L'avenir wallon

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s.n. 1917, 15 Februar. L'avenir wallon. Konsultiert 20 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/qf8jd4qg4q/
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Le Numéro : 10 centimes Abonnements Un an. . . fr. 5.00 Six mois 3.00 T rois mois . i .60 Annonces La ligne . . fr. 0.50 Paraît tontes les semaines RÉDACTION ■T ADMINISTRATION : 3, Boulevard dt la Senna BRUXELLES QUESTIONS RÉGIONALES Le séparatisme wallon n'est pas une « psychose de guerre ». L'idée était, sinon mûre, tout au moins fortement appuyée bien avant que le premier coup "de canon ne fut tiré aux premiers jours d'août 1914. Aussitôt après les élections générales de 1912, qui marquèrent l'antinomie politique de la Flandre et de la Wallonie, elle avait fait des progrès « foudroyants ». C'est alors qu'elle devint tout à coup tangible aux masses, qui l'adoptèrent d'enthousiasme. Mais déjà longtemps auparavant des esprits éclairés et prévoyants l'avaient indiquée comme la solution nécessaire. C'est en 1909 que le sénateur Emile Dupont lança son cri : « Vive la Séparation administrative ». Mais l'inspiration première en serait antérieure encore. Elle devrait être attribuée à Jules Bara, s'il faut en croire ce que "disait M. Des-trée à la Chambre des Représentants dans la séance du 21 mai 1913: « Bara, quelques années avant M. Dupont, avait déclaré que les exagérations flamingantes conduiraient le pays à la séparation administrative. » Ainsi les esprits les plus pondérés et les plus clairvoyants, des hommes appartenant à un parti politique qui, aussi longtemps qu'il a prévalu, a su assurer l'honneur et la sécurité de la Belgique, ont signalé la formule séparatiste comme une des certitudes de l'avenir. C'est ce qui nous permet de dire que la cause que nous défendons ne doit rien aux événements actuels et n'a rien die commun avec ces « psychoses de guerre » dont nous voyons, depuis trente mois, tant d'exemples autour de nous. La guerre cependant aura' son influence sur la question, comme elle en aura sur tous les problèmes internationaux posés de longue date de-rant l'opinion et devant les gouvernements. La refonte totale du système européen qui, n'ayant pu l'être par les voies pacifiques, s'accomplit maintenant par le fer et le feu, ne peut laisser sans solution équitable le conflit de deux peuples arbitrairement associés par une combinaison diplomatique. La guerre est un foyer ardent qui mûrit rapidement les fruits languissants du verger politique. Elle aura amené au dernier degré de son évolution le désaccord lingustique qui déchire la Belgique, et l'aura fait entrer dans la voie des applications pratiques. Jusqu'ici on s'en était tenu à la discussion des systèmes. Désormais, il faut songer aux mesures de réalisation. L'autonomie régionale que nous préconisons toi, avec l'Opinion Wallonne de Paris, entraînera des réformes profondes de toute notre économie sociale et politique. Non seulement, elle aura pour effet d'éteindre à jamais la lutte stérile des langues, mais elle permettra de résoudre équitablement toutes les autres questions qui alimentaient la division de nos deux peuples : la question scolaire, la question électorale, celle de la juste répartition des impôts, comme celles qui se rapportent aux mesures de prévoyance sociale et aux intérêts économiques respectifs et souvent si contradictoires de nos deux régions. La question scolaire était une source irritante de discorde entre Flamands et Wallons. Ceux-là ne comprennent que l'école confessionnelle, un enseignement imprégné de dogmatisme selon l'esprit de l'Eglise. Ceux-ci demandent le respect du principe de la neutralité, l'éducation religieuse étant l'affaire du prêtre dans son milieu. Entre ces deux conceptions, aucune transaction n'est possible. Le ministère libéral de 1878 institua partout l'école laïque. Le gouvernement catholique de 1§84 y fit régner aussitôt l'atmosphère religieuse. 11 est probable que si, demain, un cabinet de gauche revenait au pouvoir, l'éoole confessionnelle aurait de nouveau vécu. Ainsi,"les générations sont exposées à être balotées entre des principes ennemis au détriment de l'unité morale cfu pays, de la paix intérieure des familles et du respect des consciences. De même, la question électorale était une source permanente de conflits entre nos deux peuples. La majorité' flamande ne se préoccu pait que tl'un système capable d'assurer "la prédominance du parti catholique. La Wallonie réclamait l'égalité de tous les citoyens devant le bulletin de vote, sans s'inquiéter d'autre chose que de la représentation vraie du pays. La Flandre partait du principe que « la fin que se propose l'Eglise étant la plus noble de toutes, toutes les autres doivent lui être soumises ». La Wallonie ne reconnaissait que la prééminence dé la volonté populaire dans Te gouvernement temporel des hommes. Là encore, les points de vue ne pouvaient se rencontrer pour aboutir à un accord possible. La Wallonie se plaignait aussi amèrement de la mauvaise répartition des dépenses et dès ressources publiques dont elle était victime, et de ce que ses intérêts économiques étaient, en grande partie, sacrifiés à ceux des Flandres. C'est ainsi qu'elle était obligée de payer sa viande chère afin qu'on put favoriser par des mesures douanières abusives les éleveurs de bétail en grande partie Flamands. L'autonomie régionale seule est capable dfe remédier à tous ces maux. C'est à sa compétence exclusive qu'il sera prudent et sage d'abandonner toutes les questions susceptibles de provoquer des froissements entre les deux peuples et d'être résolues dans un sens divergent. Nous n'avons pas la prétention de les passer toutes en revue : il en est d'autres, certes, qui Apparaîtront au fnoment' ou fe séparatisme entrera davantage dans la voie des réalisations pratiques. Mais Ka question scolaire et la question électorale nous paraissent dès à présent mériter l'attention particulière de "nos amfs Wallons afin que l'assemblée régionale, dès qu'elle sera constituée, puisse les aborder en pleine mâturité. C'est aussi l'avis de l'Opinion Wallonne de Paris, qui écrit, dans son numéro du 15 janvier dernier : , ! « La question de l'enseignement et toutes les questions d'intérêt local n'ont que faire devant la juridiction de l'Etat. Une région naturelle a le droit de s'administrer elle-même. II appartiendrait notamment aux assemblées régionales de répartir selon leur gré les contributions directes, de décidèr les emprunts régionaux, sous certaines conditions, en vue d'une meilleure administration de la région, d'organiser le crédit et ce qui a rapport à l'enseignement professionnel, de créer les écoles qu'elle jugerait nécessaires, comme de fonder dans les facultés certaines chaires d'enseignement, de subventionner certaines œuvres ou sociétés d'utilité publique, de délibérer sur la création des voies ferrées, canaux, sur l'organisation économique et industrielle ''de la région. » L'assemblée serait également souveraine dans ses décisions sur tous les travaux "à exécuter sur les fonds régionaux, comme sur toutes les concessions de son ressort. Elle organiserait les services d'hygiène et de prévoyance sociale. Elle aurait en outre à assurer la défense de tous les intérêts de la région. » Ces prérogatives sont celles qui paraissent revenir aux deux assemblées flamande et wallonne. Il nous semble que le jour ou elles existeraient toute question électorale serait résolue en Belgique... » Pour défendre ses intérêts comme pour les faire prospérer, une région a besoin d'une certaine autonomie. » La première condition de cette autonomie, c'est une assemblée régionale seule qui peut la réaliser et la garantir. » Au-dessus de ces assemblées régionales l'Opinion Wallonne prévoit le maintien d'un Parlement national auquel reviendrait le soin de discuter les affaires d'intérêt général (politique extérieure, armée, colonies, justice, administrations centrales, etc^. Nous n'y voyons aucun inconvénient. "Mais notre confrère ne s'explique pas au sujet de la composition de ce Parlement national. 11 nous semble qu'il ne peut s'agir de maintenir la Chambre et le Sénat dans leurs 'formes actuelles, concu remmen: avec des assemblées ; régionales élues au suffrage universel, d'autant plus que celles-ci n'excluent pas nécessairement le fonctionnement des conseils provinciaux tels qu'ils existent actuellement. Etant donné qu'un grand nombre d'objets seraient soustraits à l'examen du Parlement national pour entrer dans la compétence exclusive des assemblées ; régionales, le nombre des membres du Parlement national pourrait être utilement réduit. Si le parlementarisme a du bon, il faut se garder d'en être submergé. Déjà lai Constitution belge, en nous dotant d'un député par quarante mille habitants, a introduit aux Chambres quantité de non-valeurs qui y font dégénérer les discussions en parlottes vraiment oiseuses. Le Parlement national gagnerait à être trié et tamisé davantage. Il ne faut pas oublier que la Chambre belge telle qu'elle était composée avant la guerre comprenait 88 Flamands, 72 Wallons ét 26 députés de Bruxelles. Si on la ressuscitait dans sa forme ancienne les 'Bruxellois, c'est-à-dire les bilingues, y décideraient die la majorité; ce qui ne serait pas précisément pour remédier aux maux qu'on se propose d'extirper. Le conflit des langues et des r aces y renaîtrait bientôt dans toute son aigreur. Mieux vaudrait donc limiter le Parlement national — ou, mieux, le Conseil fédéral — à un petit nombre de délégués qui pourraient être désignés par les Conseils provinciaux comme l'étaient avant la guerre certains sénateurs et comme l'étaient les membres des Etats-Généraux dans l'ancienne république des Provinces-Unies. Le chiffre d'un député par quarante mille habitants pourrait être maintenu pour "les assemblées régionales qui "seraient élues au s'ui'ii âge universel pur et simple, avec le correctif de la représentation proportionnelle afin que les minorités n'en soient pas exclues. L'activité du rouage Central, qu'on l'appelle Parlement national ou Coynseil fédéraj, devant se limiter strictement aux objets d'intérêt général, ses réunions ne devraient pas être fort fréquentes, et ses sessions iseraient relativement courtes. II en serait autrement des assemblées régionales où se concentrerait toute l'activité politique du pays. Pages de chez nous Vision* liégeoises. Parfois, dans l'ensorcelante mélancolie d'une lumineuse vesprée d'été — heure des secrètes angoisses et des inexplicables larmes — quàîid un orgue des rues lamentablement triomphal éveille l'essaim des vieux rêves prestigieux; quand les pauvres morts reviennent aigrir notre toujment de ne pas les avoir aimés davantage encore; quand peut-être quelque admirable mère, incomprise de tous, veille, dans sa chambre natale, l'enfant malade qui la transpercera d'ingratitude un jour — les collines occidentales semblent supporter des montagnes de nuages cendrés, violâtres, ferrugineux, aux sinistres crevasses d^argyrose et de soufre, aux mouvants abîmes de nuit. Ces montagnes cachent déjà le déclin du soleil à Liège. Calme et joyeuse dans sa couronne ovale de vergers, de hameaux et de bois en amphithéâtres, la grande ville latine du Nord tasse jusqu'à mi-côte sa Fiante bataille de toits d'ardoises, de pignons rougeâtres, die façades légèrement badigeonnées, de fenêtres aux sombres miroitements pleins d'escarboucles, et d'émergeantes verdures, pendant que, vers Angleur et Chênée, des fumées d'usines se tordent, livides et bleuissantes, et que les clochers — épaves sonores de l'ancienne Principauté — noircissent dans l'atmosphère moelleuse qui s'engrisaille. Mais, lentement, gigantesque éventail d'un feu rougi pareil à du sang qui resplendirait, l'éblouissante agonie du dieu — d'Apollon à l'incandescent quadrige l — transparaît dam. les milliers de nues qui brillent, sur 'une brusque rafale d'or, comme d'étranges oiseaux incarnadins ou des ébauches de Watteau bordées de grenat, de frémissantes lumières et d'hyacinthe maladive. On dirait un volcan qui saute sous la furie de! 'éruption. Comme d'un tube que presse le peintre, des laves savoureuses et virginales ruissellent, à travers les bocages "die Cointe, en îleurs de braise pareilles, ô mes Ames! défunts Edcns ! à l'apparition de tous vos yeux injectés de miséricordieux reproches; tandis que, prise d'amour et d'émerveillement — encore émue aussi d'avoir vu là-bas une féerique prairie ombreuse et des fenêtres désolées au fond dles arbres! — la Meuse aux milliards de rides errantes n'est plus qu'une [palpitation vermeille. Bientôt l'horizon entier'devient un splendide incendie, si pur qu'il semble alimenté par un brasier de roses fraîches écloses, dont la fumée ondule et chatoie obscurément au bas du ciel. Quelques nues, très haut, semblent des cygnes planant sur un banc de corail. Hallucinée et fervente, l'imagination voit sortir de l'immense fournaise le faste colossal d'un palais d'Asie, presque aussitôt dissous. Formidables forêts enchantées, cataractes de rubis flambants, vertigineuses cathédrales au vitrail ensoleillé d'évangile, monstres sanglants et déchiquetés, océans lilas, mosaïques de mes jeunes automnes, murmurantes mosaïques qu'anime à jamais une émanation plus qu'adorée, paysage favoris, ruines romantiques, frontons d'Athènes, champs de glaïeuls rosoyants, fouillis radieux de poignants souvenirs, joies trépassées, Elysées de femmes en deuil, visions d'éternelles fêtes, divines sociétés futures, musée de toiles élues, Homère et Michel-Ange accoudés dans l'infini pour entendre Beethoven, houle de rêves immémoriaux éperdument ressuscites et fondus en un, tout passé et (meurt dans les Eldorados dta soir... Voyez les rues Louvrex, Pont d'Avroy, André Dumont, Orétry, de la Régence, Féronstrée, d'autres encore : d'immobiles fulgurations d'ambre écarlate pavoisent les façades d'un profond embrasement, et leur nostalgique splendeur rappelle les chastes contrées et les idylles attendrissantes qui transportaient notre enfance. Fraîche, la brise chuchote l'universer émoi des choses qui vont sombrer dans les maléfices nocturnes et peut-être ouïr les terrifiants secrets échangés entre les dusiens et les revenants. Un mât — flambeau noir allumé d'un drapeau cramoisi — s'enlève sur l'orgueilleux catafalque de pourpre striée d'amarrante où gît le cadavre du soleil. Les bruits apaisés fourmillent de dissonnances funèbres. Des exhalaisons de mysticismes liégeois remontent ineffablement des siècles, S grisantes qu'elles révèlent presque, avec leurs traits qu'on voudrait tant connaître, le lieu d'exil où moururent Ambiorix en saie poilue dans les forêts de Germanie — et Henri de Dinant qu'on voit fuir, en cotte de mailles sous le surcot fourré de menu vair, â la Cour de Marguerite de Constantinople. Surgissent, magiquement ensanglantés : Baré Surlet de Cho-(kier, vêtu de fer sous, l'étendard de\soie rouge; l'audacieux Sanglier des Ardennes, Guillaume de la Marck, qui, arrêté chez un traître amphy-trion, son rouge hoqueton brodé d'une hure, relève avec soin sur l'échafaud sa longue barbe barbe hérissée entre ses dents; puis, au temps d'une recrudescente et féroce moinailîe, à la fin d'une phase opulemment bariolée et tumultueuse, l'héroïque Pierre de Bex, chef des Grignoux. Tu saignes plus longuement encore, malgré ton âge, ô loyal Barthélemi Rolans, ancêtre trop méconnu, simple et sévère martyr wallon, victime qu'un adroit mélange de silence et de vagues calomnies maintient en une dfc ces pénombres où Dante Alighieri sait distinguer l'humble héros et l'éclairer d'un rayon immortel, vieux méconnu des pitiés de l'avenir, « bourguemaistre de la Noble Cité » de Liège qui n'a qu'à peine gardé ton nom, cher vaincu d'une si rare probité ; à jamais loin de ta cense de la Costrie d'Athin (coin charmant de notre « NeuveviLe ») aux cent seize « bonniers de charwage et de pastures », ta pauvre vieille: tête défigurée par les tortures stoïquement subies dans l'évangélique prison, avant d'être abattue sur l'ordre d'un scélérat orthodoxe, tu vins, calme et grave, par NeuvicC, en chemise et haut-de-chausses, couvert du manteau de l'exécuteur, coiffé d'une calotte de maroquin, tenant un cierge de cire blanche, et, place du marché, cœur de la ville, sous l'œil I d'une légion de menues vitres irrisôcs de 2»i<> A»<née. — N° li». Rédacteur ea chef : p. »'hanna.u Du 15 au 21 Février 1917.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'avenir wallon gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Bruxelles von 1916 bis 1918.

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