Le matin

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s.n. 1914, 18 Februar. Le matin. Konsultiert 19 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/bn9x05zb71/
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DOUZE PAGES — CSMCj GMMTIME^ 21me Année — N° 49 RÉDACTION 39 VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Rédaction : 91Ï "a.»oaaemeîits : 1 Un an . • • •&■■ ) sit mois ••■■•"• t>.ô>o i A*,BRS j Trois mois .... » »P l Un ail SS'-£Ï IsiérisUR Six mois. «■}»«» / Trois mois .... £*,0<1p -Fraie, Angleterre, Allemagne et Union ! Crand-Diiché, par tnm^tre. tr. î -««- ^'abonnement se poursuit jusqu'A refus formel. LE MATIN ADMINISTRATION 39, VIEILLE BOURSE, 39 A^îk'EÏÏLtS)-Téléphone Administration : S <11 C. cie CAUWER, Directeur Anmonees ; Annonces la petite ligne, îr. 0.30 Annonces financières id >3 Oî> Réclames la ligne, i i .KO Faits divers corps id. > 3 4iO Chronique sportive id. i 3 OO Faits divers fin id. « ÏS.dîO I,a Ville id. » £S.OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de la. France, de l'Angleterre et de l'Amérique sont exclusivement reçues à Bi~uxelle$ chez MM. J. Lebi£gue à Co. JOURNAL QUOTIDIEN Au cours d'une promenade à cheval le Roi fait une chute et se fracture le bras Un grave enjeu Les discours prononcés au Havre par MM. h Barthou et Briand sont symptômatiques. n les fondateurs de la nouvelle Fédération A des gauches, de ce que leurs adversaires n appellent dédaigneusement le nouveau par- e ti, y ont exposé un programme national, !v susceptible de rallier tous les Français, sans c, distinction d'opinions. M. Briand a jeté net- a tement le gant au gouvernement de M. Dou- 1 j; mergue à qui l'on reproche de saboter la loi r des trois ans. Et l'on imagine l'effet qu'a dû n ■produire sur son auditoire, pour qui con- c( naît la parole émouvante de l'ancien pré- v sident du conseil une tirade comme celle-ci : „ ' 1 La question qu'il y aura à résoudre aux élec- j " ; lions prochaines, c'est de savoir si la France j gardera sa grandeur, si la France gardera sa i il force, si la France gardera sa vie. | ti Oui, demain, c'est la vie même du pays qui ê sera l'enjeu des partis, et quand il nous ap- d parait que des hommes, pour capter des suf- , u toges, de misérables suffrages électoraux, Apprêtent à traîner la patrie, la si belle Fran- • es, la si grande France, sur la claie électorale, ' " s'apprêtent à l'ausculter misérablement, à lui, *' disputer la santé, la vie, à la lui doser pour c ainsi dire avec le coinpte^gouttes, alors nous cl leur disons: Arrière! Nous sommes là et nous 11' la défendrons! jj. Il y a donc en France un grand nombre I g «nommes que la politique de clocher ag- |n gravee de la politique de personnes, dont le 1 s, Moins qu'on puisse dire c'est qu'elle mène 1 „ tout doucement ce pays si riche au bord de 5 a ailhte, a excédés au point d'oublier tout! v ^ qui les sépare l'un de l'autre pour ne ,h„S souvenir que de ce qui les rappro-i . Encore une façon de crier: à bas le 1 L i eri?ement' une formule qui a toujours . <j.,h m ■ §rarl^ succès chez nos voisins du I ,c, rnmiV Briand qui a dénoncé les fa- j tïhnrf stagnantes et beaucoup1 n ()„ ,™,es clairvoyants avec lui, pour gar- l0 sf<l? ®Ur attaohement à la République c hluMoo néanmoins rendu compte des fai- ® esses et des tares du régime. M. Barthou f Havro e(?,on,cees a cette môme réunion du § notamment, l'instabilité gou-j1, QuS 6' ''incertitude du lendemain ! 11 d'immiPc?6 Souvernements de stérilité et C 1MM Hri3^06, ^0mment y remédier? Ici s précis ct i e,1 Barthou se montrent moins e lotfp p„ ' Si n aPP°rtent que leur bonne vo-imDlà"nhian 6iS .P?ut_être pas assez et les ont bea-i f flciens de l'Action Française ■vient du ^ Prendre que tout le mal Sembat le socialiste Marcel franchise- fIh déclare avec une brutale faffÏÏLwfe Un'roî ou faites la Pai*' L ^rae l'actif r?DS raison en ce qui con- ainsi n pu à la France à l'extérieur. rants, ce 0L p peu s afllrment deux cou- lances rLp ,\ Pn Pourrait appeler deux n - e'ntmdn tendances sin°n impérialis- ! ci - mais tout If,6 m° dans le sens anSlais d pbs éo-oïste of moins nationales, l'autre. ,t: d'U!>e politLte iqU1 ei\visa?e les charges que ses résultats t8^ 6 e.nvergure plutôt jj iep la loi Tw LeS Prenners ont fait vo- 0 qu'elle pèsp tmrf ,ans;,les seconds trouvent v Opinion™,m°P lourdement sur le pays, d ^Ue le ciel Dolitin6' é?lue c!ePllis dix ans ? dans un couvert de nuages, * par les ScfrnKdernréactira déterminé f îyîit porté lpa rip Cie Ranger et d'Agadir, e :' *0n(ls y sont J™™3 au Pouy°ir. Les se- s i 'guider 1p« fP -US erJ0Ur où il s'est agi g P°es à-couDs Wa-S'"> démocraties ont ;chain des élection m &U j°Ur déjà pro" e |«r ie point dp «^-q n?us serons fixés ® : Victoire définitive ^ & qU1 aPPart,iendra la p ' i0urs^tVpointn°d? Crain,dl'e' car c'est tou- p i(aut «e placer f Tin ^ e chez nous Qu'il r vœux de M. Bria^f gouvernement selon les n [Ja?ger européen' fP®"1,1,311-1! constituer un d l aire injure lui n,» n® peut pas' sans lui tl Pires. Or, î'histoirp Une pohtlcIue d'aven- d [îouvernements fort, pt°US apprend 'e® Bte% sont 1,; ïf Par conséquent res- P If De î'rance fnrE lr garant de la paix. Ies desseins de cpuï-ii ^ait indirectemeut ^ Nestinées (je ' (1U1 ont en mains les c feeloppemen > dans la voie du > on peutPnn lqU°-,Car a"x deux r !atCe' comme on i'a°dU Tan* AHemagne. ® !Pe d'un côté l'ATiîri' lAllemaSne mili- f 3 la Prusse féodale, ce qu'un professeur 'Université appelait la colonie allemande ituée à l'est de l'Elbe, en partie mélangée e Slaves, et les Etats du sud et de l'ouest, i race pure d'où sont issus Gœthe et Wag-er? Est-ce enfin l'immense majorité des. llemands justement fiers de leur pays, le lieux organisé et le plus fort du monde, t qu'une minorité remuante voudrait con-aincre de la nécessité de faire usage de stte force, et des gouvernants prudents, visés, qui ont su tout ensemble préserver i paix du monde et sauvegarder les inté- ■ Hs et la dignité de leur pays. De bons Alle-îands peuvent avoir eu à leur égard, dans ;rtaines circonstances déterminées, ce mou-ement d'humeur, d'impatience, si naturel, i excusable chez qui n'envisage pas la lour-e responsabilité du pouvoir. Et malgré opposition qui a pu se manifester entre les npérialistes allemands et l'empereur, ce Mjin modérateur par excellence, il est peut-,re également prématuré, comme on l'a fait, 'opposer la nation belliqueuse d'une part à n gouvernement pacifique de l'autre.Gar ce e sont pas des manifestations comme celles u congrès agrarien de Berlin, où pas plus ud qu'avant-hier encore l'on a exalté le Dlonel de Reuter tout en déplorant la soi-isant pusillanimité du chancelier et en vi-jpérant le Reichstag, qui pourront nous iire croire que la grande masse du peuple Uemand est partisan d'une politique agrès-ive et de réalisations immédiates. Nous 'eussions pas, sinon, malgré la volonté de 3n gouvernement traversé indemnes la lon-ue période critique qui a commencé à la in de l'année 1912 avec la guerre des Bal-ans et qui a duré jusqu'à maintenant. Un Etat fort, suffisamment fort pour im-oser le respect à l'extérieur comme pour lettre un frein aux ambitions immodérées, l'intérieur, c'est le spectacle que nous offre Allemagne. On comprend que le patriotis-îe des Français clairvoyants souffre de la Dmparaison et qu'ils désirent, eux aussi, stte stabilité gouvernementale, cette unité t cette continuité dans la direction des af-lires qui est seule capable d'assurer la randeur d'un pays. Us l'espèrent de la réarme électorale sur laquelle, dans quelques lois, auront à se prononcer les électeurs, luelle sera l'issue de cette lutte? Bien fol arait celui qui oserait le prédire. Mais tel st certainement l'enjeu. Timon CHRONIQUE PARISIENNE (Correspondance particulière du Matin.) e bal des Pierrots. — De la vertu dos "dancing glrls". — A l'Aoadémie. — "Madame". Paris, 16 février. L'épilepsie chorégraphique est telle, en ce loment, qu'avant-hier un journal donnait froi-ement cette information: "On n'a pas lancé e danse nouvelle aujourd'hui". Cependant le mgo, danse des débardeurs argentins, que les ourgeois de là-bas se gardent bien d'adopter, l furnala, danse du pape, et. la maxixe brési-enne ont détrôné, dans les bals masqués de 3S derniers jours, les antiques quadrilles éche-elés et turbulents. Le plus curieux, dans les ivertissements modernes, n'est pas la danse Ile-même, dont certaines figures exigent que s cavalier s'essuie le pied droit sur le mollet auche, mouvement d'une grâce tout à fait xquise,mais bien la physionomie des danseurs, n vérité, ces malheureux rappellent ce per-}nnage d'un dessin de Gavarni, ce héros dé-uisé en "un qui s'embête à mort". Ah! oui, qu'ils ont l'air de s'ennuyer nos golos d'aujourd'hui et comme, au lieu de les scommunier, l'Eglise devrait les plaindre ! Ne ous rappellent-ils pas un peu la posture du égent qui, voulant assister au bal de l'Opéra utorisé par Louis XV, s'y rendit en com-agnie du cardinal Dubois, mais en suppliant ecclésiastique de trouver un moyen pour qu'il e soit pas reconnu. —- J'en sais un, monseigneur, qui vous garera l'anonymat, répondit le cardinal en se met-int à distribuer une série de coups de pied ans les reins de l'Altesse royale. — Plus doucement, l'abbé, s'écria le prince, lus doucement: tu me déguises trop. Nos fêtards actuels s'amusent, semble-t-il, e cette façon-là, sauf qu'au lieu de demander leur prochain de leur administrer des oups de pied ils se les flanquent eux-mêmes, in vain ai-je cherché la vraie gaîté au bal des 'ierrots qui, dans l'horrible salle de danse de lagic-City, vient de réunir cinq mille citoyens abillés selon la tradition de la comédie ita-enne, qu'elle soit interprétée par Watteau, par Villette ou par n'importe quel chienlit qui se uge irrésistible parce qu'il arbore un pain de sucre sur la tête et un kilo de farine sur le visage. Non, la joie, la bonne joie n'était pas là, 3t pourtant nos divettes, nos demi-mondaines, la fine fleur des coulisses et de la Comédie-Française y étaient, taquinées par l'élément masculin du Gotha, du prince Zurlo au prince froubetzkoy, lequel doit avoir juré aux Enfers 3e ne pas passer une nuit de sa vie sans faire la cour aux petites femmes. Pierrots blancs, pierrots noirs, pierrettes aux shevëux d'or, d'azur, de sang ou de prairie ont souhaité retrouver, en ce bal, la folie goûtée par nos pères et n'y sont point parvenus. •—- Que voulez-vous, personne n'est plus jeune, me déclarait un camarade rencontré dans la cohue ; il n'y a plus que Gustave Charpentier pour croire encore au cœur des Parisiennes.Et je souriai, car cette réflexion me rappelait l'attitude de notre national Gustave, il y a peu de jours, sur un trottoir de la rue de la Paix. Sans doute attendait-il la sortie des ateliers de couture, le passage des midinettes, les gerbes de sourires qui lui seraient lancées, et il était là, comme ayant pris racine, l'air béat, et, pour employer son temps, il souriait à toutes les promeneuses, sans prendre la peine de distinguer leur condition sociale, et c'était enfantin et un peu douloureux de voir ce grand homme, qui est petit, guetter les hommages de ces autres pierrettes qui n'ont d'autre blancheur que leur chlorose. On se taille sa réclame comme on peut, et l'œuvre de Mimi-Pinson aura plus aidé à la popularité de Charpentier que les nombreuses représentations de "Louise" et de ce frère débile de Louise que l'on baptisa "Julien". Je sais bien que je commets un sacrilège en n'admirant pas sans restrictions ces partitions d'une valeur musicale si grande et d'une médiocrité littéraire si flagrante. Est-ce ma faute si je n'ai jamais pu applaudir la fameuse seène du Plaisir et s'il m'a toujours paru superflu de chanter que la lampe file ? Pourquoi tant d'harmonie, et d'une science si pure, si savante, au service d'un livret puéril et parfois vulgaire ? Ah ! les bohèmes à la Milrger du 1er acte ! Et cette espèce de loufoque harnaché de grelots au II ! Qu'on me pardonne de ne pas crier au miracle, et puisque les midinettes, une fois encore, sont en jeu, passons à leurs sœurs britanniques acclimatées chez nous sous le titre de "dancing girls". » * ♦ Or donc, les dancing girls viennent de faire une perte irréparable. Lord Radstock, leur protecteur, est mort en oubliant de laisser à l'œuvre fondée par lui l'argent nécessaire à son entretien. Cette céuvre consistait en une maison du faubourg Montmartre où les petites danseuses anglaises trouvaient le gîte et la pâture. Cet asile était bien connu des Parisiens. Combien, parmi ceux-ci, vinrent se casser le nez à cette adresse après avoir suivi la "minuinette" dont ils étaient tombés amoureux alors qu'elle exécutait sa gigue ou son cake-walk ? Ils l'avaient attendue à la sortie du music-hall, lui avaient emboîté le pas, lui avaient murmuré, comme à une autre Lakmé, des mots de tendresse que les Anglais ne savent pas, et auxquels elle n'avait répondu que par une moue indignée. Et la "pretty girl" avait ainsi conduit le "naughtv boy" jusqu'à la porte de la fondation Radstock et là, se sentant en sécurité, lui avait décoché le pied de nez mérité pour son impertinence. On le sait, la vertu des dancing girls n'est pas chose facile à vaincre. La plupart d'entre elles ont laissé, en Grande-Bretagne, le fiancé de leur choix, et celles qui ne sont liées par aucun serment se veulent garder intactes pour i'épouseur possible. Et puis, dans ce caravansérail du faubourg Montmartre régnait une police assez curieuse; les girls avaient l'ordre de se surveiller entre elles, et celle qui eût été près de faiblir était gênée dans ses projets, non seulement par l'espionnage qu'elle subissait, mais encore par celui auquel elle était astreinte. Ni les présents des modernes Ar-taxerxès ni leurs promesses n'eurent jamais raison des préjugés de ces petites bonnes femmes. Elles sont sages, elles ont la force de la patience, et l'on s'amusa longtemps du postulat d'un de nos princes de la finance qui, pour gagner le cœur d'une de ces vivantes poupées, offrit des perles, une voiture, une fortune, sans obtenir le plus léger encouragement.Un autre fit mieux. Lassé de heurter son amour à l'huis du faubourg Montmartre, il s'impovisa imprésario et engagea, pour une tournée européenne, une troupe de ces jeunes englishwomen, l'objet de sa tendresse compris, bien entendu. Royalement il les promena de Vienne à Constantinople, avec retour par Athènes et l'Italie. Dans chaque ville il les installait dans un grand hûtel, puis courait engager des pourparlers avec les directeurs de théâtres. N'est-ce pas, il fallait justifier son impromptue profession. Quand les représenta-tiens ne marchaient pas, ça n'avait pas d'importance, les dancing girls n'y perdaient rien et la favorite y gagnait de promener ses compagnes.La tournée dura près d'un an, un an de plaisirs, de beaux voyages, qui passa vite pour les mâtines et n'apporta d'autre consolation au manager que le règlement des notes d'hôtel et la responsabilité des bagages. Au retour, il fallut ou se dire adieu ou épouser... Il épousa. I,'histoire nous dira s'ils eurent beaucoup d'enfants. Pour l'instant, madame flirte, car, avoue-t-elle, on n'est pas de bois, et c'est bien assez d'avoir mené un célibat irréprochable. Il y a les retours de bâton, de bâton de chaise, oserons-nous dire. En France, ce sont les jeunes filles qui sont inconséquentes; de l'autre cûté de la Manche on attend d'avoir un mari. Tout cela est affaire de latitude et de tempérament. • * * Je crois qu'il a été assez parlé, ici même, du triple scrutin académique pour que je puisse me dispenser de le* commenter. Qu'il me soit permis cependant de déplorer i'échec de M. Léon Bourgeois, dont les travaux, la haute honorabilité, la place si prépondérante qu'il occupe dans notre pays et dans le monde devraient assurer la réussite partout où il lui plaît de se montrer. Mon confrère Sivry a dit, avec infiniment d'esprit et de justesse, 1-e rôle joué par la politique dans les élections sous la coupole. Attendons-nous toutefois à ce que cette peur de la'politique, qui semble avoir dominé nos académiciens, fasse place demain à l'amour le plus effréné. Quand M. Louis Barthou se présentera devant l'Institut la grille s'ouvrira comme par enchantement, et notre ex-président du conseil aura habilement manœuvré pour cela. Il savaii que les Académiciens déploraient entre eux l'invasion des hommes politiques et que, si M. Léon Bourgeois était élu, ils hésiteraient davantage à accueillir la candidature d'un nouveau politicien. Or, M. Louis Barthou n'a pas écrit son volume sur Mirabeau et ne se donne pas la peine de faire des conférences sur la littérature pour des prunes, mais plutôt -pour des lauriers, de solides lauriers brodés sur un habit noir. Il les aura. Ayant agi pour nuire à son collègue du Palais-Bourbon, le fauteuil qui aura l'honneur de recevoir une croupe parlementaire reste à prendre, et M. Léon Bourgeois, qui possède cette douce philosophie des grandes intelligences, continuera de sourire de ce triomphe, comme il sourit des petites intrigues qui le rendent à sa belle tranquillité. * » * M. Brieux, académicien récent, et M. Abel Hermant, académicien prochain, viennent, chacun de son côté, de remporter deux succès dramatiques. N'ayant pu assister à la répétition générale de l'Odéon, je me réserve de rattraper cela ces jours-ci, mais j'ai eu le bonheur d'applaudir "Madame", l'œuvre de MM. Abel Hermant et Alfred Savoir représentée à la Porte-Saint-Martin.Je ne dirai jamais trop mon admiration pour M. Abel Hermant pour être quitte avec ma conscience, et j'en suis encore à attendre de toutes mes lectures le charme, l'agrément, l'enthousiasme que m'apportèrent les "Cour-pières", "les Grands Bourgeois", "les Renards", et tous les livres de cet écrivain qui aura fixé avec tant d'ironie et d'art les ridicules de notre société. M. Abel Hermant n'a nul besoin d'être académicien pour passer à l'immortalité ; son œuvre se charge de ce soin, et nos enfants lui devront beaucoup s'ils veulent se documenter sur nos mœurs tout en s'imprégnant du plus pur esprit français de notre époque. Le style de M. Abel Hermant, c'est l'homme lui-même, avec sa distinction, l'élégance de sa phrase, cette amabilité à la fois exquise et distante qui veut que ses admirateurs refrènent leurs hommages et que les autres mesurent leur incompréhension.Au théâtre, M. Abel Hermant apporte sa subtilité et -sa noblesse; il dédaigne de faire au public ces concessions flagorneuses par quoi on l'empaume si aisément. Partant de ce principe, ces succès sont plus précieux, et je crois que celui qui lui fut fait à la répétition générale de "Madame" mérite de la -satisfaire. Etre acclamé par des littérateurs comme MM. Paul Hervieu, Henri«Lavedan, de Fiers, Capus, et par une salle qui réunissait, du premier rang des fauteuils d'orchestre au dernier strapontin des galeries, tout ce que Paris compte de célébrités n'est pas à 1-a mesure de la plupart des auteurs dramatiques, comme il n'est pas à la portée d'un quelconque psychologue d'écrire une comédie qui, se passant d'adultère, est un chef-d'œuvre d'émotion. "Madame", c'est Mme Dupré-Dimauville qui, mariée à un riche industriel docile à ses caprices, possède le seul salon littéraire d'une ville de Normandie. Ne pouvant être la première dans Rome, ou Paris, elle se contente d'être la grande intellectuelle d'une sous-pré-fecture. Les notabilités de la région et les ministres de passage s'honorent d'accepter ses tasses de thé. Elle brille aux yeux de tous, et aux yeux do son mari, qu'elle aime d'ailleurs tout en lui'pardonnant sa manie de dire devant leurs visiteurs de marqué exactement le contraire de ce qu'elle souhaiterait. Ce ménage s'agrémente d'une fille, Chou-quette, élève d'un lycée et thuriféraire de son professeur de littérature, un certain Julien Lastic, qu'elle obtient de présenter à ses parents. Ce Lastic a l'air d'un pion et les Dupré- Dimauville le jugent d'après sa mine jusqu'au moment où "Madame" ayant lu quelques pages de lui, découvre le génie sous la mesquine enveloppe.Au II nous sommes à Paris. Lastic, à qui Madame a trouvé un nom plus harmonieux, s'appelle Pierre Véretz et, par son talent, a déjà conquis la capitale. 11 habite chez ses protecteurs et si M. Dupré-Dimauville accepte de vivre dans l'ombre du grand homme, Madame est enfin au comble de ses ambitions: Egérie d'une gloire, elle pousse sa mission jusqu'à éviter à Véretz de sortir de son cabinet de travail. C'est elle qui fait ses courses chez ses éditeurs, discute les traités et, pour l'instant, dirige les répétitions de sa pièce à la Comédie-Française. C'est elle encore qui, estimant la comédienne Germer au-dessous de sa tâche, ordonne à Véretz de lui reprendre son rôle. Mile Germer, convoquée, se présente et, dans la plus fine et la plus touchante des scènes, Véretz, au lieu de lui enlever ledit rôle, lui donnera son cœur. Et voilà le drame douloureux qui se précise. Mlle Germer a reproché à Véretz son manque de caractère et son esclavage chez les Dupré-Dimauville. On jase, on le plaint, tout le monde devine ce qui peut le lier à Madame. Véretz se révolte et, pour reconquérir sa liberté, ose entamer une explication avec Madame, explication déchirante, car, s'ils ne sont pas amants, ils n'en sont pas moins liés par des serments d'amour. Mais, le platonisme iiè 'J* suffit plus à Véretz, et il partira retrouver la comédienne pour la plus grande douleur da Madame et la joie de Chouquette qui, ayant douté de sa mère, adore soudain la rivale qui va les débarrasser de l'encombrant grand homme.Au dernier acte, nous assistons à une soirée chez les Dupré-Dimauville. Depuis trois semaines personne- n'a revu Véretz. Il entre soudain, et Madame croit au retour du pécheur repenti. Sa joie éclate, tout le bonheur perdu, lui semble revenu, mais Véretz n'est là que pour lui annoncer son mariage avec Mlle Germer. Madame, atterrée, se veut belle joueuse et tient à annoncer elle-même la grande nouvelle à ses invités. Mais à peine a-t-elle parlé,qu'elle s'écroule, évanouie. Ce serait l'aveu du roman, de la faute, si, revenue à elle, elle ne trouvait tous les accents de la sincérité pour jurer à son mari qu'elle n'est pas coupable. Ils n'en restent pas moins blessés les uns et les autres et, ne voulant plus demeurer là où ils ont souffert, les Dupré-Dimauville retourneront k 5 ' leur paisible existence normande. Mme Jeanne Granier et M. Huguenet méritaient de jouer les rôles difficiles et si touchants de M. et de Mme Dupré-Dimauville. Ils s en acquittent merveilleusement, et M. Sîa-no-ret, Pierre Véretz, est digne de ce qui lui fut confié. Mlle Monna Delza, Chouquette, et Mme Jeanne Provost, l'actrice Germer, furent elles aussi, remarquables. Jeanne Landre LES FAITS DU JOUR L'ACCORD FRANCO-ALLEMAND M. de Jagow, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, a donné, avant-hier, un déjeuner en l'honneur des négociateurs français et allemands. M. Jules Cambon, ambassadeur de France, MM. Ponsot, Sergent et Klapka y ont pris part, ainsi que le sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, M. Zimmermann, M. von Rosenberg, le baron Langwerth, von Slm-mere, le directeur de la Deutsche Bank von Gwinner, le docteur Helfferich. Les délégués français sont repartis avant-hier soir pour Paris, emportant les documents et pièces nécessaires au gouvernement français pour l'examen du projet de convention qui a été arrêté, et dont la signature définitive, vu la complexité des questions à régler, se fera sans doute attendre encore quelque temps. La National Zeitung croit que la ratification du projet d'accord sera prochaine, mais que son entrée en vigueur restera subordonnée aux différents arrangements à conclure avec la Turquie. Le Berliner Lokal-Anzeiger fixe aux environs de Pâques la date à laquelle le texte de l'accord franco-allemand sera publié. On espère, dit-il, qu'à cette date les négociations angio-alleman-des auront pris fin, car elles avancent rapidement. La presse allemande s'occupe de l'accord. A l'extrême gauche, le radical Berliner îageblatt ne manque pas de donner un coup de patte à la diplomatie allemande : Point n'est besoin d'attendre la pifblication

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le matin gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Anvers von 1894 bis 1974.

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