Le matin

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s.n. 1914, 22 Juli. Le matin. Konsultiert 16 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/qn5z60d647/
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IrjV, fJrc 14 HUIT PAGES — CîlJyQ Cli!WTIME§ 21me Année — N° 203 r „'.yf REDACTION g ViÉl^E BOURSE, 39 anveus * Téléphone Rédaction : ^ 1 ^ A.»onaemeii.ts : ( Un an fr. JtS.OO " „ ) Six mois O.ÎSO ^ /Trois mois .... 3 SO (Un an 1G.OO ^Srisi'k < Sii mois 8.KO s"™ / Trois mois .... K .OO ivrEB : France, Angleterre. Allemagne et Union « nie par trimestre, fr. O.OO. - Hollande c! p-Doché, par trimestre, fr. T.OO. Lbonnement se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN JOURNAL ADMINISTRATION 39,VIESLLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Administration : SOI C. de CAUWER, Directeur Annonces : Annonces la petite ligne, fr. O 30 Annonces financières id. « 1 OO Réclames la ligne, > 1 .ïîO Faits divers corps id. » 3.00 Chronique sportive id. » 3 OO Faits divers fin id. > SÏ.OO La Ville id. » 8.00 Emissions Prix à convenir. Les annonces de la France, de l'Angleterre et de l'Amérique sont exclusivement reçues à Bruxelles chez MM. J. Lebegue & Co, L'anatomie et la musique «On a beaucoup disserté, dit l'éminen jusicologue Colomb, sur l'essence de 1ê insique, sur ses effets et sur les moyens iar lesquels elle produit ces effets. On n'er pas toujours dit du bien. Certains esprits ihilosophiques, entre autres, chercheurs istingués, en ont parlé en des termes qbi i réduiraient à n'être plus qu'une sorte 'ébranlement nerveux, une série de secous-îs uniquement matérielles n'ayant de sens u'autant que le patient — l'auditeur — rat bien leur en donner, par suite de cer-lins préjugés ou de certaines conventions.): En d'autres termes, la musique serai! iielque chose d'indéfinissable et on ne saillit trop pourquoi une série ou un ensem-le de bruits seraient agréables à l'oreille t par communication, au système ner-èiix. Tout ce que la physiologie aurait pi iire,ç'a été d'appeler «sons» ces bruits par-culiers, ce qui est assurément insuffisant, .Mais l'anatomie, aidée de la physique el î la mécanique, s'est attaquée au problè-ie et en a trouvé une solution, non seule-lent ingénieuse, mais s'adaptant à notre iÉorie musicale. Nous ne décrirons pas l'oreille. C'est im-ossible sans figure explicative et nous ne Buvons que renvoyer nos lecteurs aux en-fclopédies illustrées. C'est tellement com-ligué que les anatomistes n'ont rien trou-É de mieux que d'en diviser l'intérieur er lyrinthe osseux et en labyrinthe mem-raneux. Il y a notamment un organe, le maçon, constitué par deux espèces de iboggans superposés, avec un petit tunnel itérai triangulaire latéral tournant de lire en spire qui est particulièrement ori-mai.Tout cela constitue un mécanisme très irieux destiné à transmettre les bruits aux irfs auditifs par l'intermédiaire des liqui-es remplissant les labyrinthes. On a tort e croire qu'il s'agit de transmission de ferations du tympan résonnant à la manié-! d'un tambour. Ce n'est pas cela du tout. Les liquides sont le siège d'ondes de deus [fèces: les ondes d'élasticité nécessitant la ta en jeu de forces énormes et d'une vi-tsse de propagation de 1,500 mètres à la Bonde, et les ondes de viscosité ne provocant que de simples déformations ou os-illations dont la vitesse ne dépasse pas £ êtres à la seconde. Les longueurs de ces ides sont respectivement de 40 mètres ei ! 6 centimètres pour les bru:ts ou sons les tas bas perceptibles. C'est assez dire que is ondes de viscosité seules peuvent être pnsmises par les liquides de l'oreille el lie celle-ci doit au besoin transformer les ides d'élasticité en ondes de viscosité. C'est bien ce qui se passe. L'onùe aérien-e, arrivée à ce que l'on appelle la fenêtre ®de, se transforme en onde liquide. La nètre ovale joue le rôle d'amortisseur et appose à' ce que cette onde soit, ou de-lenne, une onde d'élasticité. Pour jouer ce M-i il faut qu'elle soit commandée par le Wpan avec ce que l'on appelle, en mécani-un décalage, ce que réalisent les mus-les commandant la chaîne des osselets. De tout ce mécanisme compliqué résul-deux conséquences: un même son im- Efessioniie toujours les mêmes nerfs et ?] P produit une accommodation de l'oreilk pr un son, du même genre que l'accom-jpuation de l'œil pour une distance. IL est-à-dire que l'oreille est elle-même un ptrunient de musique. Accordée pour un tMidamental elle l'est pour ses harmonies et une vibration, accompagnée de ses pmoniques, impressionne plus richement "s n^s auditifs qu'un bruit quelconque, E harmoniques, auquel l'oreille ne peut ■accommoder complètement. C'est l'expli-r10n la sensation agréable produite par [musique. C'est même l'explication de la f nation désagréable produite par la musi-r ?ur certaines natures car il suffit de pâmes imperfections dans leur appareil f sical, mal accordé, pour impressionner ; nerfs d'une façon pénible. Lut18 P°urcIuoi les particularités de la Igenf' Pourquoi la gamme et quelle est [p est bien simple, répondent les anato- Ï* c'est parce que l'homme a dix igts. MUV?nons' 0n le n°tre système ienii Grecs et on s'est donné énormé-e< i,.■? ma^ P0U1' en établir les origines. Il (q en^ les Grecs n'ont pas inventé ja ™ coup un système musical et que to en être cherchée, non dans ? sP®cial, mais dans des particula- Fs naturelles. lirLaV^?nt §°ût artistique, cela est chmi a- ' c'est ce les a amenés à RnH ac90mpagner la voix d'instru-lenk musiiue. Mais, en fait d'instru-L | ProPrement dits,ils ne connaissaient IrrTto 16 'lû.te à bec pourvue de dif- IBla 1 ,s^s^mes d'embouchures. ■sent '6 ne ^ar(^e Pas le ton et les cordes fixes «t a'SSez ®ouvent- L'instrument à sons l». ^variables, destiné à devenir le I bec o+n' f6 Pouvait donc être que la flûte ■> dans le début, le vulgaire flageolai,,! doigts de chaque main sont néces-e Six. de r ^nir l'instrument; il en reste I Ponibles, correspondant à six trous j ou six notes, une septième note étant obte- ! , nue par l'obturation de tous les trous. I D'autre part, le phénomène de la reproduction des sons à l'octave dans les tuyaux ouverts doit se produire dans l'instrument; . il est inévitable. La flûte à bec, le flageolet, dans sa forme naturelle et normale, la plus [ commode pour l'exécutant, est donc un instrument donnant deux notes, à l'octave l'une de l'autre, séparées par six autres notes. Il ne faut pas chercher ailleurs l'origine de la gamme et il est particulièrement curieux que parce que l'homme, n'avait que trois doigts disponibles de chaque main, il soit arrivé à inventer l'instrument donnant cette gamme. Dans le début, il a dû y avoir un flottement en ce qui concerne les intervalles en-' tre les notes, mais il est certain qu'à cause de sa richesse — toujours les nerfs audi-| tifs — l'intervalle de quinte a du rapicle-1 ment prendre place dans le système musical. Il en a certainement été de même, 1 aussi, de l'intervalle de tierce, moins étoffé que celui de quinte, mais si naturel, peut-on dire, que c'est l'intervalle populaire par excellence après l'unisson. On peut donc imaginer des intervalles de tierce et de quinte entre des notes des gammes primitives: quinte suivie de tierce; tierce suivie de quinte, avec intercalaires. On peut imaginer des flûtes de format diffé-; ren.t accordées en tierce ou en qualité, ce qui était d'ailleurs la réalité pour la flûte double — trois trous et trois doigts de chaque main — composée de deux flûtes accordées ' en quinte dans lesquelles on soufflait en même temps. Bref, la musique et le système musical s'expliquent par des particularités anato-miques, physiques et mécaniques, ce qui est fort plausible, mais en même temps amusant si l'on considère les théories élaborées par les musicologues et les physiologues. Lux CHRONIQUE PARISIENNE (Correspondance particulière du Matin.; Les prix de Rome. — l a mort du graveur Desmoulins. — M. Çognacc), philanthrope. — «Le Prince charmant », «l'Essayeuse». Paris, 20 juillet. Il est difficile d'affirmer que demain aura i les peintres qu'il mérite. Voilà le concours (le Rome terminé, les prix donnés, et le pubxic reste stupéfait devant le sujet imposé aux jeunes artistes. Ah! personne ne pourra accuser ces messieurs des Beaux-Arts d'originalité, ni d'aider leurs élèves à extérioriser leurs sentiments personnels et à exprimer, sur un morceau de toile, leur compréhension esthe-tique. Ce n'est pas assez de les faire entrer en loge, on mure encore leur instinct, et il me semble deviner leur désenchantement quand il leur fut déclaré qu'ils auraient à interpréter quelques lignes de l'Art religieux à la fin du moyen âge, de-M. Emile Mâle: .< Au pied de la croix, la Vierge a reçu le cadavre de son fils. Elle peut enfin le couviir de baisers et de larmes. Le corps tout entier tient dans le giron maternel, et la Vierge, portant son fils sur ses genoux, le berce sur sa poitrine, comme s'il était redevenu enfant, etc. » Vraiment, ne trouvez-vous pas que nos membres de l'Institut manquent un tantinet de logique en exigeant, à une époque où les crucifix sont remplacés par le buste de Marianne, que des jeunes gens nourris de nouveaux principes soient aptes à illustrer u^ drame aussi rigoureusement chrétien? Quelle | Vierge, quel Christ peuvent concevoir ces es- ) prits forts soudain emprisonnés dans un texte mystique? Ils n'ont ni la foi, ni la sensibilité des peintres de l'ancienne Eglise; ils ont une autre foi, une autre sensibilité auxquelles on eût pu s'adresser. Mais c'est un parti pris: pour refréner l'anarchie à l'Ecole, on tient à persuader aux élèves que, depuis les primitifs, le monde n'a guère évolué et que le bon ton ne se modernise pas. Peut-être aussi a-t-on espéré nous révéler qu'un nouveau Memling était né et qu'à l'heure où l'Eglise et l'Etat se remettront à marcher la main dans la main nous aurons des peintres bien dociles, bien sages, pour immortaliser un événement qui ne saurait se passer du concert des anges. Oui, mais voilà, nous n'avons découvert, dans les travaux pénibles de ces concurrents, rien qui ressemble à la délicatesse émue des peintres des Flandres, rien qui puisse s'apparenter au prosélytisme religieux des artistes italiens. Un seul, M. Poughéon, tenta de nous prouver que la science d'un Quentin Matsys, d'un Van der Weyden ne lui était pas étrangère et, en échange de ce témoignage de] bonne volonté, le jury lui décerna le premier j grand prix. Cependant nous avons trouvé chez M. Gi-raud.qui ose être de son temps et faire preuve! d'un tempérament assez vigoureux, plus de promesses. Il est coloriste, il peint large, on le devine disposé à rompre avec les traditions et les routines. Ceci dut effrayer ses juges qui, toutefois, le d'olarèrent bon pour le troisième grand prix et accordèrent le second à M. Despujols. Trois grands prix! Autant dire beaucoup do bruit pour rien. Oui, mais il y a le voyage, le séjour à la villa Médicis, la compagnie de M. Albert Besnard, un rude artiste celui-là, j qui malheureusement commence à se laisser gâter par les exigences des dames romaines et à faira «joli» au lieu de continuer à faire «fort». Trois lauréats, c'est-à-dire un bel arrivage pour Rome, qui habituellement n'en reçoit que deux. Mais il y avait un trou à boucher, une place à prendre: celle de M. de Gastyne, ; ' ce jeune indépendant qui démissionna pour se marier et dont la visite fit sensation le pre-imier jour d'exposition du concours. [ Phénomène étrange: au moment de partir' pour la villa Médicis, qui est le paradis aux' yeux des peintres, les nouveaux primés ne purent cacher leur admiration pour ce'ui qui an revenait après avoir cassé les vitres. < * * * Un artiste qui, lui non plus, n'était pas pour iccepter l'enrégimentement de sa personnalité, s'ient de mourir, et la perte de Fernand Desmoulins tire des larmes même aux individus îue la sensibilité ne domine généralement pas. Depuis une dizaine d'années, ce peintre-graveur avait abandonné palette et burin au profit le la philanthropie. Content de laisser de Banville, de Jules Ferry, de Charcot, de Pasteur, le Benan, de Maupassant, d'Emile Zola des portraits qui ne périront aps, il s'était fait le :onsolateur des criminels, l'aumônier laïque les prisons. Ayant obtenu du ministère de l'intérieur une autorisation permanente de Visiter les prison-mers, il passait ses journées soit à la Santé, soit à Saint-Lazare, portant aux uns son argent, aux autres ses consolations. Ainsi Thérèse Humbert, Mme Steinheil furent ses amies et auss;, plus récemment, les bandits tragiques : Monnier, Carouy, Soudy, Callemin. Disciple de Tolstoï, Desmoulins n'avait que des paroles d'indulgence, que de doux sermons pour les pires canailles. Il ne voulait croire ni à la cruauté ni au manque de repentir des hommes et. près de lui, il arriva, en effet, quç des monstres retrouvèrent un instant leur Ime ingénue d'enfant. Les anecdotes que l'on raconte sur Fernand Desmoulins sont nombreuses, et j'emprunte celle-ci au bel article que vient de lui consacrer lean Lévêque : « Lorsqu'il entra pour la première fois dans la cellule de Callemin, celui-ci lui dit : » — Pourquoi, monsieur le curé, vous êtes-vous mis en civil pour venir me voir ? » Quand il sut que nulle obligation religieuse n'amenait son visiteur, il se montra fort surpris et n'accorda jamais une absolue confiance à celui qui lui offrait si généreusement le secours de ses conseils. » Avec Soudy, jeune et malade, Fernand Desmoulins fut plus heureux, Au cours' d'un entretien. l'homme à la carabine dit un jour : » — Puisque vous tenez tant à me faire plaisir, apportez-moi des cartes postales de la maison » La maison, c'était la Santé. Le graveur n'en trouva pas. Ma.s il ten„:t à exaucer la prière du bandit tubèrculeux. Il photographia ionc lui-même la haute po le et les murs gris le la prison et lui apporta quelques épreuves. Celles-ci furent envoyer aux amis de la bande, qui ne surerït jamais de quels soins les avait sntourées leur auteur. » Fernand Desmoulins était officier de la Lésion d'honneur, mais, à ses yeux, les distinctions glorieuses avaient moins de prix que le sourire reconnaissant d'une triste criminelle, jue les lar.nes de repentir des mauvais anges. Ce philanthrope, que Ls assassins ne seront pas seuls à pleurer, nous conduit à signaler le geste magnifique par quoi le propriétaire les magasins de la Samaritaine, M. Cognacq, r-, passer à la postérité. La fortune de cet industriel est formidable, chacun le sait, et, jusqu'ici, on la lui reprochait un peu. On admettait mal que M. Cognacq n'éclaboussât pas le monde de son opulence, qu'assisté de son épouse il continuât à surveiller sa gigantesque entreprise, à travailler du matin au soir comme aux plus mauvais jours le son existence. Son économie, d'après certains, équivalait à un crime social. « L'argent 3St ronde, assure le peuple ; c'est donc qu'elle sst faite pour rouler. » Or, l'argent du propriétaire de la Samaritaine n° roulait pas, su tout au moins ne roulait ni sur le tapis vert des casinos ni vers les guichets du pari mutuel. Eh bien, voilà qu'il va rouler cet argent, voilà qu'il va servir d'exemple à tous les chefs d'écoles phalanstériennes, à tous les par-;isans des doctrines humanitaires de Fourier ! Sentant sa fin prochaine, M. Cognacq assem-bla les quelques milliers d'employés et d'ouvriers qui composent son personnel. — Vous êtes mes héritiers, leur déclara-t-n ; la maison de mon travail est désormais à vous. Paroles superbes que les salariés ne comprirent pas tout d'abord. Cependant le patron n'exagérait rien. Infiniment bon, son cœur prenait plaisir à se révéler, et son esprit s'éclaira pour avoir étudié les derniers ouvrages de M. Millerand sur la coopération du capital et du travail. Un peu effrayé par la tâche qui consistait à mettre sur pied une œuvre de cette importance, M. Cognacq se rendit d'ailleurs chez l'émi-nent politicien pour lui soumettre son projet, le charger d'établir les statuts de cette société,' et de répartir, d'après les années de présence, les services rendus, les droits de chacun. C'était là, pour M. Millerand, une trop belle occasion de mettre ses théories en pratique pour qu'il refusât son concours. Grâce à ces leux hommes, aux idées de l'un, à la fortune le l'autre, nous allons avoir, chez nous, un exemple de l'organisation des grandes entreprises ouvrières modernes, et ce que beaucoup considéraient jusqu'ici comme une utopie va fonctionner triomphalement. Chaque employé le la Samaritaine recevra une part d'actions proportionnée à ses capacités, a ses mérites; il sera chez lui, il ne dépendra que de ses devoirs librement acceptés; il travaillera à la prospérité d'une maison qui sera la sienne. A lui maintenant de se montrer à la hauteur de la charge qui lui incombe, à' lui de prouver aux capitalistes réactionnaires ce que peut donner une organisation républicaine intelligemment menée. Le bel acte de M. Cognacq ne sera officiellement révélé que demain, mais ceux qui le connaissent1 ne peuvent attendre pour l'en féliciter.-x- * * Bravant la canicule, la Comédie-Française n'a pas hésité à monter un nouveau spectacle et à nous donner du Tristan.Bernard et du Pierre Veber au moment où nous allions nous satisfaire des valses plu,§ ou, aiQiJlS tzigan.es | des orchestres du Bois. M. Tristan Bernard a droit à toutes les prétentions, même à l'audace de nous enfermer trois heures durant quand il ferait si doux à la campagne. Bah! ne lui en voulons pas, il nous a-montré un Prince Charmant bien vivant, bien séduisant, que les femmes adorent, que les hommes admirent, un Gaston auquel personne ne résiste, ni son tuteur sévère, ni la jeune fille qu'il aime, ni ses créanciers. Et cette comédie qui, par certains côtés, a beaucoup de la grâce du Gendre de M. Poirier et, clans son ensemble, tout le charme de l'esprit de son auteur, ne sera pas seulement une pièce d'été, mais une bonne chose que nous reverrons avec joie la saison prochaine. Quant à L'Essayeuse de M. Pierre Veber, c'est un élégant plaidoyer contre la jalousie, ses erreurs, ses dangers. C'est l'histoire d'une petite bourgeoise gentille assez imprudente pour prier une de ses amies « d'essayer » le degré de fidélité de son mari. Jeu téméraire, n'est-ce pas, auquel finirait par se laisser prendre la camarade, si l'épouse, n'apercevant le bout de l'oreille du danger, n'intervenait à l'ultime minute. Et tout cela qui nous reposa des tragédies classiques, des coups de revolver modernes, des drames d'hier, fut délicieusement joué par MM. Siblot, Bernard, Denis d'Enès, Brunot, Grandval; Mmes Marie Leconte, Kols, Dussan-ne, interprètes de M. Tristan Bernard; par M. Dessonnes, Mlles Maille êt Robinne, exquis tiio pour conduire aux bravos le talent de M. Pierre Veber. Jeanne Landre LES FAITS DO J0TO LES TOASTS DE PETERHOF Le procès Caillaux tient la plus grande place dans les journaux français mais pas au point de laisser dans l'ombre le voyage de M. Poincaré en Russie et ils se félicitent de l'accueil fait à M. Poincaré par la nation alliée, st ils reproduisent les toasts portés lundi soir au dîner de gala à Péterhof: Le tsar s'est exprimé comme suit: Monsieur le Président, Laissez-moi vous exprimer combien je suis heureux de^ vous souhaiter la bienvenue ici. Le chef de l'Etat ami et allié est toujours assuré de rencontrer un accueil des plus chaleureux en Russie; mais, aujourd'hui, notre satisfaction de pouvoir saluer le président de la République française est encore doublée par le plaisir de retrouver en vous une ancienne connaissance avec laquelle j'ai été eharmé de nouer, il y a deux ans, des relations personnelles. Unies de longue date par la sympathie mutuelle des peuples et par les intérêts communs, la France et la Russie sont depuis bientôt un quart de siècle étroitement liées pour mieux poursuivre le même but, qui consiste à sauvegarder leurs intérêts, en collaborant à l'équilibre et à la paix en Europe. Je ne doute point que, fidèles a leur idéal pacifique, et s'appuyant sur leur alliance éprouvée, ainsi que sur des amitiés communes, nos deux pa^s continueront à jouir des bienfaits de la paix assurée par la plénitude de leurs forces, en serrant toujours davantage les liens qui les unissent. C'est avec ce vœu très sincère que je lève mon verre à»-votre santé, Monsieur le Président, ainsi qu'à la prospérité et à la gloire de la France. Le président de la République a répondu en ces termes au toast de l'empereur de Russie: Sire, Je remercie Votre Majesté de son accueil si cordial, et je La prie de croire qu'il m'a été très agréable de rendre, aujourdhui, une nouvelle visite à l'Auguste souverain du peuple ami et alié. Fidèle à la tradition qu'ont suivie mes honorables prédécesseurs, j'ai voulu apporter à Votre Majesté et à la Russie le solennel témoignage de sentiments qui sont immuables dans tous les cœurs français. Près de vingt-cinq ans ont passé depuis que, dans une claire vision de leur destin,nos pays ont uni les efforts de leur diplomatie, et les heureux résultats de cette association permanente se font tous les jours sentir dans l'équilibre du monde. Fondée sur la communauté des intérêts, consacrée par la volonté pacifique des deux geuvernements, appuyée sur des armées de terre et de mer qui se connaissent, s'estiment et sont habituées à fraterniser, affermie par une longue expérience et complétée par de précieuses amitiés,l'alliance dont l'illustre empereur Alexandre III, et le regretté président Carnet, ont pris la première initiative, a donné la preuve de son action bienfaisante de son inébranlable solidité. Votre Majesté peut être assurée que demain comme hier, la France poursuivra dans une collaboration intime et quotidienne, avec son alliée, l'œuvre de paix et de civilisation à laquelle les gouvernements et les deux nations n'ont cessé de travailler. Je lève mon verre en l'honneur de Votre Majesté, de S. M. l'impératrice Alexandra Féodo-rowna, de S. M. l'impératrice Marie Féodo-rowna, de S. A. I. le grand-duc héritier et de toute la famille impériale. Je bois à la grandeur et à la prospérité de la Russie. S'occupant du voyage de M. Poincaré, la Lanterne ne doute pas que le voyage ne dissipe les malentendus dont pourraient naître des malaises. Pour l'Action l'arrivée de M. Poincaré à Cronstadt soude un nouvel anneau dans la double chaîne de l'alliance et de l'amitié. Le Gaulois croit savoir que M. Viviani paraît assez vivement impressionné par l'accueil tait au représentant de la France. Seul l'Echo de Paris commente les toasts « qui répondent, dit-il, de la manière la plus heureuse à l'attente du public français et sont de précieux encouragements pour tous les Français patriotes. » C'est possible, mais l'Europe avait cette fois des raisons particulières de tendre l'oreille vers Péterhof, si on espérait que les problèmes politiques actuels seraient élucidés, si on attendait de pouvoir, par les paroles échangées, se faire une opinion à peu près exacte sur la situation politique, on est déçu. Les toasts esquivent tout simplement les problèmes qui à ce moment remplissent le continent d'inquiétude. On en sait aussi peu qu'avant. Fox Etranger L'affaire Caillaux LES COMMENTAIRES DE LA PRESSE PARIS, 21. — Tous les journaux s'occupent longuement de la première audience de l'af* faire Caillaux. Voici quelques extraits des articles:Le Figaro: « Pendant quelques instants, en effet, tandis qu'avait lieu l'appel des témoins, l'on a aperçu parmi ceux-ci M. Joseph Caillaux, se haussant sur la pointe du pied, pour jeter, à' droite et à gauche, des regards rapides, décidés, effrontés, les regards d'un homme qui a vu et qui en verra Joien d'autres — et qui veut s'assurer que tout son monde a bien obéi et est bien à son poste, à son service, à sa complicité — regards du régisseur au moment où le rideau va se lever sur le drame dont il s'est efforcé de faire une comédie. Pendant un moment, nous avons vu émerger, s'agiter, la petite tête rageuse, autoritaire de l'ancien ministre des finances, petite tête à la fois redoutable et insignifiante, terrible et émoustillée qui semble être celle d'un Bonnot qui voudrait jouer au César. Puis M. Joseph Caillaux disparut, et avec lui s'effaça la vision rapide 'de l'audace sans scrupules et du cynisme triomphant. » Le Radical, éditorial: « La défense présentée par l'accusée a mis en lumière, avec une précision et une sincérité douloureuses, les causes, proches ou lointaines, et les circonstances du drame. L'impression dominante qui s'en dégage, c'est qu'une longue série d'humiliations, de souffrances, ont lentement empli la coupe amère qui, le 14 mars, a tragiquement débordé.» La République française, M. Maurice' Spronck: j « Et ainsi, il parait que c'est la démocratie d'une part, les riches d'autre part, qui sont amenés cette semaine en cour d'assises! Il parait que le verdict du jury sera pour ou contre l'impôt sur le revenu, la déclaration contrôlée et le jugement des morts! Il paraît que toutes les basses cuisines électorales du Palais-Bourbon et du palais du Luxembourg doivent maintenant — et d'une manière ouverte et avouée — se prolonger à l'audience! » Soit! Seulement, dans ces conditions, ne demandons plus aux braves gens qui entendent ce langage de garder en leur cœur le moindre sentiment de respect pour rien ni pour personne ! » L' Aurore, M. Marcel Brossé: « Croyez-vous que s'il s'agissait uniquement d'un meurtre commis par une femme, nous entendrions, nous lirions de tels débordements? A les entendre, les juges, les jurés, le parquet, la police, tout est acheté, tout est pourri. Et ce sont ceux-là qui sont les habituels défenseurs des abus et des exactions de la magistrature qui se font accusateurs aujourd'hui. » L' Autorité, M. Guy de Cassagnac: « Oui, ce qui domine chez Mme Caillaux, c'est assurément l'inconscience: « Jusqu'au dernier moment, disait-elle encore, je ne savais si j'allais au Figaro ou à un thé auquel j'étais invitée. » Elle a répété cela, comme s'il y avait égalité entre les deux buts. Elle affirme que les lettres à elle adressées par M. Caillaux étaient d'une «haute élévation morale», mais ajoute, quelques instants après, qu'elle devenait folle à la pensée que ces lettres pouvaient être publiées. Elle redoutait le scandale pour sa fille, mais néanmoins...»La Libre Parole: « Ce qu'elle aime dans son mari, ou en même temps que son mari, c'est la situation occupée, ce sont les ambitions caressées ensemble, ce sont les rêves fous de deux êtres exacerbés par la volonté d'être «les premiers ». » Invinciblement, en voyant hier la criminelle devant la Cour d'assises, j'évoquais la femme qui, le 17 janvier, assise au premier rang dans une des tribunes de l'Assemblée nationale, battait des mains lorsqu'on lui apporta la nouvelle, fausse d'ailleurs, que Poincaré était en mauvais ballottage. » Toute la psychologie du crime est là: l'orgueil et l'ambition du couple Caillaux ne pouvaient tolérer qu' «un journaliste» fît obstacle aux ascensions rêvées... » L'obstacle a été supprimé. Ainsi, les annales criminelles ont montré quelquefois un ménage rural, pressé d'hériter des vieux, comploter leur mort, et la femme se charge de verser le poison. Mais, lors même qu'il ne l'a point matériellement aidée, le mari n'en est pas moins assis, près de sa femme, sur le banc réservé aux criminels et aux infâmes. » Le Soleil: « Si Mme Caillaux n'est pas le fait du Prince, elle en est tout au moins la femme. Elle I apparaît comme une souveraine que l'on est [confondu de trouver en pareil endroit et à

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le matin gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Anvers von 1894 bis 1974.

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