Le soir

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s.n. 1914, 31 Juli. Le soir. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/9k45q4sc1x/
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28e ANNEE VENDREDI 31 JUILLET 1914. ÉDITION B N° 212 ABONNEMENTS LE SOIH est distribué dans tout* l'agglomération bruxolloiso (rez-de-chaussée) contre fr. 0.30 par mois. Abonnement d'étage s fr. 0.60 par mois POUR TOUTE LA BELGIQUE : 3 mois, fr. 2.25 ; G mois, fr. 4.25-, 1 an, 8 fr« On s'abonne à tous les bureaux de poste et rux facteurs en tournée GRAND-DUCHÉ : 8 mois, fr- 4.60, 3 mois, fr. 8.50 ; 1 an, 16 fr. HOLLANDE • 3 mois, fr- 3.00 , 6 mois, fr. 11.60; 1 an, 22 fr. UNION POSTALE : 3 mois, fr- 7.50 , 6 mois, fr. 14.50; I an, 28 fr, TIRAGE: 180,000 EXEMPLAIRES LE SOIR Chaque jonr de 8 à 16 pages BUREAUX : PLACE DE LOUVAIN, 23-25, BRUXELLES Deux éditions : AB à 3 h. et B à 6 h. INSERTIONS AGENCE R0S8EL, 29, place rie Louvaln (Trourenberp) Suoourtala : 68, Marchi-aux-Herbss Petites annonces (1 à 3 lignes). . , .fr. 1.00 La petite ligne . . « « • . 0.40 Faits divers(lr® partie), la ligne. » • . G.OO (2®* partie), 4.00; (^«partie) • . . 3.00 Sport et Réparations judiciaires, . • . S.OO Nécrologies, la ligne 2.00 Réclames après les Nécrologies .... 1.50 . , l Annonces : A 591 TELEPHONES { Administration : A 4738 [ Rédaction : A 196 et A 3549 Pour la France, l'Angleterre et les Etats-Unis, les annonces sont reçues exclusivement à la Société Européenne de Publicité, 10, rue de lu Victoire, Paris, et 1, Snow Hill, Londres, E.C« A propos de chirurgie - r r <* Une des communes de l'agglomération bruxelloise vient de supprimer, d'un simple trait de plume, le poste de ohef du service gynécologique de ses hôpitaux, ce qui équivaut à peu près à la suppression du service môme. Or, il nous revient de divers côtés que nombre de médecins sont indignés de cette décision. Comme le titulaire qui vient de mourir, victime de sa profession, avait eu, en une seule année, à intervenir chirurgica-lement dans plus de cinquante cas; que ce seul fait suffisait, semble-t-il, amplement à motiver le maintien d'un service aussi important, nous avons voulu nous rendre compte du bien-fondé de l'émotion du corps médical. Nous ne jugeons pas par uous-même, n'ayant point la compétence voulue; mais nous voulons faire part du résultat d'une enquête à laquelle nous avons eu recours pour nous éclairer et éclairer en même temps le public qui s'y trouve directement intéressé. Certes* les personnes fortunées n'auront guère à souffrir d'une mesure qui semble bien devoir être néfaste; il y aura toujours des spécialistes qu'elles pourront consulter et appeler à leur secours. Si les jeunes médecins, en sortant de l'Université, ne trouvent pas, comme adjoints de service, à se spécialiser en voyant opérer leur chef, ils s'en iront à l'étranger et s'y pourront faire la main. A leur retour, ils seront, par la clientèle, payés des sacrifices qu'ils se seront imposés. Mais les pauvres? Le monde des travailleurs? A qui les mères, que la maternité frappe souvent de suites funestes, s'adresseront-elles? Je sais qu'il est des médecins — mais ils deviennent de plus en plus rares — qui prétendent que la chirurgie générale doit pouvoir connaître de tous les cas. Son intervention ne serait point limitée par les spécialisations. Dès l'abord, la thèse semble bien hardie et contraire à ce qui se voit partout, dans la pratique. Pourquoi serait-il, en chirurgie, autrement qu'en médecine? Or, ici, nous voyons que les praticiens se sont nettement spécialisés et que la plupart des médecins consciencieux ont reconnu la nécessité de cette spécialisation, puisqu'il est bien rare qu'ils n'adressent pas eux-mêmes leurs clients à des confrères plus indiqués, dans tous les cas particuliers. Nous pensions qu'il devait en être de même en chirurcrie; mais c'était là une opinion, vu notre incompétence, sans valeur aucune. Aussi nous empressÂmes-nous de recourir à l'avis d'hommes compétents. Nous avons sous les veux pas mal de let très: toutes concluent clans le même sens : la gvnécoîogie est une science assez vaste et assez compliquée pour en faire l'objet d' îne profession spéciale., et l'intervention chirurgicale y est assez délicate pour nécessiter une longue et; frénuenie expérience. Tel est le résumé des lettres qui nous sont communiquées. T1 en est une oui les résume presrme toutes et oui a d'autant plus de valeur qu'elle émane d'un praticien de grande valeur, lequel a pu se convaincre, par son expérience personnelle, -— et c'est un grand et rare mérite que d'avoir eu le courage de le confesser,— que la chirurgie générale la plus savante et la plus experte ne garantit nullement une intervention parfaite en gynécologie. Cette lettre, la voici : Voici mon avu sincèrement exprimé au su-Jet de.la nécessité du maintien du service de gynécologie à l'hôpital de Saint-Gilles. Vous ferez de cette îettre l'usage qui vous conviendra.La chirurgie générale et la gynécologie ne peuvent se confondre. S'il est évident qu'au point de vue opératoire absolu un chirurgien général est apte a faire des opérations de gynécologie, il est non moins évident qu'un gynécologue rompu à ce genre d'interventions les fera avec plus de dextérité. Il ne me semble pas que cela puisse être contesté. Mais il n'y a pas que l'acte opératoire en gynécologie. Il y a aussi la partie médicale essentiellement conservatrice des organes de la femme, et cette partie si importante suffirait a elle seule à imposer cette spécialisation. Le chirurgien général est-il apte à appliquer ce traitements ? Je réponds non sans hésiter, car la subtilité du diagnostic lui fera défaut. Et seul un diagnostic exact peut faire une démarcation ratsonnée entre l'acte chirurgical et le traitement conservateur, et ce diagnostic affiné ne 6'établit eue par une pratique longue et toujours renouvelée. Aucun diagnostic n^st plus difficile à faire que le diagnostic gynécologique.Et si nous sortons de la sphère des malades hospitalisés pour nous reporter aux malades externes de nos consultations, nous n'aurons pas de pein^ à établir que les traitements spéciaux qui y sont institués exigent un entraînement tout spécial qui ne s'acquiert qu'au bout de plusieurs années en s'occupant exclusivement de la sphère génitale. Faut-il parler de l'orthopédie génitale? Le massage, l'électrothérapie ne sont-Ils pas une partie très vaste du domaine gynécologique? Cela aussi exige une expérience que ne peut aoouérir le chirurgien général. Il est aussi inepte de nier la nécessité d'un service de gynécologie que de nier celle d'un service de chirurgie Infantile. Vouloir supprimer ce service, ce serait faire un énorme pas en arrière. L'intérêt bien compris des malades commande une large décentralisation chirurgicale. La suprématie de la chirurgie générale, qui pouvait se concevoir il y a trente ans. paraîtrait aujourd'hui réactionnaire ; elle ne pourrait qu'apporter un obstacle à l'avancement des sciences chirurgicales. L'omniscience chirurgicale n'existe pas plus que l'omniscience médicale. Et Je parle avec d'autant plus d'autorité que J'ai pu me rendre compte par moi-même du degré de perfectionnement auquel doit arriver un chirurgien général avant de devenir un gynécologue averti. Que pourrait-on objecter à cette lettre qui résume le sentiment de ceux qui m'ont parlé non seulement en leur nom, mais au nom aussi des pauvres hospitalisées? Pas grand'-chose, n'est-ce pas? Et, cependant malgré la pertinence de l'inopportunité a'une telle mesure, il s'est trouvé une commune pour supprimer, en fait, le service gynécologique de ses hôpitaux, puisqu'elle a refusé de pourvoir au remplacement du chef récemment décédé de ce service. Sa décision est d'autant plus inexplicable qu'elle avait eu la preuve des bienfaits rendus par cette section gynécologique. En effet, car nous ne sommes pas les premiers à protester:un de nos confrères nous apprend qu'en deux ans et demi près de cinq mille consultations et cinq cents opérations ont été faites dans ce service. Que si l'on me répond que les consultations gynécologiques seront maintenues et faites par un adjoint dont le service sera rattaché à une autre importante section opératoire de l'hôpital, j'ajouterai, avec le jour-jxal que le citaia. qu'un des plus remarqua bles appoints en traitement médical c'est la confiance qu'éprouve le malade pour son médecin.A tort ou à raison, mais le plus souvent à raison, ce sera sans aucune confiance que les mères auront recours à un adjoint, ce sera avec la défiance la plus absolue qu'elles soumettront leur sort, et le sort de leurs enfants en même temps, entre les mains d'un chirurgien, habile peut-être, mais dont le nom ne sera pas celui d'un spécialiste en la matière. Il est peu de spécialités aussi délicates que celle de la gynécologie, il n'en est pas dont l'importance et l'opportunité soient plus indiquées.Déjà, paraît-il, à ce point de vue spécial, nos universités sont en infériorité vis-à-vis des universités de l'étranger; les cliniques gynécologiques de nos hôpitaux suppléaient en partie à cette insuffisance d'enseignement. N'est-il pas doublement regrettable, dès lors, que les administrations suppriment ce seul moyen que nos praticiens eussent encore de s'instruire, de se spécialiser et de se faire la main ? Depuis plusieurs mois, bien des savants, bien des professeurs ont signalé la voie de médiocrité où s'engage l'intellectualité belge; ce n'est pas un moyen d'aider à son relèvement que de couper à nos jeunes médecins une des dernières facilités qu'ils eussent de se tenir au niveau scientifique des facultés allemande et française en ce domaine spécial de chirurgie. La voix que nous élevons, au nom des médecins, contre une mesure regrettable peut donc se joindre au cri d'alarme poussé par nos savants à propos de la médiocrité intellectuelle où nous nous enfonçons de plus en plus, d'un avis presque général. La partie semble liée; il ne s'agit pas seulement de relever l'enseignement théorique de nos universités, il s'agit aussi de les doter de tous les moyens d'assurer la possibilité d'acquérir la pratique des notions acauises; ces moyens sont : des laboratoires complets et richement outillés nonr la science; des services spécialisés et dirigés par des maîtres experts, pour la chirurgie comme pour la médecine. JEAN-LOUIS. 1 LE TEMPS Jeudi 30 juillet UCGLE. - institut royal météorologique Température, 14.7; (normale. 17.3); maximum 17.2 ; (max. 3 absolu. 32.2); minimum 12.0; (minimum abs„ 9.3); hausse 1.8; pression 761.3; hausse 4.1: baromètre, monte; rent ? N.W.; ciel. couTert; eau tombée, gouttes. 1 Soleil.— Lever A h. 6. Lune. — Lerer- 15 h. l«. '"Y -- (loucher : 19 ù. 31. — 'loucher. 22 h. 39. v-' i ostende Température, 14.8; maximum, 17.6; minimum, 13.4; baisse, 0.2; pression, 762.0; hausse 4.6; baromètre, monte; Yent N.W.; ciel, couvert ; eau tombée, l.l; mer. agitée. ; spa i Température, 13.0; maximum. 15.5; minimum, 11.8; hausse l.O; pression, 761.7; hausse 4.3; baromètre, monte; rent, 1 W.; ciel, couvert; eau tombée, 4.5. arlon température, 12.0: îxtmum. 18.3; minimum, 7.7; hausse ? 1.0; pression, 76 U; hausse 3.5; baromètre, monte ; rent, 5 N.N.W.; ciel, peu nuageux; eau tombée, 0.3. b paris Température 14.0; maximum, 22.0; minimum, 11.6; baisse, l.O; pression, 762.4; hausse 3.3; baromètre, monto; vent, j N.E.; ciel, serein; eau tombée. 0.0. nice 3 Température. 18.0; maximuin.25.0; minimum, 15.2; baisse, ~ l.l; pression, 759.6; hausse 3.2; baromètre, monte; vent, W.; ciel, très nuageux; eau tombee, 0.0. biarritz Température, 17.8; maxtmum,20.0; minimum, 15.3; hausse 1.6; pression, 762.9; hausse 1.9; baromètre, monte; vent. fl.W.; ciel, très nuageux; eau tombée. 9.0. e Situation atmosphérique s La situation s'est considérablement modifiée depuis hier Les plus faibles pressions, inférieures à 755"", s'observent aujourd'hui sur le nord-e est de l'Allemagne et le nord-ouest de la Russie, et les plus fortes, supérieures à 763"", sur les Iles Britanniques, la Bretagne, le golfe de Gas-, cogne et la péninsule hispanique. Le baromètre baisse très légèrement au nord-ouest de l'Ecos_ et monte partout ailleurs. Le vent est faible ou modéré d'entre ouest et nord, sur nos contrées, où la température est e comprise entre 12° et 16°5. Prévisions: Vent faible; nuageux, i , août : S. Pierre-aux-Liens. i _ PETITE GAZETTE Le duc et la duchesse de Vendôme Le duc et la duchesse de Vendôme, qui étaient les hôtes de nos souverains au château de Laeken, sont partis pour Ostende. * * La retraite Itinéraire de la retraite de samedi prochain : sortie de l'Hôtel de Ville à 8 h. 30; arrêt Grand'Place, sonnerie de la retraite; le tour de la Grand'Place, rue au Beurre, rue du Midi, place Rouppç, avenue du Midi, boulevard du Midi, boulevard du Hainaut, place Fontainas, rue d'Anderlecht, boulevard de l'Abattoir, place de Ninove, boulevard Barthélémy, boulevard de l'Entrepôt, caserne du Petit-Château; dislocation. * ' * Distributions de prix Hier, au théâtre du Parc, a eu lieu la distribution solennelle des prix aux élèves de l'école normale de la rue de Berlaimont. Aux côtés de M. Woeste, président, on notait la présence de M. le chanoine Evrard, de M. le directeur-général honoraire Van der Dussen de Kestergat. Après l'exécution d'un programme excellemment composé — et au cours duquel les élèves des petites classes exécutèrent délicieusement une saynette enfantine, tandis que les grandes rendaient de façon parfaite le « Gringoire » de Banville — M. Woeste prononça le discours d'usage, dans lequel il insista sur la nécessité pour les jeunes filles d'apprendre à parler et à écrire. Hier matin, à la Grande-Harmonie, eut lieu également la distribution des prix aux élèves de l'Institut supérieur de la rue du Trône, à Ixelles. Beaucoup de monde, exercices, jeux charmants et chœurs bien exécutés. Un poème symphonique, avec interprétation chorégraphique, musique de M. Van Overeem et dirigé par lui, a été particulièrement applaudi. Remarqué au bureau des personnalités de l'enseignement et de l'administration. La directrice, M11" Looze, a parlé du défaut de coïncidence des villégiatures des parents avec les vacances scolaires. s» ♦ ♦ A la côte Quoi qu'il advienne des incidents d'Orient, que le conflit reste localisé ou non entre l'Autriche et la Serbie, les événements de l'heure présente constituent déjà un véritable désastre pour la côte belge. A cette époque, tous les ans, c'était pour Ostende, Blankenberghe, Heyst et, toutes nos coquettes cités de la plage, un afflux d'Allemands, de Français au Nord, d'Autrichiens, de Hongrois, de Russes. Aux premières nouvelle il armantes, les hôtels ae sont vidée. Il y a encore des Belges et quelques rares étrangers.Quant à ceux qui avaient annoncé leur venue au mois d'août, la plupart y ont renoncé. Môme parmi les Belges, qui ont loué des villas pour le mois prochain, beaucoup se trouvent retenus brusquement par la difficulté des affaires, les liquidations difficiles, les rentrées qui ne se font pas. Bref, pour les propriétaires, pour les hôteliers comme pour toute l'armée de besogneux de la côte, dont ces deux ou trois mois de saison constituent le gagne-pain, c'est un-véritable désastre. On se souviendra de la saison de 1914 à la côte belge ! jjt ' L'embellissement et l'extension d'Ostende Le service spécial de la côte, dépendant du ministère des travaux publics, dresse en ce moment les plans, devis eYt cahiers des charges relatifs à la construction du port de pêche dont le tracé général est déjà approuvé. Seront encore exécutés : La construction d'un transbordeur et de cales-sèches; la création d'un port industriel entre le hameau de Slykens et le pont de Plasschendaele; l'agrandissement de la gare d'Ostende et le comblement du deuxième bassin; la reconstruction de l'écluse du débarcadère. Enfin, le forage se poursuit au parc Léo-pold en vue d'y ériger éventuellement le Palais des Thermes. ❖ * * Les relations entre Gand et Dunkerque En vue d'améliorer les relations entre Bruxelles et la partie ouest du littoral, les travaux ci-après seront exécutés : Renouvellement ou renforcement des ouvrages d'art en vue de la circulation de moteurs lourds sur la ligne de Gand-Dixmude et Dunkerque; Achèvement du nouveau pont sur la Lys, à Gnammont; du passage inférieur sur le chemin dit « Burgemeesterstraat», entre Korte-keer et Lichtervelde; du pont sur la Zarre, entre Zarren et Eessen; détournement du Ruiterbeek. Sur la section de Dixmude à Dunkerque on effectuera : la construction sur l'Yser, à Caeskerke, d'un nouveau pont; le dédoublement de la voie principale entre Dixmude et Caeskerke; la construction d'un pont-tournant sur le canal, à Furnes; renforcement des ouvrages d'art sur la ligne de Dixmude-Nieuport.Le département des chemins de fer a mis à l'étude la question de la construction de la double voie sur la ligne de Gand-Dunkerque, à partir de Deynze. •<* ♦ * Pie IX et la censure On a repris cet été, à Rome, au théâtre d'Adrien, un opéra de Donizetti quelque peu oublié, « Polyeucte». Cette œuvre, qui fut créée à Paris sous le nom des «Martyrs», avait déjà été jouée à Rome sous le règne de Pie IX et, bien que le iujet. en soit fort édifiant, elle avait trouvé le moyen d'inquiéter la censure papaic. ^ morceau le plus célèbre, qui soulevait tous^ les soirs des transports d'enthousiasme,, eM un chœur bâti sur ces paroles ; « Entends-tu la harpe des anges?» Lq. censure ecclésiastique n'aimait point qu'on mêlât le sacré au profane; le mot «anges» au théâtre lui parut déplacé; elle exigea un changement auquel la direction se prêta de bonne grâce; les «harpes des anges» furent remplacées par «les harpes harmonieuses»; le chœur eut le même succès, et tout le monde fut content. Il faut croire pourtant que Pie IX trouva le scrupule de ses censeurs un peu exagéré, caY, peu de jours après, comme son camé-rier lui demandait où il ferait sa promenade de l'après-midi : «Au château de l'Harmonie» répondit-il. Le camérier demeurait ébahi, il n'avait jamais ouï parler de cette villa romaine. « Eh bien, reprit le Pape, vous ne savez donc pas qu'on ne doit plus dire ; le château Saint-Ange? Allons, mon ami, 11 faut obéir à la censure. » La censure pontificale a cessé de gouverner les théâtres de Rome; les harpes harmonieuses sont redevenues angéliques, mais le chœur a paru quelque peu défraîchi. s» ♦ * En 2440! Un chroniqueur du «Temps», M. G. Le-nôtre^ nous fait un tableau de Paris... en 2440. Extrayons-en ce piquant morceau : Les rues sont larges, bien droites ; quelques-unes sont ombragées d'arbres; une eau limpides coule d'une fontaine à tous les carrefours et lave continuellement le pavé. Dans chaque rue un garde, posté en permanence, veille à la sécurité publique. La Bastille n'existe plus; le Louvre est achevé : une galerie parallèle à celle d i bord de l'eau le réunit au château des Tuileries, et, entre ces deux palais, s'étend une place immense où se célèbrent les fêtes publiques. L'entrée du jardin des Tuileries est permise à tout venant. Il n'est plus réservé aux élégants : chacun peut y pénétrer, quelque modeste ou déguenillé que soit son costume. Même égalité pour les voitures • toutes doivent prendre leur droite, et nul n'a plus de prétention au « haut du pavé ». Çes améliorations, qui nous semblent aujourd'hui très simples, passaient sous Louis XVI pour autant d'utopies, et si Mercier revenait parmi nous, il trouverait Paris encore bien supérieur à ce qu'il avait rêvé. Remarquons, par exemple, qu'il ne parle j pas des trottoirs dont personne n'avait l'idée de son temps et qui sont, je crois, d'invention postérieure à la Révolution. Mais si notre voirie et la police de nos rues dépassent en perfection ses plus avantageuses ; conceptions, nous sommes loin de compte pour le reste : au cours de sa promenade imaginaire dans la ville métamorphosée, le philosophe remarque certains passants coiffés d'un chapeau sur lequel leur nom est brodé. Cet honneur, réservé à ceux qui ont sauvé la vie d'un citoyen ou fait une découverte utile à l'huma- : nité, remplace toutes les décorations, les rubans et les falbalas de l'ancien régime. Mais qu'est ceci? Voilà un homme qui se promène le visage couvert d'un masque. Mercier s'informe : celui-là est un écrivain coupable d'un mauvais livre; on l'oblige à se voiler la figure pour « cacher sa honte », et. chaque jour, deux citoyens, éloquents et vertueux, lui rendent visite pour l'exhorter au repentir et combattre ses opinions erronées. Et cela durera jusqu'au jour où ce méchant auteur aura prouvé, par une nouvelle publication, qu'il est tout à fait amendé et revenu aux bons principes. * * * La Maison Courtoy-Renson, cigares, est transférée 37-39, rue des Colonies. Tél.A 3772. •r # • Le langage de9 chaussures Parmi les moyens innombrables de découvrir le caractère des gens, il y en a de bien curieux : l'usure des chaussures indiquerait le tempérament de leur propriétaire. Voici quelques données sur cette science : Usure des talons : tempérament sanguin, actif, ayant toute l'apparence de l'aplomb, parce que la tenue est assez raide ,m>ais, au fond, défiance de soi-même. Usure générale de la semelle : tempérament lymphatique, rêveur; mouvements plutôt lents. Ecrasement de l'empeigne : sybaritisme prononcé; serait l'accentuation du précédent. Semelle creusée au milieu, comme crevée : tempérament bilieux, très ferme, égoïste et contemplatif. Le tout usé : tempérament nerveux, actif, mobile; la personne marche vite en sautillant un peu et le bout de la chaussure bute souvent. La chaussure défoncée complètement : caractère naïf et'gobeur, manières simples et sans façons. La direction des pieds en marchant, indiquée souvent par la déformation de l'empeigne ou de la semelle usée d'un seul côté, exprime l'attitude générale des personnes dans la société. Lorsque l'on marche les pieds en dedans, c'est presque toujours un signe de timidité, de défiance en soi-même. D'ailleurs, cette marche donne l'air un peu gêné : la semelle est alors usée en dedans. La semelle usée sur le côté extérieur du pied indiquerait, par contre, la personne sûre d'elle qui n'a peur de rien et agit à sa guise. Tels sont les éléments généraux. Une observation plus minutieuse arriverait à donner par combinaison de tempéraments les résultats les plus intéressants. v fc * Un cas de divorce Extrait d'un jugement de divorce rendu par la troisième chambre du tribunal de Paris : Attendu que les époux G... ont contracté mariage dans des conditions qui ne leur permettaient pas de raisonner s'ils seraient heureux ; Que ceux-ci étaient tous deux dans une maison de convalescence pour soigner une mutuelle (sic) anémie cérébrale; Que dans cet état d'âme, ils ne comprenaient que mal les devoirs réciproques et conjugaux; Qu'ils furent amenés par la suite à faire la douloureuse constatation qu'ils n'avaient aucune affinité l'un pour l'autre ; Qu'ils n'étaient pas de la même génération, puisque le demandeur a vingt-trois ans et que la défenderesse en a soixante-huit..., etc., etc. Cette dernière raison n'est peut-être pas la plus mauvaise. * * * L'esprit des enseignes Ce commerçant est un ironiste; mais c'est un observateur aussi, et un malin. Comme beaucoup de ses pareils, il épingle sur les articles qu'il met en montre des étiquettes élégamment enjolivées, et ces bristols enluminés portent les noms dont il baptise les objets qu'il met en vente. Tantôt la fantaisie le guide dans ces baptêmes, tantôt un peu de lyrisme plaisant, le plus souvent c'est l'actualité opportune. Celui-ci offre à la clientèle des cannes, des ombrelles et des parapluies. A côté des «Mode de Paris», «Dernier cri», «Copur chic » ou « Fashionable », qui sont les clichés banaux, le marchand a risqué un « Lord-Mayor» qui désigne un superbe jonc ^ pommeau de simili-or et une «Entravée» f i/cu tai actériùô une ombrelle effilée, étroite ! et longue, en forme de pointe de clocher qui jurait en soie pastel. Mais surtout, en plein milieu de l'étalage, raide sur son support, l'avisé commerçant a planté un en-cas de gloria bleu-de-roi changeant émeraude, au manche en crosse duquel pend un carton qui dit : « Climat belge ». Et ceci est admirable d'ironie et d'exactitude.Ustensile à deux fins, préservatif mitoyen, l'en-cas est une délicieuse expression de notre middelmatisme. national. PLAT DU JOUR Le retard des trains. • Un remède. A Monsieur le ministre des ' chemins de ter. Juillet et août sont les mois pendant lesquels les victimes de la « voyagite » vont chercher au loin la guérison. C'est la ruée quotidienne vers l'étranger, les Ardennes ou la mer. Les 1 malades empruntant, en général, la voie ferrée, ; ils constatent que les trains arrivent en retard avec une régularité bien administrative. Nous avons cherché à connaître les causes de ces retards. Nous nous sommes adressé à des ingénieurs et à d'éminents fonctionnaires des chemins -le fer. Il résulte de ces Interviews que la puissance de nos locomotives n'est pas en cause. MM. Warocqué et Terwagne hissés de concert dans un compartiment, ce n'est nullement, ainsi qu'on serait tenté de le croire, leur poids qui occasionnerait le retard du train. Calculs en main, les ingénieurs nous l'ont prouvé. L'incapacité des mécaniciens ne j peut pas davantage être invoquée, nous assurent les fonctionnaires. Ayan{ fait remarquer que c'étaient sans doute les montres et les horloges qui ticta-quaient un peu vite, provoquant ainsi un re- ; tard purement fictif, on nous démontra victo- : rieusement le contraire. .Alors?... Ces différentes causes de retard écartées, je me suds mis à méditer avec méthode sur ce grave sujet. Après des nuits d'insomnie totale, des jours entiers passés le coude droit dans la main gauche et l'index sur la tempe, j'ai pu, tel Arohimède, m'écrier : Eurêka 1 Bref, j'ai découvert les causes et, ce qui est mieux, le remède. Voici mon procédé : J'ai pris pour exemple un train de voyageurs pour Ostende et je me suis dit : — Quel est l'intérêt du voyageur? — Arriver à l'heure exacte. — Pourquoi ? — Pour parader le plus tôt possible sur la digue, respirer l'ozone vivifiant et se délecter aux Jeux suggestifs des baigneuses et des baigneurs.— L'intérêt du machiniste et diu chauffeur est-il le même? — Non I — Parce que ces deux braves ne peuvent pas quitter .leur locomotive. Voyez-vous le soleil de la vérité insinuer un rayon vainqueur dans cetoe cave obscure qu'était lia nébuleuse question du retard des trains? (1) Il ressort nettement de nos ratiocinations que si ^ les machinistes et ohauffeurs avaient le même intérêt que les voyageurs, ce n'est pas a l'heure exacte, c'est avant l'heure que les trains feraient leur entrée triomphale en gare. Il suffirait donc de leur donner l'assurance qu'à leur arrivée à Ostende Ils pourront, eux aussi, fouler la digue de la Reine des Plages, se rincer l'œil et les poumons et récupérer leurs forces perdues dans un somptueux palace (dîner 1 fr. 25, vin compris). Je suis persuadé qu'il aura suffi d'indiquer la solution à la maternelle administration qui nous cahote pour qu'elle l'adopte. Aussi vais-je me permettre de lui donner un dernier conseil : Il est évident que les nippes maculées et huileuses dont ses agents sont affublés aujourd'hui ne rappellent guère l'élégante tenue du villégiateur. Elle veillera donc à ce qu'avant de monter sur leur locomotive le mécanicien et le chauffeur se soient coiffés d'un impecca- (1) Notre collaborateur Ta «ollioitar bientôt un mandat politique. On roit qu'il emploie déjà avoc élégance de§ images à'u« bel effet oratoire. ble panama, aient revêtu un costume de flanelle blanche et enfoui leurs ripatons dans de liliales Chaussures de tennis. HENRY. La réorganisation coloniale — —- — —— Les arrêtés si impatiemment attendus par le personnel du ministère des Colonies et des services d'Afrique viennent d'être signés par le Roi. Le premier de ces arrêtés concerne la réorganisation du département des Colonies. On sait que cette administration, depuis la reprise, s'est notablement développée. Cette augmentation des services de la métropole était justifiée par une occupation plus complète des territoires et par la création de services nouveaux dans la colonie. Il eût d'ailleurs été impossible de passer brusquement d'un régime de grande centralisation à un régime décentralisé.Aujourd'hui que la métropole connaît bien l'organisation administrative existante et que les grandes réformes d'ordre politique, financier et économique ont été accomplies, il est possible d'entreprendre progressivement l'œuvre de la décentralisation administrative. L'idée fondamentale de la réforme peut se résumer ainsi : le gouvernement estime qu'il faut abandonner à l'Afrique tout ce qui est administration proprement dite et réduire les services de Bruxelles à la mission d'étude, de haute direction, de contrôle supérieur. Les conséquences qui vont résulter pour le ministère du nouveau système sont triples : compression des cadres, suppression des anciens grands services généraux, organisation de services moins étendus, à compétence limitée et spéciale, dirigés par des fonctionnaires spécialisés dans les matières rattachées à ces services nouveaux. Le rôle de l'administration métropolitaine n'en reste pas moins important. La loi coloniale a réservé aux autorités de la métropole le pouvoir législatif ; le pouvoir exécutif des autorités locales n'est lui-même qu'un pouvoir délégué : il est donc nécessaire que l'administration centrale puisse se consacrer aux études préparatoires des projets de loi ou de décret et des principaux règlements d'administration locale: elle doit pouvoir de même en diriger les applications essentielles. On peut envisager pour l'avenir une autonomie plus grande des autorités locales, mais tant qu'elles resteront subordonnées aux autorités métropolitaines, tant qu'il existera un ministre des Colonies responsable devant le parlement de la direction donnée aux affaires coloniales, de la politique générale, du pro-eramme financier et économique de la colonie, il faudra maintenir dans la métropole un certain nombre de services centraux. Le cadre Le cadre des fonctionnaires supérieurs de 80 fonctionnaires sera réduit à 30. Les fonctionnaires de rang moindre de 78 seront réduits à 46 agents. Des neuf directions prévues dans le projet, ; ept ont une compétence nettement spécialisée : justice et politique indigène; organisation politique et administrative, finances; agriculture; industrie et commerce; cultes et instruction publique; travaux publics et voles de communication. Le projet confie en outre à une direction unique le service de tout le personnel colonial actuellement réparti entre les diverses directions générales; il confie de même à une direction des affaires générales un ensemble d'affaires de caractère plutôt administratif qu'il n'est pas possible de rattacher à l'une des autres directions. Les fonctionnaires qui prennent leur retraite ont été reçus hier par le ministre des colonies qui leur a dit avec quelle émotion il les voyait partir et les a remerciés de leur longue et dévouée collaboration. Parmi yceux-ci se trouvaient : les directeurs généraux MM. A. Baerts, Emile De Keyser. colonel Lebrun. Georges Le Marinel; l'inspecteur d'Etat Mahieu, le major Koller; les directeurs De Badrihaye, Weber et Honart. Les nouvelles nominations Sont nommés : Conseiller juridique : M. Denyn, directeur général. Directeurs d'administration : MM. Leplae, directeur général, et Kervyn, directeur général à titre personnel. M. Maertens, chef de section de 2* classe au Congo belge, est nommé directeur à l'administration centrale. Sont nommés chefs de service : MM. Gohr, directeur; Halewyck, id. ; Collet, id. ; Goffart, id. ; Maertens, id. ; Kervyn, i<L; Leplae, id. ; Olyff, id. La Crise NOTRE ENQUETE XVII La crise diamantaire A ANVERS Interview de M. L. Van Berckelaer, président de J'Antwerpsche Diamantbewerkersbond. (De notre correspondant particulier.) — Plus qu'aucune autre Industrie, nous dit M. Van Berckelaer, président du Syndicat des ouvriers lapidaires (A. D. B.), qui groupe la grande majorité des « slijpers » anversois, l'industrie des pierres précieuses subit l'influence de la crise. Industrie de luxe, elle est la toute première à voir se fermer ses débouchés dès que la situation financière ou économique générale s'aggrave. C'est, en outre, une industrie très internationalisée, tant au point de vue de la production de la matière première que de sa vente et de son finissage. La production est monopolisée par un puissant syndicat qui a des agents dans tous les grands centres. L'industrie de la taille elle-même, malgré le développement des petites fabriques rurales, reste concentrée dans quelques grandes villes : Anvers, Amsterdam, Paris, New-York, etc., où travaillent les meilleurs ouvriers, et qui conservent la spécialité exclusive de la belle besogne, la taille des grosses pierres pour la grande bijouterie. Il s'ensuit que, dès que la situation économique générale devient mauvaise, toute l'industrie lapidaire s'en ressent immédiatement et ne peut prospérer sur ses réserves. Les difficultés que ressent l'industrie diamantaire anversoise remontent, en réalité à 1900. Cette année-là, les 'apidaires de notre ville se mirent en grève pour obtenir la Journée de huit heures qui devait, dans leur pensée, concurremment avec la lutte contre l'acceptation illimitée rl'apprentis, contribuer à amener une hausse des salaires. Faute de fonds de résistance suffisamment considérables, — les syndicats étaient fort jeunes en ce moment —■ la grève manqua son but. Elle produisit cependant l'heureux résultat de réconcilier deux catégories de diamantaires jusque-là ennemis, les tailleurs de diamants de très belle qualité et les lapidaires qui achèvent 1 la taille des diamants ordinaire^ La situation devint meilleure en 1902. Cettcj année-là, les bons ouvriers à situation «tabU pouvaient se faire 65 francs par semaine. L* syndicat prospéra et se prépara à reprendre lai lutte, La grande grève de 1904 eut pour objectif la: journée de neuf heures et la limitation du nombre des apprentis que les patrons voulaient augmenter. Après quatre mois d'une lutte très ferme, mais aussi très calme, très digne, et, Jei puis le dire, admirablement organisée, les ou* vriers consentirent, en échange de l'introduction dans tous les ateliers où travaillaient desi syndiqués, de la Journée de neuf heures, ai l'admission dans lesdits ateliers d'un nombre fixe de trois cents apprentis, de façon à compenser dans une certaine mesure la grande di-» minution dans la production résultant de lai réduction de la journée de travail. Les quatre mois de grève absolue avaient fortement entamé le stock des pierres taillées.' Trois mille ouvriers anversois et sept mille ouvriers d'Amsterdam — car le mouvement était parti à la fois de ces deux centres qui représentent les 70 p. c. des lapidaires du monde entier — n'avaient plus rien produit, et ce n'étaient pas les quelques milliers d'ouvriers, souvent inférieurs, travaillant aux Etats-Unis, en Allemagne et dans le Jura, qui auraient pu suffire à alimenter le marché. Pendant les années qui suivirent la grande grève, l'industrie diamantaire, fouettée par ces événements, et dotée d'une production limitée, connut une prospérité relative. Cette période se prolongea jusqu'en 1907. Vers cette époque cependant la crise monétaire et les faillites américaines imprimèrenfi de violentes secousses à l'industrie de la pierre précieuse. Mais ce ne furent pas les ouvriera qui en souffrirent, car la nouvelle réglementa* tion de 1904 faisait toujours sentir ses heureux: effets sur le marché du travail, ce qui prouve bien que les crises du capital n'entraînent pas toujours la ruine des travailleurs. Dans le cas présent même, la crise financière coïncida aveu une situation exceptionnelle pour les ouvriers lapidaires. Les ateliers étaient très « fermés » et. par suite de la concurrence effrénée que su faisaient les patrons pour s'attacher les bona ouvriers, les salaires moyens arrivèrent même à dépasser 100 francs par semaine. Cette situation dura jusqu'en 1910. Â la fln de cette année, la tendance des patrons d'engager continuellement plus d'apprentis qu'il n'en fallait réellement fut cause d'un certain malais. qui préluda à la grande crise issue dea événements politiques et de la cherté de l'ar-» gent, crise qui perdure jusqu'à l'heure actuelle. Certes, en ce moment même, certains bon» ouvriers gagnent encore de gros salaires, mais la grande majorité a vu diminuer considérablement ses revenus, et un grand nombre d'entre eux ne trouvent plus que très irrégulièrement du travail. — Y a-t-il de la misère parmi eux ? — Certes I Bon nombre de lapidaires anversois sont en ce moment réellement malheureux* En ce moment, le <iuart de nos syndiqués, soit un peu plus de mille ouvriers, sont sans ouvrage.Les diamantaires, qui .gagnaient très large-» ment leur vie autrefois, sont, en effet, habitués à plus de confort que les ouvriers d'autres métiers. Leurs besoins sont plus grands, et lit souffrent plus aujourd'hui que. 'aura oanûa.m« des d'autres industries, des privations de toute* sortes qu'ils sont bien obligés de s'imposer. Chez eux aussi la crise des loyers se fait ter* riblement sentir; presque tous sont logés danf-les faubourgs, ns paient en moyenne 30 à 5(1 francs pour leur appartement. Beaucoup d'en*, tre eux, attendant une reprise qui persiste à ne pas venir, n'ont pas quitté la petite maisoré qu'ils habitaient pendant les années de pros*. péri té et s'imposent de durs sacrifices pour ne pas l'abandonner. rr Ajoutez à cela que, sauf pour ce qui concerne le pain, les diamantaires, Je ne sais pourquoi,' ne sont pas très amateurs des coopératives, ri qu'ils paient presque tous au prix fort leuty denrées alimentaires. f Pensez-vous que les petits négociant# anversois aient pu ressentir, comme on le dit, par contre-coup, les effets du marasme diamantaire T. — Certainement, encore qu'à Anvers on. ne puisse s'en rendre compte d'une façon très précise. A Amsterdam, au contraire, où des quar* tiers entiers sont habités presque exclusivement par des lapidaires, on a vu, en ces derniers temps, une quantité de petits magasins péricliter et disparaître, anéantis par la crise de l'industrie diamantaire. *— Qu'entrevoyez-vous pour l'avenir ? — Une amélioration prochaine, mais non immédiate. Nous attendons beaucoup d'une réu« nion que les délégués de toutes les grandes mines de diamant ont tenue ces Jours derniers à Londres, et où il a été insisté vivement sur la nécessité de limiter la production du diamant' brut. SI cette limitation pouvait être obtenue, elle aurait, Je crois, un ^heureux effet sur la situation. SI, d'autre part, la moindre amélioration se manifestait dans la situation économique générale, rendant la confiance aux acheteurs toujours si réservés. les ordres ne tarde* raient pas à nous arriver. Mais, pour que cette amélioration se produise, il est de toute nêct -sité que les ouvriers non seulement maintiennent leurs cadres syndicaux, mais encore qu'ils les consolident. II y a trop d'ouvriers diamantaires, pense M. Ryziger. — Il est tout naturel que les diamantaires aient beaucoup à souffrir de la crise, nous dit M. Ryziger, trésorier de la Chambre de coin* merce de Bruxelles, dont le nom est bien connu dans le commerce des pierres prê« cieuses. Avant de se priver du nécessaire, on se passe du superflu. Ce n'est pas dans les moments de gêne que l'on achète des bijoux. L'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, nos meilleure clients pour les pierres précieuses, ont diminué considérablement leurs achats. Tous les marchands se sont d'ailleurs suffisamment approvisionnés de diamants et de perles pouu faire face aux besoins de la clientèle. — Le prix du diamant n'a-t-il pas baissé ? — Non. La production diamantaire est tenue dans des mains très fermes. Les marchanda de pierres précieuses sont en possession de fortunes qui leur permettent d'attendre des jours meilleurs, quand la marche des affaires se ralentit. — Malheureusement, les ouvriers diamantaires ne sont pas dans le même cas. — En général, il y a plutôt trop d'ouvriers diamantaires pour les besoins du marché. Les salaires ont baissé. On a créé beaucoup de nouvelles tailleries de diamants. On s'est mis à! tailler le diamant, même dans des couvents.. Le travail à domicile s'est développé. La taille a été introduite en Chine, en Allemagne, dans le Jura. Anvers a subi les effets de la concurrence étrangère, bien qu'elle soit plutôt en progrès comme chiffre d'affaires sur sa rivale, Amsterdam. Il y a cependant 1?,000 lapidaires dans cette dernière ville, contre 7,000 ti Anvers. Je pense qu'à la première éclaircie à l'horizon politique, le commerce des diamants reprendra un nouvel essor, à moins que la guerre générale ne produise un nouvel arrêt dans La marche des affaires. Ces derniers temps, il y a eu énormément d'achete-urs d-e diamants à Anvers, et tout paraissait s'annoncer pour le mieux, mais la malencontreuse déclaration de guerre de l'Autriche à La Serbie menace de nou6 plonger nouveau dans Le marasme. ^ FftITZ DES ■

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