Le soir

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s.n. 1918, 23 November. Le soir. Konsultiert 24 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/t14th8ch56/
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/r»2* AW-WRE SAMEDI 231 BTOVEMIIBE 1918. EDITION B Le numéro provisoirement : lO centimes-. N° 0 LH Sont a été particulièrement frappé par les Allemands, qui inl ont enlevé la presque totalité de son matériel. Dos 80 bons de réquisition qu'il a ou devrait avoir en sa possession, un seul constate l'enlèvement de près de 50 moteurs électriques; ^'autres de 200,000 kilos de papier, qui ont été pris pour être livrés ,tux Journaux censurés. Nous paraîtrons donc Jusqu'à nouvel ordre 'ivec des moyens de fortune. Nos lecteurs nous excuseront. Des machines, va outillage complet ont été commandés il y a six mois aux Etats-Unis,et nous permettront de paraître bientôt dans des conditions meilleures que celles de 1014. 'i Les abonnements sont provisoirement suspendus, l'ennemi noua ayant enlevé nos approvisionnements. Ils seront rétablis sous peu, notre papier arrivant à la suite de l'armée. Nous déduirons du prix âe l'abonnement nouveau là valeur des mois non servis en 1914. LE SOIR 4>eiaawl«s d'emplois (tarif réduit) ... 3 petites lignes. 1.00 Toute ligne en plus 0.40 Toutes autres rubriques ou annonces commerciales • . . 0.60 Faits Divers (ir* partie) lu UgU9* — (2™* partie) • i , — Z~. — (3«« partie) — 4.00 Sport et Réparations Judiciaires • • « • —. 8.00 Nécrologies » » • 2.60 ' Réclames avant les annonces • , • * , y 2.00j Théâtres et Spectacles i- 3.00 Téléph. : Annonces : A 591 — Administ. : A 4738 — Réd. : A 196 et A 3648 1 Rédaction et Administration : 23, Place de Louvain, Bruxelles. ,d lkmiv odiISnna . AU A Oh D À A L i-'O LE RETOUR TRIOMPHAL DE NOS HEROS 1914-1918 La soldatesque de l'empereur félon a 'été chassée de la capitale comme elle le sera bientôt de tout le territoire\ Le 5 août 1914, en se mettant à la tète de nos soldais, le Roi lançait la proclamation suivante : A l'Armée de la Nation. Soldats 1 Sans la moindre provocation de notre part un voisin orgueilleux de Ba force a déchiré les traitée qui portent sa signature et violé le territoire de nos pères. Parce que nous avons été dignes de nous-mêmes, parce que nous avons refusé de forfaire à l'honneur, il nous attaque. Mais le mon-do entier est émerveillé de notre attitude loyale; que son respect et son estime voifs réconfortent ©n ces moments suprêmes 1 Voyant son indépendance menacée, la Nation a frémi et ses enfants ont bondi à la frontière. Vaillants soldats d'une cause sacrée, j'ai confiance en votre bravoure tenace, et je vous Balue au nom de la Belgique vos concitoyens sont fiers de vous. Vous triompherei. car vous êtes la force miàe au service du Droit. César a dit de vos ancêtres : « De tous les peuples de la (Saule, les Belges sont les plus braves. » Gloire à vous, armée du peuple belge 1 Souvenez-vous que, devant l'ennemi. vous combattez pour la liberté et pour vos foyers menacés. Souvenez-vous, Flamands, de la bataille des Eperons d'Or, et vous. Wallons de Liège, qui êtes en oe moment à l'honneur, des 600 Franchimontois 1 Soldats, Je.pars de Bruxelles pour me mettre à votre tête, Fait à Bruxelles, ce 5 août 1914. ALBERT Aujourd'hui H novembre 1918, le Roi rentre triomphant dans Bruxelles, à la tête des héros le Liège et de l'Yzer. Gloire au Roi, gloire ù l'armée du peuple • ielge t Bruxelles reçoit m armée i et son Roi Pour recevoir son armée et son Roi, Bruxel-££ avait mis sa robe de fête, une robe de magnificence et de splendeur. Où trouva-t-elle le ^issu pour la faire ? On la croyait dépouillée, elle apparaît dans une beauté inégalée. O I teutons grossiers, teutons cruels et imbâciles, qui îroyiez nous avoir tout dérobé, nos draps, nos 'jtoiles, vous aviez compté sans notre ingéniosité. Vous avez fui, et soudain tous nos drapeaux 'étoffes fraîches et neuves, ont frémi a la brise du matin. Pas de fenèti«, la plus pauvre, le plus modeste, qui ne se parât de quelques couleurs. La terre était en joie. Notre ciel, si souvent maussade, nous envoyait son sourire. Dans I# subtile et fine lumière de novembre, les dra-fceaux flambaient comme des flammes ; flam-N mes rouges,iftunesj et noires de notre Relgidue, flammès^bleues. rsugéà et^Slàbôhe^de'Frarrcer croix pourpre d'Angleterre, étoiles des Etats-Unis, toute la flamme de tous nos espoirs et de nos enthousiasmes, la ville, la ville entière en était illuminée. Le cœur ardent de la cité, notre Grand'Place, est une merveille. Au balcon de l'Hôtel de v'ille se déploient les drapeaux de la Relgi-ïue et des Alliés, et de la tour, où Saint-Michel /errasse le dragon — l'allemand — comme la nélodie d'un carillon, tombent les couleurs le banderoles sans nombre, qui sonnent la linfâre de la joie et du triomphe, [.es éten-Jards des corporations rapnellentles fastes de l'histoire, ot les hauts mâts, reliés entre eux yjr des tresses de feuillage, mêlent à cet vymne les notes fraîches d'un son rustique. Tout près de là, la Bourse, plus discrète et 'Out aussi riche a décoré son fronton de notre vleVise : L'Union fait la force, et entre les colonnes descendent d'élégantes bannières qu'entrent des écussons nous rappelant les enseignements de l'heure: Pax, Labor, paix et travail. La Colonne du Congrès s'orne d'une ban-3e tricolore qui s'enroule et se croise autdur ïu fût énorme Tous les Bruxellois étaient dans la rue. On peut estimer à près d'un -million — la population de la ville, accrue de celle-des réfugiés — e nombre des hommes, dés femmes et dés enfants, qui, dès le matin, se pressaient dans es voies publiques. On nous a dit que dans .a nuit des gens prévoyants s'étaient inqmé ,és d'une place à trouver, et se portaient A ries «ndroits favorables, de crainte de ne pouvoir .participer au spectacle. Par groupe, les sociétés se rendaient à la •place désignée, et les enfants des écoles formaient, à côté du majestueux cortège qu'on •attendait*, de petits défilés pittoresques et pleins Je couleurs : fillettes coiffées de nœuds tricolores; garçonnets agitant dos drapeaux, et tous «hantant des chœurs et des hymnes patriotiques.- Ils allaient d'un pas alerte et martial, Rongeant à leu>rs aînés qui revenaient dans le triomphe. Et leurs maîtres,' .leurs maîtresses tes encadraient ; de-s laïcs et des prêtres ; .-d-îç rrçlijpieusefe ; des F?ères de la Doctrine chré-. .lionne ; dès Sceurs à. cornettes blanches. Com-ôie les écoles, comme les maisons, les couvents Étaient vides! F<t.toujours les petits drapeaux ' j'^^l^jont, au-^esstia des têtes; dans l'air frais di dans la liwnière. Les artistes sont là, eux-aussi, dans leurs j»uvpesv des motifs sculpturaux qui ornent les _ plates QûbU.ques. "A '.la Grand "PI ace, Là Brabançonne, de Samuel entraîne, d'un beau mou-Vementîa .fôijlç ; séduit, par soji chant. M. Jac--Qu'es Marin s'éiît, spuvenu du martyre de mise Çàvéll et le symbolise par )'eîflgie d'une fem-in'e enchaînée, qufe> suivent d'autres femmes en larmes. ; rAu Mont des Arts. M. Grand moulin salue f£ip&nqiie. qui ndus apporta ta paix avec la victoire* Place Saint-Jean, {Vf. Mascré nous jln-fi,te à songer aulx morts, et représente un soldat couché soutenu phr une infirmière, par /a Patrie elle-même. Au Parc, M. Wolfers unit 3âns une belle composition les deux races anies de Flandre et de..Wallonie. Et de ces mo 1 iiimtmts improvisés pour la,fête des rues. jun fles plus-saisissants est celui d'un artiste francs, le marquis de Pouilly, qui dresse sur la plade Surlet de Chokier; sous une porte d'ar-' Sliiteçture ihtlltàlre, la folgltfue frémissante, repoussant d'uii pping énergique l'ennemi envahisseur.Ainsi les artistes, le peuple, chantent un T>œan d'enthousiasme, un hymne de victoire. Réjouissez-vous, vous tous gui avez souffert .'3ans les. tranchées, sous la lontrue oppression ïillemands, hommes mrtrs qui avez vu s'avan-tev prématurément la vlellipse, enfants rptii àcritpz maintenant de petite draneaux et chan-iez des Brabançonne, enfants qui avez souf- | fert.de la faim, réfouisso-r-vons vous tous, c'est ie jour du triomphe et de la Joie ! Levez les Veux au ctel très clair de cette belle journée j do novembre, un avion vient d'anparaître. Be- i irardez comme il vole, élé^nnt et léflrer, notre Àvion beiee, notre avion d'espoir, annonçant Jp Roi ot l'armée qui approchent. Regardez-les. IV» viennent les uns après les autres. Ils sont JéTion maintenant. Us survolent la foule Immense qui se pr^s* dans les mes. On les sa-Jtte. On les acclame, ns ont été les Instruments de notre victoire. On a«lt que ce ne •ont plus des Instruments de guerre, et que ieur» allés awdacfeuops svmboîlseront le Dro-tr,,s et I& beauté a* <lenxaln. A Molenbeeh-St-Jean A son arrivée sur le territoire de Molen-beek, le Roi, qui était-en automobile avec la Reine et la Famille royale, a été reçu par M. le ff. bourgmestre Mettewie, entouré du Collège échevinal et des conseillers communaux. Le Roi a remercié avec effusion M. Mettewie des paroles de bienvenue qu'il lui avait adressées au nom de la population. Après cette réception, le cortège continue sa noute verj la porte de Flandre. A hauteur de la rue Piers, le Roi, la Reine, les princes et la princesse Marie-José descendent de leurs automobiles et montent à cheval, pour faire leur entrée dans la ville. Porte de Flandre C'est par la porte de Flandre, qu'en cette journée historique du 22 novembre, le roi Albert a fait sa rentrée triomphale dans sa bonne ville de Bruxelles. Aussi, c'est là que la foule s'est portée en masse. Derrière le barrage des troupes,formé de cyclistes dus carabiniers et des guides, on s'écrase depuis 8 heures du matin. A toutes les fenêtres des maisons avoisinantes on s'entasse. Des curieux 6ont perchés sur les toits. D'une lucarne de mansarde, on voit émerger une demi-douzaine de têtes blondes de fillettes et de garçonnets; on dirait un nid d'oisillons curieux. Dans les arbres du boulevard, des grappes humaines s'accrochent aux branches desséchées, qui menacent de se rompre sous le faix. Partout, drapeaux et oriflammes. Tous les bateaux amarrés aux vieux quais du canal de Charleroi ont fait toilette. Au sommet de leurs mâts, que relient des drapelets aux couleurs des alliés, flotte fièrement notre pavillon belge. La foule est nerveuse. L'attente l'enfièvre. Elle a besoin de donner libre cours à sa joie, à son enthousiasme, trop longtemps réprimés pendant ces quatre années d'esclavage. Tout à coup des cris, des acclamations: «Vive Max l... Vive Max 1... ». C'est notre cher bourgmestre, qui descend de son automobile. Il n'est pas dix heures, et déjà toutes les autorités communales de la ville et des faubourgs sont là. On voit, à côté de M. Max, tous les membres du collège : MM. Le-monnier, Steens, Jacqmain, Hallet ; les conseillers communaux; M. Bockstael, bourgmestre de Laeken, le doyen des maïeurs de l'agglomération, dont on admire "la verdeur et la prestance; M. Frick, bourgmestre de Saint-Josse, etc. Sur l'estrado dressée pour les invités, on remarque un groupe d'officiers d'état-major anglais, à la tète desquels se trouve le général australien Birdvvood, commandant de la cinquième armée britannique. 11 y a aussi des officiers américains et français. Des clameurs I... Tout le monde a le nez en l'air 1... Une escadrille d'avions vient d'apparaître dans les airs. On en compte six, volant de conserve et se détachant sur le ciel bleu comme do gigantesques libellules. Combien leur vol est élégant, gracieux l A peine entend-on le bruit des moteurs. Quelle différenci avec les sinistres « tauben », qui survolaien. 'a ville, il y a quelques jours encore, et qui nous agaçaient par le ronflement saccadé de leurs moteurs par leur insupportable bruit de crécelle rouillée. 11 est près de il heures lorsque des acclamations enthousistes dans,le lointain.annoncent l'a^ppache^du' collège. oit "émana-'le galop (les chevaux/ C'est un détachement de gendarmerie, drapeau en tète. Us ont belle allure, dans leur uniforme bleu sombre, avec leur casque de métal. On les applaudit de tout cœur. Soudain, une acclamation immense... On crie, on trépigne, on hurle : « Vive le Roi 1 Vive la Reii.e 1 r Le Roi, à cneval, vient de païaître sur le pont qui forme la limite de la ville de Bruxelles. A ses côtés, à cheval également, la Reine et le prince Léopold. Derrière eux, lu prin- ; cesse Marie-José et le prince Charles, fièremeut campés sur leurs alezans. L'allocution de M. Max au Roi M. Max s'avance au-devant da Roi et, pendant que la foule continue sans relâche ses ovations délirantes, il lui adresse l'allocution suivante : » Depuis iÎTus de quatre ans, la capitale attendait cette minute. Elle l'atiendait avec impatience, avec fièvre, mais jamais le doute n'a ébranlé sa foi. Elle avait la ceititude que, tôt du tard, il lui serait donné de voir revenir vers 3lle, victorieux, le Roi dont elle avait, au de-but de la guerre, salué la noble et virile décision et dont l'exemple l'avait enllammée de Dette abnégation genéieuse qui élève et gran-Jit le patriostime au point de l'égaler à l'amour de l'humanité. Oui, la Belgique s'est offerte en sacrifice pour un idéal qui plane bien au delà des intérêts qu'enferment les limites de ses frontières. Le peuple de Bruxelles a connu des souffrances indicibles, mais il les a supportées sans plainte, les yeux tournés vers l'avenir. La rentrée du Roi e« de l'Armée, dans l'apothéose du triomphe, lui apporte aujourd'nui la récompense qui lui était due, et c'est frémissant de bonheur que, fier de pouvoir parler en son nom, j'enveloppe dans un même hommage de gratitude et d'admiration nos Soldais incomparables, dignes partenaires des 'lroupes alliées aux côtés desquelles ils ont combattu, et l'héroïque Souverain qui, à leur tête, u conquis pqur îui-uiviiiio u». 1 ou. ia 1.civique, dont il incarnera l'âme, la gloire, la plus pure Qu'il me soit permis d'associer à cet hommage notre Heine dont nous savions, dès avant la .guerre, la bonté, mais dont nous connaissons aussi maintenant le mâle courage, et de confondre nos jeunes Princes et la gracieuse princesse Marie-José dans les aoclamations: que nous adressons à Ceux dont les exemples guideront leur avenir. Vive le Roi. vive la Reine, vive la Famille royale ! Vivent nos armées, vivent nos alliés l • La réponse du Koi Le Roi rérwmd en ces termes au discours du bourgmestre: * Messieurs, » La Reine et moi, nous avons écouté avec émotion les éloquences paroles que vient de nous adresser votre bourgmestre. C'est pour nous le plus beau jour de notre existence que celui où nous rentrons dans cette belle capitale délivrée enfin par la victoire des Alliés, après quatre ans et demi d'épreuves, » Nous nous réjouissons du fond du cœur de retrouver nos concitoyens qui n'ont jamais cessé d'avoir une fo* ardente dans la victoire du Droit, qui n'ont jaunis cessé de rester le front haut comme il sied à des hommes libres, devant les brutalités de l'oppresseur. • Je viens leu-r rendre ici un profond hommage d'admiration « Messieurs, » Nous saluons en M Max l'exemple des plus hautes vertus civiques. Votre bourgmestre a été héroïque; il est placé au premier rang des plue illustres magistrats communaux de notre Histoire. » Ensuite, au moment où il va reprendre possession de sa cnnltale. le Roi se retourne vers les généraux alliés qui le suivent, et leur serre la main avec effusion. Geste admirable. Geste royal de reconnaissance à ceux qui l'aidèrent vaillamment à reconquérir son pays, et grâce auxquels i1 rentre aujourd'hui en triomphateur dans le. ville qu'il dut quitter, il y a quatre ans, devant les hordes germa niques. Mme Leinonnier et Mme Steens offrent à la Reine de magnifiques gerbe* d'orchidées, puis le cortège se met en marche, tandis que d.ins la foule oq chante la Brabançonne avec une îerveur émouvoute. Porte de Schaerbeek Ici, porte de Schaerbeek, d'où la vue plonge jusqu'au bas du boulevard, des personnes, que rien ne décourage, ont passé la nuit sur des bancs, enveloppées de couvertures.Et ce matin, dès quatre heures, les charrettes, les carrioles Campagnardes déversent la foule de nos paysans. A 9 heures, les boulevards, les trottoirs, la rue sont envahis. Les fenêtres, les balcons les toits sont noirs de monde. Dans les arbres, hommes et femmes sont accrochés comme de grand oiseaux noirs et agitent des drapeaux. Au risque de se tuer, de nombreuses personnes sont montées sur la bordure du Jardin Botanique. Aussi loin qu'on pemt voir, c'est une vague humaine immense, dont les moindres mouvements se répercutent.Et cela forme des remous, comme ceux de l'océan. Les cavaliers, les lignards, les policiers s'arc-boutent pour arrêter, maintenir le flot toujours grossissant, mais leurs efforts sont vains, et par colonnes, le public arrive toujours. A 11 h. 36, on annonce que le cortège est arrivé au bas du boulevard Botanique. Le public se hausse, 6e dresse sur la pointe des pieds, on tend le cou pour voiir. Des autos passent, elles emportent notre bourgmestre Max, que l'on acclame chaleureusement, et les membres du collège.Les cavaliers, qui assurent l'ordre, mettent sabre au clair. La foule s'excite. La tête du cortège apparaît, ce sont les gendarmes, les « piottes-pakkers », comme on les appelle, qui ouvrent la marche. Puis, à cheval, sur un 6uperbe cjpeval blanc, le Roi, le chef de notre armée, en uniforme khaki, et coiffé du casque. La Reine, les petits princes, la princesse Marie-José 6ont avec lui, tous à cheval. Des clameurs retentissent, on jette les chapeaux en l'air. Aux fenêtres, aux balcons, dans les arbres, on a<gite des mouchoirs et des drapelets, et le o Roi de l'Honneur », comme on l'appela en France, passe grave, mais dans ses yeux on put voir des éclairs de joie, la joie de 6e retrouver parmi sa bonne population bruxelloise.Les cris, les aoclamations ont cessé et dans le silence s'élèvent comme une seule voix, celles de milliers de personnes entonnant « La Brabançonne ». Les troupes américaines suivent immédiatement derrière la Famille royale, les généraux belges et ceux des armées alliées. Elles passent impertubables, au milieu des vivats de la foule, ne laissant rien voir sur leurs visages des sentiments qu'elles ressentent. C'est une armée toute jeune et combien cependant elle paraît déjà aguerrie. Puis c'est le bataillon de l'armée française, la batterie d'artillerie. Ici la foule ne se contient plus. L'armée française si souvent mêlée à notre histoire, est la sœur aînée, la sœur glorieuse de notre armée. N'est-ce pas la France qui vola la première à notre secours, comme elle nous soutint sur les fonts baptismaux en 1830 ? La foule se rappelle tout cela en voyant passer les claires couleurs du drapeau français qu'elle acclame frénétiquement. Plus rien ici de la gravité des troupes américaines. Soldats et officiers répondent aux ovations, de. la fouje.par des sourires, par des 6alivta amicaux. ; < . • .. . . ... ..,.1 Enfin, voici les Belges, nos héros de Liège, do Haelen, de l'Yzer, d'Ypres. Nos petits carabiniers, les « carapattes », notre régiment d'élite, le régiment aimé de Bruxelles, le 28 régiment de lanciers, les artilleurs ramenant les canons, ponant les noms mémorables à jamais de l'Yzer d'Y près, VVest-Roosebeek, Clercken. Les acclamations sont si fortes, les ovations si chaudes, que nous voyons des eoldats pieu rer et des officiers, dans l'enthousiasme géné' ral, enlevèr leurs casques et les agiter. L'artillerie « les artiflots » ferment la marche U y a une heure que le défilé a commencé, et la foule se disperse, regrettant que ce soit déjà fini... Le défilé Quelles sont les troupes qui suivent le Roi ? Leurs états de service.Les troupes belges arrivées à Dnixellcs pour participer a la réception du lïoi et représenter l'armée sont cellcs de la VIe division d'armée, qui comprend la 6° et la 120 division d'infanterie, o.vec artillerie et cavalerie divisionnaire, corps de transport, etc. C'est une partie de celles qui ont coopéré à la de r nier e offensive des Flandres. Elles ont mérité, par leurs héroïques cumbals. d'inscrire le nom de l'asschendaele et de West-Roosebehe sur leurs drapeaux, Ces noms sont ceux de villages situés -siir celte crête des Flandres, désormais fameuse, qui court de Dixmude a Huorslcde. Plus de 100 canons, plus de 5,M)0 prisonniers ont clé capturés a ce moment par les troupes du général Biebugcic, qui ont franchi en trois semaines le terrain extraordinaire nient bouleverse qui se trouve cntie le canal de l'Yser et la crête des l'iandres, la vallée de la Mundel. Elles poussèrent jusqu'à la Lys. Passehen-dacle et Wesl-lloosebehe, célébrés déjà par les offensives anglaises de I9f7. Parmi la 6" division d'infanterie, le 1er régiment de carabiniers, entre autres, s'est illustré spécialement dans les combats de Humbehe; il marcha avec une héroïque intrépidité à l'as-saui des pentes de Bergmolerx, hérissées de mitrailleuses et de canons. Ce iour-ld, il peidit son chef, le colonel Bremer; un chef de bataillon de grande valeur, le major Loeké, et un grand nombre de braves soULats. Les autres unités de la C° division d'infanterie {tc et .1° carabiniers, spn régiment d'artillerie de campagne, son bataillon du génie, elej eurent aussi leurs jours de gloire et de sang, dont nous parlerons prochainement. A côté de la division d'infanterie qui défi- \ laii, la 1P division d'infanterie assurait le ser- ' vice d'ordre. Celle-ci comprend les deux régiments de grénadiers, le 4e carabiniers cl les troupes des aulreu armes. Elle a aussi participé d la même offensive. Le nom de Steenstraal, inscrit sur les drapeaux des grenadiers, rappelle leur conduite valeureuse au mois d'avril 1915. quand eut lieu la première attaque faite par les Allemands avec gaz axphgxiants : alors ces héros préférèrent mQurlr que d'abandonner leurs tranchées. Un détachemont de gendarmes ouvre la marche, fanion déployé. Nos gendarmes portent l'uniforme bleu d'avant la guerre, nivais ils ont le casque de fer bleuté. On sait comment ils so sont valeureusement battus, au cours de la guerre, et qu'ils ont perdu un cinquième de l'effectif du corps entier. En tête des troupes vient d'abord l'état-major de la VI' division d'armée, cette division qui comprend à 1a fois les troupes qui défilent et celles qui font le service d'ordre. Le lieutenant-genéral Biebuyek, qui fut U y a quatre ans major à Bruxelles, est en tête de ses troupes. U est accueilli par une explosion d'enthou siasme. Derrière lui, son chef d'état major, le major Swagers; le sous-chef d'état-major.le ma Jor Muyteii, et les officiers de l'état-major, parmi lesquels les commandants Zaquez, du bureau des opérations, et le commandant Van-dersypen, du service dos renseignements . Puis suit l'état-major dé la 6* division <TTn-fauterie, commandee par le génèral-major Cot-lyns.Dorrière celui-ci on aperçoit, à 2 ou 300 mètres. le premier detachement des troupes alliée*. C'est un batailloo d'infanterie américaine, dont la marche s'accompagne simplement de là I batterie d'un tambour en trois temps, comme ! pour nos marches funèbres. L'effet est impressionnant. La foule acclame les soldats américains, dont le$ quatre compagnies avancent avec la raideur de vieux troupiers. Une batterie d'artillerie légère suit le bataillon. Les officiers ont l'étrier plein, comme les cavaliers de la Savane. Les caissons passent à côté de chaque pièce. Le contingent américain défile avec le double drapeau au milieu des troupes : un des drapeaux portant le globe et l'aigle, l'autre les c star» and stripos ». 11 disparaît au milieu des acclamations. Rudes figures d'hommes énergiques, tels apparaissent les officiers et soldats venus d'au-delà l'Océan, et magnifiquement équipés. Un temps de repos. A 300 mètres encore voici maintenant le contingent français, également un bataillon et une batterie légère. De loin, l'uniforme bleu d'horizon fait une sorte de lueur sur la chaussée, tandis que la forêt des baïonnettes oscille au rythme de la marche cadencée. Fine et pointue, la baïonnette française. La musique joue la Marseillaise, que la foule accompagne en chœur. Ici, les commandants de compagnie sont montés. Nous ne décrirons pas les transports de la foule pour les soldats français. On se dit aussi : « Voilà les fameux 751 » De nouveau un temps de repos. Les Anglais arrivent. En tête, trente cornemuses jouant une marche montagnarde. Derrière les cornemuses une dizaine de grosses-caisses dont les joueurs jonglent avec les mailloches. Puis une compagnie d'Ecossais, Jambes nues et béret sur la tête, et trois compagnies d'infanterie légère. Le spectacle est inoubliable. Les Anglais nous ont délégué des hommes splen-dides, qui donnent l'impression d'une race merveilleusement robuste. Et l'équipement, et la ooupe des uniformes ajoutent à cette impression celle d'une organisation méticuleusement complète. On applaudit longuement le contingent anglais.Et voici maintenant le moment le plus émouvant : l'arrivée des troupes belges de la 6* division d'infanterie. Alors c'est du délire. Le l*r régiriient des carabiniers s'annonce par ses sonneries de clairons qui accompagnent son pas redoublé bien connu. Le colonel Van Caulart, qui succède au colonel Bremer, tué à l'ennemi, présente ses troupes, qui défilent par peloton. Le 2* bataillon accompagne le drapeau, sur lequel sont inscrits les noms : « Yser » et « West-Roosebeke », qui rappellent des combats fameux. Chaque bataillon est suivi de ses cyclistes. On remarque dans chaque compagnie un certain nombre de fusils de tranchée. Vient maintenant le 2* régiment de carabiniers, le colonel Doutrepont en tète. Ce régiment marche en colonne. Les soldats ont les fusils gainés, c'est-à-dire le magasin enveloppé dans une pièce de toile imperméable. Puis le 3* régiment de carabiniers fait entendre ses clairons. Il est commandé par le colonel de Kempeneer. Au passage, un chef scout qui fait la haie se précipite sur le drapeau et le porte à ses lèvres. La foule trépigne. Le porte-drapeau pleure en ramenant sur son épaule 1 l'étoffe brodée. Maintenant c'est le tour de l'artillerie de la : division : un régiment que commande le cdlo-nel Pontus. Les canons de 75 sautent sur les pavés ; chevaux et canons font un bruit assourdissant qui grise la foule. On acclame les ar-. 1 us. Sur les affûts on lit 1» :. noms de l'Yser, Ypres, VVest-Roosebeke, Dixiriude, Merckem. Staden, Nieuport, St-Geôrges. Sur les caissons et les affûts les seryants sont assis, la carabine à la main. Tout ce régiment de douze batteries est superbe d'allure. Il est suivi par une batterie de canons lourds, quatre pièces tirées par des tracteurs automobiles. On peut lire les noms de ces pièces longues : la Foudre, la Terrible, etc., noms donnés sans doute par les artilleurs eux-mêmes, comme cela se faisait dans la vieille marine de guerre. Le nom d . village de Clerckem, où ces canons firent merveille, est inscrit sur les affûts. Après les canons lourds, un détachement de lanciers représente la cavalerie. Nos lanciers ne portent plus la lance. La carabine est une ■ i)lus efficace à l'heure actuelle. Enfin, une compagnie cycliste ferme la marche et recueille les derniers applaudissements, mais non les moins nourris. Au total, 8,000 hommes environ ont défilé. Les bataillons sont de 500 à 600 hommes, par suite des pertes subies et de la difficulté qu'il y avait à constituer une forte réserve de remplacement en dehors du pays. Et cela ajoutait encore à la beauté de ce défilé noubliable. Ces troupes combattaient encore il y a quelques jours à peine. La fièvre des combats était encore dans leurs drapeaux, et le souvenir de ceux qui donnèrent leur vie pour la victoire et le salut de la Patrie planait encore sur les rangs de ces ll/W/AC Les troupes du service d'ordre La 12* division d'infanterie, qui assurait l'ordre le long du cortège, sous les ordres du générai major Lodtz, a eu aussi sa part des honneurs de la journée, car les acclamations qui accueillirent les unités de la division-sœur allaient aussi à elle, comme elles vont à toute l'armée Le 1er grenadiers, sous Iet> oidres du culouel de Callatay, le 2* sous le colonel Donies, le 4* carabiniers sous le colonel Lekeu, et le lii* d'artillerie sous le colonel Borny, un de nos artilleurs émériles, ont reçu leur paît du 6alut de la capitale à noire glorieuse armée. U TrtlÛMLE Ce fut bien ce que pendant quatre ans nous avions îèié. L'imagination créât née (les foules ne s'était pas trompée. La vision idéale qui les avait hàhtées pendant quatre ans et les avait Houténues dans la souffrance se fit réalité. Le Roi montait un cheval blanc, portait lexasque nrun. la sobrj tenue de campagne khaki. Il était de haute stature. Parfois une émotion visible crispait la bouche dans ce visage mâle, au teint hâlé. A sa gauche se tenait la Reine en amazone beige, une simple toque de fourrure Sur la tête ; à sa droite, en unitorme de cadot de maiine, le prince Albert, second fils du rot d'Angleterre. Derrière venaient, à cheval égaifmpnt. le prince f^éopokl portant l'uniforme du simple « J.iks », la princesse Marie-José en amazone en qui on est surpris et charmé de voir une grande fillette à la place du bébé de naguère. » «> Porte de Fland-e, la foule énorme que « colmatent » les soldats de la haie, avec bonne humeur, mais fermeté, la f-onle délire. C'est comme un ouragan de voix que nous allons entendre durant trois qu->d'heure de la porte de Flandre au Palais de la Nation. Et dans cet ouragan on entend parfois le • vrombissement » des avions audacieux rasant les t«it«. d^R de r?*>i»v»nR. la cadence des sabots des chevaux sur le pavé. Dans le brillant. état-major qui suit le Bo|-so1d'»t, la petite Reine pâle, au sourire un peu douloureux, fleurent notamment Sir Hornce Plumer, commandant la Ile armée britannique, l'amiral Sir Roger Koves, l'un des héros du Vindictive, le général' Dësgouttos, chef, d'ctnt-majoi' de l'armée des Flandres, le général dé Roisoude, (. -nrrr.-i.rvdont ri»rmée française des Flàndrè^V un général américain; le pénérat Rirdwobd, chef de la Ve arr»'»v britan»>i(n.f. qnj délivra Lille, et t0"* Ip<î divisionnaires bel très. Et puis viéux Léman, à l'âme de fer, le héros de Liège. Quand M. Max. très ému. eût salué îe Roi èt que If Souverain lui eût répondu, la marche triomphale commence. . D^ns l'étroite ru»» <*p Flandre et plaee Sfclnh»-Catherine, an cœur de la vieil!* ville, la foule chante la Brabançonne. Vers C A venir, la! Mar seillaise. Des évacuées françaises, en cheveux, enveloppées dans des châles, avec un air farouche, chantent ou plus exactement rugissent : Flotte, petit drapeau ! chant que connaissent tous les Français du Nord. Au coin de la rue Marché-aux-Poulets et du boulevard Anspach, nous arrivons en même temps que le bourgmestre Max. La foule le reconnaît, lui fait une ovation émouvante. Le grand « maïeur » de Bruxelles répond des deux mains. Et voilà que tout à coup débouche la brillante cavalcade sur le boulevard Anspach. Si j'osais, je dirais que la foule qui déferle des trottoirs, garnit les toits, les balcons, les fenêtres, en reçoit un coup au cœur. Tout à coup elle volt le Roi, la Reine. Noas sommes étourdis par l'ouragan des voix. Des trottoirs monte parfois comme un ahan douloureux. Quel allégement et à quelles souffrances, on sent dans la frénésie de cette foule. Il pleut des fleurs sur le cortège, des fleurs à grosses grappes. Je regarde les soldats qui font la haie: ils ont les yeux fixes; j'en vois qui pleurent. Les enfants des écoles, échelonnés le long du parcours, les membres des sociétés bruxelloises se désignent du doigt les uns aux autres les personnages royaux. Place de Brouckere et place Rogier, le cortège peut se déployer à l'aise, mais boulevard du Jardin Botanique, la foule, ruée, fait fléchir le cordon de soldats, et c'est par un couloir étroit que le cortège avance jusqu'à hauteur de l'hôpital Saint-Jean, où l'on s'arrête quelques minutes. Des dames, des fillettes apportent des fleurs à la Reine, à qui l'on donne mêim un petit drapeau de deux sous, que la Souveraine garde précieusement. Porte de Schaerbeek, la densité de la foule atteint des proportions fantastiques. Il y a dea grappes énormes de spectateurs dans les arbres du Jardin Botanique. Dans la rue Royale, devant la Colonne du Congrès qu'entourent de grandes écharpes aux couleurs nationales, nouvel arrêt. Un petit jeune homme, photographe amateur, qui a réussi à se glisser entre les chevaux, s'approche du Roi et lui demande, avec un aplomb étonnant de bien vouloir reculer son cheval et de poser pour une photo. Le cortège repart. Des musiques jouent, dea voix clament la Brabançonne. Et toujours ce rugissement, cet ouragan de cris : « Vive le Roi l Vive la Reine I Vive la France I Vive l'Angleterre l v Je me retourne sans cesse vers la foule des trottoirs ou des balcons. On y voit des visages baignés de larmes, des bouches qui mordillent des mouchoirs. On y voit des femmes en deuiJ qui pleuren* en silence, figée dans une immo' biiitê impressionnante. Après la séance au Palais de la Nation, le Roi, avant de remonter à cheval, reçoit une dé légation de soldats, qui l'entourent familière ment. Il est 1 h. 45 quand il entre au Palais. La Réunion les Ctate I Une Séance Historique Nous avons donné à nos lecteurs une idée de l'état scandaleux dans lequel MM. les Allemands ont laissé les locaux parlementaires.Qui aurait dit jeudi dernier que cette saUa, dés séanpès délabrée, tb on avait enlevé les belles rampes en bronze le Long de l'escalier par lequel on y accédait, ces peintures des galeries dont ils avaient arraché les ornements, — que cette salle allait en troi3 jours prendre la belle allure qu'elle a aujourd'hui I Dans le coin de gauche, un trône royal de velours rouge lamé d'or et sur lequel se détache le lion royal; deux drapeaux tricolores encadrent la tribune présidentielle; des cartouches aux armes dés nations alliées et du Lion Belgique s'érigent entre les colonnes dont chacune est rehaussée d'un drapeau tricolore; des faisceaux de drapeaux alliés montent le long des colonnes des tribunes diplomatiques et du Sénat, ornées d'un médaillon du roi Albert. Dès 9 heures, il y a des députés dans la salle des réunions et, parmi les premiers d'entre eux, le questeur M. Maurice Pirmez, en fringant uniforme de commandant de guides; puis le lieutenant d'artillerie M. De-vèze, la croix de guerre sur la poitrine; M. Crick, député de Bruxelles, lieutenant d'artillerie; les sénateurs MM. d'Ursel etCar-pentier en capitaines... Et de fraternelles poignées s'échangent entre les droitiers et gauchers. M. Anseele, le premier des nouveaux ministres qui entre dans la salle des séances, est chaudement félicité par les plus extrêmes droitiers. Et le cardinal-archevêque de Malines, .Mgr Mercier, dont la robe écarlate jette une note admirable de couleur parmi tdutes les redingotes, s'entretient avec les plus extrêmes gauchers, MM. Emile Brunet, Louis Bertrand.Voici M. Pécher, député d'Anvers, dans son uniforme d'auditeur militaire, six bris-ques an bras droit. Le général De Ceunlnck, qui paraît à la Chambre pour quelques Instants, — il a été nommé en juin 1917 au Havre et abandonne son portefeuille en rentrant, — y arrive très tf>t. Anpuvé'des deux mains au pupitre ministériel, il se fait présenter à de nombreux députas et sénateurs. M. Màur. Lemonnier, en uniforme d'éche-vin, le grand-cor'on du Cambodge en sautoir, est accueilli par cent mains .tendues. M. Coco e<t également en costume d'échevin. Et. voici M. Ernest Solvav, le nouveau ministre d'Etat, toujours vert, le visage radieux; M. Max Pnstur, dénuté de Nivelles, en uniforme d'auditAur militaire. Les tribunes des dômes sont combles. On y not» la présence de M™M Jules Renkln, Panl flvmans, Léon Delacroix, Anseele, Joseph Wauters. Dan3 la tribune diplomatique, nos grands amis MM. de Villalobar et van Vollenhoven; M. de France, min stre de France; sir Francis Hyde-V lliers. ministre de Grande-Bretagne; M. Brand-Wittlock, ministre des Etats-Unis; M. Barros-Moreira, ministre du Brésil; M. Adatci, ministre du Japon; M. Mahmoud-Khan, ministre de Perse; Mgr Nicotra, nonce du Pape, et une pléiade de diplomates. Dans la tribune roya'e, M. Roger de Borch-grave, chef de cabinet du Roi; le général de Moor; le docteur Le Bœuf. Et, à la tribune do la presse, où nous avons l'orgueil de compter aussi des soldats, de nobles combattants, chacun félicite notre con'rère Nie. Barthélémy, maréchal-des-logis d'artillerie, se:>t brisques, croix de guerre et ordre de Léopold avec palmes. Mais voici que se produit un grand brouhaha. Alerte comme s'il avait vingt ans, le doven d'âge, le vénérable comte Visart, bourgmestre de Bruges, gravit quatre à quatre les escaliers (:> triiune présiâeriiiSÎJS. I! est antouré de MM Devèze et Pécher, les juniorés de l'assemblée. I es ministres arrivent & leur banc, que déjà occupent MM. Cooreman, Renkin, Vnn-dervolde, comte C.ohlet, Pouliet, Carton de Wiart, Berryer, Van de Vyvere, Segers et Hubert. II éSt 11 h. <5, chneun s'installe. M. Vis'irt invite MM. Devè e et Pé h»r ft prendre pi.v-e au b"rr"'U. (On applaudit Ion. gu«me«t les deux jeunes et brill»nt« offt"lers.) Il est procédé au tirage au sort des délé gués de la Chambre et du Sénat qui iront recevoir le Roi à son arrivée à la Chambre. Ce sont MM. Royera, Wauwermans, Maen. haut, Drion, Gillès de Pélichy, Gendebienï' Ooms, Rens, Pécher, Segers, Poncelet el Lemonnier. (On applaudit le nom de notrçl sympathique faisant-fonctions.) j La délégation qui ira recevoir la Reine sèi compose ae MM. Claes, Peten, Helleputte eî Borboux. - ,i>i La délégation du Sénat sera composée de MM. De Becker-Rémy, Capelle, délia Failli de Kerkhove, Librecht et Empâta. & Pour recevoir la Reine sont désignés MM/ Dubost et Max Hallet. ' ;jf Les délégations se retirênî, èt du dehor» . arrive le bruit d'acclamations frénétiques/ DISCOUES DE M. COOREMAN - M. Cooreman (Longs appiaud.) prend la pét rôle en ces termes : \ « Vous vous rappelez les flères paroles qu«T le Roi prononçait ici le 4 août 1014 : t Si l'étran^ » ger viole notre territoire, il trouvera tous lef • Belges rangés autour de son Souverain... J'ai » foi dans nos destinées. Un pays qui a cett«' » foi ne périt pas » (Applaud.) * Le Roi fut l'interprète fidèle de la nation, et le drame commença. Il faudra le recul du temps pour faire l'histoire de cette guerre, qui se termine par l'effondrement des peuples quft l'ont provoquée. (Applaud.) » Nos villes sont reconquises. Et le peupla entier voit avec admiration rentrer à la tôtè, de ses troupes le roi Albert, qui les conduisit a/ la victoire. (Applaud.) » En présence de la gravité des événements, de la difficulté de la situation, le gouverne» ment, qui siégeait au Havre, eut à prendre, loin du Parlement, de graves responsabilités., » La nécessité de maintenir l'armée en forces utiles, le ravitaillement de la Belgique, la situation des exilés et des mutilés, l'après-guerre économique, nos relations internationales, tout cela dut s'accomplir. b Le gouvernement a dû se mesurer avec toutes ces difficultés. Le concours patriotique, l'union de tous pourvurent à l'insuffisance de nos forces politiques et financières. » Ce gouvernement a su maintenir intacte notre souveraineté. Il ne m'appartient pas d4 louer son effort; vous le jugerez en toute im* partialité ; il a confiance dans votre jugement, > Le 17 novembre dernier, le gouvernement remettait au Roi la démission du Cabinet. Il n'y avait aucun conflit, le gouvernement esti* mant qui'l avait à rendre son mandat, à la veille du jour où le Parlement allait reprendre son activité et ses droits, afin de permettre au Roi de faire appel à des hommes ayant vécu, au pays ces quatre années d'épreuves. » M. Cooreman salue le Roi dont la personne a rehaussé le nom de la Belgique parmi les nations. (Applaud J ; le Roi qui n'a pas quitté ses soldats, qui chaque jour a eu souci d'euxt Le Roi qui, en même temps, ne cessa de veiller, à la résurrection de la Belgique. Il salue la Reine, « vénérée comme une Providence, aimée comme une mère par 6es soldats I b (Applaudis.) Hommage à l'armée belge 1 (A ces mots, députés et sénateurs se lèvent et saluent l'armée d'une émouvante ovation.) Ite ont.bien>mérité de la Patrie! (Appl.) A -côté de leurs alliés, Ils ont fait grande et belle figure l Leur vaillance fut indomptable I La victoire leur était bien due l (Acclamation$.) Le pays quils ont délivré de leur sang leur doit la reconnaissance éternelle de la liberté rendue, de son sol reconquis t (Acclam.l M. Cooreman salue les petits Belges vaillants qui n'ont pas hésité à passer la frontière ; les morts, les mutilés, les blessés, les prisonniers. (Ses paroles sont interrompues par les applaudissements répétés de l'assemblée.) Honneur aux populations du pays occupé, qui n'ont jamais douté ; à ces ouvriers admi« rables qui ont accepté toutes les privation! plutôt que de travailler pour l'ennemi I (Appl.> Honneur à ces hommes dévoués qui se sont consacrés au ravitaillement du pays. Leui œuvre défie tout éloge et dépasse toute gratitude. (Applaud.) Honneur aux dévoués diplomates qui onl recouvert la Belgique d'une égide dont la force trahissait la sympathie ! (Appl.) M. Cooreman salue particulièrement M. Hoo ver, dont l'action énergique et continue jus tifle amplement le brevet d'amitié que lui don na le Roi. (Applaudissements.) Il salue le cardinal Mercier (Applaudisse ments sur tous les bancs.); le bourgmestre Mai (nouveaux bravos); le présient Levy-Morell-(appl ); notre ami Théodor (avpl. répétés); h général Léman (acclamations). Confions ce noms à l'Histoire et à l'Immortalité. M. Cooreman salue les nations alliées aux quelles il exprime et la reconnaissance du payi et la plus entière confiance! (Acclamations. La France a un droit spécial à notre gratitude dit-il. (La salle debout acclame longuement l nation-sœur, et les cris répétés de : « Vive l France ! • retentissent. Le tact délicat avec lequel la France a ac cueilli notre gouvernement au Havre, nous pei met de dire que le souvenir ne s'en effacer jamais! (Acclamations.) Maintenant, conclut M. Cooreman. place a gouvernement national, il est en martns sûreî il a droit à notre concours unanime t (Applai dissements.) Que s'ouvre une ère de concorde et de paix (Nouveaux applaudissements.) U SÉANCE ROYALE Le bruit des acclamations du dehors retentit encore lorsque nos députés et sénateurs viennent reprendre leur place. Dans les groupe» gui s'amènent, on note la présence d'un nouvel et glorieux arrivant : Adolphe Max, en tenue de bourgmestre, et auprès duquel chacun s'em. presse. Le moins empressé n'est pas le cardinal Mercier, qui lui serre ohaleureusement la main* Mais un cri retentit : « La Reine l • Ei la Reine, conduite par le questeur Pirme« et ayant & sa droite le prince Albert de Grande-Bretagne et à sa gauche le prince Charles ea cadet de marine, prend place sous le dais royal. Elle porte sur les épaules un grand manteaa gris bordé de chinchilla qui couvre une délicieuse étollette gris-clair; une toque la coiffo délicieusement, et elle porte à la main une gerbe d'orchidées. La princesse Marie-José, qui porte une toilette grise également, est à la droite du prino« Albert. Un cri retentit, profond, répété; c Vive la Reine 1 • A peine la Reine est-elle sous le dais qu'un nouveau cri éclate : « Le Roi t • Le Roi es4 en uniforme de guerre. Le princ# Léopold, en simple « jass », est h sa gauche. Et c'est un cri long, profond, enthousiaste, milte fois répétés; les mouchoirs s'agitent. Droite, gauche, extrème-gauche acclament longuement le Souverain. Le Roi prend place à la tribune présidentielle ; le prince Léopold se tient debout, légèrement en arrière, « en position » suivant le terme militaire. Au pied du bureau, à droite, se place le lieutenant-général Jungbiuth, celui qui députe Vî«*tt-r.rnq ans est le mèfltor du RoTèt pour qui cette journée doit être une bienheureuse journée, et le généra! Rucquoy ; ô gauche, le grand maréchal Jean de Mérode et lo général Gf)la:n, notre chef d'élat-major général. Devant le dais royal sont les généraux des nations alliées, qui ont suivi le Roi nu cour» de la merveilleuse revue qui vient d'avoir lieu. Au banc du ^gouvernement sa trouvent, le long des deux travées centrales, s'étendant, ainsi vers la gauche, MM.Dolacreix encadré de MM. H y ma us, Vandervelde. Franck. Jaspar, Wauters, Ruzctte. .Àjisçele et Reukin, >. Au ceutre 'de la salle, le bureau, composé d#

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