Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 18 März. Le courrier de Bruxelles. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/mw2891326m/
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Mercredi 18 mars 1914, ABONNEMENTS » M* m tu «en «mue» 1BELOIQUE . .fr. 10.00 5.00 2.60 HOLLANDE. . .) ^ g 20 9.60 4.80 LUXEMBOURG UNION POSTALE. 30.00 15.00 7.50 5 CENTIMES Le* «upaléments ne aont oas m!» enrent# TÉLÉPHONE SABLON 1754 LE COURRIER S 3* annfo. -m* 77.\ ■I 'mi BUREAUXs A BRUXELLES 1 52, rue de la Montagne A PARIS • 30, rue Saint-Sulptce, 30 5 CENTIMES Le* suppléments ne sont pas mis en vents TÉLÉPHONE SABLON 1754 DE BRUXELLES Pro aris et focis Aux étudiants de Louvain. Inous croyons que c'est le devoir de la presse catholique de dire franchement à nos ijeunes amis de Louvain ce qu'elle pense des •regrettables incidents de ces derniers jours; et de leur donner les bons conseils que ces •incidents suggèrent. Nous sommes, nous aussi des fils de l'Aima Mater., clés fils aînés. Tout ce qui intéresse l'honneur; la prospérité de l'Université catholique, nous touche, c'est pour ain si dire notre bien. Avec t-ous les catholiquef «belges nous la soutenons de toutes nos for fces, nous ne pouvons supporter facilemenl qu'on y touche. Nous disons donc à nos amis : mettez fir ù toutes manifestations publiques de vo: mécontentements, cela ne convient ni à vo ftre caractère, ni à votre âge, ni à la grande institution dont vous faites partie. Quant on a à sa tête des chefs comme ceux qu .président aux destinées de l'Université, le: manifestations extérieures sont de trop (Elles n'ont pas de raison d'être. Vous nf .voulez ni intimider ni violenter, dès lors 1< public n'a rien à voir ici. Vous êtes au dessus de semblables manifestations par vo tre éducation, vos traditions, vos senti ments religieux, il faut laisser ce mode ; nos adversaires. S'il y a des griefs, qui vous empêche d< îes exposer? vous serez d'autant mien: 'écouté par une autorité vraiment paternelle que vous serez plus pacifiques. •Nous ne nous étonnons pas de voir de 'questions de surveillance émouvoir les jeu ines gens. La jeunesse écouterait volontier ila surveillance, soit qu'elle veuille avoi l'honneur do se bien conduire d'elle-même «soit que pour quelques-uns la surveillanc soit une gêne. La surveillance n'est cependant pas autr chose qu'une preuve de sollicitude donné à tous par ceux qui ayant le dépôt de l'ai torité des parents ont aussi toute la respor sabilité.La surveillance sauvegarde les jei nés gens les uns contre les autres; c'est 1 droit de chacun, c'est le droit des famille d'être protégés contre un voisinage, contr des exemples dangereux; et d'avoir la g£ rantie que le milieu dans lequel on se troi ■ve est exempt de corruption. C'est là c qui importe avant tout, avant toutes su-: ceptibilités,Quelques légitimes qu'elles pui; sent être. La surveillance ne peut gêne que ceux qu'elle doit gêner; que fait-el] aux autres ? 1 o?* Nous disons donc aux étudiants : ayez coi ■fiance dans la Direction de l'Université, ell le mérite à tous égards. Vous avez là vc meilleurs amis, les meilleurs guides qu ivous puissiez désirer, et au-dessus d'eux u prélat éminent, le cardinal Mercier, qu tant d'Eglises envient à la Belgique. Suive ises conseils, vou3 connaissez sa haute inte ligence, sa bonté, son zèle, il ne peut voi conduire que dans la voie droite et sûn [Faites ce qu'il vous dit ! Voyez d'un autre côté ce nu'attendent c {vous nos adversaires.Pouvez-vous nier qu'e continuant vos démonstrations vous réjoui sez nos ennemis et vous attristez vos amif .Cela seul suffit pour indiquer la marche suivre ! CoiImims I N.-D. le Paris. De l'amour de soi commandé par la Chaiïl La troisième conférence du P. Janvier s l'amour de soi commandé par la charité a é une des plus intéressantes, 1'©minent orateur si démontré que la charité, loin de sacrifier l'i dividu, J'autorise, l'oblige, le fait s'aimer li même, puisque l'amour de soi, inoompatif avec la charité, est fatal à l'homme et à tout lies formes de sa vie. I. — La charité autorise un certain amour Boi, car si elle interdisait tout amour de soi, e fie heurterait à une impossibilité, vu que to être s'aimo nécessairement. Elle dénoterait u contradiction entre l'Auteur de la nature l'Auteur do la graco, c'est-à-dire en Dieu, ce qui révolte la raison. La charité oblige chacun à s'aimer soi-meme, parce que1 le jour où Notre-Seigneur nous a ordonné d'aimer nos semblables comme nous-me-mes, il nous a implicitement et positivement ordonné de nous aimer nous-mêmes. Bien plus, il est impossible d'aimer Dieu sans s'aimer soi-même: Il nous serait impossible, en effet, d'aiy mer Dieu, si nous ne trouvions pas en lui notre bien; impossible do l'aimer par-dessus toutes choses, si nous ne trouvions pas plus en lui notre bien qu'en tout le reste. Si beau, ai grand, si parfa.it que soit un objet, il nous laisse et ils nous laissera indifférents aussi longtemps qu'il n'agira pas sur nous par des .attraits* par des qualités, par des charmes s'harmonisant avec notre nature, correspondant à nos désirs et a nos tendances. Pourquoi les aliments qui nous flattent sont-ils dédaignés d'os animaux, sinon parce qu'ils ne s'adaptent pas au gout propre à leur âge ou à leur es>pèce, sinon parce que convenant à l'homme ils ne conviennent pas aux animaux? « La convenance de l'amant à la chose aimée, dit saint François de Sales, est la première source de l'amour, et cette convenance consiste à la correspondance qui n[est autre chose qiie le mutuel rapport qui rend les choses propres à s'unir,pour i'entre-communiquei quelque perfection. » Si cette proportion n'existait pas entre l'homme et Dieu,l'hom-me n'aimerait pas Dieu, c Dato enim pei impossibile, quod De.us non esset hominn bonum, non esset ei ratio diligendi. ». Sup posé, par impossible, que Dieu ne fût paî " le bien do l'homme, 1 homme n'aurait au - cune raison d'aimer Dieu. » Ainsi parle i saint Thomas, et voyez la portée de sor texte. Le Docteur angélique ne dit pas qu'é défaut de cette contenance nous n'aime î rions pas Dieu, il dit que nous n'auriom L aucune raison de l'aimer : « Non esset e , ratio diligendi. » "Cette loi régit le cœur qu ne s'incline jamais vers une réalité s'il n'j saisit son bien. Par suite, la charité es" soumise à la condition préalable sans la 3 quelle l'amour, de" quelque nature qu'i - soit, est impossible. En aimant Dieu,l'hom g me aime donc son propre bien,^oe qui équi vaut à dire qu'il s'aime lui-même et qu'i r s'aime nécessairement. 3 Point de contradiction entre la doctrine di désintéressement nécessaire et cette doctrine qu distingue entre l'objet de l'amour où l'homm< e trouve son bien et la k'in de l'amcur à laquelle s< q rapporte son bonheur et sa persenne. Enfin, ai mer Dieu, c'est s'aimer au plus haut degré, ca en s'unissant à Dieu par la charité, on s'uni i- à sa fin dernière, et cette union nous assure no tre suprême perfection et. notre suprême félicité II. — Cet enseignement se "concilie avec le e idées de renoncement dont l'Evangile est rempli s Le P. Janvier montre ici. d'après saint Paul, c e qu'est l'amour mal entendu de soi, à qiuels vice il conduit ceux qui ont la prétention de t viivr r leur vie », c'est-à-dire do marcher au gré d- i- leurs convoitises. Il affirme ensuite que ce P av-nour, incompatible avec la charité, est fata pour l'individu à toute» les formes de la vie i_ fatal à la vie surnaturelle: >- r On a beau dire, quiconque ne connai e pas le royaume de Dieu, quiconque n'y en tre pas, quiconque n'y druese oas sa tente quiconque n'y bâtit pas une demeure iné branlable ignore le bonheur qui est la dei t- nière et la plus haute expression de la vie e il reste en proie à u-ne indigence dont null part ailleurs U ne pourra triompher. Il fau s que la plante humaine grandisse au bor c des eaux profondes, éternelles, pour qu n «ses rameaux aient toute leur vigueur, pou e que ses feuilles soient toujours vertes, pou z que ses fleurs brillent leur éclat, pour qu / ses fruits naissent et mûrissent en leu temps... s Recourbez-vous sur vous-mêmes, plonge « dans votre âme, fouillez-en les mystérieu replis, si vous ne trouvez pas Dieu en vous e vous n'y découvrirez pas le divin que vou n cherchez. Demandez à votre esprit, à votr volonté, à votre imagination, à vos sen s~ d'unir leurs énergies pour le former e - l'enfanter eu votre sein, leur effort ser à stérile et vous laissera dans la détresse e dans l'indigence. Sollicitez la nature, ex gez, à force de la presser, qu'elle rend tout ce qu'elle contient, elle ne vous con muniquera pas le divin. Vous ne le resp rerez ni au bord des fontaines, ni sur le hauts lieux, ni dans les forêts silencieuse! ni dans les temples élevés aux faux dieux les vagues de l'océan ne vous l'apporter or pas plus que les vagues des siècles ; les feu é. de la terre n'en allumeront pas plus 1 flambeau que les astres du ciel. Ce qu( lvr par un abus de langage, vous appelez d divin n'est que l'humain plus ou moins tri y vaille par vos rêves et par vos illusions ; 1 n- divin authentique émane de Dieu, on ne 1 ii- capte qu'en Dieu, et Dieu n'est ni l'or, i 'le l'eau, ni 1^ feu, ni la plante, ni l'anima es ni l'homme, ni l'ange, il est Dieu, l'Etre -, part distinct de tous les autres. Aussi 1 5e prophète pleurait déjà sur la folle génén tion qui, oubliant ses plus hauts intérêt: Qe réclamait de la création ce que Dieu sei et possède et peut donner : Cieux, s'écriait-il, étonnez-vous, Frémissez d'horreur et soyez stupéfaits..., Oar mon peuple a fait double mal ; Us m'ont abandonné, Moi, la source d'eaux vives, Pour se creuser des citernes, Des citernes crevassées qui perdent leurs [eaux. Pour diverses raisons que développe l'orateur, cet amour-propre est également fatal et à la vie naturelle de l'esprit, de la volonté, du cœur, et même à la vie du corps : Une Providence admirable de sagesse et de bonté a établi un ordre qui seul sauvegarde les intérêts de tous. O merveille! Dieu veut être aimé par-dessus toutes choses, et nous-mêmes nous ne pouvons pas ne pas nous aimer. Mais nous ne nous aimerons vraiment nous:mêmes qu'en aimant Dieu, qu'en plaçant sa gloire au-dessus de la nôtre. Saint-Augustin a dit: l'amour de soi poussé jusqu'au mépris de Dieu est sacrilège, mais il a dû ajouter : « En méprisant Dieu pour s'aimer, l'homme s'est exilé de son propre cœur et s'est méprisé lui-même. « Exit exsul pectoris sui... quia con-tempsit Deum ut amaret se..., eontempsit et se. » Il a dû ajouter : «. Il est impossible de s'aimer sans aimer Dieu, celui qui aime Dieu sait seul s'aimer, et seul celui qui aime Dieu plus que lui-même s'aime salut ai rement. « Te autem insum salubriter dili-gis, si plus quam te diligis Deum. » Hommage aux missionnaires pas fïi. 8o,ï, secrétaire û'Etat m Ooloniss aile-masdes. ! Nou3 avons signalé l'hommage rendu auj 1 missionnaires, à la tribune du Roichstag, pai L les députés M. Paaschke, national libéral, et M ' Naumann, radical. Voici d'après le texte du ra dical et juif a Berliner Tageolatt » ce qu a dit - sur le même sujet, le chef du département de: [ Colonies M. Soif, ancien gouverneur général d< colonies allemandes : : J'ai été très heureux d'entendre ici le: éloges du défunt Père Brauer et de son émi nente action comme missionnaire. Ce m'* ! été une haute satisfaction de pouvoir lu ' rendre visite peu de temps avant sa mort e > de lui dire sur son lit de mort ma chaleu " reuse gratitude. (Applaudissements.) - Nous ausgi, le gouvernement, nous ren . dons volontiers et avec gratitude hommag< • à l'action des missionnaires qui sont da 5 civilisateurs et qui sont les pères et guide: 5 des indigènes. 5 J'ai déjà dit l'an passé, à cette place : Co l Ioniser s'est évangéliser, c'est éduquer ie b nègres pour une culture supérieure. 1 Sous ce rapport il y a parfait accord entr, l'Eglise et l'Etat. Je suis encore d'accord avec les mission t naires au sujet de leur maxime « ora et la " bora »; cependant je voudrais prier les mia ' sionnaires de la changer, dans la pratiqu . en « laboi'a et ora ». , Dans tous nos protectorats, nous accor 3 dons la franchise douanière à tout ce qu I sert aux services religieux,à l'enseigfnemen e et aux soins hospitaliers. r Les gouverneurs doivent accorder toute r les facilités aux achats de terre pour le e missions. Je suis très sympathique à la pre r position de l'honorable M. Mumm (gendr de feu le pasteur Stocker, N. d. 1. R.) d ç placer renseignement publie enticremen , dans les mains des missions. Nous pouvon s faire cela dans le Togo, à Samoa, en Nou e velle Guinée. Mais ce ne serait pas admit ^ sible dans l'Afrique orientale à cause d a l'Islam; les parents mahométans "refuse t raient d'envoyer leurs enfants chez les mit - sionnaires, et nous ne pourrions demande e aux missionnaires de donner aux enfant !" mahométans une instruction non-confe£ s sionnelle, c'est pourquoi nous devons y er i, tretenir aussi des écoles gouvernementale î et neutres. x « — « Eevus de la Presse e Déloyauté anticléricale. — La documer ,i ta tion anticléricale usine-à mensonges qi alimente toute la presse libérale, fourn: à, dans son numéro de mars, d'es statistique e où MM. les députés de la gauche puiseror L_ volontiers leurs arguments, notamment e | ce qui concerne les nominations des magis [j trats. A en croire ces disciples de feu Bara, ne ministres ne nommeraient jamais que des magistrats catholiques. M. Carton de Wiart, ministre de la justice a démontré que ces statistiques étaient fausses et il a cité des statistiques mises en ayant par les catholiques depuis plus de vingt-huit ans qui n'ont jamais été réfutées.La Documentation anticléricale pourrait faire figurer à côté de ses statistiques celleïs des nominations faites sous le dernier ministère libéral. Sur quatre-vingt-huit magistrats : quatre-vingt-sept libéraux et un catholique I Ne pourrait-elle pas aussi parler de la nomination du bibliothécaire adjoint du ministère de l'intérieur, des nominations faites au ministère des colonies et au ministère des finances où régnent une influence aussi permanente .que néfaste du favoritisme libéral. Doléances d'un ami de l'« Express ». — Un député des Flandres a, paraît-il, fait ses doléances à l'« Express ». U regrette que le cartel n'ait pas eu plus de succès. . Notons un passage où il traite assez irrévérencieusement les chefs socialistes de... cumulards: — J'ai .lu, dit-il, les articles que l'« Express » a consacrés au Congrès progressiste et à son vemi en faveur du bloc de toutes les forces anticléricales aux prochaines élections législatives. Je suis d'autant plus d'accord avec votre honorable, votre vaillant journal, que j'ai voté d'enthousiasme la motion du député do Virton. Ce fut même la seule minute d'enthousiasme que l'oii vécut dans cette assemblée, où je m'attendais à entendre sonner une éclatante fanfare de bataille à la veille de la grande mêlée prochaine. Il est bien vrai que les socialistes, eux aussi, n'ont pas l'air d'être, pour le moment du moins, dans le ton. Je viens de lire l'ordre du jour de leur prochain Congrès, je vois qu'ils vont : discuter la palpitante question du cumul. Il est • bien entendu que, dans ce parti-là, comme dans bien d'autres on ne songe pas à prohiber le cu- . mul du dévouement, des tâches innombrables acceptées avec désintérssement. Que les chefs se » dépensent sans compter, s'exténuent, s'épui-> sent, meurent tous avant la vieillesse, c'est un cumul d'énergies dont on no s'offusquera pas, puisqu'il est gratuit. Pas plus que l'ou ne son-; géra à ceux qui cumulent des mandats politiques avec les fonctions d'avocat, médecin, professeur, négociant ou industriel, voire... rentier, car les 11 a millionnaires de la Sociale » ne sont pas un l mythe. Il n'y a eu qu'une minute d'enthousias-■ me au congrès progressiste et encore la ipresse libérale nous montre qu'il y eut . beaucoup de notes discordantes et que l'U-s nion libérale elle," est un... mythe. 1 Les conseils donnés à ses amis par F.*. 5 H yuans en vue de la prochaine campagne électorale (représenter le Gouvernement . comme ayant trahi la confiance du pays en matière de réforme militaire, de finances s et d'enseignement) ne plaisent que médiocrement au « Matin », le principal organe î du libéralisme anversois : Un acte d'accusation contre le ministère ne Constitue pas un programme, dit-il. Et, dans tous les pays du monde, la première chose à fai-" re quana on veut renverser uu gouvernement _ ce n'est pas seulement de dire pourquoi mais , aussi ce que l'on compte mettre à la place. Expliquons-nous franchement. Il est de ces concessions que la politique cartelliste nous . avait arrachées mais que lés trois quarts des li- • béraux ne subissaient qu'en frémissant. Après 1 la défense nationale devant laquelle font trêve, t pour nous, tous les débats d'une autre nature, ce qui doit nous préoccuper le plus, c'est La réforme électorale; car c'est d'elle que dépendent l'avenir et même l'existence du parti. On di-S rait toujours, quand on parle du suffrage uni- - versel en Belgique, que c'est nous qui l'avons inventé ; nous avons cependant l'exemple d'au- 0 très pays pour nous guider. La France républi-c caine a fait du suffrage universel une longue 1 expérience et après en avoir reconnu les côtés injustes, néfastes, elle s'occupe do le mitiger.La s première application de ce régime électoral en - Italie vient d'aboutir à l'effondrement, au pro-i- fit des partis extrêmes de droite^ et de gauche, des partis du centre, des modérés qui, dans ce 0 pays, répondent à peu près à ce que sont les li- - béraux chez nous. Presque partout on voit se i- dessiner parmi les ouvriers un mouvement tendant sinon à répudier le S. U. du moins à sépa- r rer leur cause de celle des politiciens qu'il a s portés au pouvoir. L'époque incline plutôt à la représentation des intérêts. Il y a donc, à tout cela, une conclusion. Mais que l'on cesse dorénavant de nous har-s celer avec cette question du suffrage universel — dont il devient impossible de parler sans dé-clancher aussitôt parmi ses partisans quand même, si l'on n'y met pas l'onction voulue, des périodes indignées et grandiloquentes sur le thème de la justice sociale — et discutons-en à notre aise. On arrivera ainsi plus facilement à s'entendre quant à l'élaboration d'un programme nettement libéral sur la base intangible des institutions qui depuis 1830 ont fait la prospé-~ rité économique de la Belgique et lui ont assuré le rang qu'elle occupe dans l'estime des nations. J « Poil mystérieux. » — La « Dernière Heure » écrit à propos du poil de l'Asso-n ciation de Gand : Lorsque les résultats du poil « souverain » ne s répondent pas aux vues de « l'élite », l'aven ture devient mystérieuse ou comique, suivant les circonstances. Dans le. gen,*e mystérieux, le poil des libéraux de Gand est un véritable modèle. Le public sait qu'il y a eu environ 200 bulletins nuls, ce qui est beaucoup dans un corps électoral éclairé, et 1,700 votants, ce qui est relativement peu, étant donné qu'en 1912 la liste libérale a réuni 35,694 voix. Mais, depuis huit jours, nous cherchons en vain à connaître le nombre de votes obtenus par chaque candidat. Cet intéressant renseignement ne vient pas. Un député sortant, assure-t-on, a réuni moins de voix qu'un candidat nouveau, et celui-ci, à la fois magnanime et ...premier suppléant, a renoncé pour l'instant à prendre ses avantages. Tout s'est arrangé devant le comité; on a rêva et corrigé les inuicatious du poil « souverain ». Les libéraux de l'arrondissement n'auront plus qu'à ratifier, en silence, co choix mystérieux. Pourquoi donc y a-t-il encore des électeurs et des associations? Ne serait-il pas beaucoup plus simple de n'avoir partout qu'un comité répartis-sant les sièges de députés suivant ses préférences?Petite Chronique Les louis... de papier. — La circulation de billets de 20 fr. s'est intensifiée: conséquence de la pénurie de pièces de cent sous En 1900, il circulait pour 87 1/2 millions de billets de 20 fr. ; en 1912 la circulation a été de 206 millions; en 1913 de 228 millions 1/2. «■ Retards dans les communications^ internationales. — Par suite de la tempête les communications téléphoniques avec Paris sont momentanément interrompues et les communications télégraphiques avec la Franco, l'Allemagne et l'Angleterre subissent d'énormes retards. Un record. — U est extraordinaire et c'est la commune de Reppel (Limbourg — canton de Brée — 410 habitants) qui le détient. Cette commune, en effet, depuis 1813, n'a connu que deux bourgmestres. LA VILLE Ligue contre la licence des étalages et T immoralité. — La ligue contre la licence des étalages et l'immoralité s'est réunie dimanche 17 courant à Patria sous la présidence de M. de Bavay, conseiller honoraire à la cour de cassation. M. Peh*en a présenté un rapport très intéressant sur la censure appliquée aux cinémas et les garderies d'enfants, deux facteurs prophylactiques de la criminalité. L'orateur après avoir exposé les ravages produits par les spectacles immoraux ou policiers sur la mentalité des enfants examine différents moyens de réagir: mesures de police défendant aux enfants d'assister sans être accompagnés de leurs parents, spectacles stpéciaux pour enfants, censure des films! La censure appliquée dans plusieurs pays notamment en Angleterre, en Allemagne, en Hollande, etc., est d'après l'orateur le seul remède efficace. M. Peiren montre le but des garderies d'enfant: soustraire les enfants dont les parents travaillent en dehors, de la. rue et des ambiances malfaisantes dont elle est saturée.U étudie complètement leur organisme. L'orateur très applaudi a été félicité par M. , de Bavay de son excellent travail. Après un échange de vues auquel prennent part M. l'avocat Cels, M. Dupont et MM. Laude, il est décidé que ce rapport sera soumis à la prochaine assemblée aux fins d'en discuter les différents points. MM. Cels et Peiren donneront le 29 courant à 5 h. 30, à l'Ecole Ste-Elisabeth, place Stephenson, à Schaerbeek, une conférence sur le but d'e la Ligue. Après avoir diné aux frais des pauvres de la capitale, — dans des circonstances et à des prix mémorables — les administrateurs radicaux socialistes ^ des hospices de Bruxelles ont dîné une fois de plus la semaine dernière, dans le même restaurant qui vit leurs premières et retentissantes agapes. Cette fois, il s'agissait de fêter la victoire remportée au conseil communal de Bruxelles sur la « coalition#des doctrinaires et des cléricaux », ces vils empêcheurs de danser en rond. F/. Bauwens a réglé la note; pour remercier ses défenseurs au conseil communal il les avait invités à ce balthazar. F.'. Kamiel y faisait vis-à-vis à l'échevin Lemonnier et jusqu'aux petites heures matutinales on cassa du sucre sur le dos des Max, Depage et consorts. + Allô! Allô! Attention! — Un troisième bureau central téléphonique fonctionne,depuis hier, à Bruxelles; il est établi rue de l'Orme (Cinquantenaire). 4,000 abonnés raccordés précédemment aux bureaux A et' B (Paille et Sablon) doivent y être trana-férés.Leur « nouveau » numéro d'appel est pré* cédé de la lettre O. Les abonnés, à partir d'aujourd'hui, £e« ront bien d'ouvrir l'œil... et le guide. Le nouveau règlement de la Bourse. Les sections du contentieux et des finan* ces du conseil communal de Bruxelles, réunies, ont discuté, de nouveau, le projet de règlement de la Bourse de Bruxelles. Il a été convenu que le cautionnement de 10,000 francs ne serait pas exigé des agents actuellement inscrits à la Bourse. Mais il est vraisemblablo que, pour les nouveaux agents, le dépôt d'un cautionnement sera exigé pendant le3 trois premières années de leur inscription. + A l'Union du Crédit de Bruxelles. — Une élection pour trois commissaires a eu lieu lundi. Trois groupes sollicitaient les suf^ frages des électeurs. Au dernier moment, un quatrième candidat s'est prés«nté. Les opérations ont été très animées. Voici les résultats proclamés à 5 h. 45 i Votants : 1,658. Nuls 28. Votes valables ; 1,630. Majorité absolue 816 voix. Ont obtenu : MM. Bréart, 1,077 voix; Clément, 787; E. Keym, 899; Mottay, 78U A. Vanderspek, 778. Sont élus : MM. Bréart, - Keym et Clément. M. Mottay qui arrivait en ballottage avec ce dernier s'est désisté en sa faveur. Mardi matin on disait que les élections n'étaient pas encore achevées. M. A. Vanderspek, candidat évincé, qui avait recueilli 778 voix a demandé la vérification des bulletins de vote. D'après ses amis, il se pourrait qu'il vînt au ballotta-ge avec M. Clément qui a obtenu 787 voix. » Les rappels de classe en 1914. — Des instructions ministérielles récentes indiquent de façon exacte et certaine la date des rap* pels de classe en 1914: I. — Infanterie. — Ire division d'armée (2e, 3e et 4e régiments de ligne). Classe de 1910, du 24 août au 5 septembre. Classe de 1911 du 23 août au 5 septembre. Classe de 1912, du 30 août au 5 septembre. 2e division d'armée (5e, 6e et 7e régiments de ligne). Classe de 1910, du 25 mars au 10 avril. Classo de 1911, du 28 mars au 10 avril. Classe de 1912, du 29 mars au 10 avril. 3e division d'armée (9e, lie, 12e de ligne). Classe de 1910, du 2 juin au 12 juin. Classe de 1911, du 24 mai au 12 juin. Classe de 1912, du 31 mai au 12 juin. Pour le 14e de ligne qui fait partio do la 3e division d'armée, les rappels auront lieu: Classe de 1910, du 1er au 12 juin. Classe do 1911, du 24 mai au 12 juin. Classe de 1912, du 31 mai au 12 juin. 4e division d'armée (8e do ligne).. Classe de 1910, du 28 avril au 14 mai. Classe de 1911, du 1er mai au 14 mai. Classe de 1912, du 2 mai au 14 mai. (10e de ligne). Classe de 1910, du 4 au 14 mai. Classe de 1911, du 1er au 14 mai. Classe de 1912, du 2 au 14 mai. — (13e de ligne) Classe do 1910, du 3 au 14 mai. Classe de 1911, du 1er au 14, mai. Classe de 1912, du 2 au 14 mai.— (1er chasseurs à pied) Classe de 1911, du 1er au 14 mai. Classe de 1912, du 2 au 14 mai. , 5e division d'armée (1er de ligne) Classe de 1010, du 24 août au 5 septembre. Classe de 1911, du 30 août au 5 septembre. Classe de 1912, du 30 aoxit- au 5 septembre. — (2e et 3e chasseurs à pied) Classe de 1912, du 30 août au 5 septom* bro. Classo de 1912, du 30- août au 5 septembre. Ce division d'année (grenadiers). Classe de 1911, du 24 août au 5 septembre. Classe de 1912, du 30 août au 5 septembre. — (1er et 2e carabiniers) Classo de 1910, du 26 août au 5 septembre. Classe de 1911, du 23 août au 5 septembre. Classe de 1912, du 30 août au 5 septembre. II. — Autres armes. — A* T Les hommes de la classe do 1910 seront rappelés en vue de parfaire un terme de rappel de 41 jours à_ la cavalerie ot à l'artillerie à cheval ; de 55 jours, au génie et aux compagnies spéciales; de 27 jours, au bataillon cycliste et à l'artillerie de forteresse. . , , , . Dans les troupes du tram (corps de transports) et de l'artillerie montée, on se conformera aux prescriptions de la C. M. du 25 septembre 191o, Ire division générale. Les commandants de division (Gouverneur d'Anvers) fixeront les dates de ces rappels qui se feront en bloc ou par fractions de classo, sui^ vaut l'intérêt de l'instruction. A la cavalerie, les troupes rappelées feront leur service dans les unités do corps de transports, en «'inspirant des prescriptions de la C. M. du 17 novembre 1913, Ire division géne- B] Les hommes appartenant à la classe de 1911 seront rappelés dans les mêmes conditions : Pour 14 jours, aux compagnies cyclistes, ^ a l'artillerie de forteresse et à l'artillerie montee. Pour 28 jours, au génie ot dans les compagnies spéciales ; Pour 27 jours, au train (corps de transports) ; Pour 41 jours, à l'artillerie à cheval. Le rappei à la cavalerie se fera conformément aux prescriptions do la O. M. du 17 novembre 1913, Ire division générale. Toutefois, par modification à cette circulaire, le rappel sera de 41 jours et non de 6 semaines. Ô. X.es hommes appartenant a la classe de 1912 seront rappelés dans les conditions indiquées plus liant: . . • Pour 13 jours, aux compagnies cyclistes et à l'artillerie de forteresse; Pour 28 iours, au génie et dans les compagnies spéciales. il mai ■ ■!—m™ «miwimarna FEUILLETON DU 13 MARS 1914. 13 les Liens invisibles par "Victor FliU —« ~ Je n'aime pas ces épithètes, dit brusquement le vieux marin. Il n'y a pas d'hé-iroïsmo à faire simplement son devoir ! Roger l'a fait à Morsbronn comm^vous le faites chaque jour auprès de vos typhiques. [varioleux, etc. — Oh ! pardon, amiral, protesta le doc ffceur, n'établissez pas de comparaison, j< tvous prie ! Et il continua, s'adressant à l'artiste doni da physionomie trahissait un ardent intérêt -— Figurez-vous ces mille sabres... les pre miers de notre cavalerie, les plus grands noms de France, ajouta-t-il avec un gest< 'de main vers l'amiral. Celui-ci fronça les sourcils : — Cela n'a aucune importance; nobles 01 paysans firent leur devoir et c'est toutl — ...Ces mille sabres, reprit le docteur contre neuf mille baïonnettes prussiennes Ils marchaient à la mort, ils le savaient, el cependant ouelle ivresse lorsque le généra 'Michel commanda la charge î Le général d« Lartigue, se découvrant devant eux, leui cria : « Allez-y 1 comme à Waterloo ! » Et de fait, ils renouvelèrent les charges légen Maires du chemin creux cl'Honain... Au pre jnier rang, le 8e cuirassiers, aussitôt aprèî le 9e ; en arrière se précipitent les lanciers.. 'An ! voilà un tableau, monsieur ! Les grands chevaux bondissant, naseaux en feu. crinières au vent, les queues fouettant 1 air, les sabots lançant des étincelles ! et ces magnifiques cavaliers, le corps penché en avant, le sabre pointé... — Oui! mais... je devine le fourmillement!...— Fourmillement! vous pouvez le dire! Des milliers de casques sortent de terre ! Us sortent des .fossés, des houblonnières, de la forêt... » Un épouvantable orage ds fer décime l'escadron de tête, n'importe, la charge continue ! Les balles bossèlent les cuirasses, les obus éclatent, rien ne les arrête! Les projectiles couchent des files entières ! ils resserrent les rangs et passent toujours franchis- ■ sant tous les obstacles ! A galop fou ils ar-: rivent à Morsbronn. Les bataillons ennemis en sortent précipitamment et exécutent / un tir rapide qui met en lambeaux ce pa-u-: vre 8e mois les survivants bondissent tou- ■ jours, sans arrêt! En av^nt! en avant! et ; malgré la mitraille, malgré le pêle-mêle des > hommes et des chevaux qui tombent, ils arrivent sur les tirailleurs prussiens, les rompent, les écrasent, les poussent et sabrent ; les flancs des bataillons en lignes!... Jacques, très pâle, une flamme d'enthousiasme dans les yeux, rivait son i gard à celui du narateur de l'admirable épopée... — Ce chanceux do Moissac reçut là huit . balles sur sa cuirasse et deux sur son cas-i que, remarqua l'amiral. — Et... et les détails de la fin? demanda le jeune homme à mi-voix, évitant de regarder Annie. — La fin? C'est bien simple, mon gar-i çon, répondit l'amiral, qui se leva soudain, en faisant un geste large de la main : les deux escadrons de lanciers avaient perdu les neuf dixièmes de leurs effectifs au passage dans Morsbronn. Les quelques survivants galopèrent à la suite des débris des deux régiments de cuirassiers. Ceux qui restaient du 8e cuirassiers rencontrèrent une ligne de tirailleurs ennemis. Ils attrapent une fusillade au passage, se jettent vers Loubach pour regagner nos positions. Le 13e hussards prussien est là, à trois cents pas, qui se lance à la charge. Alors?... les chevaux n'en voulaient plus ! N. I. ni c'était fini. Il n'y avait plus rien à faire que ce qu'ils firent : officiers et soldats s'arrêtent, rangés sur une seule ligne! une seule!... prennent le sabre d'une main, revolver ou pistolet de l'autre, et attendent 11 Des larmes se mirent à couler des yeux du vieillard, qui continua, rageusement dans un silence que nul n'osa interrompre. — ...Oui, d'une part quelques hommes aux cuirasses faussées, couvertes de sang, quelques chevaux brisés de fatigue, bref uns poignée échappée par miracle à cet ouragan de fer, et de l'autre, cinq cents hou-zards, à l'uniforme sans tache ! un régiment complet! tout frais, reposé, n'ayant pas combattu ! ! Les poings serrés, le vieux marin conclut à mots hachés : — Us furent surpris tout de même de recevoir le feu de ces Français-fantômes à quinze mètres! En avant!... officiers, cavaliers foncent sur l'escadron de hussards de tête! Trois fois l Vous entendez, trois fois, les Prussiens chargent la troupe minuscule de front, à droite, à gauche, trois fois ils sont bousculés! et enfin font demi-tour... — Oui, cinquante! A peine cinquante! Cinquante héros firent reculer cette masse ! reprenait le docteur, les dents serrées de rage à son tour l — Docteur, je vous en prie, supplia Annie. Mais le Lorrain se tournait vers l'amiral et disait, frémissant : — Nous irons là-bas, un jour... les venger ! Quels admirables souvenirs ! Quel honneur d'être de même r?^! Sans parler, l'amiral lui tendit la main, pendant que la jeune fille disait avec inquiétude en regardant le docteur : — Jo suis sûre que grand-père sera plus souffrant tout à l'heure. — Non, mademoiselle, dit Hiétinger fermement. De tels faits narguent tout péi^il et font aimer la vie 1 — Vous n'imaginez pas à quel point ce que vous dites là est exact! s écria le docteur. Une preuve évidente en est que l'oncle de mademoiselle Annie qui avait bravé toute cette journée glorieuse et, au surplus, toute la campagne,n'a pu résister plus tard, au chagrin de la mort de sa femme. Soudainement assombri, Jacques murmura î — Je le comprends! Les yeux noirs scrutateurs du médecin laissèrent glisser vers le jeune^ homme un regard légèrement curieux, mais il se dressa tout à coup : — Je suis impardonnable, dit-il, confus 1 Neuf heures déjà! Quelle algarade conjugale vais-je recevoir !# Et il se sauva en riant. — Au revoir, amiral, couchez-vous bien vite. Au revoir, mademoiselle Annie, cher monsieur... Il courut vers la porte et un instant plus tard, la petite Victoria qui l'avait amené repartait à toute allure. Vers onze heures et demie, le coupé d'Annie vint se ranger devant le perron, tandis qu'un omnibus emmenait une partie des do-i mestiques par la porte des communs. Lorsque Jacques descendit les degrés du grand escalier à côté d'Annie de Brènes, qu'ils montèrent tous deux dans la voiture, qui s'engagea presque sans bruit dons l'allée ouatée de neige, sous le reflet des étoiles, il ne «avait plus, en vérité, où finissait la chimère, où commençait la réalité. Appuyé dans l'angle du coupé, sans un mot, un geste, un souffle, perdu dans l'irréel, l'invraisemblable, il contemplait, en extase, le délicat visare, émergeant comme une fleur des fourrures claires. Gênée de ce silence, Annie essaya de le rompre par quelques^ phrases banales, mais Jacques rie trouva point les mots nécessaires pour répondre et resta plongé dans l'exquis ravissement de l'heure actuelle. Une ou deux fois, les beaux yeux sombres de la jeune fille se levèrent, interrogateurs, sur lo visage de l'artiste, mais ce qu'elle lut de ferveur passionnée dans le regard du jeune homme lui fit détourner la tête précipitamment. Elle aussi, dès lors, demeura silencieuse, mais quand le coupé _ s'arrêta devant la petite église, Annie savait qu'elle était aimée... Us franchirent ensemble la porte large^ ment ouverte de l'humble édifice, paré an dedans de ses plus beaux atours, illuminé de tous ses feux, égayé du chant des vieus noëls languedociens. Agenouillé près d'Annie. dans le vieux banc armorié des de Brènes, Jacques priait, revenu soudain au sens des choses ; il suppliait^ : « Donnez-la moij Seigneur et je l'aiderai, oh ! de tout moc cœur, de toutes mes forces pour cette traversée terrestre, dure parfois, périlleuse toujours. Je la garderai entre mes deux mains, comme uno^ragilité précieuse à moi confiée et je saurais qu'au Bout du chemin, je de vrai vous rendre compte de ce dépôt sacré. Je l'aimerai comme vous voulez qu'op aime ici-bas... chastement! saintement, Seigneur, donnez-la moi!... » . Et là-bas, dans la crecne naïve, il lui parut quo l'Enfantelet divin, t ut blanc, tout rose, auréolé d'or, le doigt bénissant, tournait vers lui ses doux yeux d'azur dont le regard était une promesse.- rA côté de lui, la jeune fille, inclinée, essayait de dominer le trouble où l'avait jetée la découverte qu'elle ve-nait de faire. Cependant, elle avait vu maintes fois, dans les réunions toulousaines, en hiver, et celles de Brènes, en été, bien des prunelles emues levées vers elle, mais une impression indéfinissable l'étreignait en ce moment. Elle avait la nensée que le sentiment de Jacques Hiétinger était fait d'autres éléments que ceux de. ses nombreux admirateurs et, involontairement, elle eut l'angoisse de la souffrance qu'il devait ressentir. Or, jamais , une anxiété de cette nature no l'avait effleurée au cours des refus habituels par lesquels elle accueillait constamment les innombrables demandes en mariage qu'elle recevait depuis quelques années. C'était, à ce sujet-,des discussions épiques entré le grand-père et- sa petite-fille. L'amiral désirait, vivement voir Annie faire un choix entre ses prétendants, tourmenté qu'il était à l'idéo de manquer bientôt à la jeune fille et de la. laisser sans protecteur sur la terre; mais Annie riait et détaillait avec une telle gaieté les imperfections de ces messieurs que la vieux marin, découragé, concluait chaque £ois ; „ ■ , (A suivre.)

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le courrier de Bruxelles gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1861 bis 1914.

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