Le soir

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s.n. 1918, 06 Dezember. Le soir. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/1g0ht2gx22/
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ABONNEMENTS Provisoirement 2 (r. par mois pour Bruxelles et la province, soit 6 tr pour la période 1» décembre 1918-31 mars 1919. Nous espérons cjue la baisse des matières premières nous permettra d'appliquer bientôt de nouveaux tarifs mieux on concordance avec le passé. Les Allemands nous ont spécialement pillés ; Ils ne noue ont laissé Qu'une vieille machine. Nous paraissons actuellement dans t'es conditions de fortune, et en format réduit. Nous avons commandé un matériel complet en Amérique. LE SOIR Toute ligne en plus. 0.49 Toutes autres rubriques ou annonces commerciales. , la ligne, 0.69 Faits Divers (»«"• partie) — e.OO — (2m* partie) 5.00 — (3«* partie) ...... — 4.00 Sport et Réparations judiciaires • • . . «•» 3JJ0 Nécrologies ........ — 2.50 Réclamos avant les annonces. .... îkOO Théâtres et Spectacle» ...... — 3.00 Télépl». : Annonces : A 591 — Adminlst^A 4738 — Réd. : A 196 et A 3540 Rédaction et Administration : 23, Place de Louvain, Bruxelles. ' rf" i lin m'■■■■ni^ A NOS LECTEURS Nous prions nos abonnés d'excuser le retar avorté ces jours derniers dans la distributio. du Soir à domicile. Nous imprimons sur une vieille rotative, la seul que nous aient laissse les Allemands, qui ont corn plètement pillé nos ateliers. Nous avons traversé des moments très difficiles Nos mesures sont prises pour arrivtr à rétablir un situation plus normale, en attendant que nous soi livre le matériel nouveau que nous avons com mande sur notre format agrandi de 1914. Un grand serviteur du pays Parmi les hommes qui se sont acquis ai , cours des quatre années de guerre, des titre: : à la reconnaissance de tous les bons ci ; toyens, et dont on peut dire qu'ils ont bier i mérit* de la Patrie, citons en toute première i ligne M. Michel Levie, ancien ministre des ! finances, à qui le Roi vient de conférer le titre !de ministre d'Etat. Il est trop tôt pour par er comme il conviem du rôle qu'il a joué dans l'œuvre de la résis tance nationale. L'heure viendra où il sera possible de tracer le tableau fidèle de son actior discrète et souverainement efficace. Bornons ,'nous à quelques traits. Les parlejiexitaires restés, au pays après le départ du gouvernement demeuraient sans î contact, soit avec celui-ci, soit entre eux. L'idée tde se réunir pour se concerter n'était encore : venue à aucun d'eux quand M. Michel Levie les convoqua à l'hôtel des Chemins de fer vici-| naux, vers la fin de 1914, et fonda ainsi le groupe parlementaire qui, depuis lors, ne cessa de fonctionner. Délégué avec MM. Hannignie, vice-président de la Chambre, le sénateur Vinck et le député Féron, à l'effet de se mettre en relation avec Le Havre, M. Levie rapporta de cette première i entrevue le mandat précis de rester l'organe autorisé de la Belgique du dehors en ierril-jire occupé. Il apporta dans l'accomplissement de cette mission le tac'* la prudence, l'affabilité, le doigté indispensables à sa réussite et, dans un ipays naguère si divisé, pour ne pas dire déchiré, par la lutte des partis, il sut opérer et • évoluer de manière à n'en blesser aucun et à jouir de la confiance de tous. Assisté des délégués les plus qualifiés de la gauche libérale 'et socialiste, il n'est pas de mesure qu'il ait prise, do conseils qu'il ait dictés et parfois imposés, sans leur assentiment. Aussi peut-on affirmer hardiment que sa conduite, pendant ces années si dures, ne rencontra et ne rencontrera aucun détracteur. Que de questions à résoudre de manière à éviter tout froissement, notamment de la part du Comité National, auprès duquel M. Levie rentrait de Sainte-Adresse dûment accrédité comme mandataire du gouvernement et dans la direction duquel il prit place à ce titre. An-tClen ministre des finances, qui mieux que lui aurait été qualifié pour représenter les intérêts du Trésor dans la gestion des crédits énor-'mes que le gouvernement belge mettait directement ou indirectement à la disposition de la Belgique par l'intermédiaire de cette institution de salut public ? D'autre part, qui mieux que lui aurait donné le branle à toutes les bonnes volontés pour s'affirmer quand il s'est agi de protester contre l'arbitraire et la tyrannie du pouvoir cccupant, contre ses déportations, contre ses rapines et ses exactions, contre la séparation administrative, contre l'activisme ? Les protestations qui traduisirent l'indignation publique à chacun des i attentats dirigés par l'occupant contre nos libertés, nos biens et nos personnes, émanent de cette organisation occulte dont il était l'âme. A côté de ces manifestations intermittentes et occasionnelles, rappelons les œuvres durables d'assistance et de prévoyance qui sortirent de son initiative, et, pour n'en citer qu'une, la Société coopérative d'avances et de prêts ayant pour objet de venir en aide aux fonctionnaires et au personnel ouvrier de l'Etat, privés de leurs traitements et de leurs salaires, ainsi qu'aux créanciers du Trésor, réduits temporairement à l'état de gêne. Les services rendus par une telle institution, à laquelle M. Levie assura le patronage du Comité National et le concours des plus importants établissements de crédit et des plus hautes personnalités de la capitale, apparaîtront plus clairement quand on saura que ses avances dépassent 300 millions de francs 1 il faudrait rappeler aussi les avis et directions qu'il a dispensés à tant de compatriotes perplexes auxquels il a indiqué la voie à suivre, les décisions à prendre dans des conjonctures délicates, remontant le moral, ranimant le courage, d'une inébranlable confiance dans l'issue finale, même aux heures les plus sombres. Et lorsque» la libération s'annonçant com- LA RAZZIA (Suite et finj Nous sommes au barrage. Un énorme Prussien, hercule pesant et joyeux, tire, des bouffées de sa pipe en porcelaine et domina de toute La tète la foule craintive et dolente qui s'y heurte. Je vois alors, au-dessus du mur de pierre qui soutient le quai de manœuvre de la station et surplombe à pic la cliaussée bien connue, menant au passage à iniveau vers Bouvignes, de longues rames de "wagons alignant systématiquement leurs cu-£es sombres : dans deux heures, trois heures jau plus, ces trains emplis de cfiair humaine, ^prendront la direction de Cologne. it * "k Car l'examen, par trois officiers, des hommes des dix-sept <:nmniunes convoquées on évalue qu'ils sont de trois à quatre mille — n'a pas duré plus de deux heures. Ce fut !d'une brutalité féroce et goguenarde. Le bétail pénétrait par trois guichets dans u.ne isalle où se tenaient les recruteurs. Ils regardaient les arrivants. — Vous, à gauche...; vous, à droite..« A droite c'est la liberté; à gauche c'est l'esclavage et les travaux forcés. Chaque fois que la rapidité du choix le ,permet, les bourgmestres interviennent. <{ — Ne prenez pas celui-ci, il est père de sept enfants, c'est un infirme. — Droite !... — Celui-ci est un ouvrier maçon qui n'a jamais chômé... ^ — Il ne chômera pas non plus en Allemagne... Gauche I... (i)-Co fou lleton est extrait du livre que M. George 6ar*lr vient de publier sous le titre de Pourquoi pat t pendant Voccupation, et qui est un reeueil d'Impressions potées au jour le joue me prochaine, il y eut lieu d'aviser aux dispositions à prendre pour le lendemain do l'é- * vacuation, c'est encore du même cénacle, dont * il était le chef, que partit le mot d'ordre transmis aux Gouverneurs de province. t Un de ses amis nous traçait de lui ce portrait à la fidélité duquel tous rendront hommage : Toujours en éveil, en contact intermittent avec Le Havre, suppléant aux infor-^ mations qui lui manquaient par une sorte de - divination propre aux véritables hommes f d'Etat, il a tenu groupées, coalisées, vivifiées par sa parole généreuse, par sa bonne grâce, par son inlassable activité nos plus vives forces j nationales. L'admirable mouvement de notre magistrature, barrant la route à l'aktivisme et tenant tête à l'occupant, le compta au premier rang de ses promoteurs, et quand l'aktivisme descendit dans la rue pour y entraîner les foules, il le trouva sur son 'hemin, notamment L à Anvers, où sa main aida à l'abattre. Très , effacé en apparence, ce que sa modestie lui rend facile — il est intervenu chaque fois que les circonstance^ l'ont rendu nécessaire > et | alors, avec une netteté, une fermeté, une énergie dont on ne l'aurait pas cru capable. Il i fut ici le ministre de la défense nationale. ■ ■ ■■■waïa^v ^ cm « ■■ : Au service hygiène de la Ville Ce que disent les statistiques. On sait qu'il existe à la ville de Bruxelles un service d'hygiène où l'on dresse notamment des statistiques quotidiennes fort intéressantes sur la situation démographique et médicale de Bruxelles et des faubourgs. M. Wilmart, l'aimable directeur de ces services, a bien voulu mettre ces statistiques à notre disposition. Si les statistiques, les diagrammes chers à Hector Denis sont souvent arides, ils ont parfois leur éloquence. Eloquence combien triste dans les circonstances actuelles, car les chiffres nous montrent brutalement qu'à la guerre la mort ne fauche pas seulement les soldats, mais qu'en arrière du front elle fa" 1 aussi sans pitié les civils. Les décès augmentent d'année en année de 1913 à 1918, tandis que les naissancîs diminuent de façon inquiétante. Pour le Grand-Bruxelles, les décès montant de 9,312 en 1913 à 12,216 en 1917.. Les naissances, qui atteignaient le chiffre de 12,314 er> tombent a G,051 en 1917. Dans la période allant du 1er janvier au 30 septembre 1918, le total des naissances a été de 4,236, alors que celui des décès est de plus du double, exactement 9,424, soit un taux de natalité de 7.1 et un taux de mortalité de 15.7 pour 1,000 habitants. Par contre, les décès des tout jeunes enfants diminuent dans d'extraordinaires proportions. En 1913, il meurt dans l'agglomération bruxelloise 1,531 bébés de 0 à 1 an, et en 1917 il n'y en a plus que 614 décès, soit moins de la moitié. Le mariage subit .une crise pendant la guerre. Lo coût de la vie fait hésiter les plus courageux. On se mariera l'année prochaine, la guerre sera finie, on aura plus facile à monter son petit ménage. Pensez donc . un moulin à café coûte 39 francs ! Mais l'année s'achève sans voir la fin de la tragédie, les années s'ajoutent aux années et, vous savez, l'amour est volage ! Aussi, les mariages, qui étaient en 1913 de 7,680 pour Bruxelles et les faubourgs, descendent à 4,193 en 1917. Mais 1918 voit poindre l'heure de la délivrance et les couples sont plus nombreux à convoler en justes noces. Du 1" janvier au 30 septembre 1918, 4,085 passent devant l'échevin de l'état-civil. Par~ii les causes de décès, c'est la tuberculose qui emporte le plus de monde. Le nombre de morts par tuberculose monte de 720 en 1913 à 1,774 en 1918, soit plus du double. Les décès provoqués par la broncho-pneu-monie montent de 277 en 1913 à 390 en 1918. Pour la pneumonie, les décès augmentent pendant la même période de 352 à 524. Les pauvres vieux meurent sans avoir vu la fin du drame mondial, sans savoir si leurs enfants resteront Bclge3. Les décès pour cause de débilité sénile, qui atteignaient en 1913 (du 1er janvier au 30 septembre) le nombre de 365, montent en 1918 pour la même pé riode à 792. Les maladies organiques du cœur font aussi beaucoup de victimes. Les décès, qui ■ étaient en 1913 de 1,435, sont en 1917 de 2,467. Triste conséquence de toutes les émotions que la population a dû supporter pendant ces années terribles; conséquence aussi les longues et interminables files sous la pluie, ou la neige, ou par les dures gelées. Chose curieuse : alors qu'il y a tant de Dix hommes passent librement à droite; le onzième écope : — Qu'est-ce que vous faites? Votre carte porte : menuisier. Etes-vous patron ou ouvrier?L'homme hésite : qu'est-ce qu'il faut dire pour aller à droite ? 11 répond au hasard. : — Patron. — Gauche!.,. Des chômeurs avérés, qui vivent effrontément de la bienfaisance publique depuis le début de la guerre, refusant tout travail, sont libérés au petit bonheur. La qualité de chômeur n'entre pour rien dans les raisons qui décident les recruteurs. Ils piquent dans le tas, au hasard. Lors des réquisitions de chevaux, ils examinaient les qualités ou les défauts des bêtes qu'on leur présentait Pour les réquisitions d'hommes, pas besoin de s'embarrasser de cela : il y a tant de têtes à livrer; ce n'est qu'un chiffre à atteindre. D'Evrehailles, on ne fait que quelques prisonniers; par contre, le hameau uniquement agricole de Haut-le-Wastia voit enlever presque toute sa jeunesse : 32 sur 78 convoqués; 32 cultivateurs, presque tous mariés et pères da famille. D'un autre village, on ne prend que des hommes de quarante ans. De Bioul, la famille P... compte cinq garçons : trois sont au front belge; on rafle les deux autres. Ici on libère tous les chauffeurs, là on les déporte sans exception : on {lirait que l'arbitraire du soldat triomphant a sa folie mauvaise, sa perversité spéciale; il semble que ce gâchage de vies humaines soit une occasion nouvelle et joyeuse d'affirmer le bon plaisir du conquérant, la prise de possession du territoire ooeupé, le mépris de la.race inférieure asservie. On envoie un lot de Belges à ses amis d'Allemagne comme on leur enverrait un lot de plantes ou du gibier. .Vous étiez un homme libre menant parmi misé. 3, de peine dans les ccsurs, les suicides desc=r,deiit de 190 en 1913 à 131 en 1917. Combien ces simples chiffres n'expriment-ils pas de douleurs, de souffrances et de tristesses ! N'oublions jamais les actes des Alle-iaa. "_s qui les ont fait parler ainsi et qui, In même de leur départ, massacraient nos compatriotes. BELGA. PETITE GAZETTE «sans l'orore «de LcopoM Le Roi, pour reconnaîtra les services rendus par MM. Armand Poissingerec Vital Plas. professeurs des princes Léopold ©t Charles, vient de les nommer chevaliers de l'ordre de Léopold. Sur la proposition de M. Segers, M. Louis Van Parys, secrétaire du cabinet, vient d'être nommé chevalier de l'ordre de Léopold. Mos nouveaux ministres d'EJat Le Moniteur du 5 courant publie les arrêtés, conférant à MM. Paul Bèrryer, ancien ministre do l'intérieur; Colleaux, sénateur, et Loui3 Bertrand député, le titre de ministres d'Etat. ELc caliinet du « Premier « M. Ernst de Bunswyck, tout en continuant provisoirement ses services au cabinet du ministre de la justice, a déjà pris ses fonctions de chef de. cabinet de M. Delacroix; M. Briand a été attaché au cabinet du « Premier « en qualité de secrétaire. Au ministère de l'intérieur C'est, nous l'avons dit, M. Armand Cattoir, qui conserve les fonctions de chef de cabinet du nou® veau ministre de l'intérieur. M. de Broqueville a attaché, d'autre part à son cabinet, le comte Louis do Lichtervelde en qualité de secrétaire et M. l'avocat Veldekens comme attaché. ILes Conseils consultatifs Au cours de leur dernier Conseil, les membres du cabinet ont décidé la création de conseils cpn- ; sultatifs. L'arrêté signé par le Roi, le 3 décembre ; écoulé, et contresigné par « lo premier ministre », M. Léon Delacroix, est ainsfeonçu : Art. 1er. Il peut être créé, auprès de chaque département ministériel, un ou plusieurs conseils consultatifs de trois membres au moins. Art. 2. Les membres do ces conseils sont nommés par le Roi, pour un terme de trois ans. Ils portent le titre do conseillers de gouvernement, lis donnent, collectivement ou individuellement, leur avis sur les projets de lois, d'arrêtés ou de règlements qui leur sont soumis1 et, d'une manière générale, sur toutes les questions qui sont renvoyées à leur examen. Art. 3. Les fonctions de conseiller de gouvernement sont incompatibles aveu celles de membre de l'une ou de l'autre des deux Chambres. Elles n'entrainent aucune autre incompatibilité. Art. 4. Les conseillers de gouvernement jouissent d'une indemnité annuelle de 6,000 francs, à charge du budget du département auquel ils sont attachés. Les autres dépenses auxqtoiles le conseil peut donner lieu sont aussi prélevées sur ce budget. M. Vandervelde a décidé de constituer le conseu consultatif de la justice de quatre membres qui • seront : MMes Charles De Jongh, ancien bâtonnier, Bon-nevio, Maurice Vauthier et M. l'échevin Pladet, spécialement compétent en matières d'oeuvres sociales et charitables. On vient de nommer les conseiller,dits conseillers de gouvernement, adjoints au ministère des Affaires économiques, qui a pour mission de procéder à la restauration industrielle et commerciale du pays. Ce sont MM. Jadot, gouverneur de la Société générale; Trasenster, directeur des Aciéries d'Ou-grée-Marihaye; Jules Hennin, président delà Convention des Glaceries; Georges Barnich, directeur do l'Institut Solvay; de Hemptinne, représentant des Industries cotonniôres; Deprez, administrateur du Val-Saint-Lambert; et Galopin, directeur do la Société de Herstal, fabrication des armes de guerre. « Rîotre « Sûreté civile Le ministre de la Justice, en attendant que lumière complète puisse être faite sur les agissements de M. Gonne, directeur actuel de la Sûreté, ne devrait-il pas confier à uno autre personnalité la gestion do cet important service 1 C'est l'avis qu'ont exprimé, devant nous, les plus hautes autorités judiciaires. Nous le transmettons, par la voix du «Soir, à M. Vandervelde. Sections et coasumsssiôns Il paraît certain que la grande majorité de la Chambre est acquise a la transformation des, sections et commissions spéciales composées en0raison de la compétence de ceux qui seront appel s à en faire partie, comme cela s'est toujours fait au Sénat. vos pareils une existence digne et honorée; vous n'êtes plus qu'une pauvre machine à souffrir. Vous étiez un citoyen heureux dans l'ombre du clocher natal, respirant sous le vaste ciel, réunissant autour de vous le soir, près de la lampe amie, votre femme et vos enfants; voici que, brusquement, vous n'avez plus ni clocher, ni lampe, ni femme, ni enfants. Vous n'êtes plus, de par l'inexorable et tout puissant caprice d'un maître venu de l'étranger, un infime rouage de la formidable usine qui pompe àans une seconde de relâche le sang, la vie, l'argent et le travail utile à l'Allemagne et aux territoires qu'elle occupe pour les transformer en énergie militaire et pour dévorer le monde. Vou« aimiez profondément votre pays; vous voilà tout à coup obligé par une contrainte, dont l'hypocrisie est plus exécrable peut-être que ta violence même, de forger des armes qui seront tournées contre votre patrie et contre ceux en qui elle a réfugié ses espoirs suprêmes... Voilà oe que chacun pensait pendant ces heures terribles; voilà ce qui ne s'effacera jamais du souvenir de personne. * * * Pour la foule de femmes, d'enfants et de vieillards qui maintenant piétine, angoissée, aux alentours du pont et <3e la gare, l'attente, la terrible attente a commencé. On lève les yeux vers le collège de Belle-Vue où se décide le sort du père, du frère, du fils... Aucun cri, aucune plainte. Des larmes furtives. Un tic tout à coup fait grimacer une figure. Une mère énervée gifle son gamin. L'hercule prussien rit avec ses camarades de piquet, en tirant toujours des bouffées de sa pipe de porcelaine. •Te vais faire un tour dans lea ruines de la ville abandonnée. Les boutiques et les cafés ne pourront pas s'ouvrir aujourd'hui, même Le système absurde *des sections tirées au sort!... n'a duré que trop longtemps. En l'honneur d'Adolphe Max Une manifestation, à laquelle plusieurs milliers de Belges ont pris part, a eu lieu luudi, à La Haye, en l'honneur du bourgmestre de Bruxelles, M. Ad. Max. Une actrice d'un théâtre de la ville lut une adresse au premier magistrat de la capitale belge, ainsi qu'une lettre dans laquelle M. Max rendait hommage aux Belges qui, dans ces années difficiles, avaient rendu service à la patrie, et aux Néerlandais qui les avaient secondés. Les sympathies américaines Le Bourgmestre de Bruxelles a reçu du président Wilson le télégramme suivant : Veuillez accepter mes remerciments les plus chaleureux pour votre message, ainsi que mes cordiales félicitations pour la libération de votre ville et de la Belgique, WOODROW WILSON. A l'Association libérale Le Comité de l'Association libérale de l'arrondissement, s'est réuni mardi, sous la présidence de M. Maurice Lemonnier. Le président a fait un exposé de la situation politique et économique du pays; constatant l'union complète de tous les mandataires libéraux de la Chambre et du Sénat, il a proposé au Comité d'examiner s'il ne conviendrait pas de mettre fin aux divisions du Parti libéral de l'arrondissement de Bruxelles, en entrant en négociations avec la Ligue libérale, en vue d'une fusion de la Ligue et de l'Association libérales.Le Comité s'est rallié unanimement à cette manière de voir. L'assemblée s'est occupée de multiples problèmes d'ordre matériel et social que soulève la question de la restauration de la Belgique ; elle a résolu d'observer la trêve des partis pendant le temps nécessaire à cette restauration. Le Comité a décidé de faire confiance au gouvernement d'union nationale qui s'est engagé à convoquer une Constituante élue par le suffrage universel à 21 ans. ^ Au port d'Anvers La « Cunard Line », l'importante Compagnie de navigation anglo-américaine, vient d'établir à Anvers une agence générale, dont le titulaire a été reçu par M. l'échevin Strauss. ïLa ESolBandc cl l*S2seant y Dans les Rapports de s'-atisiique économique, du 13 novembre, M. Colenbrander a traité longuement la question de l'Escaut. 11 détermine ainsi le point de vue hollandais : Une Hollande qui laisserait toucher à sa situation à l'embouchure des fleuves ne serait plus une Hollande. Un Etat ne renonce pas en vain au principe de son existence... Puis l'auteur déclare que son pays doit maintenir intégrale- , ment l'article du congrès de Vienne, qui prévoit ; l'obligation pour les Pays Bas de laisser toute liberté la navigation commerciale, mais leur accorde le droit de fermer le lleuve à la navigation des bâtiments do guerro. Ce droit do fermeture, aux yeux de M. Colenbrander, est en réalité un devoir pénible. Le maintien d'une Hollande libre en dépend. Puis, après quelques considérations historiques,. M. Colenbrander arrive à cette conclusion: j S'il est vrai que la Belgique, par son attitude dans la guerre, a rehaussé sa foi dans son droit à l'existence, il est tout aussi vrai que la Hollande sera dans l'impossibilité de contribuer, domain, à l'œuvre de fructification générale, si elle commence par se laisser émascuier. M. Colenbrander ne semble pas se douter qu'il y aura demain une Société des nations qui changera quelque peu le monde sorti du congrès de Vienne. iLa siote à payer Une première enquête faite en Belgique porte à six milliards 560 millions de francs la note à payer par l'Allemagne à la Belgique, pour l'enlèvement de l'outillage, etc. Kxéculions nécessaires Le Conseil d'administration de l'Athénée d'Ixelles vient d'oxeluro uno série de professeurs ayant «c professé » surtout un aktivisme forcené. Parmi ces, Messieurs, il en était un qui profitant de ses relations avec les Bochos, avait ajouté à l'exercice de son sacerdoce scolaire... le commerce de beurre! Les autres Athénées, celui de Bruxelles notamment, — où fonctionne un préfet nommé par les Allemands ! — vont suivre. S^a Sîn d'un journal sLlivlstc La Liberté, qui succéda à la Région, de triste et répugnante mémoire, vient de voir saisir son matériel, en vertu d'un arrêté pris par M. le bourgmestre de Charleroi. Ses directeurs, les sieurs Louis Briard et Jules Barmarin, dit Roger Verval, n'ont pas manifesté trop de surprise. Ils avaient dû être prévenus par une mouche. Ces messieurs, dignes élèves des maîtres qu'ils après la razzia. Dinant est aussi mort qu'il le fut au lendemain du sac et des fusillades, quand sa population avait fui, soûle d'épouvante, au hasard des routes, et que les troupes, leur œuvre accomplie, cuvaient dans les faubourgs le vin et les liqueurs des maisons pillées. De-ci, de-là, dans le dédale des décombres, une silhouette.-grise, errant fusil au dos, paraît et disparaît derrière un pan de mur déchiqueté et noirci. Il est 11 heures. Les premiers escapés commencent à descendre 3e la montagne. Ceux qui habitent les villages riverains filent au plus vite pour rassurer leur famille. On les interpelle: « Savez-vous si un tel... un tel... un tel...? — Il a été pris#. Il me suit... Il n'avait pas encore passé...» On a le cœur étreint rien qu'à voir la détresse qui se peint sur les visages de ceux et de celles qui attendent... Des mains séniles, des voix tremblantes implorent les arrivants. — Papa l papa l pleuré une petite fille, éperdue surtout de voir pleurer sa mère. L'hercule prussien rit toujours d'un rire bon enfant,*dispersant sans brutalité les groupes qui s'agglomèrent; il apporte à exécuter sa consig-ne une tranquille confiance dans sa force, une autorité condescendante et supérieure de maître d'école mettant de l'ordre dans sa classe. J?our certains, qui ne voient pas revenir leurs proches, l'inquiétude devient de l'an-, goisse... De nouveaux venus s'esquivent sans leur répondre, détournant la tête — et, brusquement la certitude éclate; « Il est déjà dans le train !... » Alors, ce sont des paumes jointes dans un geste de supplication et d'effroi, des yeux dilatés, des bouches ouvertes d'où ne sort aucun son... des rires douloureux qui vous ravagent les nerfs. Cela dure une demi-heure. Maintenant, le barrage est levé par mo avaient servis, avaient rendu inutilisable une assez grande partie du papier so trouvant dan® leurs ateliers.Wes vivres pour nos frères luxembourgeois Vu l'urgence, et sans attendre le rapport de ses délégués, le Comité National a déjà expédié à destination du Luxembourg un premier train de vivres comprenant : 14 wagons de farine; 2 wagons de saindoux ; 1 wagon de lard, 2 wagons de riz. On a prévu l'envoi d'autres trains à très bref délai. DAN8 L'ARMÉE Au ministère de la guerre M. Masson vient de désigner le colonel Morchie, commissionné au commandement de la neuvième brigade d'infanterie — donc à la veille d'être promu général —, en qualité de chef de son oabinet milicaire. Le colonel Mercliie est un de nos vaillants officiers qui, depuis août 1914, n'a pas quitté lo front. Le commandement de nos provinces C'est, ainsi que nous l'avons annoncé, le sympathique et populaire général Jean Meiser, qui vient d.'ètre désigné par le Roi en qualité de commandant militaire du Brabant. Le lieutenant-général Leohat a été désigné comme commandant militaire de la province du Hainaut. . EL'appeE des classes MM. do Broqueville, ministre de l'intérieur, et Masson, ministre de la guerre, se sont entretenus longuement, ce matin, avec le général Constant et le major Cornil, des mesures a prendre en vue de l'appel des classes 1914, 1915, 1916, 1917 et 1918, et du licenciement des vieilles classes. Des dispositions onc été arrêtées, qui donneront prompte satisfaction à celles-ci. ILes engagements volontaires En vertu d'un arrêté royal donné par le Roi le 18 novembre dernier, des engagements peuvent être contractés pour une durée d'un terme de milice par tout Belge âgé de 16 ans au moins, de 35 ans au plus. Des engagements peuvent être contractés aussi par les étrangers tenus de concourir au service de la milice et par ceux qui ont le droit d'opter pour la nationalité belge. Il ne sera plus reçu d'engagements volontaires pour la durée do la guerre. Toutefois, les Grands-Ducaux qui servent d?ns une armée alliée et qui obtiendraient leur passage dans l'armée belges, peuvent être autorisés à s'engager, pour une durée équivalente au terme qui leur restait à accomplir dans l'armée alliée. Sont applicables toutes les autres dispositions de la loi do milice du 31 août 1913, relative aux engagements dos volontaires de carrière. Le passage des Allemands par le Limbourg hollandais On sait l'émoi provoqué par lo passage à travers 1e Limbourg hollandais des Allemands en retraite,emmenant avec eux le produit de leurs rapines chez nous. On connaît la protestation de l'Entente. Il semble que les Hollandais eux-mêmes commencent à se rendre compte do leur « erreur », car voici que le Nicuwe Rotlerdamsche Courant, tant aimé do von Bissing et de ses suppôts, éprouve le besoin d'expliquer les choses, il s'étonne de la démarche des alliés; il la trouve incompréhensible; il estime que c'est là un acte désagréable de l'Entente. Il trouve que le passage des Allemands n'a en aucune façon porté préjudice aux intérêts de l'Entente? En effet, dit-il, les Pays-Bas ont bien laissé venir chez eux lea Belges et les Anglais arrivés d'Anvers après le siège; en outre, il ne pouvait être question pour l'Entente de capturer les Allemands ; ceux-ci se seraient fait interner en Hollande. Et l'auteur de cet éditorial situe ainsi le débat : la question se ramène à un simple internement. La Hollande devait-elle, ou non, interner les Allemands en retraite ? Et il répond que l'internement aurait été une folie, attendu que les prisonniers et internés se trouvant en Hollande sont autorisés à rentrer cbez eux à quelque pays qu'ils appartiennent. Pourquoi, dès lors, interner les Allemands entrant en Hollande en 1918 ? On remarque 1« caractère spécieux de ce raisonnement ; les Allemands pouvaient passer par la Hollande, puisqu'ils pouvaient être certains de ne pas être internés, attendu qu'on libérait les autres internés! Ils auraient eu tort de so gêner! Le Nieuiue Rolterdamsche termine par un paragraphe où il énumère tout le bien que les Pays-Bas font aux prisonniers alliés qui quittent l'Allemagne et passent en Hollande, et les facilités que la Hollande accorde à nos internés. Cette considération nous paraît tout-à-fait étrangère au débat, lequel se réduit à ceci : Un état neutre peut-il, en temps de guerre, laisser passer librement par son territoire, des coFps de troupe appartenant à l'un des belligérants ? Aussi simple est la question, aussi évidente est la réponse. ments; beaucoup de gens se répandent sur la chaussée vers le passage à niveau de Bouvignes, se précipitant au pied du mur de soutènement, sur la crête duquel les wagons s'alignent, emplis de leur cargaison vivante. Des soldats allemands veillent aux portières. Et, tout à coup, un long hurlement s'élève qui, jusqu'au départ du train se gonflera, décroîtra,mourra, renaîtra, un hurlement dont le seul souvenir donne froid aux os, un hurlement comme la Meuse n'en entendit jamais à travers les âges, un long hurlement qui emplit la vallée, — la vallée sur laquelle un "clair soleil d'hiver verse maintenant une lumière d'or et de cristal... Ce n'est pas une bête blessée qui crie ainsi, c'est tout le troupeau.Des clameurs insultantes ou désespérées répondent à d'autres clameurs désespérées ou insultantes; des coups de sifflet stridents traversent cet ouragan de sons à la façon des coups de fusil traversant la nuit; puis, brusquement, des chants de déments, où l'on distingue des bribes de « Brabançonne » et de « Marseillaise ». On voit des poings fermés, des faces blêmes tendues vers le ciel inflexible; beaucoup d'escapés jettent aux prisonniers leur pain, leurs couvertures, leurs souliers; on lance des cigarettes, du chocolat,des biscuits que les soldats de garde ramassent et passent dans les wagons; des collectes s'organisent; des bourgmestres, des médecins, des fermiers puisent dans leurs portefeuilles; les plus pauvres vident leurs poches, et un prisonnier signalé comme n'ayant encore rien reçu, se trouve à la tête, en quelques minutés, de 75 mark. Des bâches ont été placées les unes sur les autres, au pied du mur et forment un tas sur lequel on se hisse pour jeter des mark enfermés dans une gazette avec une pierre; des gens demeurent longtemps indifférents, hébétés, bousculés par la foule et, tout à coup, comme s'ils Dans le secteur britannique (De notre correspondant au tront britanniquêl Spa, le 1er décembre f Le Curé de Sourbrôdt. Certains de nos amis anglais, en pénétrant en territoire allemand, n'auront sans doute pas été peu étonnés en constatant que, dans l'une de leurs zones de pénétration, la plupart des villages et des habitants portent des noms de consonance bien française. Nous voulons parler de cette région de Malmédy ?ui fit partie de la principauté de Liège et ne ut rattachée à la Prusse qu'en 1815. Malgré un siècle de germanisation intensive, la population de ces villages, Bellevaux et Robert-ville, Oudenval et Géromont, entend le français et parle un patois wallon en tous point* semblable à celui de Stavelot. Quand certaines troupes allemandes passèrent par là en août 1914, elles se crurent déjà arrivée? en Belgique, trompées par le langage iti, paysans et les enseignes. Des soldats hano-, vriens, pris de panique, l'esprit surexcité par' les histoires de francs-tireurs belges qu où; leur avait contées au départ, se cannardêre»t, entre eux, au soir tombant, sur lo territoire de Sourbrôdt; puis ils criblèrent de balles les façades de certaines maisons du village dont les habitants s'étaient enfuis, terrifiés. Un" jeune lieutenant se dirigea avec 25 hommrt vers la cure. Le vieux curé, l'abbé Pietkta,, fut arrêté, pris comme Ôtage et passa quatre' jours à la gare, subissant les pires brutalitéa; de la part des soldats. Tout cela, nous y in*, sistons, se passait en territoire l'Empire, w le, curé de Sourbrôdt dépend de Mgr von! Hartmann. Nous venons d'aller lui rendr£ visite. Il est resté-alerte malgré ses lie intô-j neuf ans. Il nous a conté en souriant soir aventure d'août 1914. Nous lui demandâmes co qu'il d'après lui, la guerre finie, ailvlen-' drait des populations wallonnes de Malmédjj et environs : <iHesterez-vous?...>i Ici, la vieille soeur du curé nous interrompit 1 « Prussiens? Ah I non, hein !... u De Sourbrôdt, nous nous sommes rendu à travers un pays désolé —• au fameux camp: d'Elsenbom, dont la création fit couler tant d'encre quelques années avant la guerr».; Nous avons vu les baraquements nombreux) et confortables qui tiennent lieu de casern*.! Comme nous demandions le chemin à un' aubergiste voisin du camp, il nous répondit; dans un anglais impeccable, avec un em-' pressement significatif. Les « tommies » et leurs officiers goûtent, infiniment le charme romantique de Mont-! joie, délicieuse petite ville que dominent la] montagne sombre, les sapinières et les raines d'un vieux burg. Les Allemands, offus-qu 6s par le nom français de cette ville, l'ont débaptisée au début de la guerre pour l'ap- j peler Monschau. D'Aix-la-Chapelle à Liège, nous sommes; rentré pa.r Gemmenich. Les enseignes, là, j ont beau être allemandes, les habitants bel- j ges de ce village n'en ont pas moins aion'i damment pavoisé aux couleurs rouge, jaun»] et noire, démontrant ainsi une fois de plOSj que ce n'est pas la langue, du moins poCj elle seule, qui crée la nationalité. "C Délices des Eaux de Spa* Au dix-huitième siècle a paru un livre anMkj sant, devenu presque introuvable, dont l'au- S teur raconte les délassements auxquels Ml] livraient les gens de qualité venus à Spftj pour prendre les eaux à l'exemple de Pierre j le Grand. Je doute fort que ces bobelins duf dix-huitième se soient amusés autant que le»; Spadois, ces jours derniers. Les habitants da la petite ville, qui fut le siège du grand-quartier général allemand depuis févrUl 1918 jusqu'à la signature de l'annistlce, ont pu se divertir vendredi dernier à un spectacle assez piquant : un certain nombre dt Boches, simples soldats et officiers, couvert!^ de décorations, assistaient à l'entrée des troo-; pes britanniques. Les premières furent deâ troupes de cavalerie, aux lances ornées de flammes blanches et rouges. Les enfants dMI écoles, gracieusement habillés, agitaient sur leur passage le drapeau belge et IV uniott. jack ». Quant aux Boche3 spectateurs, c'étaient les officiers et soldats demeurés à Spa pont l'exécution de l'armistice. Il y a, en dans la ville une commission international# de l'armistice, dont ces Allemands (les officiers tout au moins) font partie. - _______ venaient d'être galvanisés, s'extériorisent «n lamentations, en blasphèmes, en injures teiv rifiantes et ridicules. Un père de famille ont à son fils : « Ne signe pas surtout, et si ttt trouves un fusil là-bas, tire dessus I »; il «ai aussitôt appréhendé et conduit à la Kom* mandantur, bayormette au canon. C'est un# scène sans nom, si terrible que tous ceux <|U{ l'on vue commencent par dire, quand on len| en parle : « Je ne voudrais plus jamais vol«| ça». ^ - „ -, ■ | Thomaa et AIbert*ne sont pas redescendu! de Belle-Vue ; je suis rentré seul à Yvoir.. M L'officier a dit à Thomas : — Etes-vous jardinier ou patron jardinier L'autre est demeuré bouche bée... S — A gauche I Il s'est éloigné avec l'inconscience d'uO; somnambule et la passivité d'un mouton qu« l'on pousse à l'abattoir. Il s'est assis dans un,; coin du wagon, et pendant que les autre*! chantaient, vociféraient et insultaient ad* vainqueur, il a pleuré,la tête dans les mains,l en silence, longuement. Depuis huit Jours, il, vivait dans la certitude de son malheur. f Albert a essayé de s'expliquer j on l'a fait — A gauche I Dans le wagon, 11 a sifflé, chanté, fait JtK rer aux autres que personne ne signerait, «M Marie savait a peu près la vérité quand suis rentré. Elle ne pleurait pas; cest ans âme vaillante; elle a ce que le peuple ft d*; meilleur; la force de faire face tout de sctMi au malheur, si immérité qu'il soit. Nou» InÉ disons de bonnes paroles d'espoir; on écrWj au gouverneur... On fera des démarches Mj§ près du kreischef... Puisqu'on ne doit pila* dre que les chômeurs, on admettra qu'on ne devait pas prendre Thomas... Il y a une Otjny! mission de révision à Cologne... Elle rccwjj ■■■■■!■— mm. © ®SCCÎ]EM'BBÉ ÊB/.iÔN AO Le numéro provisoirement ; S© centime». Ï9

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le soir gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1887 bis unbestimmt.

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