Le matin

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s.n. 1914, 04 Februar. Le matin. Konsultiert 24 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/7h1dj59h04/
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I p^ercredi^^vNèr!!19r4™ I>IPAGES — CI^(iCKi\TIMES 21me Année — N° 35 RÉDACTION loq VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS I Téléphone Rédaction : Sl> ^onnements : [ Un îui - • i 4 • '!'■ 1 fî. I s ' Six mois . . . . . <î î;o Invr - ^roiS mois , . , . S.SSO l Un an 16 OO I T.tfrifur < Six mois . . • . . ® KO | 1ITEMEUR 'i Trojs mois i'î 4K> I fciWFR • France, Angleterre, Allemagne et Union f *S- *,rimrv" fr- •-?*£ -«eiiande « i Orand-Duehé, par trimestre, fr. S .OO. I i'atonnement se poursuit j usqu'à refus formel. a a m LE MATIN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 A.ÏVVJ2R8 Téléphone Administration : S 61 C. de CAUWER, Directeur An n onces : Annonces la petite iigue, Ir. O 30 Annonces financières id i 1 OO Réclames la ligne, » I .KO Faits divers corps id. » ÎÎ.OO Chronique sportive id. i 3 OO Faits divers fin id » 1S.OO La Ville id. > S OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de la France, de l'Angletei-re et de l'Amérique sont exclusivement reçues à Bruxelles chez MM. J. Lebkgue A O. JOURNAL QUOTIDIEN Préjugés littéraires [ Georges Courteline a raconté l'histoire di I cette brave madame qui entre chez un ii- ■ )jraire parisien pour lui acheter des livre: I dont elle a entendu parier la veille dan: ■ ua salon littéraire ou on l'avait admise pa: ■ erreur. Ce n'est point qu'elle ait été con- ■ quise dans l'intervalle par la passion de It I lecture: elle habite la province, elle y vï ■ retourner, elle ambitionne de prendre rans ■ parmi les intellectuelles du chef-lieu. Pas ■ uae minute à perdre. Aussi tient-elle à lire B au plus tôt une pièce de théâtre en vers qu. I a pour titre Trois gueules de bois. fête du libraire. Il n'a jamais rencontre I ses gueules de bois sur aucun catalogue, ■ La dame insiste, charmante et persuasive. ■Elle indique sommairement le sujet, rap- ■ pelle quelques traits du personnage princi-■pal qui est un poltron des plus plaisants et, ■a ee signalement, 'le «marchand finit par ■ comprendre qu'il s'agit du Tragaldabas ■ d'Auguste Yacquerie. Une discussion plus ■ laborieuse s'engage à propos d'un guide ■ dont la dame veut acquérir la collection. ■ Vainement on lui offre tour à tour le guide ■ Conty, le guide Joanne, le guide du Pays, ■ je guide Baedecker. Enfin le vrai nom lui ■ revient brusquement: c'est le Guy de Mau- ■ passant qu'il lui faut! I Peu après elle exige un roman : Le bâton Kile Léon Mollard par Alexandre Dumas père. I pais le libraire commence à discerner la I | mentalité de sa cliente et il lui présente I aussitôt Le bâtard de Mauléon. Il n'est que I [de s'entendre: c'était justement ce qu'elle I désirait. Enfin le dialogue presque tourne I tau drame lorsque la dame, maintenant rou-I gissante et intimidée, confuse et cependant ( tentée comme au seuil d'un péché mignon, I exprime le vœu d'acquérir un livre pornographique dont elle attribue naïvement la [paternité à Alphonse Daudet. Le marchand ri indigne et se révolte. La dame s'excuse: ■file ignore le sujet de l'ouvrage; elle n'en ■juge que par le titre équivoque. On consulte le catalogue et la dame souligne du doigt titre dont i son imagination ■ ffi'tigtëë'a si'sîîiguliër'ement transfiguré le ■ Sens. Cest Le Petit Chose. ■ J ai pensé à cette précieuse hier soir, chez en entendant une dame jeune, élé-■gante et jolie demander avec assurance !e ■ Mtre complet de Gorille. L'employé fut ■ littéralement admirable: sans l'ombre d'une I °esilation il alla prendre sur un rayon Le ■ mm du monde occidental de Synge. La «cliente n'eut pas seulement Pair de se rendre ■compte que Je nom du dramaturge irlandais 1 momentanément l'intéresse ne s'est im- ■ pose a sa mémoire que relativement, à la I Sf i?ne confusion essentiellement zoo-I nn m8' k paya le v°lume, le fourra dans ■ me <în-et disParut de son pied léger, I dainrl™ 'ndecis s'il convenait de la I ment -i Jf 1^1.1 admirer- Bien certaine- ■ Svnw 1' f œuvre dramatique de John ■modVpf nSnP°Ur obéir à un oaPrice de la I ne J?,UleÛlent pour son Plaisir car elle KeZ iWeT au fond de cette lecture ■ tissemmt n r-eSpSlons de mélancolique abru-Ible atînif ^ d'ailleurs l'irrésisti- ■ John « littératures étrangères. ■Prendrirm S\aViait pr^vu que nous ne com-i^iîs' n L oS0 Umxnt rien à son théâtre ■]apréfarp m- P catégoriquement dans ISïïs son The Playboy of th* I l'intimUé des nav=lelle™ient' vécu dans paroles 1B}andais reconnaîtra que I pièce sont fiS'S?68 i®s Plus folles de ce«e I 'Jis»n des rxtriva ternes en compa- ■N tos nïmnnr£anCeSnque r°n peut enten" ■«oUiues de UeesVkf pi"®11® Petlte cabane des ■Dingie. aIa> Carraroe ou de la baie de lsiïuseïo°nh.-(!0nC formelIement avertis: ll®eau»S ?S comprendre quelque Bavions préalah? ™;onde occidental, nous l^d'aEp, Tint aller passer une di" B > nous assimilé , ande et si nous tenions Bike, ii fnii,. . P s sentiments de Pegeen ■Wtte à fiivrpn commencer par l'épouser, I;™pa4iitéTr, efsuite pour revenir à ■ ?nS«eanglais!P^0 î que>. Les écrivains de ■ d'eux ,ia , ,®t? y so Point trompés et B&larait 'at^ Eln3\ish Review, dès 1912, B4oi, serait ,traduction française du m* n'imDOrfp nP nS plate et plus illisible B ,arr q116"6 version française de ■liock). ' dns en excepter celle de Maeter- ■!?rl'i^linctCtnnr 0nt évidemment spéculé Bornent p,?ni,n°US poi>te a admirer pas-Bfoi>ablemenf f?ueTn°us ignorons. Il en sera ' ■ ' d'Ibsen. Tant synge comme il en ; BotnPris noù? rn™^ue ,nous ne l'avons pas 1 ■r aut°urs dramnt-S P ' au premier rang ! ■«esure qUo 1 ques Passés et présents; , BSiasme R'pot ? e°mPrenions notre en- ] ■!a^.SOn œuvre n? ™ N°US avons choisi ' Bf^'lection nn,1T,1 ^.nous conservons une 1 B,1 ns Parce quo in d*>, poupée, c'est ' I ^P'elle ressprv!!,, es^ d'Ibsen que par- j M** ou rie a,m comédie d'Emile ; I ^ Pouvons , aS4^ls' Si par aventure i B??o>m au théâtre Hedda Gabber l ■ j.".5"" Beran in U jtr'nous relis°ns avec ïtrès me audit in " 1Iarivaux comme. ! de musique trop savante,, £ nous nous mettons machinalement au pian; pour moudre les Noces de Jeannette. Seulement nous n'osons pas en convenir Présentement on craint de se compromettre en discutant le Playboy. John Synge es j de la plus despotique actualité. Des gen: . parfaitement incapables d'énoncer sans 3 omission la bibliographie de La Fontaine j — parce qu'ils n'en connaissent que les • fables et les contes — vous débiteront sam . sourciller le catalogue complet, parfaite-t ment chronologique, des œuvres de Johr i Synge, mentionnant jusqu'à celles que Syn-; ge lui-même jugeait faibles ou inachevées, s et prenant des petits airs pincés, les plus i réjouissants du monde, pour prononcer le : nom de Shakespeare ou de Victor Hugo. Nous avons assisté à un phénomène ana-: logue lorsqu'il y a quelques mois le prix Nobel de littérature fut attribué au poète hindou Rabindranath Tagore. Jamais le palmarès du prix Nobel ne nous avait à ce point déconcertés. Quand le prix échoit à Sully-Prudhomme, à Bjôrnson, à Mistral, à Sienkiewicz, à Garducci, à Rudyard Kipling, à Maeterlinck ou à Hauptmann, nous nous y retrouvons encore. Avec Rabindranath Tagore, nous n'y étions plus du tout. Nos indécisions ne furent pas de longue durée. Quelques précisions biographiques sortirent d'une étude de M. Henry Davray, qui avait véritablement connu et apprécié le poète hindou avant son apothéose, et quelques journaux publièrent des traductions d'autant moins importantes qu'elles étaient plus brèves. Gela suffit. Du jour au lendemain nul ne fut plus censé ignorer Rabindranath Tagore et. après moins d'une semaine, tout le monde l'avait lu. Certains le savaient par cœur et le citaient d'abondance. Deux ou trois insinuaient qu'ils l'ont personnellement connu. L'un d'eux pourtant le nommait par erreur Ra-bintagore Dranath et un autre Raboredra-nath Tabin. Ce snobisme est essentiellement contagieux.Présentement nous ne sommes plus qu'une quinzaine dans Anvers à avouer que nous ne comprenons pas John Synge et deux seulement à reconnaître que nous n'avions jamais entendu parler de Rabindranath Tagore avant le prix Nobel. Aussi sommes-nous à peu près perdus de réputation. Coriolis CHRONIQUE PARISIENNE (Correspondance particulière du Matin.) A propos des mémoires de Mme Verlaine. — La philosophie de M. Bergson fait le maximum. — Autour du grand prix de littérature.Paris, 2 février. Deux événements, sur lesquels nous comptions, ne se produiront pas : les populations ravies ne fêteront pas, par la ripaille, le ruban de Mme Sarali Bernhardt; celle qui fut Mme Paul Verlaine abandonne la publication de ses mémoires. Notre Sarah, effrayée de l'ardeur de ses trop nombreux admirateurs, effrayée surtout de leur manière de se distribuer des crocs-en-jambe pour garder le premier rang devant elle, a supplié ses amis de faire silence et de respecter son soleil. Ceux-ci ayant compris ses raisons, les ambitieux n'eurent plus qu'à remiser leurs mirlitons et leurs programmes. Félicitons Sarah qui, consciente de ' sa valeur, croit mériter mieux que des mascarades et des manifestations à cent sous par tête; et félicitons Mme Delport, ex-Mme Verlaine, qui consent enfin à laisser dans leur chemise ses petits papiers. La bonne dame a beau nous certifier que ses révélations n'étaient qu'à la gloire de son époux et prétendre ne pas lui garder rancune de la lettre, expédiée de Belgique, où il la traite de "misérable fée Carotte, princesse Souris, punaise qu'attendent les deux doigts et le pot", nous préférons qu'elle laisse à l'immortalité le poète et conserve, sa vie du- ' rant, le souvenir de l'homme. Il est des morts qu'il ne faut plus tuer, puisque leur génie les purifie. Respectons donc Verlaine, sur le cadavre de qui quelques-uns de nos confrères viennent de se tailler un petit bout de réclame.Je me suis amusée, pour ma part, au rôle joué, dans cette histoire, par M. Georges Maurevert qui, après avoir été le Brummel de la Butte Montmartre, figure maintenant parmi les dandys de la côte d'Azur. Maurevert sur la Butte, cela ne nous rajeunit pas. C'était au temps de nos débuts, au temps de l'inoubliable Affaire. Je me souviens de Maurevert, cravaté comme Lord Byron, : disant devant sa côtelette pannée, au restaurant de la "Vache Enragée",rue Lepic: "Pour- ■ ïuoi voulez-vous que ces individus m'intéres- j sent? Un seul d'entre eux est-il capable , l'écrire un beau romanV II s'agissait de ; Picquart, de Labori, de Pressensé. Georges Maurevert avait l'horizon bouché oar son encrier, par son encrier qu'il retrou- ' irait chaque soir en la "maison des serpents", ' linsi dénommée parce que le peintre Ziem y ' ivait autrefois abrité de ces reptiles rapportés 1 l'un voyage. Cette maison des serpents, bico- 1 jue croulante, était, pour Maurevert, une ! >orte de tour d'ivoire. Qui ne pouvait montrer 1 )atte blanche n'y pénétrait pas. C'était l'épo-jue de la misère digne, à laquelle succéda la s olie des grandeurs, le besoin d'être sportman, ( l'avoir son club, de risquer son capital sur un ' soup de carte. "Je viens de passer une série t ■asoir, annonça, un jour, Maurevert à un ami; I iu baccara, j'ai perdu un louis en une demi-îeurel" Un louis I une fortune. Maurevert ne 5 ilaisantait pas. 1 En costume de cycliste il se battit en duel ^ lans les jardins du Moulin-Rouge; une petite ' >lume de faisan doré à son chapeau mou, il ^ issista au lancement de son wemier livre : s ) "La Blague de plomb". Mais, ni l'atmosphère] des maigres tripots, ni la vie montmartroise ne nourrissent leur homme. Maurevert s'exila. Un emploi était à prendre à "l'Eclaireur de j .Nice", il partit. Les grands-ducs de passage, " les milliardaires firent, là-bas,- la connais-i sance du transfuge. :jour être à la hauteur i des circonstances, Maurevert fit raser son , visage; actuellement, avec un petit accent . appris, il ne détonne pas parmi les Américains. ' ,11 est, entre Menton et Saint-Raphaël, un ' prince des lettres qui fréquente chez les princes de la finance. Naturellement., l'ex-Mme Verlaine est venue à lui. Bille lui a confié ses élucubrations, il en a publié des fragments, il a fait le panégyrique de la dame, ce qui était une manière de lui faire un sort: aujourd'hui Mme Verlaine rentre sa littérature et ses mémoires. Tout bien réfléchi, le Maurevert de la maison des serpents avait plus de pittoresque. • * » Mais, soyons philosophes, M. Bergson nous en prie, et ses paroles ne tombent pas dans l'oreille des sourdes. C'est une révolution au Collège de France. Jadis M. Bergson faisait son cours pour trois pelés et quatre tondus; aujourd'hui il ne discourt que pour les perruques rutilantes et les auditeurs rupins. Dans le monde qui s'habille, babille et se déshabille c'est du délire; on a monté M. Bergson en épingle, on se flatte d'être sa disciple, jamais les femmes ne furent si avides d'absolu et de philosophie. Au rebours de la maison de So-crate, le Collège de France n'est pas assez grand pour contenir les amis et amies du nïaî- 1 tre. "La situation est inextricable, déclarait, ' l'autre jour, M. Picavet, le secrétaire général | du collège. Le nombre des auditeurs de M. Bergson augmente de plus en plus et notre < amphithéâtre n'est pas élastique." i Oserons-nous dire qu'il est un peu scandaleux de laisser envahir les salles de cours par : les snobinettes, au point que la jeunesse stu- ; dieuse, pour qui ces cours ont été crées, dult renoncer à y prendre place ? Chaque ven- ] dredi, à deux heures, les bancs sont pris d'as- j saut, et M. Leroy-Beaulieu, qui monte en chaire ; à quatre heures, a eu quelque temps l'illusior. ; de1 croire que cette population s'était tassée là < pour l'entendre. Hélas ! choqué de la mauvaise tenue de son public, le pauvre M. Leroy-Beaulieu mesura vite son erreur. On ne l'écoute . pas, on parle, on rit, on lit, on s'impatiente de la lenteur des aiguilles de l'horloge. Ce que < l'on attend, c'est l'arrivée du philosophe à la mode, de l'habile, subtil et bien-aimé M. Bergson. s Certes, en voyant entrer l'auteur de "l'Essai i sur le§ données immédiates de la conscience" c et de "l'Evolution créatrice", ^on s'étonne de c l'émoi des foules. Par le physique, M. Bergson c n'a rien d'un Helvétius ; sa tête osseuse, sa c moustache en brosse n'expliquent pas les suc- c cès féminins dont avait tant à se défendre t l'ami de Chamfort et le mari de cette char- c mante Mlle de Ligniville qui, dans son hôtel c de la rue Sainte-Anne, sut grouper, de 1750 à f 1770, les beaux esprits. r Mais, comme la "Joconde" retrouvée, M. n Bergson a le sourire; il a aussi la manière, et il d fallait un certain doigté pour reprendre les £ systèmes de Descartes et de Kant à seule fin d d'en prouver le gigantesque errement. d Nos philosophes nous avaient habitués à q concevoir l'intelligence comme le premier des a biens; M. Bergson, lui, n'hésite pas à rejeter au second plan cette intelligence pour donner e le sceptre à l'intuition. Ne cherchons pas plus g loin les raisons de son succès. M. Bergson tj n'aura point diminué les mérites d'un Leibnitz, ^ d'un Durkeim, mais lui seul aura su faire de f, la philosophie un bibelot de salon, un sujet de conversation' qui n'effraie pas les primair s. ° Toutes les élèves des lycées, toute cette génération qui ne repeuple pas la France, mais palabre, aime, divorce avec un éclectisme non dénué de frénésie, tout ce petit monde exulte " grâce à lui. Et vraiment, il faudrait agrandir r< le Collège de France, le mouvement en vaut y la peine. Déjà toutes les jeunes femmes se croient aptes, à leur tour, à "transcender la r( condition humaine", cependant que les maris, b: qui ont autrefois fait leur "philo", se lamen-tent sur leurs chaussettes percées. ^ » ai al L'Académie française a, la semaine dernière, m pris une pénible résolution. Son grand prix de j littérature de 1913 à peine décerné avec pompe, elle vient de décider que cette récompense mirifique de dix mille francs ne serait pas attribuée cette année. Il y a, de ce coup, deux victimes: M. Emile Clermont qui, déjà, faillit sortir vainqueur du tournoi de 1913, et M. Jean Variot, lequel, d'après les on-dit, devait, cette fois, arriver au poteau comme dans un fauteuil. Les dessous de cette lutte sont assez piquants. Bon nombre d'académiciens ne voulaient pas couronner M. Clermont, non point qu'ils contestent son talent, mais simplement parce que son éditeur leur est insupportable. .. Ge dernier, benjamin de la librairie, a, en effet, J'* la manie de trop protéger ses auteurs. Jusqu'ici , personne, sauf les concurrents évincés, ne son- e jeait à s'en plaindre, et le dit éditeur se félici- ?r tait d'avoir eu, de suite, deux prix Concourt et ane série importante de timbales plus ou moins lonoriques ou dorées. M. Emile Clermont lui nspirait confiance. Entraîneur au flair avisé, il . ;e le réserva pour une belle épreuve. "Je vous p' verserai, lui proposa-t-il, deux cents francs par ' nois; vous travaillerez en paix pour le grand )rix de dix mille francs; moi je ferai les dé-narches. L'argent touché, nous nous arrange- jaj ■ons." M. Clermont accepta le marché, écrivit ion livre, et M. G... commença à aller tirer les A< îordons de sonnette et lécher les mains de ces nessieurs de l'Académie. Voilà où en sont les nœurs littéraires. Toutefois, si quelques académiciens subis- ro :aient sans impatience les visites répétées et les qc longratulations de l'éditeur, d'autres s'en écœu- ch aient. L'un de ces derniers, incapable de résis-er à son exaspération, pria même l'éditeur de ie< irendre au plus vite la porte. La campagne de qU ,î. G... aboutit alors à ce résultat de rendre ntipathique l'intéressant M. Clermont. Ainsi co 'arrivisme exagéré de l'éditeur favorisa, en mi 913, l'adversaire Romain Rolland, et il eût, ette année, assuré le triomphe de M. Jean 'ariot, si, à l'ultime minute, un académicien ne sei 'était levé pour faire cette déclaration à ses l'a confrères: "Je vous prie, Messieurs, de me laisser vous lire une petite brochure parue, il j a quelque temps, sous la signature de M. Variot." L'académicien lut, et les plus timorés de nos quarante éclatèrent; car, ne songeant pas, à cette époque, à briguer le fameux prix, M Variot s'était diverti à en écrire de bien bonnes sur messieurs les académiciens. Il est des plaisanteries qui coûtent cher; celle à laquelle se livra, dans sa jeunesse, M. Variot, lui revient exactement à dix mille francs. Autrefois il n'en coûta rien à François Coppée de déclarer: "Je suis un vieux cornichon; l'Académie est mon bocal." Il est vrai que Coppée se taisait sur le rôle de ses collègues dans le même récipient. Jeanne Laudre LES FAITS DU JOUR LES COLONIAUX ALLEMANDS On ne saurait observer avec trop d'attention les manifestations de l'ambition coloniale en Allemagne. Un journal radical qu'on ne peut en aucune manière classer parmi les organes chauvins et pangermanistes, le Courrier de la Bourse, a donné dimanche à ses lecteurs un très intéressant article de M. Paul Rohrbach, .e distingué publiciste allemand dont on con-laît la compétence en matière de questions îoloniales et les relations étroites avec cer-;ains milieux financiers berlinois. Parmi les peuples mondiaux (Weltvœlker), iéclare M. Paul Rohrbach, on doit classer, si )n fait abstraction desi Allemands pour l'instant, les Anglais, les Américains et les Rus-ies. Chacun de ces trois peuples a asujetti à ;a domination directe un groâ morceau du globe. Les! Français prétendent eux aussi être un jeuple mondial. L'arrêt survenu dans leur po-mlation rend peu vraisemblable qu'ils soient i la longue capables de développer une force ;uffisante pour affirmer leur position politique lans le monde. M. Paul Rohrbach insiste sur l'immensité des erritoires occupés par les Anglais, les Améri-iains et les Russes. Nous, Allemands, ajoute-t-il, nous ne dispo-ons point d'espaces d'une dimension compa-able. Nous n'avons pour base que l'étroit pays ;ui est notre patrie. Les millions d'Allemands ;ui ont quitté l'Allemagne se son': perdus au :elà des mers dans l'OCéan anglo-saxon ou onstituent dans d'autres Etats transatlantiques es groupes nationaux sans influence et en-ourés d'hostilité. Nous ne devons pas nous issimuler notre situation. Elle est fort diffi-ile. Nous ne pourrons pas nous affirmer en ace de l'Angleterre, de la Russie et de l'Amé-ique, si ngus ne savons pas au moment décisif ous assurer la possession de vastes territoires 'expansion. Cela ne veut pas dire, comme les .nglais nous en soupçonnent parfois, que nous evons partir à la conquête do l'Australie ou e l'Amérique du sud; cela signifie simplement ue nous devons surveiller ave^ la plus grande ttention les régions qui, selon toute vraisem-lance, devront tôt ou tard, sous l'influence uropéenne, reviser leur situation politique conomique. L'Allemagne ne doit pas permette que d'autres puissances opèrent des modi-cations de ce genre, sans s'assurer des satis-ictions positives et abondantes. Ce doit être . base d'un accord avec l'Angleterre en Orient t en Afrique. Nous ne discuterons pas les appréciations e M. Paul Rohrbach sur la valeur coloniale :lative des grandes puissances et sur la légi-mité de leurs ambitions, mais nous faisons marquer cependant que récemnient un pu-iciste recommandait comme base d'une en-nte franco-allemande la cession de la partie ■ançaise du bassin du Congo, pour former 'ee le Congo belge un grand empire africain lemand. Les pacifistes se rencontrent en Alle-agne sur ce point avec les impérialistes, îurs méthodes seules diffèrent. Et nous discutons "missionnaires" ... rox La politique allemande LE LANDTAG D'ALSACE-LORRAINE STRASBOURG, 2. — On assure dans les mi--ux parlementaires que les séances du Land-g seront ajournées à une date indéterminée, ' nouveau gouvernement n'étant pas encore état d'assister ou de prendre part aux déli-rations de la Chambre. J LE STATTHALTER STRASBOURG, 2. —On affirme que le Statt- ! .lter ira à Carlsbad, immédiatement après i iques, et qu'il ne reviendra sans doute plus c Alsace-Lorraine. Au cas où il reviendrait, il ne quittera son r ste que vers le mois de septembre, pour , sser la place à M. de Bethniann-Hollweg. j •CUSATION D'ESPIONNAGE CONTRE UN e OFFICIER BERLIN, 3. — Dans le huis clos le plus sé- a re a commencé hier le procès en espionnage ntre le capitaine de corvette baron von der n ltz, un parent du maréchal, devant la âme ambre du tribunal de Berlin. s Le huis clos a été prononcé avant même la s iture de l'acte d'accusation, sous prétexte a e la sécurité de l'Etat pourrait être menacée. È Les journaux assurent que le capitaine de rvette von der Goltz a trahi certains secrets litaires. il est défendu par l'avocat von Gordon. Comme le baron von der Goltz était repré- p itant de la maison Ëhrhardt, à Berlin, on a jeuse d avoir livré des secrets concernant e la fabrication des canons au fameux capitaine d'état-major russe Kostewitsch,condamné pour espionnage, puis gracié par l'empereur; mais ce ne sont là, probablement, que de simples suppositions. Quoi qu'il en soit, cette affaire passionne l'opinion, étant donnée la haute per-i sonnalité de l'accusé. Les grèves dans l'Afrique du Sud AU PARLEMENT DU CAP. — L'EXPULSION DES LEADERS TRAVAILLISTES LE CAP, 2. •— La motion du général Smuts, ministre de la défense, tendant à être autorisé à présenter un projet de loi approuvant les actes du gouvernement, a été votée aujourd'hui en première lecture. Seuls, les six membres travaillistes ont volé contre le gouvernement. Toutefois, ceci ne peut pas être considéré comme indiquant ce qui se passera lors du vote en seconde lecture, parce que Sir Thomas Smartt, chef de l'opposition, ainsi que M. John Duncan et M. Meyler, ont dit expressément qu'ils votaient pour le gouvernement simplement parce qu'ils ne pouvaient pas le condamner avant d'avoir entendu ses explications. Sir Thomas Smartt a protesté énergique-ment contre le refus du général Smuts de faire aucune déclaration aujourd'hui, maiS le général Smuts a fait observer, évidemment d'accord en cela avec la grande majorité dé rassemblée, qu'une telle procédure était sans précédent à propos d'une motion tendant à l'introduction d'un projet de loi. Les principaux arguments de M. Crewell, chef du parti ouvrier — en dehors de ses considérations sur la grave responsabilité prise en déportant des hommes, sans accusation ou jugement — étaient que les chefs travaillistes avaient préconisé l'abstention de toute violence et que la mobilisation ne fut en réalité qu'une manœuvre pour irriter les hommes et trouver là l'occasion de justifier une politique brutale, dans le but de réduire les salaires en général. Il a dit très nettement qu'une entente existait entre les propriétaires de mines et le gouvernement.Vraisemblablement le ministre de la défense nationale prouvera sans aucune difficulté que le conseil donné par les chefs travaillistes de s'abstenir de violences ne servait qu'à masquer \ ^ une tentative délibérée de leur part, de terroriser le pays en paralysant ses centres économiques.C'est là indubitablement la manière de voir de la grande majorité du public dans l'Afrique du Sud, et il est presque certain que cette opinion retrouvera son expression dans le .vote du Pa.lement en seconde lecture. Il n'est pas certain que l'opposition officielle votera pour le gouvernement, mais Sir Thomas Smartt ne votera pas contre la rno • tion, quoique un ou deux de ses partisans puissent le faire. Dépêches diverses LES RADICAUX ITALIENS ROME, 2. — Le congrès du parti radical, réuni depuis deux jours, a procédé aujourd'hui, après de longs débats très animés, à un vote au sujet de la direction et de l'action du parti. Pendant les débats deux courants se sont manifestés: l'un est favorable à la collaboration des radicaux avec les autres partis dans le gouvernement et, dans des cas particuliers, avec le cabinet actuel; l'autre y est contraire. Quelques députés radicaux ayant participé à la discussion ont fait ressortir que s'il appartenait au congrès d'établir les principes d'action du parti, le jugement sur l'attitude à tenir à la Chambre appartenait au groupe parlementaire. Ce soir, on a procédé au vote et on a adopté à mains levées un ordre du jour affirmant que le parti radical ne peut plus partager la responsabilité actuelle de la direction du gouvernement et invitant le groupe parlementaire et les organes dirigeants du parti à conformer leur action à ce principe. Un autre ordre du jour inspiré de tendances plus conciliantes avait été repoussé par 190 voix contre 130. Le congrès a approuvé enfin, à mains levées, un ordre du jour fixant les conditions de la collaboration éventuelle du parti radical et des autres partis démocratiques. Le "Giornale d'Italia" constate l'esprit anticlérical de l'ordre du jour voté. Il ajoute que le triomphe de l'ordre du jour Murri pourrait marquer la fin du ministère ou d'une situation politique. Les deux ministres radicaux, MM. Credaro ?t Sac-chi, se soumettront-ils, se demandent ies journaux, et s'ils ne se soumettent pas aux iécisions du congrès, seront-ils soutenus par . les députés radicaux? UN COMBAT AU MAROC ENTRE ESPAGNOLS ET REBELLES TETOUAN, 1. — Les forces commandées oar le général Berenguer, appuyées par celles lu général Torrès Azcarza, faisaient une reconnaissance pour déblayer le terrain dans la 'égion Melallen, Kalallen et Beni-Salem, lors-pi'elles furent attaquées à deux reprises, près le Beni-Salem, par des groupes indigènes très îombreux. Du côté espagnol, il y eut un commandant, m lieutenant et seize soldats tués; un com-nandant, un capitaine, trois officiers élèves de , v ' 'école supérieure de guerre et vingt-deux ' \ oldats furent bleâsés. TETOUAN, 2. — Le combat contre les Be-ti-Salem a été particulièrement dur et acharné le part et d'autre, les troupes indigènes es-iagnoles se sont battues avec une bravoure xtraordinaire et ont engagé avec l'ennemi une éritable lutte corps à corps. La plupart des blessures sont dues aux rmes blanches. Les rebelles ont fui en déroute, abandon-ant plus de cent cadavres. Outre les officiers, les pertes espagnoles ont de dix-huit morts; il y a vingt-six bles--s; à l'exception d'un caporal européen, tous ppartiennent aux troupes régulières indigè- L'IMMIGRATION DES "JAUNES" AUX ETATS-UNIS WASHINGTON, 2. — La Chambre des Ressentants, discutant le bill d'immigration, adopté un amendement excluant les Hindous t tous les indiVdus de race mongole ou jaune

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le matin gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Anvers von 1894 bis 1974.

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