Le matin

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s.n. 1914, 27 Juli. Le matin. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/td9n29qf77/
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gg^j7tdi27 juillet 1914 "la EjÎT Aranée — N° 208 RÉDACTION ,0 VIEILLE BOURSE, 39 à AWVER8 Téléphone Rédaction î »1Y ^jjcBLiie^eiits î l-On-air'.' . . . .ir. 1».00 ) Six mois . . . « . G.SîO iK«W jTrois mois .... 3 KO { Un ail ..... . 16.00 'nrrriR < Six mois , . . . . 8.SO jsijbŒDR <i Troj6 mois S.OO ^ ,««B • France, Angleterre, Allemagne et Union «St f'r trimestre, fr. O.OO. - Hollande et 2SU par trimestre, fr. ?.OG. r'abonnement se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Administration : SGI C. de CAUWER, Directeur A nnonces : Annonces la petite ligne, fr. 0.30 Annonces financières id. > 1 OO Reclames la ligne, » 1 .StO Faits divers corps id. « 3 OO Chronique sportive id. » 3.00 Faits divers fin id. » S.OO La Ville id. > S.OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de la France, de l'Angleterre et de l'Amérique sont exclusivement reçues à Bruxelles chez MM. J. Lebegue 4 (X JOURNAL QUOTIDIEN LE CONFLIT AUSTRO-SERBE pans toute la presse, la situation créée iar la rupture diplomatique entre l'Autri-he-Hongrie et la Serbie est considérée cornue extrêmement grave, mais peu de jour-laux vont jusqu'à la croire désespérée. Les organes les plus pessimistes de la 'riple-Entente font état de communications aites avant-hier par M. de Schœn à M. iienvenu-Martin et où l'Allemagne déclare pprouver dans le fond et dans la forme la iote autrichienne, pour affirmer que les [eux alliés se sont concertés pour organi-er ce qu'on va jusqu'à appeler «un nou-eau coup d'Agadir». Observez, disent ces journaux, le soin ,vec lequel les deux pays ont choisi l'heure l'agir: ils ont profité du moment où MM. ■oincaré et Viviani étaient absents de Fran-e et venaient de quitter les côtes russes, ù l'Angleterre est absorbée par la crise ir-andaise et où la Russie est troublée par ies grèves. Et ces organes vont Jusqu'à se demander i le complot de Serajevo n'est point qu'un irétexte qui a servi à favoriser un autre omplofc autrement plus grave : celui de 'Autriche et de l'Allemagne — l'Italie jus-[u'à nouvel ordre demeurant à l'écart — ontre la Triple-Entente? Pour répondre à cette question angois-ante, il conviendrait de connaître les se-ret-s desseins de l'Allemagne. Elle s'est plaie, dès la première heure, aux côtés de on alliée. Ses raisons? On peut les décou-m dans son désir, à la suite de la dispa-ition de l'archiduc François-Ferdinand, lont la fidélité lui était acquise, de s'assu-■er celle de la nation tout entière, qui ne nanquerait pas d'être fortement impres-lionnée par la spontanéité d'un appui aus-i précieux que celui de l'Allemagne dans me circonstance où, fort habilement, on a !ait intervenir la question d'honneur na-ionaLMais, il est également possible que le gou-ifêmement de Berlin,préoccupé du réveil militaire de la Russie, du resserrement de l'alliance franco-russe consacré par la visite ie M, Poincaré, de l'éventuelle extension de l'entente anglo-russe, ait jugé à propos, d'accord avec Vienne, de créer un incident pi mette la Triple-Entente en posture déli-tate et sa solidarité à l'épreuve. Aussi, rayez la subtile tactique: la presse allemande insiste sur l'espoir que le conflit se développera en champ clos; elle déclare que l'Allemagne n'admettra pas d'intervention Étrangère; elle prévient, par conséquent, la Russie qu'elle devra assister impassible et indifférente soit à l'humiliation, soit à l'anéantissement de l'élément slave dans les Balkans. Voilà ce que disent les pessimistes, qui 'ont donc jusqu'à craindre une conflagra-™ générale. Mais est-il bien admissible lue la Triplice aille prendre ainsi, froidement, une aussi écrasante responsabilité ? tas ne le croyons pas et nous avons avec Mus la majorité de la presse européenne, aous voulons parler de cette presse qui, a dépit de l'extrême gravité de l'heure, garder tout son sang-froid et cherche 'examiner sainement la situation. En somme, si l'Autriche s'est montrée intraitable et si elle s'est même refusée à prolonger le délai, ainsi que le lui demandait très sagement la Russie, est-ce une raison pour s'écrier que tout est perdu ? certes! Et les termes mêmes de la note autrichienne faisaient présumer ce ™us, qui devait nous mener, en quelques heures, à la rupture diplomatique entre es deux Etats en conflit. Mais pour que 'a S^rre soit déclarée, il reste un dernier Pa_s à franchir, et, jusqu'à cet instant su-Preme, nous avons le droit, nous avons le devoir même d'espérer en l'action des puissances, qui arriveront peut-être encore à conjurer le danger dont l'Europe est mena-™e, ou tout au moins à localiser le conflit '■? ™ux pays en cause. Ln journal, d'un optimisme extrême, va jusqu'à dire ; « N'a-t-on pas localisé la *re italo-turque ? Or, l'Italie fait par-i® ®e ta Triplice au même titre que l'Au-. jle • » Sans doute. Mais, si le geste fait "lOme, en 1911, fut plus brutal encore ï e celui dont Vienne nous menace aujour-t1' ta Turquie était un pays isolé en ®ope, tandis que la Serbie, elle, se rat-e®ej-c°mme pays slave, à la Russie. Et st bien là ce qui prête aux événements uels un tel caractère de gravité. ferons encore... la p"^rons l116 l'Autriche, sollicitée par seulrance. la Russie, s'arrêtera à la Vtje s°lution saine et loyale, qui est d'ou-fait un® enquête internationale sur les à ,s P'elle reproche, avec tant d'âpreté, „p, s,ei'bie. Cette enquête, suspendant le jt e 'Réparable, nous apporterait peut-un peu de lumière, et elle laisserait esPrits le temps de s'apaiser. Panurge. LA REPONSE*DE LA SERBIE bemps ' ~~ 0n mande de Belgrade au 1 Serbîf. '6 r®sumé exact de la réponse d3 la ^ gouvernement serbe accepte i — t< o 1° La publication de la déclaration demandée ® au Journal officielle ; d 2° Communication de cette déclaration à l'ar- r mée par un ordre du jour; h 3° Dissolution des sociétés de défense natio- n nale susceptibles d'agir contre l'Autriche- Hongrie ; r 4° Modification de la loi sur la presse»; t; 5° Renvoi du service de l'armée et des autres d administrations des fonctionnaires dont la par- n ticipation sera prouvée dans la propagande Q anti-autrichienne. Sur ce point le gouverne- r ment serbe proteste contre la participation de 1 fonctionnaires autrichiens dans l'enquête ; n 6° Le gouvernement serbe demande que l'on 1' explique dans quelle mesure les fonctionnaires d austro-hongrois devront être appelés à pren- n dre part à l'enquête relative au complot de n Serajevo. Sur ce dernier point il ne veut admettre que ce qui correspond au droit inter- v national et aux relations de bon voisinage. En résumé, il accepte toutes es conditions et toutes les autres exigences de l'Autriche-Hongrie et ne fait de réserves que sur la partici- g pation des fonctionnaires austro-hongrois en à Serbie. Encore n'oppose-t-il pas sur ce point de v refus formel et se borne-t-il à demander des f éclaircissements. Enfin,si le gouvernement austro-hongrois trouve ses explications insuffi- ti santés le gouvernement serbe s'en remet au i, tribunal de La Haye et aux différentes puis- e' sances qui ont signé la déclaration de 1909 c relative à la Bosnie-Herzégovine. ^ [ PROCLAMATION DU PRINCE HERITIER ti DE SERBIE PARIS, 86. — Selon la Liberté, la légation ^ de Serbie à Paris a reçu ce matin de son gou- + vernement l'information que voici : « La Skoupchtina a été convoquée pour lundi matin. * Le prince héritier, au nom du roi son père, a décrété la mobilisation de l'armée. Une proclamat on signée par lui paraîtra aujour- fi d'hui ou demain, dans laquelle le peuple serbe g est invité à rester paisible, tandis que les é militaires devront rejoindre leurs corps pour b défendre la Serbie si elle est attaquée. » d MISE AU POINT VIENNE, 25. — 9 h. soir. — On déclare dans ^ les milieux bien informés que les relations c diplomatiques avec la Serbie sont rompues, ^ mais que la guerre n'est pas déclarée. a LA SOIRE" DE SAMEDI A VIENNE e VIENNE, 25. — La ville de Vienne offre ce S soir un aspect extraordinairement animé. Les ° journaux du soir avaient jusqu'à 6 heures, sur d la foi de nouvelles de sources diverses, répan- c du dans le public l'impression que la Serbie r répondrait affirmativement aux questions posées dans la note. La Wiener Allgemeine Zei-tung. reproduisait l'article de la Samouprava comme au moment de la crise de Bosnie avec e l'entête «La Serbie cède». Des manifestations P ont eu Heu. Un cortège formé de plusieurs r centaines de manifestants parti des bureaux 1: du Tageblatt s'est dirigé vers le ministère de E la guerre entraînant sur son passage une foule t de gens sortant de leurs affaires. Cette foule s fortement encadrée par la police qui la diri- e geait sans difficulté, se porta ensuite dans la q direction de l'ambassade d'Allemagne en chantant l'hymne national et la marche de Rakovsky et en criant: «Vive l'Autriche! A bas la Serbie!» A ce moment cependant la population était encore persuadée que la monarchie £ remporterait une grande victoire diplomati-que. Les ambassades d'Allemagne, de Russie ~ et d'Angleterre étant séparées par quelques „ maisons, de très forts cordons de police en „ protégeaient l'accès pour éviter que dans leur 3 surexcitation les manifestants ne se livrassent a des actes d'hostilité contre l'ambassade de I „ Russie. Le gros des manifestants s'écoula i S alors vers le palais impérial, mais en arri-la vant près de l'Opéra il rencontra de nouveaux crieurs de journaux annonçant par des édi- t tions spéciales la nouvelle de ia rupture des ri négociations diplomatiques. La ville présentait à 9 heures du soir un as- 5 pect extraordinaire. Les officiers sont portés en triomphe. Les bâtiments publics sont assié- n gés par la foule qui attend avec impatience les i nouvelles de Belgrade. La légation de Serbie „ est gardée par des forces imposantes de po-lice. r n A BUDAPEST r BUDAPEST, 25. — A la nouvelle de la rupture des relations diplomatiques avec la Serbie une manifestation grandiose s'est organisée dans les rues. Une foule de plusieurs mil- s liers de personnes a parcouru la ville en d criant: «Vive la guerre», «A bas la Serbie» ! a Malgré la pluie la foule se pressait dans les rues en chantant des refrains patriotiques. ? L'officier qui commandait le groupe de tam- d bours formant la tête du cortège des manifes- ^ tants a été _ porté en triomphe. Les soldats ont " été acclamés avec enthousiasme. A BERLIN V BEBLIN, 25. — L'animation est extraordi- j.' naire dans toutes les grandes artères de la _ ville. La foule se dispute les éditions spéciales des journaux. Sous les Tilleuls, quand la nou- n velle du refus de la Serbie a été connue, des s hourrahs se sont élevés. Un cortège de plus de à 5,000 personnes s'est rendu devant l'ambassade d'Autriche-Hongrie en chantant des hymnes v patriotiques et le « Wacht am Rhein ». L'am- r bassadeur d'Autriche est apparu au balcon et e a remercié les manifestants. Le cortège était a passé devant les ambassades de Russie et de France sans aucun incident. Dans les cafés t on réclame le chant des hymnes patriotiques, r Des manifestations ont eu lieu également devant le ministère des affaires étrangères. Mal- r gré l'heure tardive l'animation est toujours d aussi vive et la foule aussi dense. d MOBILISATION PARTIELLE ï g VIENNE, 25. — Le bruit court qu'on a ordonné une mobilisation partielle. LE CAS DU GENERAL POUTNIK VIENNE, 28. — Un communiqué dit que sein les prescriptions militaires prévues pour î cas où des hostilités sont menaçantes, tout fficier d'une puissance hostile doit être arrê-i s'il est rencontré sur le territoire autrichien u hongrois. Ce qui s'explique suffisamment n raison de la possibilité où il se trouverait e faire de l'espionnage. C'est pourquoi l'ar-estation du chef de l'état-major général ser-e, général Poutnik, à Budapest fut opérée, îais il faut remarquer que toutes les nouvel-îs suivant lesquelles le général Poutnik au-lit été appréhendé sont controuvéës. L'arres-ition du général s'est opérée, bien entendu, ans les formes correspondantes à son rang îilitaire. Le général Poutnik fut escorté jus-u'au casino militaire de Budapest, où il fut sçu avec la plus grande courtoisie. Comme armée austro-hongroise est inspirée de senti-îents trop chevaleresques pour vouloir priver armée serbe de son haut commandant, des or-res ont été donnés afin que le général Pout-ik ait dès aujourd'hui la possibilité de conti-uer son voyage vers son pays. Dans ce but un train spécial, comprenant un ragon-salon, a été mis à sa disposition. A ROME ROME, 26. — Dans les milieux officiels on arde une réserve impénétrable. On se borne exprimer l'espoir que l'intervention de Angleterre puisse au dernier moment modi-er la situation. Une note officieuse, communiquée ce ma-n, essaie de retenir l'opinion publique sur i pente où elle semble s'être franchement ngagée. Ce n'est pas bien, dit la note, de détarer à l'allié qui descend en lice pour dé-mdre son droit: l'alliance ne m'oblige pas à î suivre. Dans les milieux politiques on exprime Fais qu'une action énergique de l'Angleterre éciderait de l'attitude de l'Italie pour écar-;r la guerre. UNE DECLARATION DE L'ITALIE A L'AUTRICHE VIENNE, 26. — Le gouvernement italien a lit parvenir au gouvernement austro-hon-rois la déclaration que, dans le conflit ventuel entre l'Autriche-Hongrie et la Sérié il prendra une attitude amicale et réponant à leur alliance. Dans les milieux autrichiens on fait remar-uer que cette déclaration spontanée s'assoie dignement à la manifestation éclatante de délité à l'alliance de l'empire allemand. On joute que cette manifestation aero. saluée vec enthousiasme par la monarchie entière t qu'elle a été accueillie avec satisfaction ici omme une réponse aux sentiments éprouvés e l'Autriche-Hongrie. Elle ne manquera pas 'affermir et d'approfondir les sentiments haleureux de la population entière pour le oyaume allié. L'ITALIE VEUT LIMITER LE CONFLIT ROME, 26. — Le Giornale d'Italia affirme de ouveau que le gouvernement italien, n'ayant as été prévenu de la démarche autrichien-e, n'a eu à s'engager en aucune façon. L'Ita-e fera, d'accord avec l'Angleterre, tout son ossible pour limiter le conflit et agira en jute hypothèse de' manière à sauvegarder es intérêts en Adriatique et dans les Balkans t pour empêcher la prédominance de quel-ue grande puissance en Orient. QUE FERA L'ANGLETERRE? BEBLIN, 26. — Dans les milieux allemands n persiste à considérer la situation comme •ès critique, quoiqu'on dise n'avoir pas per-u l'espoir que les grandes puissances pour-aient s'entendre pour localiser le conflit ustro-serbe. Api;ès l'attitude de Pétersbourg, ui paraît devoir se dessiner comme assez nergique, c'est celle de Londres qui préoc-upe les milieux politiques. On ne cache pas ue l'on attribue à l'Angleterre, dans les cir-onstances présentes, une influence qui peut tre décisive. Il y a eu aujourd'hui de nouveau des mani-sstations de sympathie devant l'ambaSsade 'Autriche-Hongrie. Des cortèges se forment récédés de drapeaux autrichiens, italiens et llemands. Jusqu'à présent, on n'a pas connaissance ue des mesures militaires ou navales extraor-inaires ont été prises. On n'entend pas dire ue des permissionnaires seront rappelés. Le Lokal-Anzeiger annonce d'Alsace-Lorrai-e que de nombreux réservistes italiens ont ?çu l'ordre de retourner en Italie. A BRUXELLES BRUXELLES, 26. — M. de Broqueville, pré-ident du conseil, et ministre de la guerre, epuis la nouvelle de la tension du rapport ustro-serbe, se tient en permanence au minis-;re. Il est tenu au courant de tous les avis re-us au départemnt. Une conférence a eu lieu imanche matin, au ministère: les ministres elges à Berlin et à Vienne avaient fait parve-ir à Bruxelles des informations sur la situa-on.Au cabinet du ministre de la guerre, le ser-ice militaire a fonctionné dimanche toute la jurnée. D'habitude, les officiers de service ne e rendent au ministère, le dimanche, que le latin. Aucune mesure n'a encore été prise, mais la îobilisation générale est préparée dans tous es détails: elle ne sera ordonnée qu'en cas 'événements graves. D'autre part, on annonce que les hommes en-oyés en congé par la récente circulaire, seront appelés. Il en sera de même pour les officiers n congé. Il se peut aussi que l'on procédât u rappel des classes de 1912, 11 et 10, suivant i gravité de la situation internationale. Ces rois classes renforçant celle de 1913, donne-ont un effectif de près de 100,000 hommes. Les chefs de corps ont reçu les instructions écessaires pour la demi-mobilisation, le dé-oublement des unités, le réquisitionnement es chevaux, etc. La mobilisation générale est réparée, mais ne sera décrétée qu'en cas .'événements graves. (Voir suite «Dernière Heure».) V L'AFFAIRE CAILLAUX Le "document vert" Il est entendu — d'après une déclaration du gouvernement français lue à l'audience de mercredi dernier du procès de Mme Caillaux par le président ITerbaux — que ce document n'existe pas. La copie déposée entre les mains du président de la République par le docteur Calmette était un faux. Comment est-il possible que le président de la République accepte aussi facilement des faux sous le couvert de secrets d'Etat? C'est ce que les bons Relges, beaucoup d'entre eux du moitis qui suivent passionnément les débats de cette affaire — le Matin de Paris a dit pourquoi et il a raison — se seront demandé. Ils n'y ont rien compris, surtout qu'il n'a fallu que quelques heures à M. Viviani pour fixer la cour sur la nature de ce fameux document qui, au dire de la partie civile, allait anéantir M. Caillaux et, par contre-coup, jeter un certain discrédit sur le parti radical dont ils sont tous les deux. Par la suite, M. Latzarus a relevé d'ailleurs dans le Figaro avec une implacable logique la flagrante contradiction, sur cette question, entre les paroles et l'attitude premières de M. Caillaux aux débats et l'étonnante déclaration du gouvernement.Quoi qu'il en soit, l'incident est clos. Il n'y aurait donc pas lieu pour la galerie — dont nous sommes — d'y revenir si ce n'était qu'il nous paraît intéressant de relever ici un point d'histoire. En effet, que le «document vert» n'ait jamais existé, on peut le prétendre; mais ce qui malheureusement est plus difficile à soutenir, c'est la non-existence des faits qu'il aurait pu ou dû relater; en l'occurrence, puisque l'on a levé ce lièvre, c'est, semble-t-il, ce qui importerait avant tout. Or, si l'on voulait, rien de plus facile; car, au Congo français, ces faits sont de notoriété publique; sans parler des coloniaux, ils courent les cases de nègres et la brousse. Demandez à un indigène de la Haute-Sanga ou du Haut-Ubangi pourquoi le ((blanc» a «vendu» le Congo à l'Allemagne, il vous racontera, à sa façon, bien entendu, ce que le document vert aurait pu contenir si, d'après ce que l'on vient d'apprendre, et M. de Selves, notamment, le ministre des affaires étrangères d'alors, en aurait été bien surpris, ce document n'avait été une pure invention des ennemis de son collègue Caillaux. A défaut d'actes diplomatiques ou de chancellerie, il reste cependant, en l'espèce, les bruits de coulisse du continent noir. Et dame! à Anvers, il arrive quelquefois, assez souvent même, que ces bruits parviennent jusqu'à nous. C'est ainsi que nous avons pu recueillir, il y a déjà un peu plus de deux mois, ceux qui avaient trait à la cession à l'Allemagne de la partie du Congo français confinant au nord au Kamerun allemand et à l'ouest au Haut-Ubangi. Grâce à ce que nous avait dit à ce sujet un Français qui avait habité la région pendant près de douze ans, et que son caractèi re éloigne de toute contre-vérité, de toute exagération, nous avons pu retracer ici-même, dans notre chronique Le morcellement du Congo du 14 mai dernier, la genèse de cette cession. C'est ainsi que nous rappelions comme quoi, le marché du caoutchouc devenant, d'une part, de moins en moins favorable et le fisc élevant sans cesse, de l'autre, ses prétentions, des capitalistes français qui possédaient dans ces parages de très vastes concessions songèrent à s'en débarrasser. Ils s'adressèrent à une ((très haute personnalité politique française» tque ses affaires mettaient en relations constantes avec des banquiers de Berlin. On pensa d'abord à un appel de fonds; mais ces financiers étrangers commencèrent par stipuler qu'ils n'interviendraient qu'à la condition que les concessions seraient soustraites au fisc français. C'était difficile... Mais les banquiers berlinois demandèrent qu'on les laissât faire. Précisément alors, la France, engagée dans l'aventure marocaine, ne pouvait ni avancer ni reculer. C'était pour elle une sorte d'impasse dont il fallait cependant qu'elle sortît. On jugea, à Berli", le moment favorable et les banquiers firent savoir à leur correspondant de Paris que l'on pourrait peut-être s'entendre sur la base de l'annexion au Kamerun allemand de la région française du Haut-Ubangi. A Paris, naturellement, l'affaire n'alla pas toute seule; d'aucuns prétendirent que c'était un second Fachoda, pire que le premier puisque l'on avait cette fois en face de soi l'Allemagne, qu'il était impossible de céder à celle-ci, si loin que cela fût, la moindre parcelle de territoire français... Mais on répondait en faisant valoir le système des compensations. Et comme l'affaire ne se décidait pas, un avis, parti de Paris, dito-n, informa qui de droit qu'il était temps de lâcher les chiens. Quinze jours plus tard, le fameux et historique «sabot» allemand, la IPanther, arrivant on ne sait d'où, mouillait à Agadir... C'est, en somme, une version différant légèrement de celle d'après laquelle ce serait M. Caillaux qui, par l'entremise d'un tiers, aurait laissé entendre à l'ambassadeur d'Allemagne à Paris que l'on pourrait s'arranger. Mais si l'on tient compte de ce que ce tiers n'était autre que M. Fondère, lequel avec son frère était au nombre des exploitants disposés à lâcher leurs immenses concessions contre monnaie sonnante, il n'y a là qu'une nuance. Quant au résultat, il est le même. Et l'exclamation de M. de Selves levant les bras au ciel et s'écriant, aitisi que le rappelait ces jours-ci lg correspondant parisien d'un journal ^uxel-lois: — ((IL a négocié par-dessus ma tête!» n'était que trop justifiée. Un lieu commun, qu'a répété M. Caillaux au cours d'une des audiences et dont on se paie encore à Paris, paraît-il, c'est que l'Allemagne aurait fait un marché de dupes. Il faut peu connaître les Allemands pour croire qu'il soit si facile de les ((mettre dedans»... Au demeurant, l'Ubangi, quoique assez loin de la Wilhelmstrasse, n'est pas situé dans les régions inexplorées de la banquise australe ou dans la lune. Il confihe au Kamerun et les nouveaux possesseurs de ce territoire savaient parfaitement qu'ilis y trouveraient autre chose que des bourbiers sans fin et des mares à cro-cos. Us se sont si peu trompés que, d'après notre interlocuteur, qui parle en connaissance de cause, cette partie était la seul-3 du Congo français qui fournît encore le caoutchouc en abondance. Et voilà plus ou -moitis ce qu'eût révélé sans doute, quant au fond, le «document vert». C'est de la politique, dira-t-on... Mais comment écarter la politique d'un procès criminel quand elle se confond d'une façon à ce poi*nt intime avec le mobile du délit? Comment ne voir dans Caillaux, auquel tout de même on ne saurait refuser d'être un rude lutteur, qu'un témoin de cause passionnelle? A l'heure où paraîtra cet article,si la cause n'est pas jugée,elle ne sera plus éloignée de l'être. Que prévoir, dans ce dernier cas ? Certaines journées, comme celle où l'on entendit Mme Gueydan, dont la déposition aura été la scène capitale et particulièrement émouvante de ce drame judiciaire, n'ont pas été favorables à l'accusée. Néanmoins, pas plus maintenant qu'au début, il ne faut s'attendre à une extrême sévérité dans l'application de la loi. Tout, au surplus, dépendra de la manière dont seront posées les questions au jury. La préméditation dans l'acte est indiscutable; mais il serait difficile cependant de soutenir qu'il y ait eu, de la part de Mme Caillaux, intention avérée de donner la mort. Il est oiseux d'ajouter que l'espèce de provocation que constituaient les publications du Figaro, l'état d'esprit qui en dérivait pour ceux qu'elles visaient ou qui se sentaient atteints seront largement exploités par la défense. Quoi qu'il en soit, condamnée pro forma, voire acquittée, c'est à partir du moment où sera rendu l'arrêt, nous l'avons dit, que, pour Mme Caillaux, commencera l'expiation. Marcus P. S. — De toute façon, nous assare-t-on, le procès irait en cassation et, revisé, pourrait avoir une issue inattendue. Reportage parisien (Correspondance particulière du Matin.) Le procès de Mme Caillaux. — Trois auciierw ces. — Le témoignage de Mme Gueydan. MERCBEDI 22 juillet, 7 heures soir. — La manifestation monstre annoncée par l'Action Française n'a pas eu lieu. 'L'Action Française a l'habitude de laisser prévoir des événements sensationnels : le retour du Roy, par exemple. Sa manifestation a fait comme Philippe VIII î elle n'est pas venue. L'audience d'aujourd'hui, je l'ai dit, avait été assez mouvementée au début. Le duel entre M. Caillaux et Mtre Chenu, les réfutations de M. Prestat, l'intervention malheureuse de Mtre Seligmann qui souleva des murmures dans la salle, tout cela, venant après la déclaration officielle du gouvernement — un gouvernement composé de MM. Bienvenu-Martin et Malvy ! — *au sujet du «document vert», avait chargé d'électricité l'atmosphère. Pendant tout ce long débat, Mme Caillaux était demeurée les yeux fixés sur son mari. Tout le temps que celui-ci avait eu à lutter contre le journal « auquel il doit la perte de son bonheur », elle avait semblé prête à défaillir. Respirant continuellement des sels, elle suivait sur le visage de l'ancien ministre ses émotions, ses sursauts, sa colère mal contenue lorsque la partie politique de l'audience eut été définitivement close, elle aspira longuement, comme quelqu'un qui étouffe, puis elle laissa tomber sa tête entre ses mains et parut ne plus faire attention à rien. Les dépositions des armuriers la laissèrent insensible. Elle se redressa un peu à l'entrée de M. Pierre Mortier, directeur du Gil Blas. M. Pierre Mortier est tout jeune. C'est un petit homme frétillant, très roux et très pâle. Il l'est toujours. Il a des yeux bleus de jeune fille allemande, et un cheveu sur la langue... Mais il n'a pas froid aux yeux et il dit ca qu'il a à dire. Son opinion sur la campagnti du Figaro parut faire une très grosse impres» sion sur le jury, je dois le dire. Un homme, en effet, < ui a l'air d'un adolescent et qui vient déclarer que lors de « l'affaire Curie » il s'est battu pour défendre sa façon de penser et a

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le matin gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Anvers von 1894 bis 1974.

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