efforçaient de disparaître le plus rapidement possible pour aller à la découverte dans une autre direction.Assez loin on arrière d'eux, dans le Limbourg, des troupes d'infanterie ont suivi leur mouvement et ont engagé de petits combats en arrière des cavaliers. H est probable que les Allemands ont commencé à passer la Meuse en force entre Visé et la frontière hollandaise. Un certain nombre de ces patrouilles d'infanterie ont fait un mouvement de retraite vers la Meuse, lorsque leur cavalerie a été refoulée en certains points. Voici quelques épisodes de la journée : C'est ainsi qu'on a vu un de nos soldats ramener dans nos lignes deux uhlans prisonniers. Pour être sûr de les maintenir, iil les tenait chacun par la tête mise sous son bras. On signale le succès du lancier Bogaerts, du 3e lanciers, qui s'en va toujours _ seul à l'aventure. Quand il voit des uMans, il fonce dessus, la lance en arrêt. Les autres se rendent. H a fait jusqu'ici quatorze prisonniers et a tué trois ennemis. Il n'a pas une blessure. Non loin de Tirlemont, un gendarme surprend trois uhlans descendus de cheval. A son aspect, les trois uhlans jettent armes et cartouches et lèvent les bras. Prisonniers sans frais. A Wanze, près de Landen, trois officiers prussiens se mettent à tablie. Quatre fantassins belges les surprennent et les font prisonniersA Wanze encore, deux encadrons de uhlans, deux cents environ, arrivaient devant une barricade établie en travers d'un chemin. Les deux officiers sautèrent au-dessus de la barricade, mais les soldats n'osèrent, en masse, en faiire autant. Ils s'arrêtèrent. A oe moment, une vingtaine de nos fantassins ouvrirent sur eux un feu mourri. Les uhlans prirent la fuite. Deux officiers arrivèrent devant les Belges et, sojnmés de se rendre, jetèrent leurs armes, et l'un d'eux demanda à man ger I A Tongres LES CHASSEURS A CHEVAL FRANÇAIS PRES DE TONGRES On signale qu'un détachement de chasseurs à cheval français a attaqué à Stockem, non loin de Tongres, un escadron allemand pour-ru d'une auto-mitrailleuse. Ils l'ont nus en déroute, tuant le commandant et une dizaine de cavaliers, et en blessant une dizaine. LE DEPART DES UHLANS A 3 heures de l'après-midi, quelques milliers de cavaliers arrivent encore. Puis tous quittent Tongres en y laissant une garde de 300 hommes. Ils vont à Saint-Trond. A la nuit, des troupes d'infanterie allemande arrivent à leur tour et disparaissent vers Saint-Trond également. On en a vu repasser un certain nombre le lendemain, fuyant vers 1a Meuse. UNE CONVERSATION AVEC EUX Un correspondant raconte la conversation suivante entre habitants de Tongres et uhlans : Vers midi, les cuisines sont installées sur la Grand'Place, et toute la troupe se réconforte. Peu à peu, les habitante se rapprochent et lient conversation avec les soOdate, qui ne demandent pas mieux que de causer. — D'où vient de 35nie uhlans ? — De la Prusse orientale. Moi, je suis de Dantzig. On nous a mis dans des trains spéciaux sans nous dire où nous allions. Mes camarades sont de Lubeck, du Schilesmg-Hofe-stein ... — Vous venez d'entrer en Belgique ? — Non. Nous avons été à Visé, où nous avons perdu beaucoup d'officiers. Nous perdons énormément d'hommes depuis quelques jours^ — Si vous n'étiez pas entrés en Belgique, cela ne vous serait pas arrivé. — Mais nous ne devions pas y entrer I — Pourquoi y êtes vont, alors P — Parce qu'en nous a dit que les Français avaient violé votre territoire. — C'est absolument faux. — Je vous dis ce qu'oir-tn'a dit. On leur a dit bien d'autres.choses encore, nour les obliger à marcher ! Cest ainsi qu'on leur a fait accroire que la France est en plei-H3 révolution, que la Serbie est aplatie, que la Russie n'a plus un homme à le frontière et "o bat contre le Japon, que lès Allemands marchent sur Paris... Ils sont plutôt décontenancés quand on leur déclare que tout cela est faux. Les otages à Liège M. V. Hénault. ff. de bourgmestre de Liège, a fait placarder la circulaire suivante: VILLE DE LIEGE L'administration communale rappelle h ses concitoyens et à tous ceux cpii se trouvent sua-le territoire de Liège qu'il est strictement interdit,^ par le code des lois de la guerre, qu'un civil se livre à des actes quelconques d'hostilité contre les soldats allemands qui ocoujpent le pava. Cette agression mmom la* teoupeti allemandes par d'autres que les militaires en uniforme non seulement expos© celui qui s'en rendra coupable à être immédiatement passié par les armes, niais encore entraînera les répressions les plus violentes contre tous les habitante, et spécialement contre les Liégeois qui sont retenus comme otages à la cidateWe de Liège, par le commandant des troupes allemandes.Ces otages sont: 1. Mgr Rutten, évêque de Liège; 2. M. Kleyer, bourgmestre de Liège; 3. M. Grégoire, député permanent; 4. M. Armand Flécihet, sénateur; 5. M. Van Zu.ylen, sénateur; 6. M. Edouard Peltzer, sénateur; 7. M. Colleaux, sénateur ; 8. M. De Ponthière, représentant; 9. M. Van Hoegaerden, représentant f 10. M. Failleise, éehevin. Mgr Rutten et M. Kleyer ont été autorisés à quitter provisoirement l'a citadeilUe, mais restent comme otages à la disposition du commandant allemand. Nous conjurons tous ceux qui sont sur le territoire de veiller, dans l'intérêt suprême de tous les habitants et de ceux qui sont les otages de l'armée^ allemande, h ce qu'aucune agression ne soit commise contre les soldats de cette armée. Nous rappelons que, par ordre du général commandant les troupes allemandes, les particuliers qui détiennent toutes armes et cartouches doivent les remettre immédiatement à l'autorité, au palais provincial, sous peine d'être fusillés. Le ff. de bourgmestre, V. HENATJLT. Liège, 8 août 1914 Ce que disent les blessés allemands Dans son ambulance à Hasselt, le docteur Saroléa a une dizaine de blessés allemande. La plupart viennent de Leipzig, raconte le docteur. Ils ont été embarqués le dimanche pour Aix-la-Chapelle, et sont montés à cheval le lundi matin. Us étaient partis avant que l'ultimatum fût lancé.. Ils étaient à Aix-la-Chapelle quand le ministre d'Allemagne à Bruxelles donnait des assurances de paix à la Belgique. Us ont trotté durant trois jours, allant toujours de Pavant. Es sont exténués et mourant de faim. L'un d'eux a une balle dans le poumon. Comme on lui disait qu'il serait guéri dans un mois et qu'il pourrait alors rentrer dans son pays: i Ah! non, fitr-il, je suif trop heureux d'être ici. » Tous ignoraient absolument qu'ils fussent en Belgique. Us avaient passé la Meuse à huit cents. Us se sont éparpillés depuis et se sont égarés. Les triomphes imaginaires de Guillaume Ii Paris, 10 août. — M. Neton, consul général de France à Dusseldorf, est arrivé ce matin à Paris. Il a quitté Dusseldorf mardi et Cologne dans là nuit de vendredi à samedi. M. Neton nous a rapporté qu'on avait annoncé à Cologne que Liège avait été pris d'assaut à la baïonnette, que Bruxelles était en feu et que l'Empereur Guillaume, à la tête de l'armée allemande, marchait sur Paris, où il cOnipait arriver dans une semaine. M. Neton ajoute que ces nouvelles avaient provoqué un grand enthousiasme à Dusseldori et à Cologne. Les journaux, de leur côté, publient des nouvelles dans le genre de celles-ci: aL'anarchie complète règne à Paris ; la situation de la France est désespérée; la mobilisation de son armée n'avance point. L'état de là Russie, à les en croire, est encore plus critique : La Pologne est en révolte ; le Japon va s'allier à la Triple-Alliance et se jeter sur la Sibérie. » Faits de guerre Sur la ligne de feu Un soldat nous disait: «C'est un singulier effet lorsqu'il faut aller au feu; c'est fort îm-pressiioninanit. Mais ,lorsqu'une fois en position, prêt au tir, on nous dit: Attention, mes amis, voilà les Prussiens, alors j'avais touit oublié, il n'y avait plus qu'une seule chose, y' or et atteindre le but. Mais parfois, je vous 1 avoue, lorsque seuil je suis livré à moi-même ie pleure ! Oh ! pas pour moi, j'irais au feu à l'instant, mais si je meurs, mes parents, mes vieux parents vieilliront de io ans, j'en suis sur et cela me crève le cœur, voyez-vous. Je le sais cependant, ils seront fiers quand même, ils diront: c'est pour la Patrie ! » COMMENT A COMMENCE LE FEU DES FORTS Lorsque les hostilités furent ouvertes, ^ feu des forts a été précédé de 5 coups de canon tirés à blanc. C'est une manière de sallut et c'est également la mise en garde. Les Allemands ne connaissent pas cela I HEROÏSME SIMPLE Au dépôt de Saint-Bernard nous remarquons -un groupe de Liégeois. Parmi euix trois frères, trois beaux gaillards. Ils sont venus ayant laissé à Liège leur mère, âgée déjà, et veuve. — Eh bien, qu'a dit votre mère devant votre départ ? — Notre mère, c'est elle qui a voulu et oui nous a dit : « Partez et défendez notre Patrie 1 » UN REGIMENT ALLEMAND MAL ARRANGE Un Verviétois qui % traversé les lignes allemandes confirme que c'est bien le régiment des grenadiers n. 89, régiment dont le roi Albert est colonel qui, le premier^ envaliit notre territoire et marché contre Liège à la suite du drapeau belge 1 A l'assaut que oe dernier régiment a livré, le 5 août, aux positions de Liège, il a perdu plus de 2.000 hommes. En effet. §50 seulement mw,. Les Allemands feront-ils le siège d'Anvers ? Non ! Des journaux ont< publié des dépêches d'agences laissant croire que les mouvements de cavalerie qui ont été observés vers Tongres seraient l'indice d'une marche vers la Campine et même vers Anvers. Encore urne fois, ne concluons rien à la légère ! La cavalerie a pour mission principale, dans toutes les armées du monde de prendre le contact avec l'ennemi, de couvrir les mouvements de l'armée,' de la renseigner et de prévenir une atlaïque de flanc. Si l'armée allemande est sur la rive gauche de la Meuse il y a lieu pour elle de se faire couvrir en avant, à droite et à gauche par des masses de cavalerie d'autant plus considérables que l'opération de la traversée d'un fleuve est extrêmement dangereuse. La cavalerie qui fut observée à Tongres s'est retirée le lendemain. C'est significatif. Croit-on du reste que l'armée allemande, dans la situation actuéliLe bien entendu, opérerait ce crochet d'angereux vers Anvers avec l'armée belgo-anglo-française sur sa gauche ? Ce serait de la pure folie. ; Pour _ réussir il vaudrait mieux pour elle qu'elle viole le territoire hollandais et marche en droite ligne sur Anvers. Mais alors c'est la Hollande on plus contre l'Allemagne. Enfin il ne faut oesser de considérer que le siège d'Anvers n'est pas l'objectif allemand. Si Liège, place ouverte, a tenu plus de huit jours, Anvers tiendrait des mois durant l'armée allemande à i.^ kilomètres de ses forts les plus avancés. Et quelles masses énormes de troupes aillemandes ne faudrait-il pas pour investir une place qui a 125 kilomètres de tour ? Faites le calcul: à raison d'un homme seulement par mètre courant, il faut 125,000 hommes, avec 4 hommes par mètre 500,000 hommes et encore serait-ce là une mince ceinture. Non seulement cette niasse serait immobilisée, mais il lui faudrait,_ pour assurer son ravitaillement et sa retraite éventuelle 2 à 300,000 hommes qui eux aussi seraient tenus sur le qui-vive constamment par les trou pes alliées ! Du reste on signale une avancée audacieuse des troupes françaises dans le Luxembourg belge. Les Allemands darfis oes conditions auront sans doute bientôt plus à se préoccuper de leurs troupes arrière que d'avancer,. Deux manières COMMENT LA FRANCE ET L'ALLEMAGNE ONT RENVOYE LES AMBASSADEURS DE LA PUISSANCE ENNEMIE De la «Chronique» : La manière allemande L'odyssée de M. Jules Cambon est enfin terminée. L'ambassadeur de France à Berlin est arrivé à Copenhague. Comment a-t-.il été traité à Berlin ? Voici : Dès la rupture, lundi, à 10 heures du soir, M. Cambon demande à être conduit, selon l'usage, à la frontière la plus proche, en l'espèce la frontière belge ou hollandaise. Refuis. On lui donne à choisir entre la Suisse et 1e Danemark. Il adopte la Suisse en raison de l'incertitude des communications maritimes par la voie danoise. Le départ est fixé à mardi, à 10 heures du soir. Une heure après, on vient avertir le personnel! de l'ambassade qu'il Lui est interdit de prendre désormais ses repas au restaurant. Le 4, au matin, l'Hôtel Bristol faisait avertir l/'ambasisade qu'il refusait d'y port eu les repas. Lundi, à 11 heures du soir, M. Cambon était averti qu'il ne pourrait partir directement par la Suisse. On donnait à l'ambassadeur le choix entre la route de Vienne et celle de Copenhague. M. Cambon demandait alors si, en passant par l'Autriche, on pouvait lui garantir qu'il pourrait regagner Paris par La Suisse. Cette assurance ne Lui ayant pas été donnée, M. Cambon décida de partir pour le Danemark avec tout le personnel de l'ambassade, lie chargé d'affaires de Russie à Darmstadt et sa famille, en tout vingt-sept personnes. Mais on ne le conduira pas à Copenhague par la voie directe, 1e train diplomatique sera dirigé vers la frontière du Jutland. Le train part le 4 août, à 10 heures du soir. Il arrive à la station qui précède le canal de Kiel. Les fonctionnaires allemands manifestent l'intention de visiter tous les bagages. Il faut l'intervention du major de la garde von Rheibaban pour épargner aux agents oe trai-'bernent humiliant. Ordre est donné de fermer toutes les portières, de tirer tous les rideaux. Un soldat, revolver au poing, 1e doigt sur la gâchette, est placé à chaque portière. C'est ainsi que le train traverse le canal de KieL Enfin, on arrive à la gare frontière. Le major alllemand chargé de l'escorte déclare à M. Jules Cambon que l'on n'ira pas plus loin si le prix du voyage n'est pas versé sur l'heure. La somme est rondelette: 3,511 mark 75 pfennigs, soit quelque 4,000 francs. L'ambassade offre un chèque sur une des principales banques de Berlin. Le major exige argent comptant; ambassadeur, secrétaire, attaché, consul général, chancelier, chacun vide ses poches. Bref, on parvient à faire la somme. Mais n'est-ce pas un marché de dupe ? M. JulLes Cambon demande au major sa parole d'officier et de gentiLhomme( !) que le voyage s'accomplira désormais sans encombre. De fait, on arrive à la première gare danoise, où un train spécial, préparé sur l'ordre du gouvernement danois attend l'ambassade.Ceoi se passe de commentaire. La manière française Dès que les relations diplomatiques entre l'Allemagne et la France ont été rompues, le gouvernement français a fait former un train spécial qui a été mis gratuitement, il faut bien le dire pour que les Allemands le sachent, à la disposition de M.^ de Sohoen, ambassadeur d'ALlemagne à Paris. M. de Sohoen a gagné à toute vitesse la frontière de l'Est et là les Allemands ont confisqué le train spécial. Cette confiscation n'appelle aucun commentaire,. Un casque-sebille Il se produit partout, maintenant dans notre foule, de ces inspirations heureuses, de oe® sortes de coups de génie populaire, qu'on ne saurait inventer. Ne trouvez-vous pas réussi le geste de oe combattant de l'héroïque qe de ligne, venu pour un instant à Bruxelles et collectant dans un casque prussien ? Il remit aussitôt l'argent obtenu à la Croix-Rouge. dont le délégué s'émerveUfô. de ce Qu'avait «1 £4r* doemer le casque Contre les agitateurs Il faut mettre encore l'opinion en garde ( contre les lanceurs de fausses nouvelles. Le ressort moral bien trempé est une force précieuse qu'on ne doit laisser ni fausser ni para- 1 lyser. Or, Il y a en ce moment à Anvers une catégorie d'ignominieux individus aussi criminels que les espions et qui tendent eux non pas à surprendre les forces que nous opposons à t l'Invasion: l'armée et le patriotisme de lac population, mais à les désorganiser: ce sont 1 les agitateurs. 4 La nouvelle fausse ou tendancieuse, répan-s due dans le public, la calomnie, l'insinuation, ! tout leur est bon pour créer un état d'esprit que l'on retrouve chez tous les peuples aux heures tragiques de leur histoire. Ce que veulont ces émissaires en contact avec l'étranger, c'est semer le doute et l'anarchie, provoquer des émeutes, des désordres, c'est faire vivre la population sous un régime de suspicion, de terreur qui la paralyse et la livre plus facilement à ceux dont le projet est de l'asservir. Cette situation a été signalée à l'autorité militaire. On avisera... Que ceux qui par des propos inconsidérés favoriseraient les manœuvres criminelles fassent donc attention I Nous devons écarter tout ce qui pourrait introduire parmi nous la division, la zizanie. Soyons unis selon notre devise et nous vaincrons ! < La conduite ès Belges NOUVEAUX HOMMAGES DE LA PRESSE ANGLAIS! Londres, 10 août. — Le «Daiily Miror» écrit : <( Très bien, la Belgique 1 Ces peti ts hommes actifs, vêtus sans recherche, et que tout touriste a vu en Belgique, ont étonné le monde. » Le «Daily Graphie» dit: La nouvelle de la magnifique résistance que la petite Belgique fait au colosse qui l'a si .malicieusement attaquée, fera tressaillir tout cœur anglais. Incidemment, la bataille autour de Liège semble avoir montré que les Allemands n'ont pas encore appris — comme nous l'avons appris dans le Sud-Africain — à Lutter en lignes déployées. Ils se battent comme ils se battirent en 1870, assemblant d'énormes masses d'hommes en colonnes fermées contre tout obstacle qui bloque leur passage, sains souci de la perte des vies des multitudes d'hommes que le kaiser peut convertir en chair à canon. Mais il vient un temps où même La discipline allemande se rompt et où les hommes refusent d'être conduits à un^massacre inévitable. C'est peut-être là l'explication de la demande d'armistice. — Nos aviateurs MAGNIFIQUES RAIDS Namur, 10 août. — Le lieutenant-aviateur Massaux vient d'atterrir à la plaine de Belgrade, après avoir effectué un magnifique voyage. Parti, vers 5 h. 30, de la plaine, en compagnie du lieutenant Dauiinerie, observateur, il s'est dirigé vers Liège, en passant par Hannut. Il survola ainsi les positions allemandes et fit de nombreuses constatations qui seront d'une grande utilité pour notre état-major. Le hardi pilote effectua ce voyage à une hauteur moyenne de 2,000 mètres, ce qui lui permit de se tenir hors de portée des shrap-neûs des Allemands. Oeux-ci cependant ne manquèrent pas d'ouvrir le feu sur lui partout où il passa, mais sans parvenir à l'atteindre. Les deux vaillants aviateurs étaient de retour à La plaine de Belgrade à 7 h. 30, ayant donc mis deux heures pour effectuer le voyage Namur-Liége et retour. Anvers, 11 août. —On signale qu'un aviateur, parti de l'intérieur du pays avec un observateur, est arrivé à Anvers ayant poussé jusque loin en Allemagne. 0L1ESLAGERS POURSUIT LE «TAUBE» Le monoplan allemand « Taube 1 qui a survolé lundi toute la Belgique, à une altitude moyenne de 2,000 mètres, a essuyé a diverses reprises le feu des Beiges, mais ii se tenait trop haut pour que les balles du Mauser puissent _ l'atteindre. Il était monté par deux hommes.. Entre Louvain et TirLemont, un de nos soldats cyclistes a tiré dessus sans l'atteindre, alors que l'aéroplane ne se trouvait plus qu'à 2 ou 3 cents mètres. Peu de temps après son passage, le monoplan de Jan Oiieslagers a croisé deux ou trois fois au dessus de Louvain poursuivant l'allemand.A 6 h. 10 minutes, Oiieslagers atterrit sur une plaine située entre les portes de Tirlemont et d'Héverlé. Le célèbre conducteur, Jef Christiaens, fût des premiers auprès de Lui. Oiieslagers ayant besoin d'essence, une auto courut lui en chercher et le simple soldat, Ohristiaens, volontaire de la première heure, fit rapidement le plein du réservoir. Avant 7 heures, Oiieslagers repartait pour Anvers, aux acclamations d'une foule énorme. UN AVIATEUR ANGLAIS CANONNE PAR LES ALLEMANDS On mande de Ruremonde que l'aviateur signalé hier près de Thorn (frontière hollan-do-belge) se dirigeant vers la frontière allemande. fut canonné près d'Arsbeck par la garde-rrontière allemande. Il fut blessé à la , jambe; l'aviateur est Anglais, son appareil était cuirassé. Il fut transporté à Rheyt . Les Allemands ont faim Un baron qui mange des pommes de terre crues Bruxelles, 11 août. — D'une lettre partie d'Arlon le o courant, nous extrayons les détails suivants: a On amène des blessés ici. Il y en a déjà un grand nombre. C'est terrible. Plus personne ici ne dort .Chacun est sur pied. On s'attend d''un moment à l'autre devoir évacuer la ville. On croit que les Allemands veulent s'en rendre maîtres. Lorsque les Français passent c'est un enthousiasme indescriptible. Puis suit la description du coup de feu tiré d'une maison de tolérance et la mort d'une des femmes, ce qui a déjà été relaté par un journal. Mon gendre et les petits fils sont à Namur. Tout y est tranquille. Espérons que les Allemands n'arriveront pas jusque là. En ce moment passe un aéroplane. On ne peut distinguer à qui il appartient."^Est-ce un Belge On ne voit pas. Parmi les blessés que l'on vient de transporter dans les ambulances se trouve un baron allemand. On a trouvé dans ses poches des pommes de terre crues. Les Allemands souffrent donc de la faim. Quant aux Françai» ils sont accueillis partout à bras ouverts. C'est à qui leur apporter# la plus de xbrrea ». Lettres de Paris Correspondance particulière de la a Métropole» .a mobilisation générale. — L'ordre de réquisition. — L'arrêté concernant les étrangers. — —L'organisation du ravitaillement do Paris. Paris, cMmanche, 2 août, matin. L'ordre de mobilisation générale des a>rmées de erre et d» mer a été entin publié, pao* voie d'affiliés, hier soir. J'en ai vu placarder la première LOttficatâcm, manuscrite, à l'hOteil de ville. Il était heures 45. Le placard de fortune portait, gro«s-ièrnnemit tracés à l'aide d'un, morceau de bots rnnpé dans l'encre, l'inscription que voici: CIRCULAIRE URGENTE ET CONFIDENTIELLE. 7ORDRE DE MOBILISATION GENERALE ESI >ECRETE. LE PREMIER JOUR DE MOBILISATION EST LE DIMANCHE 2 AOUT. L'effleit pmdoKt't par l'apparition de cette feuille lie papier fut immédiat e.t magnifique. De partout 1 la fois, pôle-môle, des gens de toutes les concilions accoururent et formèrent, en moins de temps pi'll ne faut pour l'écrire, une foule, d'ailleurs saline et sillieaiicieuse, laqaieQile, aussi raptetemewt [u'eflle s'était formée, se ddsipersa dans toutes les lirectioiûs, dès Qu'eilfl» eût connu la nouvelle, j'émotion, sans doute, était profonde, mais on uttendait trop l'ordre pour en être surpris. Et l'autre part on a le sentiment de la nécessité irrô-rfstitee par laquelle on est entraîné. Ni murmures il c<riB. Des larmes, des sangtots de femmes, évidemment, il y en a. Il y en a, hélas, d'Irlande en Sibérie, partout môlées de malédictions contre jeux qui ont voulu la cajtasitrophe. C'est une jus-ice à nous rendre que nous ne l'avons pas provoquée, et cette conscience-là fait le fond de notre isSurance. Dieu veuiMe, maintenant, bénir nos mnesl C'est en frémissant qu'on L'en prie. En attendant, avec une résolution visible et unanime, nous allons faire, tous, notre devoir. Dès le premier instant, il en est pour gui le levoir sera tecrrible à accomplir. Dans le tramway ie Montirouge à la gare de l'Est, crue j'ai pris au Dfhâtelet ajxrès avoir pris connaissance de l'affl-ihe de l'hOtel de ville, un ouvrier, à côté de moi, racontait qu'il venait, à midi, d'ôtre touché par irn ordre individuel de rejoindre à Toul, sans lôlai. Sa femme était à l'hôpital et il a un enTant nouaant. Il était horriblement pâle, et,'tes traits crispés, se rendant à l'appel de la Patrie sans ivoir seulement embrassé la maladie pi revu le >etit moribond, il répétait, les dents serrées; — Si seulement, on peut leur faire expier ça! A la giaœe de l'Est, les grilles extérieures étaient ïloses. Une fouile considérable, calme et silencieuse îomme partout, en occupait tous les abords. Les' agents n'admettaient à franchir que les voyageurs lui se présentaient sans bagages. Ceux-ci, en grande majorité des hommes ohaussés de neuf, en ige de porter les armes, Imposaient tous, vrallient, le respect par leur attitude. Ni forfanterie,' al faiblesse. Pas de cris «A Berlinl» comme en L870. Et pas de récriminations non plus, ni d'ex-pressioms d'aucune crainte C'est un «Allons-y 1» général. Des étrangers parlant allemand se heur-Uaient, parmi les partants, à la consigne rigoureuse qui les privait de Isa possibilité d'emporter malles et valises dont les auto-taxis qui les amenaient étaient siurchargés. On faisait autour d'eux, spontanément, ie vide, mais aucun d'eux n'a eu à se plaindre d'un mot fâcheux. Dans la banlieue immédiate, les voles ferrées, tirés dégagées de tout oe qui peut encombrer, sont partout militarisées. Des wagons vides, par centaines, attendent les embarquements. Çà ot là., on /■oit, en calot d'écurie et bourgeron, des dragons, les cuirassiers, des artilleurs, qui, méthodique-nemt, procèdent aux préparatifs immédiats. Les îhevaux, bridés, gravissent les pans Inclinés et prennent place en long dams les voitures. On arrime sur des plates-formes des ambulances Des tas ie selles portant toutes le paquetage de campagne ïont disposés dams le milieu des fourgons, entre lies chevaux. Et puis, quand tout est prêt, le train i'ébranle. Un autre, tout formé, arrive, ri en part tout le temps, sans relâche; il en partira ainsi durant dix jours, combien encore! Et combien en Russie, et dans tous les pays d'Europe 1 De Paris à Sevran, en 20 minutes de trajet, nous sommes dépassés par deux trains de cavalerie, lue nous saluons en agitant par les portières nos mouchoirs. Les admirables Jeunes gens nous renient le salut de la main, et passent, rapides, en chantant, avec un entrain galvanisant, la «Marseillaise». ris sont déjà loin qu'on entend encore leurs voix. Des larmes Jaillissent des yeux. On pense à ceux de ces chanteurs qui ne reviendront pas ou 'reviendront dans quai état! Mais tout de suite on se maîtrise. Les femmes elles-mêmes disent: «Nous ne pouvions rien empêcheT.» Dans toutes les communes, l'ordre de mobilisation générale a été dans l'après-midi, affiché par les gendarmes circulant en automobile. L'ordre le réquisition, affiché aussi, porte que les che-raïux. ferrés de neuf, doivent ôtre tenus à la disposition du département de la guerre à dater du ïuatriôme Jour de la mobilisation. Tant pis pour a. moisson qui, en beaucoup d'endroits, ne pourra pas être rentrée. A côté de ces deux placards, on in lit et on en commente, par groupes, un troisième, illustré comme les deux autres de deux irapaux entrecroisés, et dont l'intitulé porte en ?tos caractères: «Arrêté concernant les étrangers.» Vous en connaîtrez la teneur, probablement par les agences. Les mesures de l'arrêté sont d'une rès 'sage rigueur, et visent particulièrement les Allemands et les Autrichiens. Il n'est pris aucune mesure d'exception concernant les Italiens. C'est ionc que vraiment l'Italie sort- de l'AllianceiYous Devines les sentiments que déchaîne cette surprise. Enfin, une autre affiche, portant le cachet du joaivernement militaire de Paris, organise le ravi-iaillement de la capitale pendant les dix jours rue durera la mobilisation générale. L'ensemble ionn» l'impression réconfortante d'un concert l'efforts méthodiques d'après un plan fort sagement et fort prudemment conçu, où aucun détail l'est omis. Par exemple, déjà, les écoles sont consignées et les sanatoriums privés ont licencié, par] >rdre, tous leurs malades transportables, cepen-iant que leur personnel, au grand complet, reste ît passe sous la juridiction administrative du département de la guerre. Tout est prévu. Rien n'est ibandonné au hasard ni remis-à demain. L'espérance est grande. E. B. L'attitude du Japon UN ULTIMATUM DEMENTI Londres, 10 août. — tJn télégramme, portant des signes évidents de la censure, a été reçu à Londres, le 9, au soir, venant de To-kio. Il est ainsi conçu : « Un ultimatum a été [lancé en conformité avec...» Le télégramme s'arrête là. On présume qu'il doit être complété en ces termes : «... le traité entre la Grande-Bretagne et le Japon. » Londres, 10 août. — L'ambassade japonaise autorise l'agence Reuter à déclarer qu'elle ne sait rien relativement au bruit qu'un ultimatum aurait été lancé à Tokio. EUe oon-rtdèw* oe bruit comme fou*. Le perfectionnement des arases et les pertes à la gaerre Au moment ou s'engage une tragédie dont nous ne sommes pas les auteurs, il est bon de prévenir oertaines impressions d'imaginatioa décourageantes ou des allusions aux perte» que causent la grande portée et les effets ré. pûtes meurtriers des armes modernes. On croit généralement qu'il en résultera oe qu on a ooutume d'appeler des « pertes effroyables» en hommes. Aussi faut^il redresser les îueea à ce sujet à l'aide des statistiques établies après les dernières grandes guerres, lililea démontrent, en deux mots, que plus les armes se perfectionnent plus le nombre dea morts et des blessés diminue. Voici des précisions qui mettront fin, i? faut l'espérer, à une erreur démoralisante. Dès 1868, un grand penseur militaire, le 00-lonel Ardant du Picq, du lOme de ligne, (tué à l'ennemi, sous Metz, le 15 août 1870). écrivait ceci: a Combattre de loin est naturel à l'homme ; du premier jour, toute soai industrie n'a tendu qu'à obtenir ce résultat, et il continue... L'invention des armes à feu * diminué les pertes des vaincus dans les combats ; leur perfectionnement l'a diminué eri le diminue chaque jour. Cecd ressemble à un paradoxe; mais les chiffres sont là...» Ne remontons pas plus haut que la guerre d'Italie du second Empire. En 1859, à Magenta, 48,000 Franco-Sarde* perdent 8 % ; 62,620 Autrichiens 9.2 %. A Soîférino, 151,000 Franco-Sardes perdent 8.9 % ; 133,000 Autrichiens, 10.3 %. A noter que, pendant cette campagne, on employa pour la première fois le canon rayé de 4. Ên 1866, à Kœniggraetà, tes Prussiens (220,982) ont le fusii'l à aiguille et une artillerie médiocre ; les Autrichiens (215,134) possèdent des canons excellents, mais sont encore armés du fusil à piston. Les Prussiens perdent 4 % ; les Autrichiens 11 %. En 1870, également, il existe une différence d'armement entre les deux adversaires. Les Allemands ont encore le fusil à aiguille, mais leur canon se chargeant par la culasse est très supérieur à notre matériel, qui date de 1859. Û est vrai que notre chassepot vaut vieux que le Dreyse. Dans les affaires les plus sanglantes, à Frceschwiller, à Rezonville et à Saint-Privat, les Ailemands^ perdent respectivement 11,23 et 10 %, tandis que du côté français, la proportion des hommes mis hors de combat est de 15,9 et 6.5 %. Pendant la guerre russo-turque, à la bataille de Plewna (11 décembre 1877), les Russo-Roumains (120,000) ne perdent que 1.6 %J les Turcs (36.000), environ 15 %. En Mandchourie à Liao-Yang, c dans uru lutte qui a duré dix jours », les Japonais ont mis en ligne 220.000 hommes et 750 canons; les Russes leur ont oppose 150.000 homme* et 6Ô0 pièces. Les premiers y ont perdu 30.000 hommes ; leurs adversaires, 13.500, soit respectivement 13 % et 9 %, Qu'est-ce que ces pertes, réparties sur dix jours, comparées à celles des armées de 1870? Voyez plutôt. A Frœséhwiller, « de 8 h. 30 du matin à 4 heures du soir », les Allemands (71,500 engagés) ont eu 9,270 tués ou blessés, soit 13 %, les Français (36,800), 8,000, soit 21 %. A Rezonville, « de 11 heures du mntin à 9 heures du soir », les pertes des Allemands (63 000) sont de 15,800 hommes, soit 25 les français (113.000) de 11,460, soit 10 %. A Saint-Privat ,1a lutte est menée « de 11 h. 45 du matin à 9 heures du soir », par 190.000 Allemands, contre 110,000 Français; elle coûte aux premiers 20,130 hommes hor» de combat, soit 10 %, et à nous 12,270, soit 11,5 %. Encoré faut-il ajouter que ce jour-là, dans l'espace de trente à trente-cinq minutes, de cinq heures un quart du soir à six heures moins un quart, la garde prussienne a perdu 309 officiers et 7,923 hommes. Pendant les guerres dernières qui ont eu lieu dans les Balkans, les pertes des différente adversaires n'ont jamais dépasse 10 % de l'effectif des combattants « engagés ». Les chiffres énoncés plus haut démontrent à n'en douter que parallèlement au perfectionnement des armes le nombre des pertes « diminué, et que sauf en des cas exceptionnels, 011 n'aura pa's l'ocçasion d'enregistrer d'hécatombes pareilles à celles que prédisent certains pessimistes. Ajoutons que les progrès accomplis au double point de vue de la chirurgie et de l'hygiène permettent de sauver trois et mémo quatre fois plus de blessés qu'autrefois. —S 1 La grande illusion Le correspondant berlinois du «Daiily Mail» résume, de très heureuse façon, Jes « dérai-sonnements » successifs qui paraissent avoir amené la diplomatie aililemando à rompre lft paix du monde et à faire litière des principes les plus élémentaires du droit des gens. L'Allemagne ne comptait pas sur : 1. L'unité intangible de la Triple-Entente. L'Allemagne escomptait la situation troublé» dans l'UJster, les mouvements révolutionnaires en Russie et une préparation défectueuse de l'année française. 2. Le refus de l'Italie d'entrer dans les vue# belliqueuses des dirigeants de la Tripfie-Al-liance (Allemagne et Autriche). 3. La réprobation du monde civilisé depui* le cap Horn jusqu'à la mer de Behring, depuis Amsterdam jusqu'à Yokohama^ depuis le Oap au Caire ot surtout la défection de sa cause par les Etats-Unis. 4.Un échec possible pour l'armée allemande par les-Belges, que d'aucuns proposaient tout simplement de «jeter à la mer». D'autres affirmaient que « la Belgique cesserait d'exia-ter ». L'état-major général allemand n'attendait rien de plus ennuyeux des Beiges qu'un® résistance purement passive. La résistance de Liège a mis fin à oette grande illusion. En ce qui concerne la Grande-Bretagne, ii y a encore plusieurs choses sur lesquelles l'Allemagne ne comptait pas. Elle croyait : 1. Que l'Angleterre n'avait pas d'armée. 2. Que les nationalistes irlandais préféraient le home-rule à une victoire de leur pay* dans une guerre européenne. 3. Que l'urbanité de l'ambassadeur d'Allemagne à Londres et ses dîners diplomatique# avaient créé en Angleterre une telle atmosphère de sympathie qu'une guerre entre les deux pays serait considérée comme absurde. 4. Qu'il y avait dans les colonies anglaise» un esprit de révolte à l'état latent, et qu'il se ferait jour aussitôt. Le correspondant du « Daiily Mail » ajout# avec ironie que Berlin parle sans doute maintenant avec une moins joyeuse inponscienc# qu'il y a huit jours. Car la foi religieuse dans l'insensibilité de sa machine guerrière a reçu un choc sérieux. Avis à nos abonnés d'Anvers <( La Eï3é£ir>op®>fia » paraît en deux éeSSiâens à 6: heures dw matjn eî à S lfoea«*es ss3p. Ces oleux ésîiSâaria ffiont remisses à ïosis nos afbo&SHïôs, Cetax cgtin ee© les recevra i er«rî pas séi)arômen% après Bcs heures ci" die 3sus son) prsés de wouiotp bien nous en aviser*

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La Métropole gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in - von 1914 bis 1918.

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