Troisième Année. - N° 26 Dimanche 28 Juin 1914 Le Numéro : 1 O Centimes La Semaine JOURNAL . SOCSALISTE HEBDOMADAIRE Politique ADJV[irlISTÏ*RTIOJSl : Antony Neuckens 43, rue de l'Education, Bruxelles Î^ÉDiiCTIOri ; Max HALLET et Camille HUYSMANS 17, rue Joseph-Stevens, Bruxelles RBOririEJVIEriTS : Belgique : 5 francs par an. Etranger : 8 francs par an. SOMMAIRE : Le Triomphe des ultra-réactionnaires. — Chronique de la semaine. — L'Exposition d'Art décoratif (M. L.). Le Socialisme à l'île de Cuba. — Développement et extension des Cités modernes (W. D.). — Les Pacifiques (Han Ryner). — Vue de Ville (Grégoire Le Roy). -— L'Orientation professionnelle des adolescents en vue des métiers. — Théâtres. Demandez tarif des annonces à l'Administration : 43, rue de l'Education, Bruxelles. Le Triomphe des ultra=réactionnaires Le cabinet a tenu sa première réunion depuis les dernières élections. De quoi s'est-on occupé? La Gazette de Liège veut bien nous le dire. « De l'application de la loi scolaire. » « De la Campagne menée par l'opposition contre le crédit de la Belgique. » « Du surmenage imposé aux soldats. » Traduisons, s'il vous plaît, ces euphémismes!On s'est occupé des questions scolaire, militaire et financière, et l'on s'est borné à trancher quelques petits cas d'application! Le correspondant de la Gazette de Liège prend ses lecteurs pour des imbéciles. Réunit-on un Conseil de cabinet pour la discussion de détails sur lesquels le ministre responsable prend des décisions tous les jours? Savourez encore la « jésuiterie » de cette rédaction: « La campagne menée par l'opposition contre le crédit de la Belgique. » Les finances cléricales deviennent le crédit belge. La politique de gaspillage inaugurée par M. de Smet et continuée par ses successeurs est transformée en politique nationale. Mais passons! La vérité sera probablement que le cabinet s'est occupé du différend De Broqueville-Helleputte — et du dé part de M. Hubert. Le XXme Siècle n'a-t-il pas souli= gné l'absence du ministre du travail? Le gouvernement sait qu'un vent de réaction souffle dans le parti clérical.Les réactionnaires exploitent contre le chef de cabinet le vote de l'obligation scolaire, le vote de la loi militaire, le vote de l'obligation en matière d'assurances. M. Helleputte n'est pas moins interventionniste que M. de Broqueville, mais il entend avoir son tour. Il joue au réactionnaire, non par conviction, mais parce qu'il veut être le premier à Rome. Vous en doutez? Mais ouvrez l'oreille. Ecoutez les doléances des amis du premier! Il n'est pas vocable épicé qu'on ne lance à la tête du député de Maeseyck. On lui reproche encore de vouloir exploiter contre M. de Broqueville la question de la revision que M. Helleputte voudrait, dit-on, enterrer. .. Quoi qu'il en soit, le gouvernement veut jeter du lest. Il va réduire au minimum l'obligation scolaire pour faire plaisir à M. du Bus de Warnaffe. Il diminuera les prestations militaires pour fermer le bec au Patriote. Il réduira l'obligation de l'assurance à la pension de vieillesse. Et il essaiera, en matière de revision, d'interpréter et de solliciter les déclarations d'il y a quelques mois. i On peut s'attendre à la bataille au mois de novembre, soit sous l'égide de M. de Broqueville qui aura accompli sa douzième variation, — soit sous le commandement de M. Van-devyver qui a toutes les chances de succéder au chef actuel du cabinet. Chronique de la Semaine LE CONSEIL COMMUNAL de Bruxelles a donc voté le principe de ^annexion Bru-xelles-Molenbeek.Fort bien ! Seul M. Claes avait annoncé un vote défavorable, mais, au dernier moment, il s'est abstenu. Fort bien encore! La parole est à Molenbeek maintenant! La Ligue Ouvrière s'est prononcée favorablement.Fort bien toujours ! II appartient maintenant à la population de donner quelques indications à ses mandataires.A cet effet, des meetings sont nécessaires. La Fédération Bruxelloise du Parti Ouvrier organise une première réunion, et un groupe de jeunes libéraux agit dans le même sens. Seuls quelques panachards et quelques cléricaux, éternellement hostiles à tout progrès, veulent rester croupir dans la misère localiste et faire les affaires de quelques sociétés concessionnaires.Quelle politique ! LE JOURNAL du gouvernement s'étonne qu'un socialiste ait reconnu des idées larges dans la conception politique de Léopold II. Pour qui le XXme Siècle nous prend-il?

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