Le matin

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s.n. 1914, 02 Februar. Le matin. Konsultiert 25 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/8g8ff3n093/
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2 Février 1914 ckivxime» ' rédaction UO.V!^!l!-^ BOURSE, 39 amvjek® Téléphone Rédaction : S*!1* A»0nnemeiite î irna(i .... -fr. 1S.OO !■'" ôis .... C!«> MsfE"S Trois Vis .... 3-îîO l Un *«;■«<» •' • • • « t ™ Vmiicc Angleterre, Allemagne et Union Grand-Duché, par trimestre, fr. 7 .OO* Lnnement sepoursmt jusqn'^ refus formel. LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 •Afcï*JVER& Téléphone Administration : C. de CAUWER, Directeur Ani t» onces : Annonces la petite ligne, fr. 0.30 Annonces financières id » ï Od> Réclames la ligne, > 3. .îîO Faits divers corps id. » 3.04> Chronique sportive id. > 3 Oîï Faits divers fin id. » S.OO La Ville id. > ïî.OO Emissions Prix à convenir. Les annonça de la France, de l'Angleterre et de l'Amérique sont exclusivement reçues à Bruxelles chez MM. j. Lebkgue & C». La revanche I Le poète de la revanche est mort. Il est ■mort d'âge, un peu, de crève-cœur, beau-■-„,, Ce que fut Paul Déroulède, nous ■l'entreprendrons pas de le redire. On s'est ■occupé de lui abondamment dans les jour-KL de France et, par contre-coup, dans ■ceux de Belgique — moins cependant, en Bjrance, que l'on aurait pu s y attendre. Ce ■laconisme relatif, qui sans les feuilles nationalistes eût été par trop marquant, don-■ne-t-il la mesure de ce qui subsiste de ■l'idée que le poète représentait? Peut-être. ■Déroulède était devenu un symbole et un ■tvmboie ce n'est presque déjà plus qu'une ■fiction. La revanche? L'Alsace et la Lorrai-■ne reconquises, l'Allemagne humiliée à son ■ter, la gloire militaire, la prépondérance Kitiqué et celle des armes rendues à la ■fiance, comme avant, tel est le mot dans ■ synthèse. Ce mot, une main inconnue ■Fa-,ait tracé en caractères inégaux mais nets Kur l'un des bas-côtés de l'Arc de Triom-■plie, aux Champs-Elysées, lors de l'entrée M'Allemands dans Paris en janvier 1871, ■Ce fut, sans doute, la première fois qu'il Htpparut formulé avec la signification qu'il Bavait acquise alors et qu'il a gardée depuis. Mais à cette heure tragique, il dut naître Koâtanément dans le cœur de tout Français, et longtemps il y demeura, toujours ■nsalisfait, aussi saignant, aussi douloureux Kue s'il y eût été gravé avec une pointe ■acier rougie au feu. ■ Qu'en reste-t-il ou plutôt que reste-t-il Hu sentiment qu'il exprimait? Ce n'est faire ■njure à qui que ce soit que de se le de-■mander. Mais il serait puéril aussi de croire ■que la réponsç pourrait être aujourd'hui ce Qu'elle aurait été au lendemain de la dé-Haite, il y a quarante ans, ou même moins. ■1 faudrait pour cela nier le grand apaise-■tntqui après toute catastrophe se fait dans ■la nature, nier l'action sédative du temps,les ^Changements, les modifications qu'appor-■tenf dans les idées les événements dont le ^purs tumultueux semble parfois s'arrêter ■im instant mais reprend aussitôt. Comment ■ne pas tenir compte, par exemple, de l'évo-■jution qui s'est accomplie dans les mœurs ■internationales? L'assiette et la direction ■politique de l'Europe sont tout autres. La ■prépondérance de telle ou telle nation a fait ■place au système des alliances, excellent soit ■dit par parenthèse, parce que, en augmentant les difficultés des entreprises belli-■jueuses, il impose la paix. A cette politique ■nouvelle cependant fait échec la question sociale qui tient en haleine les gou-■ernants, a pour effet de stimuler leurs ■vi;res expansionnistes, de les lancer dans la ■oie des conquêtes économiques et les dé-■ourne de leurs antagonismes. D'autre part, ■ fs progrès scientifiques tendent de plus à ■ . ,erJa *a?e de la guerre. L'épopée dis-■Mit. Elle cède le pas aux tueries métho-Rint83, re r®su'tat symptomatique et 1,'i,ln?ent de 1 époque: bardes et ménes- ■ ^^cordent plus leur harpe pour chan-■k ht ProlîeS3es des braves, les hauts faits ■fm^r°S' j se S0n^ ^US devant le prosaïque ■IV"/1^'. Sucrre; celui-ci, sans souci de ■k ^0e ?ue'se borne à décrire en détail Ki,,®6» de carnage et de dévastation, à ■... 511 ""thons ce que le canon détruit. KlmiP T r ne sauraicnt amoindrir la Hak fm t ^eux c'u* rêvent' de combattre; ■f,.,,,,!... ae même, ils leur permettent Bdéfaiin66) ^U? ?où*e la lutte, le prix de BL'l ,ce. de la victoire et, peut-■Oeirr m • n p!us circonspects, ■euVniiV aur?nt\ visité quelquefois les ■Ms niftsont déroulés les drames dans ■»œ coZL T f dcs règnes et des na-W'WalpHn or°. d'autant mieux. Leip-■tosrir de ni'. an"\ Ri°n comme de par-Brtenf riocP qu'' ainsi l116 celles-là, ■fode 'i ^ batailles sanglantes ■M dP la ,marche du temps au Win i, ,®^es modifications qu'il amène Btenvahif v ff' dans le.s idées- Ge ^ui calme' ri r, ' ?,-es!. e souvenir; mais devant B®ine rv<t "différente nature, ce qui ■dément 4 a",6 immense sensation d'a- m septemht ni : 0Ù nous avait induit, ^Burs d',ln„ . fermer, un crochet fait au Hra'ois 1,. vnfûCur,fon sur tes bords de la ■getc'etfo i.i; eHe-même nous parut dé-B^uilles Pf ^r?sslon- Assurément ses rues H^tttes nui : ,lstes' ses. avenues larges et ranLiif/ f poFt?ient des noms glo-BlastroDlie riail 6 re?ime impérial ou la H"" 'a ttérmhlil acluelle il s'engloutit mais M** avec îique contemporaine a débap-■niagç de la guep'p Jaloux- n'évoquent pas ■ec des murs el t" G?mment se la figurer BNons troués n u,lant,s' ses édifices et ses ■lro's, ses riips, f obus Prussiens et ba-de canon- ^ P'aces publiques enc-om-H r^s, de ,nl^eSeî?parés' fourmillant de Hj'^rmes incntl„S dé,sarmés, d'autres aux ■ figurer dan° ^ % franges, comment io H?!1 et des rnml? désarroi, au milieu du autour!rrfi l'épouvantable dé- ■ Valfflieues'? embrassait un rayon Senrfes hnures ensoleillées d'une BSNfe-trojL F e a celle où, il y a était ^e, déroulaient ces évé-Bi' 0Iïlent où vi'r>,, *et silence; seule, V c0rvée de cmMr ài0,1s ces réflexions, -Urnes hommes en unifor me de toile grise, coiffés de bonnets de police sans visxère et accompagnant un fourgon que conduisaient des cavaliers en dol-man ûteu, en pantalon rouge doublé de basane, troublait la quiétude mélancolique de la va^fe place dénudée qui s'étend devant la garé. Tout en marchant et en chevauchant, d'aucuns avec la cigarette aux lèvres, ils causaient, s'interpeliant, riant ■— ce qui nous fit l'effet de gens qui auraient parlé trop haut et ri dans un cimetière. A Bazeii-les, ce fut pire. Le gardien de la Maison des dernières cartouches — un vieux brave dont l'âge aurait suffi pour prouver, comme il le prétendait: «qu'il en avait été» — nous fit du Souvenir français un panégyrique ému; tout autre fut le langage du «bon républicain» préposé à la garde de l'ossuaire, qui s'en prétendit victime et le «bêcha» dans les formes. Et tandis que nous regagnions la halte du tram vers Sedan, sur la route, cheminant devant nous, un couple d'amoureux de temps à autre s'arrêtait et s'embrassait copieusement: — «N... de n...l fit en clignant de l'œil un bonhomme qui passait près de nous guidant un cheval attelé à une charrette chargée de luzerne, en voilà deux qui n'ont pas l'air de revenir de l'ossuaire!»...A chaque pas, dans ces lieux historiques où l'on se rend ainsi que l'on accomplit un pieux pèlerinage, l'esprit hanté de visions épiques, des scènes de ce genre vous rappellent que toujours, après les deuils, la vie reprend ses droits. Mais il y a de ces événements qui, dans l'existence de certains hommes au cœur généreux, aux passions vives, marquent d'une façon irrévocable. Leur pensée s'y fixe, comme s'arrête l'aiguille sur le cadran d'une horloge dont le ressort est brisé. Telle fut l'Année terrible dont le souvenir pour Déroulède était inséparable do l'idée de revanche. C'est à cette idée qu'il consacra le meilleur de lui-même, son âme d'ardent patriote, son imagination de poète, son inlassable activité, sa vibrante éloquence. Mais, si l'on peut s'exprimer ainsi, cette idée n'avait, pour lui, rien de politique dans le sens strict du mot. Il l'avait poétisée, il en avait fait le mobile et le but de sa vie, il la suivait comme les rois Mages avaient suivi l'étoile, et c'était, lui, vers quelque messie inconnu et lointain. La revanche, Gambetta l'avait caractérisée par une de ces phrases qui paraissent burinées dans le bronze: «Y penser toujours, n'en parler jamais!»... Déroulède en parla trop; mais c'est qu'il lui semblait que de n'en plus parler, à la longue, la chose perdait sa consistance, s'oubliait, s'évanouissait, entrait dans le royaume du rêve. Il le constata souvent et il dut en souffrir, au point peut-être que sa vie en fut abrégée, assez certainement pour que la fin n'en fut pas dépouillée de tristesse et d'amertume. Marcus Reportage parisien (Correspondance particulière du Matin.) La mort <Jo Paul Déroulède. — L'Incident Poutiloîf. — L'aviation militaire au Sénat. Paris, 31 janvier. " La France perd aujourd'hui l'un de ses enfants les plus justement illustres. Par la noblesse de son âme, l'ardeur et la générosité de son caractère, l'absolu désintéressement dont il donna toute sa vie le plus superbe exemple, Paul Déroulède était de ces hommes qui non seulement honorent leur pays, mais encore grandissent l'humanité tout entière. " C'est à peu près en ces termes que les organes nationalistes ont salué la mort de celui-là même à qui ils avaient décerné le titre de grand patriote. Déroulède est mort en effet dans la nuit de jeudi à vendredi, dans cette villa du Mont.-Boron où il s'était fait transporter, — en dépit des conseils de ses médecins, des prières de ses amis, des larmes de sa sœur, et par une de ces idées folles dont il avait coutume — huit jours auparavant. Je n'ai pas ici la place qu'il faudrait pour retracer en détail la vie de cet homme dont seule l'Histoire dira, avec justesse, s'il fut réellement un très grand Français ou plus simplement un cabotin de génie — de génie néfaste. Je voudrais cependant rappeler brièvement les heures les plus notoires de cette existence que d'aucuns disent avoir été depuis toujours vouée au culte de la France et de sa gloire. Petit-fils du romancier Pigault-Lebrun, neveu d'Emile Augier, Paul Déroulède naquit à Paris le 2 septembre 184G. A vingt-trois ans, il faisait représenter sur la scène du Théâtre Français un acte en vers, "Juan Strenner". A vingt-quatre, au lendemain de Wissembourg, il s'engageait au 3me zouaves. Fait prisonnier à Sedan, il s'évade, va reprendre du service à l'armée de l'Est, sous les ordres de Bourbald, parvient à Montbéliard avec cinquante hommes à tenir en échec toute une brigade allemande, et ne se rend que blessé, la cuisse trouée d'une balle. Refait prisonnier,il réussit encore à s'évader et se rejette à nouveau dans la mêlée. Mais voici la Commune; il prend part à sa répression, est blessé à l'attaque du Père-Lachaise et reçoit la croix. C'est aussitôt après la guerre, qu'il composa ses fameux "Chants du soldat" dont le retentissement, il est juste de le constater, fut énorme. La France tout entière répéta à ce moment les strophes plus vibrantes et plus enflammées que très poétiques d'ailleurs, où la France vaincue criait sa plainte contre l'Allemagne victorieuse. Et c'est ici que s'arrête la vie "glorieuse" de Déroulède. Après... Après c'est la fondation de la Ligue des Patriotes en 1882, dont firent partie à cette époque Henri. Marten, Hugo, Gambetta,,.Carnot, etc.. C'est la tournée de conférences contre l'Allemagne à l'étranger. C'est la» crise boulangisfc, l'appui qu'il apporte au "brav'général", son admiration ' pour le "programme national" de l'homme au cheval noir, et enfin la députation après une élection triomphale. Voici le scandale du Panama, la fameuse séance de la Chambre, l'altercation avec M. Clemenceau et le duel qui s'ensuivit. Puis c'est la démission, l'élaboration de quelques poésies médiocres et de drames sans valeur. Déroulède est de nouveau député quand l'Affaire Dreyfus éclate. Immédiatement le "grand patriote" lève l'étendard nationaliste, se range du côté des antidreyfusards les plus ardents et se jette dans la jnêlé-e avec sa fougue accoutumée. Tout cela l'amène, au lendemain de la mort de Félix-Faure, au geste le plus connu de sa vie extravagante : l'envahissement à la tête des ligueurs de la caserne de Reuilly d'où il tente d'entraîner vers l'Elysée le général Roget. Cela, c'est la haute trahison, qui le conduit, devant la Haute-Cour. Condamné à dix ans de bannissement, Déroulède part pour Saint-Sébastien. Il y demeura jusqu'en 1905. Depuis, son plus grand mérite littéraire consistait en des discours chaleureux au cours desquels chaque année, à Champigny, à Buzenvaî, il reprenait l'Alsace et la Lorraine et ses victoires se complétaient par le siège annuel de la statue de Strasbourg sur la place de la Concorde ou l'assaut de celle de Jeanne d'Arc érigée à l'angle de la rue des Pyramides. Tombé peu à peu dans la dévotion, Paul Déroulède qui avait toujours été du reste un catholique convaincu, se faisait conduire il n'y a pas quinze jours à Notre Dame pour y recevoir l'extrême onction des mains de l'évêque de Meaux. II y a huit jours, en gratitude de son "heureux" voyage, il offrait â l'église Saint-Jean-du-Port de Nice une statue en ex-voto et assistait à un office où je ne sais quel autre évêque consacrait ledit présent. Gela ne l'a pas sauvé. A la suite d'une crise d'urémie, il succombait peu après dans les bras de son admirable sœur, Mlle Jeanne Déroulède -— qui depuis un nombre déjà respectable d'années subvenait à tous ses besoins. On a écrit qu'un "grand Français" yenait de disparaître. On a même imprimé le mot de "héros". Les qualificatifs les plus laudatifs ont été accolés au nom de Déroulède, ceux-là dont on se sert pour Pasteur, pour Berthelot, pour Hugo, pour Gambetta, pour Jeûner, pour Edison, pour Branly... Cependant la vie de Paul Déroulède n'aura été qu'une façon de sublime erreur. Ses "Quand même", ses "Qui vive? France !" n'auront illusionné que lui, et jusqu'au bout. Fut-il sincère? Assurément oui. Mais quelle est son œuvre? Que laisse-t-il derrière lui? Qu'a-t-il réalisé, cet homme qui fit une profession de l'amour de la Patrie? Non, ce n'est pas un héros qui s'en èst allé. C'est encore moins un grand poète. Mais c'est un bien brave homme. La nouvelle d'un rachat possible des usines russes Poutiloff, qui fabriquent le matériel de guerre pour la Russie, par un syndicat anglo-allemand a provoqué en France, et notamment dans les milieux parlementaires une émotion considérable. Aussitôt qu'elle a été connue, les versions les plus fantaisistes ont circulé, qui étaient du reste les plus exactes peut-être. On a dit qu'un contrat était à la veille d'être signé livrant, par voie d'augmentation de capital, au groupe Krupp-Deutsche Bank, le contrôle de ces usines, construites sous la direction d'ingénieurs français et sur plans français. On a dit qu'en conséquence la maison Krupp en même temps que le groupe anglais Vickers, qui compléterait l'apport nécessaire auraient désormais la haute main sur lesdits établissements. Et cela ramenait à dire,aussi paradoxal que cela puisse paraître, qu'en cas de guerre la Russie eût dû attendre de la complaisance de ses adversaires, ses armements ! Les démentis sont venus, privés, puis officieux, puis officiels. Il est fort probable cependant que ces démentis ne sont là que pour donner le change, ou que du moins "quelque chose s'est passé". Des pourparlers, en tous cas, ont eu lieu. Il est déjà bien extraordinaire que de ces pourparlers financiers, le gouvernement français ait été tenu à l'écart par le gouvernement russe, son ami et son allié. II apparaît bien plus surprenant encore qu'ils aient pu avoir lieu — et presque jusqu'à leur conclusion, sans que la France en ait rien su, sans que le ministère français en ait été prévenu, soit par le Creusot, soit par une banque quelconque de Paris — l'une de ces banques qui font d'habitude les fonds des usines Poutiloff et qui ont d'ailleurs été pressenties les premières par elles la vue d'une opération de crédit. Cela dépasse l'imagination ! Le bruit a été colporté que le représentant de la maison Krupp, qui habite à demeure à Pétersbourg, a saisi bien entendu aux cheveux cette occasion d'évincer l'industrie française de la fabrication du matériel d'artillerie russe. D'accord avec la Deutsche Bank, il a proposé de fournir les fonds d'une augmentation de capital de 20 millions de roubles, soit d'un peu plus de cinquante-deux millions de francs. Quoi qu'il en soit, que l'affaire ait été en voie de réalisation, cela ne fait aucun doute. Sans les révélations du correspondant de 1' "Echo de Paris" qui ont éclaté comme un tonnere, le fait s'accomplissait et l'Allemagne était tout simplement mise au courant de tous les secrets de fabrication du matériel de guerre français! Or, sans parler des conditions mêmes de l'alliance franco-russe qui devaient, sem-ble-t-il, imposer aux sujets du tsar Nicolas une observation des plus trictes de leurs devoirs envers leurs alliés, il y avait aussi des raisons spéciales, voire sentimentales, qui eussent dû les empêcher de livrer les usines Poutiloff aux agents de la maison Krupp — puisque ce sont des ingénieurs et des contremaîtres français qui ont, je le répète, réorganisé ces usines et en dirigent encore à l'heure actuelle les travaux techniques... Mais que faisait donc, durant les quatre semaines que durèrent, paraît-il, les conversations germano-russes, M. Delcassé? M. Dou-mergue se le demande, M. Doumergue qui est bien ennuyé de cette grave affaire qui lui apporte de nouveaux soucis... Et Dieu sait s'il en a ! Ne disait-il pas hier que s'il avait seule- ! ment eu yent dç.ce,,qui se préparait _à Péter»- 1 bourg, il se serait entremis pour procurer aux établissements russes le concours financier | dont ils avaient besoin? Et si M. Doumergue s'était entremis... * • M. le sénateur Rêymond, qui est lui-même un aviateur distingué, vient de dresser à la tribune du Luxembourg un réquisitoire terrible contre l'administration de la guerre dont l'incurie en matière d'aviation militaire frise l'invraisemblance, ou la plus criminelle des folies. Fréquentant par métier certains milieux sportifs, je savais de longue date comme .tant d'autres ce que les sénateurs et les députés paraissaient en vérité être les seuls à ignorer. Quelques heures de conversation avec Chan-teloup par exemple, suffisaient à en être Instruit. N'empêche ! Une voix autorisée s'est faite entendre publiquement et peut-être (—je dis peut-être -—) va-t-on se décider à réorganiser une administration où tout est défi au bon sens — celle de l'aviation militaire. Il y aurait des colonnes entières de journal à remplir rien qu'en citant des exemples de la bêtise des autorités militaires. Ceux-ci, pris au hasard, sont amplement significatifs: "'Un chef d'atelier arrive au régiment, avec un certificat de son constructeur, attestant qu'il serait, dans l'armée, " le seul capable de construire entièrement un appareil ". On l'envoie dans les chasseurs alpins. Plus tard un inspecteur veut le reprendre pour l'aéronautique. Le général s'y oppose. Et quand M. Revmond se plaint, le ministre de la guerre, pour toute concession, réclame, sans rougir, une demande par la voie hiérarchique " impliquant l'autorisation du chef qui vient de la refuser ". Un autre mécanicien se présente, qui excellait dans le montage de l'un des deux moteurs les plus employés dans l'armée. " On l'envoie dans l'infanterie." Puis on se ravise. Trop tard, son capitaine refuse de le rendre, alléguant qu'il était élève caporal. " Le fait même était faux. " Autre fait rapporté par M. Revmond: "A un officier aviateur qui avait commencé à faire des vols de nuit, on a interdit de continuer; à un autre, qui avait sollicité l'autorisation d'en effectuer, on fait attendre une réponse depuis quatre mois." Et Celui-ci pour conclure: "Les Poitevins avaient résolu d'offrir un avion à l'armée. Ils réunirent à cet effet une somme de 22,000 fr., et acceptèrent, sans mot dire, les conditions de marque et de construction qui leur furent imposées. La réception dè l'appareil ,est du 19 octobre 1913. Il y est constaté que l'avion "a brillamment rempli les conditions requises". Le 3 novembre suivant, c'est-à-dire quinze jours plus tard, la défense était faite de se servir de cet avion ainsi que de dix-liuit similaires. On ne s'en tenait pas là. L'ordre prescrivait la destruction des appareils. Gela, dans un prétendu intérêt d'unification." Qu'ajouter à cela? Qu'en 1910, trois cents jeunes gens réclamaient comme un honneur d'entrer dans les services d'aviation de l'armée et qu'en 1913, il n'y en avait plus que douze. Guy Marfaux LES FAITS DU JOUR •a'». LES DEPORTES DU GENERAL BOTHA La déportation des meneurs syndicalistes de l'Afrique du Sud cause dans les milieux travaillistes anglais une vive agitation, Aussi le gouvernement essaie-t-il de calmer ses alliés parlementaires en leur donnant de bonnes paroles.Samedi, M. Percy Illingworth, "Chief Whip". parlant à Clayton, a fait allusion à ce sujet dangereux et a donné à ses auditeurs un salutaire avertissement. Le gouvernement de l'Afrique du Sud, a-t-il déclaré, est entre les mains d'hommes libres et indépendants, élus sur une base électorale très large, et sur lesquels le gouvernement britannique n'exerce aucun contrôle. Le fondement même de l'Empire repose sur des communautés indépendantes s'administrant elles-mêmes, possédant une autonomie pleine et entière, et s'immiscer dans les affaires de ces assemblées indépendantes, que la sagesse de plusieurs générations d'hommes d'Etat britanniques a solidement édifiées, serait fait tomber en ruines tout l'édifice. En second lieu, Lord Gladstone est le représentant du roi dans l'Afrique du Sud, et comme tel il agit, en sa qualité de chef d'Etat constitutionnel, suivant les conseils de ses ministres responsables, tout comme le souverain lui-même. M. Illingworth ajouta qu'il rappelait tous ces faits indiscutables à seule fin de faire bien comprendre aux électeurs britanniques que l'acte du gouvernement sud-africain était celui d'un gouvernement parlementaire indépendant, ayant tous les droits de la souveraineté. Il n'ignorait pas, du reste, qu'on essaierait de rendre le gouvernement britannique responsable d'une affaire où il ne pouvait être mêlé en rien. Le discours de M. Illingworth est extrêmement important, car il nous indique d'avance la ligne de conduite qu'adoptera le premier ministre lorsqu'il sera interpellé dès la rentrée sur cette question qui passionne les milieux trade-unionistes et pourrait bien coûter au gouvernement, tout au moins your certains votes, l'appoint des voix travaillistes et socialistes, fraction notable de sa majorité. D'autre part, un certain mystère entoure les événements du Sud de l'Arique. Aucun télégramme important n'est arrivé à Londres durant les dernières 24 heures ; le gouvernement de M. Botha regarde probablement comme inopportune la transmission à l'étranger de télégrammes qui ne peuvent refléter que les discussions p'âsliom\é'èb qui ont lieu eii ce mo- j ment dans la colonie. Ce n'est qu'aujourd'hui, lundi, lorsque sera discuté le projet tendant à légaliser les actes du gouvernement durant la grève, qu'on se trouvera en possession des faits nécessaires pour formuler un jugement sur les événements de la dernière quinzaine. Fox Etranger La politique allemande LE NOUVEAU SECRETAIRE D'ETAT EN ALSACE-LORRAINE. BERLIN, 1. — La nomination du comte Siegfried de Rœdern au poste occupé par le baron Zorn de Bulach n'a été connue qu'à minuit, hier. L'empereur et le chancelier de l'empire ont pris cette décision assez tard dans l'après-midi, et l'on croit que l'empereur est parti en automobile à Potsdam pour en apporter la nouvelle au comte de Rœdern. On n'a donc guère de détails en ce moment sur la carrière de ce haut fonctionnaire prussien, qui a la réputation d'être consciencieux, mais qui a avancé, dans tous les cas, avec la rapidité des gens bien en cour. Il est âgé de quarante-quatre ans. Il était, en 1903, assesseur de gouvernement (conseiller de préfecture), dans la petite ville de Freienwalde. En 1905, il était déjà landrat (préfet) dans la cil-conscription de Oberbarnim, et, en 1911, il était nommé conseiller supérieur à Potsdam. Pendant quelque temps, il fit un stage au mij nistère des finances comme auxiliaire. Le comte de Rœdern appartient à une vieille famille de Prusse. Il est marié à une demoiselle Bertha de Hasse, qui doit être sa cousine, puisque la mère du comte portait déjà ce nom. Dans la circonscription ouvrière d'Oberbar-nim, le nouveau secrétaire d'Etat a parfois eu maiile à partir avec les socialistes. Il n'a jusqu'à présent aucune notion du peuple alsacien. Sa carrière s'est tout entière déroulée dans le périmètre berlinois : c'est un Prussien qui n'a jamais mis les pieds en Alsace-Lorraine." Il résulte clairement de cette nomination, écrit le "Berliner Tageblatt", que l'on va remplacer maintenant le particularisme alsacien par le particularisme prussien. " Ce serait bien fâcheux. Mais, avant de juger, il convient de voir le nouveau secrétaire d'Etat à l'œuvre. OPINION OFFICIEUSE SUR M. VENiZELOS BERLIN, 1. •— La "Gazette de l'Allemagne du Nord" s'exprime ainsi dans sa revue de la semaine : "Pendant sa visite à Berlin M. Venizelos a eu l'occasion d'exposer la politique pacifique de la Grèce aux hommes d'Etat allemands, au cours des entretiens qu'il a eus à différentes reprises avec eux. Ses déclarations ont fortifié dans les cercles politiques allemands la conviction que sous sa direction la Grèce, dans ses relations avec l'Europe, se laissera guider par le désir d'entretenir des relations pacifiques et sûres avec les Etats ses voisins et avec les grandes puissances." Une étrange affaire de bijoux UN FILS DE FAH1ILLE BELGE EST POURSUIVI. — LE COUP DE L'APACHE PARIS, 1. — Selon les journaux, le parquet de la Seine est saisi depuis quelques heures d'une nouvelle affaire de perles assez compliquée.Un fils de famille, originaire de Belgique, ayant besoin d'argent, s'en fut trouver un diamantaire, nommé Loew, demeurant à Paris, qui lui vendit une certaine quantité de perles estimées au prix de 30,000 francs. En échange le jeune homme signa des effets représentant cette somme. Dès qu'il fut en possession des perles, le jeune homme prit le bateau pour Londres en compagnie d'une jeune actrice parisienne et d'un ami, un étudiant connu sous le nom de "Le Docteur" et qui est le beau-fils d'un général français. Le vendeur, qui prétend avoir confié simplement sa marchandise, s'inquiéta de la disparition de son client. Pour retrouver ce dernier il eut recours aux services de M. Quadranstein, dont on n'a pas oublié le rôle dans l'histoire du oollier dérobé à M. Salomon. MM. Loew et Quadranstein se rendirent à leur tour à Londres et finirent par découvrir dans un bar des plus connus le jeune Belge, l'actrice parisienne, "le Docteur" et un des pires apaches de Montmartre, nommé Julot, qui tous les quatre vidaient joyeusement de nombreuses coupes de Champagne; mais Julot s'aperçut de la surveillance qu'exerçaient Loew et Quadranstein et donna l'alarme au jeune couple. Tous trois quittèrent le bar, dépistèrent les deux détectives amateurs et filèrent jusqu'à Southamp-ton. Arrivés dans cette dernière ville, l'apache proposa à ses compagnons de voyage une petite excursion au bord de la mer. Un orage formidable éclata au moment où les promeneurs longeaient le rivage. Alors Julot sortit un browning et menaça les trois amis de les brûler s'ils ne lui remettaient pas les 30,000 fr. de perles. Sous 2a menace, il se fit remettre les pierres précieuses et à son tour prit le bateau pour rentrer ensuite en France tandis que le trio en était réduit à se faire rapatrier. Julot débarqua à Dieppe, traversa Paris et d'une traite se rendit à Nice où il fut pincé pour une affaire de cambriolage et ramené à Paris. Interrogé aujourd'hui par le juge d'instruction et confronté avec ses anciens compagnons, Julot a formellement nié s'être fait remettre les perles. Il a été envoyé au Dépôt pour cette affaire et pour plusieurs autres auxquelles il s'est trouvé mêlé. UNE AUTRE VERSION... TOUT AUSSI ROMANESQUE PARIS, 1. — Selon la "Petite République", M. Loew aurait remis non defe perles mais des diamants, pour une valeur de 30,000 fr., au fils de famille belge. Le juge d'instruction, saisi de la plainte de M. Loew, voulut entendre les deux fils de famille visés mais le jeune X... se trouvait en Belgique, où il accomplissait son service militaire. Néanmoins il consentit à venir à Paris pour être entendu. H déclara alors que le bijou-

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le matin gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Anvers von 1894 bis 1974.

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